Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
Header

FRANCE CULTURE, Emission « Concordance des temps » (08/11/2014) La prise d’otage : une arme ancienne

Hans-Martin Schleyer, otage de la Fraction armée rouge à Cologne en 1977

Les supplices répétés qui sont infligés par le soi-disant Etat islamique et ses affiliés à des otages capturés, et dont l’horreur est diffusée par tous les moyens modernes de la communication, s’imposent constamment à l’attention dans la vie internationale, au seuil d’un siècle qui pourrait bien n’être pas moins sanglant que celui qui l’a précédé. L’otage est en passe de devenir de la sorte une figure obsédante. Et pourtant il ne s’agit pas, chacun le sait bien, chacun le sent bien, d’une invention contemporaine. Bien au contraire, il a été présent depuis plus de trois millénaires au moins, depuis l’Antiquité la plus reculée. Et cependant la pratique de la prise d’otage a beaucoup varié, quant à ses finalités et conséquences dans la vie des peuples, en face d’eux-mêmes et en face des autres. Ce qui peut renseigner sur l’évolution, entre permanences et ruptures, des relations internationales et parfois des déchirements intestins, d’époque en époque. Tel est donc le parcours à quoi je vais vous convier ce matin. Ce sera en compagnie de Gilles Ferragu, ancien membre de l’Ecole française de Rome et maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Paris Ouest Nanterre. Gilles Ferragu qui a le goût, comme il l’a montré dans divers ouvrages remarqués, de s’interroger, dans la longue durée, sur un sujet qui est d’une prégnance si forte dans notre actualité. Jean-Noël Jeanneney

Programmation sonore :

– Extrait du film « Du Guesclin » de Bernard LATOUR, avec Fernand GRAVERY, 1949.

– Déclaration de Philippe PETAIN le 22 octobre 1941, suivi de la déclaration du Général DE GAULLE à la BBC le 23 octobre 1941.

– Extrait des Fourberies de Scapin de MOLIERE, avec Louis DE FUNES et François PERIER, 1954.

– Extrait d’un entretien avec Jean-Louis NORMANDIN, au micro de Jacques MUNIER, dans Les chemins de la connaissance sur France Culture, le 4 octobre 2004.

– Extrait d’Inter-Actualités sur le drame des Jeux Olympiques de Munich, présenté par Yves MOUROUSI et Christian BILLMANN, sur France Inter le 5 septembre 1972.

– Extrait d’un discours de Laurent FABIUS devant l’Assemblée Nationale, à propos des otages eu Liban et de la responsabilité de l’Etat, en mars 1986.

Bibliographie :  Gilles FERRAGU, Histoire du terrorisme, Perrin, 2014;  Gérard JAEGER, Prises d’otages. De l’enlèvement des Sabines à Ingrid Betancourt, l’Archipel, 2009.

FRANCE CULTURE, Emission « Sur les docks »  (07/01/2015) Collection Enquêtes: Drogués au long cours

Ils ont goûté, dans leur jeunesse, différents produits illicites. De nos jours, ils sont convenablement insérés socialement, avec une situation professionnelle stable, une famille et des amis, tout en continuant à faire usage de stupéfiants.

Anne fume du cannabis depuis bientôt trente ans. Elle vit à la campagne et plante chaque année une douzaine de graines de Cannabis sativa var. indica dans son jardin, qui produiront largement assez pour assurer sa consommation quotidienne. Le coût est minime, la marijuana obtenue est de bonne qualité et Anne ne fréquente ainsi aucun dealer. Le surplus, quand il y en a, est offert aux copains, ce qui constitue d’ailleurs le délit de trafic de stupéfiants, même sans profit pécuniaire.

François a longtemps fumé son joint, le soir, dans l’atelier qui jouxte sa maison, de façon à ne pas éveiller l’attention de sa fille, qui s’en est aperçue tout de même, et s’en est alarmée. Du coup, François a rompu avec sa vieille habitude. Marc a eu une expérience similaire, mais a décidé de continuer à fumer, après avoir expliqué tant bien que mal à sa progéniture que c’était bien moins dangereux qu’on ne le disait à l’école ou dans le journal.

Rémy s’est un peu lassé de l’héroïne, après s’en être injecté pendant huit ans, et s’est tourné vers la cocaïne. Il exerce un métier très prenant et à forte responsabilité. Ivan, lui, peut être considéré comme un rescapé : après quarante ans d’héroïne quotidienne, il est depuis peu “substitué” à la méthadone. Il est toujours allé au travail le matin ; ses collègues n’ont jamais rien su de sa toxicomanie, sa fille non plus.

Les vieux drogués savent pertinemment que leur comportement enfreint la morale et la loi, mais le font parce qu’ils aiment le produit et parce qu’ils n’ont jamais véritablement remarqué que leur addiction pourrait avoir une incidence néfaste sur leur vie sociale ou sur leur liberté. Ils n’ignorent pas non plus ce paradoxe selon lequel l’État français est prohibitionniste à l’égard des stupéfiants, mais exerce son pouvoir sur un territoire où la consommation de drogues atteint des records. Ils connaissent les risques pénaux qu’ils encourent, suivent les aménagements législatifs susceptibles de les concerner, pour éviter l’incarcération, et se droguent, « en conscience ».

Avec :
Anne, François, Ivan, Louise, Marc, Rémy, consommateurs
Jean Dugarin, psychiatre, toxicologue, addictologue

LACAN & CENNAC (1950) Introduction théorique aux fonctions de la psychanalyse en criminologie

13éme conférence des psychanalystes de langue française le 29 mai 1950, publiée dans la Revue Française de Psychanalyse, janvier-mars 1951 tome XV, n° 1 pages 7 à 29

DE LA RÉALITÉ SOCIOLOGIQUE DU CRIME ET DE LA LOI ET DU RAPPORT DE LA PSYCHANALYSE À LEUR FONDEMENT DIALECTIQUE

« Le crime ni le criminel ne sont pas des objets qui se puissent concevoir hors de leur référence sociologique »

http://www.psychaanalyse.com/pdf/lacan_pas_tout_lacan_1950-05-29b.pdf

Rob Warden: On false confessions

Rob Warden examines the phenomena of false confessions and how they can be attributed to half of all murder cases. His plan to eradicate them from the legal system has the potential to revolutionize the justice system as we know it

As a founder of the Center of Wrongful Convictions at Northwestern University, Rob Warden is concerned with how frequently people confess to crimes they didn’t commit — because they were scared of being accused of something worse, because they thought they might have blocked the crime out of their memory, or because they feel desperate after hours of police questioning. At TEDxMidwest, Warden gives the shocking statistic that, in his county, nearly 50 percent of wrongful convictions to date involved a false confession.

Rob Warden is the executive director of the Center on Wrongful Convictions, Bluhm Legal Clinic, Northwestern University School of Law. An award winning legal affairs journalist, he is the co-author with David Protess of A Promise of Justice on the pardons of the Ford Heights Four, and Gone in the Night[2] on the reversal of David Dowaliby’s conviction. He provides a legal analysis in the 2005 Northwestern edition reprinting of The Dead Alive, a 19th-century novel by Wilkie Collins based on the 1819 wrongful murder conviction of the Boorn Brothers. A recipient of numerous journalism awards, he was inducted into the Chicago Journalism Hall of Fame in 2004. Warden founded the monthly journal Chicago Lawyer in 1978, serving as editor and publisher until 1989. Before that, he was an award-winning journalist on the Chicago Daily News.

FRANCE INTER Emission le téléphone sonne (19/01/2015) « la prison et la radicalisation islamique »

http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1037849#

TED TALKS; Matthieu Ricard (octobre 2014) How to let altruism be your guide

FRANCE INTER (2014) Jean-Marie Delarue, Emission humeur vagabonde (10/04/2014)

à l’occasion de la publication le 11 mars dernier de son rapport annuel d’activité 2013

Cétait en 2009 que s’exprimait ainsi Robert Badinter. Mais ces quelques mots, évidents, non seulement au regard des droits humains basiques mais aussi selon les termes de la loi française, paraissent toujours extraordinairement provocants pour une grande partie de l’opinion.

Comme si être privé de sa liberté devait entraîner ipso facto la perte de toutes les autres prérogatives de l’être humain : la dignité, le respect de la vie privée et de l’intégrité physique, le droit au travail, au maintien des liens affectifs, à la santé, à la réhabilitation personnelle.

En France, et la Cour Européenne des Droits de l’Homme ne cesse de le dénoncer, les conditions d’enfermement des personnes, prévenues, retenues, condamnées ou hospitalisées d’office, sont indignes d’une démocratie et contraires à toutes les conventions internationales. C’est d’ailleurs pour tenter de se mettre en conformité avec ces engagements que fut créée fin 2007 la fonction decontrôleur général des lieux de privation de liberté.

Jean-Marie Delarue, agrégé d’histoire, normalien, énarque, conseiller d’Etat, fut le premier à occuper cette fonction.

Il vient de rendre public le 6ème rapport de cette autorité administrative indépendante qu’il va quitter au mois de juin prochain.

En six ans, épaulé par une équipe exceptionnelle d’hommes et de femmes, juristes, médecins, fonctionnaires ayant une connaissance particulière de ces lieux, tous volontaires, il a visité la quasi-totalité des prisons, tous les centres d’éducations fermés et de rétention administrative, plus de 400 locaux de garde à vue et de nombreux quartiers fermés d’hôpitaux psychiatriques.

Il définit leur travail comme étant de présenter à l’opinion publique et au pouvoir politique « le thermomètre de la dignité des personnes privées de liberté, tout en étant également prescripteur de soins ».

Il pointe également le non respect de la loi républicaine au nom d’une idéologie sécuritaire qui enfle depuis des années.

Jean-Marie Delarue est ce que l’on appelait autrefois pour vanter le service public français « un grand serviteur de l’Etat », et c’est un honneur pour l’Humeur Vagabonde de le recevoir ce soir.

phpMyVisites