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Sarah DINDO (2018) Parution du « guide des méthodes de probation 2018-2019 »

Cet ouvrage rassemble et décrypte ce qui pourrait dessiner les traits de la peine du futur : hors les murs d’une prison, un accompagnement intensif agissant sur les facteurs ayant amené chaque condamné à commettre des infractions. Si la probation peut permettre de réduire fortement la récidive, c’est à condition de respecter les principes d’efficacité dégagés par la recherche.

Le Conseil de l’Europe les synthétise dans ses Règles relatives à la probation, qui constituent la trame de ce guide :
• Évaluation des risques et besoins des personnes condamnées,
• Élaboration d’un plan de suivi
• Interventions sous forme d’entretiens individuels et programmes de prise en charge : à chaque étape, correspondent des méthodes explicitées concrètement dans cet ouvrage.

Ce guide est destiné à toute personne intervenant dans le suivi des personnes condamnées en milieu ouvert : conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, juges de l’application des peines, psychologues, assistants sociaux, associations de contrôle judiciaire et de réinsertion… Il intéressera aussi les magistrats du siège et du parquet, l’ensemble des personnels pénitentiaires et avocats pénalistes.

Sarah Dindo est consultante sur les questions de probation. Elle a été pendant dix années responsable des publications de l’Observatoire international des prisons (OIP). Elle est l’auteure de plusieurs études de référence sur les alternatives à la détention (CNCDH, 2007) et les pratiques de probation (DAP, 2011).

 – Accompagnement des sorties de délinquance

– Prévention à la récidive et réinsertion

Milieu ouvert / Alternatives à la détention / Peines de probation / Aménagements de peine / Service pénitentiaire d’insertion et de probation / Juge de l’application des peines / Recherche appliquée à la probation

La conférence de consensus sur la prévention de la récidive de 2013 a permis de faire connaître en France des méthodes de prise en charge ayant déjà fait leurs preuves au Canada et en Europe du nord notamment. Depuis lors, l’administration pénitentiaire tente de les intégrer comme « nouvelles méthodes de probation ». Cet ouvrage rassemble et décrypte ce qui pourrait dessiner les traits de la peine du futur :

hors les murs d’une prison, un accompagnement intensif agissant sur les facteurs ayant amené chaque condamné à commettre des infractions.

Si la probation peut permettre de réduire fortement la récidive, c’est à condition de respecter les principes d’efficacité dégagés par la recherche. Le Conseil de l’Europe les synthétise dans ses Règles relatives à la probation, qui constituent la trame de ce guide. Évaluation des risques et besoins des personnes condamnées, élaboration d’un plan de suivi, interventions sous forme d’entretiens individuels et programmes de prise en charge : à chaque étape, correspondent des méthodes explicitées concrètement dans cet ouvrage.

https://www.amazon.fr/guide-m%C3%A9thodes-probation-Sarah-Dindo/dp/2247174264
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Ackerman & Hilsenroth (2003) Clinical Psychology review; Caractéristiques individuelles des thérapeutes et résultats positifs

les chercheurs ont évalué les postures efficaces des thérapeutes, les plus corrélés aux succès thérapeutiques. On y découvre sans surprise que la qualité de l’alliance thérapeutique contribue pour au moins 25 % dans l’efficacité d’un traitement et 40 % de l’efficacité des groupes dépend de la cohésion et de l’expressivité du groupe.

Les compétences interpersonnelles clefs des thérapeutes, d’après la recherche, seraient les suivantes :

  • Empathie
  • Auto-dévoilement
  • Convivialité/chaleur
  • Respect
  • Encourageant
  • Confiant
  • Réceptivité émotionnelle
  • Authenticité
  • Questions ouvertes
  • Guidance
  • Souplesse
  • Comportement gratifiant

Voir l’article complet

Si le lien est brisé: a_review_of_therapist_characteristics_and_techniques_positive

Voir aussi:

J A. DeFife & M J. Hilsenroth (2011) Starting Off on the Right Foot: Common Factor Elements in Early Psychotherapy Process ; Journal of Psychotherapy Integration

 

Guy Bourgon, Leticia Gutierrez, Jennifer Ashton De gestionnaire de cas à agent du changement : l’évolution des mesures efficaces à l’égard de la surveillance dans la collectivité

Cet article a été publié dans le Irish Probation Journal, octobre 2011, volume 8, pages 28 à 48, et a été repris avec la permission du journal.

Résumé

Auparavant, le rôle d’agent de surveillance dans la collectivité était principalement celui d’un gestionnaire de cas. Toutefois, la connaissance des mesures efficaces dans le domaine de la réadaptation des délinquants a stimulé les efforts déployés pour révolutionner la surveillance des clients dans la collectivité; c’est-à-dire le passage d’une approche de gestion de cas vers une approche qu’on qualifie « d’agent du changement ». Dans le présent article, nous définissons ce en quoi consiste l’approche cognitivo‑comportementale dans le contexte de la justice pénale et de quelle façon on peut l’utiliser pour maximiser les effets de la surveillance dans la collectivité. Nous proposons l’utilisation d’un cadre théorique et empirique (le Plan d’action de l’IFSSC) créé par la fusion de techniques cognitivo-comportementales et de renseignements sur le risque et les besoins, qui aidera les agents de surveillance dans la collectivité à planifier, à établir l’ordre des priorités et à entraîner des changements chez leurs clients.

Version PDF (473 Ko)

Evidence-based Practices for Promoting Recovery and Reducing Revidivism (California Mental Health and Substance Use policy Forum, Sacramento March  2014)

California Institute for Behavioral Health Solutions

Orateurs:
Percy Howard, LCSW, Associate Director, CiMH
Karen Kurasaki, PhD, Senior Associate, CiMH
Shoshana Zatz, Associate, CiMH
Kristin Dempsey, MS, MFT, Senior Associate, CiMH

Description:

This workshop will provide an overview of three evidence-based practices for promoting recovery and reducing recidivism among persons who are formerly incarcerated: Moral Reconation Therapy, Seeking Safety, and SOAR (SSI/SSDI Outreach Access and Recovery). The research supporting these models, basic principles, adaptability to different settings, training and implementation issues will be discussed.

1. Describe the basic tenets of and discuss research evidence supporting Moral Reconation Therapy;
2. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting Seeking Safety;
3. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting SOAR.

Link to PowerPoint:
http://www.cimh.org/sites/main/files/…

Resource:

SAMHSA’s SSI/SSDI Outreach, Access, and Recovery Technical Assistance (SOAR TA) Center
http://www.prainc.com/soar/

Seeking Safety
http://www.nrepp.samhsa.gov/ViewInter…

Paula Smith & Myrinda Schweitzer (2006) The Therapeutic Prison

Résumé
Depuis la fondation des institutions pénitentiaires, l’espoir persiste que l’incarcération pourrait servir des objectifs de réhabilitation. Cette intention de créer une prison vraiment transformatrice n’est pas un rêve utopique. Une approche théoriquement éclairée et fondée sur des données probantes pour la conception d’un établissement correctionnel qui offre des interventions efficaces est maintenant disponible : l’Inventaire d’évaluation des programmes correctionnels (Correctionnal Program Assessment Inventory – CPAI) ). Dans ce contexte, cet article met en lumière comment le CPAI peut être utilisé pour guider le développement d’une prison dont les objectifs et les pratiques favorisent la réadaptation des délinquants.

Extrait:

« CCP : Core Correctionnal Pratices

Ce domaine du CPAI-2000 détaille les compétences cliniques essentielles liées à la prise en charge, ce que l’on appelle communément les pratiques fondamentales de suivi (Andrews & Bonta, 2010; Gendreau et al., 2010).
Il est important de souligner que les CCP ne se référent pas à l’application de programmes ou techniques particuliers mais plutôt à des compétences et attitudes que les professionnels des services correctionnels doivent présenter chaque fois qu’ils interagissent avec les personnes suivies (Andrews et Bonta, 2010).

Avant tout, le professionnel des services correctionnels devrait servir de modèle pour les délinquants en adoptant des comportements prosociaux et en renforçant positivement les personnes lorsque elles agissent de même .
Cela exige que les membres du personnel de première ligne soient capables de distinguer les expressions procriminelles des expressions prosociales (Andrews et Bonta, 2010).

En outre,la modélisation efficace implique l’utilisation d’un modèle d’adaptation (coping) dans lequel les professionnels manifestent le comportement prosocial de manière concrète et vivante et modélisent auprès des personnes une stratégie auto-corrective.

En outre, le professionnel des services correctionnels devrait veiller à inclure des verbalisations sur les auto-instructions (ou des cognitions et des pensées) qui sont utilisées pour soutenir l’engagement dans les comportements souhaités. Les membres du personnel de première ligne doivent régulièrement renforcer les personnes pour qu’elles manifestent les comportements attendus et devraient servir de source générale de renforcement pour les personnes plutôt que d’être toujours punitifs ou négatifs.

Deuxièmement, les professionnels correctionnels les plus efficaces sont capables d’utiliser des renforcements positifs de hauts niveaux pour encourager les comportements prosociaux tout comme utiliser des renforcements négatifs efficaces (désapprobations) pour décourager les expressions antisociales.

Les renforcements efficaces comprennent les 3 éléments suivants :

  • (a) des déclarations d’approbation immédiates et un soutien pour ce que le délinquant a dit ou fait
  • b) une élaboration des raisons pour lesquelles ce comportement est souhaitable;
  • et c) la prise en compte des avantages à court et à long terme associés à la poursuite de l’utilisation du comportement prosocial.

En revanche, une désapprobation efficace doit être utilisée lorsque le membre du personnel de première ligne a l’intention de communiquer sa désapprobation pour un comportement spécifique. Elle comprend les quatre éléments suivants:

  • a) des déclarations de désapprobation immédiates pour ce que le délinquant a dit ou fait;
  • b) une élaboration des raisons pour lesquelles ce comportement est indésirable;
  • c) une prise en compte des coûts à court et à long terme associés l’utilisation de ce comportement;
  • et (d) une démonstration claire d’un comportement prosocial alternatif.

Une fois le comportement indésirable corrigé et le comportement prosocial proposé ou modélisé, il est important pour le membre du personnel d’immédiatement terminer la désapprobation et fournir un renforcement social en direction du changement.

La plupart des professionnels des services correctionnels sont en position de force par rapport au délinquant et doivent dés lors donc faire attention à utiliser efficacement l’autorité pour guider respectueusement le délinquant vers une alliance de travail. À ce titre, les membres du personnel sont encouragés à focaliser leurs message sur le comportement exposé (et non sur la personne qui l’exécute), à être directs et spécifiques concernant leurs demandes,  à  préciser les choix du délinquant et leurs conséquences dans une situation donnée.

Une autre pratique correctionnelle essentielle consiste en des procédures d’apprentissage structurées pour le renforcement des habiletés .

Goldstein (1986) a identifié cinq composantes principales de ce processus:

  • a) définir la compétence à apprendre en la décrivant en étapes concrètes;
  • b) modéliser ou manifester la compétence auprès de la personne ;
  • (c) que la personne pratique la nouvelle compétence par jeu de rôle avec de la rétroaction corrective (feedback);
  • d) utiliser les « devoirs » pour élargir les possibilités d’apprentissage
  • e) faire pratiquer l’habileté dans des situations de plus en plus difficiles avec de la rétroaction constante.

Il convient de noter que des recherches antérieures ont souligné l’importance de la résolution de problèmes en tant que compétence sociale spécifique qui devrait être enseignée aux délinquants, applicable à une grande variété de situations à haut risque (Trotter, 1999, 2006).

Au sein de la prison, les membres du personnel devraient recevoir une formation approfondie en restructuration cognitive. Plus précisément, les membres du personnel devraient pouvoir enseigner aux personnes suivies comment décrire objectivement les situations problématiques ainsi que leurs pensées et sentiments. Les professionnels devraient alors aider les délinquants à identifier les pensées à risque à mettre en œuvre des solutions alternatives plus prosociales.

De nombreux programmes correctionnels utilisent les « rapports de pensée » ou tableaux des pensée » (voir Bush, Bilodeau et Kornick, 1995) pour aider les personnes à identifier les pensées et sentiments à risques et comment ceux-ci affectent leur comportement.

Enfin, pour assurer le développement d’une alliance de travail entre le personnel et la population pénale, le personnel devraient posséder plusieurs compétences relationnelles importantes. Les membres du personnel doivent être ouverts, chaleureux et manifester une communication respectueuse. Les membres du personnel devraient également être non jugeants, empathiques, souples, enthousiastes et stimulants.
En outre, les professionnels les plus efficaces utilisent l’humour, expriment leur optimisme, sont structurés et directifs, et sont centrés sur les solutions (plutôt que sur les problèmes).
Plus encore, ces professionnels évitent les arguments et les luttes de pouvoir avec les personnes suivies, ils travaillent à développer la motivation intrinsèque et renforcent le sentiment d’efficacité personnelle des personnes. »

source et article complet: The therapeutic prison (in english only)

MARTINE HERZOG-EVANS (mai 2018) Probation : ne pas oublier les obligations!

Retrouvez cet excellent et précieux article de MHE, concernant la place des obligations dans un suivi RBR, sur son site: http://herzog-evans.com/probation-ne-pas-oublier-les-obligations/

« Les méthodes de traitement criminologique efficaces (evidence-based practices – EBP) ont le vent en poupe dans les SPIP et l’adoption du Référentiel des Pratiques Professionnelles (RPO1) en est l’heureux témoin.

Beaucoup de travail et sans doute beaucoup d’années devront toutefois être consacrés avant que cela se traduise par un changement approfondi des pratiques. Cela est naturel et inévitable. Les recherches portant sur la diffusion de l’innovation, notamment en médecine, montrent qu’il faut une vingtaine d’années avant que l’innovation soit réellement mise en œuvre.

Dans l’attente, bien des confusions et simplifications risquent de prévaloir et il sera essentiel d’y être vigilant.

Une telle confusion-simplification consiste à déduire de la recherche qui montre effectivement qu’axer le suivi uniquement sur le respect formel des obligations ne marche pas, qu’il faudrait laisser tomber le respect des obligations.

Une telle conclusion est inexacte et dangereuse à plusieurs égards.

Elle est inexacte, tout d’abord car bien au contraire, les deux grands modèles de traitement (d’ailleurs liés) qui existent, mettent l’accent sur le respect de la loi et du mandat judiciaire :

1)      Le modèle RBR en ce qu’il est lié à une forme de Core Correctional Practice (CPP) (Andrews & Kiessling, 1980) qui inclut la bonne pose de l’autorité. Celle-ci n’a naturellement aucun sens si l’autorité en question ne puise pas sa légitimité de l’autorité du cadre légal et sa mise en oeuvre

2)      Le modèle CCP de Chris Trotter (soit un mixe de travail social EBP, de CCP-RBR, et de traitement cognitif et comportemental) en ce qu’il vise :

la modélisation pro-sociale laquelle suppose que le praticien opère comme un modèle (modélisation) qu’il ne peut raisonnablement incarner s’il se présente d’emblée comme tirant son autorité de… lui-même et s’il ne donne pas à voir ostensiblement à l’intéressé que lui-même respecte la loi, ses limites (not. le fait que l’on ne peut dans un État démocratique imposer des obligations sans cadre légal ni sans décision de justice) et qu’il n’a pas de choix à cet égard, s’il ne donne pas à voir que lui-même ne peut aller au-delà ou en deçà de ces limites

– la clarification des rôles : dans celle-ci Trotter dit clairement qu’il convient de rendre clair ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. Il dit tout aussi clairement que ce qui ne l’est pas est justement le mandat judiciaire, lequel inclut précisément les obligations.

Elle est donc dangereuse en ce qu’elle ne place pas clairement l’action de la probation dans un cadre légal et juridictionnel ( : la décision et ses obligations), mais semble suggérer que l’agent de probation fait ce qu’il veut ; soit peut se comporter lui aussi de manière antisociale.

Elle est dangereuse en ce qu’elle ne place pas au centre de l’action des agents de probation, le fait qu’ils sont des agents au service de la justice et de la loi (soit des modèles prosociaux).

Donc oui, le rôle des agents de probation est aussi de traiter ; traiter un phénomène délinquant et ses conséquences. Il est donc bien d’aider la personne à devenir prosociale et à s’insérer.

Cette aide n’est toutefois pas offerte dans le cadre volontaire d’une consultation chez le psychologue pour un dépressif ou d’une personne sollicitant de l’aide sociale auprès d’une assistante sociale de secteur ou une association.

Elle est offerte dans le cadre d’un suivi imposé, tel que le prévoit la loi (et notamment au travers des articles 132-44 et 132-45 du code pénal) et mandaté judiciairement.

Les agents de probation doivent donc être clair vis-à-vis d’eux-mêmes et cela doit l’être institutionnellement, sur le fait que, comme le dit bien Trotter, ils ont un rôle double :

–          Aider, accompagner, « suivre » – mais aussi traiter

–          Vérifier, cadrer, contrôler même et parfois déclencher une sanction, en saisissant le JAP.

Cette dualité doit être rendue très claire pour les usagers ; elle ne peut l’être que si elle est intégrée par les CPIP.

Retrouvez l’intégralité de l’article sur http://herzog-evans.com/probation-ne-pas-oublier-les-obligations/

Washington State DOC (Departement of Corrections): Formation des surveillants de prisons US à l’entretien motivationnel et aux CCP (sous titres FR)

Les surveillants jouent un rôle primordial dans et en dehors des salles de classe ou des programmes de réhabilitation dispensés derrière les barreaux.
Dans cette vidéo découvrez comment les surveillants du Centre Airway Heigths Corrections de l’état de Washington ont implanté des programmes basés sur des données probantes dans leur unité de détention, à travers la formation des agents à l’Entretien Motivationnel et aux CCP.

Ces nouvelles approches et postures professionnelles ont modifié en profondeur le travail des personnels et a contribue à reduire les violences .