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L’administration pénitentiaire de l’État de Washington (Washington State Department of Corrections (DOC) et  Amend de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) ont lancé un partenariat en octobre 2020 afin de poursuivre les efforts visant à apporter de nouvelles améliorations prosociales dans le système pénitentiaire de l’État de Washington.

Une partie importante de la réalisation de la mission du DOC d’améliorer la sécurité publique en changeant positivement les vies est l’engagement à établir des partenariats avec d’autres organisations pour trouver activement des moyens de réaliser la mission. AMEND est une initiative visant à transformer la culture pénitentiaire afin d’améliorer la santé des personnes qui travaillent et vivent dans les prisons américaines.

Le partenariat du DOC avec AMEND vise à apporter une approche axée sur la santé en fournissant au personnel pénitentiaire des outils et des ressources supplémentaires, en mettant l’accent sur le bien-être du personnel tout en préparant les personnes incarcérées  à devenir de meilleurs voisins lorsqu’ils retournent dans la société. En Norvège, la doctrine est la suivante : « les gens vont au tribunal pour être punis, ils vont en prison pour devenir de meilleurs voisins ». L’objectif de ce partenariat est d’inculquer cette même doctrine au sein du Département de l’administration pénitentiaire de l’État de Washington.

En coordination avec les services correctionnels norvégiens, AMEND à l’université de Californie a développé son programme comme un moyen de mettre en œuvre les principes norvégiens de normalité, de progression et de sécurité dynamique, axés sur la santé publique, dans les systèmes pénitentiaires à travers les États-Unis. Les formateurs d’AMEND rencontrent les principales parties prenantes, identifient les défis et les opportunités, et facilitent les changements structurels spécifiquement adaptés aux besoins d’un environnement particulier.

« Chez AMEND, nous reconnaissons que les prisons américaines ont eu un impact dévastateur sur la santé physique et mentale des personnes détenues et du personnel », a déclaré le Dr Brie Williams, directeur fondateur d’AMEND. « Cette initiative vise à améliorer la santé publique en aidant les responsables politiques et correctionnels à repenser l’objectif de la prison, à aider le personnel correctionnel à exiger davantage de lui-même et de sa profession, et à guider le personnel pour qu’il aide les personnes incarcérées à reconstruire leur vie pour le meilleur ».

Ce partenariat représente une première étape dans un effort commun visant à renforcer l’innovation et le leadership correctionnel de l’État de Washington. AMEND apporte une formation et une assistance technique au département pour soutenir la croissance d’environnements plus sains pour le personnel dans son travail quotidien et pour les individus qui se préparent à retourner auprès de leurs proches et à réintégrer la société.

Le partenariat a débuté par un programme de formation préliminaire introduisant des principes correctionnels axés sur la santé publique et centrés sur le bien-être du personnel, la normalisation (principe de normalité), la sécurité dynamique et la progression. Le partenariat s’est depuis étendu au développement de projets pilotes et de plans d’action dans les prisons et les centres de réinsertion de tout l’État. Les projets pilotes et les plans d’action seront créés par le personnel qui effectue le travail et seront à la fois individualisés et spécifiques à l’unité.

Le concept de normalité est que la punition est la privation de liberté, que personne ne devrait purger une peine dans des circonstances plus strictes que nécessaire et que la vie à l’intérieur de la prison doit ressembler autant que possible à la vie à l’extérieur, notamment en ce qui concerne les vêtements, la nourriture et les visites familiales lorsque cela est possible.

La meilleure façon d’assurer une sécurité dynamique est de faire en sorte que le personnel observe, interagisse et s’engage activement et fréquemment avec les personnes incarcérées afin de mieux les comprendre et les sensibiliser, et d’évaluer en permanence les risques et les besoins qui doivent encore être satisfaits.

La progression est la croyance selon laquelle les personnes devraient traverser l’incarcération en suivant un chemin progressif vers une plus grande liberté en même temps qu’une plus grande responsabilité. L’objectif est de faire passer les personnes d’un établissement de haute sécurité à un logement de transition, dans l’espoir qu’aucune d’entre elles ne passe directement d’un établissement de haute sécurité à la collectivité.

Les premiers domaines sur lesquels le partenariat avec AMEND se concentrera sont les suivants :

  • Formation de l’ensemble du personnel
  • Centres de réinsertion
  • Établissements pour femmes
  • Centre pénitentiaire de Stafford Creek
  • Centre pénitentiaire d’Olympic

Les principaux objectifs du partenariat sont les suivants:

  • Réduction du recours à la force (réactif et planifié)
  • Réduction des agressions commises contre le personnel et de la violence parmi les détenus
  • Réduction de l’utilisation des congés de maladie
  • Réduction du recours à l’isolement
  • Amélioration déclarée de la santé, du bien-être et de la satisfaction professionnelle du personnel
  • Amélioration de l’état de préparation des résidents à leur retour dans la communauté
  • Amélioration du bien-être des familles du personnel.

Que disent les employés du Département de la défense en réponse à la formation virtuelle initiale d’Amend ?
« Je travaille dans l’administration pénitentiaire depuis plus de 25 ans. Depuis le premier jour, c’est une mentalité « nous contre eux ». Faire comprendre au personnel que les temps ont changé et que nos tactiques et notre formation ne semblent pas fonctionner. Mais ce cours montre que l’établissement de relations (actuellement taboues) avec les détenus peut en fait accroître l’efficacité de la sécurité. J’espère que tout le monde pourra s’en rendre compte ». – Lieutenant, établissement pour hommes

« C’est une excellente occasion d’apprendre et de créer une meilleure base pour le travail que nous continuons à faire. Nos statistiques sur la récidive sont lamentables et ce que nous avons fait jusqu’à présent n’accomplit pas ce que nous voulons, à savoir avoir un impact positif sur des vies. Il est temps d’avoir de nouvelles idées et de l’énergie ! » – Superviseur, centre de réinsertion

« Cette formation montre à quel point il est important d’avoir des interactions plus positives avec le personnel et les personnes incarcérées et comment réorienter les conversations pour qu’elles soient davantage axées sur les solutions. – Officier, établissement pour femmes

« Je suis très enthousiaste car changer des vies a toujours été l’une des principales raisons qui m’ont poussé à faire ce métier. – Sergent, centre de réinsertion

En savoir plus: https://www.doc.wa.gov/news/2022/03302022.htm

(Vidéos avec sous-titres FR: pensez à activer les sous-titres titres dans le lecteur)

En savoir plus:

AMEND : Des agents pénitentiaires d’Oslo (Norvège) en visite dans l’État de Washington
11 janvier 2023

https://www.doc.wa.gov/news/2023/01112023.htm

Le projet Amend est une fois de plus revenu dans l’État de Washington, où des agents pénitentiaires d’Oslo, en Norvège, sont venus visiter nos prisons dans le nord-ouest du Pacifique. Ils se sont notamment arrêtés au Mission Creek Corrections Center for Women, où ils se sont entretenus avec des agents pénitentiaires venus de différentes prisons de l’État de Washington pour les écouter. Le projet Amend vise à abolir les systèmes conçus pour infliger des préjudices et perpétuer l’inégalité d’accès à la santé et aux droits de l’homme. L’objectif est de réduire immédiatement les dommages et de préserver la dignité et le bien-être des personnes incarcérées et du personnel qui travaille à leurs côtés en prison.

Les officiers d’Oslo ont rencontré des officiers pour discuter de ce qui fonctionne pour eux. Ils ont réfléchi à de nombreux sujets et joué des scénarios pour donner aux participants une idée de la manière dont les interactions pourraient se dérouler. Cela a permis de créer un dialogue où les agents ont pu partager leurs opinions sur la manière de gérer correctement une situation stressante. Dans de nombreux cas, ces scénarios ont permis de prendre conscience de certaines choses. Les agents de Washington ont également pu raconter leur histoire et répondre aux questions de leurs pairs, alors qu’ils revenaient tout juste de visiter les installations d’Oslo.

Bien qu’Amend s’inspire du modèle carcéral norvégien, le programme n’a pas pour but de transformer le système carcéral américain en un clone de leur système. Il s’agit plutôt de rechercher et de partager les pratiques qui ont fait leurs preuves dans les établissements, puis de mettre en œuvre ces idées pour créer de meilleurs espaces de travail et de vie. Les visiteurs norvégiens ont également pu observer ce qui fonctionne bien aux États-Unis et partager ces informations avec les membres de l’équipe restés au pays. Le partage de ces idées contribue à créer une nouvelle ressource que les agents peuvent utiliser pour mieux s’occuper des populations incarcérées.

L’un des outils qui a fait ses preuves est l’intégration d’une plus grande interaction entre l’agent pénitentiare et le détenu. De nombreux détenus ont le sentiment que les agents ne se préoccupent pas personnellement de leur bien-être. Cela a creusé un fossé au sein d’une communauté déjà divisée entre « nous » et « eux ». En apprenant de nouvelles façons d’interagir avec les détenus, les agents peuvent contribuer à établir une relation plus personnelle avec eux. Ces relations peuvent ensuite se transformer en confiance, créant ainsi un environnement beaucoup plus paisible.

La Norvège a constaté que lorsqu’ils font preuve d’empathie avec les détenus, ils réduisent considérablement les conflits et le recours à la force. L’empathie est la capacité de comprendre et de partager les sentiments d’une autre personne. Bien qu’un agent ne sache pas vraiment ce que c’est que d’être incarcéré, il en a une idée très proche puisqu’il travaille tous les jours aux côtés de ceux qui le sont. La raison pour laquelle ils purgent une peine n’est pas importante. Le simple fait de comprendre qu’il s’agit de la situation dans laquelle ils se trouvent actuellement et de reconnaître à quel point elle peut être stressante aidera les agents à prendre des mesures supplémentaires pour traiter le problème à la source plutôt que de réagir une fois que le problème s’est aggravé.

Les agents reçoivent également une formation supplémentaire pour être plus attentifs aux comportements des personnes incarcérées.

Norway Trip Gives DOC Team Insight Into Amend Program (September 28, 2022)

By Robert JohnsonDepartment of Corrections

En savoir plus: https://www.doc.wa.gov/news/2022/09282022.htm

La vie du personnel pénitentiaire norvégien a été améliorée par le traitement humain de l’auteur de l’un des crimes les plus odieux de l’histoire de la Norvège.

Cela peut sembler contre-intuitif ou simpliste, mais au sein de l’administration pénitentiaire norvégienne, le traitement des personnes incarcérées a un effet profond et réel sur le bien-être total de chaque personne travaillant dans une prison.

L’administration pénitentiaire norvégienne applique des principes et des politiques axés sur l’amélioration de la vie du personnel grâce au traitement humain des personnes incarcérées. Amend, de l’université de Californie à San Francisco, s’est associé à l’administration pénitentiaire norvégienne pour introduire ces principes dans les prisons américaines afin d’améliorer la vie de tous ceux qui travaillent et vivent ici dans ce système.

« L’impact est profond, non seulement sur le personnel, mais aussi sur leurs familles, les détenus et les bénévoles », a déclaré Chris Poulos, directeur des services centrés sur la personne au Département de l’administration pénitentiaire (DOC). « Il a un effet d’entraînement sur la communauté.

Chris Poulos faisait partie d’un contingent de l’administration pénitentiaire de l’État de Washington qui a visité le système pénitentiaire norvégien en juin, en partenariat avec le projet Amend.

Ils sont rentrés chez eux, désireux d’apporter des changements après l’avoir vu de leurs propres yeux.

« C’était incroyable », a déclaré Melissa Andrewjeski, directrice du centre pénitentiaire de Coyote Ridge. « Au cours des 30 dernières années, ils ont créé un modèle dont les gens devraient s’inspirer.

Courtney Grubb, responsable du programme Amend au ministère de la Justice, s’efforce d’introduire les politiques Amend à Washington depuis 2019. La COVID, bien sûr, a ralenti les progrès, mais le voyage en Norvège a beaucoup contribué à accroître le soutien aux politiques visant à rendre le système correctionnel de Washington plus humain.

« Je connaissais déjà le programme, mais le fait de voir les perspectives changer a été très utile », a-t-elle déclaré. « Presque tous ceux qui sont allés ont vu leur point de vue changer et ont eu un moment d’illumination. Le fait de pouvoir le voir en personne et de le mettre en œuvre ici était exactement ce dont j’avais besoin.

Andrewjeski, Grubb et Poulos faisaient partie d’une délégation de Washington composée de Sean Murphy, secrétaire adjoint du ministère de la Justice, Todd Dowler, directeur des ressources humaines, Jason Aldana, administrateur de l’unité de formation et de développement, Sonja Hallum, conseillère principale du gouverneur Jay Inslee en matière de politique de sécurité publique et ancienne médiatrice de l’administration pénitentiaire, Claire Wilson, sénatrice de l’État, Roger Goodman, représentant de l’État, et Barbara Serrano, conseillère principale du gouverneur en matière de politique générale.

Une cohorte de dirigeants et d’agents du centre pénitentiaire de Stafford Creek ainsi qu’un sergent du centre de réinsertion de Tri Cities se sont rendus en Norvège en avril. D’autres employés et responsables de Washington se rendront en Norvège dans les mois à venir pour une introduction aux principes d’Amend et pour se concentrer sur le modèle du surveillant référent, les programmes pour les femmes et le modèle de l’équipe de ressources pour les quartiers d’isolement.

La délégation de Washington a été rejointe par d’autres partenaires Amend de Californie, du Dakota du Nord et de l’Oregon. Le voyage comprenait la visite de cinq prisons et la possibilité d’observer l’approche de l’administration pénitentiaire norvégienne en matière de travail avec les personnes incarcérées dans des unités de logement restrictives, de loisirs, de politiques et de procédures en matière de repas.

L’administration pénitentiaire norvégienne a constaté une réduction drastique de la violence carcérale et de la récidive depuis la mise en œuvre de l’approche centrée sur la personne en 1998. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le taux de retour en prison était supérieur à 60 %, les évasions et les émeutes n’étaient pas rares et deux agents pénitentiaires ont été tués. Depuis ce changement, le personnel pénitentiaire norvégien est plus heureux, plus satisfait de son travail, en meilleure santé et a une espérance de vie plus longue. L’administration pénitentiaire norvégienne ne connaît pas de pénurie de personnel, mais une liste d’attente de candidats.

Amend s’est attaché à transposer aux États-Unis quelques principes et modèles correctionnels norvégiens fondamentaux, parmi lesquels la sécurité dynamique et le principe de normalité. La sécurité dynamique encourage les relations professionnelles entre le personnel et les détenus. Si un membre du personnel interagit étroitement et régulièrement avec une personne incarcérée, les deux apprennent à se considérer comme des êtres humains.

« Traiter les gens comme on veut être traité peut sembler évident, mais notre formation sur la manière de traiter les personnes incarcérées depuis le premier jour a été marquée par la méfiance et la suspicion, ce qui a enraciné les fondements de la sécurité », a déclaré M. Poulos. « La sécurité dynamique repose sur l’établissement de relations et la connaissance des personnes incarcérées. L’ironie de la chose, c’est que certaines personnes penseront que cela met en péril la sécurité, mais si c’est bien fait, cela renforcera la sécurité ».

Le principe qui sous-tend la sécurité dynamique est la normalité, qui vise à rendre la vie en prison aussi semblable à la vie à l’extérieur, afin qu’une personne soit préparée à la vie dans la communauté après sa libération et que le personnel jouisse d’une carrière dans un environnement aussi normal et positif que possible. L’objectif est de « faire sortir la prison de la personne autant que possible avant de faire sortir la personne de la prison ».

« Le modèle est axé sur le bien-être du personnel et sur l’amélioration de sa vie », a déclaré M. Andrewjeski. « C’est extrêmement important, et les concepts sont une meilleure façon pour nous de gérer les environnements correctionnels. Je me soucie du personnel et je veux voir des améliorations pour qu’il soit en bonne santé, en sécurité et qu’il ait un meilleur avenir. Cela ne fera qu’améliorer les interactions et la communication entre le personnel et les personnes que nous hébergeons, ce qui permettra d’améliorer l’environnement à l’intérieur de nos prisons et dans nos communautés. »

La sécurité dynamique et l’établissement de relations professionnelles s’appliquent même aux personnes qui ne sortiront pas de prison. Anders Breivik, qui a tué 77 personnes – dont 69 enfants – lors de deux attaques terroristes nationales le 22 juillet 2011, reçoit le même traitement que les autres personnes incarcérées dans l’administration pénitentiaire norvégienne.

« Ils prennent des précautions tout en le traitant avec dignité et en lui offrant un espace humain », a déclaré M. Poulos.

Comme pour toute initiative importante et tout changement de culture, les changements ne se produiront pas tout de suite. M. Grubb a indiqué que le ministère de la justice avait un plan sur sept ans pour introduire progressivement certains aspects de l’amendement dans les prisons et les centres de réinsertion, et que des travaux étaient en cours pour obtenir le financement de personnel supplémentaire afin de soutenir cet effort au cours de la prochaine année fiscale.

Il faudra du temps et de l’argent pour que la version d’Amendde Washington  devienne une réalité, et la direction du DOC en fait une priorité.

« Nous agissons ainsi parce que c’est la bonne chose à faire et parce que c’est un meilleur moyen de rendre le personnel et les détenus plus en sécurité et plus heureux », a déclaré M. Murphy. « Après avoir vu comment les principes d’Amend sont mis en œuvre, je suis convaincu qu’il s’agit de l’avenir du ministère de la Justice.

 

Host Joseph Arvidson brings criminologist, practitioners, academics and those with lived experiences from around the world together to discuss the age old dilemma of responding to society’s criminal element. Merging established correctional policy with emerging desistance models, this show illustrates how adopting a holistic lens and constantly questioning established approaches can best serves justice involved individuals.

This week, we make another European connection, as we interview Elliot Louan joining us all the way from France! Not only does Elliot share his insights as a probation officer, but also as a trainer of a variety of evidence based practices and core correctional skills.

FRANCE CULTURE (Mardi 23 août 2022 ) Prisons : qu’autoriser pour réinsérer ?

Résumé

Le 27 juillet, des olympiades mêlant détenus et surveillants ont eu lieu à la prison de Fresnes. « Laxisme total » selon le Rassemblement National, « Images choquantes » selon le Garde des Sceaux : la polémique fait rage. Mais que faut-il permettre pour réinsérer ?

avec :

Philippe Gosselin (député Les Républicains de la Manche), Dominique Simonnot (Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté), Karim Mokhtari (Directeur des programmes et de la formation à l’association « 100 murs » et ancien détenu).

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Pour cette émission du Temps du Débat, Quentin Lafay reçoit Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Karim Mokhtari, ancien détenu et directeur de l’association « 100 murs » et Philippe Gosselin, député Les Républicains de la Manche.

Que penser de la polémique issue des olympiades organisées à la prison de Fresnes ? Peuvent-elles être considérées comme des activités de réinsertion ? Pour Karim Mokhtari : « Les activités en prison représentent la pierre angulaire du processus de réinsertion. Rappelons que l’évènement organisé à Fresnes est avant tout un engagement solidaire et associatif. Son objectif est de montrer que les détenus peuvent s’engager et être utiles, même depuis la prison. Je pense que toutes les activités peuvent favoriser la réinsertion à partir du moment où on y met des objectifs pédagogiques. Ajoutons que les olympiades que nous avons pu observer à Fresnes relèvent de l’exception et ne sont pas du tout représentatives des activités menées dans l’ensemble de l’univers carcéral et pénitencier.« 

Selon les dernières informations, un détenu coupable d’un viol faisait parti des participants de l’évènement. Faut-il différencier les activités proposées en fonction des détenus ? Dominique Simonnot ironise : « J’avoue que ça a été une horrible surprise pour moi de découvrir qu’en prison, il y avait des gens coupables d’effractions. Des détenus qui purgent des longues peines ont accès à des activités pour la simple et bonne raison qu’ils sortiront un jour, c’est le principe du processus de réinsertion. » Karim Mokhtari ajoute : « L’administration pénitentiaire n’a pas vocation de condamner ou de juger les individus. Sa principale mission est d’exécuter les peines et de prévenir la récidive.« 

A quoi sert le travail en prison ? Philippe Gosselin explique : « Le travail en prison aide à préparer la sortie des détenus. Certains mettent à profit leur incarcération en réalisant une formation professionnelle comme un CAP. Homme de droite, je suis convaincu que le travail a des vertus : c’est notamment un moyen de retrouver sa dignité. Rappelons qu’un détenu sur sept n’a jamais travaillé et que 75% des incarcérés ont quitté le système scolaire avant leur majorité. »

Karim Mokhtari rappelle que « les détenus sont en demande de travail. On note d’ailleurs une grande précarité économique parmi les détenus. Je suis d’accord, le travail permet de retrouver une certaine dignité. Cependant, pour cela, il faudrait que les taux de rémunération soient à la hauteur. Pour ceux pour qui travailler en prison représente une première expérience professionnelle, cela ressemble plus à de l’exploitation par l’activité économique que du travail ordinaire. Redonner de la dignité aux détenus passe par de la cohérence avec ce que l’on leur propose en termes d’activité et d’emploi. »

Pour rappel, la rémunération des détenus atteint au maximum 45% du SMIC. De plus, le Code du travail de l’administration pénitentiaire n’est pas lié au Code du travail.

https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/18722-23.08.2022-ITEMA_23111356-2022C36267S0235-21.mp3

FRANCE INTER (Lundi 22 août 2022) Les lois dures font-elles baisser significativement la criminalité ?

Résumé

Le débat de midi s’intéresse aux lois pour lutter contre la petite comme la grande délinquance : les lois les plus restrictives sont-elles les plus efficaces ?

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Face aux rodéos urbains, qui ont de nouveau fait l’actualité cet été, une loi a été mise en place en 2018, “renforçant la lutte contre les rodéos motorisés”. Avec cette loi, le rodéo, qui n’était jusque-là qu’une simple infraction au code de la route, devient un délit, passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. On peut donc s’interroger, malgré le renforcement de la loi, que quatre ans plus tard, les rodéos continuent. Quelle est donc l’efficacité de cette loi, mais aussi de toutes les autres, qui viennent durcir les dispositifs qui existent déjà ?

En 2021, deux criminologues américains ont travaillé sur un ensemble de lois aux Etats-Unis, et leur conclusion est la suivante : « augmenter la sévérité des peines n’est pas une approche efficace pour réduire la délinquance.” Et de nombreux chercheurs partagent leur analyse.

Peut-être un signe qu’en matière de sécurité, l’approche en France a assez peu évolué. De fait, en 1980, Alain Peyrefitte, le ministre de l’Intérieur de l’époque, prononçait ces mots : “La prévention ne porte ses fruits qu’à long terme. Et devant la montée de la violence, il est impossible d’attendre. La peur du gendarme est le commencement de la sagesse, aujourd’hui comme hier. Encore faut-il que les policiers et les gendarmes se sentent soutenus par tous. Par la justice et par tous aussi”.

40 ans plus tard, ce sont à peu près les mêmes types de formules qui sont employées, jusqu’au nom des lois qui se ressemblent. En 1980, c’était “sécurité et liberté”, en 2021, elle s’appelait “sécurité globale”. Alors même que le taux de criminalité en France est sensiblement le même depuis les années 80, et même en baisse depuis le début des années 2000. Alors les lois les plus dures sont-elles les plus efficaces ?

Quand plus de pénalisation n’entraîne pas moins de récidives

Le sociologue et criminologue Sebastian Roché explique que la France reste très souvent cantonnée dans une approche où la bonne police serait celle qui ferait forcément peur et la bonne justice, celle qui incarcérerait beaucoup plus là ou, ou au contraire, au sein d’autres pays européens (en Angleterre ou dans les pays nordiques), on considère que la police doit au contraire travailler au consentement pour diminuer les taux de récidive puisque, les pays qui ont le moins de délinquants ne sont pas forcément ceux qui ont les plus grandes prisons ou le plus grand nombre de policiers : « Les Etats qui durcissent les lois ne connaissent pas de diminution de la délinquance plus importante que les autres Etats, et les personnes qui sont soumises à des peines plus sévères, et particulièrement les jeunes, ne sont pas moins délinquants après avoir été plus sévèrement condamnés, mais ils sont plutôt plus délinquants et plus récidivistes. Souvent, les personnes veulent entendre un discours de sévérité parce qu’elles croient que ça équivaut à de la protection. Mais le problème, c’est que cette sévérité ne va pas leur apporter de protection dans les faits« .

Samra Lambert, juge d’application des peines au Tribunal de Justice de Créteil, rappelle au passage que le volet répressif n’est qu’un aspect de la réponse à apporter puisque « les chiffres et études qui sont avancés montrent une chose, c’est que la pénalisation, ça n’a pas modifié les pratiques. Il faut sortir de cette conception uniquement répressive puisque cela ne fonctionne pas. On parle d’un fait social avec une vision pénaliste, donc une vision court-termiste et en plus contreproductive. On y donne une réponse uniquement de sanction, sans prendre en compte justement toute cette acception beaucoup plus large qui nécessiterait de mettre en place des politiques publiques et d’investir un autre champ que celui que le volet répressif« .

La surpopulation carcérale en lien avec une surpénalisation ?

La réalité de cet empilement législatif et de l’empilement des infractions pénales, c’est une inflation carcérale estime la juge d’application : « Il y a de plus en plus de faits qui sont pénalisés, de plus en plus de personnes en prison. La France est le seul pays européen qui a vu sa population pénale augmenter« .

La suite à écouter…

  • Sebastian Roché, sociologue et criminologue et auteur de « La Nation inachevée. La jeunesse face à l’école et la police » aux éditions Grasset (2022)
  • Samra Lambert, juge d’application des peines au Tribunal de Justice de Créteil et secrétaire nationales du Syndicat de la Magistrature
  • Jean-Philippe Deniau, journaliste, chef du service Police Justice à France Inter. Président de l’association confraternelle de la presse judiciaire (APJ)
  • Stéphane Liévin, policier et vice-président de l’association « Agora des citoyens, de la police et de la justice »

 

Ralph C. Serin et Donna L. Mailloux (2001) Élaboration d’un instrument d’auto-évaluation fiable des facteurs criminogènes

Le questionnaire sur les précurseurs de la criminalité (QPC) (Antecedents to Crime Inventory – ACI) a été créé pour aider les cliniciens à déterminer les précurseurs du crime chez une personne. Le QPC est un questionnaire d’autoévaluation consistant en des situations (ou besoins) à risque élevé qui peuvent amener un délinquant à récidiver. À l’heure actuelle, le QPC est un instrument de dépistage utile qui sert à déterminer les besoins d’un individu en matière de traitement et il peut faire partie intégrante de l’évaluation des facteurs criminogènes au moyen de méthodes multiples. Le QPC est considéré comme un outil fiable, mais il serait prématuré d’en confirmer la validité. Même s’il n’est pas conçu explicitement comme un instrument de prévision de la récidive, il permet de déterminer dans plusieurs domaines les différences importantes qui existent entre les récidivistes et les délinquants qui ne récidivent pas. En outre, l’objectif consistant à établir une mesure d’auto-évaluation pour aider les cliniciens à définir les facteurs criminogènes semble avoir été atteint. Le présent rapport décrit le processus de construction et de validation du QPC et présente, en guise de conclusion, une version à utiliser dans le système de justice pénale.

OUTIL: questionnaire précursseurs de la delinquance

OUTIL + instructions de codage:  https://www.csc-scc.gc.ca/recherche/092/r96_f.pdf

[Les journées d’études des éducateurs pénitentiaires de l’AP de 1958 exposent les problémes de formation, de pratique des éducateurs pénitentiaires . Mais elles ont été également  l’occasion d’un exposé du Dr LAFFON exposant les théories (datées) et les méthodes de prise en charge de l’époque concernant les prisonniers. On y parle observation, méthode d’intervention, distinctions subtiles en les regrets et les remords ou comment aborder les prisonniers aux « abords difficiles »… Mais ce qu’on peut y lire 64 plus tard sur le suicide, l’homosexualité, la masturbation est… parfois ahurissant, parfois choquant…  mais trés éclairant sur l’époque…  ]

Mardi  24  juin  1958: Résumé  de  l’exposé  présenté  par  M.  le  Docteur  LAFON

Médecin-Chef  de  la  Section  Henry  COLLIN  à  l’hôpital  psychiatrique  de  Ville juif

Problèmes  psychopathologiques posés  par  les  détenus

En  cette  matière,  l ’éducateur  est  l ’assistant  du  médecin  psychiatre  de  l ’établissement;  il  doit,  par  une  observation  particulière des  manifestations  psychopathologiques  du  sujet  dont  il  communiquera  les  détails  au  praticien,  permettre  à  celui-ci  de  mieux étayer  son  diagnostic  et,  éventuellement,  d ’établir  un  traitement dont  les  effets  seront  suivis  et  contrôlés.

1— MÉTHODE  D ’OBSERVATION

L’étude  du  dossier,  du  passé  du  sujet,  ses  antécédents,  son milieu.

  • L ’observation  proprement

A )  L ’étude  du  dossier :

En  premier  lieu,  il  est  bon  d ’avoir  une  bonne  connaissance  du dossier.  Certains  crimes  ou  délits  révèlent  parfois  une  anomalie certaine.

Les  antécédents  mentaux,  personnels,  doivent  être  recherchés.

L ’hérédité  ne  se  manifeste  pas  de  façon  frappante,  le  plus  souvent,  mais  explique  une  certaine  fragilité  qui  rend  le  sujet  plus vulnérable  lors  d ’une  attaque  par  la  maladie  (exemple  fièvre typhoïde).

Les  antécédents  sociaux,  la  vie  du  milieu  familial  forment aussi  une  source  intéressante  de  renseignements.

B) L ’observation proprement  dite  :

Elle  est  pratiquée  d ’abord  sur  un  sujet  détenu  en  cellule. Cette  méthode  présente  certains  avantages  :  facilité  des  contacts, confiance,  qui  éliminent  les  réactions  d ’amour-propre  (plus  précisément  de  «fausse  honte»),  l ’interaction  du  groupe. Mais  aussi  des  inconvénients  :  une  vue  factice  du  sujet  en raison  du  comportement  artificiel  qu’impose  ce  régime,  ce  qui  peut fausser  le  jugement. En  particulier :  certains  s’adaptent  trop  bien  à  ce  régime. Trop  passifs,  trop  indifférents,  ils  laissent  présager  des  tendances schizoïdes  qui  peuvent  s’aggraver  et  les  conduire  à  la  démence précoce. Certains  sont  tout  simplement  opportunistes. D ’autres  réagissent,  s’aigrissent,  car  le  régime  est  éprouvant, surtout  pour  ceux  qui  ont  des  tendances  psycho-pathologiques.

Le  régime  cellulaire  est  strict,  disciplinaire;  il  fausse  donc  le comportement. A   Villejuif,  le  malade  isolé  n ’a  ni  vin,  ni  alcool,  ni  possibilité matérielle  d ’action  indisciplinée.  La  « sagesse»  est  ainsi  « obligatoire ».  On  ne  peut  en  tirer  aucune  indication  qui  permette  de présumer  du  comportement  futur.

En  conclusion,  se  méfier  pendant  cette  période  d ’une  vue  subjective  du  sujet  qui  pourra  être  démentie  par  la  suite  dans  la  vie du  groupe.

Le  délit :  Les  motifs  que  donne  le  détenu  de  son  délit  sont  à noter.  Cependant,  personne  n’accepte  une  dévalorisation  totale; le  détenu  utilisera  donc  le  plus  souvent  un  système  d’excuses  pour la  société,  mais  aussi  pour  lui-même,  afin  de  se  revaloriser  à  ses propres  yeux. Il  convient  de  ne  pas  démolir  ce  système  brutalement  mais, plus tard,  lentement  autant que possible, sans qu’il  en ait  conscience.

Les  abords  difficiles  :  Aborder  les  sujets  difficiles  par  la  bande, en  les  laissant  venir  eux-mêmes  au  sujet  brûlant.  Les faire  écrire (correspondance,  autobiographie,  romans  même).  Ils  se  livrent assez  facilement,  inconsciemment.  Les  délirants  surtout.

L ’observation  visuelle,  par  le  judas,  est  à  prohiber.  Elle  est sans  intérêt  et  déplaisante;  elle  n ’apporte  rien  à  l ’observateur.

L ’observation  en  commun :  Cette  nouvelle  période  présente pour  l ’observation  quelques  inconvénients,  contrepartie  des  avantages  de  l ’isolement.

Le  codétenu est un peu  le  confident naturel  du sujet ;  il échappe un  peu  à  l ’observateur. Mais  elle  a  l ’avantage  de  rendre  plus  objective  l ’observation. Les  faits  journaliers;  attitude  au  travail,  goûts,  affinités  pour  certains  groupes,  minutie,  désordre,  etc.,  seront  consignés  et  permettront  de  dégager  les  tendances,  la  personnalité  du  sujet.

2— LES RÉACTIONS QUE  PEUT PRÉSENTER LE  DÉTENU

Il  n ’y  a  pas  discontinuité  dans  les  différentes  manifestations réactionnelles,  mais  une  progressivité  qui  va  des  réactions  subnormales  aux  réactions  pathologiques. Tout  délinquant  est  déjà  un  peu  déséquilibré,  surtout  les multidélinquants.

Il  ne  faut  pas  ainsi  songer  à  obtenir  d ’eux  une  adaptation  trop parfaite.  Les « mous »  sont  anormaux  eux  aussi  ! Les différentes  catégories  de  réactions  que  l ’on  peut  observer sont  :

  • a) Réactions d ’excitation;
  • b) Réactions de  dépression;
  • c) Réactions de  persécution;
  • d) Réactions discordantes;
  • e) Réactions de  caractère  sexuel;
  • f) Réactions de simulation

a) Réactions d’excitation.

Fréquentes  en  cellule,  à  l ’isolement,  chez  ceux  qui  sont  un peu  déséquilibrés,  frustes,  petits  débiles,  à  la  vie  antérieure  semi-sauvage.  Leur  comportement  peut  être  comparé  à  celui  d’une  bête sauvage  que  l ’on  vient  de  mettre  en  cage.  Ces  réactions  s’atténuent  par  la  suite.  Chez  les  hyperémotifs  également,  à  la  suite  de contrariété,  énervement,  dû  à  diverses  causés  souvent  ignorées. Le  praticien  dispose  dans  ces  cas  de  médicaments  inoffensifs  :  les « tranquillisants »,  qui  atténuent  rapidement  ces  manifestations  et les  font  disparaître. La crise  de  nerfs  :  une  réaction  d ’excitation  plus  grave  est  la crise  de nerfs,  décharge  d ’une  tension  nerveuse  qui  s’est  accumulée. Elle  se  présente  sous  la  forme  de  cris,  mouvements  désordonnés d ’une  certaine  ampleur,  elle  ressemble un  peu à la crise épileptique. La  différence  est  parfois  difficile  à  déceler  pour  un  observateur:  non  qualifié.  Notons  que  « la  crise  de  nerfs »  est  consciente, annoncée;  elle  a  une  cause,  elle  est  choisie,. spectaculaire,  bruyante, et  peut  être  assez  longue. La  crise  épileptique  est  brutale,  imprévue,  discrète  dans  ses manifestations,  de  peu  de  durée,  5  minutes  environ,  sauf  dans  le cas  de  crises  en. chaîne,  fait  qui ‘est  très  rare.

La  crise  d’agitation  se  présente  sous  la  forme  de  coups  désordonnés,  bris  de  matériel,  carreaux,  etc. Pour  arrêter  ces  manifestations,  neutraliser  le  sujet  au  moyen d’une  grande  couverture  ou un  grand  drap,  jeté  sur  la tête,  ce  qui permettra  de  le  ligoter,  sans  lui  faire  de  mal. On  dispose  dans  ce  cas  aussi  d ’un  médicament  (le  Largactil) ;  administré  en  injection,  il  donne  de  bons  résultats  et  évite  le  ficelage,  le camisolage.

La  psychose  carcérale,  qui  se  présente  sous  forme  de  confusion mentale.  Il s ’agit d ’un  état pathologique ;  le malade doit être interné.

b) Réactions de  dépression.

La  tristesse  légitime  :  Elle  est  due  à  l ’incarcération,  la  frustration,  la  peine;  le  sujet  raisonne,  ne  manifeste  pas  de  confusion.

Le  remord,  qu’il  faut  différencier  du  regret,  est  extrêmement rare.  Purement  moral,  intérieur,  indépendant  du  châtiment,  il  est presque  anormal,  car  il  donne  une  impression  d’indignité  reconnue,  d ’une  auto-accusation  qui  prélude  le  plus  souvent  au  cafard, à  la  mélancolie,  et  peut  conduire  au  suicide.

Le  suicide  : Distinguer la tentative de  suicide vraie  de la fausse, celle  qui  est  simulée. Celle-ci,  d’ailleurs,  peut  quand  même  aboutir  à  la mort  de  son auteur,  quand  il  «rate»  sa  démonstration;  cela  s’est  souvent  produit. La  tentative  de  suicide  vraie  est  une  manifestation  que  l ’on peut  difficilement,  prévenir. Une  fouille  soignée  permettant  de  soustraire  tout  objet  dangereux,  une  surveillance  étroite  sont  les  moyens  matériels  dont  on dispose.,   On  peut  faire  appel  au  médecin  psychiatre  qui,  lui,  dispose de  l ’excellente  médication  qu’est  le  Largactil.  Ses  effets  sont  anesthésiants;  abattent  les.  nerfs;  permettent  de  faire  passer  au  sujet un  « cap »  difficile.  Cependant  Sénèque;  très  justement-,  déjà  écrivait  :  «En  vain  retient-on celui qui a envie de mourir… ».  Un  cas  récent  démontre jusqu’à quel point  peut  mener  l ’obstination  d ’un  candidat  au  suicide  :  « Un  désespéré  s ’est  suicidé  en  se  perçant  le  cœur  avec  une aiguille,  après plusieurs tâtonnements,  plusieurs essais infructueux ».

L ’automutilation  :  Courante  en  prison,  elle  est  difficile  à  caractériser  du  point  de  vue  psychologique.  Certaines  motivations  peuvent  être  facilement  décelées  :  désir  d ’hospitalisation  pour  tenter une  évasion,  besoin  d ’attirer  l ’attention,  réaction  mélancolique. Dans  ce  dernier  cas,  cela  peut  être  très  grave.

Le  refus  d’aliments  :  Leurs  auteurs  sont  des  opposants,  des déprimés  ou  des  délirants. Les  opposants,  les  « grévistes  de  la  faim »,  se  manifestent  d ’une façon  spectaculaire;  ils  ne  sont  pas,  le  plus  souvent,  passibles  d ’un traitement  médical  et  si  on  associe,  à  leur  grève  de  la  faim,  la  grève de  la  soif  obligatoire,  ils  se  lassent  très  rapidement,  car  le  corps humain  peut  supporter  beaucoup  plus  longtemps  le  manque  d ’alimentation  solide  que  liquide. Les  autres  cas  peuvent  être  soumis  au  médecin  psychiatre qui  dispose  de  :

1°  L ’alimentation  forcée,  par  sonde  (moyen  peu  élégant  bien sûr,  quelquefois  indispensable) ;

2°  Le  Largactil  déjà  cité,  plus  pratique,  plus  efficace  aussi clans  ce  cas.

Le  plus  important  reste  l ’alimentation  liquide.  Dans  les  cas graves,  on  pratique  l ’injection  liquide  sous-cutanée.

c) Réactions de  persécution.

Le  paranoïaque  se  caractérise  par  une  fausseté  de  jugement, une  surestimation  du  moi,  une  impression  de  persécution,  une  certaine  psychorigidité.  C ’est  le  plaideur-né.  Il  s’agit  chez  lui  d’une disposition  d ’esprit.  On  en  rencontre  beaucoup,  atteints  à  des  degrés différents  allant  jusqu ’aux  cas  les  plus  graves,  pathologiques. Chez  les  détenus  cela  peut  se  traduire  par  des  sentiments exprimés  que  l ’on  juge  exagérés.  Cependant,  il  faut  rechercher la  réalité  des  faits.  Ceux  qui  amplifient,  déforment sont :

Les  persécutés,  qui  font  un  délire  de  persécution,  accompagné quelquefois  d ’un  refus  d’aliment, causé  par  la  peur  irraisonnée.

Les  hallucinés,  qui  parlent,  entendent  des  voix, , comme si  une autre  personne  partageait  leur  cellule.; Ne  pas  confondre  avec  certaines  personnes. Parlant  seules,  sans but,  sans  raison.  Normales, celles-ci  n’ont  pas l ’attitude d’écoute.

Il  ne  s’agit  que  d ’un  monologue. L’halluciné  dialogue,  écoute.  Dans  les  réactions  de  persécution  il  ne  s’agit,  pour  lui,  que  de  « reproches »,  de  « différends ».

d) Réactions discordantes

Il  faut  penser  au  cas  des  trop  « bons »  détenus,  trop  calmes, trop  faciles,  trop  mous. Il  s  agit  d ’une  attitude  de  repli.  L ’indifférence  morale,  matérielle  est  totale,  vis-à-vis  de  tout,  famille,  entourage…  Elle  laisse présager  un  processus  dissociatif.

L  apragmatisme  :  Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec  la  paresse naturelle,  habituelle. C ’est  un  processus  de  désadaptation,  il  peut  s’y  ajouter  quelques  bizarreries,  tics,  mimiques   discordantes,  rires  immotivés.  Il  peut  amorcer,  soit  lui  aussi  une  espèce  de  schizophrénie,  soit  une psychose  qui  se  manifestera  par  un  refus  d ’aliments,  par  des  réactions  impulsives,  gifles,  coups  irraisonnés.

e) Réactions de caractère sexuel

La  masturbation  banale,  peu  fréquente,  est  normale,  elle  ne pose  pas  de  problème. Trop  renouvelée,  elle  devient  anormale.  On  la  constate  chez les  débiles  mentaux,  chez  les  sujets  aux  réactions  d ’énervement par  une  espèce  de  « compensation ».

L ’homosexualité  :  Les  homosexuels  catalogués  «pédophiles» sont  le  plus  souvent  de  bons  détenus.  Ils  agissent  sur  des  enfants, ne  s’adressent  pas  aux  adultes,  en  général.  Ce  sont  des  timides, inhibés. Les  pratiquants  avec  des  adultes  posent  plus  de  problèmes

Parmi  eux  : Certains  sont  des  habituels, d’autres  acquièrent  ces  habitudes.  Ils  avaient  certainement  des tendances.  L ’incarcération  les  place  en  milieu  plus  propice  à  se laisser  aller  à  celles-ci.  On  ne  croit  guère  à  la  contamination  des adultes,  qui  n ’ont  aucune  tendance  anormale. Dans  les  habituels  distinguons  :  l ’initiative  ou  les  attaquants, la  passivité  ou  les  attaqués,  plutôt  que  les  actifs,  les  passifs. Les  attaquants  sont  les  plus  redoutables,  mais  les  attaqués, les  efféminés  en  particulier  cherchant  l ’initiative  d ’un  partenaire peuvent  être  provocants.

Quelle  attitude  adopter ?

D ’abord  ne  pas  avoir  la  hantise  de  la  possibilité  de  ces  actes en  prison.  Il  ne  faut  pas  faire  une  «psychose»  de  l ’homosexualité.  On  risquerait  de  la  créer  !  Chez  les  hommes,  elle  est  essentiellement  l ’expression  d ’un  besoin  physiologique.  L ’affectivité,  les sentiments,  interviennent  peu. Chez les  femmes,  au  contraire,  elle  est  sentimentale,  à  base d affectivité,  elle  est  le  plus  souvent  très  spectaculaire,  étalée  au grand  jour.

f) Réactions de simulation

Pure,  elle  est  rare.  Elle  survient  :  au  stade  prévention  d ’un crime  ou  d ’un  délit,  uniquement  utilitaire. Après  la  condamnation  elle  est  plus  rare,  elle  a  un  but  utilitaire  aussi,  envoi  dans  un  hôpital  en  vue  d ’une  tentative  d ’évasion  (par  exemple). En  fait,  il  y  a_le  plus  souvent,  fausse  simulation,  troubles  mal relatés,  sursimulation…,  ces  sujets  exagèrent  volontairement  des troubles  réels,  dont  ils  ont  conscience. La  simulation  est  en  réalité  difficile.  Le  simulateur,  profane  et pressé,  choisi  des  manifestations  spectaculaires,  immédiates,  qui  le fatiguent  rapidement.  Une  observation  prolongée,  le  lasse.

Un  « bon  simulateur »  devrait  procéder  lentement,  par  petites  touches, bien connaitre tous  les  symptômes  de  l ’état  pathologique choisi. Elle  est,  de  toute  façon,  pénible  au  sujet,  lui  crée  des  malaises, certains  troubles  même,  qui  le  gênent.

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Exemple de rapport en probation établi à l’aide du LS/CMI (Level of Service/Case Management Inventory)

Le Niveau de service (LS) désigne un ensemble d’instruments d’évaluation du risque et des besoins des délinquants qui ont évolué depuis sa version initiale, il y a plus de 25 ans. Toutes les versions partagent un certain nombre de caractéristiques communes essentielles. Cependant, la théorie, la recherche et la pratique ont contribué à façonner les itérations ultérieures avec diverses modifications et innovations. En outre, certaines adaptations ont été faites pour tenir compte des contextes juridiques et sociaux/culturels de la communauté internationale. Par exemple, l’âge légal d’un jeune en conflit avec la loi varie d’un pays à l’autre, tout comme les niveaux d’éducation.
Les instruments LS sont fondamentalement un outil quantitatif, composé d’éléments de risque statique et de besoins dynamiques (criminogènes), tous notés dans un format dichotomique, 0-1. Les items ont été sélectionnés pour une combinaison de raisons théoriques et empiriques  qui s’appliquent à toutes les caractéristiques démographiques, telles que l’âge, le sexe, la race et l’origine ethnique. Cependant, il existe des versions pour les jeunes (12 à 18 ans) et pour les adultes (16 ans et plus) qui se chevauchent et qui tiennent compte des différences de développement entre les adolescents et les adultes délinquants.
Les instruments LS adhèrent à un protocole de collecte de données basé sur l’entretien, bien que les évaluateurs soient encouragés à utiliser de multiples sources d’information, telles que les contacts collatéraux (par exemple, la famille, les gestionnaires de cas précédents) et les documents du dossier (par exemple, les casiers judiciaires, les rapports pré-pénaux, et les évaluations cliniques) afin d’évaluer le niveau de service des jeunes. casier judiciaire, rapports pré-pénaux et évaluations cliniques) pour noter leurs items.

Étude de cas avec utilisation du LS/CMI

 Rapport d’admission en probation

Nom : Louise Lake

Âge : 37 ans

Date : 1er avril 2017

Motif de l’évaluation

Mme Lake commence une période de probation de six mois.  Elle a plaidé coupable à un chef d’accusation de possession de stupéfiants dans le but d’en faire le trafic. Les conditions de la probation sont minimes et impliquent de se présenter à la demande de l’agent de probation. Selon le rapport de police, Mme Lake a été trouvée avec 200g de cannabis lors d’une descente de police dans un club de danse local. Il s’agit de la première condamnation de Mme Lake est sa première condamnation en tant qu’adulte. Pendant l’entretien, Mme Lake s’est présentée comme une femme coopérative et amicale. Elle a répondu librement à toutes les questions et a semblé franche dans sa discussion de la situation actuelle.

Antécédents criminels

Les documents officiels n’indiquent aucun antécédent criminel.  Mme Lake a déclaré qu’elle n’a jamais été arrêtée par la police, que ce soit en tant qu’adulte ou en tant que mineure. Au contraire, elle se décrit comme une citoyenne respectueuse des lois et a honte de ses démêlés avec la justice. Mme Lake a déclaré que l’infraction de possession résulte du fait qu’elle détenait le cannabis pour son mari, décrit comme un consommateur récréatif. Elle a nié avoir consommé du cannabis elle-même et a déclaré que la police n’avait pas d’autre choix que de l’arrêter parce « j’étais en possession de cannabis ».

Éducation/Travail

Mme Lake s’est décrite comme ayant toujours aimé l’école et n’ayant jamais eu de difficultés comportementales. Elle a poursuivi ses études jusqu’à l’obtention d’un diplôme de l’université locale il y a 10 ans. Elle a obtenu un diplôme en commerce et est actuellement employée par le grand magasin Best-Thing où elle est comptable. Son employeur est au courant de la présente infraction mais son emploi n’est pas menacé.

Le grand magasin Best-Thing est l’employeur de Mme Lake depuis qu’elle a obtenu son diplôme universitaire. Son employeur la décrit comme une excellente travailleuse et une employée appréciée par le personnel. Mme Lake a déclaré qu’elle aimait beaucoup son travail et qu’au fil des ans, elle s’était vu confier de plus en plus de responsabilités, ce qu’elle trouve à la fois stimulant et gratifiant. Son superviseur est également un ami proche de la famille qui l’a beaucoup soutenue pendant la procédure judiciaire. Mme Lake travaille dans un bureau avec quatre autres employés. Ils semblent avoir une très bonne relation collégiale. Ils semblent avoir une très bonne relation collégiale, passant les pauses café ensemble et jouant dans une équipe de bowling de l’entreprise.

 Famille/conjugalité

La consommation de cannabis de M. Lake est une préoccupation de longue date pour Mme Lake. Elle n’a jamais apprécié sa consommation de cette substance, même si elle était relativement peu fréquente (une fois par mois). Ils se sont disputés par le passé et ces disputes sont devenues plus fréquentes à mesure que leur fille grandissait. Mme Lake estime que cette consommation de drogue est un mauvais exemple pour leur enfant (bien que son mari n’ait jamais consommé de cannabis en présence de leur fille). La condamnation actuelle a encore aggravé la tension dans le couple, mais Mme Lake nie que la situation soit devenue si intolérable au point de vouloir demander la séparation. Mme Lake a déclaré qu’il n’y avait pas de problème d’attitudes de « pouvoir et de contrôle » dans leur relation, mais elle a fait remarquer que ses problèmes judiciaires étaient directement liés à sa relation avec son mari.

Les parents de Mme Lake vivent en ville et lui rendent régulièrement visite. Mme Lake est particulièrement proche de sa mère. Elles déjeunent ensemble au moins une fois par semaine et son oncle et sa tante, qui sont à la retraite, s’occupent de la fille pendant que Mme Lake et son mari sont au travail. Un seul membre de la famille de Mme Lake a eu des démêlés avec la justice. M. Lake a été condamné pour possession d’un stupéfiant il y a trois ans.

Loisirs

Mme Lake est membre de l’équipe de bowling de son entreprise ainsi que des organisations locales Neighbourhood Watch et Block Parents. Ces deux dernières activités impliquent des réunions mensuelles, la préparation d’un bulletin d’information et une activité périodique de collecte de fonds. En plus de ces activités, Mme Lake fait partie d’un club de lecture du quartier et, pendant l’été, elle aime faire jardinage. En hiver, elle prend des cours de ski le week-end.

Fréquentations

De ce qu’elle en sait, aucun des amis de Mme Lake n’a eu affaire au système de justice pénale. En fait, elle a du mal à s’imaginer fréquenter quelqu’un qui a été arrêté par la police. Mme Lake a indiqué que ses deux amis les plus proches (un collègue de travail et un vieil ami d’enfance) sont au courant de la présente infraction et en sont choqués. Cependant, elles ils considèrent cet événement comme une circonstance inhabituelle qui ne risque pas de se reproduire. En fait, l’un de ses amis l’a conduite au rendez-vous pour cet entretien.

Problèmes d’alcool/de drogue

Mme Lake nie avoir jamais eu un problème de drogue ou d’alcool. Elle n’a jamais expérimenté aucune drogue et a exprimé sa consternation quant au fait que son mari consomme encore du cannabis. Les drogues « dures » sont considérées comme des substances qui peuvent détruire la vie d’une personne et elle espère que sa fille ne sera jamais exposée à ces dangers. Mme Lake boit socialement et avec modération. Elle boit un verre de vin dans des occasions spéciales, son dernier verre ayant été pris lors de la fête de départ à la retraite d’un collègue le mois dernier. La description de la consommation d’alcool et de drogues de Mme Lake est confirmée par son mari et sa mère qui ont été interrogés par l’examinateur.

État d’esprit/Orientation

Mme Lake a admis qu’elle était en possession de cannabis et estime que l’agent qui a procédé à l’arrestation l’a fait de manière appropriée: « Leur travail consiste à faire respecter la loi ; à long terme, c’est bon pour tout le monde ». Elle pense qu’une récidive est peu probable : Elle espère retrouver une vie plus normale, travailler et continuer à s’impliquer dans sa famille et sa communauté.  Tout à fait prête à accepter la peine que le tribunal a jugée appropriée, elle estime que le juge a pris une décision juste et est heureuse que la probation ait été la décision finale. Je lui ai expliqué la probation et la possibilité qu’il y ait des conditions restrictives accompagnant l’ordonnance de probation. Mme Lake a compris et a dit : « Quoi qu’il en soit, j’espère que l’agent de probation pourra m’aider à mettre cette partie de ma vie derrière moi ».

Comportement antisocial

Mme Lake s’est présentée sans la moindre indication d’un comportement antisocial. Il n’y avait pas de personnalité antisociale, d’antécédents de comportement antisocial, de pensée antisociale et aucun modèle de comportement qui évoque un trouble généralisé.

Autres problèmes du client

Aucun autre indicateur de risque ou de besoin spécifique n’était présent. De même, une exploration des problèmes financiers, de l’hébergement, de la santé et des questions émotionnelles/personnelles n’ont révélés aucun problème.

Le revenu familial combiné de Mme Lake et de son mari est de 93 000 $. M. Lake travaille comme architecte paysagiste. Ils possèdent leur propre maison et une voiture de trois ans. Mme Lake nie avoir des difficultés à payer l’hypothèque ou la voiture. En fait, ils ont été en mesure d’économiser de l’argent pour des voyages de vacances chaque année et pour l’éducation future de leur fille de huit ans. Ni Mme Lake ni son mari n’ont jamais bénéficié d’une quelconque forme d’aide sociale.

La maison des Lake se trouve dans un quartier tranquille et bien établi de la ville. Ils vivent dans la même résidence depuis huit ans. Mme Lake est membre de l’association des parents du quartier et est capitaine de quartier pour Neighbourhood Watch.  L’année dernière, ils ont rénové leur cuisine et leur salle de bains. Mme Lake espère que cette maison sera leur résidence pour de nombreuses années à venir.

Selon la mère de Mme Lake, cette dernière a toujours été une enfant joyeuse et sociable. Mme Lake s’est bien adaptée à l’école et n’avait aucun problème médical. Elle a nié avoir jamais vu un conseiller ou un professionnel de santé mentale et décrit sa vie comme très satisfaisante. Son seul souhait est que son mari cesse de consommer du cannabis.

Résumé et recommandations

Mme Lake apparaît comme une femme mûre et sincère qui semble avoir commis une erreur qu’elle souhaite oublier. Les résultats du LS/CMI la placent dans la fourchette de risque/besoin très faible. Son score était de 2. Les délinquants avec des scores similaires ont montré une très faible probabilité de récidiver. Le seul domaine qui présentait un potentiel pour un traitement ciblé était sa relation avec son mari, leurs désaccords sur la consommation de cannabis de ce dernier, et sa volonté apparente de « transporter » la substance à au moins une occasion.

Plan de gestion du cas en milieu ouvert

J’ai discuté du conseil conjugal avec Mme Lake et elle va explorer les services disponibles dans une agence locale de services à la famille. Cette agence est connue pour favoriser le conseil conjugal structuré à court terme avec une attention particulière à la qualité et à l’équité dans les relations interpersonnelles Il n’y a pas de considérations particulières liées à la réceptivité au-delà de la possibilité que les attitudes de « pouvoir et de contrôle » soit un problème de femmes.

Notamment, le conseil conjugal pourrait bien s’appuyer sur les nombreux points forts relevés dans ce cas. Ils comprennent les antécédents criminels, l’éducation/l’emploi, les loisirs, les fréquentations, les attitudes/état d’esprit et le schéma de comportement. Une fois que la consultation est en cours et que les progrès sont confirmés par le conseiller et les participants, je prévois une fermeture rapide favorable.

Jeff Atlas

Agent de probation chargé de l’accueil

Résumé de sortie de la gestion de cas

Nom : Louise Lake

Âge : 37 ans

Date : 29 septembre 2017

Arrière-plan :

Mme Lake a reçu une période de probation de six mois pour possession de cannabis. Elle a été évaluée à l’admission comme un cas à très faible risque avec une multitude de forces. Assignée à une supervision minimale, elle a été orientée vers un organisme de services familiaux pour une consultation conjugale. Le seul facteur criminogène identifié était une insatisfaction conjugale centrée sur la consommation occasionnelle de cannabis par son mari. On s’attend à une clôture rapide et favorable du dossier.

Gestion de cas

Mme Lake et son mari ont pris contact très tôt avec l’agence familiale et sont entrés dans un processus structuré à travers une approche comportementale, axée sur une relation équitable. Avec seulement quatre semaines, le mari s’est engagé à cesser de consommer de la drogue et Mme Lake s’est engagée à ne pas avoir de contact avec la substance ou avec son mari pendant une période de consommation.

Après quatre contacts supplémentaires, le conseiller et les Lake ont signalé à l’agent de probation que leurs objectifs de conseil avaient été atteints. Les contacts téléphoniques entre la famille et le conseiller ont été planifiés à raison d’une fois par mois pendant les trois mois suivants.

Clôture du dossier

Après les huit premières semaines, le dossier a été clôturé, étant entendu que l’agent de probation (ou Mme Lake ou le conseiller) pouvait prendre contact à tout moment jusqu’à la fin de la période de probation officielle de six mois.

Sarah Repaz

Agent de probation et de gestion des cas

 

(Pour un examen du LS/CMI de Mme Lake, voir Andrews, Bonta, & Wormith (2004), p. 81-94.)