RAPPORT « Pour renforcer l’efficacité de l’exécution des peines »
PRÉSENTÉ par M. Eric CIOTTI Député en conclusion des travaux d’une mission confiée par Monsieur le Président de la République.
En 2010, le CNE de Fresnes n’a en effet pu accueillir que 325 personnes détenues au cours de 7 cycles d’observation ; la capacité d’accueil n’étant que de 50 places par cycle. Parmi ces 325 personnes détenues, 36 ont été évaluées à la demande d’une des 8 commissions pluridisciplinaires des mesures de sûreté (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Paris, Rennes, Fort de France) contre 70 en 2009. Afin de répondre aux besoins d’évaluation de la dangerosité des condamnés, il apparaît nécessaire de développer des structures d’évaluation pluridisciplinaire déconcentrées.
Dans cette optique et en complément des 2 CNE, 7 centres interrégionaux d’évaluation (CIE) pourraient être créés sur le ressort des CPMS (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Rennes, Fort de France). Ces structures devront partager avec les CNE une culture de l’évaluation ainsi que des méthodes de travail communes.b. Le développement des circuits sortants au sein des établissements pénitentiaires : la volonté affichée par l’administration pénitentiaire d’éviter les sorties sèches pour sécuriser la sortie et prévenir la récidive. Dans cette perspective, le renforcement des évaluations préalables à la sortie de détention apparaît nécessaire. Il doit permettre de développer les différents aménagements de peine et d’aboutir à ce que leur taux d’échec reste tout à fait maîtrisé malgré leur forte progression quantitative. En effet, si chaque échec reste difficile, il est aussi avéré que les personnes bénéficiant d’aménagement de peine ont un taux de récidive plus faible. Cette évaluation des personnes détenues condamnées au stade de la préparation à la sortie doit également être développée afin de s’assurer des conditions de réinsertion. En l’état, la grande majorité des personnes détenues est encore libérée sous la forme d’une « sortie sèche », sans préparation, ni aménagement de peine permettant d’accompagner et de suivre la personne. Aussi, la mise en œuvre au sein des établissements pénitentiaires d’un circuit sortant pluridisciplinaire, à l’instar des circuits arrivants, doit être encouragée. A l’aune de la libération et notamment dans l’optique d’un aménagement de peine, ce circuit sortant devra permettre un accompagnement individualisé du condamné dans ses démarches de sortie et une prévention plus efficace de la récidive.
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/114000303.pdf