Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Ismael Nazario (TED New york, nov 2014) « Ce que j’ai appris en tant qu’enfant en prison » (VOST)

As a teenager, Ismael Nazario was sent to New York’s Rikers Island jail, where he spent 300 days in solitary confinement — all before he was ever convicted of a crime. Now as a prison reform advocate he works to change the culture of American jails and prisons, where young people are frequently subjected to violence beyond imagination. Nazario tells his chilling story and suggests ways to help, rather than harm, teens in jail.

Nous devons changer la culture dans prisons et pénitenciers, particulièrement pour les jeunes détenus.L’État de New York est l’un des deux seuls États aux États-Unis, à arrêter et juger les jeunes de 16-17 ans comme des adultes. Cette culture de la violence prend ces jeunes gens et les place dans un environnement hostile, et les agents de correction laissent les choses se poursuivre. Ces jeunes ne peuvent pas faire grand chose pour mettre en valeur leur talent et se réinsérer. En attendant d’atteindre à 18 ans l’âge de la responsabilité pénale, nous devons changer la vie quotidienne de ces jeunes.

Je le sais d’expérience. Avant mes 18 ans, j’ai passé environ 400 jours à Rikers Island, et à ça s’ajoutent presque 300 jours en isolement cellulaire, et laissez-moi vous dire ceci : crier à plein poumons toute la journée à travers la porte ou la fenêtre de votre cellule, c’est fatiguant. Puisque vous n’avez pas grand chose à faire quand vous y êtes, vous commencez à faire les cent pas, vous parlez tout seul, vos pensées vagabondent, et puis vos pensées deviennent votre pire ennemi. Les prisons sont censées réinsérer une personne, pas la rendre plus en colère, frustrée ou la faire se sentir désespérée. Puisqu’aucun plan de décharge n’est mis en place pour ces jeunes, ils réintègrent la société avec rien. Et ils n’ont rien à faire qui pourrait les tenir éloignés des récidives.

psychopathe_1Susanne Preusker est psychologue et psychothérapeute . En 2009, elle était chef du département de thérapie sociale pour les délinquants sexuels dans une prison de haute sécurité. Elle a donc travaillé en particulier avec les délinquants violents .

Durant son mandat , elle a été  prise en otage pendant sept heures sous la menace d’un couteau et violée à plusieurs reprises par un de ses patients le 7 Avril 2009 dans la prison  JVA Straubing.  L’homme avait été son patient pendant quatre ans.

Auparavant, il avait déjà agressé plusieurs femmes et pris en otage des officiers de prison. Après cet acte, les contrôles et les mesures de sécurité ont été renforcées dans la prison. L’auteur a été finalement condamné en mai 2010 à 13 ans et neuf mois d’ emprisonnement.

Susanne Preusker raconte son histoire dans le livre Sept heures en Avril .

Susanne Preusker s’est suicidée en 2018 à l’âge de 58 ans

 

Voir aussi:

Stephen Porter/Michael Woodworth: « Ce qui est intéressant avec les psychopathes, c’est qu’ils sont capables de masquer leurs dysfonctionnements et sont très habiles »

 

Prisons: quand les murs tremblent (1/4) – Enfermement de masse : la faillite d’un système

Premier volet d’une semaine consacrée aux prisons: Emission Culture monde, par Fabien Delorme, France culture, novembre 2015

Incarcération de masse, « prisons Supermax » & tolérance zéro, surreprésentation des minorités et criminalisation de pauvreté… quel visage du pays de l’oncle Sam ses prisons nous révèlent-elles ?

Le 15 juillet dernier, Barack Obama se rendait dans la prison fédérale d’El Reno (OK) une première pour un président en exercice. Une prison où sont surreprésentées, comme dans une majorité de prisons américaines, les minorités hispaniques et afro-américaines.

« Les Etats-Unis représentent 5% de la population mondiale mais 25% de la population carcérale mondiale » c’est à dire 2.26 millions de détenus, dont près de 60% de jeunes hommes noirs.

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/1_Enfermement%20de%20masse.mp3

Prisons: quand les murs tremblent (2/4) – Prisons ouvertes: la voie de la réinsertion

Avec un taux de récidive qui atteint en moyenne en France 38 %, notre modèle pénitencier traditionnel : celui de la prison fermée, miné par la surpopulation carcérale, semble à bout de souffle et ne permet pas aux détenus de se préparer à un retour au monde libre.
Sur l’île de Suomenlinna, en Finlande, la prison de Kerava accueille des détenus qui travaillent ou étudient à l’extérieur et paient un loyer. Autre exemple : à Givenich au Luxembourg où se trouve le seul établissement pénitentiaire semi-ouvert mixte d’Europe.
Dans ces établissements, la sécurité, mais aussi le lien social et le travail sont au cœur des priorités.
Pourquoi ce modèle de prison ouverte reste encore l’exception en Europe et dans le monde ?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/2_prisons_ouvertes_2015.mp3

 

Prisons: quand les murs tremblent (3/4) – « Vers un complexe carcéro-industriel »

Le secteur des prisons privées vit des années fastes. La Corrections Corporation of America (CCA), géant américain des prisons privées, a vu depuis vingt ans son chiffre d’affaires croître de plus de 500 %. La criminalité a beau diminuer, le tout-répressif et des « clauses d’occupation » permettent de maintenir les prisons bien remplies… Bernie Sanders, candidat démocrate à l’élection présidentielle, s’est d’ailleurs prononcé très clairement à ce sujet: il veut tout simplement bannir les prisons privées.

Des secteurs du bâtiment à ceux de la restauration ou des services de santé, la gestion des établissements pénitentiaires implique une vaste mobilisation de capitaux privés.

Dans quelle mesure les lobbies qui les représentent participent à un maintien de l’enfermement de masse? Ce phénomène de privatisation des prisons est-il concentré aux Etats-Unis?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/3_complexe_carceroindustriel_FC_2015.mp3

 

Prisons : quand les murs tremblent (4/4) – D’une prison à l’autre : la diplomatie des extraditions

La France n’extradera pas les pilotes d’Air Cocaïne et cela malgré un accord d’extradition signé en 2000 avec la République dominicaine. En effet, la France fait partie de ces pays qui n’extradent pas ses propres ressortissants , comme l’Allemagne ou encore l’Italie.
En revanche, la France peut envisager d’extrader des étrangers : c’est le cas de cet ancien oligarque kazakh, Moukhtar Abliazov, incarcéré en France depuis 2013 et dont Manuel Valls a signé le décret d’extradition – vers Moscou – récemment.
Les affaires ne manquent pas et chaque décision d’extradition, au-delà de l’accord conclu entre tel ou tel pays, semble soumise à une série de contingences tant politiques que juridiques, et elles posent plus largement la question de la souveraineté juridique des états.

Pourquoi la France, contrairement aux pays anglo-saxons refuse-t-elle d’extrader ses ressortissants ? Polanski, Snowden, Battisti : quelles sont les conséquences de ces différentes affaires sur les relations diplomatiques ? Dans quelle mesure ces accords d’extradition vont-ils dans le sens d’une harmonisation du droit sur le plan international ? Et finalement : est-il vraiment question de justice ou de politique ?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/4_prisons_extraditions_FC_2015.mp3

 

Prisons ouvertes: la voie de la réinsertion

novembre 11th, 2015 | Publié par EL dans PRISON - (0 Commentaire)

Prisons ouvertes

Avec un taux de récidive qui atteint en moyenne en France 38 %, notre modèle pénitencier traditionnel : celui de la prison fermée, miné par la surpopulation carcérale, semble à bout de souffle et ne permet pas aux détenus de se préparer à un retour au monde libre.
Sur l’île de Suomenlinna, en Finlande, la prison de Kerava accueille des détenus qui travaillent ou étudient à l’extérieur et paient un loyer. Autre exemple : à Givenich au Luxembourg où se trouve le seul établissement pénitentiaire semi-ouvert mixte d’Europe.
Dans ces établissements, la sécurité, mais aussi le lien social et le travail sont au cœur des priorités.
Pourquoi ce modèle de prison ouverte reste encore l’exception en Europe et dans le monde ?

Prisons ouvertes

Enfermement de masse : la faillite d’un système

novembre 11th, 2015 | Publié par EL dans PRISON - (0 Commentaire)

Incarcération de masse, « prisons Supermax » & tolérance zéro, surreprésentation des minorités et criminalisation de pauvreté… quel visage du pays de l’oncle Sam ses prisons nous révèlent-elles ?

Le 15 juillet dernier, Barack Obama se rendait dans la prison fédérale d’El Reno (OK) une première pour un président en exercice. Une prison où sont surreprésentées, comme dans une majorité de prisons américaines, les minorités hispaniques et afro-américaines.

« Les Etats-Unis représentent 5% de la population mondiale mais 25% de la population carcérale mondiale » c’est à dire 2.26 millions de détenus, dont près de 60% de jeunes hommes noirs.

Enfermement de masse : la faillite d’un système

Statistiques prisons américaines

Ecrits de Pierre CANNAT

Pierre CANNAT (1949) La reforme pénitentiaire: les 15 Leçons pénitentiaires (intégrale) (cours enseignés au Centre d’études de Fresnes)

Contient : L1 : définition et avenir de la science pénitentiaire ; L2 : fonctions de la peine privative de liberté ; L3 : histoire de la peine privative de liberté ; L4 : le régime cellulaire ; L5 : le système d’Auburn ; L6 : le système irlandais ou progressif ;L7 : le système du travail à l’Aperto ; L8 : nécessité et choix des méthodes pénitentiaires ; L9 : les bâtiments pénitentiaires ; L10 : le rôle du travail pénal ; L11 : l’individualisation de la peine ; L12 : l’observation du détenu ; L13 : la sélection des détenus dans établissements pénitentiaires ; L14 : la rééducation des détenus ; L15 : le reclassement des libérés dans la société

Table ronde (16/06/2011) « Le rôle des prisons et les alternatives possibles »

Marion Vacheret, professeure agrégée à l’école de criminologie de l’Université de Montréal, parle de l’échec du modèle sur lequel nous avons pensé les prisons dans les 30 dernières années au Canada, axées sur la gestion du risque des personnes judiciarisées.

« En voulant faire quelque chose de très structuré, organisé, bien ficelé, on a fait un modèle très bureaucratique, très lourd, dans lequel l’humain a totalement disparu … Finalement on travail avec des chiffres, des indicateurs qui sont des calculs de probabilités… où est la personne derrière ça, où est la réalité, elle n’existe plus!  «