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Fin des peines planchers et arrivée de la « contrainte pénale »

Deux mesures phares s’appliquent dès ce matin, la nouvelle peine de « contrainte pénale » et la suppression des peines plancher. La contrainte pénale, inspirée des dispositifs de probation, doit permettre notamment d’éviter une surcharge des prisons.

Le principe de cette peine, c’est un suivi renforcé du condamné, au plus près, avec un ensemble d’obligations et d’interdictions à respecter. La chancellerie estime qu’entre 8 000 et 20 000 contraintes pénales pourraient être prononcées, sur 600 000 condamnatione annuelles pour des délits.

Des chiffres impossibles à vérifier, Corinne Audouin

De nombreuses voix s’inquiètent du manque de moyens. Les circulaires détaillant les modalités d’application n’ont été envoyées que vendredi par la Chancellerie.

La réforme pénale, mode d’emploi (document ministère de la Justice)  (suite…)

Steven PinkerSteven Pinker montre la baisse de violence, depuis les temps bibliques jusqu’à nos jours, et soutient que, même si cela semble illogique voire obscène quand on pense à l’Iraq ou au Darfour, nous vivons dans l’époque la plus paisible depuis que notre espèce existe.

Steven Pinker is an experimental psychologist and one of the world’s foremost writers on language, mind, and human nature. Currently Harvard College Professor and Johnstone Family Professor of Psychology at Harvard University, Pinker has also taught at Stanford and MIT.

Faced with the ceaseless stream of news about war, crime, and terrorism, one could easily think we live in the most violent age ever seen. Yet as New York Times bestselling author Steven Pinker shows in this startling and engaging new work, just the opposite is true: violence has been diminishing for millennia and we may be living in the most peaceful time in our species existence. For most of history, war, slavery, infanticide, child abuse, assassinations, pogroms, gruesome punishments, deadly quarrels, and genocide were ordinary features of life. But today, Pinker shows (with the help of more than a hundred graphs and maps) all these forms of violence have dwindled and are widely condemned. How has this happened?

Voir aussi TED (2007) Steven Pinker parle du mythe de la violence

Cette intervention est fondée sur une recherche interdisciplinaire intitulée Pratiques genrées et violences entre pairs : les enjeux socio-éducatifs de la mixité au quotidien en milieu scolaire (ANR-09-ENFT-006).
On y examine la portée identitaire des violences de genre entre élèves, avec l’hypothèse que ces violences, signe d’une véritable intolérance à la mixité, ont pour effet de marginaliser les filles, malgré leur nombre et leur réussite scolaire, dans le groupe des pairs centré sur les garçons. Elle est fondée sur 39 interviews semi-directives avec des chefs d’établissement et une année scolaire entière d’observations ethnographiques dans 5 établissements de statut, niveau et secteur socio-géographique variés. Dans 3 d’entre eux, la violence de genre est quotidienne.
Dans ces établissements où la violence physique est quotidienne, c’est le modèle de la virilité qui prévaut, une virilité qui s’exprime essentiellement à l’encontre du féminin, qu’il soit porté par les femmes ou par les hommes, et sur la base du rabaissement.

 

FRANCE INTER, Emission « Comme un bruit qui court »  (06.09.2014) Surveiller et Prédire, la police assistée par ordinateur.

Pour faire face aux restrictions budgétaires et aux coupes claires dans les effectifs de police, de plus en plus de grandes villes américaines se convertissent à la mode du Big Data.

Avec des millions de pages d’archives couvrant des décennies de rapports de police, la société Predpol (pour PREDictive POLicing) a mis au point un algorithme prédictif, qui promet d’arrêter les criminels avant qu’ils n’aient pu commettre leur crime. Entre fantasmes à la Minority Report et obsession du chiffre, reportage à Alhambra, dans la banlieue de Los Angeles.

Où l’on patrouille avec les policiers old school assistés de leur ordinateur, qui leur indique où et quandaller pourchasser les voleurs. Rencontre avec Jeff Brantingham, anthropologue à UCLA et co-fondateur de Predpol, qui nous assure que, tout comme les voyous de Californie, nous sommes tousbeaucoup plus prévisibles que nous ne voulons le croire.

Un pas de plus vers la « Société de l’anticipation »? Soyez tranquiles: l’algorithme veille sur vous…

Un reportage de Giv Anquetil

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/resistance_et_surveillance_FI2014.mp3

A quoi ça ressemble?

MANIFESTE POUR UNE PEINE JUSTE ET EFFICACE

Avant l’organisation de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, une étape importante fut, le 13 juin 2012, la publication dans libération du manifeste pour une peine juste et efficace.

Pour une amnistie des courtes peines

Dans un avis publié au Journal officiel mercredi, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, plaide pour une loi d’amnistie des peines de prison «très légères» non exécutées faute de moyens. Une loi d’amnistie est du ressort du président de la République. Traditionnellement, elle était votée après l’élection présidentielle. Pratique à laquelle Sarkozy a mis fin en 2007, comme à celle des grâces du 14 juillet. Jean-Marie Delarue juge qu’une nouvelle loi serait la bienvenue en 2012 : «L’amnistie ne constitue ni une incongruité juridique ni une étrangeté démocratique.» Mais le gouvernement a écarté cette idée hier.

24 000 nouvelles places de prison

doivent être construites d’ici à 2017, selon un texte voté en début d’année. Coût du projet : 3 milliards d’euros. On ne sait pas si la gauche reviendra sur ce programme.

«Nous devons tout d’abord créer en France une véritable peine de probation qui pourra être prononcée au lieu et place de l’emprisonnement.»

Le manifeste «Pour une peine juste et efficace» lancé hier dans Libération par des chercheurs et des professionnels de la justice et de la prison

 

Pour une peine juste et efficace

« Depuis dix ans, le système pénal français est engagé dans une course folle, qui est aussi une course à l’abîme. Une véritable frénésie législative – 29 lois pénales votées en 10 ans – a conduit a la multiplication des incriminations et des occasions de recours a l’emprisonnement, générant une augmentation continue de la sévérité des peines de prison prononcées et du nombre de personnes entrant en prison. 66 000 personnes détenues s’entassent dans des prisons prévues pour en accueillir 57 000.
Les résultats de cette politique doivent être pris pour ce qu’ils sont : le témoignage d’un échec et la promesse d’une faillite. Chacun sait que le projet d’extension sans précédent du parc
immobilier pénitentiaire ne sera pas, comme il ne l’a jamais été, de nature à endiguer la surpopulation carcérale -« le parc pénitentiaire est d’ailleurs passé de 47 000 places en 2002 à
57 000 aujourd’hui, sans que le taux de surpopulation n’ait significativement baissé. Et bien que le nombre d’aménagements de peine ait augmenté pendant toute cette période, les prévisions demeurent sombres : dès l’été, le nombre de personnes incarcérées atteindra vraisemblablement les 69 000 détenus. Cet accroissement ne présente pourtant, comme le Conseil de l’Europe le rappelle, aucune corrélation avec l’évolution de la délinquance. Il s’agit donc d’un choix politique.
Praticiens, observateurs et acteurs de la justice, nous mesurons tous les jours dans notre quotidien les effets de cette situation. Plus de dix années après la dénonciation parlementaire de prisons qualifiées de « hontes de la République », les conditions de détention sont toujours profondément dégradées, réduisant à néant les intentions positives inscrites dans la loi pénitentiaire.
Nous affirmons haut et fort: ces choix procèdent d’une démarche idéologique et irrationnelle, coupée de la réalité. Car l’ensemble des recherches internationales menées depuis
plus de vingt ans converge vers les mêmes conclusions: le recours systématique à l’emprisonnement aggrave les risques de récidive. C’est pourquoi nous appelons a sortir des enjeux politiciens et de l’ornière dans laquelle notre système pénal est englué. Au nom de l’efficacité, et forts de l’apport de travaux., de programmes et de politiques expérimentées et rigoureusement évaluées, nous en appelons à la mise en œuvre d’une politique de prévention de la récidive digne de ce nom articulée autour du développement de la probation et cantonnant l’enfermement aux cas les plus graves…. »

Retrouvez l’intégralité du manifeste ici:  manifeste_mai_2012

FRANCE INTER ; Emission « le grand bain » (19/08/2014) « Nos bandes de jeunes » 

Ce matin, Le Grand Bain retrace 50 ans d’histoire française à travers ses bandes de jeunes ! Place aux Blousons noirs et aux Loubards, aux skins et autres Zoulous, à leurs codes, leurs territoires et leurs cris de ralliement.

Invités: Marwan Mohammed (Sociologue, chargé de recherche au CNRS, CMH-ERIS, co-auteur de « Islamophobie: la construction d’un racisme légitime » ed.La découverte); Ludivine Bantigny (maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen et chercheuse au Centre d’histoire de Sciences Po)

FRANCE CULTURE, Emission « les conférences du soir » (Août 2014)

A travers la rediffusion de ce cycle de conférence des années 60, redécouvrez ces réflexions encore très actuelles sur la justice … 

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« Réflexions sur la Cour d’Assise : les jeux de la justice et du hasard » par René Floriot (Première diffusion le 21/12/1953 sur la Chaîne Nationale)

La Justice ? Une mine pour les dramaturges, les cinéastes ; un mine d’or pour les avocats, une abstraction, une terrible réalité, une scène éclairée pour les bons mots, un cadre pour les tragédies.

La justice, c’est aussi, et avant tout, des femmes et des hommes, des présidents, des procureurs, des avocats, des témoins, des jurés, un cérémonial et un cadre impressionnants-et n’oublions pas les victimes et les accusés…ni l’avocat général : il en est d’excellent, il en est de détestables, disait Maître René Floriot, qui avait dû en observer quelques uns…

« Le palais : un théâtre où le rôle principal est tenu par un amateur, l’accusé » par Jean-Paul Lacroix (Première diffusion le 14/03/1969 sur France Culture)

Les décors, les costumes (noirs ou rouges), le public (les connaisseurs  qui se disputent les bonnes places), les reparties savoureuses, les bons et les méchants, tout cela est spectaculaire ! Le problème, c’est qu’il y a une ou des victimes-et qu’il y a aussi un accusé-ou une accusée. Et qu’il n’a pas de metteur en scène pour les guider…

« Comment je conçois le rôle de l’avocat » par René Floriot (Première diffusion le 05/12/1955 sur la Chaîne Nationale)

La plaidoirie est certes une œuvre d’art, mais tout le monde doit la comprendre, cette œuvre d’art…

Il faut étudier très sérieusement son dossier, puis-pour un temps- l’oublier ; dénicher dans ce dossier des éléments que personne jusqu’alors n’avait trouvés, chercher des idées nouvelles… ; se méfier , paradoxalement, des témoins àdécharge

« Prisons avec ou sans barreaux » par Frédéric Pottecher (Première diffusion le 29/09/1966 sur France Culture)

C’était en 1966- des problèmes surgissaient dans les prisons en France ! Incroyable ! Mais, assurément, les problèmes allaient disparaître au fil des ans. Grâce aux réformes : il faut réadapter, amender, rendre l’individu à la Société.  En 1966, il y avait 31 000 détenus-la moitié étaient des prévenus, un tiers étaient âgés de moins de 25 ans…et, à Toulouse, la délinquance juvénile avait disparu.

« Comment on commet une erreur judiciaire » par René Floriot (Première diffusion le 25/11/1963 sur France Culture)

Il peut surgir deux grandes catégories d’erreurs judiciaires, selon lui : tout d’abord à cause de faits matériels avérés mais qui débouchent sur un raisonnement faux ; ensuite par la grâce d’un raisonnement vrai qui se base sur des éléments matériels faux.

« Madame Lafargue aurait-elle été condamnée de nos jours ? » par Frédéric Pottecher (Première diffusion le 20/04/1964 sur France Culture)

N’achetez jamais de l’arsenic, même pour tuer des rats ! On ne sait jamais ce qui peut arriver, et les enquêteurs, les magistrats et les jurés sont très suspicieux.

« Les Tribunes pittoresques » par René Floriot (Première diffusion le 08/02/1960 sur la Chaîne Nationale)

L’escroquerie peut être considérée, par les avocats,  les chroniqueurs judiciaires, comme une œuvre d’art !

Œuvre d’art ou non, les escrocs, lorsqu’ils sont pris, lorsqu’ils arrivent devant les tribunaux, sont souvent de « bons clients », qui réussissent à animer, voire à amuser, le prétoire…

Grâce à eux, les lieux de justice peuvent être très cocasses !

« Les Animaux devant la justice » par Michel Rousseau (Première diffusion le 07/10/1966 sur France Culture)

Ne cherchez plus la femme, comme tous les clichés romanesques nous y invitent : cherchez l’animal ! L’animal, voilà le coupable !

« Drames et comédies du divorce » par René Floriot (Première diffusion le 12/04/1965 sur France Culture)

Le divorce et ses procès difficiles, les raisons évoquées : excès et sévices, l’adultère-approché ou consommé-déjà considéré comme une injure grave…sans parler bien sûr des tentatives d’assassinat conjugal, mais cela est une autre histoire.

Focus sur ce qu’était le divorce en 1965 !

« Le siècle en marche : Le Crime et nous » par Paul Guimard (Première diffusion le 05/12/1950 sur la Chaîne Parisienne)

Une émission que l’on qualifierait aujourd’hui de « docu-fiction » : un court métrage sonore présenté par le Journal Parlé-un vrai petit film, scénario et dialogues de Paul Guimard, chansons de Léo Ferré-Le crime et nous.