Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Rapport conférence de consensus sur la récidive

Rapport du jury de consensus remis au Premier ministre (20/02/13)

Bruno GRAVIER

Psychiatre, Chef du Service de Médecine et de Psychiatrie Pénitentiaire du CHUV, Professeur de psychiatrie à la Faculté de Biologie  et de Médecine de Lausanne (Suisse)

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Marie José BOULAY

Fondatrice de l’association APEV, Association de Parents d’Enfants Victimes

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Rob CANTON

Professeur de Community and Criminal Justice à l’université De Montfort (R.U.)

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Olivier COTTENCIN

Professeur de Psychiatrie et d’Addictologie à la Faculté de Médecine de Lille (Université Lille 2)

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Annie DEVOS

Directrice générale des maisons de justice en Belgique

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Stephen FARRALL

Professeur de criminologie, directeur du Centre de recherche en criminologie à l’Université de Sheffield (R.U,)

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Franca CORTONI

Professeure à l’École de criminologie de l’Université de Montréal

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Jean Pierre GUAY

Professeur de criminologie à l’Université de Montréal et criminologue

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Martine HERZOG-EVANS

Professeure de droit pénal à l’Université de Reims

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Lila KAZEMIAN

Criminologue, professeure en sociologie au John Jay College à New-York (USA)

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Pierre Victor TOURNIER

Directeur de recherches au CNRS spécialiste de démographie pénale

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Pierre Victor TOURNIER

Directeur de recherches au CNRS spécialiste de démographie pénale

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Personnes en cours de peine

Personnes en cours de peine

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Christiane Taubira: «si on ne réfléchit pas à prévenir la récidive, on contribue à l’insécurité des Français»

A l’occasion de la conférence de consensus sur la prévention et la récidive à la Maison de la Chimie à Paris, Christiane Taubira était l’invitée de France Culture vendredi 15 janvier. La Garde des Sceaux a évoqué la future réforme de la justice pénale et la prévention de la récidive

Conférence CICC-UQTR de Jean Proulx, Directeur de l’École de criminologie de l’Université de Montréal et chercheur au CICC, intitulée « Les meurtriers sexuels »(6 février 2013)

Qu’est‐ce qui pousse un individu à commettre un meurtre sexuel ? Quelles étaient les intentions du meurtrier au moment des faits ? Pourquoi une agression sexuelle dévie‐t‐elle vers l’homicide ? Notre étude, qui repose sur une analyse comparative des violeurs et des meurtriers sexuels, démontre que le meurtre sexuel dépend de la combinaison de facteurs développementaux, intentionnels et situationnels. La colère, la consommation d’alcool, la motivation sexuelle dans l’agression, le sadisme sont autant d’indices qui permettent de comprendre le meurtre sexuel.
Cette présentation remet en question nombre d’idées reçues sur les meurtriers sexuels. Contrairement à ce que l’on aurait tendance à croire, les sadiques ne représentent qu’une minorité de meurtriers sexuels et les violeurs ont souvent la même histoire criminelle et les mêmes troubles de la personnalité que les meurtriers sexuels. En fait, le parcours criminel des meurtriers sexuels ressemble étrangement à celui des délinquants récidivistes et il apparait difficile de tracer un profil précis qui les identifierait hors de tout doute possible.

FRANCE CULTURE; Emission « trait pour trait » (16.02.2013) Karim Mokhtari, ancien détenu devenu militant pour la réinsertion

ll a écrit « Rédemption, itinéraire d’un enfant cassé », aux éditions Scrineo. Un livre qu’il utilise comme un tremplin, pour porter les différentes actions qu’il mène aujourd’hui pour faire bouger les lignes.

Karim Mokhtari qui est notamment aussi porte-parole de l’association Carceropolis, un site très documenté sur l’univers carcéral.

Son portrait par Florence Sturm.

 

FRANCE CULTURE ; Emission « Culture monde » (14.02.2013) De Chorrillos à Guantánamo: derrière les barreaux  – Préparer la sortie

Tournier

Pierre Victor Tournier

Aujourd’hui, une trentaine d’experts du monde de la justice et de la société civile se préparent à être auditionnés à la Maison de la chimie à Paris pour proposer des réponses « efficaces » à la récidive. La ministre de la justice, Christiane Taubira, et François Hollande ont effectivement souhaité la mise en place d’une nouvelle « peine de probation », permettant aux condamnés de purger leurs peines hors de prison (une direction qui, par ailleurs, est souhaitable pour l’ensemble de l’Europe à en croire une recommandation adoptée par le Conseil de l’Europe le 11 janvier 2006). Alors que la France ne se sort pas du problème de la surpopulation carcérale (la conséquence, selon certains, d’un durcissement législatif ayant fait augmenter le nombre d’incarcérations) ; allons nous prendre le chemin inverse et faire sortir, autant que faire se peut et sous certaines conditions bien sûr, les détenus de la prison? Comment nos voisins européens s’y prennent- ils ?

En Europe, la problématique de la sortie de prison est abordée de façon très diverse. Les pays du nord revendiquent une approche plus « douce » : des peines courtes, un recours généralisé à la libération conditionnelle, des projets innovants de réinsertion des détenus avec, à la clé, des résultats probants semble-t-il. Cependant, ceux-ci doivent être mis en rapport avec les efforts considérables qui ont été faits dans ces pays, pendant des années, pour penser ces politiques carcérales. Bien au-delà des instances judiciaires, la population et le secteur associatifs sont étroitement liésà la réinsertion des détenus. D’autres pays, en Europe de l’Est principalement, sont beaucoup plus en retard : des peines longues, pas ou peu de libérations conditionnelles ou d’aménagements de peines, et à l’arrivée, une situation carcérale qui n’a rien à envier à celle des pays en développement dans laquelle la question de la réinsertion des détenus n’est, de fait, pas posée ou presque.

Entre ces deux extrêmes : la plus grande partie des pays européens qui selon les contextes, les périodes, semblent hésitants quant à leurs choix de politique carcérale. Si l’examen de ce sujet semble complexe, c’est qu’il met en jeu des cultures juridiques, pénales et carcérales différentes : on ne pense pas de la même manière la réintégration d’un détenu à la vie civile de Madrid à Stockholm. Quelles sont donc les grandes « recettes » pratiquées en Europe, et surtout, lesquelles semblent fonctionner?

Invité(s) :
Pierre-Victor Tournier, directeur de recherches au CNRS, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Marie-Pierre Lassus, maître de conférences en musicologie à Lille 3, responsable du projet des ateliers d’orchestre dans les prisons du Pas-de-Calais, sur l’exemple du Venezuela.
Jacques Dayan, pédopsychiatre au CHU de Caen, consultant honoraire à l’institut de psychiatrie de Londres.

FRANCE CULTURE, Emission « La Grande Table » (16.02.2013) 24h Prison // A-t-on cessé de penser la prison après Michel Foucault ?

A l’occasion de la journée spéciale France Culture « 24h en prison : Surveiller, punir et après ?« .

Avec : Mathieu POTTE-BONNEVILLE; Christophe PROCHASSON; Geneviève FRAISSE

Foucault

Michel Foucault

Mathieu POTTE-BONNEVILLE :

« Surveiller et punir aura bientôt quarante ans. Ce livre est devenu un classique et c’est souvent une bonne excuse pour ne pas le lire. Il y a des travaux très importants aujourd’hui sur la prison, dans plusieurs disciplines (Gilles Chantraine, Loïc Wacquant). La réflexion a été alimentée par la recherche, la création de l’OIP. Sa charge critique reste singulière parce le geste théorique de Foucault reste très particulier dans la pensée : s’interroger sur la prison en découplant cette question soit de problèmes plus généraux (la justice, le sens général de la pénalité), soit d’ambition réformatrice plus immédiate. Il détachait la prison pour la penser en tant que telle, dans son histoire : comment s’est-elle mise en place, comment fonctionne-t-elle dans la société, comment elle jette une lumière sur la société. On s’installe de la question : on va penser en prison, agencement incroyablement stable et cette sorte d’immobilité qu’il faut penser. Pour Foucault, une réforme de la prison est possible à partir du moment où l’on installe cette question dans le débat intellectuel dans une atmosphère de critique permanente.

[…] Surveiller et punir n’est pas un livre d’histoire mais un étrange livre de combat. Il sort du groupe « Information Prison » et publie un livre qui offre un morceau de réflexion historique décroché de l’actualité immédiate. Il introduit un interstice entre les questions politiques et ce matériau discursif du passé que Foucault fait remonter pour montrer voilà ce qu’il en était et demandons-nous ce qui est en train de changer et ce que nous pouvons changer. Cet effet de coupure est consubstantiel au projet philosophique. Qu’est-ce qui s’est passé en 40 ans ? Le livre est intéressant à proportion de son décalage même qui nous ramène à notre présent.

[…] A propos d’histoire, il dit que l’ambition de reformer la prison est aussi ancienne que la prison elle-même. Sous ce couple immobile de la réforme et de la prison il y a des mutations qui pourraient aboutir à la disparition de la prison. Ce diagnostic est intéressant : la population  carcérale croît et les formes alternatives à l’incarcération se multiplient mais cela n’a pas aboutit à une disparition de la prison. Au contraire, elle est devenue le dépotoir de la crise de tous les autres milieux d’enfermement, à commencer par la psychiatrie. Il faut alors repenser une réforme qui n’accompagne pas ce devenir inexorable de la prison mais prenne en compte l’inflation carcérale. »

 

Christophe PROCHASSON : « Non, on n’a pas fini de penser la prison après Foucault. C’est certes une œuvre considérable, mais c’est aussi une œuvre qui a continué à vivre a travers d’autres auteurs. Faut-il s’interroger sur les façons dont on a pensé aujourd’hui la prison ? Gregory Salle par exemple, s’interroge : qu’est-ce que c’est que cette zone de non droit dans un Etat de droit ? Il y a ceux qui disent que la prison est d’abord un progrès, d’autres disent que la prison n’a pas les moyens de répondre à ses objectifs d’où ces volontés de réforme de la prison, ceux qui pensent qu’il y a une impossibilité d’accorder le droit avec l’univers carcéral et enfin certains affirment que la prison est irréformable, et enfin, ceux qui pensent que la prison est le lieu de la vérité de la société. Ces quatre façons d’entrer dans la prison ont été le moteur de beaucoup de recherches.

[…] Il y a toujours eu une ambigüité entre Foucault et les historiens car l’ordre de réalité qu’ils analysent est un peu différent. Chez Foucault, la prison sert à penser la société.

Si on restitue l’historie de la prison, on trouve trois fonctions distinctes : une fonction punitive, une fonction de rééducation et d’isolement. Ces trois termes vont guider l’histoire des prisons. »

Geneviève FRAISSE : « On se pose la question « et après ? » Ce livre se termine en 1840, il ouvre au penser carcéral.

[…] Il s’est passé quelque chose : le changement du fait, i.e. de quel type de crime il s’agit ? Il faut prendre la question de l’événementialisation à bras le corps. La population carcérale change et la question du sexe comme fait est tout d’un coup extrêmement présente. »

FRANCE CULTURE (14.02.2013) Emission « Le bien commun »: La prison, un lieu de soins : provocation ou réalité ?

La prison, un lieu de soins ? Ce titre sonne comme une provocation à l’heure où l’état de nos prisons fait régulièrement scandale. La prison est un lieu où l’on soigne, certainement, mais c’est somme toute une activité accessoire par rapport à la mission première de la prison qui est de contenir les corps des personnes qui y sont captives et de signifier la peine. Mais, se demandera-t-on, cette seconde fonction de la prison n’est-elle pas brouillée ? Que signifie la prison ? Ne nous en dit-elle pas plus sur nous-mêmes, qui sommes dehors, qu’à ceux qui s’y trouvent enfermés ?

La peine est un outil de communication sociale dont les innocents ne peuvent s’excepter. C’est pourquoi, à travers les soins dispensés en prison, c’est bien de l’état du corps social tout entier qu’il sera question dans l’entretien que je vous propose aujourd’hui avec le docteur Anne Lécu qui exerce en prison.

Invité(s) :
Anne Lécu, médecin en milieu pénitentiaire