Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Rapport GARRAUD (2006) Réponses à la dangerosité

« RAPPORT SUR LA MISSION PARLEMENTAIRE CONFIEE PAR LE PREMIER MINISTRE A MONSIEUR JEAN-PAUL GARRAUD, DEPUTE DE LA GIRONDE, SUR LA DANGEROSITE ET LA PRISE EN CHARGE DES INDIVIDUS DANGEREUX »

II.2.2. Développer les méthodes et techniques d’aide à l’évaluation de la dangerosité criminologique
Au cours de la seconde moitié du 20 ème siècle, la capacité des cliniciens à évaluer la dangerosité d’un individu a fait l’objet de critiques, certaines études démontrant un risque de surévaluation du nombre d’individus présentant un danger. Afin de pallier ces difficultés, d’autres instruments ont été développés, notamment en Amérique du Nord  . Tandis que de nombreux pays étrangers utilisent aujourd’hui de tels outils, il convient de
dresser un bilan des méthodes existantes et des critiques qui peuvent en être faites et de proposer que la France s’engage dans un processus de recherches en la matière afin d’améliorer l’évaluation de la dangerosité. (…) Progressivement, les pays ne disposant pas encore d’outils d’aide à l’évaluation de la dangerosité en développent, à l’image de la République Tchèque. Ce pays devrait en effet mettre à disposition de son service « médiation probation » chargé de préparer, en lien avec l’administration pénitentiaire, les sorties de prison, les libérations anticipées ou les peines alternatives, des outils d’évaluation de la dangerosité des personnes condamnées dans le courant de l’année 2006. De plus, une coopération menée avec le Royaume-Uni permet de mettre en place un projet pilote, le New offending behaviour program, concernant les personnes condamnées placées sous le régime de la probation ainsi que des personnes incarcérées. Si les instruments dits actuariels sont largement utilisés par de nombreux pays occidentaux, l’entretien clinique semble demeurer l’étape indispensable par laquelle le clinicien peut accéder à une compréhension du fonctionnement psychique du délinquant sexuel et appréhender toute la complexité de ses conduites déviantes.

Préconisation n°9:
Développer et soutenir des recherches menées conjointement par des universitaires et des professionnels aux fins d’élaborer des outils actuariels d’évaluation de la dangerosité criminologique pouvant être utilisés au soutien d’un examen clinique.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/064000800/0000.pdf

Amoindrir les risques de récidive criminelle des condamnés dangereux, Rapport à M. le Président de la République par Vincent LAMANDA, Premier président de la Cour de cassation, 30 mai 2008

Si, pour mesurer la responsabilité d’un criminel qu’on va juger, et cerner sa personnalité, des expertises psychiatriques et médico-psychologiques sont indispensables, l’évaluation de sa dangerosité criminologique ne nécessite pas qu’il soit systématiquement fait appel à un psychiatre.
C’est pourtant à ce seul praticien qu’on a recours actuellement. Faute d’avoir été validés au plan national, des outils d’analyse et d’évaluation multifactoriels, tels l’Historical Clinical Risk (HCR–20), l’entretien d’évaluation du processus de passage à l’acte (l’E.E.P.P.A), l’entretien exploratoire de la cinétique des crimes violents (E.E.C.C.V ) ne sont pas utilisés par l’institution judiciaire française pour apprécier la dangerosité criminologique. Il n’est pas non plus fait référence aux grilles d’analyse actuarielles, par exemple le Violence Risk Appraisal Guide (V.R.A.G), qui définissent une probabilité statistique . Or, la dangerosité criminologique ne se réduit pas à la seule dangerosité psychiatrique (voir infra). C’est une notion complexe qui met en œuvre une série de critères d’appréciation prenant en compte l’ensemble des facteurs, psychologiques, environnementaux et situationnels, de nature à favoriser la commission d’une infraction. On parle aussi de vulnérabilité au passage à l’acte. Il demeure encore nombre de facteurs obscurs dans le déclenchement du passage à l’acte criminel. Toutes les dimensions de l’impact des troubles du comportement sur la récidive ne sont pas exactement mesurées.  Il serait donc souhaitable, pour remédier à cette situation, de promouvoir non seulement une politique d’encouragement et de soutien à la recherche criminologique, mais encore le développement de l’enseignement de la criminologie clinique.

Il conviendrait, en premier lieu, de donner une impulsion nouvelle à la criminologie : promouvoir son enseignement et développer la recherche (recommandation n°1)

Rapport-LAMANDA-2008-Amoindrir-les-risques-de-recidive-criminelle-des-criminels-danrgereux

Rapport BURGELIN (2005), « Santé, justice et dangerosité »

Dans son acception criminologique, la dangerosité peut se définir comme « un phénomène psychosocial caractérisé par les indices révélateurs de la grande probabilité de commettre une infraction contre les personnes ou les biens ». L’évaluation de l’état dangereux se confond alors avec le pronostic de la réitération et de la récidive. Plus précisément, il importe de ne pas confondre la dangerosité en milieu ouvert et en milieu fermé. Ainsi, la bonne adaptation à l’univers carcéral ne saurait être systématiquement considérée comme le gage d’une absence de dangerosité en milieu libre. De fait, des détenus présentant un pronostic élevé de récidive, comme ceux condamnés pour des infractions à caractère sexuel, peuvent avoir un bon comportement en prison sur le plan de la discipline ; inversement, la réaction à l’emprisonnement peut se traduire chez certaines personnes par un rejet des règles et de la hiérarchie pénitentiaires, attitude qui, pour autant, n’est pas forcément le signe d’une dangerosité criminologique en milieu ouvert. La dangerosité psychiatrique, quant à elle, se définit comme un risque de passage à l’acte principalement lié à un trouble mental, et notamment au mécanisme et à la thématique de l’activité délirante (…)

 Le renforcement des outils propres aux champs judiciaire et sanitaire: (…) L’ensemble de ces statistiques ne suffit pas à évaluer la proportion de la population pénale pouvant être qualifiée de dangereuse. En effet, ces données sont parcellaires, le nombre d’acquittements* résultant de l’abolition du discernement de l’accusé ne pouvant être estimé, compte tenu de l’absence de motivation des arrêts des cours d’assises. De même, les personnes condamnées, non détenues et souffrant de troubles mentaux ne peuvent pas être dénombrées. En outre, même des statistiques affinées sur ces points s’avèreraient peu exploitables, les individus atteints de troubles mentaux ne pouvant être systématiquement assimilés à des personnes dangereuses. Surtout, ces chiffres ne tiennent pas compte des circonstances dans lesquelles les infractions recensées ont été commises. Or, on ne peut déduire du seul caractère criminel d’un acte le risque de réitération* ou de récidive* de celui qui le commet : la dangerosité de l’auteur d’un parricide peut ainsi être considérée comme relativement faible, tandis que celle d’un tueur en série ou même de l’auteur d’un vol avec violences est susceptible de s’avérer particulièrement élevée. Toutefois, si aucun outil statistique n’apparaît susceptible de prendre l’entière mesure de la notion de dangerosité, eu égard au caractère protéiforme de cette dernière, il n’en demeure pas moins essentiel de définir des indicateurs permettant de mieux circonscrire la population pénale dangereuse (proposition n°9).

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054000449/0000.pdf

FRANCE CULTURE (2011) LE BIEN COMMUN ; Peut-on éduquer et punir en même temps ? (01.09.2011)

Antoine Garapon s’entretient avec le sociologue Gilles Chantraine, du Centre lillois d’études et de recherches économiques et sociologiques (CLERSE), qui a publié en juillet 2011 un rapport intitulé : « Les Prisons pour mineurs, controverses sociales, pratiques professionnelles, expériences de réclusion ». Ensemble, ils évoquent le récent rapport de la Commission des lois du Sénat, « Enfermer et éduquer : quel bilan pour les centres éducatifs fermés et les établissements pénitentiaires pour mineurs? (EPM) »

Modèle d’évaluation et de réadaptation des délinquants fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité (2007)

big8Résumé
Élaboré dans les années 1980 et présenté officiellement en 1990, le modèle fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité est utilisé avec de plus en plus de succès pour l’évaluation et la réadaptation des criminels, au Canada et partout dans le monde. Comme son nom le sous-entend, ce modèle est fondé sur trois principes :

1) le principe du risque fait valoir que le comportement criminel peut être prédit de manière fiable et que le traitement doit être centré sur les délinquants qui présentent le risque le plus élevé;

2) le principe des besoins fait ressortir l’importance des facteurs criminogènes dans la conception et la prestation du traitement; et

3) le principe de la réceptivité décrit comment le traitement doit être fourni.

Le présent document résume le rôle de ces principes dans l’élaboration des instruments d’évaluation du risque. Il explique également pourquoi certaines interventions donnent de bons résultats et d’autres pas.

http://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/rsk-nd-rspnsvty/rsk-nd-rspnsvty-fra.pdf

Actes de la Conférence nord-américaine de psychologie de la justice pénale et criminelle 2007

TABLE DES MATIÈRES

Section A : Enjeux de la psychologies de la justice pénale et criminelle
Problèmes systémiques et résultats correctionnels : Élargir le champ de la psychologie correctionnelle (C.B. Clements, R. Althouse, R.J. Ax, P.R. Magaletta, T.J. Fagan, & J. S. Wormith)
Élargissement du champ d’application du modèle d’évaluation et de traitement correctionnel fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité (RBR) (D.A. Andrews)
Lignes directrices structurées pour l’évaluation de la qualité des études (L. Helmus)
Conflit sexuel et coercition (V. Quinsey)
Section B : Évaluation du risque
Le point sur l’évaluation du risque de violence : Le jugement clinique a-t-il un rôle à jouer? (M. Rice)
Comparaisons entre les sexes fondées sur le Questionnaire d’autoévaluation (QAE) : Un instrument d’évaluation du risque de récidive violente et non violente)
Évaluation de la validité prédictive de l’outil Youth Level of Service/Case Management Inventory (K. Bechtel, C.T. Lowenkamp, & E. Latessa)
Prévision de la récidive chez les délinquants adultes : Étude prospective en quatre phases (S.L. Brown & E. Zamble)
Conversion de l’échelle d’évaluation des besoins des délinquants sexuels en instrument d’autoévaluation (SONAR-SR) (M. Chajewski & K.A. Markus)
Section C : Interventions )
Risque, besoins et réceptivité : méthode heuristique d’évaluation de la qualité des interventions auprès des délinquants (G. Bourgon, R.K. Hanson, & J. Bonta)
Le traitement empire-t-il l’état des psychopathes? Examen méta-analytique (C.L. Tanasichuk & J.S. Wormith)
Méta-analyse éclairée du point de vue de la psychologie des études sur les résultats des traitements donnés aux délinquants sexuels (R.K. Hanson & G. Bourgon)
Le programme d’auto-modification du comportement cognitif du Vermont : argument en faveur d’une classification adaptée aux risques (C.M. Sadler & T.A. Powell)
Prédiction du décrochage des programmes intensifs de traitements des délinquants violents au canada (R. Gobeil & R. Serin)

NACCJPC20Proceedings_Fr_Feb20081.pdf

 

Nous détaillerons dans un instant avec Laure de Vulpian  les 12 propositions remises ce soir à Jean Marc Ayrault et Christianne Taubira. 12 propositions issues de la conférence de consensus sur la récidive, pierre angulaire d’un futur projet de loi annoncé pour le mois de Juin.