Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Décrypter les méandres du cerveau et détecter les pulsions criminelles demeurent du domaine de la science-fiction, mais la réalité s’en approche peu à peu.

À l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, des chercheurs mettent au point des procédés utilisant diverses technologies et la réalité virtuelle pour évaluer les risques de récidive chez les gens reconnus coupables de crimes à caractère sexuel et chez les pédophiles.

Christian Joyal est professeur en neuropsychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières et coresponsable du Laboratoire d’applications de réalité virtuelle en psychiatrie légale à l’Institut Philippe-Pinel (ARVIPL). Pour la première fois, il nous a ouvert les portes de son laboratoire.

Marie-Ève Cousineau nous a préparé un reportage sur les recherches de Christian Joyal et son équipe.


Le reportage de Marie-Ève Cousineau (dec 2014)

Vacheret Marion, Cousineau Marie-Marthe (2005)

« L’évaluation du risque de récidive au sein du système correctionnel canadien : regards sur les limites d’un système »,

 Déviance et Société 4/2005 (Vol. 29) , p. 379-397

URL : www.cairn.info/revue-deviance-et-societe-2005-4-page-379.htm.
DOI : 10.3917/ds.294.0379.

 

Résumé

L’objet de cet article est d’apporter un regard critique sur le modèle canadien de gestion des sentences fédérales d’incarcération, lequel est souvent considéré comme un modèle idéal. À partir de données qualitatives et quantitatives, il ressort qu’un nombre important de détenus considérés comme porteurs des risques élevés et, par conséquent, ne bénéficiant pas d’une libération anticipée, réintègrent la collectivité sans qu’on les retrouve ensuite dans le système. Dès lors, on peut se demander jusqu’à quel point ce modèle, dont on vante la « réussite», ne peut pas être vu avant tout comme créateur d’échec. Il ressort, en effet, que sous couvert d’évaluations rationnelles et de prédictions actuarielles, non seulement le délit apparaît comme la dimension prépondérante dans la prise de décision, mais encore que les outils mis en place utilisent des critères peu variés et redondants, augmentant d’autant leur influence. Ces constats nous amènent à questionner la place de la responsabilité des acteurs dans un contexte où la gestion du risque fait face à une opinion publique en mal de sécurité.

MOTS – CLÉS: PRISON; LIBÉRATION CONDITIONNELLE; NOUVELLE PÉNOLOGIE; GESTION DU RISQUE

URL : www.cairn.info/revue-deviance-et-societe-2005-4-page-379.htm.

Si le lien est brisé:

VACHERET _2014_ L’évaluation du risque de récidive au sein du SCC – regards sur les limites d’un système

ANDREWS & BONTA (2007) « Big seven » ou  Tableau des sept principaux facteurs et quelques facteurs mineurs de risque et de besoin

big seven

 

« Le tableau présente un aperçu des principaux facteurs de risque et de besoin ainsi que certaines cibles moins prometteuses pour les interventions (c.-à-d. des facteurs non criminogènes) et des suggestions pour l’évaluation et le traitement. Les sept principaux facteurs de risque et de besoin font partie des huit facteurs centraux (les antécédents criminels complètent la liste, mais il s’agit d’un facteur de risque statique). Ces sept facteurs criminogènes méritent d’être évalués et ciblés dans les interventions. Afin de mieux illustrer la distinction entre les deux types de facteurs, examinons les attitudes procriminelles qui sont qualifiées de criminogènes. La transformation des attitudes procriminelles en attitudes prosociales grâce au traitement se traduira par un comportement moins criminel et plus prosocial (ce que vous pensez influence votre façon de vous comporter). Toutefois, accroître l’estime de soi sans modifier les attitudes procriminelles risque d’engendrer des criminels confiants. La diminution de l’estime de soi peut créer des criminels misérables. La probabilité de comportement criminel peut changer ou ne pas changer en fonction de l’estime de soi. »

Accéder à l’article complet

si le lien est brisé: ANDREWS & BONTA (2007) Modèle d’évaluation et de réadaptation des délinquants fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité 

Retrouvez toutes les vidéos sur le site de la chancellerie:

Depuis une vingtaine d’années, le Canada a profondément transformé ses pratiques et ses méthodes de suivi des personnes condamnées, avec comme objectif une plus grande efficacité dans la prévention de la récidive.

Pour mieux les connaître concrètement et pour en comprendre les conditions de réussite, nous avons rencontré Denis Lafortune, directeur de l’Ecole de criminologie de l’université de Montréal. Il  évalue et diffuse ces programmes, notamment en France, auprès des conseillers pénitentiaires d’insertion et de prévention.

Focus sur les méthodes canadiennes de prévention de la récidive

La très (très) intéressante communication de Martine Herzog Evans du colloque du CHU de Rennes et du CRIAVS de Bretagne est en ligne sur son site! Merci à elle!

Cette communication est intitulée « Quelle place pour l’évaluation dans l’injonction de soins ». Intervention sur: La perception par les JAP de l’expertise. Une recherche empirique » 

A l’écoute de cette communication, outre les problèmes logistiques posés, l’expertise psychiatrique peut-elle rester l’Alpha et l’Oméga de l’évaluation dans le champ pénal?  Quelle place l’institution, et en particulier le SPIP, peut-elle prendre dans cette pratique de l’évaluation, auprès notamment des magistrats? Et avec quels outils?

Presentation Evans Rennes Jan 31 2014

http://herzog-evans.com/wp-content/uploads/2012/08/Communication-Evans-Colloque-Rennes-31-Jan-2014.mp3

 

FRANCE CULTURE (17/02/2014) Emission « la grande table » L’actualité dans le regard de Barbara CASSIN, Sortir du »tout évaluation »

Une émission qui donne à penser sur « l’instrumentalisation rationalisante » du « tout évaluation »… Pour autant, le contre modèle proposé ici  est-il débarrassé de toute logique de pouvoir?     

Aujourd’hui, Caroline Broué et Frédéric Métézeau reçoivent la philosophe et philologue Barbara Cassin pour une analyse de l’actualité, avec la participation de Mathieu Potte-Bonneville.

Le Vocabulaire européen des philosophies, Dictionnaire des intraduisibles, que Barbara Cassin a dirigé, vient d’être réédité dix ans après sa première parution et Fayard fait paraître Derrière les grilles, Sortons du tout-évaluation, ouvrage collectif dont elle a également assumé la direction.

Rappelons que Barbara Cassin est l’auteure de Google-moi : la deuxième mission de l’Amérique (Albin Michel, 2006) et qu’elle a reçu en 2012 le Grand Prix de Philosophie de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre.

« Avec les grilles, on perd le langage. Il n’y a plus qu’à cocher. Toutes nos perceptions, tous nos désirs sont transformés en items.  Comment fait-on pour que la qualité soit une propriété émergente de la quantité ?
C’est la question que pose Google.  Le ranking, c’est l’essence même de Google. Arrive en premier ce qu’en grec on appelle la doxa. Ce que personne ne connaît n’apparaît jamais.  Je pense que la clinique est à mettre en avant par rapport au formatage, au grillage. S’il y a quelque chose à faire, c’est là qu’il faut travailler. Je propose de faire une comparaison entre ce que peut la rhétorique et les grilles d’évaluation. La rhétorique a été très décriée. Mais je trouve qu’il y a une immense différence entre un réservoir d’arguments qui font penser et une grille que l’on coche.  Il y a une phrase d’Umberto Eco à laquelle je crois complètement : « La langue de l’Europe, c’est la traduction ».

Invité(s) : Barbara Cassin, philologue et philosophe, directrice de recherches au CNRS; Mathieu Potte-Bonneville, professeur de philosophie

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/files/grandeTable17022014.mp3

RAPPORT AP 1950: Centre d’observation et de triage de Fresnes (p20)

FresnesJusqu’ici les détenus condamnés à de longues peines étaient dirigés sur tel ou tel établissement au hasard des transferts et des places disponibles, sans qu’il puisse être tenu compte d’éléments individuels que l’Administration ignorait la nature et la durée de la condamnation constituaient leur seule étiquette. Il n’y avait d’exception (et seulement dans une faible mesure) que pour ceux envoyés dans les établissements réformés. Pour parer à cette lacune, un centre général de triage a été ouvert à FRESNES le 15 août 1950 dans le quartier cellulaire jadis aménagé pour les transférés et qui reçut avant la guerre, en affectation provisoire, les mineures prévenues ou condamnées. Plus de cent cellules permettent de diriger sur ce centre est de conserver à l’isolement pendant six semaines les hommes condamnés destinés à purger leur peine en maison centrale, aussitôt qu’ils peuvent être retirés des maisons d’arrêt.
L’étude de chaque cas est alors poussée activement par une équipe comprenant un médecin psychiatre, un interne de médecine générale et un psychotechnicien. Tous autres examens nécessités par l’état de santé physique ou mentale de l’individu sont faits, soit à l’hôpital des prisons de FRESNES qui est voisin, soit dans les services spécialisés de la capitale.
Une fois ce dépistage achevé et en outre le détenu sommairement jugé au point de vue tant de ses possibilités de travail que de sa conduite ultérieure et des difficultés qu’il est susceptible de donner pendant le cours de sa détention, une commission détermine dans quel établissement il sera envoyé. Sans doute, la spécialisation des maisons où s’exécutent les longues peines n’est-elle pour le moment qu’ébauchée. Le centre de triage aura cependant l’avantage d’aider à  améliorer cette spécialisation et d’en hâter la réalisation. Il mettra, en outre, mieux en valeur l’importance numérique des diverses catégories – non plus pénales, mais humaines – de condamnés et éclairera l’Administration sur l’existence de catégories non soupçonnées, ainsi que sur l’acuité de toutes sortes de problèmes jusqu’ici d’autant plus mal résolus qu’ils étaient moins connus.Pour le moment, il ne saurait être question de faire passer tous les condamnés par le centre, en raison de l’impossibilité de recevoir plus de 80 détenus à la fois. On peut espérer y -parvenir dans l’avenir, 240 condamnés y ont été examinés d’août â décembre 1950.

Le rapport complet (rapport AP 1950)