Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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SAPROF (2009) Facteurs de protection liés au risque de violence, de Vogel V. et al., trad. française Guay J.P et al. 2011

Le SAPROF est un instrument qui a été spécifiquement conçu afin de permettre une évaluation structurée des facteurs de protection contre la violence. Développé avec une approche de jugement clinique structuré, le SAPROF se veut un complément aux autres outils visant l’évaluation du risque, comme le HCR-20, et offre une vision plus nuancée du risque de violence et de violence sexuelle. Le SAPROF vise à bonifier les pratiques actuelles en matière d’évaluation du risque de violence et contribue à proposer une vision dynamique de l’évaluation et ainsi permettre de mettre en place des stratégies d’intervention efficaces et accessibles.
Les résultats de recherches menées à la clinique Van der Hoeven aux Pays-Bas montrent de bonnes fidélité inter-juge et validité prédictive pour la récidive violente. De plus, le caractère dynamique du SAPROF fait de lui un instrument qui permet une planification et une mise en œuvre du traitement, en plus de permettre une gestion efficace du risque. Les utilisateurs du SAPROF dans un contexte de psychiatrie légale l’apprécient en raison de sa pertinence dans l’identification des cibles de traitement, de son utilité dans le suivi des étapes cruciales de l’intervention et de son rôle dans la communication du risque.
Vivienne de Vogel, Corine de Ruiter, Yvonne Bouman et Michiel de Vries Robbé (2007) ont originalement développé le SAPROF en néerlandais et ont préparé une version anglaise dès 2009. Afin de commander la documentation concernant le SAPROF, veuillez communiquer avec Forum Educatief à l’adresse suivante disc@forumeducatief.nl (www.forumeducatief.nl).

SAPROF, 17 items, À utiliser seulement en association avec le HCR-20 ou les outils d‘évaluation du risque structurés apparentés

Facteurs internes:

  •  Intelligence
  •  Attachement sécure dans l’enfance
  •  Empathie
  •  Habileté d’adaptation
  •  Maitrise de soi

Facteurs liés à la motivation:

  • Travail
  • Activités de loisir
  • Gestion des finances
  • Motivation au traitement
  • Attitudes envers l’autorité
  • Objectifs de vie
  • médication

• Facteurs externes:

  •  Réseau social
  • Relation intime
  • Soins professionnels
  • Conditions de vie
  • Contrôle externe

Feuille de cotation

Pour en savoir plus sur la définition des items, voir l’article de JP Guay et Michiel de Vries Robbié: L’évaluation des facteurs de protection à l’aide de la SAPROF

B. Gravier: Dangerosité: données actuelles, évaluation 

DIU de Psychiatrie Criminelle et médico-légale Poiters , 13/01/2012

Les jugements cliniques structurés
• Développés à partir de la critique des instruments actuariels qui figent le sujet dans une image statique
• Associent des facteurs dynamiques susceptibles d’évoluer sous l’effet du traitement aux facteurs statiques
• Permettent de développer des stratégies de gestion du risque
• Associent maintenant des échelles d’évaluation du risque à des échelles évaluant des facteurs de protection

http://www.senon-online.com/

Jon Ronson : Des réponses étranges à un test pour psychopathes

Existe-t-il une véritable ligne séparant les fous des sains d’esprit ? D’une manière à vous faire dresser les cheveux sur la tête, Jon Ronson, l’auteur de The Psychopath Test, illumine les zones grises entre ces deux extrêmes. (Avec un mixage sonore en direct par Julian Treasure et une animation d’Evan Grant.)

FILMED MAR 2012 • POSTED AUG 2012 • TED2012

In his latest book, The Psychopath Test, Jon Ronson explores the unnerving world of psychopaths — a group that includes both incarcerated killers and, one of his subjects insists, plenty of CEOs. In his books, films and articles, Ronson explores madness and obsession of all kinds, from the US military’s experiments in psychic warfare to the obscene and hate-filled yet Christian rap of the Insane Clown Posse. He wrote a column for the Guardian and hosted an essay program on Radio 4, and contributes to This American Life.

« Well, I think I have a precarious sense of self anyway, but I’m also sane enough to notice when it’s slipping. » Jon Ronson

FRANCE 3 (17/09/2012) Reportage à l’UMD de Sarreguemines,   « l’évaluation de la dangerosité et du risque de récidive en France » 

Le docteur alexandre Baratta est psychiatre, praticien hospitalier en Unité pour Malades Difficiles (UMD), il travaille également en maison d’arrêt, en centre de soins pour toxicomanes et remplit des missions d’expertises auprès de la cour
d’appel de Metz.

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SCC (1997) Recherche sur l’actualité correctionnelle , « La classification pour les délinquants, Volume 9, numéro 1,  janvier 1997

« L’évaluation psychologique initiale et son rôle dans les méthodes modernes de classement des délinquants » par Ralph Serin

L’évaluation méthodique du risque et des besoins à partir de renseignements propres à chaque cas est devenue un outil fondamental à plusieurs égards. En effet, elle permet de définir les besoins en traitement des délinquants, facilite la prise de décisions en présentant des appréciations des risques et en suggérant des stratégies de gestion, et, depuis peu, sert de source d’information pour les décideurs du Service correctionnel du Canada. Étrangement, bien que la contribution des psychologues à la mise au point de ces évaluations ait été essentielle, les préférences de chacun semblent en déterminer la pratique clinique au sein du Service. La connaissance plus ou moins grande qu’ont les psychologues des travaux déjà publiés, leurs antécédents et leur formation professionnelle pourraient expliquer cette approche en apparence incohérente de l’évaluation. Nous ne voulons pas insinuer ici que certains établissements n’ont pas reconnu la nécessité de recourir à un tel instrument. On constate cependant que les établissements ne s’entendent guère entre eux sur la façon de faire entrer en vigueur les lignes de conduite énoncées dans la Directive du Commissaire no 840 et d’autres documents connexes, comme les directives de la Commission nationale des libérations conditionnelles et le rapport du Groupe de travail sur la santé mentale. Cet article décrit l’élaboration d’un protocole d’évaluation psychologique initiale (EPI) destiné à remédier à cette situation.

Voir l’article complet

Consulter l’intégralité de la revue consacrée au « classement des délinquants » (1997)

 

Michel Bénézech (2010) Préface du dossier « Maladie mentale et troubles de la personnalité » publié par l’IPJ

Michel Bénézech est psychiatre honoraire des hôpitaux, ancien chef de service SMPR de la maison d’arrêt de
Bordeaux-Gradignan, professeur de droit privé à l’Université de Bordeaux IV. Expert judiciaire honoraire, il a
été professeur associé des Universités en médecine légale et en droit privé. Spécialiste de renommée internationale en matière de psychiatrie criminelle, conseiller scientifique de la gendarmerie nationale, il est l’auteur de 500 publications scientifiques et coauteur d’une trentaine d’ouvrages.

La politique de l‟autruche est une spécialité bien de chez nous. Nous l‟avons déjà personnellement observée pour le SIDA et les dons de sang en milieu carcéral où il fallut attendre trois ans pour que les premiers textes réglementaires consacrés à l‟hygiène et à la prévention soient promulgués, alors que les statistiques internationales signalaient la fréquence élevée de la séropositivité VIH chez les détenus toxicomanes utilisant l‟héroïne par voie veineuse. Admettre la dangerosité de certains patients souffrant de troubles psychiatriques graves est du même ordre, celui du refus de la réalité, des connaissances scientifiques anciennes et contemporaines, des faits divers criminels impliquant comme auteurs des malades mentaux.  Faut-il rappeler que le droit romain classique cite déjà l‟exemple d‟Aelius Priscus, un furieux (furiosus), meurtrier de sa mère, vraisemblablement schizophrène, reconnu irresponsable mais devant être enfermé pour l‟empêcher de « nuire aux autres ». La longue histoire de la psychiatrie médico-légale est remplie de violences meurtrières perpétrées en tous temps et tous lieux par de malheureux « fous » et de dispositions restrictives les concernant. Le docteur Maudsley en 1874 (Le crime et la folie), le docteur Blanche en 1878 (Des homicides commis par les aliénés), le professeur Claude en 1932 (Psychiatrie médico-légale), les docteurs Porot et Bardenat en 1959 (Psychiatrie médico-légale) et 1960 (Anormaux et malades mentaux devant la justice pénale) ont tous rapporté en détail les relations complexes entre les troubles mentaux et les infractions violentes et non violentes. Mais oublions un peu le passé pour nous pencher sur la situation actuelle. N‟est-il pas extraordinaire qu‟en 2010 on pratique de manière identique les expertises psychiatriques pénales qu‟il y a trois siècles, à savoir le plus souvent un examen mental unique de quelques dizaines de minutes ! Cette « expertise » est censée dire le passé (les antécédents), le présent (l‟état mental lors des faits ou au moment de l‟examen) et le futur (la dangerosité potentielle).  Elle jouera un rôle important en cours d‟instruction, devant les assises, si la responsabilité totale ou partielle est retenue, pour l‟application des peines dans le cas où une mesure de mise en liberté est envisagée. Certes, vous me rétorquerez que la psychiatrie a beaucoup évolué dans ses concepts et ses classifications, que des contre- et des sur-expertises sont possibles, mais il n‟en est pas moins vrai que nous restons toujours dans le domaine du subjectif, des opinions philosophiques et de la formation professionnelle du ou des experts « psy » et surtout d‟un temps d‟examen forcément bref, même si dans les affaires les plus médiatisées les entretiens sont parfois répétés. Que dirait un bon père de famille si sa fille lui racontait vouloir épouser sans délai un garçon rencontré depuis seulement quelques dizaines de minutes à la terrasse d‟un café ? Il conseillerait sans aucun doute de ne pas se précipiter, de voir si leurs goûts s‟accordent, de prendre des renseignements sur le futur et sa famille, le mariage étant une chose sérieuse en dépit de la possibilité de divorcer… Et bien en cour d‟assises, il paraît normal, ordinaire, banal de juger une personne avec des expertises mentales (psychiatrique, psychologique) qui durent le temps d‟une ou deux consommations à la terrasse d‟un café !

 

Le problème d‟une évaluation sérieuse, aussi bien familiale, sociale, professionnelle, mentale, criminologique, d‟une personne mise en examen ou condamnée pour des faits criminels reste donc posé en dépit des avancées législatives actuelles. Tout individu auteur d‟une infraction majeure (homicide, violences graves, viol, acte pédophilique), complexe (amnésie des faits, usage de psychotropes, pluralité d‟auteurs ou de victimes) ou sérielle (récidivisme sur le même mode ou sur un mode différent) devrait faire l‟objet d‟une évaluation initiale approfondie de longue durée (quatre à six semaines au minimum) effectuée en milieu spécialisé par une équipe pluridisciplinaire disposant de la totalité des données judiciaires et médico-sociales le concernant. Cette évaluation scientifique et objective, utilisant obligatoirement des méthodes actuarielles, serait répétée aux moments clés de l‟évolution pénale de l‟individu, permettant, par comparaison des bilans successifs, de suivre son évolution et les résultats des mesures de traitement et de réinsertion qui lui seraient proposées ou ordonnées. En sus de la qualité des évaluations obtenues, on éviterait les cafouillages, les contradictions et les insuffisances des expertises mentales actuelles. Un autre domaine qui nécessiterait une réforme et une simplification législative est celui de la dangerosité sociale, dangerosité psychiatrique et criminologique étant en pratique totalement confondues. Rappelons qu‟environ 10 % des homicides en Europe sont commis par des patients psychotiques au moment des faits et que la grande majorité des auteurs d‟homicides tout venant souffrent d‟une ou plusieurs perturbations mentales mineures ou majeures : conduites addictives, troubles anxieux, troubles de la personnalité (psychopathie), troubles de l‟humeur (dépression), états psychotiques aigus ou chroniques (schizophrénie, paranoïa). C‟est à juste titre que la fréquence et la précocité des comportements violents ainsi que la co-morbidité psychiatrique sont considérées comme des facteurs multipliant le risque de passage à l‟acte ou de récidive criminelle. Selon notre avis personnel, il devrait exister dans notre droit une loi unique de défense et de réinsertion sociales qui concernerait le suivi régulier des mesures de sûreté et de soins ainsi que la prise en charge sociale, aussi bien dans la communauté qu‟en milieu fermé (établissements pénitentiaires, hôpitaux psychiatriques), des personnes évaluées comme dangereuses. Que ce soit en liberté, en prison ou à l‟hôpital psychiatrique, le problème de la dangerosité et de son traitement médico-socio-judiciaire est le même. Bien entendu, la dangerosité majeure ne concerne qu‟une minorité de délinquants et de malades présentant des troubles mentaux sévères, mais cette minorité active est à l‟origine d‟infractions variées souvent graves (violences parfois mortelles, incendies volontaires, agressions sexuelles). S‟il est juste que le « fou meurtrier » soit considéré comme irresponsable et non punissable, il n‟en demeure pas moins qu‟il doit rester aussi longtemps que nécessaire sous la surveillance attentive des autorités judiciaires, administratives et médicales. Il doit faire l‟objet de strictes mesures de sûreté avant son retour éventuel dans la société lorsque son état mental et son évaluation criminologique l‟autorisent et à la condition d‟un suivi obligatoire et régulier à l‟extérieur. Les mêmes principes de sécurité et de prévention de la récidive s‟imposent pour le criminel dangereux condamné, avant et après sa remise en liberté. N‟oublions jamais les victimes.

Voir le Dossier complet : Psychiatrie-IPJ-DEF.pdf

 INTERNATIONAL JOURNAL OF FORENSIC MENTAL HEALTH (10: 178–186, 2011) Protective Factors for Violence Risk in Forensic Psychiatric Patients: A Retrospective Validation Study of the SAPROF

Michiel de Vries Robbe, Vivienne de Vogel, and Eva de Spa ´Van der Hoeven Kliniek, Utrecht, The Netherlands

The Structured Assessment of PROtective Factors for violence risk (SAPROF) has recently been developed as a strengths-based addition to the assessment of risk for future violent behavior (de Vogel, de Ruiter, Bouman, & de Vries Robbe, 2009). Following the Structured ´Professional Judgment (SPJ) model, the positive and predominantly dynamic factors in the SAPROF were designed to counterbalance the assessment of risk as measured by risk assessment instruments, such as the HCR-20. The present retrospective study provides a first validation of the SAPROF in a Dutch sample of 126 forensic psychiatric patients. Analyses showed good interrater reliability, good predictive validity for non-recidivism of violence after clinical treatment for both the SAPROF total score and the SAPROF Final Protection Judgment and good predictive validity for violent recidivism for a combined HCR-20 – SAPROF total score. The predictive validity of the combined HCR-20 – SAPROF measure significantly outperformed the predictive validity of the HCR-20 in this study. Repeated assessments of the same patients over time demonstrated a significant improvement of SAPROF scores during treatment. Overall, the results provide evidence for the relationship between the presence of protective factors and non-recidivism of violence and for the additional value of protective factors in the assessment of risk for future violence. Moreover, the sensitivity of SAPROF scores to change provides support for the usefulness of the instrument in planning and evaluating treatment interventions.

http://www.forumeducatief.nl/