Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Modèle d’évaluation et de réadaptation des délinquants fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité (2007)

big8Résumé
Élaboré dans les années 1980 et présenté officiellement en 1990, le modèle fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité est utilisé avec de plus en plus de succès pour l’évaluation et la réadaptation des criminels, au Canada et partout dans le monde. Comme son nom le sous-entend, ce modèle est fondé sur trois principes :

1) le principe du risque fait valoir que le comportement criminel peut être prédit de manière fiable et que le traitement doit être centré sur les délinquants qui présentent le risque le plus élevé;

2) le principe des besoins fait ressortir l’importance des facteurs criminogènes dans la conception et la prestation du traitement; et

3) le principe de la réceptivité décrit comment le traitement doit être fourni.

Le présent document résume le rôle de ces principes dans l’élaboration des instruments d’évaluation du risque. Il explique également pourquoi certaines interventions donnent de bons résultats et d’autres pas.

http://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/rsk-nd-rspnsvty/rsk-nd-rspnsvty-fra.pdf

Actes de la Conférence nord-américaine de psychologie de la justice pénale et criminelle 2007

TABLE DES MATIÈRES

Section A : Enjeux de la psychologies de la justice pénale et criminelle
Problèmes systémiques et résultats correctionnels : Élargir le champ de la psychologie correctionnelle (C.B. Clements, R. Althouse, R.J. Ax, P.R. Magaletta, T.J. Fagan, & J. S. Wormith)
Élargissement du champ d’application du modèle d’évaluation et de traitement correctionnel fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité (RBR) (D.A. Andrews)
Lignes directrices structurées pour l’évaluation de la qualité des études (L. Helmus)
Conflit sexuel et coercition (V. Quinsey)
Section B : Évaluation du risque
Le point sur l’évaluation du risque de violence : Le jugement clinique a-t-il un rôle à jouer? (M. Rice)
Comparaisons entre les sexes fondées sur le Questionnaire d’autoévaluation (QAE) : Un instrument d’évaluation du risque de récidive violente et non violente)
Évaluation de la validité prédictive de l’outil Youth Level of Service/Case Management Inventory (K. Bechtel, C.T. Lowenkamp, & E. Latessa)
Prévision de la récidive chez les délinquants adultes : Étude prospective en quatre phases (S.L. Brown & E. Zamble)
Conversion de l’échelle d’évaluation des besoins des délinquants sexuels en instrument d’autoévaluation (SONAR-SR) (M. Chajewski & K.A. Markus)
Section C : Interventions )
Risque, besoins et réceptivité : méthode heuristique d’évaluation de la qualité des interventions auprès des délinquants (G. Bourgon, R.K. Hanson, & J. Bonta)
Le traitement empire-t-il l’état des psychopathes? Examen méta-analytique (C.L. Tanasichuk & J.S. Wormith)
Méta-analyse éclairée du point de vue de la psychologie des études sur les résultats des traitements donnés aux délinquants sexuels (R.K. Hanson & G. Bourgon)
Le programme d’auto-modification du comportement cognitif du Vermont : argument en faveur d’une classification adaptée aux risques (C.M. Sadler & T.A. Powell)
Prédiction du décrochage des programmes intensifs de traitements des délinquants violents au canada (R. Gobeil & R. Serin)

NACCJPC20Proceedings_Fr_Feb20081.pdf

 

Nous détaillerons dans un instant avec Laure de Vulpian  les 12 propositions remises ce soir à Jean Marc Ayrault et Christianne Taubira. 12 propositions issues de la conférence de consensus sur la récidive, pierre angulaire d’un futur projet de loi annoncé pour le mois de Juin.

Podcast FRANCE INTER 03.04.2012 Emission « Du grain à moudre« 

 » La criminologie a-t-elle toute sa place à l’université? »

On connaissait la guerre des polices.Voici la guerre des criminologues.Un conflit qui agite ces jours-ci le petit monde des universitaires français.
Il y a une quinzaine de jours, la criminologie faisait son entrée au Conseil national des universités (CNU), devenant ainsi une discipline à part entière, ayant donc vocation à être désormais enseignée de manière totalement autonome. Le résultat, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, d’une consultation publique ayant conduit à la conclusion suivante : « il existe une demande de formation ad hoc en ce domaine ».
A première vue, rien que de très normal.
Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, la criminologie n’était considérée jusque là, en France, que comme une sous-catégorie, liée à d’autres disciplines. Sa reconnaissance officielle permettrait donc de rattraper le retard. Sauf que cette initiative est loin, très loin, de faire l’unanimité dans la communauté scientifique. Même l’association française de criminologie est contre.Et ce pour plusieurs raisons. Sur la forme d’abord : la consultation, revendiquée par le ministère, n’aurait pas vraiment eu lieu, en tout cas les résultats n’ont pas été communiqués. Ensuite sur le fond : nombreux sont ceux qui considèrent que l’autonomisation de la criminologie ne répond pas à une nécessité pédagogique, que cette discipline ne peut en aucun cas être dissociée du droit par exemple, ou de la psychologie. Enfin, et c’est ce qui rend la problématique intéressante pour l’ensemble de la population, la reconnaissance de la criminologie comme discipline à part entière masquerait des intentions plus strictement politiques : une façon de faire passer un discours et des pratiques sécuritaires, en les faisant valider par des « spécialistes » pas vraiment au-dessus de tout soupçon, puisque proches de l’actuel pouvoir.

Invité(s) :
Alain Bauer, titulaire de la chaire de criminologie au CNAM
Martine Herzog-Evans, professeur de droit pénal et d’exécution des peines
Philippe Conte, professeur et directeur de l’Institut de criminologie de Paris
Fabien Jobard, directeur du Centre de recherches sociologiques

Les risques assumables : récidive et libération conditionnelle

Pierre Tremblay, Chloé Leclerc et Sylvie Boudreau
Criminologie, vol. 42, n° 2, 2009, p. 195-221.

Pierre Tremblay: Professeur, École de criminologie, Université de Montréal (pierre.tremblay@umontreal.ca)

Chloé Leclerc; Candidate au doctorat, École de criminologie, Université de Montréal (chloe.leclerc@umontreal.ca)

Sylvie Boudreau; Candidate à la maîtrise, École de criminologie, Université de Montréal (boudreau_sylvie@hotmail.com)

Résumé: Les décisions de remise en liberté conditionnelle reposent sur une évaluation du risque de récidive qui s’élabore autour des antécédents d’arrestations ou de condamnations du détenu. Les risques de récidive « réels » ne sont jamais vraiment étudiés. La présente étude fait état d’une enquête auprès d’un échantillon d’étudiants universitaires (N =274) sur les chances de récidive qu’ils jugeraient acceptables ou « assumables » dans une décision de libération conditionnelle. Confrontée à des mises en situation très spécifiques, la règle adoptée par les répondants semble être une règle de prépondérance : lorsque les chances de récidive sont jugées prépondérantes (70 % ou plus), ils ne prennent pas le risque de libérer le détenu ; lorsqu’elles sont jugées faibles (30 à 40 %), ils acceptent de courir ce risque. L’étude dégage le profil des décisions déviantes (trop prudentes et trop imprudentes).

Mots-clés : récidive, prise de risque, libération conditionnelle, aménagement des peines, sentencing, réhabilitation

Les risques assumables  : récidive et libération conditionnelle 

Pierrette PONCELA (2000) Les prisons et la peine

Conférence de l’UTLS

LES PRISONS ET LA PEINE

Le point de départ de notre réflexion sera la flambée d’intérêt pour cette forme de peine que sont les prisons. – Quelle(s) signification(s) peut-on lui donner ? – Est-ce une mise en question du sens de la peine elle-même ? – Sens pour qui ? – Sens par rapport à quoi ? – Est-ce un moment dans l’histoire de la prison, une sorte de crise de transformation de cette forme de peine ?

La réponse à ces questions permettra d’aborder les fondements du droit de punir, d’actualiser la pertinence de l’approche foucaldienne en termes de rationalités punitives et de proposer une réflexion d’ensemble sur le thème de la sanction à inscrire dans une économie politique du droit pénal.

 jean-François cusson, asrsQ (2007) Revue « PORTE OUVERTE », Volume XX, numéro 1 • 2007,  « Pour qu’il n’y ait plus d’autres victimes »

La problématique de la délinquance sexuelle fait beaucoup parler . On l’a vu en septembre dernier alors que l’Adq a annoncé qu’elle souhaitait tenir une consultation sur la question . Le lendemain, le gouvernement libéral a réagi en annonçant qu’il prévoyait ouvrir un établissement de détention spécifique pour les délinquants sexuels . L’emplacement de l’établissement, que l’on compare à une prison-hôpital, n’a toujours pas été annoncé, mais certains croient qu’il s’agit de Percé . Le projet, qui implique aussi le ministère de la Santé, vise à permettre une intervention favorisant le retour en société de ces délinquants . Si l’idée d’offrir un meilleur encadrement clinique pour les délinquants sexuels fait l’unanimité, le choix du lieu de l’établissement peut soulever des interrogations . Pour ces délinquants, encore plus que pour les autres, la création de liens positifs avec la communauté est primordiale . Puisqu’il est possible de penser que la majorité des délinquants qui y seront incarcérés se dirigeront dans les grands centres lors de leur réinsertion, comment penser qu’ils auront la possibilité de tisser des liens avec leur communauté de destination? N’oublions surtout pas qu’au provincial, les sentences sont très courtes et que bien peu de détenus peuvent profiter d’une longue période d’encadrement en communauté tel qu’en maison de transition . Lorsque l’on observe le travail des cercles de support et de responsabilité, l’importance du lien avec la communauté est manifeste . C’est souvent au pénitencier que s’amorce l’implication d’un cercle . « évidemment, explique jean-jacques Goulet (coordonnateur des cercles de soutien et de responsabilité pour le québec), les bénévoles connaissent les grandes lignes du dossier de l’individu qui a préalablement accepté de partager cette information» . Une fois que les bénévoles recrutés acceptent d’aller de l’avant, une rencontre est tenue au pénitencier afin que tous puissent faire connaissance . Par la suite, les bénévoles et le détenu pourront décider s’ils désirent poursuivre leur engagement dans ce processus . Une fois que tout le monde a donné son accord, il est possible de développer une certaine alliance entre les participants ; ces bénévoles poursuivront alors leur implication lors du retour en société du contrevenant et deviendront des personnes-ressources lorsqu’il connaîtra des difficultés . À Montréal, les cercles de soutien et de responsabilité sont administrés par l’Aumônerie communautaire de Montréal . dans le milieu anglophone, les cercles sont présents depuis déjà quelques années et c’est le Montreal South-West Community Ministries qui en assume la responsabilité . du côté francophone, explique jeanjacques Goulet, les cercles ont fait leur apparition depuis environ trois ans . «Nous avons environ une dizaine de cercles actifs » .  (suite…)