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La thérapie comportementale dialectique (TCD) ou Dialectical behavior therapy (DBT).

La thérapie comportementale dialectique (TCD), développée par Marsha Linehan (1993), est un traitement très prometteur pour le traitement des traumatismes. Il a été utilisé très efficacement pour aider les personnes qui ont des difficultés à gérer leurs émotions et à nouer des relations étroites, et avec les personnes qui pensent à se faire du mal. La thérapie comportementale dialectique met l’accent sur les émotions – en particulier la façon dont nous apprenons à gérer les sentiments difficiles. Si vous vous êtes déjà trouvé émotions difficiles, et si ces émotions interfèrent avec vos relations, la TCD peut être très utile. Elle repose sur les hypothèses suivantes :

– Si vos réactions émotionnelles ne sont pas prises en compte (par ceux qui ont pris soin de vous) lorsque vous êtes jeune, vous aurez peut-être des difficultés à identifier, étiqueter et gérer vos émotions à l’âge adulte.

– Lorsque vous avez du mal à gérer vos émotions, cela se répercute sur vos relations avec les autres.

– Nous augmentons souvent notre niveau de détresse en pensant à ce qui s’est déjà produit et à ce qui pourrait se produire dans le futur

– La pleine conscience, qui est un ensemble de techniques permettant de revenir au moment présent, peut vous aider à gérer les émotions et les pensées pénibles.

– Il est parfois efficace d’essayer de changer les émotions négatives, et parfois d’accepter ces émotions difficiles. Vous pouvez développer des compétences pour vous aider à décider de l’approche à adopter dans diverses situations.

Le traitement par la thérapie comportementale dialectique a été développé à l’origine pour traiter les troubles de la personnalité limite. Les personnes chez qui l’on diagnostique un trouble de la personnalité limite ont souvent des difficultés relationnelles et ont souvent des antécédents de pensées et d’actions suicidaires.

Au cours des dernières années, la TCD a été utilisée pour aborder une variété de conditions, y compris le PTSD (Becker et Zayfert 2001). Ce mode de thérapie comporte plusieurs aspects : la pleine conscience, l’efficacité interpersonnelle, la régulation des émotions et la tolérance à la détresse.

LA TCD a également été testée avec des patients en contexte médicolégal, avec des résultats prometteurs dans la réduction de la violence et de la colère:

Analyse de l’étude

Cette étude visait à tester l’efficacité d’une TCD adaptée dans un contexte médico-légal masculin. L’objectif était de maximiser le rendement d’un milieu de pratique dans le cadre d’un essai quasi-contrôlé, et d’évaluer ainsi le potentiel de poursuite d’un essai contrôlé randomisé à grande échelle.

« L’épreuve de vérité pour une intervention ciblant la violence est de savoir si elle réduit les comportements violents. La fréquence des comportements violents n’a pas montré de changement significatif. Cependant, la gravité des comportements violents a diminué plus dans le groupe TCD (53% de réduction vs 22% de réduction), suggérant que la TCD a permis de réduire plus efficacement la gravité des actes que le traitement habituel. Ces gains ont été maintenus et la réduction a augmenté au fur et à mesure que le programme se poursuivait, pour une durée d’au moins six mois.

D’un point de vue anecdotique, le programme adapté de TCD a donné plusieurs résultats intéressants, ce qui indique son potentiel dans le traitement de ce groupe de clients. Le taux d’attrition très faible : un seul patient a quitté le programme, ce qui est inhabituel par rapport aux taux d’attrition observés dans d’autres études (Lipsey, 1995). En outre, lorsque le programme a pris fin, cinq patients ayant suivi la TCD ont mis en place un groupe d’entraide continuant à mettre en pratique leurs compétences et à remplir leur journal, ce qui va à l’encontre des attentes d’un faible engagement dans la thérapie (Warren et Dolan, 1996). Le point de vue du personnel confirme également l’utilité du programme. Ils rapportent que les patients ayant suivi la TCD fonctionnaient mieux dans d’autres traitements, et que les relations thérapeutiques se sont améliorées de manière significative, contrairement aux attentes (Gunderson, 1984). »

Voir l’étude (trad fr de l’étude en question): Practice-based outcomes of dialectical behaviour therapy (DBT) targeting anger and violence, with male forensic patients

« Le SARA-V3 est un ensemble de directives de jugement professionnel structuré (JPS) pour l’évaluation et la gestion du risque de violence entre partenaires intimes (Intimate Partner Violence: IPV).
La violence entre partenaires intimes est définie comme toute atteinte physique réelle, tentative, ou menace d’atteinte à l’intégrité physique perpétrée par un homme ou une femme à l’encontre d’une personne avec laquelle il ou elle a, ou a eu, une relation intime et sexuelle. Cette définition est inclusive : elle ne se limite pas  aux actes qui entraînent des blessures physiques ou la mort ; elle ne se limite pas aux relations dans lesquelles les partenaires sont ou ont été légalement mariés; elle ne se limite pas au sexe de la victime ou de l’auteur.
Elle est également cohérente avec l’observation selon laquelle la violence entre partenaires intimes est pandémique dans nos sociétés, quelle que soit la nature de la relation. En ce sens, il a une application potentiellement plus large que d’autres instruments d’évaluation  du risque qui utilisent des définitions plus étroites de la violence conjugale.
Conformément aux recommandations des lignes directrices dans le domaine des soins de santé, telles que celles formulées par l’American Psychological Association  (APA, 2002), l’élaboration du SARA-V3 a été fondée en partie sur un examen systématique des recherches existantes. En conséquence, l’utilisation du SARA-V3 peut être considérée comme une pratique fondée sur des données probantes, guidée par des données empiriques ou soutenue par des données empiriques. Conformément aux recommandations de l’APA, le développement du SARA-V3 a pris en compte les normes de pratique existantes, des codes éthiques et des lois pertinentes. Le SARA-V3 aide les évaluateurs à exercer leur meilleur jugement; il ne remplace pas la discrétion professionnelle. Son objectif est d’introduire un cadre systématique, normalisé et pratique pour la collecte et la prise en compte des informations lors de la prise de décisions concernant le risque de violence entre partenaires intimes.

Format
Les facteurs pris en compte dans le SARA-V3 sont divisés en trois domaines. La nature de la violence entre partenaires intimes comprend 8 facteurs liés au modèle de tout comportement d’IPV perpétré par la personne évaluée.

  • Les antécédents et la nature des violences conjugales (8 items).
  • Les facteurs de risque de l’auteur sont 10 facteurs reflétant l’adaptation psychosociale et les antécédents de la personne évaluée.
  • Les facteurs de vulnérabilité de la victime sont 6 facteurs reflétant l’adaptation psychosociale

En général, les facteurs du premier domaine aident l’évaluateur à caractériser la gravité de l’IPV de la personne évaluée ; ceux du deuxième domaine, les caractéristiques de la personne évaluée qui peuvent être associées à la décision de s’engager dans la violence entre partenaires intimes; et ceux du troisième domaine, les caractéristiques de la victime qui peuvent être associées à la décision de s’engager dans un comportement d’autoprotection. Les évaluateurs ont également la possibilité de documenter d' »autres considérations », qui sont des facteurs de risque rares ou inhabituels pertinents pour le cas en question.

Applications

Le SARA-V3 est destiné à être utilisé par les professionnels de la justice pénale, de l’aide aux victimes, de la sécurité, de l’enseignement postsecondaire, de la santé et de la santé mentale travaillant dans divers contextes où des plaintes de violences entre partenaires intimes sont déposées. Dans le système de justice pénale, l’évaluation des risques est pertinente à un certain nombre de moments : pendant l’enquête policière, avant le procès, avant la comparution devant le tribunal, avant la condamnation de l’auteur de l’infraction et avant sa libération.
Dans le système de justice civile, l’évaluation des risques est pertinente pour la protection des victimes potentielles, en particulier dans le contexte du tribunal de la famille, de la protection de l’enfance et des questions de santé et de sécurité au travail. Dans le cadre des soins de santé, l’évaluation des risques est pertinente lorsqu’il s’agit d’établir des priorités ou de trier les cas en vue d’une prestation de services. Elle peut également s’avérer utile lors de la prise de décisions concernant les interventions les plus appropriées et les plus susceptibles d’être efficaces pour un cas donné ».

(The Spousal Assault Risk Assessment Guide (SARA), P. Randall Kropp and Andrea Gibas- 2015)

Nature des violences conjugales :

Les antécédents comprennent :

Facteurs de risque de l’auteur :

Problèmes avec :

Facteurs de vulnérabilité de la victime :

Problèmes avec :

 

N1. Intimidation

N2. Menaces

N3. Atteintes physiques

N4. Atteintes sexuelles

N5. Violence conjugale grave

N6. Violence conjugale chronique

N7. Escalade de la Violence conjugale

N8. Violation de la supervision liée à la Violence conjugale

P1. Relations intimes

P2. Relations non intimes

P3. Emploi/finances

P4. Traumatisme/Victimisation

P5. Comportement antisocial général

P6. Trouble mental majeur

P7. Trouble de la personnalité

P8. Consommation de substances psychoactives

 

P9. Idées violentes/suicidaires

P10. Distorsions cognitives à propos de la violence conjugale

 

V1. Obstacles à la sécurité

V2. Obstacles à l’indépendance

V3. Ressources interpersonnelles

V4. Ressources communautaires

V5. Attitudes ou comportements

V6. Santé mentale

 

Pour en savoir plus:

SARA: outil d’évaluation du risque de violences conjugales (outil de jugement clinique structuré)

Le VRAG-R est conçu pour évaluer la probabilité de récidive violente ou sexuelle chez les délinquants de sexe masculin. L’ensemble des données comprend des informations démographiques, criminelles, psychologiques et psychiatriques sur les délinquants, recueillies dans les dossiers des institutions, ainsi que des informations sur la récidive après la libération. Le VRAG-R est un instrument actuariel à douze items et les scores obtenus à ces items font partie de l’ensemble de données.

Le Violence Risk Appraisal Guide-Revised (VRAG-R) est la mise à jour de l’outil actuariel d’évaluation du risque de violence le plus utilisé au monde. Conçu pour estimer la probabilité qu’un délinquant ou un patient de psychiatrie légale commette une nouvelle infraction violente ou sexuelle, le VRAG-R produit une estimation du taux de récidive pour différentes durées de suivi. Des études de réplication ont établi la capacité de la VRAG à prédire avec précision la récidive violente dans une variété de contextes ainsi que chez les agresseurs d’enfants, les violeurs et les délinquants non violents.

Il existe son pendant pour l’évaluation des risque de récidive violente chez les délinquants sexuels: la SORAG (Sex Offenders Risk Appraisal Guide, Quinsey, Rice, & Harris, 1995)

La VRAG est un outil actuariel développé à partir d’une population de personnes détenues hospitalisées dans un établissement de haute sécurité. La VRAG est utilisée pour évaluer le risque de récidive de violence et le risque de récidive générale chez des personnes atteintes de troubles mentaux. L’instrument a été traduit et validé en français (Pham, Ducro, Marghem, Reveillère, 2005) et présente une bonne capacité prédictive en matière de violence.

Une formation est nécessaire et impérative à son utilisation:

A noter que la VRAG est le résultat de recherches appliquées débutées il y a 45 ans (Premières études de l’équipe en 1971, Premières études de validations en 1975 avec la VRAG, Premières études sur le jugement Clinique en 1979)

Pour en savoir plus:

Ducro, C., & Pham, T. H. (2022). Convergent, discriminant and predictive validity of two instruments to assess recidivism risk among released individuals who have sexually offended: The SORAG and the VRAG-R. International Journal of Risk and Recovery, 5(1), 14–28

« L’évaluation du risque de récidive joue un rôle essentiel dans le système de justice pénale depuis de nombreuses années. Divers outils d’évaluation du risque ont été développés et recalibrés au fil des ans à cette fin. Deux de ces instruments, le Violence Risk Appraisal Guide (VRAG) et le Sex Offender Risk Appraisal Guide (SORAG), ont tous deux été révisés avant d’être combinés dans le VRAG-R. Le but de notre étude était d’évaluer la validité convergente, discriminante et prédictive du SORAG et du VRAG-R dans une cohorte de 294 personnes libérées ayant commis des délits sexuels en Belgique française. Les résultats suggèrent que les outils ont une bonne validité convergente et la capacité de discriminer le niveau de risque des individus ayant commis des délits sexuels sur des victimes de moins de 14 ans, qu’ils soient intra- ou extra-familiaux, de celui d’autres individus à plus haut risque de récidive. En ce qui concerne la validité prédictive, les scores des deux instruments permettent de prédire la récidive non violente et non sexuelle avec un effet important, et la récidive générale (tout type de récidive) et la récidive violente et non sexuelle avec un effet moyen. La récidive sexuelle n’est pas prédite à un niveau statistiquement significatif par le SORAG ou le VRAG-R. La récidive violente (sexuelle et non sexuelle combinée) est modérément prédite par le SORAG et le VRAG. Toutefois, ces qualités prédictives varient en fonction de l’âge de la victime. Certaines combinaisons d’items peuvent être de bons prédicteurs. A cet égard, les items VRAG-R « manquement à l’obligation de libération conditionnelle » et « état civil » constituent ensemble un modèle prédictif de la récidive générale et de la récidive sexuelle. L’ajout de l’item « âge au moment de l’infraction indexée » améliore ce modèle pour la récidive générale ».

https://www.forensicpsychiatryinstitute.com/wp-content/uploads/2022/09/SORAG-and-the-VRAG-R.pdf

La feuille de codage (template created by Melanie Dougherty, School Psychologist and Licensed Behavior Analyst, New York State Office for People with Developmental Disabilities):

VRAG-R-scoring-sheet-1

RAPPEL: Tous les outils d’évaluation requièrent une formation pour les utiliser.

VRAG-SORAG

La violence domestique est-elle courante ?

Les chiffres varient considérablement en fonction de la « définition » de la violence conjugale ou domestique.

Un examen approfondi de ces études a été réalisé par Desmarais et al. (2012). Ils indiquent que, toutes études confondues, environ une femme sur quatre (23,1 %) et un homme sur cinq (19,3 %) ont subi de la violence physique dans le cadre d’une relation intime.

En outre, ils ont constaté que près d’un cinquième (19,2 %) des personnes ont déclaré avoir subi des violences physiques dans le cadre d’une relation intime au cours de l’année précédant l’étude. Cependant, ils notent que les études varient énormément en ce qui concerne les taux de violence interpersonnelle signalés et diffèrent dans leurs définitions de la violence intime. (Source: Potter-Efron 2012)

2020 morts violentes dans le couple

(« Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple. Année 2020 », ministère de l’Intérieur, Délégation aux victimes)

  • L’auteur est majoritairement masculin, le plus souvent, vivant en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle.
  • La dispute et le refus de la séparation demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte.
  • Les faits sont en majorité commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur, sans préméditation, principalement avec une arme à feu ou une arme blanche.
  • La victime est très majoritairement de sexe féminin, le plus souvent de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle.
  • Dans 52 % des cas, la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.
  • 35 % des femmes victimes avaient déjà subi des violences antérieures.
  • 67 % de celles-ci avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et parmi elles 75 % avaient déposé une plainte antérieure, ce qui représente 18 % du total des victimes féminines

Quel sexe commet des actes de violence domestique ?

Un débat depuis une trentaine d’années..

d’après les enquêtes françaises: surreprésentation de la victimisation des femmes (enquête « cadre de vie » de l’INSEE): différence de nature, fréquence, gravité

Medeiros et Straus (2007) ont passé en revue de manière approfondie les recherches sur les taux d’agression domestique selon le sexe. Ils affirment que les données de plus de 200 études soutiennent la conclusion selon laquelle les hommes et les femmes agressent leurs partenaires de sexe opposé à peu près au même rythme.

La gravité en revanche est dissymétrique, sans commune mesure: La plupart des hommes sont plus grands et plus forts que leurs partenaires féminines et ils commettent donc davantage d’actes de violence grave.

La violence domestique est-elle unidirectionnelle ou bidirectionnelle?

Les hommes constituent la grande majorité des auteurs de violence conjugale.

L’étude de Langhinrichsen-Rohling et al. (2012) indique néanmoins que 57,9% des épisodes de violence domestique sont bidirectionnels, ce qui signifie que les deux parties ont participé.

Raisons invoquées pour expliquer ou justifier les actes de violence domestique

Un examen des motivations des délinquants dans le cadre du programme PASK (Partner Abuse State of Knowledge) a révélé que les motivations les plus fréquemment invoquées étaient :

a)le désir de se venger pour avoir été blessé émotionnellement par l’autre personne ;

b)l’expression de colère, de jalousie ou d’autres sentiments difficiles à exprimer ;

c)le stress ;

d)une tentative d’attirer l’attention de l’autre (Langhinrichsen-Rohling, McCullars et Misra, 2012).

Les hommes et les femmes ont avancé ces raisons à peu près dans les mêmes proportions.

Hamel (2014) décrit les résultats d’une recherche basée sur un instrument qu’il a contribué à créer, « l’échelle des motifs de la violence » ( Reasons for Violence Scale). Parmi les motifs régulièrement constatés figurent:

  • ­ la jalousie (50 % des délinquantes et 32 % des délinquants)
  • ­et les représailles (71 % des délinquantes et 61 % des délinquants).

­Ce groupe de l’échantillon a également déclaré un plus haut taux d’autodéfense (65 % des femmes et 57 % des hommes).

Relation entre la colère et la violence domestique

De nombreuses études indiquent une forte corrélation entre les niveaux élevés de colère et les comportements de violence domestique. (ex: les conjoints violents ont des niveaux de colère, d’hostilité et de dépression plus élevés que les non-violents (Maiuro et al., 1988 ; Margolin et Wampold, 1981).

La colère est plus étroitement liée à la violence expressive qu’à la violence instrumentale (ex: les « cobras » de Jacobsen et Gottman (1998)).

«Terrorisme conjugal » vs Violence situationnelle (Kelly et Johnson, 2008)

« les hommes mariés violents sont généralement plus en colère que les hommes mariés non violents, tout comme les hommes plus jeunes qui entretiennent une relation » (Babcock et al. (2004).

Les instigateurs d’actes de violence conjugale font état de niveaux de colère et d’hostilité plus élevés que chez les hommes non violents (Norlander et Eckhardt, 2005).

Un excès de colère et une incapacité à gérer sa colère sont des problèmes spécifiques d’un pourcentage important de personnes orientés vers un traitement pour les auteurs de violences domestiques.

D’ou l’Intérêt, selon certains auteurs, d’inclure une formation aux techniques de gestion de la colère comme élément important de la plupart des programmes de traitement des auteurs de violences domestiques. (Potter-Effron 2015)

 

⚖️Trop souvent les femmes ne témoignent pas de ce qui leur est arrivé.
👉Pourtant en 2014, l’agence de l’Union européenne pour les droits fondamentaux s’est attelée à la tâche. 42 000 femmes, originaires des 28 pays de l’UE ont été interrogées et les résultats, sans doute en dessous de la réalité, sont assez édifiants.
👉1 femme sur 3 victime de violences physiques et/ou sexuelles depuis l’âge de 15ans en Europe.
👉 Pour celles qui ont vécu des violences physiques, 67% des auteurs étaient des hommes
👉 c’est 97% d’hommes en cas de violences sexuelles.
👉22% des femmes qui ont une relation avec un homme ont déjà subi des violences de leur partenaire.
👉Parmi elles. seulement 1 victime sur 3 fait part de ces faits à la police

ARTE.TV, emission « 42 » (2022) Y a-t-il un psychopathe en nous ?

❓Y a-t-il un psychopathe en nous?
👉 C’est la question posée par ce court documentaire d’Arte.tv, qui évoque entre autres la check-list de Hare, la PCL-R
👉Il y est abordé également les travaux de James Fallon sur les spécificités du fonctionnement cérébral des psychopathes et les caractéristiques génétiques prédisposantes.
👉Si la figure du tueur en série fascine Hollywood, la plupart des psychopathes ne sont pas des assassins. Malins, ils se fondent dans la masse. Alors comment les reconnaître ? Et sont-ils dangereux ?

FEDERAL PROBATION JOURNAL, Gary S. Cuddeback (Virginia Commonwealth University), Tonya Van Deinse (University of North Carolina at Chapel Hill), Ashley D. Givens (University of Missouri—Columbia), Andrea Murray Lichtman (University of North Carolina at Chapel Hill), Mariah Cowell (University of Utah); Elena DiRosa (University of North Carolina at Chapel Hill) (2022) Les personnes atteintes de maladies mentales dans le milieu pénal : Problèmes complexes et meilleures pratiques

 

Extrait:

LES PERSONNES EN PROBATION qui souffrent de maladies mentales graves sont confrontées à des défis complexes liés à l’instabilité du logement, les problèmes de consommation, au chômage, aux traumatismes, aux problèmes de santé physique comorbides et aux symptômes de maladies mentales qui rendent leur supervision plus difficile (Garcia & Abukhadra, 2021 ; Givens & Cuddeback, 2021 ; Lurigio et al., 2003). Cela est d’autant plus important que la population sous surveillance communautaire (milieu ouvet) s’élève à près de 4,3 millions de personnes et que des estimations prudentes suggèrent qu’environ 16% des personnes sous surveillance communautaire souffrent d’une maladie mentale (Oudekerk & Kaeble, 2021). Par rapport aux personnes en probation qui ne souffrent pas de maladies mentales, les probationnaires atteints de maladies mentales sollicitent davantage les agents de probation en raison de l’augmentation de leurs besoins criminogènes et non criminogènes, en particulier les limitations fonctionnelles et les problèmes de consommation, qui exigent plus de temps, d’énergie et de ressources de la part des agents de probation (Skeem & Petrila, 2004). Les probationnaires atteints de maladies mentales présentent également de faibles taux d’adhésion aux traitements de santé mentale (Kreyenbuhl et al., 2009 ; MacBeth et al., 2013). En outre, les personnes en probation qui souffrent de maladies mentales ont des taux élevés de violations et de révocations de la probation (Eno Louden & Skeem, 2011) et subissent des conséquences plus importantes que celles qui ne souffrent pas de maladies mentales (Eno Louden & Skeem, 2011 ; Prins & Draper, 2009).

À bien des égards, les stratégies de suivi en probation pour les personnes atteintes de maladies mentales ressemblent à celles appliquées aux probationnaires sans maladie mentale (par exemple, il est essentiel d’aider à obtenir un logement sûr et adéquat, des opportunités d’emploi et des soutiens prosociaux) ; cependant, l’obtention d’un logement, d’un emploi et d’un soutien social est souvent plus difficile pour les personnes atteintes de maladies mentales, en particulier pour celles qui sont sous main de justice. Il est donc primordial d’aborder ces questions dans le cadre d’une orientation de supervision axée sur la résolution des problèmes et en tenant compte des défis particuliers auxquels sont confrontées les personnes atteintes de maladies mentales. Dans cet article, nous nous concentrerons sur les défis de la supervision des personnes atteintes de maladies mentales graves qui sont en probation. Plus précisément, nous allons (a) définir les maladies mentales graves et persistantes ; (b) discuter des besoins complexes des personnes atteintes de maladies mentales dans le système de justice pénale ; et (c) décrire les pratiques fondées sur des preuves et d’autres interventions pour les personnes atteintes de maladies mentales dans le système de justice pénale.

Que doit savoir le personnel de probation sur les maladies mentales graves et persistantes?

La maladie mentale sévère et persistante, ou maladie mentale grave, est généralement définie comme la conjonction d’un diagnostic, d’une incapacité et d’une durée (Goldman et al., 1981). Le diagnostic fait généralement référence aux diagnostics les plus profondément invalidants, tels que la schizophrénie, le trouble bipolaire et/ou la dépression majeure. Ensuite, l’incapacité suggère qu’une personne est si profondément malade qu’elle a du mal à fonctionner dans la communauté sans un traitement et un soutien importants pour les problèmes de santé mentale. Enfin, la durée suggère que le diagnostic invalidant dure depuis plusieurs années ou plus (Goldman et al., 1981). Il est important de noter que Goldman et al. (1981) ont proposé cette définition en réponse à la nécessité, à l’époque, de fournir des lignes directrices pour définir et compter les personnes atteintes de maladies mentales.

Depuis, d’autres groupes ont proposé des méthodes et des définitions similaires (Parabiaghi et al., 2006 ; Ruggeri et al., 2000 ; Schinnar et al., 1990), bien que ces définitions n’aient pas été formellement appliquées aux populations de personnes atteintes de maladies mentales impliquées dans la justice, et que des estimations fiables du nombre de personnes en probation atteintes de maladies mentales sévères et persistantes restent difficiles à obtenir. En outre, bien qu’il existe d’autres diagnostics de santé mentale, tels que la dysthymie, les troubles anxieux ou le stress post-traumatique, la maladie mentale sévère et persistante – souvent abrégée en SPMI (severe and persistent mental illness) ou SMI (severe mental illness) – est utilisée pour décrire les personnes souffrant de maladies mentales invalidantes. Étant donné que les agents de probation rencontrent régulièrement des délinquants souffrant de dépression, de troubles bipolaires et de schizophrénie, nous allons prendre le temps de décrire chacun de ces diagnostics.

Conclusion

Le grand nombre de personnes atteintes de maladies mentales dans le système judiciaire pénal présente des défis complexes et uniques pour le personnel de probation et les autres agents du système judiciaire pénal. Pour superviser cette population, il est important de comprendre la maladie mentale et de reconnaître comment les symptômes de la maladie mentale peuvent rendre difficile le respect des exigences de la probation, ainsi que de mettre ces personnes en contact avec des prises en charges ou programmes fondés sur des preuves et conçus pour traiter l’abus de substances, l’absence de domicile, le chômage et le soutien social.

Les personnes atteintes de maladies mentales dans le milieu pénal _ Problèmes complexes et meilleures pratiques

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/86_1_3_0.pdf