Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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TCU CTS, Criminal Thinking Scales, Institute of Behavioral Research, Fort Worth

Texas Christian University 

Institute of Behavioral Research. (2022). TCU Criminal Thinking Scale 3 (TCU CTS 3). Fort Worth: Texas Christian University, Institute of Behavioral Research. Available at ibr.tcu.edu

Le TCU CTS est un complément aux TCU CJ-CESI et CJ-CEST et est conçu pour mesurer la « pensée criminelle» (Knight et al.). Il a été adapté à partir des travaux originaux de Glenn Walters (1995) et du « Bureau of Prisons » (BOP) « Survey of Program Participants » (disponible auprès du Bureau de la recherche et de l’évaluation du BOP), avec des améliorations apportées dans le cadre d’études menées par TCU en collaboration avec le BOP et le National Institute of Corrections (NIC).

Les 6 échelles du CTS comprennent le droit, la justification, l’irresponsabilité personnelle, l’orientation vers le pouvoir, la froideur et la rationalisation criminelle, qui représentent des concepts d’une importance particulière dans le cadre du traitement des populations carcérales.

Données probantes

Dans le cadre d’une étude nationale concertée (CJ-DATS), un échantillon de plus de 3 266 clients provenant de 26 programmes (impliquant 5 centres de recherche) a été utilisé pour établir la fiabilité et la validité du CTS. Le taux de réponse global a été de 92 % des participants éligibles au programme. Les échelles contiennent en moyenne 6 items chacune et nécessitent environ 15 minutes pour être remplies. Une analyse factorielle confirmatoire a été utilisée pour vérifier la structure factorielle du CTS et les coefficients alpha ont été calculés pour mesurer la cohérence interne. Un sous-échantillon de 322 clients a été testé une semaine après l’administration initiale afin d’examiner la fiabilité test-retest.

Instructions de Cotation.

Les éléments de cette évaluation présentés ci-dessous sont regroupés par échelle et les catégories de réponse sont de 1 = pas du tout d’accord à 5 = tout à fait d’accord.

Les scores pour chaque échelle sont calculés comme suit (il ne peut manquer plus de la moitié des éléments d’une échelle).
1. Trouver et inverser la notation des items inversés ( ceux désignés par ®) en soustrayant la valeur de la réponse (1 à 5) de la valeur de la réponse pour cet item à « 6 », (par exemple, si la réponse est « 2 », le score révisé est « 4 »)
2. Additionnez les valeurs de réponse de tous les éléments non manquants pour chaque échelle,
3. Diviser la somme des réponses aux items par le nombre d’items inclus (ce qui donne une moyenne),
4. Multiplier cette moyenne par 10 (afin de rééchelonner le score de manière à ce qu’il soit compris entre 10 et 50) (par exemple, une réponse moyenne de « 2,6 » pour une échelle devient donc un score de « 26 »).

A. Insensibilité à l’impact de la criminalité (IN)

  • 1. Il n’y a pas de mal à commettre des délits pour se payer les choses que l’on veut.
  • 8. Il est normal de mentir et de manipuler les autres pour obtenir ce que l’on veut
  • 15. Il n’est pas grave d’enfreindre la loi si l’on ne blesse pas physiquement quelqu’un.
  • 22. Il est normal de commettre un délit pour vivre la vie que l’on mérite
  • 27. Vous justifiez les délits que vous commettez en vous disant que si vous ne l’aviez pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait.
  • 32. Les victimes de certains de vos délits l’ont bien cherché

B. Échelle de désinhibition de la réponse (RD)

  • 3. Lorsque vous êtes contrarié, vous agissez sans réfléchir
  • 9. Lorsque vous vous sentez rejeté, vous dites des choses que vous regrettez par la suite
  • 16. Vous avez du mal à résister à vos émotions
  • 21. Lorsque vous êtes contrarié(e), vous aggravez la situation parce que vous agissez sans réfléchir
  • 23. Lorsque vous vous sentez dépassé, vous avez du mal à prendre de bonnes décisions
  • 25. Lorsque vous êtes en colère, vous faites des choses qui ont des conséquences négatives ou mauvaises
  • 36. Lorsque vous êtes en colère, vous ne pensez pas aux conséquences de vos actes

C. Échelle de justification (JU)

  • 4. Lorsque vous êtes arrêté ou incarcéré, c’est parce que vous n’avez pas eu de chance.
  • 11. Lorsqu’on vous interroge sur les raisons qui vous poussent à commettre un délit, vous soulignez à quel point votre vie a été difficile.
  • 17. Vous vous retrouvez à blâmer les victimes de certains de vos délits
  • 28. Vous n’êtes pas responsable de tout ce que vous avez fait
  • 33. Vous vous retrouvez à blâmer la société et les circonstances extérieures pour vos problèmes avec le système judiciaire

D. Échelle d’orientation du pouvoir (PO)

  • 6. Si quelqu’un vous manque de respect, vous devez le corriger.
  • 13. Vous devez vous venger des gens qui vous embêtent
  • 18. Vous êtes prêt(e) à profiter des autres pour obtenir ce que vous voulez
  • 24. Le seul moyen de se protéger est d’être prêt à se battre
  • 31. Vous ressentez le besoin de vous venger de quelqu’un qui vous manque de respect

E. Échelle de la grandiosité (GR)

  • 7. Vous ne devriez pas être tenu(e) responsable des délits que vous avez commis
  • 14. Vous vous attendez à être mieux traité que les gens qui vous entourent
  • 19. Vos pensées et vos idées sont meilleures que celles des gens qui vous entourent
  • 30. Vous méritez de vivre une meilleure vie que les gens qui vous entourent
  • 34. Vous êtes contrarié(e) lorsque les gens ne font pas ce que vous leur dites de faire

F. Échelle de désirabilité sociale (SD)*

  • 5. Vous n’avez jamais dit délibérément quelque chose qui blessait les sentiments de quelqu’un
  • 10. Vous êtes parfois irrité(e) par les personnes qui vous demandent des faveurs ®.
  • 12. Lorsque vous ne savez pas quelque chose, vous n’hésitez pas à l’admettre.
  • 20. Vous êtes toujours prêt à admettre que vous avez commis une erreur
  • 26. Vous pouvez vous souvenir d’avoir « joué au malade » (playing seek)  pour échapper à quelque chose ®
  • 29. Quel que soit votre interlocuteur, vous savez toujours écouter.
  • 35. Vous vous mettez parfois en colère quand vous n’obtenez pas ce que vous voulez ®

TCU CTS 3_FR

Sources:

Delinquance sexuelle et schémas

août 25th, 2024 | Publié par crisostome dans AICS | TCC - (0 Commentaire)

Délinquants sexuels

Hanson (2006): « Les délinquants sexuels, comme tout le monde, choisissent leur conduite en fonction de leur perception des options disponibles. Cependant, les délinquants sexuels se distinguent de beaucoup d’autres personnes par le fait qu’ils perçoivent certaines situations comme des situations dans lesquelles un crime sexuel est une option légitime. Plus tard, les délinquants sexuels peuvent se demander pourquoi ils ont agi ainsi, mais à ce moment-là, l’infraction sexuelle était perçue comme quelque chose qu’ils pouvaient (devaient ?) faire »

Le schéma de l’infraction sexuelle

  • L’excitation sexuelle
  • Accès à la victime
  • Indices situationnels
  • Détresse subjective
  • Fantasmes déviants
  • Plans, Scénarios, schémas
  • Problèmes d’intimité
  • Délinquance sexuelle
  • Attitudes Valeurs

Hanson (1998) Schéma des infractions sexuelles
Éléments du schéma de l’infraction sexuelle

  • Perception égocentrique de soi
  • Surévaluation du sexe dans la recherche du bonheur (y compris un lien entre le sexe et le pouvoir)
  • Capacité à justifier que certaines personnes méritent d’être victimisées.

Schémas dysfonctionnels des délinquants sexuels

  • Schéma de masculinité hostile schémas agressifs et contradictoires sur les relations intimes entre les hommes et les femmes. Ne parviennent pas à développer des compétences prosociales protectrices (par exemple, la capacité à gérer la frustration et à négocier les conflits) et, par le biais de la promiscuité sexuelle (apprise), les conquêtes sexuelles deviennent une source d’identité et peuvent conduire à l’agression sexuelle (Malamuth, Heavy Linz, 1993).
  • Le schéma de la méfiance: croit que les femmes sont des personnes trompeuses qui jouent un jeu et utilisent l’agression comme une forme de séduction, et qui sont trompeuses lorsqu’elles se comportent de manière séduisante (Malamuth Brown, 1994).
  • Schéma du droit sexuel (Sexual entitlement ): une personne doit avoir des relations sexuelles chaque fois qu’elle en a besoin ; les femmes doivent répondre aux besoins sexuels des hommes (Hanson, Gizzarelli Scott, 1994).
  • Le schéma du monde dangereux considère les autorités comme contrôlantes et punitives, les conjoints comme trompeurs, les étrangers comme hostiles, personne n’est digne de confiance, j’ai besoin de me défendre, la force physique est respectée si vous ne vous vengez pas, les gens vous écraseront (Mann Shingler, 2006).
  • Myers, R. (2000). Identifying schemas in child and adult sex offenders, and violent offenders
    • Les violeurs se méfient des femmes et ont besoin de contrôle
    • Les agresseurs d’enfants n’ont aucune valeur et adoptent une position de victime passive.
    • Délinquants violents (non sexuels) protecteurs des autres
  • Mann (2004):
    • Schémas de domination
    • Schémas de désavantage
    • Désir de vengeance
    • Besoin de contrôle
    • Se sent lésé par les actions des autres
    • Sont contrôlés par des expériences négatives passées

Traitement des délinquants sexuels ?
« Pendant trop longtemps, nous avons prétendu, tout en sachant le contraire, que tous les délinquants reflétaient un processus ou un parcours infractionnel unique. Cela doit avoir une incidence sur la manière dont les besoins en matière de traitement ont été déterminés et satisfaits, ce qui, à son tour, peut avoir affecté l’efficacité » (Laws, Hudson Ward, 2000, p.22).

 

FAIRE FACE À LA COLERE ET À LA FRUSTRATION

Veuillez trouver ici une traduction du trés bon manuel autralien « coping with anger and frustration » (1998, Ballarat Health & Psychiatric Services), à utiliser en groupe ou en individuel, bourré d’exercices et d’idées pour accompagner des personnes qui ont des problémes d’impulsicité, de mauviase gestion de la colère et de la frustration,  dans lequel vous trouverez les chapitres suivants:

I : QUELS SONT LES FACTEURS QUI NOUS RENDENT PLUS SUSCEPETIBLE DE PERDRE LE CONTRÔLE DE NOS EMOTIONS

II : CE QUE NOUS POUVONS FAIRE POUR GARDER NOS ÉMOTIONS FORTES SOUS CONTRÔLE

III : TROUVER DES ALTERNATIVES À L’AGRESSION OU À LA VIOLENCE LORSQUE QUELQUE CHOSE DÉCLENCHE NOS EMOTIONS DÉSAGRÉABLES

IV : STRATÉGIES POUR LES AMIS ET LES FAMILLES POUR FAIRE FACE À LA COLÈRE ET À LA FRUSTRATION

V : METTRE LES CHOSES AU POINT

Extrait de la séance IV : STRATÉGIES POUR LES AMIS ET LES FAMILLES POUR FAIRE FACE À LA COLÈRE ET À LA FRUSTRATION

« Dans cette séance, nous nous concentrerons sur la résolution de problèmes pour aider les personnes qui s’occupent de personnes qui ont des crises d’agressivité ou de violence. La recherche nous apprend que les personnes qui font partie de nos groupes de ressources sont les cibles les plus courantes de ces comportements, qui mettent souvent leur vie en danger.

Fixer des limites

Notre société considère que tous les actes d’agression physique sont inacceptables.  La violence envers les personnes (bousculades, gifles, coups de poing, utilisation d’armes), ou les dommages aux biens (briser délibérément des objets), ou le fait d’obliger des personnes à s’engager dans un acte sexuel qu’elle ne veut pas faire à ce moment-là (attouchements, étreintes, baisers, caresses ou rapports sexuels) sont autant de délits pour lesquels nous pouvons aller en prison. Cependant, beaucoup d’entre nous trouvent des excuses à ce comportement, en particulier lorsqu’il s’agit d’un ami ou d’un membre de la famille qui nous fait subir ce genre de choses.

Il est important d’expliquer clairement à tous les membres de notre groupe de ressource ce que nous considérons comme un comportement inacceptable et ce que nous devons faire et ce que nous ferons chaque fois qu’un acte inacceptable se produira.

ÉNUMÉRER TOUTES LES CHOSES QUE NOUS CONSIDÉRONS COMME UN COMPORTEMENT INACCEPTABLE POUR TOUT MEMBRE DE NOTRE GROUPE DE RESSOURCES

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Plus tard dans cette séance, nous planifierons les actions exactes que nous prendrons lorsqu’une personne fera l’une de ces choses.

Reconnaître les signes avant-coureurs d’actes agressifs ou violents

La plupart des gens n’ont pas d’accès d’agressivité sans avertissement.  Si nous pouvons reconnaître à temps les signaux d’alerte, nous pouvons aider la personne à se calmer et à résoudre son problème de manière plus constructive. Voici quelques-uns des signaux d’alerte que les gens remarquent :

LES SIGNES D’AGRESSION OU DE VIOLENCE

·         Être en état d’ébriété ou sous l’influence de drogues

·         Le port d’une arme – bâton, couteau, pistolet, objet lourd

·         Être agité et inquiet

·         Manque de concentration

·         Avoir l’air tendu et malheureux

·         Parler fort et jurer

·         Serrer les poings ou faire des gestes agressifs

·         Nous fixer du regard

·         Ne pas vouloir parler à qui que ce soit

QUELS SONT LES SIGNAUX D’ALARME PARTICULIERS QUE NOUS AVONS REMARQUÉS ?

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Lors de la dernière séance, nous avons mis en pratique des stratégies pour faire face aux déclencheurs de pulsions agressives. L’une des méthodes que j’ai suggérées consistait à encourager la personne à quitter la situation et à se calmer avant d’essayer de trouver des moyens de résoudre le problème à l’origine des émotions désagréables. Cependant, nous pouvons avoir d’autres idées sur ce qu’il convient de faire lorsque nous remarquons des signaux d’alerte.

QUE POUVONS-NOUS FAIRE LORSQUE NOUS REMARQUONS LES SIGNAUX D’ALARME D’UNE PERSONNE ?

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Temps d’arrêt

Une variante de la stratégie consistant à quitter la situation stressante et à se calmer avant de décider de la marche à suivre est appelée « temps d’arrêt (« Time Out »). Dans ce cas, la personne qui ressent les Signes d’alerte ou un ami peut suggérer de prendre un Temps d’arrêt. La personne peut alors se rendre seule dans un lieu tranquille et pratiquer les stratégies d’apaisement qu’elle juge les plus utiles jusqu’à ce qu’elle se sente capable d’entamer une discussion sur la résolution du problème. Cela prend généralement 5 à 10 minutes. Parfois, après s’être calmé, on peut décider qu’il est préférable de retarder la discussion sur la résolution du problème et le plan d’action plutôt que d’essayer de résoudre le problème immédiatement.

Toutes les personnes concernées doivent se mettre d’accord sur la manière dont le temps d’arrêt sera suggéré à la personne qui montre des signaux d’alerte clairs. Bien sûr, c’est encore mieux si la personne peut reconnaître elle-même les signaux d’avertissement et en prendre l’initiative sans que nous ayons à le suggérer. Il peut être préférable de provoquer un Temps mort en faisant un signe de la main clairement convenu, plutôt qu’en parlant. Cela peut réduire l’embarras en public.

 

Faire face à une personne qui agit de manière agressive

S’il est clair qu’une personne agit de manière agressive, nous devons essayer de minimiser les dommages causés à nous-mêmes ou aux biens. A ce stade, nous pouvons encore essayer d’aider la personne à reprendre le contrôle, mais il est préférable de trouver des moyens de s’échapper avec succès de la situation et de demander l’aide de professionnels compétents pour faire face à ce type de comportement. Parfois, il se peut que nous ne puissions pas nous échapper immédiatement et en toute sécurité de la situation, alors nous devons utiliser des stratégies qui empêcheront la crise de s’aggraver. Voici quelques suggestions :

 

STRATÉGIES POUR FAIRE FACE À L’AGRESSION

– rester à bonne distance de la personne

– essayez de paraître calme et amical

– surveiller la personne, ne pas lui tourner le dos

– essayer de trouver un moyen de s’échapper en toute sécurité et partir

– ne pas défier ou menacer la personne

– demander à la personne de déposer ses armes

– laissez la personne parler de ses sentiments

– demander de l’aide à d’autres personnes

 

Travailler avec le système judiciaire

La plupart d’entre nous sont anxieux à l’idée de s’impliquer, ou d’impliquer nos amis et notre famille, dans le système judiciaire, la police et les avocats.  Cependant, il est très important de trouver des moyens de collaborer avec eux pour faire face à des situations agressives ou violentes. Comme nous l’avons vu précédemment, tous les actes violents sont des délits. Nous avons le devoir de signaler tout délit ou crime à la police et de nous protéger, ainsi que les autres, contre les comportements criminels.

Les personnes atteintes de troubles mentaux peuvent être confrontées à de nombreuses situations susceptibles de déclencher leurs émotions négatives.  Cela peut augmenter le risque qu’elles soient agressives ou violentes.  Cependant, le fait d’être atteint de troubles mentaux ne signifie pas que la personne n’a aucune responsabilité pour ses actes délinquants. Dans de très rares cas, une personne souffrant de troubles mentaux graves peut être tellement confuse qu’elle ne se rend plus compte qu’elle fait quelque chose de mal. Il peut être impossible et peut-être préjudiciable pour elle de passer par un procès.  Mais même pour ces personnes, il est important que leurs actes criminels soient traités par les autorités judiciaires, qui sont les experts professionnels de la résolution de ces problèmes.

Les juges sont conscients que les longues peines d’emprisonnement ne sont peut-être pas aussi utiles pour traiter les problèmes d’agression et de violence qu’un bon traitement des troubles mentaux d’une personne. Il est toujours préférable de signaler le délit et de laisser aux autorités la responsabilité de décider ce qui est le mieux. En général, elles passeront des contrats pour que la personne participe à un programme de traitement complet. Mais elles peuvent également décider de l’endroit où la personne vivra de manière à réduire le risque de préjudice pour toute personne susceptible d’être la cible d’une future agression. De cette manière les familles et les amis peuvent obtenir la protection de la police de manière planifiée et organisée.

  • TOUS LES ACTES VIOLENTS SONT DES DELITS OU DES CRIMES
  • TOUS LES DELITS OU LES CRIMES RELÈVENT DE LA RESPONSABILITÉ DU SYSTÈME JUDICIAIRE ET DOIVENT LUI ÊTRE SIGNALÉS DÈS QUE POSSIBLE
  • UN TROUBLE MENTAL N’EST PAS UNE EXCUSE POUR UN COMPORTEMENT DELINQUANT OU CRIMINEL

COMMENT NOTRE GROUPE RESSOURCE POURRAIT-IL DÉVELOPPER DES STRATÉGIES DE COLLABORATION AVEC LE SYSTÈME JUDICIAIRE ? 

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Résolution de problèmes : Moyens de faire face à l’agression et à la violence

Remplissons une fiche de travail sur la résolution de problèmes afin d’élaborer un plan pratique pour faire face aux comportements agressifs et violents. Il peut s’agir de reconnaître les signaux d’alerte, le temps mort, de fixer des limites et de travailler avec le système judiciaire.  Nous organiserons la discussion comme d’habitude et notre animateur n’interviendra que s’il ou elle a des idées particulières fondées sur des recherches sérieuses.

FAIRE FACE A LA COLERE ET LA FRUSTRATION_Ballarat_1998__

BIG EVENT!

Elliot LOUAN, Responsable d’Etudes et de Recherches, IERDJ – CPIP, présentera le 03/04/23 le dispositif CHANGES au public de Forensia, qui est le centre de formation de l’institut Philippe Pinel à Montréal (intégré au cycle des « conférences midi »).

SAVE THE DATE! Conférence zoom gratuite, le 03 avril 2024, à 18h00 heure française (12h à 13h à Québec)

CHANGES est la déclinaison du dispositif STICS (Strategic Training Initiative in Community Supervision) de Guy Bourgon, un programme de formation des agents de probation qui comprend:

Un enseignement de Compétences de base correctionnelles utilisables en entretien :

  • Écoute active
  • Rétroaction
  • Renforcement efficace
  • Désapprobation efficace
  • Modélisation

Des techniques d’intervention :

  • Clarification des rôles
  • Les « Couleurs » assignées aux comportements
  • Fixation d’objectifs collaboratifs
  • « Spot le chien »
  • Analyse des Séquences de comportements
  • Identifier les « cassettes » , ces dialogues intérieurs liés aux comportements
  •  Résolution de problèmes

Lien : https://forensia.ca/conferences/2023-12-06/

Elliot LOUAN: Responsable d’Etudes et de Recherches, IERDJ – CPIP ; chargé de formation probation/criminologie : formateur pratiques correctionnelles fondamentales (Core Correctional Practices) et évaluation des risques de récidive ; chargé d’enseignement DU Sciences Criminelles Angers, DU Evaluation et Prevention de la Récidive Lille, DU Criminologie ICP, M2 DHEP ENAP ; Intervenant occasionnel ENM, ENAP, SPIP, EP ; Membre du Comité National Violences Intra-Familiales (CNVIF) Commission Recherche ; candidat au doctorat en criminologie. Formé aux outils d’évaluation des risques suivants : VRAG, SORAG, HCR-20, LS-CMI, ODARA-ERVFO, STATIQUE-99R, STABLE, AIGU, SARA.

La thérapie comportementale dialectique (TCD) ou Dialectical behavior therapy (DBT).

La thérapie comportementale dialectique (TCD), développée par Marsha Linehan (1993), est un traitement très prometteur pour le traitement des traumatismes. Il a été utilisé très efficacement pour aider les personnes qui ont des difficultés à gérer leurs émotions et à nouer des relations étroites, et avec les personnes qui pensent à se faire du mal. La thérapie comportementale dialectique met l’accent sur les émotions – en particulier la façon dont nous apprenons à gérer les sentiments difficiles. Si vous vous êtes déjà trouvé émotions difficiles, et si ces émotions interfèrent avec vos relations, la TCD peut être très utile. Elle repose sur les hypothèses suivantes :

– Si vos réactions émotionnelles ne sont pas prises en compte (par ceux qui ont pris soin de vous) lorsque vous êtes jeune, vous aurez peut-être des difficultés à identifier, étiqueter et gérer vos émotions à l’âge adulte.

– Lorsque vous avez du mal à gérer vos émotions, cela se répercute sur vos relations avec les autres.

– Nous augmentons souvent notre niveau de détresse en pensant à ce qui s’est déjà produit et à ce qui pourrait se produire dans le futur

– La pleine conscience, qui est un ensemble de techniques permettant de revenir au moment présent, peut vous aider à gérer les émotions et les pensées pénibles.

– Il est parfois efficace d’essayer de changer les émotions négatives, et parfois d’accepter ces émotions difficiles. Vous pouvez développer des compétences pour vous aider à décider de l’approche à adopter dans diverses situations.

Le traitement par la thérapie comportementale dialectique a été développé à l’origine pour traiter les troubles de la personnalité limite. Les personnes chez qui l’on diagnostique un trouble de la personnalité limite ont souvent des difficultés relationnelles et ont souvent des antécédents de pensées et d’actions suicidaires.

Au cours des dernières années, la TCD a été utilisée pour aborder une variété de conditions, y compris le PTSD (Becker et Zayfert 2001). Ce mode de thérapie comporte plusieurs aspects : la pleine conscience, l’efficacité interpersonnelle, la régulation des émotions et la tolérance à la détresse.

LA TCD a également été testée avec des patients en contexte médicolégal, avec des résultats prometteurs dans la réduction de la violence et de la colère:

Analyse de l’étude

Cette étude visait à tester l’efficacité d’une TCD adaptée dans un contexte médico-légal masculin. L’objectif était de maximiser le rendement d’un milieu de pratique dans le cadre d’un essai quasi-contrôlé, et d’évaluer ainsi le potentiel de poursuite d’un essai contrôlé randomisé à grande échelle.

« L’épreuve de vérité pour une intervention ciblant la violence est de savoir si elle réduit les comportements violents. La fréquence des comportements violents n’a pas montré de changement significatif. Cependant, la gravité des comportements violents a diminué plus dans le groupe TCD (53% de réduction vs 22% de réduction), suggérant que la TCD a permis de réduire plus efficacement la gravité des actes que le traitement habituel. Ces gains ont été maintenus et la réduction a augmenté au fur et à mesure que le programme se poursuivait, pour une durée d’au moins six mois.

D’un point de vue anecdotique, le programme adapté de TCD a donné plusieurs résultats intéressants, ce qui indique son potentiel dans le traitement de ce groupe de clients. Le taux d’attrition très faible : un seul patient a quitté le programme, ce qui est inhabituel par rapport aux taux d’attrition observés dans d’autres études (Lipsey, 1995). En outre, lorsque le programme a pris fin, cinq patients ayant suivi la TCD ont mis en place un groupe d’entraide continuant à mettre en pratique leurs compétences et à remplir leur journal, ce qui va à l’encontre des attentes d’un faible engagement dans la thérapie (Warren et Dolan, 1996). Le point de vue du personnel confirme également l’utilité du programme. Ils rapportent que les patients ayant suivi la TCD fonctionnaient mieux dans d’autres traitements, et que les relations thérapeutiques se sont améliorées de manière significative, contrairement aux attentes (Gunderson, 1984). »

Voir l’étude (trad fr de l’étude en question): Practice-based outcomes of dialectical behaviour therapy (DBT) targeting anger and violence, with male forensic patients

Programme Thinking for a Change  

Voici le très interessant programme US « Thinking for a Change » utilisé dans le système correctionnel US . Un programme axé sur les approches cognitivo-comportementales,  les approches resolutives de problème et le travail sur les habiltés sociales.

Thinking for a Change  (T4C) est un programme intégré de changement cognitif et comportemental dont les auteurs sont Jack Bush, Ph.D., Barry Glick, Ph.D., et Juliana Taymans, Ph.D., dans le cadre d’un accord de coopération avec le National Institute of Corrections (NIC). Le T4C intègre des recherches sur la restructuration cognitive, le développement des compétences sociales et l’apprentissage et l’utilisation des compétences en matière de résolution de problèmes.

t4c
T4C est composé de 25 séances qui s’appuient les unes sur les autres, et contient des annexes qui peuvent être utilisées pour élaborer un programme  afin de répondre aux besoins cognitivo-comportementaux continus de votre groupe. Toutes les séances ne peuvent pas être suivies en une seule séance, de sorte qu’un cycle de formation typique peut durer 30 séances. Les séances doivent durer entre une et deux heures. Idéalement, le programme est dispensé deux fois par semaine, avec un dosage minimum recommandé d’une fois par semaine et un maximum de trois fois par semaine. Les participants doivent avoir le temps de faire les exercces ou « devoirs » obligatoires entre chaque séance.

Le programme est conçu pour être dispensé aux adultes et aux jeunes impliqués dans la justice, hommes et femmes. Il est destiné à des groupes de huit à douze personnes et ne doit être dispensé que par des animateurs formés. En raison de sa structure intégrée, T4C est un groupe fermé, ce qui signifie que les membres doivent commencer au début d’un cycle et ne peuvent pas rejoindre le groupe en cours de route (la cinquième séance est un point limite logique pour les nouveaux membres du groupe).

Le programme T4C est dispensé par des professionnels de l’administration pénitentiaire dans les prisons, les centres de détention, les services correctionnels communautaires, les services de probation et de libération conditionnelle.

Pour en savoir plus:

En décembre 1997, le National Institute of Corrections (NIC) a implanté un nouveau programme cognitivo-comportemental destiné aux délinquants et a demandé à plusieurs services correctionnels au plan local et fédéral d’expérimenter et d’évaluer le programme, Thinking for a change (T4C). Le vif intérêt manifesté par le milieu correctionnel pour participer au projet a nécessité l’élargissement de l’expérimentation et l’ajout de plusieurs sites expérimentaux à l’étude de terrain. Depuis son introduction, le programme T4C a été implanté dans plus de 40 États dans différents organismes correctionnels. Ces organismes comprennent les systèmes correctionnels d’Etat, les prisons locales, les programmes correctionnels en milieu communautaire et les services de probation et de libératio conditionnelle. Des hommes et des femmes délinquant(e)s, adultes ou mineur(e)s, ont participé à l’étude. Plus de 5000 employés du système correctionnel ont été formés pour animer des groupes auprès des délinquants. Près de 28500 personnes ont participé à la formation Thinking for a Change: Advanced Practicum (formation des formateurs), qui permet aux professionnels de former des animateurs supplémentaires au sein de leurs institutions ou organismes afin de dispenser le programme.
Parallèlement à l’évolution de la recherche sur l’efficacité du programme, les différents milieux correctionnels ont fait part de leur intérêt pour dispenser un programme d’intervention cognitivo-comportementale de qualité, orienté vers le changement s’appuyant sur les données probantes.

L’approche du programme Thinking for a Change

Le programme T4C (Bush, Glick et Taymans, 1997) combine différentes approches visant à stimuler chez la prise de conscience que les délinquants peuvent avoir d’eux-mêmes, mais également des autres. Il intègre les champs de la restructuration cognitive, des habiletés sociales, et de la résolution de problèmes. Le programme débute par l’enseignement aux délinquants de techniques d’introspection afin qu’ils puissent évaluer leurs pensées, leurs sentiments, leurs croyances et leurs attitudes. Ce processus est renforcé tout au long du programme.
L’apprentissage d’habiletés sociales est encouragé comme alternative aux comportements antisociaux. Le programme se termine en intégrant les compétences apprises comme autant d’étapes favorisant la résolution de problèmes. La résolution de problèmes devient la stratégie centrale qui permet aux délinquants de faire face aux situations difficiles sans se livrer à des comportements interdits.

Les personnes participant au programme apprennent à reconnaître les situations qui pourraient conduire à un comportement interdit et à identifier les processus cognitifs qui pourraient l’encourager. Ils apprennent à composer et à utiliser un « rapport de pensée » comme un outil permettant de déterminer leur prise de conscience des pensées susceptibles de leur attirer des ennuis.
Dans la section du programme portant sur les compétences sociales, les participants tentent d’utiliser leurs habiletés sociales nouvellement apprises en effectuant des jeux de rôles.
Après chaque jeu de rôle, le groupe discute et évalue la performance du participant concernant le
respect des différentes étapes relatives à l’habileté sociale préalablement apprise.
Les délinquants appliquent également les différentes étapes de résolution de problèmes aux situations de leur quotidien. Les devoirs écrits, une liste énumérant les habiletés sociales et la rétroaction d’une personne qui connaît bien le participant sont des moyens utilisés par le groupe pour créer une liste d’habiletés sociales à acquérir, qui sert alors de base pour les sessions suivantes. Grâce à une variété d’approches, y compris la restructuration cognitive, le développement de compétences sociales, et la résolution de problèmes, le programme T4C vise à fournir aux délinquants les compétences ainsi que la motivation interne nécessaires pour éviter de nouveaux comportements transgressifs.

Le large spectre de sujets abordés dans le programme T4C permet de sensibiliser de nombreux
délinquants, que ce soit des adultes, des mineurs, qu’ils soient en probation, détenus ou encore
suivis dans le cadre d’une libération conditionnelle. La première étape du programme T4C est une courte séance de 15 minutes rappelant l’intérêt de participer au programme et la nécessité de le faire avec une attitude positive. De petits groupes de 8 à 12 personnes sont conseillés afin de promouvoir une rétroaction interactive et productive. Le programme peut être utilisé
simultanément ou consécutivement à d’autres programmes d’intervention.

Le programme est divisé en 22 rencontres, chacune d’une durée d’une à deux heures. Un
maximum d’une rencontre par jour doit être offert ; la fréquence optimale est de deux rencontres par semaine. Il est recommandé qu’au moins 10 rencontres supplémentaires aient lieu en utilisant
les fiches techniques d’habiletés sociales élaborées par les participants (tel qu’indiqué ci-dessus).
Les leçons sont séquentielles, et le déroulement et l’intégrité du programme sont importants. Toutefois, dans les situations ou les changements de participants ou les transferts entre établissements sont fréquents, certaines sessions peuvent être utilisées pour réorganiser ou
combiner différents groupes, ce qui permet de libérer un animateur pour débuter un nouveau groupe de participants.

Survol du programme Thinking for a Change

  • Vingt-deux rencontres avec la possibilité d’étendre le programme.
  • Dix rencontres supplémentaires sont recommandées aux participants afin d’effectuer un retour sur leurs évaluations personnelles complétées lors de la 22 e rencontre.
  • Une à deux heures de suivi par semaine.
  • Il n’est pas nécessaire que les animateurs détiennent un diplôme d’éducationspécifique, cependant, ils doivent détenir certaines aptitudes :
    • Être attentionné.
    • Aimer enseigner.
    • Comprendre les processus de groupe et les interactions interpersonnelles.
    • Être capable de diriger un groupe de personnes condamnées.
    • Suivre une formation sur le programme T4C d’une durée de 3 à 5 jours
    avec deux maîtres formateurs.
  • Déroulement des rencontres : Comprendre, apprendre et mettre en application.
    • Révision des devoirs.
    • Plan de la rencontre et brève présentation des notions qui seront abordées.
    • Définition des mots et des concepts.
    • Activités :
    -Jeux de rôles
    -Modélisation
    -Rétroaction
    -Dépliants
    -Cartes mémoire

La formation des professionnels
La formation pour les animateurs du programme T4C est disponible sur http://info.nicic.gov/t4c40/

Dans la formation autour de T4C, on retrouve:

• Un programme de 2 jours intitulé « What Are They Thinking? » (développé par le Dallas
County Community Supervision and Corrections Department, Dallas, Texas, 2004). Ce programme porte sur les processus du Thinking Reports and Problem Solving présentés dans le programme T4C. Les fondements théoriques et les éléments justifiant l’utilisation des ICC sont également abordés, ainsi que les moyens d’utiliser le programme T4C pour la surveillance et l’observation des délinquants. Une démonstration des techniques employées est également proposée.

A Manual for Delivery of Cognitive Self Change (écrit par Jack Bush du Vermont Department of Corrections, 2002) . Le manuel est un guide exhaustif pour l’utilisation du programme T4C et il comprend un aperçu des informations disponibles sur : le volet Cognitive Self Change, le volet Thinking Report, le volet Cognitive Check-ins; l’exécution du programme, la gestion de dossiers, les normes du programme, les procédures administratives, l’admission, les sorties, les procédures de transfert, les processus de groupe, la supervision et les formulaires utiles pour le programme.

• Thinking for a Change: Facilitator Training: Lesson Plans (développé par les auteurs du
programme T4C, Jack Bush, Barry Glick, et Juliana Taymans, 2001) est un programme de formation d’une durée de 32 heures destiné à enseigner les fondements théoriques de l’ICC et en particulier les notions sur lesquelles s’appuie le programme T4C, y compris le changement personnel basé sur les cognitions, les habiletés sociales, la résolution de problèmes et l’implantation du programme.

A noter que le programme Thinking for a Change (T4C) utilise dans un des exercices de gestion de la colère un Journal cognitif (« thinking Report ») qui se réalise en plusieurs étapes:

Les 3 étapes clefs du changement cognitif sont:

  1.  Prêtez attention à vos pensées ;
  2.  Identifiez les pensées à risque ;
  3. Mobiliser de nouvelles pensées

Étape 1 : Prêtez attention à vos pensées/émotions/sensations

Le journal cognitif est une étape utile pour s’exercer à prêter attention à ses pensées et identifiez le cas échéant ses pensées à risque.
Procédez de la façon suivante :

  • Partie 1 – Décrivez ce qui s’est passé (collez avec les faits)
  • Partie 2 – Listez toutes les pensées dont vous pouvez vous souvenir (les mots exacts qui vous venaient à l’esprit à ce moment)
  • Partie 3 – Listez tous les sentiments, toutes les émotions et ressentis corporels que vous vous souvenez avoir eu
  • Partie 4 – Listez les croyances mobilisées dans cette situation (les croyances sont des règles, principes et opinions que vous utilisez dans beaucoup de situations différentes. (Ex : « dans la vie il ne faut pas… »))

1. SITUATION

  • Décrivez objectivement les faits tels qu’ils se sont passé
  • Qui a été impliqué? Qu’ont ils dit et fait?

2. PENSÉES

  • Listez chaque pensée dont vous vous souvenez
  • Utilisez les mots exacts qui sont venus à votre esprit à ce moment.
  • Ne jugez pas vos pensées

3. ÉMOTIONS

  • Listez tous les sentiments/ressentis que vous vous rappellez avoir eu.
  • Utilisez les mots qui vous semblent juste.
  • Les ressentis peuvent être des émotions (colère, peur…) ou des sensations corporelles (chaleur, crispations….), ou les deux.

4. CROYANCES

Listez vos opinions et croyances: Opinions et croyances sont des règles, principes, valeurs ou façons de penser que vous utilisez dans beaucoup de situations différentes.

Étape 2 : Reconnaître ses pensées/croyances à risque :

  1. Est-ce que mes pensées, sentiments, opinions et croyances m’ont conduit à faire ce que j’ai fait?
  2. Quelles pensées, sentiments, opinions et croyances ont été les plus importantes pour me conduire à faire ce que j’ai fait?
  3. Comment ces pensées , sentiments, opinions, croyances m’ont conduit à faire ce que j’ai fait?

Étape 3 : utiliser des pensées alternatives :

  1. Quelles nouvelles façons de penser puis-je utiliser, pour me conduire à des conséquences
    différentes?
  2. Est-ce que je vais me sentir bien si je pense de cette façon?

journal cognitif(T4C)

FEDERAL PROBATION JOURNAL, TAFRATE, MITCHELL, MACKEY, APPELTON, WALTERS, LEE, FAYE (dec 2021) Surfer sur les trois vagues de la TCC dans le cadre des suivis de probation en milieu ouvert

 

 

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

Extrait:

La THÉRAPIE COGNITIVO-COMPORTEMENTALE et ses techniques (TCC) sont considérées comme fondées sur des preuves dans le domaine de la justice pénale (ainsi qu’en psychologie, en travail social et dans la plupart des professions d’aide). En 1990, Andrews et ses collègues ont constaté que les programmes correctionnels qui utilisaient la TCC réduisaient davantage la récidive que ceux qui utilisaient d’autres approches thérapeutiques. Cette constatation a été reprise dans de nombreuses méta-analyses qui résument la littérature « what works » (voir Cullen & Jonston, 2012 ; Landenberger & Lipsey, 2005 ; Sherman et al., 1997). La reconnaissance de l’efficacité de la TCC en milieu correctionnel a conduit à l’intégration d’approches fondées sur la TCC dans la surveillance communautaire. L’adaptation de la TCC au travail des agents correctionnels communautaires (agents de probation en milieu ouvert) a contribué à un certain nombre d’initiatives spéciales qui soulignent l’importance des pratiques correctionnelles centrales (CCP) (voir EPICS, Smith et al., 2012 ; PCS, Taxman, 2008 ; STARR, Lowenkamp et al., 2014 ; STICS, Bonta et al., 2021 ; SUSTAIN, Toronjo, 2020). Actuellement, la TCC est reconnue par le National Institute of Corrections comme faisant partie de ses huit principes de réduction de la récidive (https://nicic.gov/implementing-evidence-basedpractice-community-corrections-principleseffective-intervention  ).

Malgré son efficacité auprès des populations médico-légales (c’est-à-dire impliquées dans le milieu pénal), la mise en œuvre de la TCC dans les services pénitentiaires en milieu ouvert est complexe. Les agents de probation (CPIP) qui utilisent ces techniques doivent connaître (1) la pensée criminogène et les autres facteurs de criminalité future, (2) les théories comportementales, cognitives et d’apprentissage social, et (3) les techniques de communication efficaces. La mise en œuvre des techniques de TCC exige des CPIP qu’ils assument le rôle de gestionnaire du comportement et/ou d’agent de changement, les entretiens nécessitent des jeux de rôle et la mise en pratique des compétences, et la planification des cas implique une stratégie de réduction de la récidive centrée sur les changements dans la pensée et le comportement du client. Cela peut être très différent des approches traditionnelles qui se concentrent sur le « contrôle » et la surveillance des exigences imposées par le tribunal. Une fois les agents formés, les agences se débattent avec des stratégies pour s’assurer que les compétences nouvellement acquises en matière de TCC sont intégrées dans la pratique de routine et deviennent la nouvelle norme pour la planification des cas et les entretiens réalisés dans le service. Une autre difficulté réside dans le fait qu’il peut être difficile de définir le concept nébuleux de TCC, en particulier en ce qui concerne l’assortiment d’activités que les agents de probation peuvent incorporer dans leurs rendez-vous avec les personnes. Dans cet article, nous passons en revue les trois vagues historiques distinctes de la TCC, nous décrivons les activités de chaque vague que les agents de probation peuvent utiliser pour aider les clients à changer les schémas de pensée et de comportement susceptibles de conduire à la délinquance, et nous donnons quelques conseils pour intégrer les activités de la TCC dans entretiens en milieu ouvert.

(…)

Conclusion

La TCC est un grand parapluie qui contient différentes façons d’envisager le changement. Nous avons passé en revue trois vagues historiques qui clarifient les principes sous-jacents des approches de la TCC et fournissent des exemples de la manière dont elles peuvent se présenter dans un contexte de probation. Chaque vague comprend plusieurs interventions de TCC ; il n’est pas nécessaire de s’en tenir à une seule approche de TCC. Elles peuvent être utilisées en parallèle ou combinées à d’autres approches thérapeutiques (par exemple, l’entretien motivationnel). Une fois que les CPIP se sont familiarisées avec les différentes techniques de TCC, elles peuvent être dispensées de manière flexible; la TCC n’a pas besoin d’être trop manualisée. Les interventions des différentes vagues peuvent être combinées ; cependant, nous recommandons d’introduire progressivement les différentes techniques au cours de plusieurs rendez-vous (en faire trop au cours d’une seule rencontre peut diluer les effets escomptés de n’importe quelle intervention).

La migration des techniques de TCC du domaine de la santé mentale vers les entretiens en probation est un phénomène relativement nouveau. Les adaptations actuelles de la TCC aux services correctionnels en milieu ouvert reposent sur les fondements des trois vagues théoriques discutées dans cet article. Bien que la probation axée sur la TCC en soit encore à ses débuts, les techniques continueront d’être adaptées et affinées pour réduire le comportement délinquant et améliorer les résultats de la probation. Lorsque les agents comprendront les avantages des différentes approches de la TCC, ils seront mieux à même de choisir les techniques spécifiques qui seront les plus bénéfiques pour leurs clients.

Surfer sur les trois vagues de la TCC dans le cadre des suivis de probation en milieu ouvert

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/85_3_3_0.pdf