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FRANCE CULTURE, émission les chemins de la philosophie  (09/05/2019) Algorithmes : Serons-nous bientôt jugés par des ordinateurs ?

Quels effets les algorithmes ont-ils sur la justice ? Comment le numérique a-t-il révolutionné notre langage et notre écriture, les liens qui structurent notre société ? Et qu’est-ce que cette nouvelle forme d’intelligence engendre de nouveau d’un point de vue juridique et philosophique ?

L’invité du jour :

Jean Lassègue, philosophe et épistémologue, chargé de recherche CNRS et chercheur associé à l’IHEJ, l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice

Texte lu par Hélène Lausseur :

  • Extrait de l’ouvrage de Paul Ricoeur, Le Juste IL’acte de juger, éditions Esprit, 1995

Sons diffusés :

  • Extrait du film Imitation Game, de Morten Tyldum, 2014
  • Extrait du film Minority Report, de Steven Spielberg, 2002
  • Extrait d’un journal de France Culture en mai 2015 (des policiers de Paris testent des logiciels prédictifs)
  • Extrait de la fiction France Culture Le Maladie imaginaire, de Verell Ferguson, oeuvre radiophonique de 1973
  • Chanson de fin : Alexandre London, Jury, Judge, Executioner

 

« La justice aux mains des machines ? » – Antoine Garapon à la MSH-ULB

Dans le cadre de son cycle « Aux frontières de l’humain », la Maison des Sciences Humaines de l’ULB recevait Antoine Garapon pour une intervention intitulée : « La justice aux mains des machines ? Algorithmes, intelligences artificielles et justice prédictive ».

Antoine Garapon est Secrétaire général de l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice (France) et professeur invité à la Maison des Sciences Humaines de l’ULB. Enregistré le lundi 19 mars 2018.

L’expérience Stanford : anatomie d’un mensonge

En 1971 – aux Etats-Unis – un professeur de psychologie réalise une expérience de recherche spectaculaire. Son but : étudier les effets de l’enfermement en milieu carcéral en recréant les conditions d’une véritable prison au sein même de la prestigieuse université Stanford. Invité Thibaut le Texier.

Au terme de 6 jours d’expérimentation, les étudiants gardiens se sont transformés en bourreaux. Et la conclusion qu’en tire le chercheur est terrifiante, je cite : « Un individu ordinaire – placé dans un certain contexte propice aux violences – peut devenir à son tour le pire des tortionnaires ! »

Pourtant entachée de graves problèmes éthiques, l’expérience Stanford – c’est son nom – s’impose vite comme une référence dans le domaine de la psychologie sociale… Avec elle, son expérimentateur le Professeur Philip Zimbardo, devient une figure respectée dans les milieux universitaires. On l’invite sur les plateaux télévisés et on s’arrache ses livres dans le monde entier !

Problème : comme le démontre le chercheur en sciences sociales Thibault le Texier, l’expérience Stanford était en réalité plus proche du cinéma que de la science… En effet : ses conclusions avaient été écrites à l’avance comme l’aurait été le script d’un scénario hollywoodien… Et tout au long de l’étude de graves irrégularités remettent en cause sa rigueur scientifique…

Invité Thibaut le Texier

Au terme de plusieurs années de recherche, Thibaut le Texier est l’auteur d’une enquête de référence sur cette affaire. Intitulé Histoire d’un mensonge : enquête sur l’expérience de Stanford, son livre est paru aux éditions La Découverte en avril dernier. Thibault le Texier est chercheur en sciences sociales, associé au groupe de recherche en économie et gestion à l’université de Nice Sophia Antipolis.

Autre ressource :

voir aussi sur ce sujet l’article paru dans les inrocks : https://www.lesinrocks.com

ou encore l’article de Virginie Althaus : « Thibault Le Texier, Histoire d’un mensonge. Enquête sur l’expérience de Stanford »: https://journals.openedition.org/lectures/25127

 

Repérage violences conjugales

novembre 21st, 2018 | Publié par EL dans VIOLENCE CONJUGALE - (1 Commentaire)

En 2016, 138 personnes – majoritairement des femmes – sont décédées, victimes de la violence de leurs partenaires ou ex-partenaires. Ces violences conjugales sont difficiles à repérer : elles se produisent dans la sphère privée et s’accompagnent souvent d’un phénomène d’emprise psychologique qui place la victime dans un état de grande vulnérabilité. La HAS publie des recommandations à destination des professionnels exerçant dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) pour les aider à repérer et à accompagner ces victimes.

 

https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2018-09/violences_chrs_recommandations.pdf

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2872955/fr/reperage-et-accompagnement-en-centre-d-hebergement-et-de-reinsertion-sociale-chrs-des-victimes-et-des-auteurs-de-violences-au-sein-du-couple

Le rapport est issu d’un groupe de travail pluri-expert mobilisé par l’Observatoire Régional des Violences faites aux Femmes (ORVF) du Centre Hubertine Auclert. Celui-ci met en lumière les conséquences sociales et psychologiques des violences conjugales sur les enfants, qui doivent être considérés comme co-victimes, et le manque actuel des dispositifs de protection, d’accompagnement et de soins disponibles.

Les objectifs : le rapport propose des préconisations concrètes de réformes juridiques et institutionnelles pour permettre d’améliorer la protection et l’accompagnement de ces enfants et du parent victime.

Ce rapport s’adresse en priorité aux décideur-se-s politiques, ainsi qu’à tous les professionnel-le-s en contact potentiel avec les enfants victimes de violences conjugales (protection de l’enfance, éducation nationale etc.).

https://www.centre-hubertine-auclert.fr/outil/rapport-mieux-proteger-et-accompagner-les-enfants-co-victimes-des-violences-conjugales-2017

Une étude rappelle que les violences conjugales s’accompagnent quasi systématiquement de « cyberviolences »

Recevoir une avalanche de messages menaçants sur WhatsApp. Être pistée par un logiciel espion installé sur son téléphone. Devoir fournir le mot de passe de sa boîte e-mail… Voilà quelques-unes des épreuves que doivent régulièrement traverser les victimes de violences conjugales et qu’a identifiées le Centre Hubertine-Auclert, (centre francilien pour l’égalité femmes-hommes), dans un rapport publié mardi 20 novembre.Le texte se nourrit de deux salves de questionnaires soumis à des femmes victimes de violences. Le premier, adressé à des femmes se rendant pour la première fois dans des associations spécialisées pour chercher de l’aide, a reçu 212 réponses. Le second, plus approfondi, a été soumis à 90 femmes suivies sur le long terme par des associations.S’il ne prétend pas déboucher sur une représentativité statistique, ce rapport n’en est pas moins le premier travail de recherche consacré en France au pendant numérique des violences conjugales, une composante à part entière de ce phénomène longtemps passée sous le radar des chercheurs et des autorités.

Cinq formes de violences conjugales numériques…

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/11/20/comment-les-outils-numeriques-aggravent-les-violences-conjugales_5385826_4408996.html

Le crime (1/5)

Le crime politique

Sous l’Ancien Régime, tout crime est un outrage au souverain. Après la Révolution apparaît la figure du délinquant faisant alors ressortir les caractères propres du crime politique qui vise le corps du roi puis son corps symbolique jusqu’à prendre la forme d’attentats qui ciblent le corps social.

Qu’est-ce qu’un crime ?

Nous le savons tous sans véritablement le savoir. On se le représente le plus souvent comme un attentat à la vie d’autrui.

Il ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune. Emile Durkheim

Ainsi, supprimer la vie d’autrui peut être légal – sur un champ de bataille ou en pratiquant l’euthanasie. Le crime ne se réduit pas à un acte immoral – donner la mort – parce qu’il est lié à un contexte social et politique qui lui confère sa nature. Il existe une différence centrale entre le crime privé et le « crime légal » (Camus), entre le crime « encadré » et le crime solitaire, entre le crime individuel et égoïste et le crime collectif et altruiste, c’est-à-dire pour une cause. Entre ces catégories se joue un jeu subtil, chacune tentant de se différencier de l’autre, voire d’en dissimuler sa part maudite.

Derrière l’évidence morale de la réprobation unanime d’un acte, ne tarde pas à se profiler l’inquiétante fragilité de la notion de crime.

Extrait musical choisi par l’invité : « attentat verbal » par Grand corps malade.

BIBLIOGRAPHIE

Le crime (2/5)

Le crime contre l’humanité

Le crime de masse résulte d’une inversion monstrueuse de la légalité : la souveraineté non seulement ne protège plus mais devient meurtrière, massacrant une partie de son peuple, le tiers de justice se fait partisan voire bourreau lui-même. Comment s’en relever ?