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Suivez l’audition de la Professeure Céline Greco, cheffe du service de médecine de la douleur et palliative de l’hôpital Necker-enfants malades, présidente de l’association IM’PACTES, par la commission d’enquête sur les manquements des politiques de protection de l’enfance.

En savoir plus : https://www.assemblee-nationale.fr

La professeure Céline Greco évoque notament dans son audition la « réduction de 20a d’espérance de vie » des enfants maltraités, en faisant réference à cet immense et revolotionnaire champ de recherche sur les ACE: Adeverse Childhood Experiences (ou Events): Ces recherches en épidiémologie et en neurosciences ont fondamentalement modifiées notre compréhension de l’impact des traumatismes sur les individus sur les plans psychologique, physiologique, émotionnel et social.

La phase initiale de l’étude ACE a été conduite par les hôpitaux Kaiser, entre 1995 et 1997 (17 000 patients).

L’étude a été menée par le Professeur Vincent Felitti, chef du service de médecine préventive de l’établissement du Kaiser Permanente à San Diego en Californie, et le Docteur Robert Anda, épidémiologiste au Centre de Contrôle et Prévention de Maladie (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) à Atlanta.

Les premières données ont été analysées et publiés en 1998, suivies de 81 publications jusqu’en 2012. L’étude kaiser a établi que:

  • La maltraitance et le dysfonctionnement familial dans l’enfance contribuent aux problèmes de santé des décennies plus tard.
  • Celles-ci incluent les maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, le cancer, les accidents cérébrovasculaires et le diabète, qui sont les causes les plus courantes de décès et d’invalidité aux États-Unis.
  • Les expériences négatives de l’enfance sont courantes.
  • 28% des participants à l’étude ont signalé des abus physiques et 21%, des abus sexuels.
  • Beaucoup ont également déclaré avoir vécu un divorce ou la séparation de leurs parents, ou avoir un parent souffrant de troubles mentaux ou de toxicomanie.
  • Les expériences négatives de l’enfance se produisent souvent simultanément.
  • 40% de l’échantillon initial ont déclaré avoir vécu au moins deux traumatismes et 12,5%, au moins quatre.
  • Étant donné que les ACE sont dépendants les uns des autres, de nombreuses études ultérieures ont examiné leurs effets cumulatifs plutôt que les effets individuels de chacun des traumatismes.
  • Les expériences négatives vécues durant l’enfance ont une relation dose-effet avec de nombreux problèmes de santé.
  • Après avoir suivi les participants au fil du temps, les chercheurs ont découvert que le score ACE cumulatif d’une personne présentait une relation forte et progressive avec de nombreux problèmes de santé, sociaux et comportementaux tout au long de la vie, y compris des troubles liés à l’utilisation de substances.

CDC-Kaiser Permanente adverse childhood experiences (ACE) study (1998).

L’étude a été initialement publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine (Felitti VJ, Anda RF, Nordenberg D, Williamson DF, Spitz AM, Edwards V, Koss MP, Marks JS.Relationship of childhood abuse and household dysfunction to many of the leading causes of death in adults: The Adverse Childhood Experiences (ACE) StudyExternal Web Site IconAmerican Journal of Preventive Medicine 1998;14:245–258. (en anglais) )

Elaborée à partir des résultats des ACE studies, la théorie polyvagale (Stephen Porges S. (2011). The Polyvagal Theory : Neurophysiological Foundations of Émotions, Attachment, Communication, Self regulation, New York, Norton.) propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement. Les informations sont identifiées comme des signaux de danger ou de sécurité, ce qui ouvre des perspectives cliniques pour la prise en charge du psychotraumatisme.

Issue des neurosciences, la théorie polyvagale apporte un nouveau regard sur la compréhension des réactions physiologiques et psychologiques des individus face à l’environnement, et tout particulièrement sur les réactions des sujets souffrant de stress post­-traumatique. En déclinant le système nerveux autonome non plus en deux sous-systèmes antinomiques (sympathique et parasympathique), mais comme un système plus complexe offrant trois voies de réponses possibles, la théorie polyvagale propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement : les informations sont traitées et identifiées comme des signaux de sécurité ou de danger. Nous pouvons alors appréhender les symptômes post-traumatiques comme des manifestations de défense ou de survie que l’organisme déclenche selon sa lecture de la situation et son évaluation de la menace.

 

Calculer son score ACE avec le Questionnaire ACE: 

Score ACE: 

Score ACE égal à 1

  • 1,2 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,5 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 2 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 1,6 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 1,7 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,04 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
    2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 3,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1,25 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,06 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 1,6 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,04 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE égal à 2

  • 1,7 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,7 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 10 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
    1, 4 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 2,2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 4 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,4 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 2,2 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,1 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE égal à 3

  • 2,3 fois plus de risques d’être fumeur
  • 1,9 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 22 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,2 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2,3 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 2,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 4,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 2,3 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,3 fois plus de risques d’être obèse

Score ACE supérieur ou égal à 4

  • 2,6 fois plus de risques d’être fumeur
  • 2,1 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
  • 40 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
  • 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
  • 2,9 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
  • 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
  • 4,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
  • 9 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
  • 1,7 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
  • 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
  • 3,1 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
  • 1,5 fois plus de risques d’être obèse

QUestionnaire ACE:

questionnaire-sur-les-experiences-traumatiques-de-lenfance

Pourquoi s’interesser aux ACE est crucial?

Cette vidéo (VOSTFR) (« Exposure to Violence and a Child’s Developing Brain ») produite pour le bureau du procureur général de Californie en 2008, fait découvrir les effets de la violence domestique sur les jeunes enfants: L’exposition répétée à la violence a un impact sur le développement du cerveau… Conçue pour les parents, cette vidéo facile à comprendre illustre les dangers d’une exposition chronique à la violence sur le développement du cerveau de l’enfant. En combinant des histoires vraies inspirantes et des experts reconnus au niveau national, les parents reçoivent les informations les plus récentes sur les risques de développement d’un enfant exposé régulièrement à la violence domestique, y compris la violence verbale, et à d’autres situations violentes.

Victime de violences physiques et psychologiques de la part de son père durant son enfance, Céline Gréco est aujourd’hui professeure de médecine spécialisée dans la douleur infantile. Elle a fondé l’association Im’pactes pour promouvoir la santé, la scolarité des enfants victimes de violences.

Sous son apparence frêle, presque enfantine, Céline Gréco abrite une grande force, une ténacité qui lui a permis de déjouer les statistiques et devenir médecin. Pendant son enfance, elle a été victime de violences psychologiques et physiques de la part de son père, avant d’être confiée à 14 ans à l’Aide sociale à l’enfance.

Contrainte de jouer quarante-cinq heures de piano par semaine, l’instrument était devenu, pour son agresseur, prétexte à violences. Il y avait « beaucoup de coups, de la privation de nourriture, des enfermements dans la cave », raconte-t-elle. Sa libération, elle la doit à son infirmière scolaire qui a fait un signalement.

À partir de ce moment-là, Céline Gréco est placée en foyer. « C’est très dur et en même temps, je ne peux pas nier que le placement m’a sauvé la vie », se remémore-t-elle. « Si je n’avais pas été placée, je serais morte », ajoute-t-elle d’un ton détaché. Là-bas, elle continue sa scolarité malgré la distance entre son foyer et son lycée et elle devient bientôt « la seule à continuer d’aller à l’école ».

Arrivée à l’âge adulte, elle se lance dans des études de médecine, une véritable « vocation », décrit-elle : « Ma mère me dit que depuis que je sais parler, je dis que je veux devenir médecin ». L’étudiante se spécialise « un peu par hasard », dans la douleur infantile et dirige aujourd’hui le service de médecine de la douleur et palliative à l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris.

Elle est l’auteure du livre « la demesure », écrit sous pseudonyme, qui raconte son parcours de maltraitance.

FAIRE FACE À LA COLERE ET À LA FRUSTRATION

Veuillez trouver ici une traduction du trés bon manuel autralien « coping with anger and frustration » (1998, Ballarat Health & Psychiatric Services), à utiliser en groupe ou en individuel, bourré d’exercices et d’idées pour accompagner des personnes qui ont des problémes d’impulsicité, de mauviase gestion de la colère et de la frustration,  dans lequel vous trouverez les chapitres suivants:

I : QUELS SONT LES FACTEURS QUI NOUS RENDENT PLUS SUSCEPETIBLE DE PERDRE LE CONTRÔLE DE NOS EMOTIONS

II : CE QUE NOUS POUVONS FAIRE POUR GARDER NOS ÉMOTIONS FORTES SOUS CONTRÔLE

III : TROUVER DES ALTERNATIVES À L’AGRESSION OU À LA VIOLENCE LORSQUE QUELQUE CHOSE DÉCLENCHE NOS EMOTIONS DÉSAGRÉABLES

IV : STRATÉGIES POUR LES AMIS ET LES FAMILLES POUR FAIRE FACE À LA COLÈRE ET À LA FRUSTRATION

V : METTRE LES CHOSES AU POINT

Extrait de la séance IV : STRATÉGIES POUR LES AMIS ET LES FAMILLES POUR FAIRE FACE À LA COLÈRE ET À LA FRUSTRATION

« Dans cette séance, nous nous concentrerons sur la résolution de problèmes pour aider les personnes qui s’occupent de personnes qui ont des crises d’agressivité ou de violence. La recherche nous apprend que les personnes qui font partie de nos groupes de ressources sont les cibles les plus courantes de ces comportements, qui mettent souvent leur vie en danger.

Fixer des limites

Notre société considère que tous les actes d’agression physique sont inacceptables.  La violence envers les personnes (bousculades, gifles, coups de poing, utilisation d’armes), ou les dommages aux biens (briser délibérément des objets), ou le fait d’obliger des personnes à s’engager dans un acte sexuel qu’elle ne veut pas faire à ce moment-là (attouchements, étreintes, baisers, caresses ou rapports sexuels) sont autant de délits pour lesquels nous pouvons aller en prison. Cependant, beaucoup d’entre nous trouvent des excuses à ce comportement, en particulier lorsqu’il s’agit d’un ami ou d’un membre de la famille qui nous fait subir ce genre de choses.

Il est important d’expliquer clairement à tous les membres de notre groupe de ressource ce que nous considérons comme un comportement inacceptable et ce que nous devons faire et ce que nous ferons chaque fois qu’un acte inacceptable se produira.

ÉNUMÉRER TOUTES LES CHOSES QUE NOUS CONSIDÉRONS COMME UN COMPORTEMENT INACCEPTABLE POUR TOUT MEMBRE DE NOTRE GROUPE DE RESSOURCES

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Plus tard dans cette séance, nous planifierons les actions exactes que nous prendrons lorsqu’une personne fera l’une de ces choses.

Reconnaître les signes avant-coureurs d’actes agressifs ou violents

La plupart des gens n’ont pas d’accès d’agressivité sans avertissement.  Si nous pouvons reconnaître à temps les signaux d’alerte, nous pouvons aider la personne à se calmer et à résoudre son problème de manière plus constructive. Voici quelques-uns des signaux d’alerte que les gens remarquent :

LES SIGNES D’AGRESSION OU DE VIOLENCE

·         Être en état d’ébriété ou sous l’influence de drogues

·         Le port d’une arme – bâton, couteau, pistolet, objet lourd

·         Être agité et inquiet

·         Manque de concentration

·         Avoir l’air tendu et malheureux

·         Parler fort et jurer

·         Serrer les poings ou faire des gestes agressifs

·         Nous fixer du regard

·         Ne pas vouloir parler à qui que ce soit

QUELS SONT LES SIGNAUX D’ALARME PARTICULIERS QUE NOUS AVONS REMARQUÉS ?

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Lors de la dernière séance, nous avons mis en pratique des stratégies pour faire face aux déclencheurs de pulsions agressives. L’une des méthodes que j’ai suggérées consistait à encourager la personne à quitter la situation et à se calmer avant d’essayer de trouver des moyens de résoudre le problème à l’origine des émotions désagréables. Cependant, nous pouvons avoir d’autres idées sur ce qu’il convient de faire lorsque nous remarquons des signaux d’alerte.

QUE POUVONS-NOUS FAIRE LORSQUE NOUS REMARQUONS LES SIGNAUX D’ALARME D’UNE PERSONNE ?

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Temps d’arrêt

Une variante de la stratégie consistant à quitter la situation stressante et à se calmer avant de décider de la marche à suivre est appelée « temps d’arrêt (« Time Out »). Dans ce cas, la personne qui ressent les Signes d’alerte ou un ami peut suggérer de prendre un Temps d’arrêt. La personne peut alors se rendre seule dans un lieu tranquille et pratiquer les stratégies d’apaisement qu’elle juge les plus utiles jusqu’à ce qu’elle se sente capable d’entamer une discussion sur la résolution du problème. Cela prend généralement 5 à 10 minutes. Parfois, après s’être calmé, on peut décider qu’il est préférable de retarder la discussion sur la résolution du problème et le plan d’action plutôt que d’essayer de résoudre le problème immédiatement.

Toutes les personnes concernées doivent se mettre d’accord sur la manière dont le temps d’arrêt sera suggéré à la personne qui montre des signaux d’alerte clairs. Bien sûr, c’est encore mieux si la personne peut reconnaître elle-même les signaux d’avertissement et en prendre l’initiative sans que nous ayons à le suggérer. Il peut être préférable de provoquer un Temps mort en faisant un signe de la main clairement convenu, plutôt qu’en parlant. Cela peut réduire l’embarras en public.

 

Faire face à une personne qui agit de manière agressive

S’il est clair qu’une personne agit de manière agressive, nous devons essayer de minimiser les dommages causés à nous-mêmes ou aux biens. A ce stade, nous pouvons encore essayer d’aider la personne à reprendre le contrôle, mais il est préférable de trouver des moyens de s’échapper avec succès de la situation et de demander l’aide de professionnels compétents pour faire face à ce type de comportement. Parfois, il se peut que nous ne puissions pas nous échapper immédiatement et en toute sécurité de la situation, alors nous devons utiliser des stratégies qui empêcheront la crise de s’aggraver. Voici quelques suggestions :

 

STRATÉGIES POUR FAIRE FACE À L’AGRESSION

– rester à bonne distance de la personne

– essayez de paraître calme et amical

– surveiller la personne, ne pas lui tourner le dos

– essayer de trouver un moyen de s’échapper en toute sécurité et partir

– ne pas défier ou menacer la personne

– demander à la personne de déposer ses armes

– laissez la personne parler de ses sentiments

– demander de l’aide à d’autres personnes

 

Travailler avec le système judiciaire

La plupart d’entre nous sont anxieux à l’idée de s’impliquer, ou d’impliquer nos amis et notre famille, dans le système judiciaire, la police et les avocats.  Cependant, il est très important de trouver des moyens de collaborer avec eux pour faire face à des situations agressives ou violentes. Comme nous l’avons vu précédemment, tous les actes violents sont des délits. Nous avons le devoir de signaler tout délit ou crime à la police et de nous protéger, ainsi que les autres, contre les comportements criminels.

Les personnes atteintes de troubles mentaux peuvent être confrontées à de nombreuses situations susceptibles de déclencher leurs émotions négatives.  Cela peut augmenter le risque qu’elles soient agressives ou violentes.  Cependant, le fait d’être atteint de troubles mentaux ne signifie pas que la personne n’a aucune responsabilité pour ses actes délinquants. Dans de très rares cas, une personne souffrant de troubles mentaux graves peut être tellement confuse qu’elle ne se rend plus compte qu’elle fait quelque chose de mal. Il peut être impossible et peut-être préjudiciable pour elle de passer par un procès.  Mais même pour ces personnes, il est important que leurs actes criminels soient traités par les autorités judiciaires, qui sont les experts professionnels de la résolution de ces problèmes.

Les juges sont conscients que les longues peines d’emprisonnement ne sont peut-être pas aussi utiles pour traiter les problèmes d’agression et de violence qu’un bon traitement des troubles mentaux d’une personne. Il est toujours préférable de signaler le délit et de laisser aux autorités la responsabilité de décider ce qui est le mieux. En général, elles passeront des contrats pour que la personne participe à un programme de traitement complet. Mais elles peuvent également décider de l’endroit où la personne vivra de manière à réduire le risque de préjudice pour toute personne susceptible d’être la cible d’une future agression. De cette manière les familles et les amis peuvent obtenir la protection de la police de manière planifiée et organisée.

  • TOUS LES ACTES VIOLENTS SONT DES DELITS OU DES CRIMES
  • TOUS LES DELITS OU LES CRIMES RELÈVENT DE LA RESPONSABILITÉ DU SYSTÈME JUDICIAIRE ET DOIVENT LUI ÊTRE SIGNALÉS DÈS QUE POSSIBLE
  • UN TROUBLE MENTAL N’EST PAS UNE EXCUSE POUR UN COMPORTEMENT DELINQUANT OU CRIMINEL

COMMENT NOTRE GROUPE RESSOURCE POURRAIT-IL DÉVELOPPER DES STRATÉGIES DE COLLABORATION AVEC LE SYSTÈME JUDICIAIRE ? 

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Résolution de problèmes : Moyens de faire face à l’agression et à la violence

Remplissons une fiche de travail sur la résolution de problèmes afin d’élaborer un plan pratique pour faire face aux comportements agressifs et violents. Il peut s’agir de reconnaître les signaux d’alerte, le temps mort, de fixer des limites et de travailler avec le système judiciaire.  Nous organiserons la discussion comme d’habitude et notre animateur n’interviendra que s’il ou elle a des idées particulières fondées sur des recherches sérieuses.

FAIRE FACE A LA COLERE ET LA FRUSTRATION_Ballarat_1998__

Cobras et Pitbulls – Les hommes qui battent leurs femmes

Dans leur livre, When Men Batter Women (1998), les docteurs Jacobson et Gottman décrivent la violence conjugale comme « une agression physique ayant pour but de contrôler, d’intimider, et d’assujettir un autre être humain ». Les coups s’accompagnent toujours de blessures et sont pratiquement toujours associés à la peur, voire à la terreur, de la part de la femme battue ».

Connaître les motivations d’un agresseur peut aider à déterminer si une relation abusive peut être sauvée ou si elle est irrécupérable.

Les docteurs Jacobson et Gottman ont constaté que les agresseurs ont tendance à se classer dans l’une des deux catégories suivantes:  les Pitbulls (hommes dont les émotions explosent rapidement, qui ne sont pas sûrs d’eux et qui ont une dépendance malsaine à l’égard des femmes qu’ils maltraitent) ou les Cobras (des hommes qui sont froids et ont le sens du calcul lorsqu’ils infligent douleur et châtiment à leurs victimes).

Au cours de leur étude, Jacobson et Gottman ont confirmé qu’il n’y a rien qu’une femme battue puisse faire pour mettre fin à la violence, et une fois que cela a commencé, cela s’arrête rarement, même si l’agresseur suit un programme de traitement.

En général, lorsque la violence physique diminue ou s’arrête, elle est simplement remplacée par des menaces verbales et de la violence psychologique. Ce type de violence ne laisse pas de traces et n’est pas contraire à la loi, mais il fonctionne parce qu’il effraie les femmes battues autant que la violence physique.  Il est particulièrement utile aux agresseurs car ils peuvent contrôler leurs victimes en les menaçant et en leur rappelant verbalement qu’elles ont déjà été battues, tout en évitant d’avoir des ennuis avec la justice.

Le tableau suivant décrit les principales différences entre les Cobras et les Pitbulls.

Bien qu’il y ait des différences notables, les deux sont très dangereux et imprévisibles.

Cobras

Pittbulls

Calme à l’intérieur tout en frappant ; froid et calculateur ou explosions incontrôlées S’excite intérieurement (la colère augmente) au fur et à mesure que les coups se poursuivent
Traits criminels évidents, violence envers les autres, peu ou pas de remords Habituellement, il n’est violent qu’à l’égard de son partenaire. Ressent un certain degré de culpabilité, mais blâme généralement le partenaire
Pas de peur de l’abandon, mais un besoin désespéré de contrôle ; engagements superficiels Dépendance émotionnelle à l’égard du partenaire, fréquemment jaloux, paranoïaque et obsessionnel
Motivé par le désir de gratification et de contrôle immédiats Motivé par la peur d’être abandonné et besoin de contrôle
Frappe vite et fort en combinaison avec une agressivité et de la violence psychologique, mais peut se distraire après le départ de la victime Frappe fort et refuse de lâcher prise ; Traque souvent la victime pendant des années après son départ
Plus difficile à quitter au début, mais plus sûr à long terme .

Sait comment tromper les policiers, les juges et les thérapeutes en disant ce qu’il faut.

Justifie le fait de battre sa femme pour lui apprendre qu’il a le contrôle

Plus facile à quitter au départ, mais plus dangereux à long terme

Se sent victime et croit que sa femme est l’auteur des faits

Ressent une certaine culpabilité, mais reproche à sa femme de lui avoir fait perdre son sang-froid.

Prend le contrôle par une violence féroce ou une colère explosive

Le contrôle signifie être laissé seul et ne pas se faire dire ce qu’il faut faire par une femme

Résiste aux règles du ménage et à la participation intime ; refuse de faire des changements personnels

Gagne le contrôle par l’isolement et le contrôle de l’esprit ; nie l’expérience de la réalité de la femme  jusqu’à ce qu’elle doute de sa propre santé mentale

Contrôler signifie prendre le contrôle de la vie d’une femme, en surveillant ses activités, et la transformer en marionnette

Exigent des changements de la part de leur partenaire, mais ne sont jamais satisfaits de leurs partenaires peu importe leurs efforts ;  évite le changement  pour eux-mêmes

Très effrayant, mais captivant et charmant. tactiques de contrôle et d’intimidation très efficaces

Se sent supérieur aux autres et au-dessus de la loi

La violence est généralement plus grave, avec des armes et des menaces de mort

Plus violent sur le plan émotionnel au départ

 

Antécédents traumatiques impliquant des violences de la part de plusieurs membres de la famille

Plus gravement violent dans une relation active

Très rarement, voire jamais, aidés par des thérapies ou des programmes destinés aux agresseurs.

Charmant ; personnalité de type Dr. Jekyll et Mr. Hyde; utilise la violence et le et le piégeage pour contrôler

Se sent victime ; souvent déprimé ; rationalise ses actes en rejetant la faute sur les autres

Capable de brutalité chronique et sauvage

Devient violent sur le plan émotionnel à mesure qu’il devient plus enragé

Un peu de violence à la maison, le père étant souvent un agresseur

Plus gravement violent après la séparation ou le divorce

Parfois aidé par des thérapies et des programmes pour les agresseurs

cobras et Pitbulls

CobrasAndPitBulls.pdf (focusministries1.org)

 

Selon Stith et al. (2012), non seulement le contexte relationnel de la violence varie, mais les caractéristiques des personnes violentes ne sont pas les mêmes. On s’accorde de plus en plus à dire qu’il existe deux types d’hommes auteurs de violence : ceux qui sont décrits comme « caractérologiques » et ceux qui sont décrits comme situationnels. Pour les auteurs caractériels, la violence fait partie d’un effort global de domination et de contrôle d’une partenaire. Les auteurs situationnels, quant à eux, ont tendance à se trouver dans des relations où la violence est plus susceptible d’être réciproque et où la violence sert à exercer un contrôle sur des interactions spécifiques, plutôt que de s’inscrire dans un schéma global de domination.

On suppose que la VIF situationnelle est la forme la plus répandue de violence relationnelle. En fait, l’étude de John Gottman et Neil Jacobson (1998) sur les VIF, menée pendant 10 ans auprès de 200 couples, a révélé que 80 % des VIF est d’origine situationnelle et 20 % seulement d’origine caractérielle. Les rapports de police confirment ces estimations de 89%/20%. Les incidents caractériels attirent (à juste titre) l’attention des médias et ce sont les victimes de VIF caractérielle qui se présentent dans les refuges, mais la grande majorité de la VIF est situationnelle.

En ce qui concerne la violence situationnelle, Gottman et Jacobson (1998) ont constaté qu’aucun des couples victimes de violence situationnelle ne s’est livré à une escalade de la violence domestique caractérielle. Ils ont également constaté que la VIF situationnelle n’implique pas de contrôle ou de domination et que l’auteur de la violence fait preuve de remords, comprend l’impact, intériorise le blâme et souhaite sincèrement changer. Ils ont également constaté que la violence était réciproque et qu’il n’y avait pas clairement d’auteur ou de victime.

La théorie de Gottman et Jacobson sur la VIF situationnelle est la suivante : 1) un manque de compétences sociales dans l’expression des besoins et la gestion des conflits conduit à une escalade, et 2) l’inondation ou l’excitation physiologique diffuse (Diffuse Physiological Arousal (DPA) ) joue un rôle majeur dans l’escalade vers la violence physique. Par conséquent, les couples souffrant de violence situationnelle peuvent bénéficier de l’apprentissage de compétences sociales pour exprimer leurs besoins et mieux gérer les conflits. L’inondation, ou DPA, est la réponse physiologique à une menace perçue ou à une attaque qui conduit à une réaction de lutte, de fuite ou d’immobilisation. Les couples souffrant de violence situationnelle peuvent également tirer profit de l’apprentissage de l’identification de l’inondation, de la pause et de l’auto-apaisement physiologique.

Gottman et Jacobson ont constaté qu’il existe deux types d’hommes auteurs de violence caractérielle : Les « Pit Bulls » et les « Cobras ». Les Cobras sont typiquement violents dans tous les aspects de la vie ; les Pit Bulls sont typiquement violents uniquement envers leur partenaire intime. Les victimes des refuges sont pour la plupart des victimes de Pit Bulls ou de Cobras.

Les Pitbulls ont une grande peur de l’abandon et sont extrêmement jaloux. Ils se méfient de l’indépendance de leur partenaire et essaient de l’isoler socialement. Ils sont dominateurs, condescendants et donnent des leçons. Ils mènent la danse avec leur front lorsqu’ils s’adressent à leur victime. Leur colère augmente progressivement, devenant de plus en plus belliqueuse et méprisante. Leur pouls augmente lentement avec la colère et est élevé lorsqu’ils frappent.

Les cobras sont violents dans les relations en dehors du couple. Ils utilisent la peur et l’intimidation pour obtenir le pouvoir et le contrôle. Ils mènent la danse avec leur menton lorsqu’ils parlent à leur victime. Ils commencent par être très belliqueux, provocateurs et dominateurs. Ils ont d’emblée l’air menaçant et ne semblent pas calmes. Il est intéressant de noter que leur rythme cardiaque diminue avant qu’ils ne frappent, de sorte qu’ils sont le plus calmes au moment où ils frappent. Ils peuvent être charmants, très manipulateurs et séducteurs. Ils peuvent utiliser des armes pour menacer leurs victimes et les surprennent souvent. Ils ne montrent aucun remords.

Situational vs. Characterological Intimate Partner Violence – Happy Couples Healthy Communities

La violence domestique s’apprend-elle ? La contribution de cinq formes de maltraitance des enfants à la violence des hommes. Emma Bevan et Daryl J. Higgins

Sur la base d’une approche de la transmission intergénérationnelle de la violence fondée sur la théorie de l’apprentissage, les chercheurs se sont concentrés presque exclusivement sur les expériences de l’enfance des hommes violents où ils ont subi des violences physiques et ont été témoins de violences familiales. Peu d’attention a été accordée à la coexistence  d’autres formes de maltraitance infantile ou au rôle des dysfonctionnements familiaux qui ont contribué à la violence. Cette étude montre les relations entre le niveau de maltraitance de l’enfant (violence physique, psychologique, sexuelle, négligence et témoin de violence familiale), les caractéristiques de la famille pendant l’enfance, l’abus actuel d’alcool, la symptomatologie des traumatismes et le niveau de violence physique et psychologique à l’égard de la conjointe perpétrées par 36 hommes ayant des antécédents de violence domestique et ayant suivi des séances de conseil. Comme nous l’avions supposé, un degré élevé de chevauchement entre les facteurs de risque a été constaté. Les mauvais traitements infligés aux enfants, le manque de cohésion et d’adaptabilité de la famille et l’abus d’alcool ont été associés de manière significative à la fréquence de la violence physique à l’égard de la conjointe et aux scores de symptomatologie traumatique, mais pas à la violence psychologique à l’égard de la conjointe. Plutôt que la violence physique ou le fait d’être témoin de violence familiale, c’est la négligence pendant l’enfance qui permet de prédire le niveau de violence physique à l’égard du conjoint. Le fait d’être témoin de violence familiale (mais pas d’avoir subi des violences physiques) s’est avéré avoir une association unique avec la violence psychologique à l’égard du conjoint et la symptomatologie traumatique.

Les principales implications de cette étude sont doubles. Premièrement, les nombreuses corrélations entre les facteurs de risque, ainsi que la prédiction partagée significative des facteurs de risque pour la fréquence de la violence physique à l’égard du conjoint
suggèrent que les liens individuels établis dans les recherches antérieures entre la perpétration de la violence conjugale masculine et ses facteurs de risque supposés, sont peut-être inexacte (McKenry et al., 1995 ; Tolman & Bennett, 1990). C’est la coexistence de facteurs de risque qui entraîne une relation partagée avec l’issue violente, et non l’occurrence isolée de facteurs individuels. La deuxième implication concerne la découverte que l’abus sexuel, la négligence et les mauvais traitements psychologiques ont contribué à la prédiction de la violence physique à l’égard du conjoint, au-delà de l’influence d’avoir subi de la violence physique et le fait d’avoir été témoin de violence familiale pendant l’enfance. Cela suggère que les recherches antérieures sur la théorie de l’apprentissage
qui ont établi un lien entre la perpétration de la violence domestique et l’expérience de la violence physique et le fait d’avoir été témoin de violence familiale pendant l’enfance (p. ex. Caesar, 1988 ;Kalmuss, 1984 ; Marshall & Rose, 1988 ; Rosenbaum & O’Leary, 1981) n’a pas tenu compte de la forte influence des types de mauvais traitements coexistants, en particulier la négligence, sur la perpétration de la violence physique à l’égard du conjoint. Bien que cela n’invalide pas l’explication de la violence domestique par la théorie de l’apprentissage, cela met en évidence son inadéquation en tant que conceptualisation appropriée du phénomène. Une perspective écologique, cependant, qui intègre la contribution de divers facteurs et évalue à la fois leurs associations spécifiques et partagées avec  l’issue violente, offre une explication bien plus utile de la l’explication de la violence domestique perpétrée par les hommes.

 

https://psycnet.apa.org/record/2002-15927-003

Chiffres 2019 de l’Inspection générale de la Justice:

  • 30 % des auteurs d’homicides dans le cadre conjugal avaient déjà été condamnés pour des faits de violence ;
  • 40 % étaient dépendants à l’alcool et/ou à d’autres drogues ;
  • 8 % faisaient l’objet d’une interdiction d’entrée en contact avec la victime ou de se rendre au domicile ;
  • 41 % des victimes avaient dénoncé des violences antérieures (mains courantes, plaintes).

L’inspection a relevé, dans la majorité des dossiers, des points d’attention qui nécessitent que des avancées soient mise en place. Notamment, la mission d’inspection a objectivé que près des deux tiers des victimes avaient subi des violences conjugales antérieurement à l’homicide. 35 % d’entre elles n’avaient jamais été dénoncées alors qu’elles étaient connues de l’entourage et 65 %, dénoncées aux forces de police. Des faiblesses dans le repérage et le traitement des violences conjugales ont été repérées : un signalement par les professionnels de santé insuffisant, un suivi non systématique de faits de violences antérieurs aux agissements criminels trop souvent traités en « mains courantes » et non en procès-verbaux non transmis au parquet, une insuffisance dans le traitement transversal des faits de violences conjugales entre les différents acteurs qui en sont saisis, un suivi des auteurs condamnés pour violences conjugales insuffisant.

Enfin, l’inspection estime qu’un effort particulier sur le suivi des faits de violences conjugales, sur les retours d’expérience et sur la prise en charge par les parquets doit être impulsé.

L’inspection propose 24 recommandations précises pour améliorer les dispositifs notamment dans la prise en compte en amont des faits de violences, dans le retour d’expérience et le suivi des auteurs condamnés pour des faits antérieurs aux faits criminels.

  • Recommandation n° 1. Organiser une campagne nationale annuelle de sensibilisation et assurer une meilleure diffusion auprès du public et des professionnels des dispositifs de protection existants.
  • Recommandation n° 2. Systématiser l’information de la victime à tous les stades de la procédure pénale dès lors qu’une interdiction la concernant est imposée à l’auteur. Lui communiquer les coordonnées de l’autorité à contacter en cas de nécessité.
  • Recommandation n° 3. Systématiser l’information de la victime de violences conjugales et de son conseil de la date de sortie de détention de l’auteur même en cours de détention provisoire ou à l’occasion de permission de sortie.
  • Recommandation n° 4. Recenser les dispositifs d’accompagnement des victimes en vue de leur évaluation et de leur développement
  • Recommandation n° 5. Modifier l’article 226-14 du code pénal pour permettre à tout professionnel de santé de signaler les faits même en cas de refus de la victime.
  • Recommandation n° 6. Elaborer une grille d’évaluation des facteurs de risques à destination des parquets.
  • Recommandation n° 7. Permettre l’attribution des téléphones grave danger sans les réserver aux seules situations d’extrême danger et réduire à 24/48heures le processus d’évaluation sur l’opportunité d’attribution d’un tel dispositif sans attendre le prononcé d’une interdiction judiciaire de contact.
  • Recommandation n° 8. Demander aux procureurs de la République de s’assurer de l’efficacité des dispositifs locaux de remontée des faits de violences conjugales.
  • Recommandation n° 9. Organiser par ressort de cour d’appel une réunion de retour d’expérience pour chaque dossier d’homicide conjugal.
  • Recommandation n° 10. Systématiser la recherche par la permanence pénale de procédures en cours auprès des services des JAF, JE et JAP.
  • Recommandation n° 11. Mettre en place un dispositif statistique de recensement des homicides conjugaux.
  • Recommandation n° 12. Actualiser le guide de l’action publique en matière de traitement des violences conjugales.
  • Recommandation n° 13. Créer au sein du ministère de la justice une instance coordinatrice chargée d’évaluer l’efficacité de la politique publique en matière de lutte contre les violences conjugales.
  • Recommandation n° 14. Créer dans les juridictions une cellule de veille consacrée aux violences conjugales à laquelle seront associés les magistrats en charge des situations conjugales ou familiales dégradées.
  • Recommandation n° 15. protection en confiant éventuellement ce contentieux à la juridiction de proximité et en
    sensibilisant les barreaux et les écoles de formation des avocats au recours plus systématique à cette procédure.
  • Recommandation n° 16. Conduire une réflexion organisationnelle du traitement des violences conjugales dans le cadre d’un projet de juridiction
  • Recommandation n° 17. Favoriser, au titre des obligations de soins du contrôle judiciaire, d’une composition pénale ou d’un sursis avec mise à l’épreuve, le suivi de l’auteur par des médecins addictologues, des psychiatres ou psychologues et des professionnels spécialisés en matière d’addiction et de violence.
  • Recommandation n° 18. Elaborer dans chaque ressort de tribunal de grande instance des protocoles de prise en charge des auteurs par le secteur associatif afin de permettre leur mise à l’écart temporaire y compris en hébergement autonome, leur prise en charge psychologique et leur participation à un groupe de paroles.
  • Recommandation n° 19.Inviter les parquets à donner une réponse pénale dès le premier fait, à systématiser les stages de sensibilisation aux violences conjugales, ou à recourir à une mesure d’éviction de courte durée de l’auteur assortie d’une prise en charge psychologique dans le cadre d’un rappel à la loi ou d’une composition pénale.
  • Recommandation n° 20. Faire entendre systématiquement les mis en cause par les services d’enquête.
  • Recommandation n° 21. Développer systématiquement dans le cadre du parcours de détention des auteurs des prises en charge collectives sur les violences conjugales (programmes de prévention de la récidive). Dès lors, conditionner l’octroi de réduction de peine supplémentaire pour les auteurs de violences conjugales à leur participation à ce type de module ou à un suivi psychologique régulier pendant la détention.
  • Recommandation n° 22. Etendre l’entrée en application des interdictions prononcées dans le cadre d’une peine mixte dès la période de détention ou, à défaut, inviter les chefs d’établissement pénitentiaire à ne pas accorder de parloirs et a fortiori d’unité de vie familiale aux auteurs pour rencontrer leur conjoint ou ex-conjoint victime.
  • Recommandation n° 23. Systématiser, en cas de violation des interdictions  de contact avec la victime, le recours au placement sous surveillance électronique dans le cadre d’un contrôle judiciaire, d’un sursis avec mise à l’épreuve ou d’une mesure d’aménagement de peine.
  • Recommandation n° 24. Introduire dans le référentiel des pratiques opérationnelles 1 un item spécifique sur les auteurs de violences conjugales afin de ne pas éluder la nature de l’infraction du champ de l’évaluation des auteurs et réfléchir au développement sur tout le territoire national de programmes de prévention de la récidive centrés sur les violences conjugales en détention et en milieu ouvert

Rapport-HC-Publication-17-novembre-2019

Ces supports vidéos sont utilisés dans le programme STOP, programme collectif destiné aux auteurs de violences intrafamilliales, de David Wexler.

La plupart des vidéos sont en français ou sous titrées (pensez à activer les sous-titres dans le lecteur). (les consignes pour utiliser ces vidéos sont indiquées dans les commentaires de la vidéo).

« Le programme STOP,  quatrième édition, est la nouvelle version, améliorée et modernisée, du programme Violence domestique 2000,  publié en 1999 et du Programme STOP  publié en 2006 et révisé en 2013. Cette nouvelle édition du Programme STOP  est spécifiquement conçue pour les programmes qui comportent 26 séances hebdomadaires en groupe, mais il convient également aux programmes de 52 séances hebdomadaires. Le programme intègre des éléments des modèles proféministes (modèle de Duluth), des modèles cognitivo-comportementaux et auto-gestion psychologique (self-psychological models) pour le traitement de la violence domestique.

Le format et le message du programme insistent sur le fait que les hommes doivent examiner les aspects de pouvoir et de contrôle de la violence domestique, en particulier les questions de droits et de privilèges masculins. Le programme offre aux hommes une formation intensive à de nouvelles compétences en matière d’autogestion, de communication, de résolution de problèmes et d’empathie envers les autres. Les conseillers du groupe utilisent systématiquement une approche centrée sur le client, qui met l’accent sur le respect de l’expérience des hommes – à la fois dans leur histoire personnelle et dans leurs relations actuelles – ainsi que la compréhension empathique des raisons pour lesquelles les hommes choisissent d’agir comme ils le font. L’approche est politique, éducative et psychologique. Ce modèle a été soigneusement élaboré après plus de 30 ans d’essais et d’erreurs et en prêtant attention aux nouvelles recherches dans ce domaine ».

L’utilisation dans le programme de vidéos, d’exercices de groupe, de modeling, de jeux de rôle et d’humour améliore la capacité d’attention et la réceptivité des membres du groupe.

INFORMATIONS SUR LES VIDÉOS DANS LE PROGRAMME STOP

Les vidéos suivantes sont utilisés tout au long du programme STOP, quatrième édition. Les animateurs du programme sont vivement encouragés à utiliser leurs propres vidéos qui

qui illustrent spécifiquement les points clés de ce programme s’ils les trouvent utiles. Cependant, seuls de brefs clips vidéo doivent être utilisés – les membres d’un groupe ne doivent jamais être bloqués dans une salle pour regarder une vidéo d’une ou deux heures, car ce n’est pas la meilleure façon d’utiliser le temps du groupe.

séance 1 

  • Vidéo : C’est juste un choix #4
  • Vidéo : C’est juste un choix #3

 séance 2

  • Vidéo La lapidation de Soraya M.

séance 4

  • Vidéo : Le masqueque vous portez
  • Vidéo : C’est juste un choix #5

 séance 5

  • Vidéo Le grand Santini ( (la scène du match de basket du lycée)
  • Vidéo Boyz ‘N the Hood (la scène de la réaction à la fusillade)

séance 6 

  • Vidéo : C’est juste un choix #7
  •  Vidéo : C’est juste un choix #2

Séance 7

  • Vidéo : Le travail des hommes,  scène du dîner de spaghettis

Séance 8

  • Vidéo : Le travail des hommes  Dîner de spaghettis (même scène que la séance 7)

séance 9

  • Vidéo Le grand Santini  (la scène de basket-ball en un contre un)
  • Boyz ‘N the Hood  (la scène de dénigrement de la mère)

séance 10

  • Vidéo Good Will Hunting  (la scène de la honte)

Séance 11

  • Vidéo : Affliction  ( la fête de l’école).

Séance 14

  • Vidéo Modern Family-Saison 2/Episode 17

 séance 15

  • Vidéo : La rupture (the breakup)

Séance 17

  • Vidéo : C’est juste un choix #6A
  • Vidéo : C’est juste un choix #6B

Séance 18

  • Vidéo : In Treatment –  Saison 1, épisode 4, Jake et Amy : Première semaine

séance 21

  • Vidéo : Premières impressions : L’exposition à la violence et le développement du cerveau de l’enfant
  • Vidéo Le grand Santini  (la scène de combat dans la cuisine)

Séance 26

  • Vidéo : La rupture  (la scène des amis masculins)

The great Santini: match de basket au lycée

The great Santini: Match de basket un contre un

The great Santini: bagarre dans la cuisine

Boys’N the Hood: conseils paternels pour des décisions plus mûres

Boys’N the Hood: Dénigrement par la mère

modern Family: l’écoute active

Will Hunting: scène de la honte insupportable

Will Hunting: alexithymie

The break up: les 5 langues de l’amour

The break up: A qui éviter de parler? Les amitiés néfastes pour le couple

La lapidation de Soraya

le travail des hommes: le diner de spaghettis

Le masque que vous portez

In treatment: differentes formes d’insécurité affective

Le pouvoir de l’empathie

Premières impressions: L’exposition à la violences et le developpement du cerveau

Affliction: la honte et la masculinité blessée

VIDEOS « It’s just a choice » (RTI project, Relationship Training Institute,  Australie)

Violence économique: Financial Abuse

Harcèlement: Stalking/Harassment

Intimidation verbale & harcèlement: Verbal/Intimidation & Harassment

Violences physiques/verbales: Physical/Verbal

Violences physiques et menaces en se servant des enfants: Physical & Child Intimidation

Violences psychologiques/emotionnelles: Psychological/Emotional Abuse

Violences psychologiques/emotionnelles: Psychological/Emotional Abuse

Contôle social: Social Control

Violences sexuelles: Sexual Abuse

Violence psychologique genérationnelle: Psychological Abuse-Generational

« Violences de genre, violences intrafamiliales : une recherche systémique au service des pratiques » (Citoyens&Justice 2023)

 

En octobre 2023 à Paris, Citoyens & Justice et l’Université de Bordeaux se sont associées pour créer un évènement articulant recherche et pratiques professionnelles, en France et à l’international, sur le sujet des auteurs de violences conjugales avec comme focale d’analyse sociologique celle du genre.

Ce document réalisé par la fédération revient sur l’ensemble des notions partagées durant le colloque : Définition du genre, du continuum des violencesla restitution de la recherche Genvipart et l’explication des logiques d’actions, l’histoire du droit et l’encadrement juridique des violences maritales, le sens de la peine et son impact chez les auteurs, la définition de la masculinité, les pratiques et éthiques judiciaires, les pratiques internationales avec l’exemple de la Belgique de l’Espagne et du Québec, les questions relatives à la parentalité et aux enfants exposés aux violences conjugales, ou encore la place des médias et de la culture dans l’évolution des mentalités face aux violences.

Sommaire

  • La recherche Genvipart
    • 27 siècles de patriarcat en héritage
    • Les logiques d’actions
    • Le sens de la peine et son impact chez les auteurs
    • Tensions et hiatus entre droit pénal et droit civil
  • Et le genre dans tous ça ?
  • Un continuum de violences machistes ?
  • Genre, masculinités et rapport à la violence : continuité ou changement ?
  • Pratiques et éthique judiciaire : face au continuum des violences, développer un continuum d’analyse critique
  • Les pratiques à l’international
    • Québec
    • Belgique
    • Espagne
  • Parentalité et enfants exposés aux violences conjugales
    • Enfants victimes
    • Parents victimes
    • Parents auteurs
  • Culture et médias
  • Ressources complémentaires
  • La librairie

dossier_special_-_colloque_violences_de_genre_violences_intrafamiliales_-_VF.pdf (citoyens-justice.fr)

Rapport de Recherche IERDJ (Eric MACÉ fev 2024) Les dimensions genrées des violences contre les partenaires intimes: Comprendre le sens des actes et le sens de la peine pour les auteurs afin de mieux prévenir et réduire ces violence

THEATRE FORUM mobilisable pour les VIF