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Risk for Sexual Violence Protocol  (RSVP) (Hart, Kropp, & Laws; Klaver, Logan, & Watt, 2003)

Le RSVP est un outil d’évaluation des risques de type « Jugement professionnel structuré » (JPS), développé suite à une revue systématique de la littérature sur la récidive sexuelle. Le RSVP définit la violence sexuelle comme «réelle, tentée ou menacée de contact sexuel avec une autre personne qui n’y consent pas » (Hart et al., 2003). Il a été élaboré à partir d’outils de JPS  antérieurs tels que le précurseur du RSVP, le SVR-20 et le HCR-20 (Webster, Douglas, Eaves & Hart, 1997). Le RSVP peut être utilisé avec des hommes âgés de 18 ans et plus qui ont des antécédents connus ou soupçonnés de violence sexuelle. Le RSVP est destiné à aider les évaluateurs à mener une évaluation complète du risque de violence sexuelle dans des contextes cliniques et médico-légaux. L’évaluateur doit rassembler des informations complètes sur le cas à partir de sources multiples et évaluer le délinquant par rapport à vingt-deux facteurs de risque individuels ainsi que tous les autres facteurs de risque spécifiques à chaque cas.
Les vingt-deux facteurs sont divisés en cinq sections: Histoire de la violence sexuelle, problémes psychologiques, Trouble mental, Problémes sociaux et gestion. Chaque élément est codé trois fois: pour la présence dans le passé, la présence récente et la pertinence future. Chacune de ces notes est sur une échelle de trois points: 0: non preuve, 1: preuve partielle ou 2: preuve définitive. L’évaluateur doit déterminer la pertinence des facteurs de risque individuels en ce qui concerne les futures violences sexuelles potentielles et élaborer un plan de gestion des risques, décrire les scénarios les plus plausibles de futures violences sexuelles, et recommander des stratégies pour gérer le risque de violence sexuelle à la lumière des facteurs de risques et scénarios plausibles.

Le manuel du RSVP stipule que ceux qui utilisent l’outil doivent avoir un bon niveau d’expérience, de compétence et de connaissance. Les caractéristiques importantes du manuel RSVP sont qu’il s’appuit sur des preuves pour chaque élément, avec des lignes directrices claires et opérationnelles pour le codage. Des ateliers de formation spécialisés sont fournis aux praticiens, mais ne sont pas obligatoires pour utiliser l’instrument. Une formation à l’utilisation du RSVP est néanmoins recommandée (Hart et al., 2003) et il existe des études qui démontrent que cette formation des utilisateurs améliore la fiabilité inter-juges des évaluation (Reichelt, James Blackburn, 2003; Muller & Wetzel, 1998; Sutherland et al, 2012). De même, selon Darjee et Russell (2012), il est important que ceux qui utilisent ces instruments d’évaluation connaissent leurs forces et leurs limites, et aient reçu une formation appropriée à leur utilisation et à l’interprétation : Il est important qu’ils sachent comment interpréter les résultats de n’importe quel outil afin d’arriver à des conclusions appropriées et de planifier la gestion des risques de manière appropriée. Donc, une importante caractéristique des outils JPS comme le RSVP, par opposition aux outils actuariels, est qu’ils dépendent non seulement du manuel et de la cotation des items mais aussi du praticien qui utilise l’instrument. Ils structurent les praticiens dans leur tâche, ils ne les remplacent pas.

Codage: RSVP_FR

Risk-for-Sexual-Violence-trad_fr_unofficial

Documentation:  Risk_for_Sexual_Violence_Protocol_-_RSVP

ppt :

 

Risk for Sexual Violence Protocol (RSVP):A real world study of the reliability, validity and utility of a structured professional judgement instrument in the assessment and management of sexual offenders in South East Scotland (January 2016)

Authors:Rajan Darjee,Katharine Russell, Lauren Forrest,Erica Milton,Valerie Savoie, Emily Baron, Jamie Kirkland & Stewart Stobie, NHS Lothian Sex Offender Liaison Service, Orchard Clinic, Royal Edinburgh Hospital

Résumé des conclusions

Cette étude apporte des preuves supplémentaires que le RSVP est un outil fiable.  Ceci est vrai pour les cotations individuelles, les cotations totales et les jugements sommaires. Étant donné que les cliniciens n’utilisent pas le RSVP en additionnant les totaux, cette étude devrait leur donner confiance dans le fait que les jugements sous forme de résumé sont une méthode fiable pour résumer le risque que pose un délinquant. Il y a eu des preuves de validité convergente avec le RM2000 et le PCL-R. La validité prédictive est compliquée avec un outil comme le RSVP parce que les praticiens n’utilisent pas les scores totaux ; ils doivent utiliser les trois jugements sommaires.  L’évaluation de la validité prédictive est également rendue compliquée par le niveau d’intensité que reçoivent les situations.    Par conséquent, Il est irréaliste de se demander si le RSVP a une validité prédictive en matière de délits sexuels ou d’autres délits.  La réponse à cette question doit plutôt prendre en compte la complexité de l’outil et l’influence potentielle du niveau de gestion.   Dans notre échantillon, nous avons également constaté des différences lorsque nous avons utilisé différentes approches pour analyser les données de résultats, c’est-à-dire l’analyse ROC et l’analyse de survie.  En utilisant l’analyse ROC, les scores totaux de la RSVP et certains des jugements sommaires ont prédit la violence, toute infraction grave et toute infraction sexuelle grave, mais n’ont pas prédit l’ensemble des infractions sexuelles.   En utilisant l’analyse de survie, la hiérarchisation des affaires a permis de prédire le temps nécessaire à la commission de tout délit ou infraction sexuelle.  Contrairement à d’autres études, nous avons ensuite tenté de prendre en compte le niveau de gestion des risques.  Il est à noter que les personnes qui ont été identifiées comme présentant un risque élevé à l’aide du RSVP, et qui n’ont pas fait l’objet d’une gestion des risques proportionnelle à ce risque, ont très rapidement récidivé.   L’importance du niveau de gestion des risques signifie qu’il faut faire preuve de prudence dans l’interprétation des données de validité prédictive qui ne tiennent pas compte du niveau auquel les cas sont gérés.  Lors de l’examen de nos conclusions, il faut garder à l’esprit que notre échantillon de délinquants sexuels est inhabituel, complexe et à haut risque.

Le RSVP semble être un outil utile pour évaluer le risque de préjudice grave chez les délinquants sexuels, et a donc potentiellement un rôle dans certains cas au-delà des instruments obligatoires actuels pour les délinquants sexuels (c’est-à-dire la matrice de risque 2000, Stable et Aigu 2007 et LSCMI). Pour une sous-échantillon de la présente étude, nous avons entrepris une évaluation qualitative de l’utilité des évaluations RSVP du point de vue du personnel de justice pénale de première ligne chargé de superviser les affaires (ceci est rapporté ailleurs ; Judge et al. 2013).  Il en ressort que le personnel de première ligne estime que les évaluations fondées sur la RSVP ont apporté une valeur ajoutée à l’évaluation et à la gestion de leurs suivis.  Cela renforce l’idée que la RSVP peut jouer un rôle dans la gestion de la minorité d’agresseurs sexuels qui présentent un risque de préjudice grave.

Caractéristiques du déni et de la minimisation: Marshall, W.L., Anderson, D., & Fernandez, Y. (1999). Cognitive Behavioural Treatment of Sexual Offenders. Chichester: Wiley.

OWNING YOUR OWN DATA: THE MANAGEMENT OF DENIAL D. RICHARD LAWS, South Island Consulting, Victoria, British Columbia, Canada

Typologies rationnelles des négateurs
« La construction de typologies pour la caractérisation des négateurs a été assez commune. Ces typologies sont dites « rationnelles » parce qu’elles sont, pour la plupart, des constructions de bon sens basées sur l’expérience directe des cliniciens et des chercheurs avec les délinquants. Barbaree (1991) a fait une distinction entre le déni et la minimisation. La plupart des professionnels, cependant, considèrent que le déni est distribué le long d’un continuum allant de ce que l’on appelle généralement le déni « absolu » ou « catégorique » jusqu’à l’admission totale. Voici quelques exemples. Le sociologue C. Wright Mills (1940) a parlé du « vocabulaire du motif » par lequel les délinquants tentent de renier leur comportement déviant et de se présenter comme des individus normaux. Une étude classique de Scully et Marolla (1984) a examiné le vocabulaire des motifs chez les violeurs condamnés. Leur objectif était d’investiguer des excuses (admettre que l’acte était mauvais mais en nier l’entière responsabilité) et des justifications  (accepter la responsabilité mais nier que l’acte était mauvais). Ils ont interrogé 114 hommes, tous soumis à un entretien de 89 pages et à 30 pages de questions ouvertes. Les entretiens ont duré de trois à sept heures. En termes de justification du viol, ils ont trouvé cinq thèmes chez les négateurs : (1) les femmes sont des séductrices,(2) les femmes veulent dire « oui » lorsqu’elles disent « non », (3) la plupart des femmes finissent par se détendre et par apprécier, (4) les filles gentilles ne se font pas violer, et (5) il ne s’agit que d’un acte répréhensible mineur.
En ce qui concerne les excuses, les accusés ont tenté d’expliquer comment ils ont été contraints de violer : (1) appel à la consommation d’alcool et de drogues, (2) appel à des problèmes émotionnels et (3) en se présentant comme un « gentil garçon » qui avait commis une erreur mais qui était par ailleurs un bon gars. Scully et Marolla notent que leurs recherches démontrent une  « vision culturelle des l’objectification sexuelle des femmes doit être comprise comme un facteur important contribuant à un environnement qui banalise, neutralise et, peut-être, facilite le viol ».
Une approche similaire des agresseurs d’enfants a été rapportée par Pollock et Hashmall (1991).
La littérature fait état de nombreuses typologies rationnelles (voir, par ex. Happel & Auffrey, 1995 ; Hoke et al., 1989 ; Laflen & Sturm, 1994 ; Schlank & Shaw, 1996 ; Winn, 1996). Bien que chacun d’entre elles soient distinct, elles partagent toutes des thèmes et des éléments communs. Trois d’entre elles méritent d’être mentionnés en détail.
Comme nous l’avons mentionné plus haut, Barbaree (1991) a établi une distinction entre le déni et la minimisation. Sa typologie est basée sur les travaux cités de Scully et Marolla (1984) sur les violeurs et de Pollock et Herman (1991) sur les agresseurs d’enfants. Barbaree a déterminé qu’il y avait trois facteurs pour le déni et la minimisation. Pour le déni : (1) l’existence d’une interaction, (2) le fait que l’interaction soit sexuelle et (3) le fait que l’interaction soit une infraction.  Pour la minimisation : (1) de la responsabilité (blâme de la victime, attributions externes, attributions internes irresponsables), (2) de l’étendue (fréquence, nombre de condamnations antérieures, force utilisée et intrusion) et (3) du préjudice (pas d’effets à long terme). Sur la base de ces travaux, Barbaree a élaboré une liste de contrôle du déni et de la minimisation à usage clinique. Il est clair qu’il existe ici des points communs avec la plupart des recherches rapportée ci-dessus. L’article de Barbaree est un classique souvent cité dans le domaine et acqui a eu beaucoup d’influence.
La typologie de Salter (1988) est tout aussi influente. Jackson et Thomas-Peter (1994, p. 22) ont noté que Salter a indiqué que « différents types de modèles de déni (admission avec justification, déni de responsabilité et minimisation de l’extériorisation du comportement) dépendent de la présence ou de l’absence de six composantes fondamentales : (1) le déni des actes eux-mêmes, (2) le déni de la fantaisie et de la planification, (3) le déni de la responsabilité des actes, (4) le déni de la gravité du comportement, (5) le déni de la culpabilité interne du comportement et (6) le déni de la difficulté à changer les comportements abusifs. La typologie de Salter (1988) est unique en ce sens que le délinquant n’est pas caractérisé de façon catégorique (par exemple, « admettre partiellement », « nier partiellement »). Un ou plusieurs des éléments susmentionnés peuvent être présents pour donner une image plus individualisée du déni. Les travaux de Salter (1988) sont également souvent cités et influents. Plus récemment, Marshall et al. (1999) ont présenté une conceptualisation du déni et de la minimisation basée sur leur travail clinique. Cette typologie, à mon avis, englobe toutes les meilleures caractéristiques des travaux précédents. Il convient de noter qu’il s’agit uniquement d’une typologie rationnelle et qu’elle n’est pas destinée à être convertie en une liste de contrôle telle que celle de Barbaree. (1991) ou le schéma de catégorisation en développement lié à l’entrée dans le traitement de Jung (2000). Le tableau 11.1 présente la typologie de Marshall et al.

Existe-t-il une différence entre les délinquants sexuels et les autres délinquants en ce qui concerne le déni ?  Je doute fort qu’il y ait de grandes différences dans le déni entre les différents types de délinquants. Toute personne qui a été appréhendée pour un acte délinquant et qui a quelque chose à perdre en termes de revenus, de famille, de statut ou de relations personnelles a suffisamment  de motivation pour nier. Il n’y a qu’une poignée de façons de se soustraire à une accusation ou à une présentation irréfutable des faits. Malgré cela, presque tout le monde essaie.

Déni complet

  • Fausses accusations
  • La police veut ma peau
  • La victime me déteste
  • La mère de la victime s’en sert pour me refuser l’accès ou se venger de moi
  • Mauvaise personne
  • Il devait s’agir de quelqu’un d’autre
  • Perte de mémoire
  • Je ne suis pas comme ça, donc je doute que ce soit arrivé
  • Cela a pu arriver mais je ne m’en souviens pas
  • Déni partiel
  • Ce n’était pas vraiment un abus sexuel
  • La victime était consentante
  • La victime a apprécié
  • Elle était prostituée ou avait des mœurs légères
  • La victime a dit qu’elle était plus âgée
  • Je ne faisais que masser la victime
  • Je mettais de la crème médicamenteuse sur ses parties génitales
  • Ce n’était qu’un jeu
  • C’était de l’amour
  • C’était éducatif

Déni d’un problème

  • Je l’ai fait mais je ne suis pas un délinquant sexuel
  • Je ne recommencerai jamais
  • Je n’ai pas d’intérêt pour les enfants ou les relations sexuelles forcées
  • Je n’ai pas de fantasmes déviants

Minimisation de l’infraction

  • La fréquence était inférieure à ce que la victime prétend
  • Il n’y a pas eu de coercition/force/menaces
  • Le degré d’intrusion était inférieur à ce que prétend la victime
  • Il n’y a pas d’autres victimes

Minimiser la responsabilité

  • La victime était séduisante/provocante
  • Les parents de la victime étaient négligents
  • J’étais en état d’ébriété
  • J’étais très stressé/troublé émotionnellement
  • Mon partenaire n’était pas satisfaisant sur le plan sexuel
  • J’ai une forte libido
  • La victime a dit non mais voulait vraiment dire oui

Négation/minimisation du préjudice

  • Ses amis ou sa famille me disent que la victime n’a pas été blessée
  • Les problèmes actuels de la victime n’ont pas été causés par moi
  • J’étais aimant et affectueux, je n’ai donc pas pu causer de tort.
  • Je n’ai pas eu recours à la force, je n’ai donc pas pu causer de tort.

Nier/minimiser la planification

  • J’ai agi sous l’impulsion du moment
  • Les choses se sont déroulées d’elles-mêmes
  • La victime a pris l’initiative

Négation/minimisation des fantasmes

  • Je ne pense pas avoir de fantasmes déviants.
  • Je n’ai pas pensé à abuser de la victime avant d’agir.
  • La police veut ma peau.
  • La victime me déteste.
  • Il doit s’agir de quelqu’un d’autre.
  • Je ne suis pas comme ça, donc je doute que ce soit arrivé.
  • C’est peut-être arrivé, mais je ne m’en souviens pas.
  • Je l’ai fait, mais je ne suis pas un criminel.
  • Je ne recommencerai jamais.
  • La fréquence était inférieure à ce qu’indiquent les accusations.
  • Il n’y a pas eu de coercition/force/menaces.
  • Il n’y a pas d’autres crimes.
  • J’étais en état d’ébriété.
  • J’étais très stressé/troublé émotionnellement.
  • Je ne suis pas à l’origine des problèmes actuels de la victime.
  • J’ai agi sous l’impulsion du moment.
  • Les choses se sont déroulées d’elles-mêmes.

L’échelle de compulsivité sexuelle (Sexual Compulsivity Scalea été conçue comme un bref instrument psychométrique permettant d’évaluer les pensées et les comportements sexuels insistants, intrusifs et incontrôlés.

La compulsivité sexuelle est conceptuellement et cliniquement similaire à l’addiction sexuelle. Sur le plan clinique, les personnes sexuellement compulsives peuvent présenter toute une série de problèmes sociaux découlant de leurs préoccupations et de leur comportement sexuels, y compris des perturbations dans leurs relations interpersonnelles, leur activité professionnelle et d’autres aspects de la vie quotidienne. La compulsivité sexuelle peut conduire à des agressions sexuelles et à d’autres comportements criminels, en particulier lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une paraphilie. Cependant, l’échelle de compulsivité sexuelle n’est pas destinée à détecter les paraphilies.

Description de l’échelle
L’échelle de compulsivité sexuelle a été conçue à l’origine à partir des déclarations d’autodescription contenues dans une brochure vantant les mérites d’un groupe de soutien aux addicts sexuels (CompCare, 1987). La brochure indiquait qu’une personne devait contacter le groupe « si votre appétit sexuel a entravé vos relations … ou si vos pensées et comportements sexuels causent des problèmes dans votre vie … ou si vos désirs d’avoir des relations sexuelles ont perturbé votre vie quotidienne.  »

L’échelle se compose de 10 éléments qui ont été testés auprès d’hommes et de femmes dans des échantillons communautaires (Kalichman et al., 1994). Les éléments ont été affinés en fonction des réactions de la communauté et ont été placés sur des échelles à quatre points : 1 = pas du tout comme moi, 2 = légèrement comme moi, 3 = principalement comme moi, 4 = beaucoup comme moi. L’échelle a été conçue pour être utilisée avec des hommes et des femmes et s’est avérée utile avec des adultes de tous âges.

Mode de réponse, timing et notation
L’échelle de compulsivité sexuelle en 10 points nécessite moins de 5 minutes pour l’auto-administration ou l’entretien avec l’administrateur. L’échelle ne comporte pas de sous-échelles formellement développées. Cependant, l’analyse factorielle a révélé deux composantes principales : (a) pensées et comportements incontrôlés et (b) problèmes et perturbations sociales et interpersonnelles. L’échelle est notée en additionnant les items ou en prenant la réponse moyenne (somme des items/10). Il n’y a pas d’items notés à l’envers.

Fiabilité
L’échelle de compulsivité sexuelle a fait preuve d’une excellente cohérence interne auprès de plusieurs populations diverses, notamment des étudiants (α = 0,77) et des étudiantes (α = 0,81) (Dodge, Reece, Cole et Sandfort, 2004), des échantillons communautaires d’hommes et de femmes séropositifs (α = 0,89 ; Kalichman et Rompa, 1995), des hommes homosexuels et bisexuels (α compris entre 0,86 et 0,90 ; Dodge et al, 2008 ; Kalichman et al., 1994 ; Parsons & Bimbi, 2007), les jeunes adultes en Croatie (α = .87 ; Stulhofer, Buško, & Landripet, 2010), et les patients cherchant de l’aide pour l’hypersexualité (α = .79 ; Reid, Carpenter, Spackman, & Willes, 2008). Les corrélations entre les items et le total vont de 0,49 à 0,73, aucun item ne réduisant ou n’améliorant substantiellement la cohérence interne lorsqu’il est supprimé du total. L’échelle a également démontré une stabilité temporelle acceptable sur 2 semaines (r = 0,95 ; Kalichman & Rompa, 1995) et 3 mois (r = 0,64 ; Kalichman et al., 1994).

Validité
Des études ont démontré la validité de l’échelle de compulsivité sexuelle. Kalichman et ses collègues (Kalichman et al., 1994 ; Kalichman et Rompa, 1995) ont constaté une corrélation entre l’échelle et le nombre de partenaires sexuels (r = 0,21), l’intention de réduire les risques sexuels (r = -,35), l’estime de soi (r = -,35) et le contrôle de la sexualité (r = -,61). Les patients des cliniques spécialisées dans les infections sexuellement transmissibles qui obtiennent un score élevé sur l’échelle font état d’un plus grand nombre de partenaires sexuels, d’un plus grand nombre de partenaires sexuels ponctuels et d’un plus grand nombre d’actes sexuels (Kalichman & Cain, 2004). D’autres chercheurs ont montré que les scores obtenus sur l’échelle de la compulsivité sexuelle permettent de prédire l’utilisation d’Internet pour des contenus sexuels. Par exemple, les personnes qui obtiennent un score élevé sur l’échelle passent plus de temps en ligne à rechercher des partenaires sexuels que les personnes qui obtiennent un score plus faible (Cooper, Sherer, Boies et Gordon, 1999). Dodge et al. (2008) ont constaté que les hommes gays et bisexuels qui obtiennent un score élevé sur l’échelle sont plus susceptibles de rechercher des partenaires sexuels sur l’internet ainsi que dans des lieux d’échanges sexuels anonymes et des clubs. La validité discriminante est démontrée par le fait que les patients qui cherchent de l’aide pour leur hypersexualité obtiennent un score supérieur de plus d’un écart-type à l’échelle de compulsivité sexuelle par rapport aux échantillons non cliniques (Reid et al., 2008).  Pour plus d’informations, voir Kalichman & Rompa (2001).

 

Sexual Compulsivity Scale

Échelle de compulsivité sexuelle

SETH C. KALICHMAN 1994

University of Connecticut

 

Vous trouverez ci-dessous un certain nombre d’affirmations que certaines personnes ont utilisées pour se décrire. Lisez chaque affirmation et entourez le chiffre correspondant à la description que vous en faites.

  Pas du tout comme moi Un peu comme moi Principalement comme moi Très proche de moi
1. Mon appétit sexuel a entravé mes relations.

1

2

3

4

2. Mes pensées et mes comportements sexuels me causent des problèmes dans ma vie.

1

2

3

4

3. Mes désirs sexuels ont perturbé ma vie quotidienne

1

2 3

4

4. Il m’arrive de ne pas respecter mes engagements et mes responsabilités à cause de mes comportements sexuels

1

2 3

4

5. Il m’arrive d’être tellement excité que je pourrais perdre le contrôle

1

2 3

4

6. Je me surprends à penser au sexe lorsque je suis au travail

1

2 3

4

7. J’ai l’impression que mes pensées et mes sentiments sexuels sont plus forts que moi.

1

2 3

4

8. Je dois lutter pour contrôler mes pensées et mon comportement sexuels

1

2 3

4

9. Je pense au sexe plus souvent que je ne le voudrais.

1

2 3

4

10. Il m’a été difficile de trouver des partenaires sexuels qui désirent avoir des relations sexuelles autant que je le souhaite

1

2 3

4

Score total : Somme de tous les items notés de 1 à 4.

Sous-échelle « Interférence » : Somme des items 1, 2, 3, 4 et 10.

Sous-échelle « Incapacité à contrôler les impulsions sexuelles » : somme des items 5, 6, 7, 8 et 9.

Sexual Compulsivity Scale

Facteurs dynamiques liés au risque en matière d’infraction à caractère sexuel
Hanson & Harris (2001 ; SONAR) Beech (1998) Thornton (2000, 2002) 
Auto-régulation sexuelle

·  Préoccupation sexuelle/ pulsion sexuelle

·  Le sexe comme stratégie d’adaptation

·  Intérêts sexuels déviants

Intérêts sexuels

·   Obsession sexuelle

·   Déviance sexuelle (pédophilie) marquée

Intérêts sexuels

·    Préoccupation sexuelle

·    Préférence sexuelle pour les enfants

·    Violence sexualisée

·    Fétichisme lié à l’infraction

Attitudes favorables à l’agression sexuelle

Droit à la sexualité (Sexual entitlement)

Mode de pensée pro-viol

Mode de pensée pro agression sexuelle d’enfants

 

Mode de pensée antisocial

·   Distorsions cognitives à l’égard des enfants et de la sexualité des enfants

·   Distorsions cognitives à l’égard de leurs propres victimes

·   Justification de la déviance sexuelle

 

 

Distorsions cognitives

·  Attitudes accusatoires

·  Droit à la sexualité (Sexual entitlement)

·  Croyances favorables à l’abus d’enfants

·  Les femmes apprécient le viol, le recherchent ou s’en moquent

·  Les femmes méritent d’être violées

·  Les femmes sont trompeuses

·  Autres justifications des agressions sexuelles contre les femmes

·  Hostilité envers d’autres groupes de victimes

Déficits d’intimité

· Absence d’amant/de partenaire intime

· Suridentification émotionnelle aux enfants

· Attitudes hostiles à l’égard des enfants

· Isolement social général/rejet, solitude

· Manque d’intérêt pour les autres

 

 

 

Problèmes socio-affectifs

·   Suridentification émotionnelle aux enfants

·   Faible estime de soi

·   Solitude émotionnelle

·   Manque d’affirmation de soi

·   Incapacité à gérer les émotions négatives

·   Locus de contrôle externe

 

Fonctionnement socio-affectif

·    Inadéquation (faible estime de soi, locus de contrôle externe, position de victime passive, méfiance)

·    contrôle externe, position de victime passive, méfiance)

·    Équilibre de l’intimité faussé (intimité émotionnelle plus facile avec les enfants qu’avec les adultes)

·    Pensée agressive (paranoïa, griefs, colère, ruminations, méfiance, position de victime active)

·    Traits de caractère insensibles et dépourvus d’émotion

·    Solitude émotionnelle (manque de relations intimes, difficulté ou refus de créer des relations intimes)

Auto-régulation générale

· Actes impulsifs

· Faibles compétences cognitives en matière de résolution de problèmes

· Emotivité négative/hostilité

 

Gestion de soi

·    Impulsivité du mode de vie

·    Mauvaise résolution des problèmes (mauvaise reconnaissance des problèmes, mauvaise réflexion sur les conséquences, rigidité de la pensée)

·    Mauvais contrôle des émotions

·    (tendance aux explosions ou à d’autres formes d’expression comportementale des impulsions émotionnelles)

(Non)coopération avec la supervision

·      Désengagement

·      Manipulation

·      Non-manifestation

·      Autres signes de non-coopération

Influences sociales importantes

·      Fréquentations négatives

·      Pairs soutenant le déni

·      Pairs facilitant l’accès à la victime

·      Pairs ayant une attitude antisociale

 

Note. SONAR = Sex Offender Need Assessment Training.

Source : Beech, Fischer & Thornton (2003) « Risk Assessment of Sex Offenders », in Professional Psychology: Research and Practice 2003, Vol. 34, No. 4, 339 –352

David Thornton: Le Dr Thornton est un psychologue exerçant en cabinet privé dans le Wisconsin. Il est autorisé à exercer en tant que psychologue dans le Wisconsin et le Minnesota aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni. Il a été directeur de recherche pour le programme du Wisconsin destiné aux personnes sexuellement violentes pendant trois ans et, auparavant, directeur de traitement pour ce programme pendant plus d’une décennie. Il a publié des ouvrages sur les normes fondées sur des données probantes pour des programmes correctionnels efficaces et sur l’importance du style du thérapeute dans le cadre d’un traitement visant à réduire le risque de récidive sexuelle, contribuant à l’élaboration d’échelles telles que la Static-99, la Static-2002, la Static-99R, la Static-2002R et la Matrice du risque 2000. Il a participé au développement de l’évaluation psychologique du risque, en créant le cadre de l’évaluation structurée du risque (SRA), et aux moyens de comprendre et de mesurer les facteurs de protection, en participant à la création du SAPROF-SO. David Thornton a publié plus de 90 articles dans des revues à comité de lecture. Expérience : 2016 à ce jour : Cabinet privé; 2013-2016 : Directeur de recherche, Sand Ridge Secure Treatment Center; 2004-présent : Professeur II, Université de Bergen, Norvège; 2001-2013 : Directeur des traitements, Centre de traitement sécurisé Sand Ridge

Anthony BEECH
Le professeur émérite Anthony Beech a dirigé le Centre de psychologie appliquée de l’université de Birmingham, au Royaume-Uni. Il a mis en place les doctorats accrédités par le HCPC et le BPS en psychologie légale et en psychologie légale clinique.
En 2009, la British Psychological Society et l’Association pour le traitement et la prévention des abus sexuels (ATSA) des États-Unis lui ont décerné le prix de l’accomplissement significatif.
Dawn FISCHER : University of Birmingham. Le Dr Dawn Fisher, chercheur principal honoraire du « Centre for Forensic and Criminological Psychology » de l’université de Birmingham , a reçu le Senior Practitioner Award pour son travail dans le domaine de la réinsertion des délinquants, en particulier avec les adultes et les jeunes ayant un comportement sexuellement inapproprié.

📚Au Québec, les premiers tribunaux spécialisés en matière de violences sexuelles et conjugales au monde se mettent en place.
👉Objectif : mieux accueillir les victimes de ce type de violences, qui dans la majorité des cas craignent de porter plainte auprès de la police. ✅Accompagnement spécialisé, formation
des intervenants, aménagement d’espaces “sécurisants”… Plus question pour les victimes d’être confrontées au regard et à la présence de leurs agresseurs présumés.

Québec, le 7 août 2022 – Le ministre de la Justice et procureur général du Québec, M. Simon Jolin-Barrette, et la bâtonnière du Québec, Me Catherine Claveau, sont heureux d’annoncer le lancement du Guide des meilleures pratiques en matière d’interrogatoires et de contre-interrogatoires en ce qui concerne les victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale.

Le Guide est le résultat d’une réflexion menée par un groupe de travail comprenant des avocates et avocats du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), des membres d’associations d’avocates et avocats de la défense, des représentantes et représentants du ministère de la Justice, des expertes et experts en victimologie et criminologie et d’autres intervenantes et intervenants judiciaires.

Ce document vise à améliorer l’accompagnement des personnes victimes de violences sexuelle et conjugale. Il s’adresse principalement aux avocates et avocats qui agissent pour la poursuite ou la défense. Le Guide pourra s’avérer également utile pour les juges, les corps policiers, les intervenantes et intervenants sociaux et les autres actrices et acteurs judiciaires dans la gestion des dossiers en lien avec les violences sexuelle et conjugale.

Les objectifs du Guide sont :

  • d’amener l’avocate ou l’avocat qui intervient dans des dossiers de violence sexuelle et de violence conjugale à adopter une pratique professionnelle qui va au-delà du simple respect des règles déontologiques qui lui incombent;
  • de recenser les meilleures pratiques pour que cet exercice soit fait dans le respect des droits de la personne victime.

Citations

« L’ensemble des actrices et acteurs du système de justice doit participer au changement de culture nécessaire dans le système de justice. Ce guide reflète la volonté d’améliorer l’accompagnement des personnes victimes de violences sexuelle et conjugale. Nous sommes convaincus que ce document assurera le développement de meilleures pratiques et permettra aux actrices et acteurs de la justice d’être mieux outillés. »

https://www.barreau.qc.ca/media/3214/guide-meilleures-pratiques-interrogatoires-contre-interrogatoires.pdf

Si le lien est brisé: guide-meilleures-pratiques-interrogatoires-contre-interrogatoires

CICC, Ian McPhail (2022) Pedophilia: Recent and emerging research
Conference of Ian McPhail, postdoctoral fellow in the Centre International de Criminologie Comparée (CICC) at the Université de Montréal

Résumé de la conférence

La pédophilie est un intérêt sexuel pour les enfants prépubères et constitue un facteur de risque important pour comprendre pourquoi certaines personnes commettent des infractions sexuelles contre des enfants. Dans cette conférence, les questions empiriques et conceptuelles fondamentales dans notre compréhension de la pédophilie sont identifiées et les résultats d’un programme de recherche abordant ces questions sont présentés. L’exposé examine la structure latente des intérêts pédophiles, l’efficacité des interventions thérapeutiques pour traiter les intérêts pédophiles et le rôle du stress lié à la stigmatisation dans la vie des personnes pédophiles. Les orientations futures de ce programme de recherche sont également discutées.

Ian McPhail est un psychologue agréé qui est actuellement boursier postdoctoral au Centre International de Criminologie Comparée (CICC) de l’Université de Montréal. Ses recherches au CICC portent sur la compréhension du processus de changement psychothérapeutique dans le traitement des délinquants sexuels. Le Dr McPhail a un programme de recherche actif qui se concentre sur la compréhension de la pédophilie et des facteurs de risque psychologiques de la délinquance sexuelle contre les enfants. Il est également un clinicien qui a travaillé dans une variété de milieux correctionnels, de santé mentale médico-légale et de santé mentale générale.