Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Qu’est-ce que le mal ? Neuropsychiatres et psychologues se penchent sur cette question éternelle avec les méthodes d’investigation d’aujourd’hui.

le_mal_arteMeurtres, crimes, viols, pourquoi certains individus engendrent le mal, parfois même sans éprouver aucun remords ? Manque d’empathie innée ou acquise ? Pourquoi certains groupes commettent des meurtres horribles dans différents conflits qui secouent l’Afrique ? Comment une thérapeute a pu être prise en otage puis violée par un patient dans un centre de détention de mineur ?

A travers différentes études et témoignages découvrez les mécanismes à l’origine de la cruauté.

Il y a quarante ans, le psychiatre américain Hervey Cleckley a réalisé la première étude de cas d’envergure sur des patients qui n’éprouvaient aucun remords au sujet des crimes qu’ils avaient commis. Cette absence d’empathie est-elle innée ou acquise ? Pour y répondre, le chercheur Gerhard Roth s’est intéressé à l’environnement de délinquants, montrant que celui-ci joue un grand rôle et peut altérer le cerveau dès le plus jeune âge. “Ces changements s’ancrent profondément entre l’âge de 4 et 7 ans, comme s’ils étaient d’origine génétique”, explique-t-il. Le neuropsychologue Thomas Elbert, lui, s’est penché sur les mécanismes qui poussent certains groupes à commettre des meurtres horribles dans différents conflits qui secouent l’Afrique et s’interroge sur le fonctionnement des enfants-soldats. Prise en otage et violée par un patient dans un centre de détention pour mineurs, une thérapeute témoigne et se demande pourquoi elle n’a pas su prévoir la réaction de ce jeune homme sur lequel elle avait écrit auparavant un rapport rassurant….


Le mal Une approche scientifique par Ali_Pujadas

https://www.youtube.com/watch?v=nZK8sq9Soik

TED Talk, Shaka Senghor (2014) Why your worst deeds don’t define you

In 1991, Shaka Senghor shot and killed a man. He was, he says, « a drug dealer with a quick temper and a semi-automatic pistol. » Jailed for second degree murder, that could very well have been the end of the story. But it wasn’t. Instead, it was the beginning of a years-long journey to redemption, one with humbling and sobering lessons for us all.

Why you should listen

At the age of 19, Shaka Senghor went to prison fuming with anger and despair. Senghor was a drug dealer in Detroit, and one night, he shot and killed a man who showed up on his doorstep. While serving his sentence for second-degree murder, Senghor discovered redemption and responsibility through literature — starting with The Autobiography of Malcolm X — and through his own writing.

Upon his release at the age of 38, Senghor reached out to young men following his same troubled path, and published Live in Peace as part of an outreach program bringing hope to kids in Detroit and across the Midwest. His activism attracted the attention of the MIT Media Lab, and as a Director’s Fellow, Senghor has collaborated on imagining creative solutions for the problems plaguing distressed communities. His memoir, Writing My Wrongs, was published in 2013.

Probation staff views of the Skills for Effective Engagement Development (SEED) Pilot (Ministère de la justice britannique)

Pour continuer sur le champ des bonnes pratiques pour encourager la desistance, découvrez le modèle anglais SEED…

SEEDThe SEED (Skills for Effective Engagement, and Development) pilots were conducted between Spring 2011 and Spring 2012. Their purpose was to develop and test out a practice skills model based on the best international evidence about the impact of effective engagement with offenders on reducing reoffending. The model consists of core training followed by quarterly follow up training that teams of practitioners (offender managers) attend together with their team manager Senior Probation Officer (SPO), and continuous professional development (CPD) to support learning. The aim of the model is to bring about cultural change to enable professional practice and a focus on quality outcomes. SEED has now been brought together with a piloted model for reflective supervision to produce the SEEDS model (Skills for Effective Engagement, Development and Supervision). This is an integrated organisational and practice model intended to bring about the consistent application of evidence in day to day work with offenders. SEEDS is a non-mandatory approach that has been adopted by almost all probation trusts.

Conclusions
The focus of SEED is on one-to-one supervision, enabling good practice and encouraging desistance in offenders. What is clear from this evaluation of the reactions of OMs (and SPOs) is that the cultural shift embodied in the SEED model was welcomed. Its focus on offender supervision, on work with offenders, on work by offenders within the supervisory context, and on developing practice skills in OMs were all seen as positive. The majority of participants felt SEED had improved supervision sessions. They felt they were doing more structured, better quality work. Structuring received the highest rankings in terms of its usefulness for practice, followed by relationship building, but all elements were seen as useful and different practitioners rated different elements as useful. Many felt their time was more focused but, particularly in the early stages, some felt preparation and follow-up actions were taking longer and time pressures made it difficult to adapt to a different way of working. Further training was considered to be important to keep SEED on the agenda.

probation-views-seed-pilot.pdf

Parallel-II-C-Service-User-Engagement-Copsey-Rex.pdf (Presentation de SEED au congrès mondial de la probation 2013)

Vacheret Marion, Cousineau Marie-Marthe (2005)

« L’évaluation du risque de récidive au sein du système correctionnel canadien : regards sur les limites d’un système »,

 Déviance et Société 4/2005 (Vol. 29) , p. 379-397

URL : www.cairn.info/revue-deviance-et-societe-2005-4-page-379.htm.
DOI : 10.3917/ds.294.0379.

 

Résumé

L’objet de cet article est d’apporter un regard critique sur le modèle canadien de gestion des sentences fédérales d’incarcération, lequel est souvent considéré comme un modèle idéal. À partir de données qualitatives et quantitatives, il ressort qu’un nombre important de détenus considérés comme porteurs des risques élevés et, par conséquent, ne bénéficiant pas d’une libération anticipée, réintègrent la collectivité sans qu’on les retrouve ensuite dans le système. Dès lors, on peut se demander jusqu’à quel point ce modèle, dont on vante la « réussite», ne peut pas être vu avant tout comme créateur d’échec. Il ressort, en effet, que sous couvert d’évaluations rationnelles et de prédictions actuarielles, non seulement le délit apparaît comme la dimension prépondérante dans la prise de décision, mais encore que les outils mis en place utilisent des critères peu variés et redondants, augmentant d’autant leur influence. Ces constats nous amènent à questionner la place de la responsabilité des acteurs dans un contexte où la gestion du risque fait face à une opinion publique en mal de sécurité.

MOTS – CLÉS: PRISON; LIBÉRATION CONDITIONNELLE; NOUVELLE PÉNOLOGIE; GESTION DU RISQUE

URL : www.cairn.info/revue-deviance-et-societe-2005-4-page-379.htm.

Si le lien est brisé:

VACHERET _2014_ L’évaluation du risque de récidive au sein du SCC – regards sur les limites d’un système

Intervenir efficacement sur le besoin criminogène des loisirs et des activités récréatives chez les toxicomanes judiciarisés; Essai sous la supervision de Madame Chantal Fredette, présenté dans le cadre de la Maîtrise en intervention en toxicomanie

RÉSUMÉ:

Les loisirs s’avèrent contributifs à la criminalité, s’inscrivant dans une dynamique d’oisiveté chez le délinquant. S’appuyant sur les principes du modèle Risque-BesoinsRéceptivité développé par Andrews et Bonta (2010), cet essai avait pour but de développer une intervention ciblant le besoin criminogène des loisirs et des activités récréatives, dédiée aux personnes délinquantes placées sous la responsabilité du CRC Arc-en-Soi des régions du Bas St-Laurent et de la Gaspésie. Pour ce faire, des entrevues semi-directives ont été réalisées auprès de quatre professionnels reconnus pour leur expertise dans les domaines visés. Les données recueillies dans le cadre de ces entretiens ont principalement permis d’explorer la pertinence d’une telle intervention et d’en déterminer les principales composantes. Une telle intervention est jugée essentielle dans le cadre de programmes de réadaptation et de réinsertion sociale visant la réduction des risques de récidive criminelle, et ce, tant du point de vue des répondants que des travaux recensés dans la littérature. Elle doit favoriser la pratique de loisirs chez les contrevenants, tout en leur permettant de déterminer et de surmonter les obstacles liés à cette pratique. Elle doit également viser l’enseignement des bienfaits du loisir. Cet essai se conclut par la proposition d’une intervention. MOTS CLÉS : loisirs et activités récréatives, besoin criminogène, intervention correctionnelle

Intervenir efficacement sur le besoin criminogène des loisirs et des activités récréatives chez les toxicomanes judiciarisés

ANDREWS & BONTA (2007) « Big seven » ou  Tableau des sept principaux facteurs et quelques facteurs mineurs de risque et de besoin

big seven

 

« Le tableau présente un aperçu des principaux facteurs de risque et de besoin ainsi que certaines cibles moins prometteuses pour les interventions (c.-à-d. des facteurs non criminogènes) et des suggestions pour l’évaluation et le traitement. Les sept principaux facteurs de risque et de besoin font partie des huit facteurs centraux (les antécédents criminels complètent la liste, mais il s’agit d’un facteur de risque statique). Ces sept facteurs criminogènes méritent d’être évalués et ciblés dans les interventions. Afin de mieux illustrer la distinction entre les deux types de facteurs, examinons les attitudes procriminelles qui sont qualifiées de criminogènes. La transformation des attitudes procriminelles en attitudes prosociales grâce au traitement se traduira par un comportement moins criminel et plus prosocial (ce que vous pensez influence votre façon de vous comporter). Toutefois, accroître l’estime de soi sans modifier les attitudes procriminelles risque d’engendrer des criminels confiants. La diminution de l’estime de soi peut créer des criminels misérables. La probabilité de comportement criminel peut changer ou ne pas changer en fonction de l’estime de soi. »

Accéder à l’article complet

si le lien est brisé: ANDREWS & BONTA (2007) Modèle d’évaluation et de réadaptation des délinquants fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité 

FRANCE CULTURE, Emission Pas la peine de crier  (23/06/2014) le mur de la prison

Premier moment d’une série d’émissions conçue autour du mur. Avec Jane Sautière,éducatrice de prison et écrivaine, nous évoquerons le quotidien d’une vie qui s’organise de chaque côté des murs de la prison, une expérience dont elle rendait compte en 2003 dansFragmentation d’un lieu commun aux éditions Verticales.

Cette semaine nous prenons le Mur pour sujet. Les murs solides parce que bâtis solidement, d’autres murs tout aussi solides, parce que très intériorisés. Le défi d’aujourd’hui est la possibilité d’une présence. De part et d’autre du mur de prison.  En questionnant en profondeur l’enfermement et le système pénitenciaire, les années 70 ont créé des vocations. Certains en sont revenus, et d’une certaine manière, d’autres pas. Dans tous les sens du terme. Peut-être que la prison, quelle que soit la qualité en laquelle on la pénètre, colle ensuite aux basques pour longtemps.

Au désert tout est relief, au silence plat, tout est rythmique. Le livre dont il est question aujourd’hui énumère, et ces numéros, loin de gommer les individus qu’ils abritent, font d’eux le rythme, le vrai battement. Le vrai bruit. La vraie parole. A lire ce livre, et l’usure surmontée à chaque page pour continuer de passer le mur, on se dit qu’il faudrait surtout, pouvoir passer le relais. Pouvoir partager l’épuisement. Cela ne fait que renouveler la question de l’enfermement, de ses conditions, et l’idée que l’on pourrait peut-être passer à autre chose.

Notre invitée Jane Sautière est écrivain, a atravaillé pendant plus de vingt ans comme éducatrice pénitenciaire (aujourd’hui conseiller d’insertion et de probation). Elle a publié trois livres dont le premier Fragmentation d’un lieu commun a paru en 2003 aux éditions Verticales dans la collection Minimales.