Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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HERZOG EVANS (25/01/2013)  Communication au Sénat dans le cadre de la conférence organisée par le CREDOF, l’Observatoire international des prisons et la CNCDH sur « La défense et la dimension collaborative de l’application des peines »

http://herzog-evans.com/wordpress/wp-content/uploads/2012/08/Avocat-dans-execution-des-peines.mp3

Evans presentation Powerpoint

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Kelly Hannah-Moffat & Margaret Shaw (2001) Situation risquée : le risque et les services correctionnels au Canada

Kelly Hannah-Moffat, Professeur, Département de sociologie, Université de Toronto
Margaret Shaw, Professeur, Département de sociologie et d’anthropologie, Université Concordia

CRIMINOLOGIE, VOL. 34 N° 1 (2001)

RÉSUMÉ • Les auteurs avancent que la tendance à généraliser la gestion du risque comme une caractéristique répandue dans les sociétés modernes néglige la spécificité des constructions, des histoires et des applications particulières du terme risque dans un contexte social donné. L’article s’interroge sur le concept de risque dans le cadre de la recherche et de la politique du gouvernement fédéral canadien en matière correctionnelle. Plus particulièrement, il traite de la façon dont la construction du risque dans la recherche correctionnelle et dans les politiques visant l’évaluation et la gestion de tels risques fait référence à une norme d’homme blanc, de classe moyenne, ou, en d’autres mots, comment le risque est défini selon le genre et la race. Il aborde également la manière dont l’hybridation du risque et de la réhabilitation (évidente dans les concepts d’évaluation risque/besoin et de gestion risque/besoin) contribue à la réaffirmation de la réhabilitation, faisant ainsi apparaître un modèle mixte de gestion.

 

Les connaissances sur le risque fournissent de l’information pour les pratiques correctionnelles. Alors que les facteurs de risque constituent des artefacts statistiques qui reflètent certaines caractéristiques de population, il arrive souvent que l’on attribue ces facteurs à des individus et qu’on les utilise pour légitimer un vaste éventail d’interventions, y compris la responsabilisation des délinquants. Cette attribution du risque à des individus découle du développement d’outils d’évaluation, ainsi que de l’administration et de l’interprétation desdits outils. Nos observations sur ce processus révèlent des tendances inquiétantes qui demandent que l’on procède à d’autres examens critiques des critères à la base des technologies d’évaluation du risque et des méthodes proposées pour la réduction du risque. Les chercheurs et les praticiens qui se font les défenseurs des technologies du risque définissent souvent le risque en se fondant sur une moralité de classe moyenne de race blanche. Subtilement, on institutionnalise et on reproduit les désavantages sociostructurels autant que les stéréotypes basés sur le genre et les dimensions ethno-culturelles. À première vue, le risque et l’initiative de sa gestion apparaissent non moralisateurs, efficaces, objectifs et non discriminatoires ; mais tout autre est la réalité.

http://www.erudit.org/revue/crimino/2001/v34/n1/004755ar.pdf

FRANCE CULTURE (12.01.2013)  Emission « Concordance des temps »: Le viol : histoire d’un crime

Le 16 décembre dernier, une jeune étudiante indienne a été victime d’un viol collectif dans un autobus de New Delhi pendant que son compagnon, qui tâchait de la protéger, était frappé avec une barre de fer. La police a mis longtemps à venir les secourir et à l’hôpital les médecins les ont traités avec une condescendance ostensible. La jeune femme est morte de ses blessures deux semaines plus tard à Singapour où elle avait été transportée. Un puissant mouvement de protestation depuis lors, parcourt le pays. Un mouvement qui est sans précédent et qui réveille le féminisme. Il ne réclame pas la protection des femmes mais d’abord leur liberté de se mouvoir sans danger dans l’espace public.

Or il se trouve que ces évènements font un écho douloureux au manifeste retentissant qu’en France 313 femmes ont signé derrière Clémentine Autain dans Le Nouvel Observateur du 22 novembre pour dire avec éclat qu’elles avaient été elles-mêmes violées et que la réponse de la société, notamment par le fait de la police et de la justice, demeurait en dépit des progrès de la législation, gravement insuffisante, alors qu’il y aurait en France, nous dit-on, un viol toutes les sept minutes. Georges Vigarello, mon invité ce matin, a publié naguère en 1998, une Histoire du viol, qui a été saluée à l’époque et depuis lors comme une contribution majeure et très neuve, à la connaissance de ce crime et de ses effets depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours. Nous allons voir ensemble que la manière dont la société, de siècle en siècle, l’a considéré, châtié, ignoré, éventuellement refoulé ou excusé, que cette manière est destinée à apprendre beaucoup dans le long terme sur les relations entre les hommes et les femmes, le poids des hiérarchies sociales, la place de cette violence parmi toutes les autres, notamment durant les guerres, et en définitive à faire comprendre comment un impératif moral tout simplement élémentaire a pu être étouffé par les préjugés, les hypocrisies, et, derrière le fragile vernis de la civilisation, les cynismes souvent complaisamment tolérés. Jean-Noël Jeanneney (suite…)

FRANCE CULTURE, Emission le bien commun (23.06.2007) Tolérance zéro, L’ordre à quel prix?

Invité(s) : Jacques DonzelotBernard Harcourt

http://www.bernardharcourt.com/audio/06-23-07-le-bien-commun.mp3

Carita DARZACQ (Revue « Combat »; 28/06/1962) « LA PRISON, CE MAL QUI NE RÉPAND PLUS LA TERREUR »

Mais, pourrait-on dire au contraire, la prison telle qu’on l’entend aujourd’hui, basée sur les sciences psychologiques, psychotechniques, psychanalytiques, etc. prenant à coeur sa mission , la prison se voulant humaine et éducatrice est peut-être une change pour le détenu. (…)

La meilleure réforme ne serait-elle pas plutôt d’éviter la prison, et d’ appliquer en France la méthode dite de probation, en vigueur depuis longtemps déjà dans les pays anglo-saxons ? Ce système s’appuie sur le principe qu’un individu qui a commis un premier délit n’est pas forcément un criminel né. Bien que jugé coupable il n’est pas incarcéré. Il est maintenu dans la vie normale, vivant et travaillant — donc subvenant a ses propres besoins . — sous la surveillance d’un officier de probation. Si après un certain temps, qui n’est pas nécessairement égal au temps qu’ il aurait dit passer en prison, sa conduite est jugée satisfaisante, il est non seulement considéré comme libre mais son casier judiciaire reste vierge. Si par contre il commet un nouveau délit, il est renvoyé devant ses juges. Une peine qu’ il devra cette fois purger et qui ne peut pas être inférieure à deux ans lui est alors infligée, à laquelle vient s’ajouter la totalité de la peine prononcée pour son premier délit . Cette addition donne déjà à réfléchir . . . Mais en outre, le système de probation a l’ inappréciable mérite d’ éviter au condamné la corruption de la prison. Lui sont également épargnés, pour lui  et sa famille, le handicap de l’opprobre général, et bien d’autres déboires d’ordre matériel.

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AJ Pénal Décembre 2012 : Dossier « Eviter la récidive du délinquant sexuel »

Dans son numéro de décembre 2012, l’AJ pénal propose un dossier sur le thème « Eviter la récidive du délinquant sexuel » composé des articles suivants (consultables sur le site de Dalloz) :

  • L’utilisation de médicaments pour traiter de la délinquance sexuelle, par Don Grubin ;
  • When something else works, par Clément Stièvet ;
  • Exécution des peines, délinquance sexuelle et « positionnement quant aux faits » : enjeux juridiques et criminologiques, par Martine Herzog-Evans ;
  • Les Cercles de support et de responsabilité, par Robin J. Wilson et Andrews McWhinnie  ;
  • Réduire le risque en promouvant une « Bonne Vie » : questions relatives au traitement des délinquants sexuels, par Clare-Ann Fortune et Tony Ward .

AJ pénal 2012. 621

EMISSION LE BIEN COMMUN: Le système pénitentiaire français (27.12.2012)

Les auditeurs ont probablement encore en mémoire le scandale de l’état de la prison des Baumettes dénoncé par le contrôleur général des lieux de privation de liberté. Plus récemment, c’est le directeur de la prison de Gradignan, près de Bordeaux, qui tirait la sonnette d’alarme sur l’état de son établissement.

Notre pays s’est pourtant doté en 2009 d’une loi pénitentiaire très audacieuse s’efforçant de faire pénétrer le droit en prison. Quel bilan tirer de l’application de cette loi pénitentiaire ? C’est une tâche à laquelle s’est attelée la commission des lois du Sénat dont fait partie le sénateur Jean-René Lecerf qu’Antoine Garapon reçoit aujourd’hui.

Invité(s) : Jean-René Lecerf, sénateur (UMP) du Nord