Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
Header

Volker Dittmann (* 1951 ) est un psychiatre médico-légal allemand . Il a été professeur en psychiatrie légale et médecine légale à l’ Université de Bâle de 1996 à 2014 .

Expert médico-légal reconnu, il a développé avec d’autres une liste de critères importants en psychiatrie légale pour l’appréciation de la «dangerosité» et du risque futur que pourrait constituer l’auteur d’un délit. Cette liste, qui vise une standardisation de l’évaluation des risques en matière criminelle, est souvent appelée en psychiatrie médico-légale la «liste de Dittmann» ou « critères de Dittmann ».

Les critères de Dittmann visent à appréhender l’ensemble des paramètres d’une situation en terme favorables ou défavorables:

  • 1. Évolution délinquante jusqu’à présent, analyse du délit commis
  • 2. Troubles psychiques, personnalité
  • 3. Degré de conscience de la maladie ou du trouble
  • 4. Compétences sociales
  • 5. Type de comportement dans les situations conflictuelles spécifiques
  • 6. Capacité de l’auteur à se confronter avec ses actes
  • 7. Possibilités thérapeutiques générales
  • 8. Possibilités thérapeutiques concrètement disponibles
  • 9. Accessibilité de l’auteur à une mesure thérapeutique
  • 10. Étayage social disponible en cas de libération ou de congé

critères de Dittmann

criteres_de_dittman -trad_fr_unofficial

 

 

Tom TYLER (1990) Why people obey the law (Yale University)

Les gens obéissent à la loi s’ils la croient légitime, et non parce qu’ils craignent d’être punis – telle est la conclusion surprenante de l’étude classique de Tom Tyler. Tyler suggère que les législateurs et les responsables de l’application des lois feraient bien mieux de rendre les systèmes juridiques dignes de respect plutôt que d’essayer d’instiller la peur du châtiment. Il constate que les gens obéissent à la loi principalement parce qu’ils croient au respect de l’autorité légitime.

Tom R. Tyler est professeur à l’université de New York, où il enseigne au département de psychologie et à la faculté de droit. Il étudie l’exercice de l’autorité dans les groupes, les organisations et les sociétés. Parmi ses nombreux ouvrages figurent The Social Psychology of Procedural Justice, Social Justice in a Diverse Society, Cooperation in Groups et Trust in the Law.

 

Introduction:

Le premier objectif de cet ouvrage est d’opposer les perspectives instrumentales et normatives sur les raisons pour lesquelles les gens respectent la loi. La perspective instrumentale du citoyen est à la base de ce que l’on appelle la littérature sur la dissuasion : on considère que les gens façonnent leur comportement pour répondre à des changements dans les incitations et les sanctions tangibles et immédiates associées au respect de la loi – à des jugements sur les gains et les pertes personnels résultant de différents types de comportement. Par exemple, l’augmentation de la sévérité et de la certitude de la punition pour avoir commis un crime a souvent été considérée comme un moyen efficace de réduire le taux de commission de ce crime. Lorsque les responsables politiques réfléchissent à la manière d’obtenir la conformité, ils adoptent souvent implicitement une perspective instrumentale.

Bien que la perspective instrumentale ait dominé les examens récents des réactions des citoyens à la loi et aux autorités légales, cette étude explore la conformité d’un point de vue normatif. Elle s’intéresse à l’influence de ce que les gens considèrent comme juste et moral, par opposition à ce qui est dans leur intérêt personnel. Elle examine également le lien entre l’engagement normatif envers les autorités légales et le comportement respectueux de la loi. Si les gens considèrent que le respect de la loi est approprié en raison de leurs attitudes sur la façon dont ils devraient se comporter, ils assumeront volontairement l’obligation de suivre les règles juridiques. Ils se sentiront personnellement engagés à obéir à la loi, qu’ils risquent ou non d’être punis pour avoir enfreint la loi. Cet engagement normatif peut faire intervenir la moralité personnelle ou la légitimité. L’engagement normatif par le biais de la moralité personnelle signifie que l’on obéit à une loi parce que l’on estime que la loi est juste ; l’engagement normatif par le biais de la légitimité signifie que l’on obéit à une loi parce que l’on estime que l’autorité qui applique la loi a le droit de dicter un comportement.

http://www.psych.nyu.edu/tyler/lab/Chapters_1-4.pdf

 

Victoria Pratt (Oct.2016) How judges can show respect

In halls of justice around the world, how can we ensure everyone is treated with dignity and respect? A pioneering judge in New Jersey, Victoria Pratt shares her principles of « procedural justice » — four simple, thoughtful steps that redefined the everyday business of her courtroom in Newark, changing lives along the way. « When the court behaves differently, naturally people respond differently, » Pratt says. « We want people to enter our halls of justice … and know that justice will be served there. »

Victoria Pratt · Professor

Judge Victoria Pratt is inspiring a global revolution in criminal justice.

 

In halls of justice around the world, how can we ensure everyone is treated with dignity and respect? A pioneering judge in New Jersey, Victoria Pratt shares her principles of « procedural justice » — four simple, thoughtful steps that redefined the everyday business of her courtroom in Newark, changing lives along the way. « When the court behaves differently, naturally people respond differently, » Pratt says. « We want people to enter our halls of justice … and know that justice will be served there. »

FRANCE CULTURE, Antoine GARAPON (01/12/2016) Emission « discussion du soir »; Être imam en prison

Antoine Garapon reçoit Mohamed Loueslati, Imam dans deux centres pénitentiaires de Rennes, et responsable de l’aumônerie musulmane pour le grand Ouest de la France, auteur de : L’islam en prison » (éd. Bayard, 2015).

Comment organiser une pratique religieuse en prison ? « La foi en Dieu ne suffit pas répond Mohamed Loueslati, il faut aussi avoir une foi profonde en l’être humain, se dire qu’il peut changer et que l’on peut y contribuer ». Un message d’espoir.  » A.G

Punir pour punir n’a pas de sens, aujourd’hui ».

« Et là, un échec total. (…) Le plus frappant, est le nombre de récidives… Cinq ans après leur sortie, on voit des détenus revenir, comme si leur passage en prison n’avait pas servi.

Ce qu’on peut faire? Rétablir le contact avec la famille est une première étape, mais cela ne suffit pas. Ces détenus nous le disent : « On a perdu confiance en l’institution. Notre seul intermédiaire est l’aumônier ».

Quand ils sortent de prison, que leur reste t-il ? La drogue ou la Syrie, le Djiad…

Qu’est-ce que l’Islam? Une religion de paix. (…) Ceux qui servent le Djiad n’aiment pas trop mon discours, j’ai même été menacé. Mais la grande majorité n’est pas aussi radicale qu’on le dit, mais plutôt perdue, dévoyée…. Malheureusement, depuis Michel Foucault, la prison, c’est surveiller et punir.

Un voeu ? Un Islam des lumières, un Islam réfléchi, rationnel… »

Une musique ? Izumal (qui signifie »derrière les barreaux », en arabe), de Idir

 

Nicolas Derasse et Jean-Claude Vimont (2014) Observer pour orienter et évaluer. Le CNO-CNE de Fresnes de 1950 à 2010

Résumé

Au tout début des années cinquante, l’Administration pénitentiaire se dota d’un outil essentiel et primordial afin de réussir la Réforme pénitentiaire. Examiner la personnalité des détenus afin de mieux les orienter vers des établissements diversifiés était l’application concrète d’une philosophie pénale progressiste. L’article se propose de suivre l’histoire de cette institution pendant une soixantaine d’années, instititution qui a su évoluer au fil des politiques pénales afin de mettre en commun des compétences pluridisciplinaires pour orienter, mais aussi pour observer et évaluer des détenus condamnés à de longues peines. À partir des dossiers des détenus-stagiaires, il est possible également de révéler les non-dits de ces missions, les tâtonnements et les exclusions, les stéréotypes des observateurs comme les évolutions de la population observée. Individualiser les peines pour réinsérer au mieux fut l’objectif initial tout en préservant la société des risques de récidive. Préserver la société de la dangerosité de certains récidivistes semble la préoccupation contemporaine.

https://criminocorpus.revues.org/2728

https://criminocorpus.revues.org/pdf/2728

Émilie MATIGNON, CIRAP (2015) Les outils d’évaluation et les méthodes de prise en charge des PPSMJ

Les défis et perspectives pratiques de l’évaluation sont révélés par l’intérêt porté aux outils à proprement parler, c’est-à-dire aux grilles utilisées par les professionnels. Ces outils sont nombreux et variés puisque pas moins de quatre générations sont décomptées. En outre, ils sont éminemment évolutifs car sujets à des réévaluations constantes et une volonté de perfectibilité indéniable. Dans un tel contexte, la question du choix des outils s’impose et avec ce choix celle sous-jacente de la « philosophie » irriguant tel ou tel instrument. Par ailleurs, l’outil d’évaluation n’est qu’un simple outil et ne revêt une véritable utilité et un sens que lorsqu’il est associé à des programmes constituant la véritable révolution pratique de la probation. Ce sont les acteurs de l’évaluation, au-delà de ces objets inanimés, qui sont au cœur des réflexions et des changements qu’opère leur introduction dans les pratiques de la probation. La responsabilisation des probationnaires, la responsabilité des professionnels et l’adhésion des uns et des autres sont notamment des enjeux et défis soulevés par l’évaluation. La formation est également au centre de ces questions qu’il s’agisse de permettre la compréhension et l’appropriation d’outils nouveaux ou de favoriser l’adhésion à ces formes d’exercice de la probation.
Finalement, l’opportunité d’établir une synthèse des différents outils de lutte contre la récidive est suscitée par la nécessité de comprendre leur fonction, leur utilité et leur application éventuelle au contexte français.

https://www.enap.justice.fr/sites/default/files/edito/pdf/dossier_thematique_decembre2015.pdf

Anaïs Henneguelle, Benjamin Monnery, Annie Kensey (janvier 2016) Better at Home than in Prison ? The Effects of Electronic Monitoring on Recidivism in France 

Abstract:

Many countries have recently adopted electronic monitoring (EM) as an alternative sentence in order to reduce incarceration while maintaining public safety. However, the empirical evidence on the effects of EM on recidivism (relative to prison) is very scarce worldwide. In this paper, we adress this debated question using quasi-experimental data from France. Our empirical strategy exploits the incremental roll-in of electronic monitoring in France, which started as a local experiment in four courts in 2000- 2001, and was later adopted by more and more courts (2002-2003). Our IV estimates show that fully converting prison sentences into electronic monitoring has long-lasting beneficial effects on recidivism, with estimated reductions in probability of reconviction of 6-7 percentage points (9-11%) after five years. There is also evidence that, in case of recidivism, EM leads to less serious offenses compared to prison. These beneficial effects are particularly strong on electronically monitored offenders who received control visits at home from correctional officers, were obliged to work while under EM, and had already experienced prison before. This pattern suggests that both rehabilitation and deterrence are important factors in reducing long-term recidivism, and that electronic monitoring can be a very costeffective alternative to short prison sentences. However, the massive development of EM in France in recent years, with shorter and less intensive supervision, may reduce its effectiveness.

Keywords: economics of crime, prison, electronic monitoring, recidivism

https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-01251347/document

Si le lien est brisé: Better at Home than in Prison