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FRANCE CULTURE (2018) cycle d’émissions « A voix nues », consacrées à l’expert Daniel ZAGURY (Fevrier 2018)

Daniel Zagury (1/5) : Un avenir à Chevilly-Larue

Pour comprendre ce qui pousse certains hommes à commettre des actes monstrueux, la justice fait appel à l’expert psychiatre Daniel Zagury, ainsi amené à écouter et décrypter de nombreux tueurs en série comme Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret, et plus récemment des terroristes.

C’est poussé par son appréhension du corps en souffrance et par la peur de la mort que Daniel Zagury s’intéressera à la psychiatrie pendant ses études de médecine.

En associant très tôt ses impressions littéraires avec cette discipline, il se passionne pour la clinique et rejette l’intellect dépourvu d’affect.

Attentif à ce qu’il va transmettre, il pense qu’il est possible d’apaiser la souffrance de l’autre.

Liens

Publications de Daniel Zagury (cairn.info)

Daniel Zagury, passion psy, article de Flore Thomasset (la-croix.com)

Docteur Daniel Zagury : «Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» – Propos recueillis par Eric Favereau (liberation.fr)

Daniel Zagury (2/5) : La psychiatrie ordinaire

Depuis 1997 Daniel Zagury est chef de service du centre psychiatrique du Bois de Bondy en Seine Saint-Denis. Tout au long de son parcours à l’hôpital ou en prison, il a exploré et analysé les actes médicaux légaux des malades mentaux psychotiques, et ceux présentant des troubles graves de la personnalité.

Daniel Zagury (3/5) : L’expertise de l’horreur

Psychiatre des hôpitaux, spécialiste de psychopathologie et de psychiatrie légale mais aussi expert auprès de la Cour d’appel de Paris, Daniel Zagury cherche à mieux saisir le fonctionnement de certains hommes qui commettent des actes atroces « ce qui l’amène à côtoyer le plus effroyable de l’humanité ». 

Daniel Zagury (4/5) : Le procès pénal

Expert auprès des tribunaux Daniel Zagury a régulièrement témoigné dans d’importantes affaires criminelles mettant en cause des tueurs en série.

Retour sur une expertise qui consiste à mettre en lumière les caractéristiques, les aspects particuliers de la personnalité du tueur, les circonstances et les mobiles affectifs qui déclenchent une telle conduite.

Tout l’enjeu est de regarder le mal en face en entrant en relation avec l’autre sans aucune fascination.

Daniel Zagury (5/5) : La banalité du mal

Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles consacrés au parricide, au crime passionnel et aux tueurs en série, Daniel Zagury oblige la société à admettre que l’horreur absolue n’est pas étrangère à l’homme ordinaire.

En allant au delà des acquis psychiatriques, il tente de comprendre comment sont fabriqués de tels êtres humains.

FRANCE INTER (le téléphone sonne, 16/05/2018) Quel suivi pour les délinquants sexuels ?

Castration chimique, entretien psychologique, thérapie de groupe, prescription de médicaments qui sont des « coupe faim » sexuels, quel suivi médical pour les délinquants sexuels ? Est-il possible d’éviter une récidive ? La question se pose après la mort de la petite Angélique.

Après chaque affaire, reviennent les mêmes questions.

La dernière fois c’était Angélique, une jeune fille violée et tuée par un homme qui avait été condamné pour des faits similaires il y a vingt ans.

A chaque fois on interroge les délinquant sexuels, on interroge nos outils, on interroge les soins, la médecine, on interroge les fichiers.

Et c’est ce sur quoi nous avons eu envie de réfléchir à froid, ce soir. Loin des polémiques et des coups de menton des politiques.

Allons-y, parlons du suivi socio judiciaire. Est-il obligatoire ? Combien de temps dure-t-il ? A quoi ressemble l’obligation de soin ? Combien de temps dure-t-elle ? La castration chimique est-elle le remède médical ? Le fichier national des délinquants sexuels est-il efficace ? Faut-il l’ouvrir aux quatre vents, comme le font les anglo-saxons ? Faudrait-il de nouveaux outils ?

On en parle avec Florence Thibaut,professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’Université Paris-Descartes  et présidente de l’Association internationale pour la santé mentale des femmes ; la présidente de l’Union syndicale des magistrats Virginie Duval et Danielle Messager, spécialiste santé de France Inter.

Les invités

Volker Dittmann (* 1951 ) est un psychiatre médico-légal allemand . Il a été professeur en psychiatrie légale et médecine légale à l’ Université de Bâle de 1996 à 2014 .

Expert médico-légal reconnu, il a développé avec d’autres une liste de critères importants en psychiatrie légale pour l’appréciation de la «dangerosité» et du risque futur que pourrait constituer l’auteur d’un délit. Cette liste, qui vise une standardisation de l’évaluation des risques en matière criminelle, est souvent appelée en psychiatrie médico-légale la «liste de Dittmann» ou « critères de Dittmann ».

Les critères de Dittmann visent à appréhender l’ensemble des paramètres d’une situation en terme favorables ou défavorables:

  • 1. Évolution délinquante jusqu’à présent, analyse du délit commis
  • 2. Troubles psychiques, personnalité
  • 3. Degré de conscience de la maladie ou du trouble
  • 4. Compétences sociales
  • 5. Type de comportement dans les situations conflictuelles spécifiques
  • 6. Capacité de l’auteur à se confronter avec ses actes
  • 7. Possibilités thérapeutiques générales
  • 8. Possibilités thérapeutiques concrètement disponibles
  • 9. Accessibilité de l’auteur à une mesure thérapeutique
  • 10. Étayage social disponible en cas de libération ou de congé

critères de Dittmann

criteres_de_dittman -trad_fr_unofficial

 

 

Tom TYLER (1990) Why people obey the law (Yale University)

Les gens obéissent à la loi s’ils la croient légitime, et non parce qu’ils craignent d’être punis – telle est la conclusion surprenante de l’étude classique de Tom Tyler. Tyler suggère que les législateurs et les responsables de l’application des lois feraient bien mieux de rendre les systèmes juridiques dignes de respect plutôt que d’essayer d’instiller la peur du châtiment. Il constate que les gens obéissent à la loi principalement parce qu’ils croient au respect de l’autorité légitime.

Tom R. Tyler est professeur à l’université de New York, où il enseigne au département de psychologie et à la faculté de droit. Il étudie l’exercice de l’autorité dans les groupes, les organisations et les sociétés. Parmi ses nombreux ouvrages figurent The Social Psychology of Procedural Justice, Social Justice in a Diverse Society, Cooperation in Groups et Trust in the Law.

 

Introduction:

Le premier objectif de cet ouvrage est d’opposer les perspectives instrumentales et normatives sur les raisons pour lesquelles les gens respectent la loi. La perspective instrumentale du citoyen est à la base de ce que l’on appelle la littérature sur la dissuasion : on considère que les gens façonnent leur comportement pour répondre à des changements dans les incitations et les sanctions tangibles et immédiates associées au respect de la loi – à des jugements sur les gains et les pertes personnels résultant de différents types de comportement. Par exemple, l’augmentation de la sévérité et de la certitude de la punition pour avoir commis un crime a souvent été considérée comme un moyen efficace de réduire le taux de commission de ce crime. Lorsque les responsables politiques réfléchissent à la manière d’obtenir la conformité, ils adoptent souvent implicitement une perspective instrumentale.

Bien que la perspective instrumentale ait dominé les examens récents des réactions des citoyens à la loi et aux autorités légales, cette étude explore la conformité d’un point de vue normatif. Elle s’intéresse à l’influence de ce que les gens considèrent comme juste et moral, par opposition à ce qui est dans leur intérêt personnel. Elle examine également le lien entre l’engagement normatif envers les autorités légales et le comportement respectueux de la loi. Si les gens considèrent que le respect de la loi est approprié en raison de leurs attitudes sur la façon dont ils devraient se comporter, ils assumeront volontairement l’obligation de suivre les règles juridiques. Ils se sentiront personnellement engagés à obéir à la loi, qu’ils risquent ou non d’être punis pour avoir enfreint la loi. Cet engagement normatif peut faire intervenir la moralité personnelle ou la légitimité. L’engagement normatif par le biais de la moralité personnelle signifie que l’on obéit à une loi parce que l’on estime que la loi est juste ; l’engagement normatif par le biais de la légitimité signifie que l’on obéit à une loi parce que l’on estime que l’autorité qui applique la loi a le droit de dicter un comportement.

http://www.psych.nyu.edu/tyler/lab/Chapters_1-4.pdf

 

Victoria Pratt (Oct.2016) How judges can show respect

In halls of justice around the world, how can we ensure everyone is treated with dignity and respect? A pioneering judge in New Jersey, Victoria Pratt shares her principles of « procedural justice » — four simple, thoughtful steps that redefined the everyday business of her courtroom in Newark, changing lives along the way. « When the court behaves differently, naturally people respond differently, » Pratt says. « We want people to enter our halls of justice … and know that justice will be served there. »

Victoria Pratt · Professor

Judge Victoria Pratt is inspiring a global revolution in criminal justice.

 

In halls of justice around the world, how can we ensure everyone is treated with dignity and respect? A pioneering judge in New Jersey, Victoria Pratt shares her principles of « procedural justice » — four simple, thoughtful steps that redefined the everyday business of her courtroom in Newark, changing lives along the way. « When the court behaves differently, naturally people respond differently, » Pratt says. « We want people to enter our halls of justice … and know that justice will be served there. »

FRANCE CULTURE, Antoine GARAPON (01/12/2016) Emission « discussion du soir »; Être imam en prison

Antoine Garapon reçoit Mohamed Loueslati, Imam dans deux centres pénitentiaires de Rennes, et responsable de l’aumônerie musulmane pour le grand Ouest de la France, auteur de : L’islam en prison » (éd. Bayard, 2015).

Comment organiser une pratique religieuse en prison ? « La foi en Dieu ne suffit pas répond Mohamed Loueslati, il faut aussi avoir une foi profonde en l’être humain, se dire qu’il peut changer et que l’on peut y contribuer ». Un message d’espoir.  » A.G

Punir pour punir n’a pas de sens, aujourd’hui ».

« Et là, un échec total. (…) Le plus frappant, est le nombre de récidives… Cinq ans après leur sortie, on voit des détenus revenir, comme si leur passage en prison n’avait pas servi.

Ce qu’on peut faire? Rétablir le contact avec la famille est une première étape, mais cela ne suffit pas. Ces détenus nous le disent : « On a perdu confiance en l’institution. Notre seul intermédiaire est l’aumônier ».

Quand ils sortent de prison, que leur reste t-il ? La drogue ou la Syrie, le Djiad…

Qu’est-ce que l’Islam? Une religion de paix. (…) Ceux qui servent le Djiad n’aiment pas trop mon discours, j’ai même été menacé. Mais la grande majorité n’est pas aussi radicale qu’on le dit, mais plutôt perdue, dévoyée…. Malheureusement, depuis Michel Foucault, la prison, c’est surveiller et punir.

Un voeu ? Un Islam des lumières, un Islam réfléchi, rationnel… »

Une musique ? Izumal (qui signifie »derrière les barreaux », en arabe), de Idir

 

Nicolas Derasse et Jean-Claude Vimont (2014) Observer pour orienter et évaluer. Le CNO-CNE de Fresnes de 1950 à 2010

Résumé

Au tout début des années cinquante, l’Administration pénitentiaire se dota d’un outil essentiel et primordial afin de réussir la Réforme pénitentiaire. Examiner la personnalité des détenus afin de mieux les orienter vers des établissements diversifiés était l’application concrète d’une philosophie pénale progressiste. L’article se propose de suivre l’histoire de cette institution pendant une soixantaine d’années, instititution qui a su évoluer au fil des politiques pénales afin de mettre en commun des compétences pluridisciplinaires pour orienter, mais aussi pour observer et évaluer des détenus condamnés à de longues peines. À partir des dossiers des détenus-stagiaires, il est possible également de révéler les non-dits de ces missions, les tâtonnements et les exclusions, les stéréotypes des observateurs comme les évolutions de la population observée. Individualiser les peines pour réinsérer au mieux fut l’objectif initial tout en préservant la société des risques de récidive. Préserver la société de la dangerosité de certains récidivistes semble la préoccupation contemporaine.

https://criminocorpus.revues.org/2728

https://criminocorpus.revues.org/pdf/2728