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Il existe un dépeçage pathologique qui chosifie le corps. C’est par exemple le cas d’un schizophrène qui mutile un cadavre parce qu’il est persuadé qu’il recèle le mal. Le criminologue Olivier Chevrier a rencontré un homme qui a tué sa mère pour lui ouvrir le ventre où il était persuadé que le diable se cachait. D’autres mutilations de cadavres sont propres aux tueurs en série, qui ne sont pas malades mais organisés. La mutilation est en quelque sorte leur signature.Joseph Vacher, un des premiers tueurs en série français reconnu, a tué onze adolescents, filles et garçons, dont il coupait les organes génitaux. Le tueur en série organisé peut agir par rapport à un fantasme qui le domine.

Selon les experts du FBI, les auteurs de meurtres en série gardent souvent des objets, et même parfois des membres. Il s’agit la plupart du temps de membres sexuels comme un téton ou un sein, ou encore une oreille ou un doigt. Ces objets sont pris comme souvenirs, et permettent au criminel de revivre les événements dans ses fantasmes. Dans certains cas, le meurtrier peut même consommer certaines parties du corps de sa victime pour se l’approprier totalement.

Des causes extérieures peuvent-elles expliquer cette pratique? C’est ce qu’affirment certains coupables, comme Sylvie Reviriego. Cette femme a tué son amie, lui a coupé la tête avant de la passer au four à micro-ondes puis, pendant une semaine, a dépecé peu à peu son cadavre resté sur le balcon. Sylvie Reviriego était soignée pour des problèmes psychiatriques, et elle aurait commis ce crime sous l’influence d’un cocktail de médicaments.

Remerciement à Olivier Chevrier, titulaire d’un DEA et d’un doctorat en sciences criminelles, intervenant à l’Université de Rennes 2 et à l’École de l’administration pénitentiaire d’Agen. «Crimes ou folie: un cas de tueur en série au XIXe siècle, Joseph Vacher», Olivier Chevrier, ed. L’Harmattan, 2006.

Lire l’article complet sur slate.fr

La presse.ca (juin 2012); Rapport d’enquête accablant sur l’Institut Pinel,  27 juin 2012

L’Institut Philippe-Pinel, où sont envoyés des criminels psychiatrisés comme Guy Turcotte, Karla Homolka et Valéry Fabrikant, souffre de dizaines de lacunes en matière de sécurité qui le laissent vulnérable aux tentatives d’évasion, aux prises d’otages et aux attaques contre le personnel soignant, révèle un rapport d’enquête obtenu par La Presse. «Il existe un faux sentiment de sécurité à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal», tranche le rapport de 175 pages, qui doit être déposé cette semaine. Le document a été rédigé par six enquêteurs issus des parties patronales, syndicales, ainsi que de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur des affaires sociales. Il se penche sur la prise d’otages survenue à l’Institut, le 29 avril 2011. (…)

Confusion
Le rapport relève près d’une trentaine de causes qui ont mené au drame, notamment une baisse générale de la vigilance et la confusion du personnel quant aux fouilles. Des employés croyaient carrément qu’il leur était interdit de fouiller les patients. Des membres de la sécurité ont avoué aux enquêteurs «qu’on ne peut pas garantir la rigueur des fouilles». La possibilité de faire entrer à l’institut des morceaux de métal, l’accès aux bacs de recyclage pleins de matériaux, l’absence de ligne directrice en cas de prise d’otages, le manque de formation, de communication et de coordination sont aussi montrés du doigt. Les enquêteurs formulent plus d’une centaine de recommandations, notamment l’installation de contrôles rigoureux «comme dans les aéroports» afin de détecter toute arme. Ils suggèrent aussi l’amélioration de la formation, le remplacement de parties du mobilier pouvant servir à fabriquer une arme, et, au besoin, la fouille des cavités corporelles des patients. Le rapport est déposé au moment où l’Institut Philippe-Pinel se retrouve sans chef. Le dernier directeur général, Jocelyn Aubut, a remis sa démission le 14 juin dernier, après 34 ans au sein de l’établissement.

Lien: http://www.lapresse.ca

André Davidovitch. Pinatel Jean, La criminologie.Revue française de sociologie, 1962, vol. 3, n° 1, pp. 92-96.

La criminologie clinique « consiste essentiellement dans l’approche multidisciplinaire du cas individuel, à l’aide des principes et des méthodes des sciences criminologiques ou criminologies spécialisées » . Elle a pour but « par analogie avec la clinique médicale, de formuler un avis sur un délinquant, cet avis comportant un diagnostic, un pronostic et éventuellement un traitement »

Quant au déroulement du processus criminel qui débouche sur l’acte, il faut se référer à De Greef qui en a fourni une analyse psychologique très poussée, à l’occasion du processus criminogène conduisant à l’homicide utilitaire . Des trois phases qu’il discerne dans la dynamique criminelle (acquiescement mitigé, acquiescement formulé, période de crise) seule la dernière est représentative de l’état de danger (p. 165) qui se caractérise par l’imminence, par une très forte probabilité de passage à l’acte. Telle serait, en effet, la définition la plus extensive du concept d’état dangereux, dont l’examen nous fait pénétrer dans le domaine de la criminologie clinique.

 

Pour saisir le sens opérationnel exact de ce terme dans la criminologie actuelle il faut partir de la notion de témibilité forgée par Garofalo et de son complément d’adaptabilité sociale. Dans un premier moment, le savant italien a préconisé que la mesure pénale soit fondée « sur la perversité constante et agissante du délinquant et la quantité de mal qu’on peut redouter de sa part », c’est-à-dire sur sa témibilité ou capacité criminelle (pp. 130-131). Très vite il eut le sentiment que le terme temibilità qu’on a traduit en français par dangerosité avait un caractère trop négatif. Il a suggéré également la prise en considération du degré d’adaptabilité du sujet (« idonéité à la vie sociale s>). Le concept actuel d’état dangereux renferme ces deux éléments: le diagnostic d’état dangereux doit les évaluer dans chaque cas, le pronostic de rééducabilité et le type de criminosité variant en fonction de diverses combinaisons possibles de la dangerosité et de l’adaptabilité (p. 168).
L’état dangereux comporte quatre formules individuelles :
a) Capacité criminelle très forte et adaptabilité très élevée. Cette formule correspond à la forme la plus grave de l’état dangereux (p. 169). Dans cette catégorie on peut classer les sociables dénués de moralité, les criminels à col blanc étudiés par Sutherland. Parfaitement adaptés au crime, apparemment en règle avec les normes de la vie sociale, ils savent ne pas se faire prendre; on les voit rarement en prison.
b) Capacité criminelle très élevée et adaptabilité très faible. Degré inférieur mais encore grave de la dangerosité (la plupart des criminels professionnels dont « la carrière se déroule sous le double signe de l’organisation méthodique et du refus d’exercer un métier socialement défini »).
c) Capacité criminelle peu élevée et adaptabilité très faible. Formule moins dangereuse que les deux précédentes. Les inadaptés psychiques, les débiles et les caractériels, parmi lesquels se recrute la clientèle habituelle des prisons, se classent dans ce groupe.
d) Capacité criminelle très faible et adaptabilité très élevée. Forme légère de l’état dangereux (on trouve dans ce groupe les délinquants occasionnels, qui peuvent cependant commettre des crimes graves). Ces quelques éléments suffisent pour suggérer sur quelles bases doit s’établir ou s’établit le pronostic d’état dangereux et dans quelles conditions ce pronostic peut constituer un des fondements du traitement. Rappelons encore que J. Pinatel tout en préconisant leur emploi raisonné, met en garde contre la mystique des tables de pronostic. On trouvera au chapitre IV de la II* partie (pp. 172-185) un exposé détaillé et critique des principaux schémas actuellement connus, dont ceux qui ont été mis au point par E. et S. Glueck aux Etats-Unis paraissent être les plus perfectionnés.

http://www.persee.fr/article_rfsoc_0035-2969_1962_num_3_1_6857.pdf

Marc Ancel (1954) La défense sociale nouvelle

M. Ancel, La défense sociale nou­velle [note bibliographique] Revue internationale de droit comparé Année 1954 Volume 6 Numéro 4 pp. 842-847

L’idée maîtresse de cette conception, telle que nous l’expose M. Ancel, c’est que la peine doit être considérée uniquement comme l’instrument d’une politique criminelle réaliste et efficace au service du bien commun, et qu’à ce titre, il convient de lui assigner pour fonction primordiale la réadaptation sociale du délinquant, seule de nature à concilier la protection de la collectivité avec l’intérêt véritable de l’individu à qui elle restituera sa pleine valeur de personne humaine consciente de sa dignité et de ses responsabilités. Une telle orientation des institutions répressives ne s’oppose pas seulement aux tendances traditionnelles qui, après avoir présidé à l’élaboration de notre Code pénal et dominé l’école classique, commandent encore les réactions plus ou moins réfléchies de l’opinion en présence du crime.

http://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_1954_num_6_4_9111

http://www.persee.fr/articleAsPDF/

« Le sentiment, individuel et collectif, de responsabilité constitue une réalité  psychologique et sociale » ANCEL M., La défense sociale nouvelle, 2 e éd., op. cit., p. 226
La défense sociale nouvelle « postule philosophiquement le libre-arbitre mais demeure réservée sur ce problème, extérieur aux données et au  domaine de la politique criminelle appliquée. La politique criminelle d’action sociale que supposent ces doctrines repose largement, sinon sur la notion philosophique de responsabilité (qui échappe au domaine de l’action sociale), du moins sur la reconnaissance, l’utilisation et le développement de ce sentiment inné de la responsabilité que tout homme, y compris le délinquant, possède nécessairement en lui ». Ibid., p. 207.
La responsabilité constitue le « moteur essentiel du processus de resocialisation » Ibid., p. 294. « Le traitement imposé, parce qu’il a pour objet de rendre le délinquant conscient des valeurs et des exigences sociales, est bien d’abord une rééducation de la responsabilité ou, si l’on veut même, une thérapeutique de la liberté ». in ibid., p. 298.

https://www.penal.org/sites/default/files/files/RIDP_1990_1_2.pdf

Entretien d’Annie KENSEY avec Philippe ZOUMEROFF, par Annie KENSEY – 31 juillet 2012

Annie KENSEY, Démographe, Chef du bureau des Études et de la Prospective à la Direction de l’Administration Pénitentiaire et chercheuse associée au CESDIP, revient dans cet entretien avec Philippe ZOUMEROFF sur son ouvrage Prison et Récidive publié en 2007 chez Armand Colin.

http://www.collection-privee.org/

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Voir aussi: Les risques de récidive des sortants de prison. Une nouvelle évaluation. AnnieKensey, Abdelmalik Benaouda1 (DAP/PMJ5) mai 2011

Maladie mentale et milieu judiciaire: un cours de Anne Crocker en 2008

Anne Crocker

Chercheuse, Institut Douglas
Directrice, Thème de recherche, Services, politiques et santé des populations, Institut Douglas
Directrice adjointe, Politiques et échange des connaissances, Institut Douglas
Professeure agrégée, Département de psychiatrie, Université McGill

Anne Crocker, Ph.D., chercheuse, donne un cours dans le cadre de l’École Mini Psy 2008.

  • Connaître l’état de la judiciarisation de la maladie mentale en Amérique du Nord, et plus particulièrement au Canada
  • Comprendre les enjeux que cette judiciarisation soulève
  • Explorer les pistes de solutions, tel que le projet de Tribunal pénal de Montréal.

learningbydoing« Learning by doing », What Demonstration Projects Can Teach Us About Innovation and Criminal Justice

By Staff of the Center for Court Innovation

Awarded the 2011 PASS Award, this comic-book guide that highlights the lessons to be learned from demonstration projects that seek to reform the criminal justice system.

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