Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Le VRAG-R est conçu pour évaluer la probabilité de récidive violente ou sexuelle chez les délinquants de sexe masculin. L’ensemble des données comprend des informations démographiques, criminelles, psychologiques et psychiatriques sur les délinquants, recueillies dans les dossiers des institutions, ainsi que des informations sur la récidive après la libération. Le VRAG-R est un instrument actuariel à douze items et les scores obtenus à ces items font partie de l’ensemble de données.

Le Violence Risk Appraisal Guide-Revised (VRAG-R) est la mise à jour de l’outil actuariel d’évaluation du risque de violence le plus utilisé au monde. Conçu pour estimer la probabilité qu’un délinquant ou un patient de psychiatrie légale commette une nouvelle infraction violente ou sexuelle, le VRAG-R produit une estimation du taux de récidive pour différentes durées de suivi. Des études de réplication ont établi la capacité de la VRAG à prédire avec précision la récidive violente dans une variété de contextes ainsi que chez les agresseurs d’enfants, les violeurs et les délinquants non violents.

Il existe son pendant pour l’évaluation des risque de récidive violente chez les délinquants sexuels: la SORAG (Sex Offenders Risk Appraisal Guide, Quinsey, Rice, & Harris, 1995)

La VRAG est un outil actuariel développé à partir d’une population de personnes détenues hospitalisées dans un établissement de haute sécurité. La VRAG est utilisée pour évaluer le risque de récidive de violence et le risque de récidive générale chez des personnes atteintes de troubles mentaux. L’instrument a été traduit et validé en français (Pham, Ducro, Marghem, Reveillère, 2005) et présente une bonne capacité prédictive en matière de violence.

Une formation est nécessaire et impérative à son utilisation:

A noter que la VRAG est le résultat de recherches appliquées débutées il y a 45 ans (Premières études de l’équipe en 1971, Premières études de validations en 1975 avec la VRAG, Premières études sur le jugement Clinique en 1979)

Pour en savoir plus:

Ducro, C., & Pham, T. H. (2022). Convergent, discriminant and predictive validity of two instruments to assess recidivism risk among released individuals who have sexually offended: The SORAG and the VRAG-R. International Journal of Risk and Recovery, 5(1), 14–28

« L’évaluation du risque de récidive joue un rôle essentiel dans le système de justice pénale depuis de nombreuses années. Divers outils d’évaluation du risque ont été développés et recalibrés au fil des ans à cette fin. Deux de ces instruments, le Violence Risk Appraisal Guide (VRAG) et le Sex Offender Risk Appraisal Guide (SORAG), ont tous deux été révisés avant d’être combinés dans le VRAG-R. Le but de notre étude était d’évaluer la validité convergente, discriminante et prédictive du SORAG et du VRAG-R dans une cohorte de 294 personnes libérées ayant commis des délits sexuels en Belgique française. Les résultats suggèrent que les outils ont une bonne validité convergente et la capacité de discriminer le niveau de risque des individus ayant commis des délits sexuels sur des victimes de moins de 14 ans, qu’ils soient intra- ou extra-familiaux, de celui d’autres individus à plus haut risque de récidive. En ce qui concerne la validité prédictive, les scores des deux instruments permettent de prédire la récidive non violente et non sexuelle avec un effet important, et la récidive générale (tout type de récidive) et la récidive violente et non sexuelle avec un effet moyen. La récidive sexuelle n’est pas prédite à un niveau statistiquement significatif par le SORAG ou le VRAG-R. La récidive violente (sexuelle et non sexuelle combinée) est modérément prédite par le SORAG et le VRAG. Toutefois, ces qualités prédictives varient en fonction de l’âge de la victime. Certaines combinaisons d’items peuvent être de bons prédicteurs. A cet égard, les items VRAG-R « manquement à l’obligation de libération conditionnelle » et « état civil » constituent ensemble un modèle prédictif de la récidive générale et de la récidive sexuelle. L’ajout de l’item « âge au moment de l’infraction indexée » améliore ce modèle pour la récidive générale ».

https://www.forensicpsychiatryinstitute.com/wp-content/uploads/2022/09/SORAG-and-the-VRAG-R.pdf

La feuille de codage (template created by Melanie Dougherty, School Psychologist and Licensed Behavior Analyst, New York State Office for People with Developmental Disabilities):

VRAG-R-scoring-sheet-1

RAPPEL: Tous les outils d’évaluation requièrent une formation pour les utiliser.

VRAG-SORAG

Les services de probation au Japon

juillet 10th, 2023 | Publié par crisostome dans INTERNATIONAL - (0 Commentaire)

Les services de probation japonnais sont , en comparaison à ce que nous connaissons, une véritable curiosité: Dans cet article de 2011 d’Ellis et Lewis, les chiffres avancés sont stupéfiants: pour un pays de plus de 120 millions d’habitants, il n’y avait en 2011 qu’environ 800 professionnels de la probation et de la libération conditionnelle, et près
de 50 000 agents de probation bénévoles (48 919 au 1er janvier 2008 : la loi de 1950 sur les agents de probation bénévoles limite le nombre d’agents à 52 500) supervisent environ 60 000 délinquants dans 877 districts de probation, avec une charge de travail moyenne de cinq délinquants.

Les principales infractions commises par les adultes sous surveillance sont le vol et la drogue. Alors que les profils d’infraction, même en tenant compte du sexe, sont similaires pour les deux types de surveillance de la probation, les OPV peuvent s’attendre à surveiller la quasi-totalité des personnes libérées de prison pour un an ou moins, tandis que les personnes condamnées à une peine avec sursis auront presque toutes besoin d’une surveillance de deux à cinq ans.

Cette place très grande laissée aux secteurs associatifs n’est pas sans rappeler les sociétés de patronage d’avant guerre en France, et des dispositifs beaucoup plus récents comme celui de l’ANVP et de ses visiteurs « hors les murs » chargés d’accompagner les probationnaires.

Ellis, Lewis,Sato (2011) le service de probation japonais (traduction Fr)

L’article original: JapaneseProbation420750

L’un des principes de la justice restaurative est l’inclusion. La grande variété de programmes de justice restaurative utilisés dans le monde peut être classée du moins inclusif au plus inclusif, en fonction des personnes impliquées.

Dans cette vidéo, nous examinerons différentes approches restaurative et les personnes qui y participent, de la médiation victime-délinquant qui implique deux participants (la victime et le délinquant) aux panels de jeunes délinquants qui impliquent l’ensemble de la communauté

Videos sous titrée FR: pensez à activer les sous-titres dnas le lecteur.

Dans cette vidéo, le professeur Joanna Shapland (criminologie à l’Université de Sheffield (UK) et spécialiste de la JR) évoque certaines des principales réalisations et des limites importantes, selon elle, de la justice restaurative .

Lorsque la justice restaurative est bien faite, elle permet à toutes les personnes touchées par l’infraction de communiquer entre elles. Elle répond ainsi à de nombreux besoins des victimes. Toutefois, l’approche restaurative présente des limites et Joanna suggère qu’elle ne devrait pas se substituer à un procès traditionnel.

Dans cette vidéo, le professeur Joanna Shapland aborde certains des défis auxquels est confronté le développement de la justice restaurative et les éléments qui entrent dans la création d’un bon système de justice restaurative .

La justice restaurative est encore relativement nouvelle dans de nombreux pays et se heurte à un certain nombre de difficultés, notamment le manque de facilitateurs expérimentés et l’insuffisance des processus de responsabilisation en cas de problème.

Alors, qu’est-ce qui ferait un bon système de justice restaurative ? Dans cette vidéo, Joanna suggère les éléments clés suivants :

  • Une zone suffisamment large pour renvoyer un nombre suffisant de cas
  • Un lieu sûr, basé sur la communauté, pour accueillir les réunions
  • Des systèmes administratifs adéquats pour assurer le suivi des cas.
  • Un accès à la justice réparatrice à tous les stades de la procédure pénale
  • Un soutien suffisant pour les personnes impliquées

La violence domestique est-elle courante ?

Les chiffres varient considérablement en fonction de la « définition » de la violence conjugale ou domestique.

Un examen approfondi de ces études a été réalisé par Desmarais et al. (2012). Ils indiquent que, toutes études confondues, environ une femme sur quatre (23,1 %) et un homme sur cinq (19,3 %) ont subi de la violence physique dans le cadre d’une relation intime.

En outre, ils ont constaté que près d’un cinquième (19,2 %) des personnes ont déclaré avoir subi des violences physiques dans le cadre d’une relation intime au cours de l’année précédant l’étude. Cependant, ils notent que les études varient énormément en ce qui concerne les taux de violence interpersonnelle signalés et diffèrent dans leurs définitions de la violence intime. (Source: Potter-Efron 2012)

2020 morts violentes dans le couple

(« Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple. Année 2020 », ministère de l’Intérieur, Délégation aux victimes)

  • L’auteur est majoritairement masculin, le plus souvent, vivant en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle.
  • La dispute et le refus de la séparation demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte.
  • Les faits sont en majorité commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur, sans préméditation, principalement avec une arme à feu ou une arme blanche.
  • La victime est très majoritairement de sexe féminin, le plus souvent de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle.
  • Dans 52 % des cas, la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.
  • 35 % des femmes victimes avaient déjà subi des violences antérieures.
  • 67 % de celles-ci avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et parmi elles 75 % avaient déposé une plainte antérieure, ce qui représente 18 % du total des victimes féminines

Quel sexe commet des actes de violence domestique ?

Un débat depuis une trentaine d’années..

d’après les enquêtes françaises: surreprésentation de la victimisation des femmes (enquête « cadre de vie » de l’INSEE): différence de nature, fréquence, gravité

Medeiros et Straus (2007) ont passé en revue de manière approfondie les recherches sur les taux d’agression domestique selon le sexe. Ils affirment que les données de plus de 200 études soutiennent la conclusion selon laquelle les hommes et les femmes agressent leurs partenaires de sexe opposé à peu près au même rythme.

La gravité en revanche est dissymétrique, sans commune mesure: La plupart des hommes sont plus grands et plus forts que leurs partenaires féminines et ils commettent donc davantage d’actes de violence grave.

La violence domestique est-elle unidirectionnelle ou bidirectionnelle?

Les hommes constituent la grande majorité des auteurs de violence conjugale.

L’étude de Langhinrichsen-Rohling et al. (2012) indique néanmoins que 57,9% des épisodes de violence domestique sont bidirectionnels, ce qui signifie que les deux parties ont participé.

Raisons invoquées pour expliquer ou justifier les actes de violence domestique

Un examen des motivations des délinquants dans le cadre du programme PASK (Partner Abuse State of Knowledge) a révélé que les motivations les plus fréquemment invoquées étaient :

a)le désir de se venger pour avoir été blessé émotionnellement par l’autre personne ;

b)l’expression de colère, de jalousie ou d’autres sentiments difficiles à exprimer ;

c)le stress ;

d)une tentative d’attirer l’attention de l’autre (Langhinrichsen-Rohling, McCullars et Misra, 2012).

Les hommes et les femmes ont avancé ces raisons à peu près dans les mêmes proportions.

Hamel (2014) décrit les résultats d’une recherche basée sur un instrument qu’il a contribué à créer, « l’échelle des motifs de la violence » ( Reasons for Violence Scale). Parmi les motifs régulièrement constatés figurent:

  • ­ la jalousie (50 % des délinquantes et 32 % des délinquants)
  • ­et les représailles (71 % des délinquantes et 61 % des délinquants).

­Ce groupe de l’échantillon a également déclaré un plus haut taux d’autodéfense (65 % des femmes et 57 % des hommes).

Relation entre la colère et la violence domestique

De nombreuses études indiquent une forte corrélation entre les niveaux élevés de colère et les comportements de violence domestique. (ex: les conjoints violents ont des niveaux de colère, d’hostilité et de dépression plus élevés que les non-violents (Maiuro et al., 1988 ; Margolin et Wampold, 1981).

La colère est plus étroitement liée à la violence expressive qu’à la violence instrumentale (ex: les « cobras » de Jacobsen et Gottman (1998)).

«Terrorisme conjugal » vs Violence situationnelle (Kelly et Johnson, 2008)

« les hommes mariés violents sont généralement plus en colère que les hommes mariés non violents, tout comme les hommes plus jeunes qui entretiennent une relation » (Babcock et al. (2004).

Les instigateurs d’actes de violence conjugale font état de niveaux de colère et d’hostilité plus élevés que chez les hommes non violents (Norlander et Eckhardt, 2005).

Un excès de colère et une incapacité à gérer sa colère sont des problèmes spécifiques d’un pourcentage important de personnes orientés vers un traitement pour les auteurs de violences domestiques.

D’ou l’Intérêt, selon certains auteurs, d’inclure une formation aux techniques de gestion de la colère comme élément important de la plupart des programmes de traitement des auteurs de violences domestiques. (Potter-Effron 2015)

 

📚Au Québec, les premiers tribunaux spécialisés en matière de violences sexuelles et conjugales au monde se mettent en place.
👉Objectif : mieux accueillir les victimes de ce type de violences, qui dans la majorité des cas craignent de porter plainte auprès de la police. ✅Accompagnement spécialisé, formation
des intervenants, aménagement d’espaces “sécurisants”… Plus question pour les victimes d’être confrontées au regard et à la présence de leurs agresseurs présumés.

⚖️Trop souvent les femmes ne témoignent pas de ce qui leur est arrivé.
👉Pourtant en 2014, l’agence de l’Union européenne pour les droits fondamentaux s’est attelée à la tâche. 42 000 femmes, originaires des 28 pays de l’UE ont été interrogées et les résultats, sans doute en dessous de la réalité, sont assez édifiants.
👉1 femme sur 3 victime de violences physiques et/ou sexuelles depuis l’âge de 15ans en Europe.
👉 Pour celles qui ont vécu des violences physiques, 67% des auteurs étaient des hommes
👉 c’est 97% d’hommes en cas de violences sexuelles.
👉22% des femmes qui ont une relation avec un homme ont déjà subi des violences de leur partenaire.
👉Parmi elles. seulement 1 victime sur 3 fait part de ces faits à la police

ARTE.TV, emission « 42 » (2022) Y a-t-il un psychopathe en nous ?

❓Y a-t-il un psychopathe en nous?
👉 C’est la question posée par ce court documentaire d’Arte.tv, qui évoque entre autres la check-list de Hare, la PCL-R
👉Il y est abordé également les travaux de James Fallon sur les spécificités du fonctionnement cérébral des psychopathes et les caractéristiques génétiques prédisposantes.
👉Si la figure du tueur en série fascine Hollywood, la plupart des psychopathes ne sont pas des assassins. Malins, ils se fondent dans la masse. Alors comment les reconnaître ? Et sont-ils dangereux ?