Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Eliott LOUAN (AJ Pénal , octobre 2024) Surpopulation en milieu ouvert et charges de travail: tentative de modélisation d’une réduction durable des charges de travail en probation

Dans cet article, Eliott nous propose des pistes d’actions concrètes appelées à résorber cette « surpopulation du milieu ouvert », qui ambolise les services et obère les opportunités d’une prise en charge efficace.

Extrait: 

« Les charges de travail excessives en probation constituent de loin le premier obstacle à l’implantation des pratiques recommandées pour réduire la récidive et favoriser la réhabilitation des personnes condamnées. Malgré de multiples causalités, ce problème de fond semble peu réfléchi ou ne semble l’être qu’à l’intérieur du strict champ de la probation. Après avoir introduit la notion de surpopulation en milieu ouvert, cet article propose un éloignement des débats habituellement centrés sur le nombre idéal de dossiers par agent, pour réfléchir un modèle de réduction durable des charges de travail en probation. Cette modélisation à trois niveaux suggère de (re)penser la collaboration et l’articulation entre les juridictions de jugement, les services d’application des peines (SAP) et les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), dont les fonctionnements actuels cloisonnés ne permettent pas de réduire les charges de travail.  Cette modélisation propose un cadre d’expérimentation rapide ne nécessitant aucun moyen matériel, financier ou humain supplémentaire ; elle requiert toutefois l’intégration par l’ensemble des acteurs concernés des notions de pratiques fondées sur les données probantes et de dosage. « 

 

Mobilising the Evidence into Best Practices for Reducing Sexual Reoffending

A retrouver sur la page du CICC: Mobilising the Evidence into Best Practices for Reducing Sexual Reoffending (cicc-iccc.org)

Rencontre d’experts sur le traitement des délinquants sexuels, organisée par Franca Cortoni, professeure titulaire à l’École de criminologie et chercheure au CICC, regroupant des professeurs, chercheurs et praticiens de partout dans le monde. Certaines présentations étaient diffusées en direct sur le web. The presentation will be available on our Youtube channel soon.

La rencontre de travail a rassemblé plus de 20 experts et universitaires autour de thèmes en lien avec traitement des délinquants sexuels (AICS).

Program with full presentations

Si le lien est brisé: Agenda-Detailed-for-Webcasting-Expert-meetingWithPresentation

Evidence for treatment targets (R. Karl Hanson, Ottawa, Canada)

 

Evidence for treatment change (Mark Olver, U of Saskatchewan, Canada) Context of treatment

 

Rehabilitative climate in prisons (Belinda Winder & Nicolas Blagden, Nottingham University, UK)

 

Community management (Todd Hogue, University of Lincoln, UK) Treatment components

 

Cognitive process (Caoilte Ó Ciardha, Kent University, UK)

 

Self-regulation (Jill Stinson, East Tennessee State University, USA)

 

Sexual Regulation / Sexual Deviance (Wineke Smid, Forensic Care Specialists, Netherlands)

 

Relationship issues (Heather Moulden, McMaster University Health Sciences, Canada)

 

Motivational/ readiness for treatment issues (Sarah Brown, USC, Australia)

 

Group atmosphere/ dynamic (Steve Sawyer, Sawyer Solutions, Inc., USA)

 

Effective therapists characteristics (Yolanda Fernandez, Correctional Service Canada)

 

TRAITS DE CARACTÈRE DES INTERVIEWEURS PERFORMANTS DANS LE CADRE D’UN ENQUETE

« Étudiez un intervieweur vraiment talentueux et vous constaterez qu’il ou elle possède un certain nombre de qualités personnelles très spéciales. Le premier trait essentiel d’un enquêteur accompli est que les victimes, les témoins et même les suspects doivent sentir que le policier ressent les mots qu’il prononce. La mesure dans laquelle l’agent détermine le niveau de confiance qu’ils lui accordent et donc de la possibilité de partager leurs secrets. Cette confiance est la base de l’obtention d’informations que la victime, le témoin et certainement le suspect peuvent initialement être réticents à fournir. Il est largement reconnu que l’établissement d’un rapport entre l’enquêteur et la personne interrogée représente un élément crucial du processus d’entretien, en particulier lorsque les détails du crime  peuvent être sensibles ou associés à l’embarras, à la honte et/ou à la stigmatisation (Read, Powell, Kebbell, & Milne, 2009 ; Walsh & Bull, 2012).
Un intervieweur efficace est un vendeur adaptable, qui projette de la sincérité à chaque tournant de l’entretien, tout en étant capable de changer de cap à plusieurs reprises au cours de l’enquête. Il est impératif que les victimes et les témoins voient une personne empathique et professionnelle de l’autre côté de la table. Avec les suspects, l’enquêteur doit véritablement projeter un haut degré de neutralité et d’impartialité avant toute confrontation nécessaire, visant à obtenir des aveux. Certains ont affirmé que la mise en place d’un environnement d’entretien favorable et sans jugement peut augmenter la probabilité d’aveux (Kebbell, Alison, & Hurren, 2008 ; Oxburgh & Ost, 2011). En outre, si les délinquants sexuels présumés peuvent être particulièrement réticents à avouer leur implication dans un crime sexuel, c’est en partie à cause de la durée et de la sévérité perçues de la peine, certains délinquants peuvent éprouver des remords importants  et avoir un fort désir de contextualiser leur comportement délinquant dans leurs propres termes  (Read et al., 2009). Les suspects qui perçoivent l’enquêteur ou l’environnement comme menaçants peuvent être moins enclins à donner un récit véridique de l’acte criminel.
Comme dans le cadre d’un entretien professionnel, le policier peut mettre en doute la crédibilité d’une victime ou d’un témoin. Il peut également avoir des soupçons sur la culpabilité d’un suspect. L’enquêteur doit se prémunir contre toute fuite de préjugés ou de scepticisme jusqu’à ce que des preuves suffisantes soient identifiées pour justifier cette position. Permettre à ses soupçons d’être connus prématurément par la personne interrogée conduira presque à coup sûr à l’antagonisme et à la méfiance. Lorsqu’un agent émet des signaux accusateurs, la personne interrogée est susceptible de se mettre sur la défensive. À son tour, l’agent peut interpréter l’attitude défensive du sujet comme un indicateur de dissimulation d’informations, voire de tromperie pure et simple. A partir de là, la négativité de l’agent et de la personne interrogée peut monter en flèche, entraînant la perte d’occasions de recueillir des données précieuses, des heures de travail perdues et l’absence de progrès dans la résolution de l’affaire.
Une attitude et un comportement médiocres sont tout aussi dévastateurs, car ils stoppent vraisemblablement le flux d’informations qui auraient pu être utilisées à l’avantage de l’enquêteur si la personne interrogée devenait plus tard le centre de l’enquête. Ce problème se pose le plus souvent lors de l’audition de témoins, surtout s’ils sont susceptibles de devenir des suspects en raison de leur lien de parenté avec la victime (les parents d’un enfant disparu, l’autre personne importante d’un adulte disparu).
Un autre trait de caractère très apprécié des enquêteurs est leur capacité à identifier les raisons pour lesquelles un suspect est réticent à assumer la responsabilité de ses actes criminels. Le plus souvent, cela ne peut se faire qu’en abordant avec le suspect une série de sujets non menaçants qui n’ont apparemment aucun lien avec l’acte criminel en question.
L’enquêteur doit être en mesure de garder le contrôle de l’enquête et de la personne interrogée. Il doit pouvoir aller au-delà de l’écoute attentive et être capable d’évaluer la structure des phrases et les mots choisis par l’autre personne, car ils aideront à révéler le sens des informations fournies. Il existe de nombreux autres traits de caractère associés à un bon intervieweur, mais le manque d’espace ne permet pas d’aborder chacun d’entre eux.

FORMULATION DES QUESTIONS
Il n’existe aucune obligation constitutionnelle concernant le type de questions à poser lors de l’interrogatoire d’un suspect sexuellement violent. Les tribunaux ont toutefois tendance à voir d’un mauvais œil les déclarations obtenues par des questions fermées qui contiennent des informations spécifiques au crime, telles que « Dites-m’en plus sur l’homme blanc qui a quitté la scène de crime dans la Ford Thunderbird rouge ». Si ces informations sont ensuite « répétées » à l’intervieweur, elles peuvent sembler corroborer des aveux. Une telle contamination se produit généralement lorsquedes questions fermées sont posées au début de l’entretien.

Une fois l’erreur de contamination commise, il est impossible de la réparer. Les questions ouvertes sont introduites par des phrases telles que « Décrivez-moi… », « Parlez-moi de… » ou « Expliquez-moi comment… »  et évitent de contaminer l’entretien.
L’objectif global d’un entretien est d’obtenir des informations. Il s’ensuit donc logiquement que les questions initiales devraient idéalement être courtes et les réponses longues. L’approche recommandée est de commencer l’entretien criminel par des questions ouvertes, permettant au sujet de répondre sans être interrompu. L’enquêteur compétent s’entraîne à rester silencieux même lorsqu’il reconnaît que des informations incorrectes ou trompeuses sont fournies. Une fois que le sujet s’est engagé dans une version des événements, l’enquêteur doit clarifier les informations incorrectes ou confuses, en utilisant à nouveau des questions ouvertes.
S’il est nécessaire d’utiliser une question directe ou fermée, cette tactique doit être réservée à la fin de la phase d’interrogation. Dans la mesure du possible, la formulation d’une question fermée doit éviter tout détail sur le crime qui n’aurait pas été fourni par la personne interrogée.
L’utilisation habile de questions ouvertes est l’un des principaux outils de l’enquêteur professionnel et l’une des meilleures pratiques pour protéger le resultat de l’entretien.

Source: Hazelwood, R. R., & Burgess, A. W. (Eds.). (2009). Practical aspects of rape investigation: A multidisciplinary approach (5th ed.). Boca Raton, FL: CRC Press.

Roy  Hazelwood a developpé une série de questions pour obtenir de la victime des aspects comportementaux du viol (Hazelwood & Burgess, 2009). Les questions d’Hazelwood ont été utilisées régulièrement par les enquêteurs lors d’enquêtes sur des viols. Ces questions s’avérent utiles  pour obtenir des informations de la part d’une victime de viol et, par conséquent,  d’identifier les caractéristiques comportementales de son agresseur.  Les questions d’Hazelwood sont les suivantes :

  • 1. Comment l’agresseur s’est-il approché de vous ou vous a-t-il maîtrisé ?
  • 2. Comment a-t-il maintenu son contrôle sur vous ou sur la situation ?
  • 3. Lui avez-vous résisté, verbalement ou physiquement ? Si oui, décrivez chaque fois que vous lui avez résisté.
  • 4. Quelle a été sa réaction face à votre résistance ?
  • 5. Que vous a-t-il dit (en utilisant ses mots exacts) ? Décrivez son ton et son attitude à chaque fois qu’il vous a parlé.
  • 6. Vous a-t-il déjà demandé de répéter des phrases ou de lui répondre verbalement ? Si oui, décrivez au mieux les mots qu’il vous demandait de répéter.
  • 7. Son ton ou son attitude ont-ils changé ? Si oui, comment a-t-il changé ? Que s’est-il produit immédiatement avant ce changement ?
  • 8. Quels sont les actes sexuels qui vous ont été imposés, que vous avez été obligée de lui faire subir ou qu’il s’est infligé à lui-même ? Dans quel ordre ces actes sexuels se sont produits (y compris les répétitions) ?
  • 9. A-t-il, à un moment ou à un autre, pendant la période qu’il a passée avec vous, souffert d’un dysfonctionnement sexuel ? Dans l’affirmative, décrivez le type de dysfonctionnement, le moment où il est survenu, s’il a été en mesure d’avoir des relations sexuelles par la suite, et tout acte ou comportement particulier qu’il a accompli ou exigé de vous pour surmonter son dysfonctionnement.

Roy Hazelwood, FBI

    • 10. Quelles mesures a-t-il prises, le cas échéant, pour s’assurer que vous ne puissiez pas l’identifier ? Quelles mesures a-t-il prises, le cas échéant, pour que la police ne puisse pas l’associer au crime?
    • 11. A-t-il retiré un objet de vous ou de votre domicile avant de partir ? Avez-vous procédé à un inventaire complet de vos biens personnels (par exemple, sous-vêtements, photographies, chaussures) depuis l’agression ?
    • 12. Avez-vous reçu des appels téléphoniques, des lettres ou des notes, ou avez-vous été contacté(e) d’une autre manière par des personnes non identifiées depuis l’agression ?
    • 13. Avez-vous vécu des situations, avant ou après l’agression, qui indiqueraient que l’auteur de l’agression  vous a spécifiquement ciblé pour l’agression ?

Hazelwood, R. R., & Burgess, A. W. (Eds.). (2009). Practical aspects of rape investigation: A multidisciplinary approach (5th ed.). Boca Raton, FL: CRC Press.

cité par Janet R. Oliva (2013) Sexually Motivated Crimes, Understanding the Profile of the Sex Offender and Applying Theory to Practice, ed: CRC

Inventaire de l’hypermasculinité (y compris les attitudes sexuelles ; Mosher & Sirkin, 1984) & Évaluation de déficits de l’intimité/ problèmes socio-affectifs/ distorsions cognitives

Hypermasculinity Inventory-Revised

Pour chaque proposition, entourez le chiffre de la réponse qui cous correspond le plus en général sur une échelle de 1 à 10.

1) Après avoir vécu une expérience très dangereuse.
mes genoux faiblissent et je tremble de tous mes membres. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’ai l’impression de planer.

2) Je préfère
Parier plutôt que ne prendre aucun risque 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. ne prendre aucun risque plutôt que parier

3)  Engueule moi et
Je ferai semblant de ne pas t’entendre 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je te répondrai pareil

4). En amour et en guerre
il faut toujours respecter les règles 1 2 3 4 5 6 7 8 9 . t 10. tout est permis.

5). Quand je vais à des fêtes
J’aime les fêtes sauvages et sans tabou 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’aime les fêtes tranquilles avec de bonnes conversations

6). Certaines personnes m’ont dit que
Je prends des risques insensés. 1 2 3 4 5 6 7 810. 9 10. Je devrais prendre plus de risques.

7). Les hommes dits efféminés
sont plus artistiques et sensibles. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. méritent d’être ridiculisés.

8). Utiliser des drogues ou de l’alcool pour « encourager » une femme à avoir des relations sexuelles avec
vous est
grossier et injuste 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. OK si vous pouvez vous en sortir

9). j’aime
les voitures rapides et les histoires d’amour rapides. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. les voitures fiables et les amants fidèles

10). Les soi-disant « allumeuses »
devraient être pardonnés. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. devraient être violés.

11). Quand j’ai bu quelques verres
je me détends. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je cherche les ennuis.

12). Tout homme qui est un homme
a besoin d’avoir des relations sexuelles régulières. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. peut se passer de relations sexuelles.

13) Quand je bois un verre ou deux
je me sens prêt à faire face à tout ce qui peut arriver. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. j’aime me détendre et m’amuser.

14). Quand il s’agit de prendre des risques
j’aime jouer la carte de la sécurité. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. Je suis un flambeur.

15). Dans les conflits avec les autres
Je gagne en ne me battant pas. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. Je me bats pour gagner.

16). Se battre
est naturel pour moi. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. ne résout jamais un problème.

17) . Quand j’ai envie de me battre,
J’essaie de trouver des solutions de rechange. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’y vais

18) . Compte tenu de ce que je sais de la lutte,
c’est tout simplement stupide. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. Celui qui le peut se bat, celui qui
ne peut pas se battre s’enfuit.

19) . Quand je m’ennuie
1. je regarde la télé ou je lis un livre 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je cherche à m’amuser.

20) j’aime
conduire prudemment, en évitant tout risque inutile 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. conduire vite, au bord du danger

21) Les filles qui draguent devraient
s’attendre à se faire embarquer 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. choisir leurs hommes avec soin

22) . A mon avis
certaines femmes ne sont bonnes qu’à une seule chose. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. toutes les femmes méritent le même respect que les hommes

23) . Quand il s’agit de faire l’amour
je ne veux avoir des relations sexuelles qu’avec quelqu’un qui est tout à fait d’accord 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. je ne me sens jamais mal par rapport à mes tactiques lorsque j’ai des relations sexuelles

24) Je préférerais être un
un scientifique célèbre. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. un catcheur célèbre

25) Les lesbiennes ont un style de vie particulier
et devraient être respectées pour cela 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. mais elles ont juste besoin d’une bonne bite bien raide

26) Si quelqu’un vous met au défi de vous battre,
il n’y a pas d’autre choix que de se battre 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. il est temps de parler pour s’en sortir

27) Si tu m’insulte,
prépare-toi à assumer ce que tu dis 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. J’essaierai de tendre l’autre joue

Hypermasculinity Inventory-Revised_FR

Source: Christopher I. Eckhardt, Cory A. Crane, and Joel G. Sprunger : CBT for Perpetrators of Intimate Partner Violence: The “I” Approach (Chap 10), dans l’indispensable manuel de tafrate & Mitchell:   Forensic CBT: A Handbook for Clinical Practice TAFRATE & MITCHELL (2013)

Résolution de problèmes

Les étapes de la résolution de problèmes

  1. Y a-t-il un problème ? Reconnaissez qu’un problème existe.  Nous recevons des indices de notre corps, de nos pensées, de nos émotions, de notre comportement, de nos réactions aux autres et de la façon dont les autres réagissent à notre égard.
  2. Quel est le problème ? Identifiez le problème. Décrivez le problème aussi précisément que vous le pouvez. Décomposez-le en parties gérables.
  3. Que puis-je faire ? Envisagez différentes approches pour résoudre le problème. Faites un brainstorming pour trouver autant de solutions que possible. Envisagez d’agir pour changer la situation et/ou de changer votre façon de penser à la situation.
  4. Que se passera-t-il si… ? Choisissez l’approche la plus prometteuse. Examinez tous les aspects positifs et négatifs de chaque approche possible et sélectionnez celle qui est susceptible de résoudre le problème.
  5. Comment cela a-t-il fonctionné ? Évaluez l’efficacité de l’approche choisie. Après avoir donné à l’approche un procès équitable, est-ce que cela semble fonctionner ? Si ce n’est pas le cas, réfléchissez à ce que vous pouvez faire pour améliorer le plan ou passer à une autre solution.

Exercice pratique :

Sélectionnez un problème qui n’a pas de solution évidente. Décrivez-le avec précision:

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

Faites un brainstorming pour dresser une liste de solutions possibles. Évaluez les possibilités et numérotez-les dans l’ordre de vos préférences.

Identifiez le problème : _______________________________________________________________

Dressez la liste des solutions proposées : ___________________________________________________

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________

Résolution de problèmes

Exercice de résolution de problèmes

Problème :

 

Garder son calme 1. Accordez-vous du temps pour vous isoler.

2.

 

Options 1.

2.

3.

4.

Conséquences Comment vous sentirez-vous ? Comment les autres se sentiront ? Pensez à court et à long terme

Option (+) Conséquences (-) Conséquences
1.
2.
3.
4.

 

 

Décision/Mise en œuvre Quelle est la meilleure option ?

 

 

 

 

Évaluer/Planifier Comment cela s’est-il passé ? Que feriez-vous si vous pouviez réessayer ?

 

 

 

 

 

Bienvenue dans le guide de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour la violence entre partenaires intimes.

Le guide constitue une ressource supplémentaire pour la réponse de l’État de Washington à la violence entre partenaires intimes (VPI). Il s’agit d’un programme session par session destiné à soutenir le travail des prestataires d’intervention en matière de violence domestique.

Il couvre tous les domaines requis. Il est également conforme à la référence de la WAC révisée à la thérapie cognitivo-comportementale (CBT) et à l’accent mis sur les changements cognitifs et comportementaux. Il n’existe actuellement aucun programme efficace et bien établi destiné spécifiquement aux personnes qui se livrent à la VPI. Des travaux sont en cours pour développer et tester de telles interventions. En l’absence d’un programme spécifique éprouvé, ce guide propose un manuel de traitement générique basé sur la TCC avec des supports cliniques. Il n’a pas été testé dans le cadre d’une étude de recherche. Il ne prétend pas être efficace pour réduire la VPI. Toutefois, il repose sur une théorie bien établie et son contenu, axé sur les compétences cliniques, est étayé par la recherche. En outre, il s’appuie en partie sur un manuel de traitement générique basé sur la TCC et la TCD pour le traitement des délinquants sexuels en Afrique du Sud. Comme les intervenants auprés des auteurs de violence conjugale (DVIP-Domestic Violence Intervention Providers), les prestataires de traitement des délinquants sexuels (SOTP) opèrent également au sein des WAC. La TCC repose sur une théorie selon laquelle les pensées, les sentiments et les comportements s’influencent mutuellement. Les traitements basés sur la TCC ciblent : les pensées inutiles ; la difficulté à gérer des sentiments négatifs intenses ; les comportements inefficaces ou problématiques. Les traitements basés sur la TCC sont efficaces pour de nombreux états cliniques et problèmes de comportement. La TCC est la théorie sous-jacente de nombreuses thérapies efficaces pour des troubles cliniques courants tels que l’anxiété, la dépression, le syndrome de stress post-traumatique et les comportements perturbateurs. Les traitements efficaces pour les personnes qui enfreignent la loi ou qui maltraitent leurs enfants sont aussi généralement basés sur la TCC. Il existe un certain nombre de TCC de marque qui ciblent les comportements contraires à la loi. Nous tenons à préciser que nous abordons ce guide du point de vue de la pratique fondée sur des données probantes. Cette dernière consiste à privilégier les traitements dont l’efficacité a été démontrée par des études. Nous sommes conscients que l’idée d’une pratique fondée sur des données probantes est relativement récente dans le domaine des traitements psychosociaux. Si la médecine fondée sur des données probantes est considérée comme la norme dans le domaine de la santé, ce n’est pas toujours le cas dans le domaine de la santé comportementale et des pratiques qui s’y rapportent. Des controverses et des désaccords subsistent. En outre, nous sommes très loin de disposer de traitements éprouvés et efficaces pour tous les problèmes de santé comportementale.

La raison pour laquelle nous avons choisi le cadre de la TCC pour ce guide est que la TCC est la théorie sous-jacente à de nombreuses interventions fondées sur des preuves, y compris celles destinées aux personnes ayant un comportement antisocial ou agressif. Nous sommes des experts de la TCC pour les problèmes émotionnels et comportementaux et nous enseignons les compétences cliniques basées sur la TCC dans tout l’État de Washington depuis de nombreuses années. La TCC est une approche thérapeutique active et orientée vers le changement. Comment la TCC est-elle dispensée ? Elle est structurée et ciblée, elle a un objectif précis, elle consiste à enseigner des compétences et à aider les clients à les mettre en pratique dans la vie réelle, et elle utilise souvent des mesures pour vérifier si le traitement est efficace. Quels sont les éléments communs de la TCC ? Les TCC comprennent généralement:

  • (1) une psychoéducation (informations cliniquement pertinentes),
  • (2) une formation aux techniques d’adaptation ou de régulation des émotions
  • et (3) la correction des pensées fausses ou inutiles. La composante comportementale (4) dépend de la cible clinique.

Pour les personnes qui enfreignent la loi ou maltraitent les enfants, les composantes comportementales comprennent souvent des compétences en matière de relations, de communication, de résolution de problèmes et d’affirmation de soi. Nous savons également que les contextes réels sont souvent compliqués et désordonnés ; l’application de protocoles ou de guides standardisés doit être flexible. Nous adoptons une approche de « flexibilité dans la fidélité » qui permet des ajustements et des adaptations tant qu’ils ne s’éloignent pas des principes et des pratiques de base sous-jacents pour amener un changement de comportement dans le cadre d’une TCC. Le format du guide est conçu pour ne pas être prescriptif sur la manière exacte de couvrir les points clés de l’apprentissage. Nous reconnaissons que les animateurs ont leur propre façon de couvrir le sujet. Ce qui est important, c’est de les couvrir. Nous encourageons les prestataires à apporter leurs propres techniques, stratégies, documents et exercices cliniques, à condition qu’ils soient cohérents avec le modèle général de la TCC et qu’ils maintiennent l’accent sur l’apprentissage et l’utilisation de nouvelles compétences par les clients. Cela signifie qu’il faut modéliser les compétences, demander aux participants de les mettre en pratique pendant les séances, leur donner des exercices à faire à la maison et assurer un suivi pour récompenser les réussites et résoudre les échecs. Nous sommes très reconnaissants à Jennifer Wheeler, PhD, et à Christmas Covell, PhD, de nous avoir permis d’utiliser leur manuel pour le traitement des délinquants sexuels comme base de ce guide. Les docteurs Wheeler et Covell sont tous deux des prestataires agréés pour le traitement des délinquants sexuels (SOTP) en WA.

Table des matières

Bienvenue dans le guide de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour la violence entre partenaires intimes

Introduction

TCC de groupe pour la VPI : Guide des séances

  • Séance 1 : Orientation vers la TCC pour la violence conjugale
  • Séance 2 : Orientation vers les principes de traitement
  • Séance 3 : Orientation vers les principes du traitement des délinquants
  • Séance 4 : Définition de la violence conjugale
  • Séance 5 : Orientation vers les sentiments et les compétences de base pour faire face à la situation
  • Séance 6 : Facteurs de risque dynamiques
  • Séance 7 : Cercle de confiance personnel
  • Séance 8 : Thérapie cognitivo-comportementale
  • Séance 9 : Comportement et fonctions de la TCC
  • Séance 10 : TCD
  • Séance 11 : ABC et analyse des chaînes de comportements
  • Séance 12 : Compétences de la TCD pour les émotions difficiles
  • Séance 13 : Compétences pour gérer la colère
  • Séance 14 : Habitudes saines pour réduire le stress
  • Séance 15 : Pensées utiles
  • Séance 16 : Pensées utiles et inutiles de la violence conjugale
  • Séance 17 : Impact de la violence conjugale sur les victimes
  • Séance 18 : Empathie à l’égard des victimes
  • Séance 19 : Lettre de Clarification à la victime et aux enfants
  • Séance 21 : Compétences en matière de relations amoureuses saines
  • Séance 22 : Relations sexuelles saines
  • Séance 23 : Violence conjugale, enfants et parentalité positive
  • Séance 24 : Compétences en matière d’affirmation de soi et de communication
  • Séance 25 : Pratiquer les techniques d’affirmation de soi et de communication
  • Séance 26 : Résolution de problèmes
  • Séance 27 : Créer un système de soutien prosocial
  • Séance 28 : Documenter les changements cognitifs et comportementaux
  • Séance 29 : Prévention de la rechute
  • Références bibliographiques

GJCOM/CBT for IPV Guide.pdf

Si le lien est brisé: CBT for IPV Guide