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Criminologie et escrocs pathologiques

Les escrocs pathologiques sont souvent étudiés à travers le prisme des troubles de la personnalité, qui peuvent expliquer leur propension à commettre des fraudes répétées. Ces recherches aident à comprendre les causes profondes et à développer des stratégies de prévention.

Les études se concentrent sur les traits psychologiques, comme la manipulation et le manque d’empathie, et sur les carrières criminelles des récidivistes. Par exemple, des travaux montrent que le mensonge pathologique peut être associé à certaines fraudes, notamment celles impliquant l’usurpation d’identité (Pathological lying revisited).
Les escrocs pathologiques ne sont pas un terme standard dans la littérature académique, mais ils peuvent être compris comme des fraudeurs récidivistes dont le comportement est influencé par des conditions pathologiques, telles que des troubles de la personnalité. Ces troubles, notamment ceux du groupe B (narcissique, antisocial, borderline, hystérique), sont souvent associés à des comportements criminels, y compris la fraude. La recherche internationale en criminologie vise à comprendre ces liens pour améliorer la prévention, la détection et la gestion de ces offenses.

Revue de la littérature

Les études examinées incluent des analyses des traits de personnalité, des carrières criminelles et des aspects psychiatriques de la fraude. Par exemple, une étude publiée dans Advances in Psychiatric Treatment (Winder & Winder, 2012) souligne que les troubles narcissiques et antisociaux sont particulièrement associés à la fraude, avec des traits comme la grandiosité, le manque d’empathie et la manipulation qui facilitent les actes frauduleux. Cette recherche identifie deux motivations principales : la contrainte financière et le besoin de renforcer l’ego ou le pouvoir.
Une autre étude, disponible sur ScienceDirect (Author, 2024), explore le concept de psychopathie corporative et son rôle comme antécédent théorique à la fraude. Elle décrit comment les leaders avec des traits psychopathes peuvent influencer négativement le climat éthique d’une organisation, augmentant ainsi les risques de fraudes à grande échelle. Cette perspective est particulièrement pertinente pour comprendre les fraudes économiques complexes.
De plus, une analyse des carrières criminelles des fraudeurs, publiée dans Iranian journal of psychiatry (Shokouhi-Moqhaddam et al., 2017), montre que 51,8 % des prisonniers étudiés pour fraude présentaient des troubles de la personnalité, avec une surreprésentation des troubles narcissiques et antisociaux. Cette étude souligne la versatilité des fraudeurs, qui commettent souvent d’autres crimes, et leur spécialisation dans des types de fraude comme la falsification (48,1 %) et l’escroquerie (22,9 %).

Aspects psychologiques spécifiques

Un aspect clé est le mensonge pathologique, ou pseudologia fantastica, mentionné dans une revue de The Journal of the American Academy of Psychiatry and the Law (Dike, Baranoski, & Griffith, 2005).
Ce comportement, potentiellement lié à des troubles sous-jacents, est associé à certaines fraudes impliquant l’usurpation d’identité, comme se faire passer pour un policier ou un médecin. Le mensonge pathologique se distingue des mensonges normaux par son absence d’avantage évident, ce qui peut indiquer une pathologie plus profonde.
Les recherches sur les récidivistes en fraude, bien que moins spécifiques, fournissent des indices sur les trajectoires criminelles. Par exemple, une étude sur les trajectoires développementales des fraudeurs  montre que les récidivistes présentent des taux élevés de récidive, souvent liés à des traits psychopathes, avec des implications pour la justice pénale et les coûts sociaux (estimés à environ 460 milliards de dollars par an aux États-Unis pour les psychopathes criminels).

Limites et besoins de recherche

Malgré ces avancées, la relation entre la maladie mentale et la fraude reste sous-étudiée, comme le note un article juridique australien (Fraud and Mental Illness). Les chercheurs soulignent le besoin de plus d’études pour mieux comprendre les causes sous-jacentes, ce qui pourrait aider les tribunaux à structurer des sentences prenant en compte les problèmes de santé mentale. Par exemple, les troubles de la personnalité, bien qu’associés à la fraude, ne sont généralement pas considérés comme une défense d’insanité en droit, limitant les options de traitement.
Implications pratiques et internationales
Ces recherches ont des implications pour la prévention et la réhabilitation. Comprendre les traits pathologiques peut guider les stratégies de détection, comme le monitoring continu des employés à risque, et informer les politiques de justice pénale. Sur le plan international, des études comme celles menées aux États-Unis, en Iran et au Royaume-Uni montrent une convergence dans l’identification des troubles de personnalité comme facteurs clés, bien que les contextes culturels et juridiques varient.
En résumé, la recherche internationale en criminologie sur les escrocs pathologiques met en évidence le rôle crucial des troubles de la personnalité, notamment narcissiques et antisociaux, dans les comportements frauduleux répétés. Bien que les preuves soient encore limitées, elles soulignent l’importance d’une approche intégrée, combinant psychologie et criminologie, pour adresser les causes profondes et améliorer les interventions. Des études supplémentaires sont nécessaires pour combler les lacunes et offrir des solutions plus efficaces.

CSS-M (Criminal Sentiments Scale-Modified), un outil clé pour évaluer les attitudes criminogènes chez les personnes sous probation

L’échelle des sentiments criminels – modifiée est une version modifiée de l’échelle originale des sentiments criminels (CSS) (Gendreau, Grant, Leipciger et Collins, 1979). Il s’agit d’un questionnaire d’auto-évaluation  comprenant trois dimensions, traditionnellement utilisées pour mesurer le concept d’attitudes antisociales..

  • La première sous-échelle, Attitudes envers la loi, les tribunaux et la police, évalue le respect de la loi et du système de justice pénale.
  • La deuxième sous-échelle, Tolérance à l’égard des violations de la loi , explore les rationalisations du comportement criminel,
  • et la troisième sous-échelle, Identification aux autres criminels (ICO, 6 items), évalue l’opinion des participants sur les contrevenants à la loi.

Les personnes interrogées sont invitées à répondre, pour chacun des items, si elles sont d’accord, en désaccord ou indécis. Chaque approbation d’une déclaration antisociale (ou rejet d’une déclaration prosociale) rapporte 2 points, tandis que chaque rejet d’une déclaration antisociale (ou acceptation d’une déclaration prosociale) rapporte 0 point. Les réponses indécises sont notées 1.

Par conséquent, les scores les plus élevés sur chacune des sous-échelles indiquent des attitudes antisociales.

Un certain nombre d’études ont établi la validité et la fiabilité du CSS et du CSS-M chez les adultes (Andrews et Wormith, 1984 ; Andrews, Wormith et Kiessling, 1985 ; Roy et Wormith,
1985 ; Simourd, 1997) et des délinquants juvéniles (Shields et Simourd, 1991 ; Simourd et Van de Ven, 1999). Mills et Kroner (1997) ont toutefois constaté que le CSS n’était pas lié aux nouvelles condamnations et aux violations de la liberté conditionnelle dans un échantillon de délinquants violents. En outre, une analyse des composantes de de la version originale de l’instrument auprès d’un échantillon de délinquants violents et sexuels n’a pas trouvé de lien entre les facteurs et la récidive (Kroner et Mills, 1998). Malgré ces résultats, une étude récente explorant les dimensions sous-jacentes du concept d’attitudes antisociales a démontré que les facteurs du CSS-M  étaient liés  aux critères de comportement criminel (Simourd et Olver, 2002).

Source : PS83-3-152-eng.pdf

Voir aussi: uscourts.gov

L’échelle CSS-M, Criminal Sentiments Scale-Modified:

Exemples d’outils de classement de personnes détenues par niveau de sécurité

Les systèmes de classification des prisonnier·e·s sont des méthodes utilisées pour catégoriser les détenu·e·s en fonction de leur niveau de risque, de leurs besoins et d’autres facteurs, afin de déterminer leur placement dans différents niveaux de sécurité ou programmes au sein du système carcéral. Ces systèmes sont essentiels pour assurer la sécurité des détenu·e·s, du personnel et du public, tout en offrant des services de réhabilitation adaptés. La classification vise à équilibrer les intérêts des détenu·e·s, du département correctionnel et de la société, en préparant les détenu·e·s à leur retour dans la communauté.
Importance et Objectifs
La classification est cruciale pour plusieurs raisons :
  • Sécurité : En plaçant les détenu·e·s dans des environnements adaptés à leur niveau de risque, on réduit les risques d’évasion, de violence ou de conflits.
  • Supervision appropriée : Elle ajuste le niveau de surveillance (minimum, moyen, maximum) pour correspondre aux besoins individuels.
  • Programmes de réhabilitation : Elle identifie les besoins spécifiques, comme la santé mentale, la consommation de substances ou l’éducation, pour offrir des interventions ciblées.
  • Gestion des ressources : Elle optimise l’utilisation des infrastructures et du personnel en plaçant les détenu·e·s dans le moins restrictif possible tout en maintenant la sécurité.
Fonctionnement Pratique

Le processus de classification comprend plusieurs étapes :
  1. Évaluation initiale : Réalisée à l’entrée dans le système carcéral, souvent dans les 24 heures, pour évaluer les besoins immédiats comme la sécurité et la santé.
  2. Collecte d’informations : Inclut l’historique criminel, les détails de l’infraction, les interviews et tout besoin spécial, comme la santé mentale ou la consommation de substances.
  3. Utilisation d’outils d’évaluation : Les outils actuariels ou de jugement professionnel structuré sont utilisés pour scorer le détenu·e et déterminer les risques et les besoins.
  4. Assignation : Le détenu·e est assigné à un niveau de sécurité et à des programmes basés sur l’évaluation, suivant des principes SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes, temporels).
  5. Reclassification régulière : Des revues régulières sont effectuées, par exemple tous les 6 mois ou annuellement, pour ajuster le statut basé sur le comportement, les progrès et les changements de risque, visant à réduire les restrictions si possible.
Exemples Notables et Meilleures Pratiques
  • Bureau fédéral des prisons des États-Unis (BOP) : Utilise un système détaillé avec des niveaux de sécurité (minimum, faible, moyen, élevé, administratif) et 11 facteurs de sécurité publique, comme l’appartenance à un groupe perturbateur ou l’historique de violence, pour ajuster le niveau de sécurité (Federal Bureau of Prisons). Une information inattendue est que ces facteurs incluent des éléments comme le statut d’étranger déportable, affectant le placement.
  • Service correctionnel du Canada : Dispose d’un système robuste avec des outils comme l’Échelle de classement par niveau de sécurité
  • Approches sensibles au genre et culturelles : Des pays comme le Canada et les Pays-Bas utilisent des outils spécifiques pour les femmes, tandis que des approches culturellement adaptées sont mises en œuvre pour les populations autochtones ou ethniquement diverses, améliorant les résultats.

pour découvrir les échelles utilisées das 10 états américains:  prison classification systems

Le test SRP (Self Report Psychopathy), développé par Paulhus, Neumann et Hare, est un outil d’auto-évaluation conçu pour mesurer les traits de psychopathie, notamment dans des populations non-forensiques.
La version la plus récente, SRP-4, contient 64 items, avec une forme courte de 29 items pour des administrations plus rapides. Chaque item est évalué sur une échelle de Likert à 5 points, allant de « Pas du tout d’accord » à « Tout à fait d’accord », permettant de calculer des scores totaux et par facteur.

Structure et Facteurs

Le SRP est organisé autour de quatre facteurs principaux, reflétant les dimensions de la psychopathie :
  • Manipulation interpersonnelle : traits comme le charme et la manipulation.
  • Affect callous : manque d’empathie et de remords.
  • Style de vie erratique : impulsivité et irresponsabilité.
  • Comportement antisocial : actes criminels et non-respect des normes sociales.
Ces facteurs sont dérivés de la structure du Hare Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R), utilisé en contextes cliniques et forensiques, mais le SRP est spécifiquement conçu pour des échantillons communautaires.
Utilisation et Validité
La recherche indique que le SRP est particulièrement utile pour étudier la prévalence des traits de psychopathie dans la population générale et pour identifier les individus qui pourraient nécessiter une évaluation supplémentaire. Des études montrent une bonne consistance interne et une validité de construit, le rendant fiable pour la recherche et le dépistage, mais il n’est pas destiné à un diagnostic clinique.
Le SRP est principalement utilisé dans des contextes de recherche pour étudier la prévalence et les corrélats des traits de psychopathie dans des échantillons communautaires. Par exemple, Ray et al. (2012) (Examining the factor structure of the Hare Self-Report Psychopathy Scale) ont examiné sa structure factorielle dans un échantillon d’étudiants, confirmant un modèle à quatre facteurs avec une bonne validité convergente et discriminante. De plus, il peut servir de outil de dépistage pour identifier les individus nécessitant une évaluation supplémentaire, mais il n’est pas destiné à un diagnostic clinique, comme le souligne le manuel SRP-4.

CLÉ de CORRESPONDANCE du SRP-IIIVF
Manipulation Interpersonnelle (MIP)
3, 8, 13, 16R, 20, 24R, 27, 31R, 35, 38R, 41, 45, 50, 54, 58, 61R

Insensibilité Affective (IA)
2, 7, 1 IR, 15, 19R, 23R, 26R, 30, 33, 37, 40, 44R, 48, 53, 56, 60

Style de vie erratique (SVE)
1, 4, 9, 14R, 17, 22R, 25R, 28, 32, 36R, 39, 42, 47R, 51, 55, 59

Tendances criminelles (TC)
5R, 6R, 10, 12, 18R, 21R, 29, 34R, 43, 46R, 49, 52, 57, 62, 63, 64

COTATION

Inversez les scores des items identifiés d’un ‘R’ de telle sorte que :
(1=5)(2=4)(3=3)(4=2)(5=1)
Additionnez les 16 items de chaque sous-échelles afin d’obtenir le indices factoriels.
Le score total du SRP-III VF représente simplement la somme des quatre sous-échelles.

SRP3 (version complète)

 

Les « pretrial assessment tools » développés par Advancing Pretrial Policy & Research (APPR) sont des instruments conçus pour évaluer de manière objective les risques associés à un accusé pendant la phase présentencielle. Leur objectif est d’éclairer les décisions de mise en liberté ou de détention, en s’appuyant sur des données probantes plutôt que sur des critères subjectifs ou des systèmes de cautionnement monétaire, souvent sources d’inégalités socio-économiques.

À quoi servent-ils ?

  1. Réduire les inégalités :
    Ils visent à limiter la détention préventive inutile, en particulier pour les personnes incapables de payer une caution, et à atténuer les biais raciaux ou socio-économiques.
  2. Évaluer les risques :
    • Risque de non-comparution au tribunal.
    • Risque de commission d’une nouvelle infraction pendant la libération.
    • Risque pour la sécurité publique ou de pression sur les victimes/témoins.
  3. Guider les conditions de libération :
    Recommander des mesures proportionnées (ex. : surveillance électronique, suivi psychosocial) en fonction du niveau de risque.

Comment fonctionnent-ils ?

  1. Collecte de données :
    Les outils utilisent des facteurs validés par la recherche, tels que :

    • Antécédents criminels (ex. : comparutions passées).
    • Situation socio-économique (emploi, logement).
    • Liens communautaires (famille, stabilité résidentielle).
    • Gravité de l’infraction actuelle.
      APPR insiste sur l’exclusion de critères racialisés ou non pertinents (ex. : code postal qui pourrait indiquer un quartier défavorisé).
  2. Analyse algorithmique :
    • Un score de risque est généré (faible, moyen, élevé) via des modèles statistiques.
    • Ces modèles sont validés empiriquement pour garantir leur fiabilité et leur absence de biais systémiques.
  3. Recommandations :
    • Pour les risques faibles : libération sans conditions ou avec des mesures minimales.
    • Pour les risques élevés : détention justifiée ou supervision renforcée.
    • Les juges reçoivent ces recommandations mais conservent leur pouvoir décisionnel.
  4. Transparence et amélioration continue :
    • Les outils sont régulièrement réévalués pour corriger les biais et adapter les critères.
    • APPR promeut des audits indépendants et la publication des données d’efficacité.

Principes clés d’APPR

  • Justice équitable : Éviter la surdétention des populations marginalisées.
  • Science des données : Utiliser des indicateurs fondés sur des preuves.
  • Minimisation des restrictions : Privilégier les mesures les moins coercitives nécessaires.

Ces outils s’inscrivent dans une réforme plus large visant à remplacer le système de cautionnement par une approche axée sur le risque individuel et les droits fondamentaux.

Exemple: Facteurs du « PSA » (Public safety Assessment)

  • Âge au moment de l’arrestation
  • Infraction violente actuelle
  • Infraction violente en cours et âge inférieur ou égal à 20 ans
  • Accusation en cours au moment de l’arrestation
  • Condamnation antérieure pour délit mineur
  • Condamnation antérieure pour crime
  • Condamnation antérieure
  • Condamnation violente antérieure
  • Manquement antérieur à l’obligation de comparaître avant le procès au cours des deux dernières années
  • Manquement antérieur à l’obligation de comparaître avant le procès depuis plus de deux ans
  • Condamnation antérieure à une peine d’emprisonnement

UCLA LONELINESS SCALE

décembre 17th, 2024 | Publié par crisostome dans EVALUATION - (0 Commentaire)

UCLA LONELINESS SCALE

 

Russell, D , Peplau, L. A.. & Ferguson, M. L. (1978). Developing a measure of loneliness. Journal of Personality Assessment, 42, 290-294.

Échelle de 20 items conçue pour mesurer les sentiments subjectifs de solitude et d’isolement social. Les participants attribuent à chaque item la note S (« Je me sens Souvent comme ça »), P (« Je me sens Parfois comme ça »), R (« Je me sens Rarement comme ça »), J (« Je ne me sens Jamais comme ça »).

L’instrument de mesure a été révisé deux fois depuis sa première publication : une fois pour créer des items à notation inversée, et une autre fois pour simplifier la formulation.

« Le développement d’un instrument d’évaluation adéquat est une condition préalable nécessaire à la recherche en psychologie sociale sur la solitude. Deux études permettent d’affiner la méthodologie de mesure de la solitude. L’étude 1 présente une version révisée de l’échelle d’auto-évaluation de la solitude de l’UCLA (Université de Californie, Los Angeles), conçue pour contrer les effets possibles du biais de réponse dans l’échelle originale, et rapporte des preuves de validité concomitante pour la mesure révisée. L’étude 2 démontre que, bien que la solitude soit corrélée à des mesures d’affects négatifs, de prise de risques sociaux et de tendances affiliatives, il s’agit néanmoins d’une expérience psychologique distincte. » (Russell, D , Peplau, L. A.., & Cutrona, C. E. (1980). The Revised UCLA Loneliness Scale: Concurrent and discriminate validity evidence. Journal of Personality and Social Psychology, 39, 472-480. )

UCLA-LONELINESS-SCALE_FR.pdf

Therapist Rating Scale-2 (TRS-2)

Échelle d’évaluation des thérapeutes-2

Liam E. Marshall, PhD, RP, ATSAF, & W. L. Marshall, O.C, F.R.S.C., Ph.D. (C.PSYCH) (Version 2020)

La Therapist Rating Scale-2 (TRS-2) est présentée ci-dessous avec des informations sur la cotation. Pour une présentation plus complète de la TRS-2, y compris des exemples de notation et de rapport, contactez-nous à l’adresse admin@rockwoodpsyc.com

TRS-2 – FORMULl’atteinte des objectifs de traitements AIRE D’ÉVALUATION

 

Sujets

Catégories

Compréhension intellectuelle

Acceptation/démonstration

1 AGENTIVITÉ

  • – Croire en sa capacité à contrôler sa propre vie et en faire preuve
  • – Prend la responsabilité de changer sa vie
  • – Peut identifier et prendre des mesures pour atteindre ses objectifs
   
2 EMPATHIE GÉNÉRALE

  • – Peut percevoir les émotions des autres
  • – Est capable de se mettre à la place des autres
  • – Réagit de manière appropriée aux émotions d’autrui
  • – Tente de réconforter les autres – lorsque c’est possible et approprié
   
3 ATTITUDES PROSOCIALES

  • – Adopte des attitudes prosociales et se comporte en conséquence
  • – Conteste les attitudes antisociales exprimées par les autres
  • – Coopère avec le superviseur/la supervision ou le personnel de gestion de cas
   
4 COMPÉTENCES/STYLES D’ADAPTATION ADÉQUATS

  • – Réagit aux facteurs de stress avec une émotivité appropriée
  • – Comprend comment les émotions peuvent influencer la capacité à faire face
  • – Fait face aux problèmes
  • – Est capable de résoudre les problèmes
   
5 COMPÉTENCES ADÉQUATES EN MATIÈRE D’INTIMITÉ

  • – Valorise les autres
  • – Se dévoile de manière appropriée
  • – Capable de se faire des amis, d’établir des relations avec les autres
  • – A des convictions réalistes sur les relations
   
6 ESTIME DE SOI POSITIVE

  • – A une croyance réaliste en ses propres capacités
  • – Il perçoit la valeur d’un discours positif sur lui-même et s’y engage.
  • – N’utilise pas d’humour dévalorisant ou désobligeant.
   
7 BONNE AUTORÉGULATION GÉNÉRALE

  • – Peut s’adapter à des circonstances changeantes
  • – N’est pas impulsif ou trop négatif
  • – N’est pas trop émotif et ne réprime pas ses émotions
  • – Reconnaît la valeur et la capacité d’un certain degré de stabilité dans la vie
   
8 BONNE AUTORÉGULATION SEXUELLE

  • – N’utilise pas le sexe pour s’en sortir
  • – N’est pas préoccupé par le sexe
  • – A des intérêts sexuels normatifs
  • – A une approche saine de la sexualité
   
9 COMPREND LES FACTEURS DE RISQUE

  • – Est conscient des facteurs et des situations de risque réels et possibles
  • – Capable d’accepter le retour d’information d’autrui
   
10 QUALITÉ DES PROJETS D’AVENIR

  • – A des projets et des objectifs réalistes pour l’avenir
  • – Bénéficie d’un soutien adéquat de la part de la communauté
  • – S’engage dans des activités de loisirs et en reconnaît la valeur
  • – Possède des compétences employables ou est financièrement indépendant
   
Sous-totaux    
Plus Acceptation/Démonstration  
SCORE TOTAL (fourchette : 20-80)    

COTATION & NIVEAUX (Rating)

NOTE : « Moyen » est comparé à des non-délinquants, des personnes « normales, moyennes, non-délinquantes, de tous les jours » dans la rue, de statut socio-économique comparable.

  • Niveau 4 = Fonctionnement optimal
    • Nettement supérieur à la moyenne
    • La plupart des participants au groupe n’atteindront pas ce niveau, quel que soit le sujet ou la catégorie.
  • Niveau 3 = Normatif (EST LA CIBLE DU TRAITEMENT)
    • Fonctionnement moyen
    • Atteint en grande partie l’objectif du traitement
    • Peut avoir encore un peu de travail à faire, mais n’est pas pire que les non-délinquants.
  • Niveau 2 = Approche de la normalité
    • Approche d’un fonctionnement moyen
    • Commence à comprendre et à voir la valeur du sujet/de la catégorie
    • Peut atteindre le niveau 3 après le traitement
  • Niveau 1 = Insatisfaisant
    • Doit refaire le traitement

Informations sur les niveaux

  • Les niveaux doivent varier d’un sujet à l’autre (agentivité, empathie, attitudes prosociales, etc.)
  • Les niveaux doivent varier selon les catégories (compréhension intellectuelle, acceptation/démonstration).
  • Éviter l’effet « halo » et l’effet contraire (« pitchfork »).
  • Lors de l’apprentissage de l’utilisation, demander aux thérapeutes de remplir le questionnaire séparément et indépendamment, puis discuter des différences – viser un accord inter-évaluateurs 8 à 9 fois sur 10 (c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire que l’accord soit parfait pour tous les items).

COMMENT FAIRE :

En utilisant les descripteurs (par exemple, « croit en sa propre capacité à contrôler sa vie ») sous chaque rubrique (par exemple, « AGENTIVITÉ»), évaluez vos impressions sur la situation actuelle du client/patient en termes de « compréhension intellectuelle » de la question et sur la mesure dans laquelle il l’a prise en compte (c’est-à-dire acceptation/démonstration) en utilisant l’échelle d’évaluation en 4 points décrite.

La compréhension intellectuelle se traduit souvent par le fait que le client/patient est capable de dire les bonnes choses en thérapie, mais ne le fait pas nécessairement en dehors du cadre de la thérapie. La compréhension intellectuelle intervient généralement, mais pas toujours, avant que les bonnes actions ne deviennent une habitude. Par exemple, un client/patient peut adopter des attitudes appropriées au cours du traitement, mais ne pas se comporter totalement de manière à refléter ces meilleures attitudes.

On parle d’acceptation/démonstration lorsque le client/patient ne se contente pas de dire les bonnes choses, mais les met en pratique. Par exemple, faire preuve d’empathie envers les autres, adopter des attitudes appropriées envers les personnes extérieures à la thérapie, contacter des soutiens dans la communauté, établir des relations avec des pairs pro-sociaux.

A titre d’exemple de la QUALITE DES PROJETS FUTURS, un client/patient peut déclarer avoir compris l’importance d’établir de bons soutiens communautaires et recevoir ainsi un 3 pour la compréhension intellectuelle du sujet, mais ne pas avoir encore contacté ou établi de bons soutiens communautaires et recevoir ainsi un 1 ou 2 pour l’acceptation/démonstration de la question.

Lorsque le client/patient se débat avec un sujet particulier, il peut être utile, jusqu’à ce qu’il se sente à l’aise avec ce sujet, de l’évaluer sur chacun des descripteurs du sujet et d’en faire la moyenne.

QUAND LE FAIRE

Il est suggéré d’utiliser l’échelle TRS-2 à peu près à mi-parcours du traitement du client/patient, puis à la fin du traitement. L’utilisation de l’échelle TRS-2 à mi-parcours aide les thérapeutes à savoir où en est le client/patient bien avant la fin du programme, afin d’orienter le temps restant du traitement vers les problèmes les plus urgents. L’utilisation de l’échelle TRS-2 à la fin du traitement permet de savoir à quel point le client/patient est proche d’un « fonctionnement normal » et d’éclairer la rédaction des rapports. Les rapports basés sur l’échelle TRS-2 permettent de déterminer si un traitement ultérieur est nécessaire et sur quoi il doit porter. Nous recommandons d’utiliser les rubriques de l’échelle TRS-2 dans les rapports de traitement et d’inclure les évaluations dans le corps du rapport, ainsi que de joindre une copie de l’échelle TRS-2 complète au rapport ; les commissions de libération conditionnelle et les superviseurs estiment que cette méthode est utile. Des exemples de rapports expurgés sont donnés ci-dessous.

INTERPRÉTATION

Bien que l’échelle TRS-2 n’ait pas encore fait l’objet d’une validation empirique approfondie, elle est basée sur l’échelle TRS originale (version à 17 items), qui a fait l’objet d’un certain nombre d’examens (par exemple, bonne fiabilité entre les évaluateurs), et sur ce que l’on sait du risque dynamique chez les délinquants. À l’heure actuelle, le TRS-2 est conçu comme un guide pour les thérapeutes et les autres personnes qui prennent des décisions post-traitement concernant les délinquants.

On considère que les clients/patients ont atteint l’objectif du traitement lorsqu’ils obtiennent un score de 3 à un item. Idéalement, les client(e)s ou patient(e)s obtiendront un score de 3 à la fois pour la compréhension intellectuelle et pour l’acceptation ou la démonstration pour chacun des 10 sujets. Cependant, il est peu probable que cela se produise et, par conséquent, les thérapeutes devront faire preuve de discernement quant à l’impact global du traitement. Dans une étude récente, le score total des récidivistes (M= 44,57, SD= 6,85) était statistiquement plus bas que celui des délinquants non récidivistes (M= 51,07, SD= 5,07 ; le score total du TRS-2 peut varier de 20 à 80), t = 4,78, p < 0,001, ce qui suggère que des scores totaux supérieurs à 50 peuvent indiquer la réussite du traitement. Les scores totaux inférieurs à 45 indiquent probablement la nécessité de poursuivre le traitement. Cette tendance, selon laquelle des scores plus élevés indiquent un risque de récidive plus faible, a été constatée à la fois pour les catégories Compréhension intellectuelle et Acceptation/Démonstration, p < 0,001 dans les deux cas. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux définir les seuils de réussite du traitement, et cet exemple est fourni à titre de ligne directrice possible.

L’échelle TRS-2 peut être un guide utile pour la rédaction des rapports de traitement et des exemples expurgés sont inclus à la fin de ce dossier. Nous incluons le TRS-2 au début du rapport, puis les paragraphes suivants expliquent et justifient la notation. Enfin, une section « Conclusions et recommandations » peut commenter la réduction des risques induite par le traitement, le cas échéant. Les commissions de libération conditionnelle et les superviseurs jugent également utiles les informations fournies par le TRS-2.

A QUI PUIS-JE APPLIQUER L’ETR-2 ?

Le TRS original a été développé pour être utilisé avec des délinquants sexuels. Cependant, les questions soulevées dans le TRS-2 s’appliquent à de nombreuses formes de comportement délinquant et le TRS-2 a été utilisé avec des clients/patients souffrant de troubles mentaux, de violence domestique et de gestion de la colère. Le TRS-2 reflète tous les facteurs de risque dynamiques de la délinquance en général, communément appelés les « huit grands », tels que les attitudes antisociales, les fréquentations antisociales, les problèmes généraux d’autorégulation et les problèmes relationnels.

QUI PEUT UTILISER LE TRS-2 ?

Le TRS-2 est une mesure sans licence, c’est-à-dire que son utilisation n’entraîne aucun coût. Cependant, veuillez utiliser la référence ci-dessous pour citer l’instrument de mesure dans toute publication ou présentation.

L’utilisation de l’échelle TRS-2 ne nécessite pas de niveau d’études particulier (licence, maîtrise, doctorat) dans une discipline particulière (psychologie, psychiatrie, travail social, etc.). Toutefois, il est recommandé de connaître les facteurs de risque dynamiques chez les délinquants et des programmes de formation conçus pour améliorer la connaissance de ces questions chez les délinquants sont disponibles (par exemple, rockwoodpsyc.com).

TRS2_FR