Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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L’évaluation de la radicalisation violente est un domaine complexe et sensible, qui nécessite des outils rigoureux et validés pour être efficace. Voici quelques-uns des outils d’évaluation les plus utilisés dans ce domaine :

  1. ERG22+ (Extremism Risk Guidelines 22+) : ERG 22+
    • Développé par le ministère de la Justice du Royaume-Uni.
    • Conçu pour évaluer le risque de radicalisation chez les individus en détention.
    • Basé sur 22 facteurs regroupés en trois catégories : contexte, attitude et intention, et capacité.
  2. VERA-2R (Violent Extremism Risk Assessment 2 Revised) : VERA_EREV
    • Développé par Monica Lloyd et Christopher Dean.
    • Utilisé pour évaluer le risque de violence extrémiste chez les individus.
    • Prend en compte des facteurs tels que l’idéologie, l’histoire criminelle, les comportements, et les circonstances personnelles.
  3. TRAP-18 (Terrorist Radicalization Assessment Protocol 18) :
    • Développé par J. Reid Meloy.
    • Focalisé sur la prédiction des comportements terroristes.
    • Comprend 8 facteurs de comportement et 10 facteurs de situation.
  4. RADAR-iTE (Risk Assessment and Disengagement for At-Risk Individuals – Initial Terrorist Engagement) :
    • Développé par l’Institut néerlandais pour l’étude du crime et de l’application de la loi (NSCR).
    • Spécifiquement conçu pour évaluer le risque d’individus qui pourraient s’engager dans des activités terroristes.
    • Combine des évaluations quantitatives et qualitatives.
  5. Multi-Level Guidelines (MLG) :
    • Développé par Stephen Hart et collègues.
    • Un outil de gestion du risque qui peut être appliqué à différents niveaux de gravité et de type de menace, y compris le terrorisme.
    • Basé sur une approche structurée de jugement professionnel.
  6. Le SQAT (Significance Quest Assessment Test)
    • Le SQAT est un auto-questionnaire conçu pour mesurer le degré de radicalisation des détenus ou leur adhésion à l’extrémisme violent.
    • Le questionnaire comprend 66 questions réparties sur trois échelles : « besoins », « récit » et « réseau » (l’approche 3N).
    • Les personnes évaluées doivent répondre à ces questions en cochant une échelle de Likert qui indique dans quelle mesure elles sont d’accord avec une affirmation, ou leur degré d’approbation de l’affirmation (echelle qui va de rarement ou jamais (1) à très souvent (7))
    • Les scores obtenus pour les questions sont ensuite traduits en un niveau de risque global pour un individu et donnent une idée du niveau de risque posé par l’individu en question.
  7. RADAR
    • Un outil developpé par les australiens Barrelle & HarrisHogan
    • Évalue les risques et les besoins du client dans plusieurs domaines et contribue à l’élaboration des objectifs de l’intervention.

Ces outils sont utilisés par divers professionnels, y compris des psychologues, des criminologues, des travailleurs sociaux, et des agents de la sécurité publique. Ils sont souvent intégrés dans des programmes plus larges de prévention et d’intervention visant à lutter contre la radicalisation violente. Il est important de noter que l’efficacité de ces outils dépend de leur application correcte et de la formation des utilisateurs.

Limites de ces outils:

Lire l’excellent article :

The Practitioner’s Guide to the Galaxy – A Comparison of Risk Assessment Tools for Violent Extremism Authors: Liesbeth van der Heide, Marieke van der Zwan, and Maarten van Leyenhorst

« La menace de radicalisation vers l’extrémisme violent, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons, s’est accrue en Europe ces dernières années dans le contexte du phénomène des combatants terroristes etrangers et de l’augmentation de la criminalisation des délits préparatoires. Dans le même ordre d’idées, l’intérêt et la demande d’évaluation des risques liés au degré de radicalisation des extrémistes violents présumés ou condamnés se sont accrus, dans les milieux universitaires, mais plus encore de la part des décideurs politiques. En réponse, de nombreux outils d’évaluation des risques ont été développés dans le monde entier ces dernières années par différents experts (psychologues, universitaires, criminologues, praticiens), dans différents contextes institutionnels (prison, police, niveau local, secteur des soins de santé mentale), adaptés à différents publics cibles (djihadistes, gauche, droite) et avec différents objectifs (déterminer le risque de récidive, le risque de radicalisation d’autres personnes, le degré de radicalisation ou la probabilité d’utilisation de la violence). Toutefois, comme le terrorisme reste une menace dont les taux de prévalence sont faibles, la base de données existante est trop restreinte pour valider scientifiquement l’un ou l’autre de ces outils. En raison du manque d’évaluations de ces outils, une critique souvent formulée est que tous ces outils restent au niveau de la structuration et de la catégorisation des informations, fournissant une justification pour les plans d’action et les interventions, mais qu’aucun d’entre eux n’a de capacité prédictive. Le terme « outil » peut donc être trompeur car, s’ils ne sont pas correctement informés, les utilisateurs risquent d’attendre une solution miracle qui leur permettra d’évaluer le comportement futur ou la récidive, ce qui n’est pas le cas de tous ces outils. Néanmoins, il est essentiel que les professionnels de terrain, qui travaillent au quotidien avec ces personnes, puissent structurer la collecte d’informations afin d’identifier des indicateurs pertinents pour leur objectif spécifique. Il est donc important de démystifier certains termes utilisés dans ce domaine et d’adopter une approche pragmatique, en reconnaissant par exemple qu’une approche telle que le jugement professionnel structuré (JPS) ne signifie pas grand-chose de plus que la structuration du bon sens et de l’intuition des professionnels pour étayer leurs jugements. Alors que le Saint-Graal de l’évaluation des risques – l’outil prédictif – est encore loin à l’horizon car il est tout simplement trop tôt pour pouvoir le développer, les méthodes et outils actuellement disponibles sont souvent très clairs dans leur champ d’application et ne prétendent pas nécessairement être plus qu’une aide ou une base pour la prise de décision. Et c’est précisément là que réside leur principale valeur dans le domaine du terrorisme. Dans un domaine où les termes les plus souvent utilisés, tels que radicalisation et terrorisme, non seulement ne font pas l’objet d’un consensus, mais plus encore, ont une nature intrinsèquement politique avec des conséquences graves et profondes pour les individus étiquetés comme tels, l’importance d’expliquer ce que l’on veut dire et ce sur quoi on est d’accord dans les pratiques quotidiennes ne peut pas être sous-estimée. Il est essentiel de clarifier autant que possible les raisons pour lesquelles les individus sont étiquetés comme radicalisés, extrémistes ou terroristes et la relation avec les indicateurs sous-jacents qui fournissent les preuves de ces étiquettes. Ainsi, malgré le manque d’évaluations116 et la capacité à prédire un comportement futur, la série d’outils actuellement disponibles constitue un point de départ très utile pour permettre aux professionnels de déterminer si l’individu est apte à bénéficier d’interventions et de traitements, y compris de programmes de prévention ou de réadaptation. Cet article vise à fournir une vue d’ensemble complète et comparative des principaux outils, protocoles, lignes directrices ou approches utilisés dans ce domaine selon trois dimensions : (1) l’objectif des outils ; (2) la méthodologie et la structure sous-jacentes des outils ; et (3) les implications pratiques de l’utilisation de ces outils. Les auteurs espèrent ainsi permettre aux praticiens et aux décideurs politiques de mieux naviguer dans les eaux souvent boueuses, protégées par des droits d’auteur et souvent coûteuses du monde de l’évaluation des risques de l’extrémisme violent, et faciliter leur processus de prise de décision lorsqu’il s’agit de déterminer l’approche la mieux adaptée à leurs besoins. Enfin, nous présentons ci-dessous quelques considérations – sans ordre de priorité – que les auteurs jugent essentielles à prendre en compte lorsqu’ils commencent à réfléchir à l’utilisation de l’évaluation des risques dans leurs propres cercles professionnels.

  •  Compte tenu des différentes méthodologies utilisées, la plus grande valeur réside dans la combinaison de l’utilisation d’outils quantitatifs et qualitatifs afin de compenser les avantages et les inconvénients des deux approches. En d’autres termes, si les outils quantitatifs tels que le SQAT ont l’avantage d’être faciles à utiliser et de ne pas nécessiter beaucoup de ressources, ils ont l’inconvénient d’être vulnérables au biais de désirabilité sociale en raison de la personne qui remplit les questionnaires. Cependant, ils peuvent être utilisés comme une source d’information précieuse pour des outils plus qualitatifs (tous les outils JPS (jugement professionnel structuré), qui nécessitent généralement plus de ressources, tant en termes d’informations que de temps. La combinaison des deux permet aux professionnels de commencer à mesurer le changement tout en lui donnant un sens qualitatif.
  • Utilisation pratique > nécessité d’une normalisation à des fins pratiques (échange d’informations, etc.) ; nécessité de différencier les différentes typologies ; principale conclusion : c’est à la fois très important et nécessite des connaissances approfondies, tout en exigeant beaucoup de temps et de ressources ; il n’est donc pas utile de former tout le monde, il est préférable d’avoir de petites équipes d’experts alimentées par des informations provenant de groupes professionnels plus importants.
  • Commencez toujours par un objectif clair : Lorsque l’on envisage de mettre en œuvre une évaluation des risques liés à l’extrémisme violent, la considération la plus importante à faire au départ est de déterminer l’objectif de l’évaluation des risques. Il convient de faire une distinction claire, par exemple, entre l’évaluation du risque de recrutement d’autres détenus dans un réseau radical et le risque de récidive après la prison.
  • Étant donné le niveau de connaissances et d’expertise (et souvent de formation et de certification) requis pour mener une évaluation des risques d’extrémisme violent de manière appropriée, il est plus louable de centraliser l’expertise : former une petite équipe d’experts au sein d’une organisation donnée de manière extensive et fournir un type de formation plus générique et plus large axé sur la sensibilisation et l’identification des risques potentiels.
  • L’évaluation des risques des l’extremisme violent est une entreprise complexe. Elle nécessite le traitement d’un grand nombre d’informations. La plupart des professionnels qui établissent ces évaluations sont relativement nouveaux dans ce domaine d’expertise spécifique. Des outils fondés sur des données probantes peuvent les aider dans leurs évaluations ; de nombreux instruments de JPS peuvent être mis en œuvre pour divers objectifs. Cela aide les pays et les organisations dans leur recherche d’un outil approprié. Toutefois, les décideurs doivent être conscients que tous les outils ne peuvent pas être appliqués à tous les objectifs de l’extremisme violent.
  • Outre l’information et la facilitation des utilisateurs, il est essentiel que la direction générale soit également impliquée dans la mise en œuvre d’un outil. L’encadrement supérieur ne doit pas seulement décider des objectifs de la mise en œuvre, mais aussi de la disponibilité des informations nécessaires à la réalisation d’une évaluation.

 

lire également (2022): A-review-of-Risk-Assessment-Tools-and-Risk-Factors-Relevant-to-Terrorism-December-2021-1.pdf

Test de Dépistage de l’Addiction Sexuelle (Sexual Addiction Screening Test – SAST)

Le SAST un outil également développé pour identifier les comportements sexuels compulsifs et problématiques. Conçu par le Dr. Patrick Carnes, ce test aide à repérer les signes d’addiction sexuelle chez les individus, facilitant ainsi une intervention précoce et un traitement approprié.

Principaux Axes Évalués par le SAST :

  1. Comportements Sexuels Compulsifs :
    • Évalue la présence de comportements sexuels répétés et non contrôlés.
  2. Conséquences Négatives :
    • Analyse les répercussions négatives des comportements sexuels sur la vie de l’individu, comme les problèmes relationnels, professionnels, et juridiques.
  3. Utilisation de la Sexualité comme Échappatoire :
    • Examine si l’individu utilise la sexualité pour fuir les émotions négatives ou les situations stressantes.
  4. Sentiments de Culpabilité et de Honte :
    • Mesure les niveaux de culpabilité et de honte ressentis en lien avec les comportements sexuels.
  5. Efforts pour Contrôler le Comportement :
    • Évalue les tentatives et les échecs pour contrôler ou réduire les comportements sexuels problématiques.

SAST

Continuer à utiliser le Rorschach en contexte judiciaire est non seulement non conforme aux recommandations mais c’est aussi un manquement déontologique!

James Wood (Université du Texas), après avoir écrit plusieurs articles dans les meilleures revues de psychologie scientifique, a publié en 2003 avec trois collègues, M. Nezworski, S. Lilienfeld et H. Garb, un livre qui a fait date : What’s wrong with the Rorschach ? (Jossey-Bass, 446 p.). À la suite d’un grand nombre de chercheurs, ils ont confirmé que le Rorschach manque de « fidélité » (les évaluateurs font des diagnostics différents), qu’il a très peu de validité (les diagnostics ne correspondent pas ou peu à ce qui apparaît de façon observable) et n’a guère d’utilité (on peut certes constater dans les réponses au Rorschach des indices de graves troubles mentaux comme la schizophrénie, mais tout psy compétent diagnostique aisément ces troubles sans ce test).

Des recherches rigoureuses ont montré que le Rorschach est totalement contre-indiqué pour des expertises, notamment judiciaires. Il pathologise de façon flagrante (peu de personnes échappent à des étiquetages du genre : narcissisme, dépendance, sexualité problématique, homosexualité refoulée, etc.)

Voir à ce propos l’article « Le test des taches d’encre de Rorschach : sa place ne serait-elle pas au musée ? » (2018)

Resumé de « what’s wrong with the Rorschach« :

Depuis sa création il y a plus de quatre-vingts ans, le célèbre test de la tache d’encre de Rorschach est devenu une icône de la psychologie clinique et de la culture populaire. Administré plus d’un million de fois dans le monde chaque année, le Rorschach est utilisé pour évaluer la personnalité et la maladie mentale dans un large éventail de circonstances : litiges concernant la garde d’enfants, décisions de placement scolaire, procédures d’emploi et de licenciement, décisions de libération conditionnelle, et même enquêtes sur des allégations de maltraitance d’enfants. L’énorme pouvoir de ce test façonne la vie de centaines de milliers de personnes, souvent à leur insu. Dans les années 1970, ce test notoirement subjectif a été soi-disant systématisé et amélioré. Mais le Rorschach est-il plus qu’une variante moderne de la lecture des feuilles de thé ? Le livre « What’s Wrong With the Rorschach » remet en question la validité et l’utilité du Rorschach et explique pourquoi les psychologues continuent de juger les gens en fonction de leurs réactions aux taches d’encre, malgré un demi-siècle de preuves scientifiques largement négatives. Le livre « What’s Wrong With the Rorschach » propose une critique provocante de l’un des tests psychologiques les plus largement appliqués et influents – et toujours intensément controversés – dans le monde d’aujourd’hui. S’appuyant sur plus de cinquante ans de recherches cliniques et universitaires, les auteurs apportent des preuves scientifiques irréfutables que le Rorschach est relativement peu utile pour diagnostiquer les maladies mentales, évaluer la personnalité, prédire le comportement ou découvrir les abus sexuels ou d’autres traumatismes. Dans ce récit romanesque très engageant sur les origines et l’histoire du Rorschach, les auteurs détaillent l’abondance de preuves scientifiques démontrant que le test est d’une utilité discutable pour la prise de décision dans le monde réel. « What’s Wrong With the Rorschach ? » présente un argumentaire puissamment raisonné contre l’utilisation du test dans la salle d’audience ou la salle de consultation – et révèle les forces psychologiques, économiques et politiques puissantes qui continuent à soutenir le Rorschach en dépit de la recherche qui a exposé ses lacunes et ses dangers. James M. Wood (El Paso, TX) est professeur associé au département de psychologie de l’université du Texas à El Paso. M. Teresa Nezworski (Dallas, TX) est professeur associé au département de psychologie de l’université du Texas à Dallas. Scott O. Lilienfeld (Atlanta, GA) est professeur associé de psychologie à l’université Emory d’Atlanta. Howard N.Garb (Pittsburgh, PA) est membre de la faculté de l’Université de Pittsburgh et auteur de Studying the Clinician : Judgement Research and Psychological Assessment.

Voir aussi sur le sujet: 

Résumé
L’affaire F c. Bevándorlási és Állampolgársági Hivatam (2018) porte sur l’admissibilité des preuves obtenues à l’aide de tests projectifs de personnalité. La Cour de justice de l’Union européenne a estimé que le rapport d’un expert ne peut être accepté que s’il est fondé sur les normes de la communauté scientifique internationale, mais s’est abstenue de stipuler quelles sont ces normes. Il semble opportun que les psychologues européens décident des normes à appliquer pour déterminer si un test est approprié ou non pour une utilisation psycholégale. Nous proposons des normes et les appliquons ensuite au Rorschach parce qu’il a été utilisé dans cette affaire et qu’il est un exemple de tests projectifs. Nous concluons que le Rorschach ne répond pas aux normes proposées et que les psychologues devraient s’abstenir de l’utiliser dans les procédures judiciaires, même en l’absence d’une interdiction judiciaire claire.

Mots-clés : Rorschach ; acceptabilité ; tribunaux ; éthique ; valeur probante ; évaluation médico-légale ; droit ; normes professionnelles ; test projectif ; psychologie.

L’objectif principal de ce guide est de sensibiliser les professionnels de C-InT à l’évaluation des risques de violence (ERV ou violence risk assessment (VRA)) et à l’évaluation des menaces (EM ou threat assessment (TA)), ainsi qu’à la valeur des outils de jugement professionnel structuré (JPS ou structured professional judgment (SPJ)) utilisés pour faciliter ces évaluations, afin de contrer plus efficacement les menaces potentielles. Tout au long de ce guide, nous utilisons à dessein les termes d’évaluation du risque de violence et d’évaluation de la menace pour désigner deux stratégies de prévention de la violence distinctes mais complémentaires. L’ERV est l’examen systématique des facteurs de risque statiques et dynamiques dans la situation d’un sujet afin d’évaluer la nature et la probabilité d’une violence générale ou d’une violence dans un domaine spécifique (par exemple, la violence sexuelle ou la violence domestique/du partenaire intime [VPI ou /intimate partner violence [IPV]) ; le TA est l’évaluation systématique, fondée sur des données probantes, de plusieurs sources d’information concernant les schémas de pensée et de comportement d’un sujet afin de déterminer dans quelle mesure le sujet se dirige vers une attaque spécifique et ciblée. Dans le présent guide, les deux stratégies sont parfois désignées collectivement (« évaluation du risque de violence et de la menace ») et parfois individuellement (« VRA » ou « TA»).

Ce guide commence par une vue d’ensemble du risque de violence et de l’évaluation de la menace, ainsi que de l’émergence et de l’évolution de ces deux stratégies. Il se concentre ensuite sur la façon dont cette évolution a conduit à l’approche du SPJ et sur la façon dont les outils ont été développés pour soutenir les évaluations du SPJ. Enfin, le guide décrit et passe en revue une sélection d’outils SPJ. Ce guide est conçu pour informer ; il ne s’agit pas d’un guide « pratique » et il n’est pas conçu pour former, certifier ou équiper des évaluateurs compétents en matière de risques ou de menaces de violence. Pour être clair, ce guide est conçu pour informer ; il ne s’agit pas d’un guide « pratique » et il n’est pas conçu pour développer, certifier ou équiper des évaluateurs compétents du risque de violence ou de la menace. La sensibilisation seule ne vous qualifie pas pour effectuer des évaluations du risque de violence et de la menace, ni pour utiliser les outils du SPJ dont il est question ici. L’évaluation du risque de violence et de la menace nécessite une expertise acquise grâce à une combinaison d’études, de formation et d’expérience supervisée. Vous devez demander l’aide de professionnels qualifiés de l’ERV ou de l’AT dans les situations d’évaluation. Enfin, ce guide se concentre spécifiquement sur les stratégies d’évaluation du risque de violence et de la menace, et non sur l’ensemble des questions d’enquête, notament en matière de contre espionnage.

https://apps.dtic.mil/sti/trecms/pdf/AD1176772.pdf

Fiabilité et validité des outils SPJ
Bien que les outils SPJ soient des mesures d’évaluation, ils ne sont pas des « tests » au sens classique du terme. De nombreux tests classiques utilisent une notation normalisée et standardisée. Ce type de test consiste à comparer le score d’un cas donné à une distribution de scores.
Ce type de test consiste à comparer le score d’un cas donné à une distribution de scores provenant d’un échantillon plus large. La distribution des notes est la norme.
La plupart des outils du SPJ découragent ce type de notation et, nous recommandent de ne pas utiliser de notes numériques. Ce qui est important, cependant, c’est de savoir si les outils d’évaluation du risque de violence sont fiables et valides.

Les sous-sections suivantes ont pour but de vous familiariser avec les concepts de base de la fiabilité et de la validité et de fournir un contexte pour la compréhension des outils examinés dans la section 4 de ce guide : Outils SPJ pour l’évaluation du risque de violence chez les adultes.

Comprendre la fiabilité et la validité des outils SPJ.
Fiabilité
La meilleure façon d’envisager la fiabilité d’un outil de JPS est de penser à la cohérence.  Il existe différentes façons de mesurer ou d’évaluer la cohérence et, par conséquent, différents types de fiabilité. La fiabilité inter-évaluateurs (Accord inter juges AIJ) est peut-être la mesure de fiabilité la plus importante pour les outils SPJ. L’AIJ mesure l’accord (c’est-à-dire la cohérence) entre deux ou plusieurs évaluateurs lorsqu’ils évaluent le même cas en utilisant les mêmes informations.
Lorsque l’AIJ d’un outil de JSP est élevé, les jugements des différents évaluateurs sur la présence ou l’absence d’un risque spécifique sont plus cohérents.
Les coefficients de corrélation intraclasse (CCI) et le Kappa de Cohen sont les mesures souvent utilisées pour évaluer la cohérence entre les différents outils de JSP.
sont les mesures souvent utilisées pour évaluer la cohérence entre les différents évaluateurs. LES VALEURS DE L’AIJ et le Kappa de Cohen sont tous deux compris entre 0 et 1 et sont souvent évalués comme suit (Cicchetti et al., 2006) :

  • < 0,4 = Léger
  • 0,4-0,59 = Moyen/Modéré
  • 0,60-0,74 = Bon
  • > 0,75 = Excellent

Validité
La validité représente la mesure dans laquelle un outil mesure ce qu’il est censé mesurer. Comme pour la fiabilité, il existe différents types de validité. La validité liée aux critères est probablement le type le plus important pour l’évaluation des outils SPJ. La validité liée à un critère démontre dans quelle mesure les scores/résultats de l’outil SPJ par rapport à un résultat spécifique (par exemple, la violence dans la communauté) ou à une autre mesure (par exemple, un autre outil d’évaluation du risque).
(par exemple, un autre outil d’évaluation du risque). Le test le plus rigoureux de la validité liée aux critères pour les outils SPJ est la validité prédictive. La validité prédictive évalue dans quelle mesure les résultats de l’outil SPJ permettent de prédire un futur comportement violent. En examinant les recherches sur les outils SPJ, vous constaterez que l’une des approches analytiques les plus populaires pour évaluer la validité prédictive est la technique appelée receiver operating characteristic (ROC).
Les résultats de l’analyse ROC sont présentés sous la forme d’une aire sous la courbe (AUC). La valeur de l’aire sous la courbe (AUC) représente essentiellement la probabilité qu’une personne tirée au hasard du groupe violent ait un « score » plus élevé sur l’outil qu’une autre personne tirée au hasard dans le groupe des non-violents. Ainsi, une AUC de 0,65 signifie qu’il y a environ 65% de probabilité qu’un sujet violent de l’échantillon ait un score plus élevé qu’un sujet non violent. Les AUC peuvent varier de 0,50, ce qui signifie que l’outil ne peut distinguer les résultats violents et non violents qu’au niveau du « hasard » (c’est-à-dire à pile ou face), jusqu’à 1,0, ce qui signifie que l’outil fait une distinction parfaite entre les deux groupes. Pour les outils SPJ, les AUC significatives se situent généralement entre 0,60 et 0,70. Bien que ces chiffres paraissent faibles, il est possible que les outils de SPJ aient une AUC significative. »Après presque cinq décennies de développement d’outils de prédiction du risque, les preuves suggèrent de plus en plus que le plafond de l’efficacité prédictive a peut-être été atteint avec la technologie disponible » (Yang, Wong, & Coid, 2010, p. 759).

 

Vous trouverez ici quelques uns de outils de formulation de cas, par facteurs de risque du Big seven, proposés par Tafrate, Mitchell et Simourd dans leur excellent manuel: Justice-Involved Clients: Interventions for antisocial and self-destructive Behaviors

Pour les auteurs les POINTS CLÉS dans la formulation de cas sont les suivants:

  • Les praticiens doivent recueillir, interpréter et synthétiser les informations cliniques afin de se faire une opinion sur les causes et le maintien du comportement criminel des PPSMJ.
  • La formulation d’un cas médico-légal comprend trois éléments : (1) considérer la probabilité d’un futur comportement criminel ; (2) identifier les domaines de risque criminel à cibler dans le traitement ; et (3) développer un plan de traitement pour réduire le risque de criminalité future.
  • Les changements de fonctionnement dans les domaines de risque criminel modifient la probabilité d’un comportement criminel futur.
  • La première étape de la formulation d’un cas consiste à réaliser une analyse des événements criminels afin d’identifier les domaines de risque criminel les plus importants liés aux comportements délinquants récents.
  • La deuxième étape consiste à comprendre comment les domaines de risque criminel affectent le fonctionnement général de la vie et servent de moteurs au comportement criminel. La feuille de travail sur les Facteurs de risque criminels (ci-dessous) peut être utilisée pour développer cette compréhension.
  • La fiche de formulation de cas fournit ci dessous une structure permettant de rassembler les informations cliniques pour l’élaboration d’un plan de traitement.
  • La précision (et le fait d’éviter les biais) dans la formulation des cas est importante, afin que les plans de traitement reflètent les besoins réels des PPSMJ.

 

Fiche de travail sur les Facteurs de risque

 

Analyse de l’infraction

Formulation de cas

Formulation de cas

Formulation de cas

Formulation de cas

Formulation de cas

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

David J. Simourd. Jusqu’à sa mort en 2022, David J. Simourd, PhD, CPsych, a exercé en cabinet privé à Kingston, Ontario, Canada, et a mené une carrière de 30 ans en tant que consultant/formateur, clinicien et chercheur. Le Dr Simourd a publié des articles, animé des ateliers de formation et agi à titre de consultant en évaluation et en traitement des délinquants auprès de divers organismes correctionnels en Amérique du Nord, en Asie et dans les Caraïbes. Il a fait partie du comité de rédaction de Criminal Justice and Behavior et a été membre de la Commission d’examen de l’Ontario, la commission d’engagement civil pour les délinquants souffrant de troubles mentaux en Ontario. En 2019, il a été élu membre de la Société canadienne de psychologie.

Votre objectif est d’aider les PPSMJ à modifier leur comportement délinquant, et pour ce faire, vous devrez déterminer quels sont les domaines de risque délinquants spécifiques qui sont les plus importants pour un individu particulier, en comprenant la manière dont les facteurs de risque pertinents interagissent entre eux, et en établissant un ordre de priorité stratégique pour les cibles de traitement. L’identification et la compréhension des facteurs spécifiques qui influencent la criminalité sont les objectifs de l’évaluation, et la synthèse des informations d’évaluation pertinentes pour créer un plan de traitement adapté est appelée formulation de cas. 

Vous trouverez ici quelques unes de stratégies de questionnement proposées, par facteurs de risque du Big seven, par Tafrate, Mitchell et Simourd dans leur excellent manuel: Justice-Involved Clients: Interventionsfor antisocial and self-destructive Behaviors

Introduction de l’évaluation : Propos d’ouverture de l’entretien d’évaluation

« bonjour, [nom de la personne]. Je veux vous parler de certains domaines de votre vie, afin de mieux comprendre comment vous avez été impliqué dans des problèmes de justice. Nous allons parler de plusieurs sujets différents, tels que votre histoire des problèmes que vous avez rencontré avec la loi, vos antécédents familiaux, vos relations sociales telles que la famille et les amis, la consommation de drogues, et d’autres choses en général. Je vais commencer par quelques questions sur votre implication dans les problèmes de justice , puis je passerai à d’autres domaines. Comprenez-vous ce que nous essayons de faire aujourd’hui ? Quelles questions pourriez-vous avoir avant que nous commencions?

Questions pour obtenir des schémas de pensée criminogènes spécifiques

Schéma de pensée criminogène

Description du schéma

Exemples de questions

Les modes de pensée liés à soi-même et aux autres

S’identifier à des compagnons antisociaux

Se considérer comme semblable à, et s’identifier de préférence à des pairs antisociaux ; considérer les relations avec les pairs prosociaux comme peu importantes

« Quelle est l’importance pour vous de vous entendre avec vos amis, même si cela peut vous attirer, ou leur attirer, des ennuis ?

Que pensez-vous des personnes qui mènent une vie assez normale – vous savez, comme travailler régulièrement, s’occuper de leurs enfants, avoir un endroit décent où vivre ?

Le mépris des autres

Croyance que les besoins/droits des autres sont sans importance ; antipathie/hostilité envers les autres ; manque d’empathie et de remords pour avoir blessé les autres.

« Donnez-moi un exemple récent où vous avez peut-être profité intentionnellement ou non d’une autre personne. [Une fois l’exemple identifié, posez les questions suivantes] Comment l’autre personne a été affectée ? Cette personne a-t-elle été blessée d’une manière ou d’une autre ? Comment pensez-vous que l’autre personne a ressenti ou pensé à la situation ? Dans quelle mesure vous souciez-vous de ce que l’autre personne a ressenti ou pensé ? Pourquoi ?

Désengagement émotionnel

Conviction qu’il est bon d’éviter l’intimité et la vulnérabilité ; manque de confiance ; craintes d’être exploité

« Qu’est-ce qui, le cas échéant, rend difficile pour vous de partager vos problèmes et vos sentiments avec d’autres personnes ? Que pensez-vous du fait de vous laisser approcher par les autres » ?

Hostilité à l’égard du personnel de la justice pénale

Attitude hostile et suspecte envers la police, les avocats, les juges, etc.

« Que pensez-vous des personnes qui travaillent dans les forces de l’ordre ou les services pénitentiaires, comme les policiers, les avocats, les juges ou les agents de probation ?

Grandiosité et droits

Croyances exagérées sur soi-même ; croyance que l’on mérite un traitement spécial

« Dans quelle mesure vous considérez-vous comme plus intelligent et plus créatif que les autres ? Pensez-vous que parfois des règles différentes devraient s’appliquer à vous par rapport aux autres personnes ?

Pouvoir et contrôle

Chercher à dominer les autres ; chercher à contrôler le comportement des autres

« Vous décririez-vous comme un leader ou un

suiveur ? Combien de fois faites-vous les choses à votre façon avec d’autres personnes ? Quelle est l’importance pour les autres de faire ce que vous dites ? Pourquoi est-ce si important ?

Les modes de pensée liés à l’interaction avec l’environnement

Recherche d’excitation

Conviction que la vie devrait être axée sur la recherche de sensations fortes et la prise de risques ; manque de tolérance

pour l’ennui

« Vous décririez-vous comme étant le type de personne en recherche de sensations fortes ? Au cours de l’année écoulée, quel genre de choses avez-vous fait juste pour avoir de l’excitation ou des frissons ? Ces types de choses risquées auraient-elles pu vous attirer des ennuis ? À quoi pensez-vous juste avant de faire ce genre de choses ? Comment gérez-vous l’ennui ? Que vous dites-vous quand vous vous ennuyez ?

Exploiter

Intention générale de manipuler des situations ou des relations à des fins personnelles lorsqu’on en a l’occasion

« Dans quelle mesure utilisez-vous les gens à vos propres fins, même lorsque ce n’est pas dans leur intérêt ? Quelles sont vos raisons pour traiter avec les gens de cette manière ?

L’hostilité à l’égard de l’ordre public

L’animosité envers les règles, les règlements et les lois

« Quelle est l’importance pour vous de suivre des règles sur une échelle de 0 à 10, où 0 signifie « pas du tout important » et 10 « très important » ? Pourquoi ? Quelles sont les raisons pour lesquelles les règles ne devraient pas s’appliquer à vous ?

Justification et minimisation

Rationalisation et sous-estimation des comportements néfastes

« Selon vous, quelles sont les causes de votre comportement délinquant ? Racontez-moi des moments où vous saviez que quelque chose était illégal ou nuisible, mais où une petite voix intérieure vous a dit que vous pouviez le faire quand même. Qu’a dit cette voix ? »

La voie de la facilité

Une approche de la résolution des problèmes « de la manière la plus simple » ; un style de vie « sans soucis », « sans plan » et « sur le moment ».

« Lorsqu’il s’agit de prendre des responsabilités, avez-vous tendance à remettre les choses à plus tard, ou les prenez-vous tout de suite ? Dans les moments où vous remettez les choses à plus tard, que vous dites-vous ?

Incapacité à faire face

Abandonner face à l’adversité ; faible tolérance à la frustration

« Comment gérez-vous les situations difficiles ? Lorsque vous êtes confronté à un nouveau défi ou à un obstacle, êtes-vous le genre de personne qui abandonne ou qui tente de trouver une solution ? Parlez-moi des dernières déceptions que vous avez connues et comment vous y avez fait face. Que vous dites-vous habituellement juste avant d’abandonner les choses ? »

Sous-estimation

Sous-estimer les conséquences négatives des comportements à risque ; confiance excessive dans ses capacités de décision

« Parlez-moi de situations où vous n’avez pas réfléchi et où vous avez été surpris plus tard par un mauvais résultat. Qu’est-ce qui vous empêche de bien réfléchir? Qu’est-ce que vous vous dites qui vous rend aveugle aux risques dans certaines situations ?

POINTS CLÉS

  • L’évaluation est le processus de collecte d’informations pertinentes. La synthèse de ces informations en un plan de traitement cohérent est appelée formulation du cas.

  • L’évaluation et la formulation du cas permettent d’identifier les objectifs de traitement pertinents et d’adapter le plan de traitement. aux caractéristiques uniques d’un PPSMJ particulier.

  • L’évaluation et la formulation de cas sont les pierres angulaires d’un traitement efficace.

  • Les activités d’évaluation visent à développer une compréhension approfondie des domaines de risque delinquant spécifiques les plus pertinents pour une PPSMJ particulière, et de la manière dont ces domaines de risque interagissent les uns avec les autres pour influencer le comportement délinquant.

  • Nous vous encourageons à intégrer les éléments dans vos procédures d’évaluation, et à le faire d’une manière qui corresponde à votre style personnel.

 

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

David J. Simourd. Jusqu’à sa mort en 2022, David J. Simourd, PhD, CPsych, a exercé en cabinet privé à Kingston, Ontario, Canada, et a mené une carrière de 30 ans en tant que consultant/formateur, clinicien et chercheur. Le Dr Simourd a publié des articles, animé des ateliers de formation et agi à titre de consultant en évaluation et en traitement des délinquants auprès de divers organismes correctionnels en Amérique du Nord, en Asie et dans les Caraïbes. Il a fait partie du comité de rédaction de Criminal Justice and Behavior et a été membre de la Commission d’examen de l’Ontario, la commission d’engagement civil pour les délinquants souffrant de troubles mentaux en Ontario. En 2019, il a été élu membre de la Société canadienne de psychologie.

INVENTAIRE DE L’ATTACHEMENT AUX PARENTS ET AUX PAIRS (IPPA)

INVENTORY OF PARENT AND PEER ATTACHMENT (IPPA), Gay C. Armsden and Mark T. Greenberg (1987)

AUTEURS : Gay C. Armsden et Mark T. Greenberg

OBJECTIF : Mesurer l’attachement aux parents et aux pairs.

DESCRIPTION : L’IPPA se compose de trois instruments de 25 items qui mesurent l’attachement aux parents et aux pairs. L’inventaire comporte des échelles distinctes pour mesurer l’attachement à la mère, au père et aux amis proches. L’instrument considère ces personnes comme une source de sécurité psychologique. Chaque instrument comporte trois sous-échelles, bien qu’il soit recommandé d’utiliser les scores totaux plutôt que les scores des sous-échelles. Les trois sous-échelles sont la confiance (T (Trust)), la communication (C) et l’aliénation (A) ; tous les items de la sous-échelle A sont notés à l’envers, de sorte que la sous-échelle correspond en fait à l’absence d’aliénation dans l’attachement aux parents et aux pairs. Bien que l’IPPA ait été développé à l’origine pour la fin de l’adolescence, il est en fait utile pour les 10 à 20 ans.

NORMES : La procédure de notation a changé depuis la publication initiale de l’IPPA. Il n’existe pas de normes pour la version actuelle de l’IPPA.

COTATION : Les trois instruments sont évalués indépendamment l’un de l’autre. Les scores totaux d’attachement pour la mère et le père sont la somme de tous les items après avoir inversé les scores des items 3, 6, 8, 9, 10, 11, 14, 17, 18, 23. Les scores des sous-échelles sont élaborés selon les procédures suivantes :

  • T = 1 + 2 + 4 + 13 + 14 + 21 + 23 + 24 ;
  • C = 6 +8+ 16+ l7+20+26+28;
  • A= 1 +9+ 12+ 18+ l9+22+25+27.

Les scores totaux de l’attachement aux pairs sont la somme de tous les items après notation inverse des items 4, 5, 9, 10, 11, 18, 22 et 23. Les scores des sous-échelles sont dérivés des procédures suivantes :

  • T=6+8+ 12+ 13+ 14+ 15+ 19+20+21;
  • C= 1 +2+3+7+ 16+ l7+24+25;
  • A=4+9+ 10+ 11 + 18+22+23.

Les scores les plus élevés indiquent un plus grand attachement.

FIABILITÉ : La forme originale de l’IPPA ne distinguait pas l’attachement à la mère de l’attachement au père. Les sous-échelles T, C et A de ce prototype avaient des coefficients de cohérence interne de 0,91, 0,91 et 0,86, respectivement. L’échelle des pairs avait des coefficients de cohérence interne de 0,91, 0,87 et 0,72 pour les sous-échelles T, C et A. Les coefficients de fiabilité test-retest sur un intervalle de trois semaines étaient excellents : 0,93 pour l’échelle prototype d’attachement au parent et 0,86 pour l’échelle d’attachement aux pairs.

VALIDITÉ : L’IPPA a une excellente validité concomitante. Les scores sont en corrélation avec plusieurs mesures du bien-être psychologique, y compris le concept de soi, l’estime de soi, la positivité, la satisfaction de la vie, la résolution de problèmes et le locus de contrôle. Les scores sont négativement corrélés avec la dépression et la solitude. Les scores sont également en corrélation avec plusieurs mesures du fonctionnement de la famille. L’IPPA a également une bonne validité pour les groupes connus, les scores permettant de distinguer les jeunes délinquants des jeunes non délinquants.

RÉFÉRENCE PRINCIPALE : Armsden, G. C. et Greenberg, M. T. (1987). The Inventory of Parent and Peer Attachment : Individual differences and the relationship to psychological well-being in adolescence, Journal of Youth and Adolescence, 16, 427-454.

DISPONIBILITÉ : Les instruments et un petit manuel sont disponibles au prix de 5,00 $ auprès de Mark T. Greenberg, Ph.D., Department of Psychology, NI-25, University of Washington, Seattle, Washington 98195.566 Instruments for Practice

INVENTAIRE DE L’ATTACHEMENT AUX PARENTS ET AUX PAIRS (IPPA)