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Luc Isebeart (2015) Solution-Focused Cognitive and Systemic Therapy , The Bruges Model, ed Routledge

https://www.routledge.com/Solution-Focused-Cognitive-and-Systemic-Therapy-The-Bruges-Model/Isebaert/p/book/9781138677685

Tâches d’observation

Dans ces tâches, le client observe les séquences de problèmes dans leurs différents aspects : dans quelles circonstances les problèmes apparaissent, ce qui se passe  quand ils sont là, et comment ils se terminent ; quelles sont les variations déjà présentes , et quel contrôle le client exerce déjà.

Les tâches d’observation sont un élément essentiel de la thérapie cognitive axée sur les solutions. Dans d’autres

Dans d’autres formes de thérapie, les tâches d’observation servent principalement à obtenir une vision plus claire du problème. Ici, leur but est plutôt d’examiner les compétences, les réalisations et les ressources du client. Les clients observent ce qu’ils font déjà bien, en d’autres termes, comment ils font déjà leur auto-thérapie. L’accent est mis sur les exceptions, les variations dans les habitudes problématiques, et sur la fin de la séquence des symptômes, c’est-à-dire sur le degré de contrôle que les clients exercent déjà.

Les tâches d’observation peuvent suivre (et suivent souvent) une question de cadrage :

– « Puis-je vous demander de prêter attention, jusqu’à notre prochain rendez-vous, aux occales occasions où vous êtes un peu plus haut, un point ou un demi-point de plus sur l’échelle.  Si vous pouviez observer ce qui se passe exactement à ce moment-là, ce que vous et peut-être les autres faites, comment vous vous sentez, quelles pensées vous viennent à l’esprit. »

Ou encore :

– « Je voudrais vous suggérer de prendre cinq minutes tous les soirs – ou si vous le préférez tous les deux soirs – pour regarder votre journée et voir  s’il y a eu des moments où vous étiez un peu plus haut, un ou peut-être même deux points plus haut sur l’échelle, et de prêter attention à ce qui s’est passé :

ce que vous avez fait, ce que votre femme (votre mari, etc.) a contribué à ce petit pas en avant. Comment vous êtes-vous senti, et qu’en avez-vous pensé ? »

Ou encore :

– « Je voudrais suggérer quelque chose qui pourrait être utile.  Il y aura des moments où les choses seront encore pires et où vous descendrez un peu sur l’échelle. La vie est comme ça ; parfois, c’est très dur. Mais après cela, il y aura des moments où vous reviendrez sur l’échelle au niveau où vous êtes maintenant, , peut-être même des moments où vous monterez un peu plus haut, où vous réussissez quelque chose à quoi vous ne vous attendiez pas. Si vous pouviez regarder et peut-être écrire en quelques mots ce qui s’est passé lorsque vous êtes monté sur l’échelle : à nouveau, ce que vous avez fait, comment les autres vous ont aidé, ce que vous avez ressenti, et ce que vous en avez pensé, cela m’intéresserait beaucoup. »

Différentes tâches d’observation peuvent permettre de mieux comprendre les modalités des problématiques : comment elles commencent, comment elles se terminent, comment elles varient.

Prenons comme premier exemple une tâche d’observation pour les alcooliques. J’utilise ici deux tableaux. Sur le premier, le client note les moments où il a ressenti un certain degré d’envie (Craving), mais n’a pas bu (figure 8.1). Il s’agit d’exceptions complètes, des moments où le comportement problématique n’a pas été produit.

 

 

JOURNAL DE CRAVING (envie de boire)

« Si vous n’avez pas bu » : journal de craving

Nom : …………………………………………..  Semaine du ………………………..    au ……………………………

 

Jour Heure Intensité du Craving

1-100

Où ? Avec qui ? Quelles émotions/sentiments ? Comment j’ai arrêté ? Ça a été difficile à combien ?

1-100

Lundi
Mardi
Mercr.
Jeudi
Vend.
Samedi
Diman.

 

Sur le second tableau, le client note les occasions où il a bu. Les occasions où il a perdu tout contrôle sont notées, ainsi que les moments où il a bu moins que d’habitude. Ces derniers sont des exceptions partielles ; ce sont des cas où le contrôle a été exercé jusqu’à un certain point.

Examinons les différentes colonnes de ces deux tableaux.

  1. Jour : Tous les jours de la semaine sont pris en compte, ceux qui ont réussi comme ceux qui ont échoué.
  2. Heure : Certains clients commencent dès le matin et boivent toute la journée. D’autres gros buveurs ne boivent jamais pendant les heures de travail en semaine et ils commencent après le travail. Cela peut être considéré (et commenté) comme une forme de contrôle partiel.
  3. L’intensité du besoin est enregistrée : plus le besoin est fort, plus le mérite du client qui a résisté est grand.
  4. La quantité d’alcool consommée est enregistrée en unités d’alcool (1 unité = 0,34 fl. oz.). Le nombre exact n’est pas très important. Si le client a bu beaucoup d’alcool, il peut avoir oublié la quantité consommée ou mentir. Dans tous les cas, le client a trop bu. Les entrées importantes sont les exceptions, les occasions où le client a bu moins que d’habitude: Comment a-t-il fait cela ?
  5. Où ? Avec qui ? Ces colonnes traitent des circonstances, de l’oikos dans lequel le comportement symptomatique se produit : Le client est-il seul ou en compagnie d’amis lorsqu’il a envie de boire ou même lorsqu’il commence à boire ? Boit-il à la maison, pendant un repas ou dans un bar ? Les changements de comportement peuvent souvent être organisés assez facilement.
  6. Quel sentiment ? Quelles émotions, quel pathos, ont conduit à cette envie ou à ce comportement ? Le client avait-il simplement soif ? Avait-il envie d’une bière fraîche par une journée chaude ou un verre de vin rouge avec le fromage ? Était-il ou elle chez quelqu’un d’autre et sentait qu’il ne pouvait pas refuser ? Était-il ou elle nerveux, stressé(e), seul(e) ou déprimé(e) ?  L’abus d’alcool est souvent non seulement une dépendance et une habitude, mais aussi une solution à d’autres problèmes. Il peut être nécessaire d’aborder ces derniers.
  7. Et puis la colonne la plus importante : Comment le client a-t-il réussi à arrêter son comportement de boire? Qu’a-t-il fait pour arrêter après n verres ? Ou: Comment l’envie de boire a-t-elle disparu sans que le client ne boive d’alcool ?

En général, certaines des réponses ne sont pas exploitables : Le client a arrêté de boire parce qu’il s’est endormi ou qu’il était tellement ivre qu’il ne se souvient de rien. D’autres réponses n’offrent pas de solution en soi, mais peuvent être un bon point de départ pour la discussion: Par exemple, le client a bu du vin au dîner. La bouteille était vide, et il a arrêté de boire. Le client a-t-il ouvert une autre bouteille ? Si non, pourquoi ? Comment y est-il parvenu ?  Un client a quitté le bar et ses amis lorsque la partie de cartes s’est terminée. Comment a-t-il réussi à ne pas rester dans le bar où le propriétaire est un si bon ami ? Une autre cliente ne boit que pendant les jours où elle a ce qu’elle appelle ses « terreurs », c’est-à-dire ses souvenirs des abus sexuels qu’elle a subis. Sur ces jours-là, elle va au magasin et achète deux bouteilles de vin qu’elle boit l’une après l’autre. Lorsque sa fille rentre de l’école, elle trouve sa mère endormie et elle doit s’occuper des tâches ménagères. La cliente se sent extrêmement coupable de cette situation. Alors, pourquoi n’achète-t-elle que deux bouteilles et pas trois ? Si elle se limite déjà à deux bouteilles, ne pourrait-elle pas, en rentrant chez elle, verser une demi-bouteille dans l’évier et ne boire qu’une bouteille et demie ? Ou bien après la première bouteille, pourrait-elle aller se coucher et essayer de dormir ? Ou peut-être boire un peu plus lentement et, pendant ce temps, s’occuper des tâches ménagères ? Elle a une ami proche, la seule à qui elle a confié son passé. Pourrait-elle appeler cette amie avant d’ouvrir la première bouteille et lui parler afin de se sentir moins seule ?

Nous pouvons distinguer deux types de questions dans ces exemples

Il y a d’abord des questions comme : « Comment avez-vous réussi à faire cela ? »

Le thérapeute vise à mettre en doute la conviction du client qu’il est impuissant et irresponsable, qu’il manque de volonté et de force de caractère. Acter avec eux que les clients pratiquent déjà un contrôle partiel, même si eux-mêmes et leurs proches ne le voient pas ainsi.

L’objectif du traitement est donc de les aider à améliorer ce contrôle. Les clients ont déjà des compétences et des ressources ; il sera plus facile pour eux de les utiliser que de suivre un protocole préétabli qui exige d’en acquérir de nouvelles.

Ce n’est pas un problème si – comme c’est très souvent le cas – les clients n’ont pas de réponse à la question : « Comment avez-vous fait ? » L’important est d’abord qu’ils aient reçu un compliment indirect sur leur efficacité personnelle, et ensuite que leur attention se porte sur les compétences plutôt que sur les imperfections.

Deuxièmement, nous avons des questions qui suggèrent un changement possible dans le comportement, l’ethos, c’est-à-dire soit la fin des séquences de symptômes, soit l’oikos, le contexte dans lequel ils apparaissent : « Que se passerait-il si vous… ? . . ? » Il n’est pas nécessaire que les clients agissent en fonction de ces suggestions. S’ils choisissent de le faire, pourquoi pas ? Mais il est plus important qu’ils soient inspirés pour essayer de nouvelles approches de leurs problèmes, qu’ils se concentrent sur les changements positifs et qu’ils prennent conscience du fait qu’ils peuvent choisir. C’est pourquoi il est utile d’offrir plusieurs, et non une seule, suggestions et/ou devoirs parmi lesquels ils peuvent choisir.

Pour revenir au 2e tableau, dans la dernière colonne, les clients peuvent écrire les remarques qu’ils souhaitent faire. Cela donne à nouveau l’occasion de les féliciter pour leurs succès et leurs progrès.

Presque tous les symptômes peuvent être documentés au moyen d’une tâche d’observation. (Des exemples prêts à imprimer de tous les formulaires abordés dans ce chapitre peuvent être télécharger sur korzybski-international.com et drisebaert.org).

Par exemple, le formulaire pour la boulimie se présente comme suit :

– Dans la première colonne, les clients notent toutes les occasions où ils auraient pu succomber à une crise de boulimie, qu’elle ait eu lieu ou non.

– Dans la deuxième colonne, il note les circonstances (c’est-à-dire le lieu, l’heure, etc.).

– Dans la troisième, ils notent la nature et l’intensité de leurs sentiments indésirables (envie, faim, colère, solitude, etc.) sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la quatrième, ils notent ce qu’ils ont fait (comportement boulimique ou autre chose).

– Dans la cinquième, s’ils ont eu un épisode boulimique, ils notent la force de celui-ci (100 = la crise la plus forte qu’ils aient jamais eue).

– Dans la sixième, ils décrivent comment la séquence de symptômes s’est terminée.

– Dans la septième, ils réfléchissent à la réussite de ce qu’ils ont fait (céder à la boulimie ou à autre chose) a permis de réduire les sentiments indésirables.

Il apparaît souvent qu’une crise de boulimie ne donne pas de meilleurs résultats qu’un autre comportement ou une autre technique. Le fait de réaliser cela aide le client à rester motivé lorsque l’envie est forte.

Un formulaire pour l’anxiété et la panique se compose de sept colonnes, comme décrit ici.

– Dans la première colonne, les clients notent la date ou le jour de la semaine.

– Dans la deuxième, ils notent l’heure.

– Dans la troisième, ils notent le sujet de la peur, ce dont ils avaient peur.

– La quatrième colonne indique qui était présent avec le client.

– Dans la cinquième, les clients notent l’intensité de la peur ou de la panique sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la sixième, ils décrivent la méthode qu’ils ont utilisée pour maîtriser leur peur.

– La septième documente les résultats : Quelle a été l’efficacité de la méthode choisie pour calmer l’anxiété ?  (Échelle de 0 à 10)

Les partenaires qui se disputent beaucoup peuvent utiliser un double formulaire. La première partie du formulaire concerne les occasions où les clients auraient pu se disputer mais ne l’ont pas fait, la seconde pour les cas où ils se sont disputés.

– Dans la première colonne, les clients notent le moment où une bagarre aurait pu éclater mais a été évitée (premier formulaire),  ou lorsqu’une bagarre a eu lieu (deuxième formulaire).

– Dans la deuxième colonne, ils décrivent les circonstances.

– Dans la troisième, ils décrivent la nature des émotions (par exemple, l’irritation face à un comportement non désiré, la contrariété d’un comportement indésirable, l’agacement de ne pas se sentir compris, le sentiment de manque de respect, etc.

– Dans la quatrième, ils évaluent l’intensité du sentiment sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la cinquième colonne, ils décrivent l’occasion, l’événement direct qui a suscité le sentiment.

– Dans la sixième colonne, dans le premier formulaire, ils indiquent ce qu’ils ont fait au lieu de se battre.; dans la deuxième colonne, ils décrivent la violence de la bagarre sur une échelle de 0 à 100.

– Dans la septième colonne, dans les deux formulaires, ils notent à quel point le résultat était satisfaisant.  (Échelle de 0 à 10)

– Dans la huitième colonne, dans le premier tableau ,  ils notent ce qui s’est passé après le combat.

Dans la deuxième colonne, ils décrivent comment le combat s’est terminé.

Un dernier exemple est un formulaire d’observation d’automutilation. La plupart de ces La plupart de ces clients sont convaincus que se faire du mal est la seule méthode efficace pour  lutter contre une souffrance psychique insupportable (comme un retour en arrière sur un passé traumatique) : La douleur physique l’emporte sur l’angoisse mentale.

– Dans la première colonne, les clients notent le moment où l’envie de s’infliger des blessures est apparue.

– Dans la deuxième colonne, le client note les circonstances (où était-il, était-il seul ou non, s’est-il passé quelque chose qui l’a poussé à se faire du mal ?

– Dans la troisième, il note la nature de l’émotion qui a conduit à l’automutilation.

– Dans la quatrième, ils évaluent l’intensité de cette émotion sur une échelle de 0 à 100).

– Dans la cinquième, ils notent s’ils se sont automutilés et si oui, quelle était la profondeur de la coupure ou de la brûlure.

– Dans la sixième, ils notent ce qu’ils ont fait différemment s’ils ne se sont pas automutilés.

– Dans la septième partie, ils notent le degré de réussite de la méthode choisie (automutilation ou autre, par exemple une technique comme 54321).

– Dans la huitième, ils notent ce qu’ils ont fait après.

Dans la plupart des cas, après un court laps de temps, le client découvre que l’intensité de l’angoisse mentale n’est pas en corrélation directe avec la mutilation : parfois, la souffrance a été très intense et le client a réussi à la contrôler d’une autre manière; à d’autres moments, l’émotion n’était pas aussi intense et pourtant le client s’est automutilé. Le client s’aperçoit également que les autres méthodes qu’il utilise pour contrer la fascination douloureuse ne sont pas moins efficaces que la mutilation.

Le client commence alors à douter que l’automutilation soit nécessaire et inévitable, et il arrête souvent assez rapidement de se faire du mal.

Les cas les plus utiles sont généralement les moments où le symptôme est présent (les circonstances dans lesquelles l’habitude problématique est produite) mais les symptômes ne sont pas apparus. Par exemple, l’alcoolique était dans un pub et a bu un soda; une querelle domestique menaçait d’éclater, mais les partenaires se sont mis d’accord pour revenir sur le sujet à un moment plus calme. Au lieu du comportement symptomatique, « le client fait autre chose » (de Shazer, 1985). Ici, une nouvelle chaîne interactionnelle est mise en mouvement, ce qui peut donner lieu à une nouvelle habitude.

Parfois, les tâches d’observation acquièrent leur efficacité thérapeutique grâce à l’attention que les clients ont accordée à leur problème. Les alcooliques sont parfois surpris de constater la quantité d’alcool qu’ils ont réellement consommée en une semaine. Cela les aide à se ressaisir et à entrer dans une relation d’expert avec le thérapeute.

Une dernière remarque : Les tâches d’observation sont toujours des pré-scriptures indirectes des symptômes. Le symptôme doit être produit si l’on veut l’observer. Très rarement, cela conduit au résultat paradoxal que le comportement du symptôme cesse d’être produit.  Un exemple de cela est un couple qui se disputait souvent de manière assez agressive, bien qu’ils s’aimaient beaucoup et qu’ils ne voulaient pas se disputer. L’attention portée aux toutes premières interactions à l’origine des querelles a permis d’accroître leur créativité en inventant des solutions alternatives. En peu de temps, ils ont réussi à réduire considérablement la fréquence de leurs disputes.

 

« Si vous avez bu » :   Journal de consommation

Nom : …………………………………………..  Semaine du ………………………..    au ……………………………

 

Jour Heure Quoi ? Où ? Avec qui ? Quelles émotions/sentiments ? Comment j’ai arrêté ? Remarques
Lundi
Mardi
Mercr.
Jeudi
Vend.
Samedi
Diman.

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Le gouvernement fédéral a adopté vendredi un projet de loi cadre visant à doter la Belgique d’un ensemble d’instruments de protection des victimes de féminicides et de mesure de ces crimes, a annoncé samedi la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, Sarah Schlitz.

La future législation définit la notion de féminicide officiellement, permet de collecter des données statistiques, améliore les droits et la protection des victimes et prévoit de former la police et les magistrats, selon un communiqué de la mandataire Ecolo

« Une première en Europe »

Cette « loi sur la prévention et la lutte contre les féminicides, les homicides basés sur le genre et les violences qui les précèdent » constitue « une première en Europe« , selon Mme Schlitz, même si le féminicide figure déjà dans le code pénal d’une dizaine de pays latino-américains, ainsi qu’en Espagne (2004) et en Italie (2013).

Le projet de loi distingue plusieurs formes de ce type de crime : le féminicide intime (par exemple une compagne), non intime (par exemple une femme dans un réseau de prostitution), indirect (par exemple à la suite d’un avortement forcé ou d’une mutilation génitale féminine) et l’homicide fondé sur le genre (par exemple un homme transgenre).

Il définit non seulement les féminicides, mais aussi les différentes formes de violence qui peuvent précéder ce type de crime, comme la violence sexuelle, la violence psychologique et le contrôle coercitif.

Pour cerner l’ampleur du problème et de ses caractéristiques, le texte prévoit la publication d’un rapport annuel reprenant les principales statistiques, les caractéristiques des victimes, des auteurs et de la relation entre la victime et l’auteur.

Une étude bisannuelle est prévue, de même qu’un travail d’analyse par un comité interdisciplinaire, afin d’identifier les manquements et de formuler des recommandations au gouvernement.

lire la suite sur:  https://www.rtbf.be/article/le-feminicide-bientot-reconnu-par-une-loi-en-belgique-11095120

Voici un support vidéo possible pour des groupes ou des interventions auprès des auteurs de violence conjugale, ou pour des formations sur ce terme.

« Que se passe-t-il dans la tête d’une personne qui bat son conjoint? Quels sont les mécanismes de la violence conjugale? Peut-on se soigner et si oui, comment? La violence peut prendre de nombreuses formes. Elle peut prendre le visage du mépris quand on demande de l’aide sans succès. Dans ce reportage, on entend l’histoire d’un diagnostic manqué aux urgences pédiatriques. La violence devient conjugale au sein du couple. En 2011, 55% des homicides ont été commis dans la sphère domestique. Un reportage de Magali Rochat et Sophie Gabus. En Suisse, la violence conjugale tue deux personnes chaque mois. S’il est difficile pour les victimes de parler de ce qu’elles subissent, les auteurs parlent encore plus rarement. 36.9° est parti à la rencontre de ceux qui un jour ont fait basculer leur couple dans les insultes, les coups, voire des faits encore plus graves. Extrait de 36.9° du 5 juin 2013 ».

RTS – Radio Télévision Suisse est le média de service public francophone de Suisse.

FRANCE CULTURE (Mardi 23 août 2022 ) Prisons : qu’autoriser pour réinsérer ?

Résumé

Le 27 juillet, des olympiades mêlant détenus et surveillants ont eu lieu à la prison de Fresnes. « Laxisme total » selon le Rassemblement National, « Images choquantes » selon le Garde des Sceaux : la polémique fait rage. Mais que faut-il permettre pour réinsérer ?

avec :

Philippe Gosselin (député Les Républicains de la Manche), Dominique Simonnot (Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté), Karim Mokhtari (Directeur des programmes et de la formation à l’association « 100 murs » et ancien détenu).

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Pour cette émission du Temps du Débat, Quentin Lafay reçoit Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Karim Mokhtari, ancien détenu et directeur de l’association « 100 murs » et Philippe Gosselin, député Les Républicains de la Manche.

Que penser de la polémique issue des olympiades organisées à la prison de Fresnes ? Peuvent-elles être considérées comme des activités de réinsertion ? Pour Karim Mokhtari : « Les activités en prison représentent la pierre angulaire du processus de réinsertion. Rappelons que l’évènement organisé à Fresnes est avant tout un engagement solidaire et associatif. Son objectif est de montrer que les détenus peuvent s’engager et être utiles, même depuis la prison. Je pense que toutes les activités peuvent favoriser la réinsertion à partir du moment où on y met des objectifs pédagogiques. Ajoutons que les olympiades que nous avons pu observer à Fresnes relèvent de l’exception et ne sont pas du tout représentatives des activités menées dans l’ensemble de l’univers carcéral et pénitencier.« 

Selon les dernières informations, un détenu coupable d’un viol faisait parti des participants de l’évènement. Faut-il différencier les activités proposées en fonction des détenus ? Dominique Simonnot ironise : « J’avoue que ça a été une horrible surprise pour moi de découvrir qu’en prison, il y avait des gens coupables d’effractions. Des détenus qui purgent des longues peines ont accès à des activités pour la simple et bonne raison qu’ils sortiront un jour, c’est le principe du processus de réinsertion. » Karim Mokhtari ajoute : « L’administration pénitentiaire n’a pas vocation de condamner ou de juger les individus. Sa principale mission est d’exécuter les peines et de prévenir la récidive.« 

A quoi sert le travail en prison ? Philippe Gosselin explique : « Le travail en prison aide à préparer la sortie des détenus. Certains mettent à profit leur incarcération en réalisant une formation professionnelle comme un CAP. Homme de droite, je suis convaincu que le travail a des vertus : c’est notamment un moyen de retrouver sa dignité. Rappelons qu’un détenu sur sept n’a jamais travaillé et que 75% des incarcérés ont quitté le système scolaire avant leur majorité. »

Karim Mokhtari rappelle que « les détenus sont en demande de travail. On note d’ailleurs une grande précarité économique parmi les détenus. Je suis d’accord, le travail permet de retrouver une certaine dignité. Cependant, pour cela, il faudrait que les taux de rémunération soient à la hauteur. Pour ceux pour qui travailler en prison représente une première expérience professionnelle, cela ressemble plus à de l’exploitation par l’activité économique que du travail ordinaire. Redonner de la dignité aux détenus passe par de la cohérence avec ce que l’on leur propose en termes d’activité et d’emploi. »

Pour rappel, la rémunération des détenus atteint au maximum 45% du SMIC. De plus, le Code du travail de l’administration pénitentiaire n’est pas lié au Code du travail.

https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/18722-23.08.2022-ITEMA_23111356-2022C36267S0235-21.mp3

FRANCE INTER (Lundi 22 août 2022) Les lois dures font-elles baisser significativement la criminalité ?

Résumé

Le débat de midi s’intéresse aux lois pour lutter contre la petite comme la grande délinquance : les lois les plus restrictives sont-elles les plus efficaces ?

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Face aux rodéos urbains, qui ont de nouveau fait l’actualité cet été, une loi a été mise en place en 2018, “renforçant la lutte contre les rodéos motorisés”. Avec cette loi, le rodéo, qui n’était jusque-là qu’une simple infraction au code de la route, devient un délit, passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. On peut donc s’interroger, malgré le renforcement de la loi, que quatre ans plus tard, les rodéos continuent. Quelle est donc l’efficacité de cette loi, mais aussi de toutes les autres, qui viennent durcir les dispositifs qui existent déjà ?

En 2021, deux criminologues américains ont travaillé sur un ensemble de lois aux Etats-Unis, et leur conclusion est la suivante : « augmenter la sévérité des peines n’est pas une approche efficace pour réduire la délinquance.” Et de nombreux chercheurs partagent leur analyse.

Peut-être un signe qu’en matière de sécurité, l’approche en France a assez peu évolué. De fait, en 1980, Alain Peyrefitte, le ministre de l’Intérieur de l’époque, prononçait ces mots : “La prévention ne porte ses fruits qu’à long terme. Et devant la montée de la violence, il est impossible d’attendre. La peur du gendarme est le commencement de la sagesse, aujourd’hui comme hier. Encore faut-il que les policiers et les gendarmes se sentent soutenus par tous. Par la justice et par tous aussi”.

40 ans plus tard, ce sont à peu près les mêmes types de formules qui sont employées, jusqu’au nom des lois qui se ressemblent. En 1980, c’était “sécurité et liberté”, en 2021, elle s’appelait “sécurité globale”. Alors même que le taux de criminalité en France est sensiblement le même depuis les années 80, et même en baisse depuis le début des années 2000. Alors les lois les plus dures sont-elles les plus efficaces ?

Quand plus de pénalisation n’entraîne pas moins de récidives

Le sociologue et criminologue Sebastian Roché explique que la France reste très souvent cantonnée dans une approche où la bonne police serait celle qui ferait forcément peur et la bonne justice, celle qui incarcérerait beaucoup plus là ou, ou au contraire, au sein d’autres pays européens (en Angleterre ou dans les pays nordiques), on considère que la police doit au contraire travailler au consentement pour diminuer les taux de récidive puisque, les pays qui ont le moins de délinquants ne sont pas forcément ceux qui ont les plus grandes prisons ou le plus grand nombre de policiers : « Les Etats qui durcissent les lois ne connaissent pas de diminution de la délinquance plus importante que les autres Etats, et les personnes qui sont soumises à des peines plus sévères, et particulièrement les jeunes, ne sont pas moins délinquants après avoir été plus sévèrement condamnés, mais ils sont plutôt plus délinquants et plus récidivistes. Souvent, les personnes veulent entendre un discours de sévérité parce qu’elles croient que ça équivaut à de la protection. Mais le problème, c’est que cette sévérité ne va pas leur apporter de protection dans les faits« .

Samra Lambert, juge d’application des peines au Tribunal de Justice de Créteil, rappelle au passage que le volet répressif n’est qu’un aspect de la réponse à apporter puisque « les chiffres et études qui sont avancés montrent une chose, c’est que la pénalisation, ça n’a pas modifié les pratiques. Il faut sortir de cette conception uniquement répressive puisque cela ne fonctionne pas. On parle d’un fait social avec une vision pénaliste, donc une vision court-termiste et en plus contreproductive. On y donne une réponse uniquement de sanction, sans prendre en compte justement toute cette acception beaucoup plus large qui nécessiterait de mettre en place des politiques publiques et d’investir un autre champ que celui que le volet répressif« .

La surpopulation carcérale en lien avec une surpénalisation ?

La réalité de cet empilement législatif et de l’empilement des infractions pénales, c’est une inflation carcérale estime la juge d’application : « Il y a de plus en plus de faits qui sont pénalisés, de plus en plus de personnes en prison. La France est le seul pays européen qui a vu sa population pénale augmenter« .

La suite à écouter…

  • Sebastian Roché, sociologue et criminologue et auteur de « La Nation inachevée. La jeunesse face à l’école et la police » aux éditions Grasset (2022)
  • Samra Lambert, juge d’application des peines au Tribunal de Justice de Créteil et secrétaire nationales du Syndicat de la Magistrature
  • Jean-Philippe Deniau, journaliste, chef du service Police Justice à France Inter. Président de l’association confraternelle de la presse judiciaire (APJ)
  • Stéphane Liévin, policier et vice-président de l’association « Agora des citoyens, de la police et de la justice »

 

Québec, le 7 août 2022 – Le ministre de la Justice et procureur général du Québec, M. Simon Jolin-Barrette, et la bâtonnière du Québec, Me Catherine Claveau, sont heureux d’annoncer le lancement du Guide des meilleures pratiques en matière d’interrogatoires et de contre-interrogatoires en ce qui concerne les victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale.

Le Guide est le résultat d’une réflexion menée par un groupe de travail comprenant des avocates et avocats du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), des membres d’associations d’avocates et avocats de la défense, des représentantes et représentants du ministère de la Justice, des expertes et experts en victimologie et criminologie et d’autres intervenantes et intervenants judiciaires.

Ce document vise à améliorer l’accompagnement des personnes victimes de violences sexuelle et conjugale. Il s’adresse principalement aux avocates et avocats qui agissent pour la poursuite ou la défense. Le Guide pourra s’avérer également utile pour les juges, les corps policiers, les intervenantes et intervenants sociaux et les autres actrices et acteurs judiciaires dans la gestion des dossiers en lien avec les violences sexuelle et conjugale.

Les objectifs du Guide sont :

  • d’amener l’avocate ou l’avocat qui intervient dans des dossiers de violence sexuelle et de violence conjugale à adopter une pratique professionnelle qui va au-delà du simple respect des règles déontologiques qui lui incombent;
  • de recenser les meilleures pratiques pour que cet exercice soit fait dans le respect des droits de la personne victime.

Citations

« L’ensemble des actrices et acteurs du système de justice doit participer au changement de culture nécessaire dans le système de justice. Ce guide reflète la volonté d’améliorer l’accompagnement des personnes victimes de violences sexuelle et conjugale. Nous sommes convaincus que ce document assurera le développement de meilleures pratiques et permettra aux actrices et acteurs de la justice d’être mieux outillés. »

https://www.barreau.qc.ca/media/3214/guide-meilleures-pratiques-interrogatoires-contre-interrogatoires.pdf

Si le lien est brisé: guide-meilleures-pratiques-interrogatoires-contre-interrogatoires

L’Échelle d’ajustement dyadique (Spanier 1976)est un instrument de mesure de la qualité d’un mariage ou d’une relation similaire.

Synonymes : DAS ; DAS-7 ; RDAS

Introduction : L’ajustement dyadique est l’un des concepts les plus couramment utilisés pour évaluer les mariages ou les relations amoureuses similaires (Spanier 1976).

Il a été utilisé dans la recherche sur les relations depuis plus de 50 ans dans des milliers d’études (Graham et al. 2006). Ces études ont porté sur des relations ou des mariages d’adultes sur une variété de sujets tels que le stress, la santé émotionnelle, les problèmes relationnels et les études de résultats pour les modèles de psychothérapie. Les définitions de l’ajustement dyadique comprennent le degré d’accommodement que chaque partenaire accorde à l’autre ou le degré auquel un couple a établi des qualités positives dans sa relation – comme la résolution des désaccords.

La définition la plus courante conceptualise peut-être l’ajustement dyadique comme la qualité d’une relation sentimentale impliquant deux personnes (Spanier 1976). Cette qualité peut également refléter la mesure dans laquelle un couple est capable d’atteindre un consensus sur des questions clés, le degré de tension qu’ils éprouvent en raison de leurs différences et l’absence générale de détresse dans la relation (Graham et al. 2006).

L’échelle d’ajustement dyadique (DAS) a été élaborée en 1976 par Graham B. Spanier à l’Université d’État de Pennsylvanie, comme une mesure auto-rapportée de la qualité d’un mariage ou d’une relation similaire.

Description de la mesure

Le DAS comprend 32 items de type Likert, qui ont été développés à partir de 300 items provenant de mesures existantes, et est rédigé à un niveau de lecture de 8e année. Le DAS est administré séparément à chaque partenaire. Le DAS comprend quatre sous-échelles qui peuvent être mesurées séparément :

  • la satisfaction dyadique – le degré de tension et la volonté de rester dans la relation (10 items) ;
  • la cohésion dyadique – les comportements et les intérêts partagés (5 items) ;
  • le consensus dyadique – la mesure dans laquelle le couple est d’accord sur les questions importantes (13 items) ;
  • et (4) l’expression affective – la satisfaction à l’égard des relations sexuelles et le niveau d’affection dans la relation (4 items).

La notation du DAS consiste à additionner le score total de chaque question – ce qui donne une fourchette de 0 à 151 – les scores les plus élevés représentant une meilleure qualité de mariage ou de relation. Chaque sous-échelle peut également être notée séparément. D’autres versions plus courtes du DAS ont également été développées, notamment l’échelle d’ajustement dyadique révisée (RDAS) de 14 items et une version de sept items (DAS-7). Le DAS peut être administré par des thérapeutes de couple et de famille, ainsi que par des psychologues, des conseillers, des travailleurs sociaux ou d’autres professionnels ayant reçu une formation documentée, telle que des cours de niveau universitaire sur les tests et l’évaluation.

Psychométrie

La fiabilité du score total du DAS est élevée ( a = .96 ; Corcoran et Fischer 2013) ; le DAS est une mesure fiable des caractéristiques objectives de la relation.

De multiples études ont confirmé sa grande fiabilité et ont montré qu’il n’est pas sensiblement affecté par l’état civil, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle ou le sexe des participants à l’échantillon (Graham et al. 2006). Les quatre sous-échelles sont moins fiables que le score total, la sous-échelle d’expression affective étant nettement plus faible que les autres ( a = .73 ; Spanier 1976). Notamment, le RDAS élimine entièrement l’expression affective et le DAS-7 ne comprend que trois items pour évaluer le consensus, trois pour la cohésion et un pour la satisfaction. Le DAS-7 est un instrument fiable et valide comparable au DAS (Hunsley et al. 2001).

La validité du contenu du DAS a également été évaluée en fonction de la pertinence des éléments par rapport aux relations, de la cohérence des définitions de la satisfaction, de la cohésion, du consensus et de la pertinence des choix de réponses (Spanier 1976). La validité concurrente a été démontrée par une corrélation positive élevée avec l’échelle d’ajustement conjugal de Locke-Wallace (Spanier 1976). Les normes du DAS sont basées sur un groupe de 218 adultes mariés et 94 adultes récemment divorcés (Spanier 1989).

echelle d’ajustement dyadique (DAS32)

Pour aller plus loin: Spanier, G. B. (1976). Measuring dyadic adjustment : New scales for assessing the quality of marriage and similar dyads. Journal of Marriage and the Family, 38. 15-28

Concernant la version abrégée DAS-16: V. Christophe (2008) Échelle D’Ajustement Dyadique : Intérêts Cliniques D’Une Révision et Validation D’Une Version Abrégée,  L’Encéphale .

Voir: https://www.academia.edu/29459967/%C3%89chelle_D_Ajustement_Dyadique_Int%C3%A9r%C3%AAts_Cliniques_D_Une_R%C3%A9vision_et_Validation_D_Une_Version_Abr%C3%A9g%C3%A9e