Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Volker Dittmann (* 1951 ) est un psychiatre médico-légal allemand . Il a été professeur en psychiatrie légale et médecine légale à l’ Université de Bâle de 1996 à 2014 .

Expert médico-légal reconnu, il a développé avec d’autres une liste de critères importants en psychiatrie légale pour l’appréciation de la «dangerosité» et du risque futur que pourrait constituer l’auteur d’un délit. Cette liste, qui vise une standardisation de l’évaluation des risques en matière criminelle, est souvent appelée en psychiatrie médico-légale la «liste de Dittmann» ou « critères de Dittmann ».

Les critères de Dittmann visent à appréhender l’ensemble des paramètres d’une situation en terme favorables ou défavorables:

  • 1. Évolution délinquante jusqu’à présent, analyse du délit commis
  • 2. Troubles psychiques, personnalité
  • 3. Degré de conscience de la maladie ou du trouble
  • 4. Compétences sociales
  • 5. Type de comportement dans les situations conflictuelles spécifiques
  • 6. Capacité de l’auteur à se confronter avec ses actes
  • 7. Possibilités thérapeutiques générales
  • 8. Possibilités thérapeutiques concrètement disponibles
  • 9. Accessibilité de l’auteur à une mesure thérapeutique
  • 10. Étayage social disponible en cas de libération ou de congé

critères de Dittmann

criteres_de_dittman -trad_fr_unofficial

 

 

Bref questionnaire d’évaluation des risques en cas de violence conjugale (B-SAFER)

Le bref questionnaire d’évaluation des risques en cas de violence conjugale (B-SAFER) a été élaboré en collaboration par le British-Columbia Institute Against Family Violence, P. Randall Kropp, Ph.D., Stephen D. Hart, Ph.D., Henrik Belfrage, Ph.D. et le ministère de la Justice du Canada.

L’élaboration du B-SAFER visait les objectifs suivants : faciliter le travail des professionnels du système de justice pénale dans l’évaluation des risques dans les situations de violence conjugale, aider les professionnels à obtenir les renseignements nécessaires pour évaluer les risques, aider les victimes à se donner un plan pour assurer leur sécurité, et finalement prévenir les incidents de violence futurs ou plus graves.

Cet outil comprend une liste de dix (10) facteurs de risque et un guide d’entrevue. Les cinq (5) premiers facteurs de risque se rapportent aux antécédents de violence conjugale de l’agresseur :

  • 1. Actes de violence
  • 2. Menaces ou idées de violence
  • 3. Intensification de la violence
  • 4. Manquements aux ordonnances des tribunaux
  • 5. Attitudes violentes

La deuxième partie concerne les problèmes d’ajustement psychologique (personnels) et social (interpersonnels) de l’agresseur :

  • 6. Criminalité générale
  • 7. Difficultés dans la relation intime
  • 8. Problèmes professionnels
  • 9. Toxicomanie
  • 10. Problèmes de santé mentale

Le B-SAFER comprend également une section sur les stratégies de gestion des risques recommandées en ce qui concerne la surveillance et le contrôle, l’évaluation et le traitement, de même que la planification de la sécurité de la victime, en plus d’une section sur les opinions concernant la priorité accordée au dossier, la violence mettant la vie en danger, la violence imminente et les victimes probables.

Au Nouveau-Brunswick, le B-SAFER est utilisé par le Tribunal pour l’instruction des causes de violence conjugale de Moncton, la GRC et des services de police municipaux. La Colombie-Britannique a adopté une version révisée de B-SAFER (licence exclusive) qui comprend une section comportant des questions précises concernant les facteurs de vulnérabilité de la victime.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur cet outil, veuillez consulter les sites Web suivants :
http://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/lf-fl/famil/rr05_vf1-rr05_fv1/index.html

http://www.proactive-resolutions.com/

Manuel de l’utiisateur: http://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/lf-fl/famil/rr05_vf1-rr05_fv1/rr05_vf1.pdf

Si le lien est brisé: B-SAFER- CANADA

feuille de codage: Feuille_codage_B-safer

Camille Lancelevee (Thèse EHESS 2016) « Quand la prison prend soin »

« Comparaison  n’est  pas  raison »  rappelle  avec  justesse  Franz  Schultheis  :  la comparaison est en effet chose difficile. Toujours située, elle met en miroir deux réalités résultant d’histoires sociales différentes et suggère que les objets comparés pourraient être les révélateurs d’un illusoire  « modèle »  national.  La  comparaison  proposée  dans  cette  thèse  ne  sera  pas  une comparaison  « terme  à  terme »  qui  analyserait  les  situations  française  et  allemande  à  l’aune  de modèles prédéfinis mais une comparaison « méthodologique » : l’éclairage de la situation allemande permettra de mettre à l’épreuve les représentations sociales françaises. Il s’agira de déconstruire le problème social des « prisons asiles » en France. Ma thèse montrera que ce problème social résulte d’une construction sociale pétrie de représentations devenues évidentes, qui s’interposent comme un voile  « entre  les  choses  et  nous,  et  qui  nous  les  masque  d’autant  mieux  qu’on  le  croit  plus transparent »  (Lenoir).  C’est  pour  lever  ce  voile  que  je  propose  de  porter  le  regard  sur l’Allemagne, pays dans lequel la défense sociale s’est matérialisée dès le début du XXème siècle en un dispositif  cohérent.  La  comparaison  avec  la  situation  allemande  permettra  ainsi  de  mettre  en perspective les transformations à l’œuvre en France, qui participent, comme le montrera cette thèse, à  produire  un  dispositif  similaire  de  défense  sociale,  c’est-à-dire  un  dispositif  qui  tente  d’allier protection  de  la  société  et  traitement  des  individus  identifiés  comme  « dangereux ».  Ces transformations seront saisies en un point du système pénal – les prisons de Grünstadt (Allemagne) et de Tourion (France) – où j’étudierai ces tensions constantes entre soigner et punir.

 

Ces paradoxes se traduisent pour ces différents professionnel·le·s du soin et de la peine en des dilemmes moraux permanents, que les institutions carcérales françaises et allemandes cherchent à résoudre en tentant d’ordonner les pratiques professionnelles autour d’un mode d’intervention sur autrui unique, univoque  et  uniforme,  qui  mettrait  le  traitement  au  service  d’un  programme  de  réhabilitation psycho-criminologique.  Au  nom  de  cette  ambition,  qui  s’inscrit  dans  une  recherche  d’efficience institutionnelle,  il  s’agit,  en  France  comme  en  Allemagne,  d’améliorer  la  coordination  des  acteurs professionnels et la circulation des informations relatives aux personnes détenues. La comparaison franco-allemande  permet  ici  de  réfléchir  aux  enjeux  de  l’institutionnalisation  du  care :  en  France, l’analyse montre ainsi que la place accordée aux soins psychiatriques a paradoxalement pour effet de freiner la mise en place d’un suivi plus pénitentiaire ; en Allemagne au contraire, le solide ancrage de ce  suivi  individualisé  rend  difficile  l’instauration  de  relations  de  soins  dégagée  d’un  objectif  de réhabilitation  psycho-criminologique.

Quand la prison prend soin

Evidence‐Based Practices in the Criminal Justice System

Prepared by the NIC Information Center
Date created January 2013, Updated August 2017

What Is the Evidence? Evidence‐based policy and practice is focused on reducing offender risk,
which in turn reduces new crime and improves public safety. Of the many available approaches to
community supervision, a few core principles stand out as proven risk reduction strategies. Though
not all of the principles are supported by the same weight of evidence, each has been proven to
influence positive behavior change. To organize the research, these core principles have been
compiled… into the 8 Principles of evidence‐based practice in corrections (Clawson & Guevara,
2010).

This bibliography is not a complete list of “EBP” citations, but a mere selection based on questions
we receive at the Information Center. Please feel free and even inclined to contact us with additions
to this bibliography, as we plan to continuously update it:  support@nicic.gov

https://s3.amazonaws.com/static.nicic.gov/Library/026917.pdf

https://nicic.gov/evidence-based-practices-criminal-justice-system-annotated-bibliography

ODARA (Ontario Domestic Assault Risk Assessment)

Un résumé des instructions de notation de l’ODARA est fourni ci-dessous à titre de référence. Le manuel ODARA se trouve dans Hilton, N.Z., Harris, G. T., 84 Rice, ME. (2010). Risk assment for domestically violent men : Tools for criminal justice, offender intention, and victim services. Washington, DC : American Psychological Association.

Résumé des items (Ne pas utiliser sans les instructions de codage)

Côter chaque item:

  • 1 si présent
  • 0 si non présent
  • ? si information manquante
 1. Antécédent de violence domestique enregistré dans un rapport de police ou inscrit au casier judiciaire
2. Antécédent de violence non domestique enregistré dans un rapport de police ou inscrit au casier judiciaire
3. Antécédent d’une peine de prison de 30j ou plus
4. Échec d’une précédente libération conditionnelle
5. Menaces de mort ou de blesser la victime retenues dans l’agression incriminée
6.  Séquestration de la victime dans l’agression incriminée
 7. Victime inquiète de futures agressions
8. Plus d’un enfant (de l’auteur ou de la victime)
9. Enfant biologique de la victime issu d’une union précédente
10. Antécédent de violence contre des victimes non conjugales
11. Deux indicateurs ou plus d’abus de substances
12. Agression incriminée alors que la victime était enceinte
13. Obstacles au soutien de la victime
Score brut (Somme des items côtés 1)
Score final

ODARA_feuille_cotation (traduction FR)

ODARA-Scoring-Form (english version)

L’Évaluation du risque de violence conjugale en Ontario (ODARA ; Hilton et coll., 2004) est une évaluation actuarielle à validation croisée conçue pour estimer le risque de récidive de violence conjugale. Elle comprend des facteurs de risque statiques et dynamiques. De plus, l’ODARA a été conçue pour être utilisée par les policiers afin d’améliorer la précision de l’évaluation du risque et la collaboration globale entre les organismes de justice pénale et les autres organismes intervenant dans les cas de violence conjugale. Bien que l’ODARA ait été conçue pour le système de justice pénale (agents de probation/de libération conditionnelle, agents correctionnels, agents de police, prestataires de services communautaires), d’autres professionnels que ceux de la « première ligne », comme les cliniciens légistes, peuvent utiliser cette mesure pour évaluer la violence conjugale.

Les qualifications de l’utilisateur nécessitent une formation minimale pour les évaluateurs/interprètes de l’ODARA. Les auteurs de l’ODARA ont organisé des séances de formation et rédigé un manuel de procédures afin d’offrir la formation nécessaire pour être un utilisateur compétent de l’ODARA.

L’ODARA comprend 13 questions à réponse positive ou négative évaluant des domaines tels que les antécédents de l’auteur en matière d’agressions domestiques, d’agressions non domestiques, de toxicomanie, de peine privative de liberté de 30 jours ou plus, de plus d’un enfant, etc. Ces informations sont recueillies à partir des casiers judiciaires officiels.

Chacun des 13 éléments est noté 1 (présent), 0 (non présent) ou ? (information manquante) et les scores additionnés donnent le score total de prédiction, qui va de 0 à 13.

Les scores de 0 indiquent le risque le plus faible ou la récidive

et les scores de 7-13 représentent la catégorie de risque la plus élevée.

Le nombre maximal d’éléments manquants pour la notation d’une ODARA valide est de cinq ; si cinq éléments ou plus manquent dans l’ODARA, celle-ci ne peut être notée (Hilton, Harris et Rice, 2010).

L’effet prédictif de l’ODARA dans l’échantillon de normalisation était de 0,77 (zone ROC) et le d de Cohen = 1,1 dans la construction de cette mesure et de 0,72 dans la validation croisée sur 100 nouveaux sujets (Hilton et al., 2004). En ce qui concerne la fiabilité inter-juges, les scores ont donné une erreur standard de mesure de 0,48 entre le groupe des assistants de recherche et le groupe des officiers de police (avec une formation minimale) (Hilton et al., 2004).

La cohérence interne de l’ODARA au sein de l’échantillon actuel était modérée, avec un coefficient alpha de Chronbach de 0,66.

lien

 

Domestic Violence Risk Appraisal Guide (DVRAG)

Le DVRAG est un outil d’évaluation actuariel des risques de violences domestiques de 14 éléments conçu pour identifier le niveau de risque posé par les auteurs masculins de violence conjugale (IPV- Inmate partners Violence) (Hilton et al. 2008).

Le DVRAG fait partie d’un système qui inclut l’Ontario Domestic assault Risk assessement (ODARA) (Hilton et al., 2004), une version plus courte de la DVRAG doit être utilisé par les agents de première ligne pour aider à la prise de décision, comme la sortie sous caution (Hilton et al., 2008).

D’autre part,le DVRAG fournit une évaluation plus complète (Hilton et al., 2010).

Le DVRAG comprend les 13 items de l’ODARA plus un score de la PCL-R (outil d’évaluation des personnalité à expression psychopathiques).

L’élaboration d’une mesure actuarielle pour évaluer le risque de violence conjugale, en particulier, a été largement inspiré par le succès du VRAG pour évaluer le risque de future attaque de paretanires fiminines dans les auteurs d’IPV (Hilton et al., 2001). En fait, il a été dénommé DVRAG pour refléter sa connexion avec le VRAG (Hilton et al. 2008) et il partage plusieurs points communs dans la façon de le côter avec ses prédécesseurs.

Par exemple, tous les instruments comprennent des mesures de l’histoire clinique et la PCL-R (Hilton et al., 2010). Le DVRAG a démontré sa capacité précoce à discriminer des groupes de délinquants à risque élevé et faible pendant la standardisation de l’outil.

(Hilton et al., 2010). Comme l’ont souligné Hilton et al. (2010), les éléments spécifiques incluent :

ITEMS de la DVRAG
(1) Nombre d’incidents antérieurs de violence domestique: Cet item couvre tous les précédents de cas d’agression physique par l’auteur contre une actuelle / précédente partenaire,  ou de ses enfants, avec qui il a cohabité. Les incidents doit avoir eu lieu à une date distincte de l’agression incriminée et doivent être enregistrés dans un rapport de police ou au casier judiciaire;
(2) Nombre d’incidents antérieurs non-domestiques: cela inclut les agressions physiques par l’agresseur contre des victimes autres que la partenaire actuelle ou les précédentes avec qui il a cohabité, ou de leurs enfants, qui ont eu lieu avant l’agression incriminée
(3) Précédente détention de 30 jours ou plus: L’item est comptabilisé si le délinquanta déjà été sanctionné et incarcéré pendant au moins 30 jours avant l’agression incriminée;
(4) Échec antérieur de la libération conditionnelle : Cet élément doit être noté « Non » si le le délinquant n’était pas en libération conditionnelle au moment de l’agression et /ou n’a pas d’antécédents de non-respect des conditions de libération conditionnelle;
(5) Menaces de blesser ou de tuer lors de l’agression incriminée: Cet item est noté si l’auteur a menacé de blesser à d’autres personnes sur l’agression incriminée. Il peut aussi être comptabilisé si l’auteur a déjà été accusé d’une infraction pour menace ou équivalent;
(6) Séquestration du partenaire lors de l’agression incriminée: Cet item doit être côté positivement si l’auteur a confiné la victime à une zone verrouillée, ou barricadée, ou a empêché physiquement la victime de partir pendant l’agression incriminée;
(7) Préoccupation de la victime: Cette variable devrait être côtée positivement si la victime féminine de l’agression incriminée a verbalement déclaré qu’elle était préoccupée, qu’elle avait peur, était inquiète, que l’auteur l’agresserait elle ou ses enfants à l’avenir;
(8) Nombre d’enfants: cela comprend le nombre d’enfants mineurs (vivants) ou d’enfants adultes ou les enfants adoptés de l’auteur, ainsi que les enfants supplémentaires de la victime;
(9) Les enfants biologiques de la victime d’un partenaire précédent: Cet item se rapporte à tous les enfants biologiques mineurs ou adultes de la femme victime de l’agression incriminée, dont le père n’est pas l’auteur. Les enfants adoptés ne doivent pas être inclus;
(10) La violence à l’égard d’autres personnes: Cet item est scoré si l’auteur de l’infraction a des précédents d’agression violentes non conjugales antérieures à l’agression incriminée . L’infraction n’a pas besoin d’être officiellement enregistré dans un rapport de police ou des documents du tribunal;
(11) Score d’abus de substance: cette variable est basée sur le nombre de facteurs présents qui indiquent des problèmes de toxicomanie;
(12) Agression contre une victime enceinte: cet élément est marqué indépendamment du fait que l’agression reportée ait été enregistré ou non dans un rapport de police;
(13) Nombre d’obstacles au soutien des victimes: cet item fait référence au nombre d’obstacles présents qui entravent l’accès de la victime aux services de d’aide.
(14) Score à la PCL-R (outil d’évaluation des personnalités à expression psychopathiques): comme dans les autres cas, un précédent score PCL-R (documenté) peut être utilisé s’il existe des informations insuffisantes disponibles.

L’évaluateur score le DVRAG selon une feuille de codage fournie.

Pour commencer, l’examinateur parcourt la liste des options possibles de cotation et selectionne en fonction des informations disponibles.

Les scores des items sont additionnés pour un aboutir à score total final.

L’étendu possible de scores sur le DVRAG varie de -10 à +46.

Le score total est traduit en utilisant un tableau fourni avec la mesure qui indique la probabilité de récidive de l’auteur.

Le score et la probabilité de récidive peuvent être utilisés pour des mesures de prévention et de protection, comme la détermination de l’intervention adéquate et des ressources nécessaires pour prévenir la violence future (Hilton et al., 2010).

Des scores plus élevés reflètent généralement un risque plus élévé, bien que le DVRAG ne peut pas réellement fournir des estimations quant à la probabilité d’agressions mortelles .

Cependant, la présence de facteurs supplémentaires peut indiquer un motif accru d’inquiétude, telle que l’utilisation d’armes à feu, la fin de la relation et / ou la victime ayant un nouveau partenaire (Hilton et al. 2010)

lien

Murder and Violence Research, Evidence from the « murder in britain » study, Pr rebecca Emerson Dobach & Pr Russel Dobasch