Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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La vie quotidienne en prison par Betty BRAHMY; Un conférence de l’Université de tous les savoirs

Il ne s’agit pas de contester la prison elle-même, mais les conditions d’incarcération qui engendrent souvent une haine de la société et des adultes et sont indirectement un facteur de récidive.

Betty BRAHMY: 

Docteur d’Etat en médecine, CES de psychiatrie; Exerce à la prison de Bois d’Arcy, depuis le 1er juin 2007; Praticien Hospitalier au SMPR de Fleury–Mérogis de 1996 à 2007 et y a exercé les fonctions de chef de service de 1996 à 2006; Elle a été Conseillère technique à la Direction de la Santé (entre 1985 et 1988) et à la direction des Hôpitaux et de l’Organisation des soins de 2003 à 2004; Elle enseigne dans de nombreuses écoles d’infirmiers, centres médicaux et universités, et aussi à l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire (ENAP), et à l’école des Officiers de la Gendarmerie Nationale.
Prix:  Nommée au haut Conseil de la Santé Publique en février 2007

– médaille d’or de l’Administration Pénitentiaire en 2005;  Chevalier de l’Ordre de la légion d’Honneur en 2001;  médaille de l’Administration Pénitentiaire en 1986
Betty Brahmy est vice-présidente de l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire

Publications:  L’ enfant et son parent incarcéré – ouvrage collectif (éditions Erès, 2003);  Guide de la pratique psychiatrique en milieu pénitentiaire – co-écrit avec Laurent Michel (Editions Heures de France, 2005)

Denis Lafortune (10/07/2012) Gestion du risque, rétablissement, interventions psychosociales et médicaments

Denis Lafortune;  École de criminologie. Université de Montréal

La gestion du risque que présente le délinquant est un élément central de l’intervention correctionnelle. En santé mentale, la perspective du «rétablissement» vise plutôt le soutien des personnes et, dans la mesure du possible, leur intégration sociale. Entre les deux, s’insèrent diverses interventions psychosociales et psychopharmacologiques, mais surtout le jugement professionnel des intervenants et leur capacité à «formuler les cas».

G. SERIO, S. AIGROT, N. LONGUET, J. DAUMAL,  D. RIVALS-HAULLER (2003); Prise en charge des psychopathes graves au quartier de la maison centrale de Château-Thierry

Contrairement à la procédure d’affectation antérieure, la nouvelle procédure d’affectation dans sa paradoxalité, cible très clairement les psychopathies graves comme critère d’affectation, alors que nous recevions auparavant, avec la même paradoxalité, une majorité des psychotiques chroniques. Ce recentrage sur ce que nous appellerons le noyau dur des psychopathies est à la fois un défi diagnostique, thérapeutique et pronostique.

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Gérard De Coninck    ( 1997)  La formation initiale du personnel de surveillance des établissements pénitentiaires: des exigences morales et religieuses à la formation d’intervenants socio-éducatifs en milieu pénal

Déviance et société     Année   1997     Volume   21     Numéro   21-2     pp. 165-216

Pour M. Rivière, la création d’une école de gardiens aurait infiniment plus d’inconvénients que d’avantages. Elle infligerait aux élèves des déplacements longs et coûteux, qui éloigneraient de la carrière les gens mariés […]. Elle inspirerait à ses élèves la conscience d’une valeur bien supérieure à leur valeur réelle; elle les pousserait à se chercher ailleurs une carrière mieux rétribuée et plus en rapport avec leurs mérites apparents […]. Elle nous entraînerait enfin à des dépenses exagérées en faisant croire à nos gardiens qu’ils y sont acquis une importance extraordinaire (Rivière, 1892, 579). Il poursuit en mettant en cause les programmes de cours: Point besoin surtout des programmes ambitieux comme celui enseigné à Fribourg-en-Brisgau où je lis qu’on doit s’occuper de « la psychologie du criminel, des règles pénitentiaires au point de vue scientifique, de l’harmonie des éléments philosophiques, juridiques, pédagogiques, hygiéniques et administratifs avec des comparaisons internationales, de la statistique et de la littérature pénitentiaire, etc.»; – comme celui enseigné en Italie où on demande toute l’histoire depuis Charles VIII, le français, la géographie de l’Europe, les 6 premiers livres de la géométrie, les 11 et 12e d’Euclyde, les principales propositions d’Archimède, des problèmes, des démonstrations au tableau, etc.  (Congrès Pénitentiaire International de Stockholm, 1879)

http://www.persee.fr/

Protocole Santé-Justice  relatif à la prise en charge des auteurs d’infractions à caractère sexuel dans les  établissements pénitentiaires

En application de ces articles, les personnes condamnées pour une infraction pour laquelle le suivi socio-judiciaire est encouru doivent pouvoir exécuter leur peine dans des établissements pénitentiaires permettant d’assurer un suivi médical et psychologique adapté. La liste des établissements pénitentiaires auxquels ces articles font référence est précisée à l’article R 57-8-3 du CPP qui renvoie à plusieurs catégories d’établissements pénitentiaires.

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Marie-Andrée Bertrand, criminologue, Centre international de criminologie comparée, Université de Montréal , avec la collaboration de Louise L. Biron, Concetta Di Pisa, Andrée B. Fagnan et Julia McLean

PRISONS POUR FEMMES (1998) 

Des recherches antérieures ont conclu que les centres de détention pour femmes à travers le monde présentaient cinq problèmes majeurs :
1 – l’absence discriminatoire de programmes de formation et de travail; 2 – des mesures de sécurité excessives; 3 – des édifices qui ne
permettent pas le classement des détenues; 4 – la rareté d’unités pour les mères et les enfants; 5 – une localisation des établissements carcéraux qui contribue à la dislocation des liens familiaux. Plus important encore, la majorité des femmes emprisonnées pourraient être « gardées » autrement. Les cinq auteures de Prisons pour femmes ont étudié vingt-quatre prisons dans huit pays différents, les unes fermées, les autres ouvertes, observant des unités pour les mères et les enfants (en Allemagne, en Finlande et en Grande-Bretagne) ; des prisons entièrement mixtes (au Danemark) ; des ateliers et des classes mixtes (en Allemagne et en Finlande) ; des programmes d’études complets et interactifs (au Minnesota et en Angleterre), trois prisons autogérées (au Danemark et en Angleterre), le recours généralisé à la prison ouverte (au Danemark).
La conclusion est simple : 1 – 85% des condamnées pourraient être « gardées » autrement qu’en prison fermée; 2 – il existe des mesures rendant moins inéquitables les conditions de vie des femmes en prison ; on les trouve réunies à la Prison de Shakopee, au Minnesota. Si l’emprisonnement s’impose, la preuve existe qu’on peut le faire mieux, à moindre coût et avec de meilleurs résultats.

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Bryan Stevenson on TED Talks (mars 2012)  Nous devons parler d’une injustice

Dans cette conférence touchante et personnelle, avec des références à sa grand-mère et à Rosa Parks, l’avocat des Droits de l’Homme Bryan Stevenson partage des vérités difficiles sur le système judiciaire américain, en commençant par un déséquilibre énorme sur fond de racisme : un tiers de la population masculine noire a purgé une peine d’emprisonnement à un moment ou à un autre de sa vie. Ces problèmes, qui font partie de l’histoire ignorée des États-Unis, sont rarement évoqués avec ce niveau de franchise, de lucidité et de force de persuasion.

Bryan Stevenson is the founder and executive director of the Equal Justice Initiative, fighting poverty and challenging racial discrimination in the criminal justice system