Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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CICC, Ian McPhail (2022) Pedophilia: Recent and emerging research
Conference of Ian McPhail, postdoctoral fellow in the Centre International de Criminologie Comparée (CICC) at the Université de Montréal

Résumé de la conférence

La pédophilie est un intérêt sexuel pour les enfants prépubères et constitue un facteur de risque important pour comprendre pourquoi certaines personnes commettent des infractions sexuelles contre des enfants. Dans cette conférence, les questions empiriques et conceptuelles fondamentales dans notre compréhension de la pédophilie sont identifiées et les résultats d’un programme de recherche abordant ces questions sont présentés. L’exposé examine la structure latente des intérêts pédophiles, l’efficacité des interventions thérapeutiques pour traiter les intérêts pédophiles et le rôle du stress lié à la stigmatisation dans la vie des personnes pédophiles. Les orientations futures de ce programme de recherche sont également discutées.

Ian McPhail est un psychologue agréé qui est actuellement boursier postdoctoral au Centre International de Criminologie Comparée (CICC) de l’Université de Montréal. Ses recherches au CICC portent sur la compréhension du processus de changement psychothérapeutique dans le traitement des délinquants sexuels. Le Dr McPhail a un programme de recherche actif qui se concentre sur la compréhension de la pédophilie et des facteurs de risque psychologiques de la délinquance sexuelle contre les enfants. Il est également un clinicien qui a travaillé dans une variété de milieux correctionnels, de santé mentale médico-légale et de santé mentale générale.

FRANCE CULTURE (2009) La parole de l’enfant victime

Antoine Garapon, suite à l’affaire Outreau, revient sur la question de la parole de l’enfant victime

 

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/la_parole_de_lenfant_victime2009.mp3

Sarah Paquette (CICC 2019) Cyberdélinquance sexuelle

« Les cognitions qui soutiennent le crime sont associées à l’agression et à la récidive sexuelle

La mesure des cognitions des cyberdélinquants s’effectue à partir d’instruments :

  • développés et validés auprès d’agresseurs sexuels avec contact (ex. Échelle de bumby)
  • adaptés mais non validés incluant des items présumés mesurer les cognitions des cyberdélinquants (ex l’échelle CASA, Howitt & Sheldon, 2008)

Les individus qui présentent un intérêt sexuel pour les enfants, des distorsions cognitives, des tendances antisociales, peu de barrières internes, et qui ont accès à des mineurs sont les plus susceptibles d’agresser.

Echelle-C-CSI (Version intégrale)

Echelle-C-CSI (version finalisée par Paquette&Cortoni)

C-CSI_31items

C-CSI_31items_échelle de cotation

 

Voir aussi Michel Raymond Psychologue, Institut Philippe Pinel (2016)  » Les auteurs de crimes sexuels sur internet« 

Les consommateurs qui accèdent à la pornographie juvénile présentent leurs propres distorsions cognitives. Pour eux, les enfants photographiés/filmés sont déshumanisés et perçus comme de “simples images” sexuelles ou comme des “êtres sexués qui consentent et prennent plaisir” parce qu’ils sourient dans les photos ou les vidéos. Du fait de la distance avec les avec les enfants photographiés/filmés, les consommateurs ne réalisent pas la dimension d’abus. Les conséquences pour les victimes réelles sont ignorées. Les consommateurs n’ont pas l’impression de causer des torts parce qu’ils ne commettent pas d’agression sexuelle eux-mêmes, que les images sont déjà présentes sur le WEB, que ce ne sont pas eux qui les ont produites et que d’autres internautes les visionnent probablement aussi (Sheldon et Howitt 2007). Ils vivent peu de malaises et sont donc peu enclins à freiner leur consommation(…)

Elliot et Beech (2009) identifient quatre facteurs qui peuvent constituer des facteurs de risque (aigüs) de récidive dans la pornographie juvénile:

  1. Le surinvestissement d’internet au détriment des liens sociaux.

  2. L’augmentation des préoccupations sexuelles.

  3. L’augmentation de la fréquence de consommation de pornographie générale

  4. L’utilisation non supervisée d’internet.

Ces facteurs doivent être surveillés et constituent des cibles d’intervention.

Christian Joyal, chercheur à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, a présenté en décembre 2018 une conférence sur les fantasmes sexuels : Qu’est-ce qu’un fantasme sexuel anormal ?

Selon le DSM-5 la déviance sexuelle intègre la notion de fantasmes atypiques sans toutefois décrire ce que ça représente concrètement.

Christian Joyal estime que « ces études serviront surtout à ceux qui croient ne pas avoir de problème, mais que la science considère qu’ils en ont. »

Les recherches de Christian Joyal se poursuivront avec l’étude des fantasmes chez les délinquants sexuels, notamment à l’Institut Pinel, mais aussi si possible, auprès des populations carcérales au Canada.

«Cliniquement, on sait bien ce qu’est un fantasme sexuel pathologique : il implique des partenaires non consentants, il induit une souffrance ou encore il est absolument nécessaire pour obtenir satisfaction. Mais à part cela, qu’est-ce qu’un fantasme anormal ou atypique au juste? Pour le savoir, nous avons demandé à des gens de la population générale, aussi simple que ça», affirme Christian Joyal, auteur principal de l’étude et professeur au Département de psychologie de l’UQTR. «Notre principal objectif était de spécifier la norme en matière de fantasmes sexuels, étape essentielle aux définitions de pathologie», rapporte le professeur Joyal. «Et comme on le soupçonnait, il y a beaucoup plus de fantasmes communs que de fantasmes atypiques. On retrouve donc une bonne part de jugement de valeurs dans le DSM-5.»

La majorité des études sur les fantasmes ayant été réalisées auprès d’étudiants universitaires, cette recherche nécessitait donc de trouver un échantillon d’adultes qui accepteraient de décrire leurs fantasmes. Ainsi, 1517 adultes québécois (799 hommes et 718 femmes; âge moyen de 30 ans) ont répondu à un questionnaire décrivant leurs propres fantasmes sexuels, en plus de décrire en détail leur fantasme favori (devis de recherche hybride quantitatif et qualitatif). Les résultats sont plus qu’intéressants.

Résultats

  • La nature des fantasmes sexuels est variée parmi la population générale. Très peu de fantasmes peuvent être considérés comme statistiquement rares, inhabituels ou typiques (voir lexique).
  • Néanmoins, sans surprise, cette étude confirme que les hommes ont plus de fantasmes et les rapportent avec une plus grande intensité que les femmes. Cette recherche nous apprend également qu’une proportion importante de femmes (30% à 60%) évoque des thèmes associés à la soumission (ex. être attachée, être tapée sur les fesses, être forcée à avoir une relation sexuelle, etc.).
  • Fait important, contrairement aux hommes, les femmes, en général, distinguent bien les fantasmes des souhaits. Ainsi, plusieurs d’entre elles qui expriment des fantasmes de soumission plus extrêmes (ex. : se faire prendre par un inconnu dominant) spécifient ne jamais vouloir qu’ils se réalisent. Tandis que les hommes, en majorité, voudraient bien réaliser leur fantasme (ex. : triolisme).
  • Tel qu’attendu, la présence du partenaire amoureux est significativement plus grande au sein des fantasmes féminins que masculins. De façon générale, les hommes en couple fantasment beaucoup plus à propos de relations extraconjugales que les femmes en couple.

«Un des résultats les plus intrigants concerne le nombre non négligeable de fantasmes masculins particuliers, concernant par exemple les shemales, le sexe anal chez les hétérosexuels et l’idée de regarder sa partenaire avoir une relation sexuelle avec un autre homme. Les théories biologiques évolutionnistes expliquent mal ces fantasmes qui, chez l’homme, sont habituellement des souhaits », explique Christian Joyal.

«Globalement, ces résultats nous permettent d’élucider quelques phénomènes sociaux, tels que la popularité sans précédent du livre 50 Shades of Grey auprès des femmes», affirme le professeur Joyal. «Le sujet est passionnant! Nous sommes en train de mener des analyses statistiques avec les mêmes données afin de démontrer l’existence de sous-groupes homogènes de personnes en fonction de combinaisons de fantasmes. Par exemple, les gens qui ont des fantasmes de soumission rapportent souvent aussi des fantasmes de domination. Ces deux thèmes ne sont donc pas exclusifs, bien au contraire. Ils semblent aussi associés à un niveau plus élevé de satisfaction générale.» 

L’un des résultats les plus étonnants de ces recherches démontre que les hommes et les femmes âgés de 18 à 77 ans au Québec ont en majorité des fantasmes atypiques (domination/soumission, triolisme, voyeurisme) sans pour autant vouloir vivre une telle expérience.

« Une caractéristique que l’on observe chez les hommes, mais avec une plus grande prévalence chez les femmes »selon le professeur Joyal.

Les femmes, contrairement aux hommes, n’associent pas nécessairement leurs fantasmes à leurs souhaits.Christian Joyal, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières

Les résultats de ces trois questionnaires viennent contredire la bible de la psychiatrie, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) lorsqu’il est question des fantasmes.

En 1996, Elva  Thordis a partagé une histoire d’amour avec Tom Stranger, un étudiant australien venu en Islande dans le cadre d’un programme d’échange. Après une danse à l’école, Tom a violé Thordis, après quoi ils se sont séparés pendant de nombreuses années. Dans cette prise de parole très forte, Elva et Stranger parcourent la chronologie de leurs années de honte et de silence et nous invitent à discuter d’une manière nouvelle et honnête du problème mondial et pandémique de la violence sexuelle.

TEDWomen  October 2016

Lire les commentaires sur cette vidéo qui soulève bcp de questions:

thordis_elva_tom_stranger_our_story_of_rape_and_reconciliation/discussion

FRANCE INTER (le téléphone sonne, 16/05/2018) Quel suivi pour les délinquants sexuels ?

Castration chimique, entretien psychologique, thérapie de groupe, prescription de médicaments qui sont des « coupe faim » sexuels, quel suivi médical pour les délinquants sexuels ? Est-il possible d’éviter une récidive ? La question se pose après la mort de la petite Angélique.

Après chaque affaire, reviennent les mêmes questions.

La dernière fois c’était Angélique, une jeune fille violée et tuée par un homme qui avait été condamné pour des faits similaires il y a vingt ans.

A chaque fois on interroge les délinquant sexuels, on interroge nos outils, on interroge les soins, la médecine, on interroge les fichiers.

Et c’est ce sur quoi nous avons eu envie de réfléchir à froid, ce soir. Loin des polémiques et des coups de menton des politiques.

Allons-y, parlons du suivi socio judiciaire. Est-il obligatoire ? Combien de temps dure-t-il ? A quoi ressemble l’obligation de soin ? Combien de temps dure-t-elle ? La castration chimique est-elle le remède médical ? Le fichier national des délinquants sexuels est-il efficace ? Faut-il l’ouvrir aux quatre vents, comme le font les anglo-saxons ? Faudrait-il de nouveaux outils ?

On en parle avec Florence Thibaut,professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’Université Paris-Descartes  et présidente de l’Association internationale pour la santé mentale des femmes ; la présidente de l’Union syndicale des magistrats Virginie Duval et Danielle Messager, spécialiste santé de France Inter.

Les invités

Evidence‐Based Practices in the Criminal Justice System

Prepared by the NIC Information Center
Date created January 2013, Updated August 2017

What Is the Evidence? Evidence‐based policy and practice is focused on reducing offender risk,
which in turn reduces new crime and improves public safety. Of the many available approaches to
community supervision, a few core principles stand out as proven risk reduction strategies. Though
not all of the principles are supported by the same weight of evidence, each has been proven to
influence positive behavior change. To organize the research, these core principles have been
compiled… into the 8 Principles of evidence‐based practice in corrections (Clawson & Guevara,
2010).

This bibliography is not a complete list of “EBP” citations, but a mere selection based on questions
we receive at the Information Center. Please feel free and even inclined to contact us with additions
to this bibliography, as we plan to continuously update it:  support@nicic.gov

https://s3.amazonaws.com/static.nicic.gov/Library/026917.pdf

https://nicic.gov/evidence-based-practices-criminal-justice-system-annotated-bibliography