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Jean PINATEL (1952) Traité de science pénitentiaire

Pinatel

Jean Pinatel

« Traitement pénitentiaire des « caractériels »:

C’est encore vers la Belgique qu’il faut se tourner. Dans un article fondamental intitulé « existe t-il un traitement du déséquilibre mental à réactions antisociales? », le Dr Vervneck constate que dans les 5 premières années de l’application de la réforme sociale, 76 seulement sur 503 déséquilibrés libérés à l’essai étaient retombés dans la délinquance. Il esquissait ensuite ce que devait être le programme de rééducation et de redressement des caractériels:

  • a) Formation de la volonté; régularité dans le travail; fermeté dans les décisions prises; obéissance; discipline;
  • b) Maîtrise des instincts, notamment de la vie sexuelle et des réactions impulsives;
  • c) Contrôle de l’imagination (crédulité; suggestibilité; mythomanie);
  • d) Education de l’émotivité: apprendre à supporter avec calme les émotions et les ennuis;
  • e) Formation au jugement: apprendre à réfléchir avant de passer à l’action;
  • f) Développement de l’affectivité et du sens moral: interêt porté à la famille; sincérité , confiance, dignité, sentiment de justice,; associer pour les enfants l’action religieuse à l’enseignement moral;
  • g) Rééducation sociale: conduite; devoirs; vertus (respect des engagements et des droits d’autrui, entraide, tolérance, respect de l’autorité)

(…) Le traitement devra être organisé avec une réadaptation progressive à la vie sociale. (pp 525)

PINATEL_1952_traité elementaire de science pénitentiaire

L’émission « Specimen » de la RTS présente ici différentes expériences réalisées autour de la psychopathie, comme le fameux « dilemme du trolley » de Judith Jarvis THOMSON et autres experiences psychologiques et/ou neuropsychologiques

Le dilemme du trolley

trolley2« Imaginez une situation – que j’appellerai “Homme obèse” – où vous êtes sur un pont sous lequel va passer un tramway hors de contrôle se dirigeant vers cinq ouvriers situés de l’autre côté du pont. Que faites-vous ? Étant un expert en tramways, vous savez qu’une manière sûre d’en arrêter un hors de contrôle est de placer un objet très lourd sur son chemin. Mais où en trouver un ? Au moment des événements, il y a un homme obèse, vraiment très obèse, à côté de vous sur le pont. Il est penché au-dessus du chemin pour regarder le tramway. Tout ce que vous avez à faire est de lui donner une petite poussée pour qu’il tombe sur les rails et bloque le tramway dans sa course. Devriez-vous poser ce geste ? » (Judith Jarvis THOMSON , « Trolley problem », Yale Law Journal, vol. 94, 1985.)

 

voir aussi à propos de la psychopathie: psychopathie

psychopathes2Nahlah Saimeh (* 1966 à Münster ) est une psychiatre légiste Allemande. Depuis 2004 , elle est directrice médicale duLWL -Zentrum en psychiatrie légale.

Nahlah Saimeh a étudié la médecine humaine à Bochum et Essen . De 1992 à 1997 elle a complété sa formation à l’ Université Heinrich-Heine à Düsseldorf. En 1998, elle était là Oberärztin au Département de psychiatrie générale. Après avoir reçu son doctorat à Bochum en 1999 , elle était de 2000 à 2004 médecin chef de la clinique de psychiatrie légale et de psychothérapie à la Klinikum Bremen-Ost .

Écrits :

  • Einstellungen betroffener psychiatrischer Patienten zur Unterbringung nach dem PsychKG NW. 1998 (Dissertation, Universität Bochum, 1999).
  • Jeder kann zum Mörder werden: Wahre Fälle einer forensischen Psychiaterin. Piper, München 2012.

Comme rédacteur en chef:

  • >Gesellschaft mit beschränkter Haftung. Maßregelvollzug als soziale Verpflichtung. Psychiatrie-Verlag, Bonn 2006.
  • Motivation und Widerstand. Herausforderungen im Maßregelvollzug. Psychiatrie-Verlag, Bonn 2009.
  • mit Jürgen L. Müller, Norbert Nedopil, Elmar Habermeyer, Peter Falkai: Sicherungsverwahrung – wissenschaftliche Basis und Positionsbestimmung. Was folgt nach dem Urteil des Bundesverfassungsgerichts vom 04.05.2011?Medizinisch-Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, Berlin 2012.

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psychopathesDr. Stephen Porter received his Ph.D. in forensic psychology at UBC and currently is a researcher and consultant in the area of psychology and law. After working as a prison psychologist, Dr. Porter spent a decade as a professor at Dalhousie. In 2009, he transferred to UBC Okanagan, where he assumed a position as a professor of psychology and the Director of the Centre for the Advancement of Psychological Science & Law (CAPSL).  Dr. Porter has published numerous scholarly articles on psychopathy and violent behaviour, deception detection, and forensic aspects of memory with funding from the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada (SSHRC) and the Natural Sciences and Engineering Research Council of Canada (NSERC). As a registered forensic psychologist in British Columbia, Dr. Porter is frequently consulted by Canadian courts and has been qualified as an expert witness in various areas, including « dangerousness and risk for violence » and « memory and the factors involved in credibility assessments ». He has been consulted by police in serious crime investigations and provides training in deception detection and psychopathy to law enforcement, mental health professional groups, government agencies, journalists, trial judges, and other adjudicators. He proudly hails from Deer Lake, NL.

Mike Woodworth, PhD, is an Professor at UBC Okanagan. He received his Doctor of Philosophy in 2004 from Dalhousie University. His primary areas of research include psychopathy, criminal behaviour, and deception detection. Along with his colleagues, Dr. Stephen Porter and Dr. Zach Walsh, Dr. Woodworth was recently awarded Canadian Foundation for Innovation (CFI) funding to create the “Centre for the Advancement of Psychological Science and Law (CAPSL)”. This facility is a state-of-the-art, world-class research center in which faculty and students conduct cutting-edge studies with relevance to the legal system. Dr. Woodworth was also recently awarded a three-year SSHRC Insight Grant (2012-15) to study language and psychopathy. He was also previously awarded a three-year SSHRC Standard Research Grant (2006-09) to study deception detection in on-line environments. Dr. Woodworth has collaborated on numerous research projects with the RCMP (Royal Canadian Mounted Police) and CSC (Correctional Services of Canada), as well as forensic psychiatric services in both British Columbia and Nova Scotia. He regularly presents at national and international psychology conferences, consults with law enforcement agencies such as the RCMP and the FBI, and serves as an expert witness for the courts.

Daniel Reisel étudie le cerveau des psychopathes criminels (et des souris). Et il pose une question importante : au lieu d’entreposer ces criminels, ne devrions-nous pas utiliser ce que nous savons sur le cerveau pour les aider à se réhabiliter ? En d’autres termes : si le cerveau peut développer de nouveaux circuits de neurones après une blessure, pourrions-nous aider le cerveau à recréer un sens moral ?

J’aimerais parler aujourd’hui de la façon dont nous pouvons modifier notre cerveau et notre société.

Voici Joe. Il a 32 ans et est un meurtrier. Je l’ai rencontré il y a 13 ans dans l’unité des perpétuités à la prison haute sécurité de Wormwood Scrubs à Londres. J’aimerais que vous imaginiez ce lieu. Ça ressemble exactement à l’idée qu’on s’en fait en entendant son nom : Wormwood Scrubs. Construite à la fin de l’ère victorienne par les détenus eux-mêmes, c’est l’endroit d’Angleterre où les prisonniers les plus dangereux sont détenus. Ces individus ont commis des actes d’une barbarie innommable. J’étais là pour étudier leurs cerveaux. Je faisais partie d’une équipe de chercheurs de l’University College de Londres,sur une subvention du Département de la Santé du Royaume-Uni. Ma tâche était d’étudier un groupe de détenus qui avaient été diagnostiqués cliniquement comme psychopathes. Cela voulait dire qu’ils étaientles plus durs et les plus agressifs de la population carcérale. Qu’y a-t-il à l’origine de leur comportement ? Y avait-il une cause neurologique à leur condition ? S’il y avait une cause neurologique, pourrions-nous trouver un remède ?

Donc, je voudrais parler de changement et en particulier de changement émotionnel. En grandissant, j’ai toujours été intrigué par la façon dont les gens changent. Ma mère, une psychothérapeute clinique,recevait des patients de temps à temps à la maison dans la soirée. Elle fermait la porte de la salle à manger, et j’imaginais les choses magiques qui se passaient dans cette pièce. À l’âge de cinq ou six ans,je sortais de mon lit en pyjama et m’asseyais à l’extérieur, l’oreille collée à la porte. Plus d’une fois, je me suis endormi et ils devaient me pousser hors du passage à la fin de la session.

Je suppose que c’est comme ça que je me suis retrouvé dans le parloir sécurisé, dès mon premier jour à Wormwood Scrubs. Joe était assis à une table en acier et me salua avec cette expression vide. Le gardien de prison, tout aussi indifférent, dit : « En cas de problème, appuyez simplement sur le bouton rouge, et nous serons là aussi vite que possible. » (Rires)

Je me suis assis. La lourde porte de métal se referma derrière moi. J’ai levé les yeux vers le buzzer rougeloin derrière Joe sur le mur opposé. (Rires)

J’ai regardé Joe. Détectant peut-être mon inquiétude, il se pencha en avant et dit, de façon la plus rassurante possible : « Ah ne vous inquiétez pour le buzzer, il ne marche pas de toute façon. » (Rires)

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psychopathe_1Susanne Preusker est psychologue et psychothérapeute . En 2009, elle était chef du département de thérapie sociale pour les délinquants sexuels dans une prison de haute sécurité. Elle a donc travaillé en particulier avec les délinquants violents .

Durant son mandat , elle a été  prise en otage pendant sept heures sous la menace d’un couteau et violée à plusieurs reprises par un de ses patients le 7 Avril 2009 dans la prison  JVA Straubing.  L’homme avait été son patient pendant quatre ans.

Auparavant, il avait déjà agressé plusieurs femmes et pris en otage des officiers de prison. Après cet acte, les contrôles et les mesures de sécurité ont été renforcées dans la prison. L’auteur a été finalement condamné en mai 2010 à 13 ans et neuf mois d’ emprisonnement.

Susanne Preusker raconte son histoire dans le livre Sept heures en Avril .

Susanne Preusker s’est suicidée en 2018 à l’âge de 58 ans

 

Voir aussi:

Stephen Porter/Michael Woodworth: « Ce qui est intéressant avec les psychopathes, c’est qu’ils sont capables de masquer leurs dysfonctionnements et sont très habiles »

 

RTS (2013) Emission RTS- La violence, la cruauté et l’empathie

Emission « Specimen » de la télévision suisse sur la violence, le plaisir à l’infliger (la cruauté) et l’empathie.