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Échelle d’estime de soi S.E.R.T.H.U.A.L. (Tap, P. ; Hipólito, J. & Nunes, O. 2011)

L’échelle d’estime de soi, nommée S.E.R.T.H.U.A.L. (Self-Esteem Rogers, Tap, Hipólito & UAL) est un instrument qui résulte d’une étude approfondie sur le concept d’estime de soi et a été validé pour la population portugaise. Il est le résultat d’un ensemble d’investigations menées à partir de deux autres instruments, l’échelle d’estime de soi de Rogers (Ro.S.E.S.) et la Nouvelle Echelle Toulousaine d’Estime de Soi (N.E.T.E.S.).

Fiche technique

 Nom :                                        Échelle d’estime de soi – S. E. R. T.H. U. A. L

(Estime de soi Rogers, Tap, Hipólito & UAL)

Les auteurs des tests :            Tap, P. ; Hipólito, J. & Nunes, O.

Les auteurs du manuel :         Nunes, O. ; Tap, P. ; Pires, M. ; Brites, R. ; Pires, P. ; Laneiro. T. ; Hipólito, J.

 Administration :                     Individuel ou collectif

Durée :                                   10 à 15 minutes

La population :                       De 13 à 85 ans

Objectif :                                Évaluation de l’estime de soi

La normalisation :                 Pourcentage des notes

Groupes normatifs :               Sexe, niveau d’âge et niveau d’instruction

SERTHUAL_P_TAP_ (traduction Pierre TAP)

 SERTHUALrevufrancais

Styles d’attachement insécures

(adapté de Bartholomew et Horowitz, 1991 et Main et Solomon, 1986)

 

Attachement préoccupé/anxieux

Attachement  évitant/détaché

 

Attachement craintif-évitant

 

Désorganisé/ désorienté/dissocié

 

– Besoin d’être émotionnel-lement proche, intime

– Besoins obsessionnels de réassurance et d’approbation

– Dépendance envers les autres – collant

– Vision négative de soi, de l’estime de soi

– Ruminations obsessionnelles sur les relations

– Jalousie

– Troubles obsessionnels compulsifs

– Trouble de la personnalité Dépendante ou histrionique

– Négation du besoin d’une relation proche

– Indépendant et autonome

– Évitant

– Afficher l’invulnérabilité

– Nie avoir besoin de

relations

– Distant

– Froid

– Honte

– Isolement social

– Dépression

– Paranoïa

– troubles de la personnalité Schizoïde,

schizotypique, paranoïaque ou obsessionnelle

 

– Ambivalent à l’égard des relations (approche-évitement)

– Manque de confiance

– Anxieux à l’idée

d’être blessé

– Vision négative de soi et des autres

– Réprime et

cache ses

sentiments

– Imprévisible

et incohérent

– de mauvaise humeur

– Impulsif

– Trouble bipolaire

– Trouble de la personnalité borderline

 

– Manque d’attachement

cohérent et organisé

– Hyper-vigilance

– Dissociation

– semblable à des états de transe – réactions « figées »

– Hyperactivité

– Faible fenêtre de tolérance au stress

– Déficits d’attention et déficits cognitifs

– Manque d’empathie

– Automutilation,

abus de substances

– Idées suicidaires

– Trouble de la personnalité borderline

 

Relationship Questionnaire (RQ)

L’Internet Sex Screening Test (ISST) permet de déterminer si des comportements sexuels problématiques sont observés en ligne, notamment l’utilisation compulsive de la pornographie. L’ISST a été créé par le Dr David Demonico et Elizabeth Griffin, LMFT. Pour connaître toute l’étendue des comportements sexuels problématiques en ligne, une évaluation par un thérapeute certifié en matière d’addiction sexuelle ou un autre professionnel qualifié est nécessaire. Toutefois, cette auto-évaluation peut vous aider à déterminer si vous êtes aux prises avec la pornographie ou d’autres comportements sexuels compulsifs sur Internet.

Principaux Axes Évalués par l’ISST :

  1. Fréquence et Durée des Activités Sexuelles en Ligne :
    • Mesure la fréquence et la durée des activités sexuelles en ligne d’un individu.
  2. Impact Émotionnel et Psychologique :
    • Évalue les réponses émotionnelles et les effets psychologiques liés au comportement sexuel en ligne, comme la culpabilité, l’anxiété ou la dépression.
  3. Impact sur le Fonctionnement Quotidien :
    • Examine comment les activités sexuelles en ligne affectent la vie quotidienne, y compris le travail, les relations et les activités sociales.
  4. Contrôle et Compulsivité :
    • Analyse la capacité de l’individu à contrôler son comportement sexuel en ligne et la présence de tendances compulsives.
  5. Conséquences du Comportement Sexuel en Ligne :
    • Identifie les conséquences négatives résultant des activités sexuelles en ligne, telles que des problèmes juridiques, des difficultés relationnelles ou financières.

Modalités d’Administration de l’ISST :

  • Format : L’ISST est généralement un questionnaire auto-administré, où les individus répondent à une série de questions concernant leur comportement sexuel en ligne.
  • Évaluation : Les réponses sont évaluées pour déterminer la gravité du comportement problématique. Des scores plus élevés indiquent un niveau de préoccupation plus important et un besoin potentiel d’intervention.
  • Confidentialité : Les résultats sont généralement confidentiels et peuvent être utilisés par les professionnels de la santé mentale pour orienter les plans de traitement.

interêt de l’ISST :

  • Identification Précoce : Aide à identifier les individus ayant besoin d’aide avant que leur comportement ne devienne plus problématique.
  • Orientation des Interventions : Fournit des informations précieuses aux professionnels de la santé mentale, aidant à élaborer des plans de traitement efficaces.
  • Sensibilisation : Augmente la sensibilisation aux impacts potentiels des comportements sexuels problématiques en ligne.

ISST-FR

Dans le même objectif, Il est possible aussi d’administer le Test de Dépistage de l’Addiction Sexuelle (Sexual Addiction Screening Test – SAST),  un outil également développé pour identifier les comportements sexuels compulsifs et problématiques. Conçu par le Dr. Patrick Carnes, ce test aide à repérer les signes d’addiction sexuelle chez les individus, facilitant ainsi une intervention précoce et un traitement approprié.

Principaux Axes Évalués par le SAST :

  1. Comportements Sexuels Compulsifs :
    • Évalue la présence de comportements sexuels répétés et non contrôlés.
  2. Conséquences Négatives :
    • Analyse les répercussions négatives des comportements sexuels sur la vie de l’individu, comme les problèmes relationnels, professionnels, et juridiques.
  3. Utilisation de la Sexualité comme Échappatoire :
    • Examine si l’individu utilise la sexualité pour fuir les émotions négatives ou les situations stressantes.
  4. Sentiments de Culpabilité et de Honte :
    • Mesure les niveaux de culpabilité et de honte ressentis en lien avec les comportements sexuels.
  5. Efforts pour Contrôler le Comportement :
    • Évalue les tentatives et les échecs pour contrôler ou réduire les comportements sexuels problématiques.

SAST

PATTI VAN EYS and ALANNA TRUSS (2012) Comprehensive and Therapeutic Assessment of Child Sexual Abuse, A Bridge to Treatment , in  Handbook of Child Sexual Abuse, ed Paris Goodyear-Brown

Exemples de mesures d’évaluation spécifiques au traumatisme, à la dissociation et à la parentalité

Domaine d’évaluation

Outil d’évaluation Format d’admini-stration Age Disponibilité des normes
Exposition aux traumas et symptômes

UCLA PTSD Reaction Index—Child Version (Steinberg, Brymer,Decker, & Pynoos, 2004)

Rapport des enfants/entretien 7-18 Seuils de symptômes
UCLA PTSD Reaction Index—Parent Version (Steinberg, Brymer, Decker, & Pynoos, 2004) Rapport des parents tous Seuils de symptômes
Trauma Symptom Checklist for Children (TSCC; Briere, 1996) Rapport des enfants 8-16 oui
Trauma Symptom Checklist for Young Children (TSCYC; Briere, 2005) Rapport des parents 3-12 oui
Symptom Checklist for Sexually Abused Children (Wolfe, 1998) Rapport des enfants A la discrétion du clinicien non
The Adolescent Trauma History Checklist and Interview.  (Habib & Labruna) Evaluation clinique tous non
Dysrégulation liée au traumatisme Child Dissociative Checklist (Putnam, Helmers, & Trickett, 1993) Rapport des parents tous Seuils de symptômes
Adolescent Dissociative Experiences Scale (A-DES; Armstrong, Putnam, Carlson, Libero, & Smith, 1997) Rapport des enfants ≈12-19 non
Self-Injurious Behavior Checklist (Friedrich, 2002) Rapport des enfants A la discrétion du clinicien non
Self-Injurious Behavior Interview (Friedrich, 2002) Entretien clinique A la discrétion du clinicien non
Parentage/parentalité Child Sexual Behavior Inventory (CSBI; Friedrich, 1997) Rapport des parents 2-12 oui
Parent-Child Relationship Inventory (PCRI; Gerard, 1994) Rapport des parents 3-15 oui
Parenting Stress Inventory (Abidin, 1995)

parent-stress-scale

Rapport des parents 0-12

oui

 

Treating Sexual Offenders, An Integrated Approach (William L. Marshall, Liam E. Marshall, Geris A. Serran, Yolanda M. Fernandez, 2006)

Instruments et procédures d’évaluation pertinents pour les AICS

ESTIME DE SOI
Estime de soi générale
echelle-estime-de-soi-de-rosenberg

Rosenberg’s Measure

 (Rosenberg, 1965)
Coopersmith’s Measure (Coopersmith, 1967)
Estime de soi spécifique
Body-Esteem Scale (Franzoni & Shields, 1984)
Social Self-Esteem Inventory (Lawson, Marshall, & McGrath, 1979)
HISTOIRE DE VIE
Family Environment Scale (Moos & Moos, 1981)
Childhood Attachment Questionnaire (Hazan & Shaver, 1987)
DISTORTIONS COGNITIVES
Abel’s Child Molester Cognitions Scale

ABEL BECKER SCALE_FR

(Abel et al., 1989)
Molest Scale (Bumby, 1996)
Rape Scale (Bumby, 1996)
Rape Myth Acceptance Scale (Burt, 1980)
Hostility Toward Women Scale (Check, 1984)
Justifications of Sex with Children (Webster, Mann, Wakeling et al.,2005)
Young Schema Questionnaire (Young & Brown, 2001)
EMPATHIE
Empathy for Children (Hanson & Scott, 1995)
Empathy for Women (Hanson & Scott, 1995)
Child Molester Empathy Measure (Fernandez, Marshall, Lightbody et al., 1999)
Rapist Empathy Measure (Fernandez & Marshall, 2003)
Interpersonal Reactivity Test  (Davis, 1983)
COPING (Stratégies d’ajustement)
Coping Inventory for Stressful Situations (Endler & Parker, 1990)
Sex as a Coping Strategy (Cortoni & Marshall, 2001)
FONCTIONNEMENT SOCIAL
Assertivité
Social Response Inventory  (Keltner, Marshall, & Marshall, 1981)
Rathus Assertiveness Scale (Rathus, 1973)
Colère
Buss-Durkee Hostility Inventory (Buss & Durkee, 1957)
State-Trait Anger Expression Inventory (Spielberger, 1988)
Anxiété
State-Trait Anxiety Inventory  (Spielberger, Gorsuch, & Lushene, 1970)
Fear of Negative Evaluations Scale  (Watson & Friend, 1969)
Social Avoidance and Distress Scale (Watson & Friend, 1969)
Résolution de problème

social problem solving inventory revised 1996

Problem-Solving Inventory (PSI)

 (D’Zurilla & Goldfried, 1971)
Soutien social
Social Supports Inventory (Flannery & Weiman, 1989)
Relations sociales
UCLA Loneliness Scale

UCLA LONELINESS SCALE_FR

(Russell, Peplau, & Cutrona, 1980)
Miller’s Social Intimacy Scale (Miller & Lefcourt, 1982)
Relationship Questionnaire (Bartholomew & Horowitz, 1991)
Relationship Styles Questionnaire (Griffin & Bartholomew, 1994)
Attachment History Questionnaire (Pottharst, 1990)
INTERETS SEXUELS
Clarke Sexual History Questionnaire (Langevin, 1983)
Multiphasic Sex Inventory (Nichols & Molinder, 1984)
Laws Card Sort (Laws, 1986)
Wilson Sex Fantasy Questionnaire  (Wilson, 1978)
Phallometry (Murphy & Barbaree, 1994)
Viewing Time (Abel, 1995)
PROBLÉMES DE CONSOMMATION/ABUS DE SUBSTANCES
Michigan Alcoholism Screening Test (Selzer, 1971)
Drug Abuse Screening Test (Skinner, 1982)
PSYCHOPATHIE
Psychopathy Checklist-Revised (Hare, 1991)
PRÉVENTION DE LA RECHUTE
Self-Monitoring Procedure (McDonald & Pithers, 1989)
Measures of Offense Chain (Beckett et al., 1994)
Situational Competency Test (Miner et al., 1989)
RÉCIDIVE
Générale
Level of Service Inventory-Revised (Andrews & Bonta, 1995)
Violence
Violence Risk Appraisal Guide (Harris et al., 1993)
Sexuelle
Minnesota Sex Offender Screening Tool (Epperson et al., 1995)
Sex Offender Risk Appraisal Guide (Quinsey et al., 1998)
Rapid Risk Assessment for Sexual Offense Recidivism (Hanson, 1997)
STATIC-99R (Hanson & Thornton, 1999)
DÉSIRABILITÉ SOCIALE
Marlow-Crowne Social Desirability Scale (Crowne & Marlowe, 1960)
Paulhaus Balanced Inventory of Desirable Responding (Paulhaus, 1991)

ÉVALUATIONS et FORMULATIONS DE CAS (Treating Sexual Offenders, An Integrated Approach (William L. Marshall, Liam E. Marshall, Geris A. Serran, Yolanda M. Fernandez, 2006)

« Les deux aspects essentiels de l’évaluation de la plupart des problèmes cliniques sont (1) une série d’entretiens (structurés ou non) et (2) une batterie de tests censés mesurer les principales caractéristiques du trouble présent. Ces tests ou échelles comprennent généralement une variété de mesures d’auto-évaluation pertinentes ainsi que des évaluations physiologiques. Pour de nombreux troubles, c’est le client qui arrive à la clinique en se plaignant d’un ou de plusieurs problèmes. C’est l’identification de ces plaintes initiales qui déclenche la série d’entretiens et de tests visant à élucider pleinement le trouble du client afin qu’un traitement approprié puisse être mis en place. Dans ces cas où c’est le client qui commence le processus d’identification des problèmes, on peut  s’attendre à ce que la plupart de ces clients répondent honnêtement aux questions posées par les tests et par l’enquêteur.
Ce n’est malheureusement pas le cas des délinquants sexuels. Les délinquants sexuels sont,
dans la quasi-totalité des cas, envoyés par quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes, en général par
une institution qui a un certain degré d’autorité sur le client. La plupart des délinquants
La plupart des délinquants sexuels sont d’abord des clients quelque peu réticents, qui hésitent à révéler plus qu’ils ne le doivent, de peur qu’un rapport honnête de leurs problèmes n’ait pour effet d’augmenter les sanctions  qui leur sont imposées. En d’autres termes il est peu probable qu’ils soient francs lors des entretiens préalables au traitement et qu’ils répondent de manière peu sincère aux questions des tests. Néanmoins, de nombreux programmes de traitement des délinquants sexuels utilisent une large batterie de mesures d’évaluation par auto-évaluation.
Le tableau présenté ici décrit quelques-uns des tests typiques inclus dans ces batteries.
Il a été suggéré qu’une façon de contourner ce problème est d’utiliser des tests qui comportent des mesures intégrées de la dissimulation (par ex. le MMPI) ou d’ajouter à la batterie d’évaluation une mesure qui évalue soit les tendances à la désirabilité sociale ou le besoin de se présenter d’une manière socialement désirable. Malheureusement, le MMPI est un test qui prend beaucoup de temps, dont la plupart des questions ne sont pas d’une pertinence évidente pour les problèmes des délinquants sexuels.(voir Marshall & Hall, 1995, pour un examen détaillé).
Les mesures de désirabilité sociale ou de gestion des impressions actuellement disponibles ne semblent pas moins transparentes que les autres mesures d’auto-évaluation. Les délinquants sexuels répondent rarement à ces mesures d’une manière qui diffère de celle des personnes qui n’ont rien à cacher, même si elles ont manifestement donné des réponses malhonnêtes  au reste de la batterie de tests Il n’est donc pas utile d’utiliser ces mesures pour corriger ou détecter la dissimulation sur d’autres instruments.
Un autre problème concerne le fait que la plupart des instruments d’auto-évaluation qui constituent généralement une évaluation des délinquants sexuels n’ont pas été correctement examinés pour déterminer leur fiabilité et leur validité. Jusqu’à présent, personne n’a développé de stratégies d’entretien (structurées ou non) pour les délinquants sexuels, dont la fiabilité et la validité ont été démontrées. Même les tests phallométriques, qui évaluent l’ampleur de l’excitation sexuelle d’un client à des stimuli sexuels normatifs et appropriés, a été critiqué pour des raisons psychométriques (Marshall & Fernandez, 2003) et la phallométrie ne semble pas permettre d’identifier comme déviants plus d’un petit pourcentage de délinquants sexuels. En effet, les preuves sur la fiabilité et la validité des tests phallométriques sont si faibles que certains auteurs ont déclaré que la phallométrie n’était pas adaptée à une utilisation clinique habituelle
(Marshall, 2005d), même si elle peut être utilisée dans le cadre de la recherche.
Les problèmes liés à l’utilisation des mesures d’auto-évaluation avec les délinquants sexuels concernent donc à la fois leurs bases psychométriques et le fait qu’elles sont si facilement ouvertes à la dissimulation par des clients qui ont toutes les raisons de se déformer. Malheureusement, cela n’a pas empêché la plupart des centres de traitement de mettre au point des batteries de tests pour les délinquants sexuels qui s’appuient principalement sur des mesures d’auto-évaluation.
Dans le contexte de la préparation au traitement, l’objectif des tests est le à la fois de déterminer
l’orientation du traitement (c’est-à-dire ce que le traitement doit viser) et de fournir une base de référence par rapport à laquelle les évaluations post-traitement peuvent indiquer les progrès du traitement. En utilisant les données des tests pour aider à déterminer les objectifs du traitement, l’objectif est de développer une formulation de cas pour chaque client. Ward et ses collègues (Drake & Ward, 2003 ; Ward,Nathan, Drake et al., 2000) sont de fervents défenseurs d’une approche basée sur la formulation pour la planification du traitement individuel des délinquants sexuels. Étant donné la description de leur approche particulière de la formulation de cas, et de son application clinique, elle semble prendre beaucoup de temps et ne semble pas, dans la pratique, faire une grande différence dans la façon dont le traitement est effectué ou ce qui est ciblé dans le traitement. L’objectif de cette approche est de produire une théorie complète de l’origine du comportement délinquant de l’individu et d’identifier l’ensemble des facteurs qui maintiennent actuellement ces comportements. À partir de ce compte rendu exhaustif, un ensemble spécifique d’objectifs de traitement individualisés sera généré et les stratégies visant à atteindre ces objectifs sont conçues et mises en œuvre.
Cependant, comme nous l’avons noté plus haut dans ce livre, la plupart des programmes de traitement pour les délinquants sexuels suivent un manuel dans lequel une série d’objectifs
et de composantes bien organisés et spécifiés visent à modifier ces cibles. Il est donc difficile de voir comment les résultats d’une formulation globale pourraient être mis en pratique.
Ce problème a conduit Laws et Ward (2005) à affirmer que l’approche « taille unique » doit être abandonnée et remplacée par un traitement individuel. Cela peut être raisonnable dans les cliniques où peu de délinquants sexuels sont vus à la fois, mais dans les centres où il y a un flux constant d’un grand nombre d’orientations, une alternative économiquement plus viable est nécessaire. Nous sommes d’accord pour dire que les programmes trop « manualisées »ne sont pas la solution. Cependant, nous préférons un compromis entre les approches avec des manuels et le traitement hautement individualisé qui semble être recommandé par Ward et ses collègues.

Dans notre programme, nous tentons de trouver ce compromis. S’il ne fait aucun doute que chaque délinquant sexuel a des besoins plus ou moins importants en ce qui concerne des cibles bien établies que la plupart des programmes abordent, il est possible d’en tenir compte
facilement en adoptant une approche évolutive du traitement. Une telle approche, comme nous l’avons déjà mentionné, permet de consacrer plus ou moins de temps à chaque objectif de traitement en fonction des besoins de chaque client.La question se pose toujours de savoir quelle stratégie détermine le mieux le temps et l’attention à consacrer à chaque client pour chaque objectif de traitement. Il nous semble peu probable que l’on consacre un temps exorbitant à l’élaboration d’un pré-programme de traitement sophistiqué , tel que préconisé par Ward et ses collègues, qui permette de comprendre clairement le problème d’un client et de savoir exactement  quels devraient être les objectifs du traitement et combien de temps devrait être consacré à chacun d’entre eux ».

Le Sexual Desire Inventory (SDI) est un questionnaire utilisé pour mesurer l’intensité et la fréquence du désir sexuel chez les individus. Il comprend généralement deux sous-échelles principales : le désir sexuel dyadique (désir pour des activités sexuelles avec un partenaire) et le désir sexuel solitaire (désir pour des activités sexuelles en solitaire).

Voici comment le SDI est généralement scoré :
1. Items : Le SDI comprend plusieurs items, chacun évalué sur une échelle de Likert. Les participants indiquent leur niveau de désir sexuel pour chaque item.
2. Calcul des scores :

  • Désir sexuel dyadique (partenaire): Additionnez les scores des items relatifs au désir sexuel dyadique. (7, 3, 9, 8, 1, 2, 6)
  • Désir sexuel solitaire : Additionnez les scores des items relatifs au désir sexuel solitaire. (12, 13, 11, 10)
  • Désir sexuel dyadique (autre personne): (5, 4)

3. Score total : Le score total du SDI peut être obtenu en additionnant les scores des sous-échelles. Cependant, il est souvent plus utile de considérer séparément les scores dyadiques et solitaires pour obtenir une évaluation plus détaillée.

Exemple de calcul
Supposons que le SDI comporte les items suivants (ceci est un exemple simplifié) :
1. Fréquence des pensées sexuelles (dyadique)
2. Fréquence des pensées sexuelles (solitaire)
3. Désir d’activités sexuelles avec un partenaire
4. Désir d’activités sexuelles en solitaire

Un participant donne les réponses suivantes :
1. Item 1 : 5
2. Item 2 : 3
3. Item 3 : 6
4. Item 4 : 2

Pour calculer les scores :
• Désir sexuel dyadique : Item 1 + Item 3 = 5 + 6 = 11
• Désir sexuel solitaire : Item 2 + Item 4 = 3 + 2 = 5

Score total : 11 (dyadique) + 5 (solitaire) = 16
Interprétation
• Scores élevés : Indiquent un désir sexuel élevé.
• Scores bas : Indiquent un désir sexuel faible.
• Différences entre dyadique et solitaire : Peuvent indiquer des préférences ou des besoins spécifiques en matière de sexualité.
Il est important de noter que le SDI doit être interprété par un professionnel qualifié pour une évaluation précise et appropriée.

Sexual Desire Inventory (SDI)

Inventaire du désir sexuel Spector et al. (1996)

Spector et al. in 1996[1]

Ce questionnaire porte sur votre niveau de désir sexuel. Par désir, nous entendons l’intérêt ou le souhait d’une activité sexuelle. Pour chaque item, veuillez encercler le chiffre qui correspond le mieux à vos pensées et à vos sentiments. Vos réponses seront confidentielles et anonymes.

  1. Au cours du mois dernier, à quelle fréquence auriez-vous aimé avoir une activité sexuelle avec un partenaire (par exemple, toucher les parties génitales de l’autre, donner ou recevoir une stimulation orale, avoir un rapport sexuel, etc.)
0) Pas du tout

1) Une fois par mois

2) Une fois toutes les deux semaines

3) Une fois par semaine

4) Deux fois par semaine

5) 3 à 4 fois par semaine

6) Une fois par jour

7) Plus d’une fois par jour

 

  1. Au cours du dernier mois, combien de fois avez-vous eu des pensées sexuelles impliquant un partenaire ?
0) Pas du tout

1) Une fois par mois

2) Une fois toutes les deux semaines

3) Une fois par semaine

4) Deux fois par semaine

5) 3 à 4 fois par semaine

6) Une fois par jour

7) Plus d’une fois par jour

 

  1. Lorsque vous avez des pensées sexuelles, quelle est l’intensité de votre désir d’avoir un comportement sexuel avec un partenaire ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Aucune envie                                                                                            Forte envie

  1. Lorsque vous voyez une personne attirante pour la première fois, quelle est l’intensité de votre désir sexuel ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Aucune envie                                                                                            Forte envie

  1. Lorsque vous passez du temps avec une personne séduisante (par exemple, au travail ou à l’école), quelle est l’intensité de votre désir sexuel ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Aucune envie                                                                                            Forte envie

 

  1. Lorsque vous vous trouvez dans des situations romantiques (comme un dîner aux chandelles, une promenade sur la plage, etc.), quelle est l’intensité de votre désir sexuel ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Aucune envie                                                                                            Forte envie

  1. Quelle importance accordez-vous à la satisfaction de votre désir sexuel par le biais d’une activité avec un partenaire ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Pas du tout important                                                                              Extrêmement important

  1. Par rapport à d’autres personnes de votre âge et de votre sexe, comment évaluez-vous votre désir de vous comporter sexuellement avec un partenaire ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Beaucoup moins de désir                                                                              Beaucoup plus de désir

  1. Au cours du mois dernier, combien de fois auriez-vous aimé avoir des relations sexuelles seul(e) (par exemple, vous masturber, vous toucher les parties génitales, etc.
0) Pas du tout

1) Une fois par mois

2) Une fois toutes les deux semaines

3) Une fois par semaine

4) Deux fois par semaine

5) 3 à 4 fois par semaine

6) Une fois par jour

7) Plus d’une fois par jour

 

  1. Quelle est l’intensité de votre désir d’avoir des relations sexuelles seul(e) ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Aucune envie                                                                                            Forte envie

  1. Quelle est l’importance pour vous de satisfaire votre désir d’avoir des relations sexuelles seul(e) ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Pas du tout important                                                                              Extrêmement important

 

  1. Par rapport à d’autres personnes de votre âge et de votre sexe, comment évaluez-vous votre désir d’avoir des relations sexuelles seul(e) ?

0            1           2          3           4           5           6           7           8

Beaucoup moins de désir                                                                        Beaucoup plus de désir

  1. Combien de temps pourriez-vous rester confortablement sans avoir une activité sexuelle quelconque ?
0) Pour toujours

1) Un an ou deux

2) Plusieurs mois

3) Un mois

4) Quelques semaines

5) Une semaine

6) Quelques jours

7) Un jour

8) Moins d’un jour

[1] Source. This inventory was originally published in “The Sexual Desire Inventory: Development, Factor, Structure, and Evidence of Reliability,” by I. P. Spector, M. P. Carey, and L. Steinberg. 1996, Journal of Sex & Marital Therapy, 22, 175-190.

Sexual desire Inventory SDI

L’échelle de compulsivité sexuelle (Sexual Compulsivity Scalea été conçue comme un bref instrument psychométrique permettant d’évaluer les pensées et les comportements sexuels insistants, intrusifs et incontrôlés.

La compulsivité sexuelle est conceptuellement et cliniquement similaire à l’addiction sexuelle. Sur le plan clinique, les personnes sexuellement compulsives peuvent présenter toute une série de problèmes sociaux découlant de leurs préoccupations et de leur comportement sexuels, y compris des perturbations dans leurs relations interpersonnelles, leur activité professionnelle et d’autres aspects de la vie quotidienne. La compulsivité sexuelle peut conduire à des agressions sexuelles et à d’autres comportements criminels, en particulier lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une paraphilie. Cependant, l’échelle de compulsivité sexuelle n’est pas destinée à détecter les paraphilies.

Description de l’échelle
L’échelle de compulsivité sexuelle a été conçue à l’origine à partir des déclarations d’autodescription contenues dans une brochure vantant les mérites d’un groupe de soutien aux addicts sexuels (CompCare, 1987). La brochure indiquait qu’une personne devait contacter le groupe « si votre appétit sexuel a entravé vos relations … ou si vos pensées et comportements sexuels causent des problèmes dans votre vie … ou si vos désirs d’avoir des relations sexuelles ont perturbé votre vie quotidienne.  »

L’échelle se compose de 10 éléments qui ont été testés auprès d’hommes et de femmes dans des échantillons communautaires (Kalichman et al., 1994). Les éléments ont été affinés en fonction des réactions de la communauté et ont été placés sur des échelles à quatre points : 1 = pas du tout comme moi, 2 = légèrement comme moi, 3 = principalement comme moi, 4 = beaucoup comme moi. L’échelle a été conçue pour être utilisée avec des hommes et des femmes et s’est avérée utile avec des adultes de tous âges.

Mode de réponse, timing et notation
L’échelle de compulsivité sexuelle en 10 points nécessite moins de 5 minutes pour l’auto-administration ou l’entretien avec l’administrateur. L’échelle ne comporte pas de sous-échelles formellement développées. Cependant, l’analyse factorielle a révélé deux composantes principales : (a) pensées et comportements incontrôlés et (b) problèmes et perturbations sociales et interpersonnelles. L’échelle est notée en additionnant les items ou en prenant la réponse moyenne (somme des items/10). Il n’y a pas d’items notés à l’envers.

Fiabilité
L’échelle de compulsivité sexuelle a fait preuve d’une excellente cohérence interne auprès de plusieurs populations diverses, notamment des étudiants (α = 0,77) et des étudiantes (α = 0,81) (Dodge, Reece, Cole et Sandfort, 2004), des échantillons communautaires d’hommes et de femmes séropositifs (α = 0,89 ; Kalichman et Rompa, 1995), des hommes homosexuels et bisexuels (α compris entre 0,86 et 0,90 ; Dodge et al, 2008 ; Kalichman et al., 1994 ; Parsons & Bimbi, 2007), les jeunes adultes en Croatie (α = .87 ; Stulhofer, Buško, & Landripet, 2010), et les patients cherchant de l’aide pour l’hypersexualité (α = .79 ; Reid, Carpenter, Spackman, & Willes, 2008). Les corrélations entre les items et le total vont de 0,49 à 0,73, aucun item ne réduisant ou n’améliorant substantiellement la cohérence interne lorsqu’il est supprimé du total. L’échelle a également démontré une stabilité temporelle acceptable sur 2 semaines (r = 0,95 ; Kalichman & Rompa, 1995) et 3 mois (r = 0,64 ; Kalichman et al., 1994).

Validité
Des études ont démontré la validité de l’échelle de compulsivité sexuelle. Kalichman et ses collègues (Kalichman et al., 1994 ; Kalichman et Rompa, 1995) ont constaté une corrélation entre l’échelle et le nombre de partenaires sexuels (r = 0,21), l’intention de réduire les risques sexuels (r = -,35), l’estime de soi (r = -,35) et le contrôle de la sexualité (r = -,61). Les patients des cliniques spécialisées dans les infections sexuellement transmissibles qui obtiennent un score élevé sur l’échelle font état d’un plus grand nombre de partenaires sexuels, d’un plus grand nombre de partenaires sexuels ponctuels et d’un plus grand nombre d’actes sexuels (Kalichman & Cain, 2004). D’autres chercheurs ont montré que les scores obtenus sur l’échelle de la compulsivité sexuelle permettent de prédire l’utilisation d’Internet pour des contenus sexuels. Par exemple, les personnes qui obtiennent un score élevé sur l’échelle passent plus de temps en ligne à rechercher des partenaires sexuels que les personnes qui obtiennent un score plus faible (Cooper, Sherer, Boies et Gordon, 1999). Dodge et al. (2008) ont constaté que les hommes gays et bisexuels qui obtiennent un score élevé sur l’échelle sont plus susceptibles de rechercher des partenaires sexuels sur l’internet ainsi que dans des lieux d’échanges sexuels anonymes et des clubs. La validité discriminante est démontrée par le fait que les patients qui cherchent de l’aide pour leur hypersexualité obtiennent un score supérieur de plus d’un écart-type à l’échelle de compulsivité sexuelle par rapport aux échantillons non cliniques (Reid et al., 2008).  Pour plus d’informations, voir Kalichman & Rompa (2001).

 

Sexual Compulsivity Scale

Échelle de compulsivité sexuelle

SETH C. KALICHMAN 1994

University of Connecticut

 

Vous trouverez ci-dessous un certain nombre d’affirmations que certaines personnes ont utilisées pour se décrire. Lisez chaque affirmation et entourez le chiffre correspondant à la description que vous en faites.

  Pas du tout comme moi Un peu comme moi Principalement comme moi Très proche de moi
1. Mon appétit sexuel a entravé mes relations.

1

2

3

4

2. Mes pensées et mes comportements sexuels me causent des problèmes dans ma vie.

1

2

3

4

3. Mes désirs sexuels ont perturbé ma vie quotidienne

1

2 3

4

4. Il m’arrive de ne pas respecter mes engagements et mes responsabilités à cause de mes comportements sexuels

1

2 3

4

5. Il m’arrive d’être tellement excité que je pourrais perdre le contrôle

1

2 3

4

6. Je me surprends à penser au sexe lorsque je suis au travail

1

2 3

4

7. J’ai l’impression que mes pensées et mes sentiments sexuels sont plus forts que moi.

1

2 3

4

8. Je dois lutter pour contrôler mes pensées et mon comportement sexuels

1

2 3

4

9. Je pense au sexe plus souvent que je ne le voudrais.

1

2 3

4

10. Il m’a été difficile de trouver des partenaires sexuels qui désirent avoir des relations sexuelles autant que je le souhaite

1

2 3

4

Score total : Somme de tous les items notés de 1 à 4.

Sous-échelle « Interférence » : Somme des items 1, 2, 3, 4 et 10.

Sous-échelle « Incapacité à contrôler les impulsions sexuelles » : somme des items 5, 6, 7, 8 et 9.

Sexual Compulsivity Scale