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Une approche cognitivo-comportementale éducative de base mobilisable en probation: Le programme « Thinking Matters »

Thinking Matters est conçu comme une approche cognitive et comportementale éducative de base. Cette
approche comblera une lacune qui existe parmi les approches cognitivo-comportementales disponibles.

La plupart des programmes visent à produire un changement de comportement durable chez les
participants. Pour cette raison, ils sont complexes et prennent beaucoup de temps. Ces programmes ont souvent une durée de six mois à deux ans, lorsqu’ils sont dispensés comme prévu. La plupart des programmes tentent d’enseigner plusieurs approches différentes, comme la restructuration cognitive et les habiletés sociales. Ces approches supposent que les participants possèdent une compréhension de base des concepts et des idées sous-jacentes. Ils supposent également que les participants entrent dans le programme avec les compétences nécessaires à la réalisation des activités du programme.

Thinking Matters enseigne ces compétences de façon très élémentaire. Comme il s’agit d’un sous-ensemble des compétences nécessaires pour produire un changement à long terme, elles peuvent être enseignées en peu de temps. La plupart des approches enseignent les rapports de pensée comme un élément singulier – dans un ensemble plus vaste.

Thinking Matters enseigne chaque élément des rapports de pensées individuellement. Avant de demander à un participant de créer un « rapport de pensées », on lui apprend à rédiger une description satisfaisante de la situation. On ne leur demande pas de rédiger des rapports de pensée tant qu’ils n’ont pas démontré qu’ils sont capables de rédiger une description satisfaisante de situation. Ils ne sont pas tenus d’adopter une approche axée sur les pensées à risque tant qu’ils n’ont pas démontré avoir acquis les exigences préalables d’un rapport de pensée. Cela rend l’apprentissage des compétences plus facile et plus facile à gérer pour les participants.Deux avantages fondamentaux de Thinking Matters :

  • Les participants sont mieux préparés à réussir des approches de programme plus intensifs.
  • Les animateurs qui utilisent des approches intensives peuvent s’en tenir aux scripts et aux méthodes du programme avec moins d’écarts et de déviations.

L’enseignement individuel des compétences permet d’acquérir les éléments constitutifs des approches cognitivo-comportementales ultérieures. Thinking Matters enseigne ces compétences en relativement peu de temps. Cela le rend très utile dans les situations où le temps est limité par des facteurs tels que la durée de la peine ou le manque de personnel. Les QSL et les prisons sont des exemples d’endroits où il peut y avoir des limites de temps. Thinking Matters peut être utilisé avec des participants qui n’ont pas les compétences de base requises pour exécuter des programmes plus intensifs.
On peut aussi l’élargir pour l’utiliser comme approche plus intensive en y ajoutant des compétences ou en exigeant des participants qu’ils mettent ces compétences en pratique pendant une période prolongée.

Lien comportements/pensées:

Les gens souhaitent souvent pouvoir changer des comportements improductifs en quelque chose de plus gratifiant et de plus satisfaisant.  Malheureusement, beaucoup d’entre nous pensent qu’il faut une volonté et une détermination sans faille pour y parvenir.  Cela peut être vrai.  Mais ce n’est pas la façon la plus productive de créer un changement durable en nous-mêmes. La volonté peut s’affaiblir avec le temps. Le succès semble lointain lorsque cela se produit.  Lorsque nous nous décourageons, il est facile de retomber dans des pensées improductives et des comportements destructeurs.

C’est pourquoi Thinking Matters aborde le changement de soi avec un ensemble de compétences qui peuvent être apprises et pratiquées relativement facilement.  Il est difficile de maintenir les changements de comportement si l’on ne comprend pas la pensée spécifique qui conduit à un comportement particulier.  Thinking Matters aide les gens à s’entraîner à examiner leur propre façon de penser, à déterminer quelle est la partie qui mène au problème et à choisir d’utiliser une autre façon de penser.  Ces compétences aident à développer une saine curiosité envers soi-même, qui devient de plus en plus confortable au fur et à mesure qu’on les pratique.

Souvent, le « problème » de nos comportements n’est pas évident pour nous.  Il s’agit généralement de la façon dont nos comportements se reflètent sur nous, façonnent le point de vue des autres et/ou sont en conflit avec les règles/lois ou créent des inconvénients/problèmes pour les personnes qui nous entourent.  On a souvent l’impression que les gens doivent modifier leur façon de faire parce qu’ils ne sont pas raisonnables.  Le programme « Thinking Matters » aide les gens à devenir plus conscients des thèmes de notre pensée.  Si une personne prend conscience qu’elle blâme régulièrement les autres et considère ses associés comme « mauvais », elle peut commencer à remettre en question sa propre façon de voir le monde qui l’entoure.  Parfois, les autres ont tort.  Mais, est-ce que presque tout le monde a tort si souvent que cela mérite d’être un thème dans nos habitudes de pensée ?

Lien vers le site du programme Thinking Matters: http://thinkingmatters.us/

Extraits:

Exercices_ThinkingMatters

 

Un mot de l’auteur:

 

Bonjour tout le monde,

Je m’appelle Abe French.  J’ai commencé à créer Thinking Matters il y a environ 14 ans.  A l’époque, je développais et dispensais des programmes cognitivo-comportementaux dans une prison du comté et j’apportais une assistance technique au National Institute of Corrections (NIC).  Mon « travail quotidien » était celui d’un gestionnaire de cas au Michigan Department of Corrections (MDOC).  Jusque-là, j’avais été agent pénitentiaire et travaillais (principalement) avec des délinquants violents (1987-2000).

Une partie de mon travail (1993-2000) consistait à animer des groupes de « Stratégies pour penser de manière productive » (STP : Strategies for Thinking Productively).  Nous utilisions un programme intitulé OPTIONS : A Cognitive Self-Change Program (Dr, John M. (Jack) Bush & Brian Billodeau).  Vers 1997, notre établissement (Michigan Reformatory-MR) a également commencé à utiliser Thinking for a Change (T4C).   Pendant quelques années, j’ai animé des groupes de délinquants en utilisant les deux modèles.  J’ai eu la chance d’avoir été formé par les auteurs Dr. Jack Bush, Dr. Juliana Taymans, Dr. Barry Glick et Steve Swisher.  Une formation supplémentaire en communication cognitive et réflexive, en entretien motivationnel et en jeu de rôle a également été dispensée par le MDOC.  Je dois mentionner que Brian Billodeau, Mark Gornik, Deena Cheney et Michael Clark comptaient parmi mes formateurs.  Ce sont tous des formateurs et des individus de premier ordre. (Merci.)

En 2001, je suis devenu coordinateur des subventions pour l’Office of Community Corrections (OCC).  Mon domaine de spécialisation était la programmation cognitivo-comportementale.  À ce titre, il m’incombait d’inventorier, de contrôler et de faire des recommandations sur les diverses approches utilisées dans l’ensemble de l’État dans le cadre du financement du MDOC. Au fil du temps, j’ai commencé à remarquer que de nombreuses bonnes approches étaient utilisées et que certaines d’entre elles ne l’étaient pas correctement.  C’était généralement dû au fait que les ressources de l’agence et la dynamique logistique ne correspondaient pas bien aux paramètres du programme.

Il en résultait un manque de fidélité entre les directives des auteurs et l’exécution du programme.  En réponse à cette situation, j’ai commencé à passer en revue toutes les approches cognitivo-comportementales que je pouvais accumuler.  Mon objectif était d’aider les organismes et les individus à choisir des programmes d’études qui combineraient au mieux les ressources de l’organisme et les exigences du programme.  Il s’agissait souvent d’expliquer les caractéristiques du programme et de déterminer si l’utilisateur final disposait des ressources nécessaires pour en assurer la fidélité.  Nous avons souvent alerté sur des situations où une durée de séjour de 90 jours en prison ne permettait pas d’utiliser une approche calibrée pour 6 ou 12 mois.  Souvent, les utilisateurs ne comprenaient pas initialement qu’un programme linéaire est difficile (voire impossible) à utiliser dans un groupe communautaire en milieu ouvert où l’inscription ouverte est une nécessité.

J’ai pris ma retraite du MDOC en 2013.  Pendant environ un an, j’ai été le directeur d’un programme résidentiel de toxicomanie.  Malheureusement, l’établissement n’a pas pu maintenir le financement des subventions et a fermé.  Cela m’a donné assez de temps libre pour travailler davantage sur Thinking Matters, LLC.  Depuis lors, je fais plus de formation, d’écriture et de consultation.  J’ai appris à concevoir des sites Web et j’ai créé les sites de Thinking Matters pour soutenir notre travail avec les approches cognitivo-comportementales.

http://thinkingmatters.us/about-abe-french/

LATESSA, CULLEN, GENDREAU (Federal Probation, Vol 66, n°2, 2002) « Au-delà du charlatanisme pénitentiaire- Le professionnalisme et la possibilité d’une prise en charge efficace « 

Lorsqu’il s’agit d’intervenir dans la vie des délinquants – c’est-à-dire d’intervenir dans l’intention expresse de réduire la récidive – le système correctionnel a résisté à l’envie de devenir une véritable  » profession « . Trop souvent, le fait d’être un « professionnel » a été déformé pour signifier s’habiller de façon présentable, avoir de l’expérience dans le domaine et se présenter tous les jours au travail. Mais une profession se définit non pas par son apparence superficielle, mais par son noyau intellectuel. Une occupation ne peut prétendre être une « profession » que dans la mesure où ses pratiques sont fondées sur des connaissances, une formation et une expertise en matière de recherche – un triumvirat qui favorise la possibilité que ce qu’elle fait puisse être efficace (Cullen, 1978 ; Starr, 1982). Ainsi, la professionnalisation de la médecine ne peut être séparée de son adhésion à la connaissance scientifique comme arbitre idéal de la façon dont les patients devraient être traités (Starr, 1982). (…) Contrairement au professionnalisme, le charlatanisme méprise les connaissances scientifiques, la formation et l’expertise. Son attitude est étonnamment confiante, voire arrogante. Il adopte la notion selon laquelle les interventions sont mieux ancrées dans le  » bon sens « , les expériences personnelles (ou les connaissances cliniques), la tradition et la superstition (Gendreau, Goggin, Cullen et Paparozzi, à paraître). « Ce qui fonctionne est donc considéré comme  » évident « , dérivé uniquement des années d’expérience d’un individu, et légitimé par un appel à la coutume ( » la façon dont nous avons toujours fait les choses ici a très bien fonctionné « ). Il célèbre le fait d’être anti-intellectuel. Il n’est jamais nécessaire de visiter une bibliothèque ou de consulter une étude. Le charlatanisme correctionnel est donc le recours à des interventions qui ne sont fondées ni sur 1) les connaissances existantes des causes de la criminalité ni sur 2)  les connaissances existantes des programmes qui se sont avérés capables de modifier le com-portement des délinquants (Cullen et Gendreau, 2000 ; Gendreau, 2000). La marque de fabrique du charlatanisme correctionnel est donc l’ignorance.

charlatanisme_penitentiaire_latessa_cullen_gendreau (trad fr)

L’article original: https://www.uscourts.gov/sites/default/files/66_2_6_0.pdf

 

 

ENVOYE SPECIAL (28/01/2021) « Parler pour ne plus frapper »

Condamnés à suivre un stage de responsabilisation pénale de deux jours, des auteurs de violences conjugales mettent des mots sur leurs actes. De quoi faire vaciller la mécanique de la violence ?

« Je n’avais pas les mots », « pour la justice ce sont toujours les hommes les coupables », « je ne savais pas que même une gifle c’est interdit »… Parfois pour la première fois, ces auteurs de violences conjugales mettent des mots sur leurs actes. Ils ont tous été condamnés à suivre un stage de responsabilisation pénale de deux jours, par le parquet de Vesoul.

Confrontés aux conséquences de leurs gestes

Des éducateurs, des psychologues vont tenter de les confronter aux conséquences de leurs gestes, sur leur famille, sur eux-mêmes. Deux jours pour essayer de faire vaciller la mécanique de la violence.

Un reportage de Perrine Bonnet, Claire-Marie Denis et Mikael Bozo diffusé dans « Envoyé spécial » le 28 janvier 2021.  

(suite…)

Au moyen d’un sondage électronique, l’équipe du NCSC (national center for State Courts) a tenté en 2012 de recueillir des données de base sur chaque programme qui répond aux besoins criminogènes des délinquants. Le sondage a permis de recueillir de l’information sur les pratiques fondées sur des données probantes, comme le moment où ils ont accepté leur premier client, la capacité de leur programme, le nombre de personnes ayant achevé le programme avec succés, le nombre de décrochages, et si l’inscription au programme était avant ou après le plaider coupable.

Les questions du sondage ont été conçues spécifiquement pour aborder les bonnes pratiques pratiques et les huit principes fondés sur des données probantes . Les données ont été présentées sous forme graphique et les questions de l’enquête ont été adaptées au principe fondé sur des données probantes auquel elles sont destinées.

En ce qui concerne les pratiques fondées sur des données probantes, l’enquête indique que bon nombre des tribunaux de traitement de la toxicomanie ont appliqué dans une certaine mesure la plupart des huit principes fondamentaux des pratiques fondées sur des données probantes.

Huit principes fondés sur des données probantes relatifs à la supervision des contrevenants

  1. Évaluer de façon structurée les risques et les besoins
  2. Améliorer la motivation intrinsèque
  3. Interventions ciblées (en utilisant les principes risque/besoins/réceptivité )
  4. Prioriser les méthodes et interventions cognitivo-comportementales
  5. Augmenter l’utilisation du renforcement positif
  6. Mobiliser un soutien continu dans l’entourage naturel de la personne
  7. Évaluer les procédures/pratiques pertinentes
  8. Fournir de la rétroaction sur l’évaluation des programmes et des animateurs

 

Principe un : Évaluer de façon structurée les risques et les besoins

Tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie évaluent le risque et les besoins criminogènes des délinquants à la le moment de l’admission au programme à l’aide d’outils d’évaluation normalisés comme le LSI-R, le GAIN ou le COMPAS. L’évaluation initiale rapide (« screening ») du délinquant sert de « triage  » pour déterminer quels programmes sont appropriés, compte tenu des risques et des besoins particuliers de ce délinquant. L’évaluation ne devrait pas se limiter à un événement ponctuel, mais devrait être un processus continu comportant de multiples évaluations tout au long du programme. L’interaction d’un participant avec le personnel et les autres participants doit être notée au fur et à mesure que le participant progresse dans le programme. De même, le personnel devrait évaluer les participants à l’aide de l’outil d’évaluation normalisé au fur et à mesure que les élements clefs du programme sont atteints afin de déterminer si ce dernier a effectivement atteint les objectifs visés.

L’objectif principal de l’évaluation des risques et des besoins criminogènes est de déterminer quels sont les personnes sous main de justice qui qui pourraient tirer le plus partie du programme. En ce qui concerne les programmes répondant aux besoins criminogènes, les participants les plus susceptibles de réussir sont ceux qui sont à risques élevés/besoins élevés ou à risques moyens-elevés /besoins moyens-élevés.

L’enquête indique que même si presque tous les tribunaux et programmes de traitement de la toxicomanie (« drug courts ») utilisent un outil d’évaluation normalisé, ce ne sont pas tous les tribunaux et programmes de traitement de la toxicomanie qui choisissent des délinquants à risque/besoins élevés. Pour autant, les tribunaux de traitement de la toxicomanie sont plus susceptibles de sélectionner les délinquants à risque élevé/besoins élevés que les autres programmes.

La question de savoir si un tribunal de traitement de la toxicomanie ou un autre programme est approprié est également déterminée. par la capacité du programme d’offrir un traitement d’une manière adéquate au style d’apprentissage de la personne, à ses traditions culturelles, son tempérament, sa motivation ou son genre. La réceptivité est mesurée par un outil d’évaluation standard, tel que SOCRATES ou URICA. Tous les tribunaux et programmes de traitement de la toxicomanie, à l’exception d’un petit nombre d’entre eux, ont déclaré ne pas utiliser d’outil d’évaluation pour mesurer la receptivité au moment de l’admission au programme.

Principe deux : Renforcer la motivation intrinsèque

A travers la motivation intrinsèque, l’agent de probation et de libération conditionnelle ou une autre personne d’autorité aide les participants à voir la nécessité de changer leur comportement en leur faisant découvrir pourquoi changer leur comportement aurait un impact positif sur leur vie. La motivation intrinsèque utilise une série de questions et de discussions pour aider les participants à résoudre leur ambivalence envers le changement par un désir de changement.

Grâce à divers styles d’entretiens, comme l’entretien motivationnelle, les participants prennent conscience de la nécessité de changer leur comportement, réduisant ainsi les besoins criminogènes qui mènent à la récidive. Dans l’enquête, à de très rares exceptions près, tous les tribunaux et programmes de résolution de problèmes utilisent des techniques motivationnelles pour accompagner les participants à modifier leur comportement.

Principe trois : Interventions ciblées

Étant donné que les tribunaux de traitement de la toxicomanie et les autres programmes devraient cibler les personnes à risque élevé ou ayant des besoins élevés, ils doivent fournir des temps structurés pour chaque personne. En règle générale, les délinquants à risque élevé ou ayant des besoins élevés ont besoin de plus d’activités structurées dans leur vie que les délinquants à faible risque. Les données probantes montrent que les participants qui ont entre 40 et 70 % de leur temps structuré sont plus susceptibles d’acquérir des compétences de base en matière de vie, de prise de décisions et de gestion du temps et de réussir dans les programmes et dans la vie. Par conséquent, les participants devraient assister à des séances de counseling (en groupe ou en tête-à-tête), travailler pour atteindre des objectifs éducatifs ou professionnels (chercher un emploi ou travailler), assister à des séances devant les tribunaux, rencontrer leur agent de probation et de libération conditionnelle ou prendre part à d’autres activités quotidiennes structurées. Selon le sondage, la moitié des programmes offrent du temps structuré aux participants pendant au moins 40 % de leur journée. Vingt-trois pour cent des programmes offrent moins de 40 % du temps structuré aux participants.

Principe quatre : Entraînement aux habiletés  avec pratique dirigée

En plus de fournir une motivation intrinsèque et de structurer le temps d’un délinquant, il est également important d’offrir des programmes cognitivo-comportementaux qui aident les participants à remplacer leurs pensées et comportements antisociaux par des pensée et des comportements prosociaux.

Il faut un personnel bien formé pour diriger des programmes de visant à remplacer des pensées, apprentissages et comportements antisociaux avec des attitudes et des pensées plus prosociales.

Les programmes de développement des compétences cognitives reposent en grande partie sur les jeux de rôle, où les participants peuvent voir des comportements alternatifs et l’impact que leur comportement a sur les autres. Trois des aspects importants de cet entraienement aux ahabletés cognitives avec une pratique dirigée ont été étudiés : a) l’emploi d’interventions cognitivo-comportementales b) le fait que les distortions cognitives propices au délit ont été abordées c) les comportements positifs pour surmonter les erreurs de pensées conduisant au délit ont-ils été renforcés ?

À une ou deux exceptions près, tous les programmes qui ont répondu au sondage ont indiqué que les trois aspects de ces entraienements aux compétences cognitives avaient été mis en œuvre. Le soutien de la famille et de la communauté est également utile pour aider les participants à changer les comportements et les attitudes. A cet égard, tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie sauf deux ont indiqué qu’un certain niveau de participation de la famille est utilisé pour renforcer les changements positifs dans les comportements et les attitudes à mesure que le participant progresse dans le programme. Six des programmes répondants ont indiqué que la participation de la famille était utilisée comme un renforcement positif des progrès des participants au programme.

 

Principe cinq : Augmenter le renforcement positif

L’essence même des tribunaux de traitement de la toxicomanie et d’autres programmes est le recours à des sanctions et à des mesures incitatives pour motiver le changement de comportement.

Tous les programmes sondés, qu’il s’agisse de programmes judiciaires ou extrajudiciaires, imposaient des sanctions aux participants qui s’écartaient des modalités du programme. Tous les programmes ont utilisé le même ensemble de sanctions fondées sur des données probantes : l’emprisonnement, l’augmentation du traitement, la réprimande verbale, la rédaction de dissertations, l’augmentation du dépistage des drogues et, dans une moindre mesure, les services communautaires. Bien que les programmes autres que ceux des tribunaux pour toxicomanes aient rarement utilisé les services communautaires comme sanction, presque tous les programmes ont indiqué qu’ils utilisaient d’autres sanctions non précisées. Les tribunaux de traitement de la toxicomanie, pour la plupart, n’ont eu recours qu’aux sanctions énumérées ci-dessus. La pratique fondée sur des données probantes encourage fortement le rapport entre les incitations et les sanctions, qui devrait être de 4 pour 1.

Environ la moitié des tribunaux de traitement de la toxicomanie qui ont répondu ont au moins ce ratio ; certains ont un ratio encore plus élevé. Un seul des programmes comportait plus de sanctions que d’incitations. Autrement, la plupart des tribunaux de traitement de la toxicomanie avaient un ratio de 3:2. Encore une fois, tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie ont eu recours à des mesures incitatives fondées sur des données probantes, comme des éloges verbaux, une diminution du traitement, une diminution du nombre de comparutions devant les tribunaux, une diminution des tests de dépistage et des mesures incitatives concrètes. Peu de tribunaux de traitement de la toxicomanie ont déclaré avoir eu recours à d’autres mesures incitatives que celles énumérées. Ce n’était toutefois pas le cas des programmes non judiciaires de traitement de la toxicomanie. Presque tous les programmes hors tribunaux qui ont répondu à l’enquête ont déclaré avoir eu recours à d’autres mesures incitatives non précisées en plus des mesures incitatives fondées sur des données probantes énumérées ci-dessus. Bon nombre des programmes non judiciaires ne connaissaient pas (ou ne suivaient pas) leur rapport entre les incitations et les sanctions.

Principe Six : Mobiliser l’appui de la collectivité

Pour ce principe, une seule question a été posée : le programme utilise-t-il les membres de la famille comme un renforcement positif ? Presque tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie ont répondu qu’ils avaient eu recours au soutien de la famille dans certains, dans tous ou dans la plupart des cas. Un seul tribunal de traitement de la toxicomanie a déclaré ne pas avoir eu recours au soutien familial. Le même résultat s’applique aux programmes non judiciaires de traitement de la toxicomanie, deux programmes seulement ayant déclaré ne pas avoir eu recours au soutien familial. Les deux programmes qui n’ont pas eu recours au soutien familial – un programme d’alphabétisation professionnelle et un programme stop and think – sont tous deux des programmes à très court terme.

Principe 7 : Mesurer les processus/pratiques pertinents

Pour une amélioration constante, chaque programme doit faire le suivi de ses resultats. En tant que pratique fondée sur des données probantes, les programmes devraient faire le suivi des résultats obtenus par les délinquants et apporter des ajustements et des améliorations au programme en fonction de ces résultats. Cela signifie qu’il faut mesurer les pratiques pertinentes et tenir des dossiers précis pour déterminer si le programme est aussi efficace qu’il pourrait l’être. Presque tous les programmes judiciaires et non judiciaires en matière de drogue ont indiqué qu’ils tenaient des dossiers sur les mesures de résultats suivantes : récidive, pourcentage de participants ayant réussi ou non, toxicomanie, éducation et réussite professionnelle. Cela est de bon augure pour toute tentative d’évaluation future des programmes.

Principe huit : Rétroaction sur les mesures

Bien que la grande majorité des répondants au programme aient déclaré avoir recueilli des données sur les résultats, seuls quelques programmes ont reconnu avoir effectué une évaluation des résultats. Cela signifie que même si les programmes recueillent les données, ils ne les utilisent pas pour déterminer l’efficacité des programmes.

Source:    ejsreport

 

« J’étais un grand timide et je me suis transformé » : aux Baumettes à Marseille, des cours de prise de parole en public pour favoriser la réinsertion des détenus

FRANCE INFO: Une structure d’accompagnement vers la sortie est testée à la prison de Marseille, avec l’objectif d’éviter la récidive.

https://www.francetvinfo.fr/societe/prisons/jetais-un-grand-timide-et-je-me-suis-transforme-aux-baumettes-a-marseille-des-cours-pour-favoriser-la-reinsertion-des-detenus_3196139.html

« Ils m’ont fait sortir plus tôt. J’avais pris un an ferme, j’ai purgé quatre mois et demi », explique un ancien détenu qui a purgé sa peine de prison aux Baumettes à Marseille. Il a bénéficié, pendant sa détention, d’une structure d’accompagnement vers la sortie (SAS). « J’étais un grand timide », confie l’ex-détenu qui a éprouvé le programme testé depuis octobre 2018 auprès de personnes condamnées à une peine, ou un reliquat de peine, de moins de deux ans.

Infirmier de profession, il explique qu’il n’avait pas réussi à s’exprimer lors de son procès pour trois récidives de défaut de permis de conduire. L’une des formations intitulée « maîtriser sa parole pour préparer sa sortie » a été bénéfique. « En faisant ces cours, je me suis transformé le jour où je suis repassé devant le juge et la procureure, dit-il. Je me suis exprimé naturellement, poliment. Ils nous ont appris des façons de faire avec les mains, les gestes pour se présenter, dire bonjour. »

J’ai répondu aux bonnes questions, au bon moment et sans stress.Un ancien détenu des Baumettesà franceinfo

Au total, 101 détenus des Baumettes peuvent bénéficier de la structure d’accompagnement vers la sortie, prévue dans le plan prison. Un premier bilan sera établi d’ici l’été. Parmi eux, Bruno Palazzolo, fondateur et dirigeant du club Toastmasters Marseille, du nom du réseau international auquel il a adhéré et qui travaille sur la prise de parole en public depuis 90 ans. Pour les détenus, « c’est apprendre à parler en prison, ne serait-ce que sur eux-mêmes, dire ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, explique Bruno Palazzolo. Et on sait très bien qu’en prison, les émotions prennent parfois le pas sur la communication. La violence peut remplacer les mots. »

C’est une communication entre eux. Ensuite, c’est comment trouver un logement, un travail, se réinsérer socialement.Bruno Palazzolo, club Toastmasters Marseille à franceinfo

Le détenu est placé dans l’expérience de la prise de parole. On lui apprend « à improviser », poursuit le formateur, c’est-à-dire « être agile » quand on vous interroge. « C’est aussi apprendre à faire un discours de présentation de soi, qui va être utile après pour se présenter à un employeur, et apprendre à écouter un retour pour s’améliorer », conclut Bruno Palazzolo.

 

https://media.radiofrance-podcast.net/rf_sons/20190218-NET_FO_03e427f9-7ba9-4948-b475-21d4692797fc.mp3

Le programme PETRAAS (Programme d’Évaluation, de Traitement et de Recherche pour les Auteurs d’Agression Sexuelle)

Le Programme d’évaluation, de traitement et de recherche pour les auteurs d’agression sexuelle (PETRAAS) est en place depuis mai 2010 à l’Établissement de détention de Percé (EDP). Le PETRAAS est court, intensif, suivi sur une base volontaire et orienté sur l’acquisition d’habiletés et de compétences afin de réduire le risque de récidive. Il vise à améliorer la qualité de la vie personnelle et sociale du détenu.

D’une durée de 6 mois, ce programme s’adresse à des hommes qui purgent, dans l’un des 18 établissements de détention provinciaux, une peine de moins de 2 ans pour avoir commis un ou des délits de nature sexuelle. À l’issue du programme, le participant retourne dans son établissement de détention d’origine afin de poursuivre sa démarche de réinsertion sociale.

Le PETRAAS est une initiative unique au Québec, née d’une collaboration entre le ministère de la Sécurité publique et le ministère de la Santé et des Services sociaux. L’application du programme relève du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie. Il s’inscrit dans le mandat de l’EDP, soit d’assurer la garde et l’encadrement des détenus dans le respect de la Loi sur le système correctionnel du Québec.

Mission
« Élaborer et offrir les services spécialisés d’évaluation et de traitement aux délinquants sexuels par l’entremise d’une équipe multidisciplinaire » (Ministère de la Sécurité publique, 2011)

Information‐ sensibilisation

  • Approche basée sur la non‐ confrontation et basée sur le participant
  • Le contenu: facteurs de protection et exploration des besoins non‐ comblés en constituent la toile de fond
  • La forme est inspirée des techniques de l’entretien motivationnel

Les besoins communs

  • Patterns de fonctionnement sexuel inadéquats
  • Attitudes et les croyances supportant l’agression
  • Déficits relationnels
  • Les lacunes dans l’auto‐ régulation

Caractéristiques: 

  • Durée de 6 mois
  • Approche cognitivo-comportementale
  • Objectifs Diminuer le risque de récidive
  • Améliorer la qualité de vie
  • Six modalités thérapeutiques
  • Information-sensibilisation, Conscientisation, Responsabilisation, Habiletés sociales, Art-thérapie, Traitement en laboratoire de pléthysmographie

Plan des séances

Première rencontre

  • Affirmation de l’espace de confidentialité
  • Les règles du groupe
  • Attentes et priorités des participants
  • Devoir : « Des personnes que j’ai connues qui avaient besoin d’aide »

Deuxième rencontre

  • Présentation du cycle de changement
  • La philosophie de traitement
  • Les critères d’admission et d’exclusion
  • Éléments d’information relatifs au traitement
  • Devoir : « Les problèmes, les besoins dans ma vie et les priorités de changement »

Troisième rencontre

  • Les facteurs de protection
  • Devoir : « Les facteurs de protection »

Quatrième rencontre

  • Les sphères de vie
  • Devoir : « Inventaire des objectifs personnels et motivations »

Cinquième rencontre

  • Échange sur la problématique sexuelle
  • Balance décisionnelle
  • Devoir : « Inventaire des objectifs personnels et motivations »

Sixième rencontre

  • Obstacles à s’engager dans un traitement
  • Les sources de motivation
  • Les objectifs de traitement
  • Devoir : « Les attentes thérapeutiques »

Septième rencontre

  • Présentation des activités thérapeutiques par les animateurs
  • Devoirs : « URICA » et « Bilan du groupe sensibilisation »

Huitième rencontre

  • Bilan qualitatif et évaluation

PETRAAS%20PPt.pdf

infos-PETRAAS

PETRAAS Elaboration et expérimentation d’un outil visant à mesurer la généralisation des acquis des stratégies apprises au cours du programme

URICA: Échelle d’évaluation de la motivation au changement

URICA

Evidence-based Practices for Promoting Recovery and Reducing Revidivism (California Mental Health and Substance Use policy Forum, Sacramento March  2014)

California Institute for Behavioral Health Solutions

Orateurs:
Percy Howard, LCSW, Associate Director, CiMH
Karen Kurasaki, PhD, Senior Associate, CiMH
Shoshana Zatz, Associate, CiMH
Kristin Dempsey, MS, MFT, Senior Associate, CiMH

Description:

This workshop will provide an overview of three evidence-based practices for promoting recovery and reducing recidivism among persons who are formerly incarcerated: Moral Reconation Therapy, Seeking Safety, and SOAR (SSI/SSDI Outreach Access and Recovery). The research supporting these models, basic principles, adaptability to different settings, training and implementation issues will be discussed.

1. Describe the basic tenets of and discuss research evidence supporting Moral Reconation Therapy;
2. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting Seeking Safety;
3. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting SOAR.

Link to PowerPoint:
http://www.cimh.org/sites/main/files/…

Resource:

SAMHSA’s SSI/SSDI Outreach, Access, and Recovery Technical Assistance (SOAR TA) Center
http://www.prainc.com/soar/

Seeking Safety
http://www.nrepp.samhsa.gov/ViewInter…