Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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 RTS.CH  – Emission 36.9° du 18 janvier 2012  –

Dans notre société dite évoluée, quand on commet un délit grave, on est condamné et le cas échéant, on va en prison. Et quand on est psychiquement malade, on est soigné, voire hospitalisé pour recevoir des soins adéquats. Mais voilà, quand un individu commet un acte répréhensible à cause d’une maladie psychiatrique, la limite entre la prison et l’hôpital devient beaucoup plus floue. Le code pénal prévoit pourtant des mesures thérapeutiques institutionnelles qui permettent à ces prisonniers un peu particuliers d’être soignés et d’éviter ainsi les récidives. Seul problème: les lieux appropriés en Suisse romande n’existent tout simplement pas. Notre équipe a suivi le parcours d’un jeune homme, prisonnier et schizophrène, qui a accumulé des mois de prison pour rien, faute de structure.
Un reportage d’Isabelle Dufour et de Ventura Samarra

La psychiatrie en milieu carcéral – rts.ch – émissions – 36.9°.

La presse.ca (juin 2012); Rapport d’enquête accablant sur l’Institut Pinel,  27 juin 2012

L’Institut Philippe-Pinel, où sont envoyés des criminels psychiatrisés comme Guy Turcotte, Karla Homolka et Valéry Fabrikant, souffre de dizaines de lacunes en matière de sécurité qui le laissent vulnérable aux tentatives d’évasion, aux prises d’otages et aux attaques contre le personnel soignant, révèle un rapport d’enquête obtenu par La Presse. «Il existe un faux sentiment de sécurité à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal», tranche le rapport de 175 pages, qui doit être déposé cette semaine. Le document a été rédigé par six enquêteurs issus des parties patronales, syndicales, ainsi que de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur des affaires sociales. Il se penche sur la prise d’otages survenue à l’Institut, le 29 avril 2011. (…)

Confusion
Le rapport relève près d’une trentaine de causes qui ont mené au drame, notamment une baisse générale de la vigilance et la confusion du personnel quant aux fouilles. Des employés croyaient carrément qu’il leur était interdit de fouiller les patients. Des membres de la sécurité ont avoué aux enquêteurs «qu’on ne peut pas garantir la rigueur des fouilles». La possibilité de faire entrer à l’institut des morceaux de métal, l’accès aux bacs de recyclage pleins de matériaux, l’absence de ligne directrice en cas de prise d’otages, le manque de formation, de communication et de coordination sont aussi montrés du doigt. Les enquêteurs formulent plus d’une centaine de recommandations, notamment l’installation de contrôles rigoureux «comme dans les aéroports» afin de détecter toute arme. Ils suggèrent aussi l’amélioration de la formation, le remplacement de parties du mobilier pouvant servir à fabriquer une arme, et, au besoin, la fouille des cavités corporelles des patients. Le rapport est déposé au moment où l’Institut Philippe-Pinel se retrouve sans chef. Le dernier directeur général, Jocelyn Aubut, a remis sa démission le 14 juin dernier, après 34 ans au sein de l’établissement.

Lien: http://www.lapresse.ca

 INTERNATIONAL JOURNAL OF FORENSIC MENTAL HEALTH (10: 178–186, 2011) Protective Factors for Violence Risk in Forensic Psychiatric Patients: A Retrospective Validation Study of the SAPROF

Michiel de Vries Robbe, Vivienne de Vogel, and Eva de Spa ´Van der Hoeven Kliniek, Utrecht, The Netherlands

The Structured Assessment of PROtective Factors for violence risk (SAPROF) has recently been developed as a strengths-based addition to the assessment of risk for future violent behavior (de Vogel, de Ruiter, Bouman, & de Vries Robbe, 2009). Following the Structured ´Professional Judgment (SPJ) model, the positive and predominantly dynamic factors in the SAPROF were designed to counterbalance the assessment of risk as measured by risk assessment instruments, such as the HCR-20. The present retrospective study provides a first validation of the SAPROF in a Dutch sample of 126 forensic psychiatric patients. Analyses showed good interrater reliability, good predictive validity for non-recidivism of violence after clinical treatment for both the SAPROF total score and the SAPROF Final Protection Judgment and good predictive validity for violent recidivism for a combined HCR-20 – SAPROF total score. The predictive validity of the combined HCR-20 – SAPROF measure significantly outperformed the predictive validity of the HCR-20 in this study. Repeated assessments of the same patients over time demonstrated a significant improvement of SAPROF scores during treatment. Overall, the results provide evidence for the relationship between the presence of protective factors and non-recidivism of violence and for the additional value of protective factors in the assessment of risk for future violence. Moreover, the sensitivity of SAPROF scores to change provides support for the usefulness of the instrument in planning and evaluating treatment interventions.

http://www.forumeducatief.nl/

L’exécution de la peine privative de liberté,  Problèmes de politique criminelle
Anabela Miranda Rodrigues

Professeur à la Faculté de Droit de l’Université de Coimbra, Directrice du Centre d’Etudes Judiciaires , Portugal

Colloque  de la Fondation internationale pénale et pénitentiaire « L’exécution des sanctions privatives de liberté et les impératifs de la sécurité » 2006 , Budapest, Hongrie

L’identification des individus dangereux (risk offenders) est faite par des méthodes de type actuariel – on parle d’actuarial justice – la méthode de “l’analyse des risques” (risk assessment). Ceci suppose de prendre comme base des “indicateurs”, dont la quantification est le point de départ pour établir un pronostic sur le danger de certains groupes ou classes d’individus. La punition ne dépend ni de la nature du crime, ni de la personnalité du délinquant, mais bien de l’évaluation de son profil de risque, lequel détermine la durée du contrôle: plus ou moins prolongé selon le danger (…)
Le changement est substantiel: à l’inverse de la “vieille” pénologie, qui se basait sur l’individu et se préoccupait des causes de la perpétration du crime, ayant en vue sa “correction”, la “nouvelle” pénologie s’intéresse au groupe de risque auquel est dit appartenir l’individu, pour le rendre inoffensif, le surveiller et le contrôler. De nouvelles techniques pénologiques (surveillance électronique ou techniques statistiques) surgissent, qui ont pour objectif d’établir des niveaux de risque et de prévoir le danger, pour adapter ainsi le contrôle aux niveaux de risque présentés par un certain groupe d’individus. La culpabilité ayant été substituée par le danger, il est demandé à l’État de faire de la gestion du risque (du crime), en présumant que la société, ayant sacralisé la valeur sécurité, renonce à supporter un risque, quel que soit son pourcentage. Quand la culpabilité définit la frontière absolue de distribution des risques entre l’individu et la société, c’est sur cette dernière que retombe le risque de récidive. Inversement, la gestion efficace du risque que le nouveau abordage du crime requiert, implique qu’il retombe sur l’individu, le soumettant à une intervention de sécurité et de contrôle d’intensité maximale. La récidive est un facteur d’évaluation de l’efficacité du contrôle exercé sur l’individu – c’est le système comme tel qui est sujet à évaluation et non le succès ou l’échec d’un programme de traitement, de telle sorte qu’un haut taux de récidive est un signal positif que le système a la capacité de détecter. Cela implique une nouvelle orientation des instruments traditionnels (par exemple: probation ou liberté conditionnelle), qui ne sont plus vus comme moyens de réhabilitation individuels, mais bien comme des mesures efficaces de contrôle prolongé des individus. De cette création par le système de ses propres expectatives relativement à son accomplissement découle une auto‐limitation de son exposition à des indicateurs qu’il contrôle lui‐même: les gestionnaires du système peuvent assurer que leurs problèmes ont une solution.

http://fondationinternationalepenaleetpenitentiaire.org/

si le lien est brisé:

09. Budapest – Anabela Miranda Rodrigues

Accès à l’intégralité des articles du colloque:

http://fondationinternationalepenaleetpenitentiaire.org/

«A mon tour d’être le monstre…» Violences sexuelles infligées par des femmes
par Claudia MELCHER

Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique (2002)

Résumé
Jusqu’à présent, l’abus sexuel d’enfants par des femmes a été rarement documenté. Il est donc impossible, à l’heure actuelle, d’avoir recours à des catégories de structures de la personnalité consolidées empiriquement pour les femmes criminelles. Il est cependant possible d’approcher ce phénomène par le biais de différentes typologies, développées dans le cadre du travail de consultation et de projets de recherche sur des groupes toutefois petits. A côté de l’approche théorique, l’attention porte sur la perspective des femme elles-mêmes. Six interviews narratives et autobiographiques ont été menées avec des femmes condamnées pour abus sexuel d’enfants, incarcérées actuellement ou suivies sur le plan thérapeutique par des centres de consultations. L’article tente de ne pas isoler l’abus ou le crime sexuel mais plutôt de le considérer dans le contexte de la vie des femmes qui l’ont commis.

RICPTS_2002-04-

Accéder à la revue complète: http://www.polymedia.ch/htdocs/Files/Criminologie/CR-archives/RICPTS_2002-04.pdf

Les services de probation au Québec; Pierre Lalande

Chapitre publié le 22 novembre 2010 dans Martine Herzog-Evans (Ed). Transnational Criminology Manual. Volume 3, Nijmegen: Netherland, Wolf Legal Publishers.

P Lalande: Conseiller à la Direction des programmes; Direction générale des services correctionnels; Ministère de la Sécurité publique du Québec

Résumé
Le présent chapitre se divise en deux parties. La première situe les Services correctionnels québécois à l’intérieur du cadre législatif canadien et décrit aussi leur organisation en s’attardant, notamment, aux différentes mesures administrées par les services de probation. La deuxième partie explique comment, depuis les quarante dernières années, l’orientation préconisée au Québec en matière correctionnelle qui est axée sur la réinsertion sociale des personnes contrevenantes, a pu se développer et se maintenir dans un environnement nord‐américain plus punitif.

http://www.cepprobation.org/uploaded_files/Lalande-Les-services-de-probation-au-quebec.pdf

Si le lien est brisé: http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/services_probation_quebec.pdf

Denis Lafortune (10/07/2012) Gestion du risque, rétablissement, interventions psychosociales et médicaments

Denis Lafortune;  École de criminologie. Université de Montréal

La gestion du risque que présente le délinquant est un élément central de l’intervention correctionnelle. En santé mentale, la perspective du «rétablissement» vise plutôt le soutien des personnes et, dans la mesure du possible, leur intégration sociale. Entre les deux, s’insèrent diverses interventions psychosociales et psychopharmacologiques, mais surtout le jugement professionnel des intervenants et leur capacité à «formuler les cas».