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FEDERAL PROBATION JOURNAL, TAFRATE, MITCHELL, MACKEY, APPELTON, WALTERS, LEE, FAYE (dec 2021) Surfer sur les trois vagues de la TCC dans le cadre des suivis de probation en milieu ouvert

 

 

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

Extrait:

La THÉRAPIE COGNITIVO-COMPORTEMENTALE et ses techniques (TCC) sont considérées comme fondées sur des preuves dans le domaine de la justice pénale (ainsi qu’en psychologie, en travail social et dans la plupart des professions d’aide). En 1990, Andrews et ses collègues ont constaté que les programmes correctionnels qui utilisaient la TCC réduisaient davantage la récidive que ceux qui utilisaient d’autres approches thérapeutiques. Cette constatation a été reprise dans de nombreuses méta-analyses qui résument la littérature « what works » (voir Cullen & Jonston, 2012 ; Landenberger & Lipsey, 2005 ; Sherman et al., 1997). La reconnaissance de l’efficacité de la TCC en milieu correctionnel a conduit à l’intégration d’approches fondées sur la TCC dans la surveillance communautaire. L’adaptation de la TCC au travail des agents correctionnels communautaires (agents de probation en milieu ouvert) a contribué à un certain nombre d’initiatives spéciales qui soulignent l’importance des pratiques correctionnelles centrales (CCP) (voir EPICS, Smith et al., 2012 ; PCS, Taxman, 2008 ; STARR, Lowenkamp et al., 2014 ; STICS, Bonta et al., 2021 ; SUSTAIN, Toronjo, 2020). Actuellement, la TCC est reconnue par le National Institute of Corrections comme faisant partie de ses huit principes de réduction de la récidive (https://nicic.gov/implementing-evidence-basedpractice-community-corrections-principleseffective-intervention  ).

Malgré son efficacité auprès des populations médico-légales (c’est-à-dire impliquées dans le milieu pénal), la mise en œuvre de la TCC dans les services pénitentiaires en milieu ouvert est complexe. Les agents de probation (CPIP) qui utilisent ces techniques doivent connaître (1) la pensée criminogène et les autres facteurs de criminalité future, (2) les théories comportementales, cognitives et d’apprentissage social, et (3) les techniques de communication efficaces. La mise en œuvre des techniques de TCC exige des CPIP qu’ils assument le rôle de gestionnaire du comportement et/ou d’agent de changement, les entretiens nécessitent des jeux de rôle et la mise en pratique des compétences, et la planification des cas implique une stratégie de réduction de la récidive centrée sur les changements dans la pensée et le comportement du client. Cela peut être très différent des approches traditionnelles qui se concentrent sur le « contrôle » et la surveillance des exigences imposées par le tribunal. Une fois les agents formés, les agences se débattent avec des stratégies pour s’assurer que les compétences nouvellement acquises en matière de TCC sont intégrées dans la pratique de routine et deviennent la nouvelle norme pour la planification des cas et les entretiens réalisés dans le service. Une autre difficulté réside dans le fait qu’il peut être difficile de définir le concept nébuleux de TCC, en particulier en ce qui concerne l’assortiment d’activités que les agents de probation peuvent incorporer dans leurs rendez-vous avec les personnes. Dans cet article, nous passons en revue les trois vagues historiques distinctes de la TCC, nous décrivons les activités de chaque vague que les agents de probation peuvent utiliser pour aider les clients à changer les schémas de pensée et de comportement susceptibles de conduire à la délinquance, et nous donnons quelques conseils pour intégrer les activités de la TCC dans entretiens en milieu ouvert.

(…)

Conclusion

La TCC est un grand parapluie qui contient différentes façons d’envisager le changement. Nous avons passé en revue trois vagues historiques qui clarifient les principes sous-jacents des approches de la TCC et fournissent des exemples de la manière dont elles peuvent se présenter dans un contexte de probation. Chaque vague comprend plusieurs interventions de TCC ; il n’est pas nécessaire de s’en tenir à une seule approche de TCC. Elles peuvent être utilisées en parallèle ou combinées à d’autres approches thérapeutiques (par exemple, l’entretien motivationnel). Une fois que les CPIP se sont familiarisées avec les différentes techniques de TCC, elles peuvent être dispensées de manière flexible; la TCC n’a pas besoin d’être trop manualisée. Les interventions des différentes vagues peuvent être combinées ; cependant, nous recommandons d’introduire progressivement les différentes techniques au cours de plusieurs rendez-vous (en faire trop au cours d’une seule rencontre peut diluer les effets escomptés de n’importe quelle intervention).

La migration des techniques de TCC du domaine de la santé mentale vers les entretiens en probation est un phénomène relativement nouveau. Les adaptations actuelles de la TCC aux services correctionnels en milieu ouvert reposent sur les fondements des trois vagues théoriques discutées dans cet article. Bien que la probation axée sur la TCC en soit encore à ses débuts, les techniques continueront d’être adaptées et affinées pour réduire le comportement délinquant et améliorer les résultats de la probation. Lorsque les agents comprendront les avantages des différentes approches de la TCC, ils seront mieux à même de choisir les techniques spécifiques qui seront les plus bénéfiques pour leurs clients.

Surfer sur les trois vagues de la TCC dans le cadre des suivis de probation en milieu ouvert

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/85_3_3_0.pdf

 

TAFRATE & MITCHELL (2022) La pensée criminogène chez les personnes sous-main de justice : Guide pratique pour le personnel de probation (FEDERAL PROBATION (juin 2022) Volume 86, N°1)

 

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

Résumé

Face aux défis et aux luttes de la vie chacun peut avoir envie de stimulations, de se trouver des excuses à une mauvaise conduite, ou de ne pas prendre suffisamment en considération l’impact de ses actions sur la souffrance d’autrui. Pour certaines personnes, ces schémas deviennent de plus en plus fréquents et automatiques, préparant le terrain pour les décisions qui sont susceptibles de conduire à un comportement criminel, de causer du tort à soi-même et à autrui, et de créer un cycle d’implication dans la justice. En reconnaissant et en évaluant les schémas de pensée criminogènes lorsqu’ils apparaissent dans le cadre d’un suivi de probation, il y a une possibilité de réduire un facteur de risque important. Il s’agit d’un processus qui implique d’aborder directement (mais sans porter de jugement), en portant à la conscience des clients ces schémas destructeurs et d’utiliser des techniques cognitivo-comportementales pour affaiblir les pensées criminogènes qui précèdent les mauvaises décisions, tout en renforçant la pensées prosociales qui précèdent les meilleures décisions. Comme les schémas de pensée criminogènes sont susceptibles d’exister depuis longtemps et d’avoir une longue histoire de renforcement, les modifier est un processus graduel. De même, le renforcement des schémas de pensée plus sains prendra du temps, car les clients font l’expérience du réinvestissement dans le monde réel de nouvelles façons de penser. Ainsi, intervenir sur la pensée criminogène se fait au cours de de tout le suivi plutôt qu’au cours d’un ou deux rendez-vous.

La pensée criminogène chez les PPSMJ_Guide pratique pour le personnel de probation

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/86_1_1_0.pdf

L’économie de nos erreurs : Daniel Kahneman

octobre 7th, 2021 | Publié par EL dans ACC | ICC - (0 Commentaire)

Noise - Pourquoi nous faisons des erreurs de jugement et comment les éviter

Dès qu’il y a jugement, il y a bruit. Quand deux médecins posent des diagnostics différents pour le même patient, quand deux juges attribuent des peines plus ou moins lourdes pour le même crime, quand deux responsables de ressources humaines prennent des décisions opposées à propos d’un candidat à un poste, nous sommes face au bruit.
Daniel Kahneman, Olivier Sibony et Cass R. Sunstein montrent dans ce livre que le bruit exerce des effets nocifs dans de nombreux domaines : médecine, justice, protection de l’enfance, prévision économique, recrutement, police scientifique, stratégie d’entreprise… Pourtant, le bruit reste méconnu. Il est la face cachée de l’erreur de jugement. Noise nous propose des solutions simples et immédiatement opérationnelles pour réduire le bruit dans nos jugements et prendre de meilleures décisions.

 

 

https://podcasts.podinstall.com/france-culture-linvitee-des-matins/202110050646-leconomie-de-nos-erreurs-daniel-kahneman-est-linvite-des-mat.html

« Decision Points » est un programme d’intervention cognitivo-comportementale en groupe ouvert qui a été publié en 2012 et diffusé au niveau national aux états unis en 2015. Les auteurs de Decision Points LLC proposent un programme correctionnel fondé sur des preuves, construit pour répondre au risque, aux besoins et à la réceptivité des délinquants.

Decision Points est un programme d’intervention cognitivo-comportementale à entrée permanente conçu pour être dispensé auprès des populations jeunes et adultes en contact avec le système judiciaire. Le programme repose sur le principe de la « stratégie des choix » et offre aux participants d’autres moyens d’examiner leurs pensées et les actions qui les mènent à des problèmes.

Le programme peut être dispensé sous la forme d’une intervention brève ou d’une intervention plus intensive avec une durée de programme plus longue.

Decision Points a été testé et mis en œuvre auprès de groupes de jeunes et d’adultes dans divers établissements correctionnels.

Les auteurs de Decision Points sont Juliana Taymans, Ph.D., Jack Bush, Ph.D., et Steven Swisher, M.Ed, MS, connus au niveau national pour avoir développé le programme Thinking for a Change, ainsi que Charles Robinson, qui a travaillé dans les services de probation au niveau fédéral et au niveau des comtés.

  • Éléments clés du programme
    Programme correctionnel fondé sur des données probantes et conçu pour répondre aux risques, aux besoins et à la réceptivité.
  • Cible les pensées antisociales et les déficits de compétences par le biais d’une approche cognitive et comportementale interactive.
  • Conçu pour être dispensé de manière flexible dans différents contextes et en fonction du temps disponible, avec une option d’entrée/sortie ouverte.
  • Constitué de cinq séances complètes centrées sur l’apprenant et favorisant une prestation continue.
  • Conçu pour une mise en œuvre facile, une durabilité et une limitation des coûts.
  • Efficace en tant que programme indépendant ou livré en tandem avec d’autres programmes comportementaux.
  • L’intégrité du programme est gérée par un programme d’études scénarisé, la supervision du programme, le développement professionnel et le coaching.

 

La théorie d’action et le modèle logique de Decision Points, présentés ci-dessous, ont pour but de décrire explicitement la manière dont l’intervention de Decision Points peut conduire à un changement prosocial pour les personnes impliquées dans le système judiciaire.

Decision Points est conçu pour l’ensemble des personnes (jeunes et adultes) qui ont affaire au système judiciaire. Aux fins du présent document, ces personnes seront appelées des clients.

Decision Points est une intervention cognitivo-comportementale fondée sur des principes qui bénéficient d’un large soutien de la part des chercheurs pour réduire les comportements problématiques et la récidive. Decision Points s’appuie sur le modèle risque-besoin-réponse des interventions correctionnelles.

Cibles cognitivo-comportementales

  • Reconnaissance des situations à risque pertinentes sur le plan personnel qui peuvent conduire à des problèmes ou à des délits.
  • Identification des pensées et des sentiments qui conduisent à la délinquance (étape 1).
  • Reconnaissance de la façon dont les actions peuvent affecter positivement ou négativement les autres (étape 2).
  • Identification d’un éventail d’actions non délinquantes possibles dans des situations à risque (étape 3)
  • Identification des pensées et des attitudes qui peuvent soutenir un comportement pro-social (étape 4)
  • Utilisation de pensées et d’actions pro-sociales dans des situations à risque (étape 4).

Activités

Pour atteindre les objectifs:

Le programme est structuré dans un format individualisé, en groupe ouvert. Un ensemble de cinq séances: une séance de base initiale et quatre séances récurrentes utilisent le jeu de rôle, l’engagement de groupe et les activités de devoirs pour soutenir la maîtrise du client  à propos de :

  • Utiliser le cycle des problèmes pour identifier les situations à risque pertinentes et la manière dont elles peuvent conduire à des problèmes ou à des délits.
  • Appliquer les quatre étapes de « decision points » pour traiter les situations pertinentes sur le plan personnel.

Résultats proximaux

Au sein du groupe

  • Sensibilisation accrue aux situations qui peuvent mener à des problèmes/à des infractions
  • Signaler/démontrer l’utilisation des étapes de « decision points » dans le jeu de rôle du groupe et dans les devoirs.

Résultats distaux

Après la fin du groupe

  • Pour les personnes sous surveillance ou en garde à vue – réduction des rapports de surveillance sur les comportements « problématiques » ou délictueux
  • Utilisation déclarée des étapes de « decision points » pour éviter les problèmes/les infractions.

Extrait du programme

« decision Points »

ÉTAPE 1

Identifier mes pensées et mes sentiments

 

« Qu’est-ce que je pense et qu’est-ce que je ressens ? »

« Que me poussent à faire ces pensées et ces sentiments ? »

 

L’étape 1 nous demande de prêter attention à nos pensées et à nos sentiments et de remarquer ce que nos pensées et nos sentiments nous disent de faire.

 

La plupart du temps, nous agissons sans vraiment réfléchir. Nous faisons ce que nous avons toujours fait, ou nous faisons ce que nous pensons devoir faire. Nous agissons en pilote automatique. Mais nous pouvons perdre l’habitude d’agir automatiquement si nous prêtons attention à ce qui se passe en nous.

Lorsque nous prêtons attention à nos propres pensées et sentiments, nous pouvons reconnaître ce que ces pensées et sentiments nous disent de faire. Et quand nous faisons cela, nous nous donnons des choix. Nous créons un point de décision (decision point).

Regardez la vidéo ci-dessus. Ensuite, testez vos connaissances à l’aide de l’outil de vérification de l’étape 1 pour voir ce que Mike devrait reconnaître comme sa situation à risque, ce qu’il pensait et ressentait et ce que ces pensées et sentiments l’amenaient à faire. (Le Check-In s’ouvrira dans un nouvel onglet du navigateur).

 

ÉTAPE 2

Pensez aux autres personnes qui se soucient de ce que je fais

 

« Qui d’autre se soucie de ce que je pourrais faire ? »

« Que voudraient-ils que je fasse ? »

 

Dans l’étape 2, nous pensons aux autres personnes impliquées dans nos vies, et nous répondons à la question : Qui d’autre se soucie de ce que je fais, et que voudraient-ils que je fasse ?

 

D’autres personnes sont impliquées dans notre vie à tous. Nous avons peut-être une famille, ou pas. Nous pouvons avoir des amis auxquels nous tenons, qui tiennent à nous et envers lesquels nous nous sentons loyaux, ou non. Mais qui que nous soyons et quoi que nous fassions, il y a toujours d’autres personnes qui se soucient – d’une manière ou d’une autre – de ce que nous faisons.

 

Certaines de ces personnes peuvent être heureuses si nous choisissons d’enfreindre une loi ou une règle ou de blesser quelqu’un. D’autres seront heureuses si nous choisissons de ne pas enfreindre une règle ou une loi ou de ne pas blesser quelqu’un.

 

À l’étape 2, nous pensons à ces personnes et nous devinons ce qu’elles voudraient que nous fassions. Nous ne jugeons pas si ces personnes ont raison ou tort, ou si elles sont justes ou injustes. Nous ne laissons pas ces personnes décider pour nous, mais nous réfléchissons à ce qu’elles veulent avant de prendre notre propre décision. C’est tout ce qu’il y a à dire sur l’étape 2.

Regardez la vidéo ci-dessus. Ensuite, testez vos connaissances avec le Check-In de l’étape 2 pour voir ce que Mike identifie comme des personnes qui se soucient de ce qu’il fait dans cette situation. (Le Check-In s’ouvrira dans un nouvel onglet du navigateur).

 

ÉTAPE 3

Réfléchissez à vos choix. Choisissez-en un

 

« Quels sont les choix que j’ai fait en réfléchissant ? »

« Quels sont les choix qui m’éloignent des problèmes ? »

« Quels sont les choix que je peux faire en me sentant en accord avec eux ? »

 

Réfléchir à des choix réchauffe nos capacités de réflexion.

 

À l’étape 3, nous réfléchissons à de nombreuses choses que nous pourrions faire.

 

Nous ne prenons encore aucune décision ; nous imaginons simplement de nombreux choix différents. Il y a toujours des choix différents de ce que nous pourrions faire par rapport à ce à quoi nous pensons habituellement.

 

Ensuite, nous nous posons deux questions sur chaque choix :

  • Est-ce que faire ceci alimenterait le cycle des problèmes ?
  • Pourrais-je me sentir bien dans ma peau si je le faisais ?

Nous recherchons des choix qui ne nous feraient pas entrer dans le cycle des problèmes et que nous pourrions accepter de faire. Il n’est pas toujours facile de trouver ces choix.

L’aptitude spéciale de l’étape 3 consiste à penser à un grand nombre de choix différents. Il se peut que nous devions faire preuve d’imagination pour penser aux choses que nous pourrions faire. Il se peut que nous devions changer notre façon de penser à un choix particulier afin de nous sentir bien de le faire. Mais si nous y travaillons, nous pouvons trouver une solution.

Notre choix ne satisfera probablement pas tout le monde, et il se peut qu’il ne nous satisfasse pas parfaitement, mais si c’est le meilleur choix auquel nous pouvons penser, nous avons franchi l’étape 3.

Regardez la vidéo ci-dessus. Ensuite, testez vos connaissances avec l’étape 3 du check-in pour voir quel est le meilleur choix pour Mike. (Le Check-In s’ouvrira dans un nouvel onglet du navigateur).

 

ÉTAPE 4

Identifiez une pensée motivante

« Quelle est une pensée qui peut me motiver à faire mon choix ? »

Parfois – en fait, très souvent – la façon dont nous pensons limite ce que nous pouvons faire. Nos pensées peuvent nous maintenir prisonniers de nos anciennes façons d’agir. Lorsque nous essayons de faire des choix pour sortir du cycle des problèmes, il est important que nous trouvions une façon de penser qui nous donne le pouvoir de faire ce changement.

C’est l’objet de l’étape 4 : nous utilisons le pouvoir de notre pensée.

Avez-vous déjà vu un haltérophile soulever des centaines de kilos ? À votre avis, à quoi pense cette personne pour l’aider à se motiver à soulever un poids aussi lourd ? Si vous deviez essayer de courir un marathon ou de faire quelque chose de très difficile physiquement, quelles seraient les pensées qui pourraient vous motiver à relever le défi ?

À l’étape 4, nous faisons la même chose. Nous réfléchissons à notre choix, puis nous trouvons des « pensées puissantes » ou des pensées motivantes qui nous aident à faire notre choix et à nous sentir bien et puissants en accomplissant une action qui nous éloigne des problèmes.

Nous nous posons une question simple : Quelle est la pensée motivante qui peut m’aider à faire mon choix ?

Une fois que nous avons trouvé une pensée motivante, nous l’utilisons pour nous aider à faire notre choix.

Regardez la vidéo ci-dessus. Ensuite, testez vos connaissances à l’aide de la vérification de l’étape 4 pour voir ce que Mike a décidé d’utiliser comme pensée motivante pour l’aider à faire le choix qu’il a sélectionné. (Le Check-In s’ouvrira dans un nouvel onglet du navigateur).

L’État de Washington a mis en place dans une unité de gestion intensive dans un de ses pénitenciers.

Le programme appelé Motivating Offender Change (MOC : « motiver les délinquants à changer ») est basé sur des approches motivationnelles et cognitvo-comportementales.

Le programme MOC a été conçu pour enseigner aux délinquants la résolution de problèmes et les compétences sociales afin de les aider à se préparer à un changement plus poussé et à un placement dans une unité de détention inférieure.

Des surveillants volontaires, formés aux CCP, à l’entretien motivationel, animent ces programmes/

Une piste pour les UDV (Unité pour détenus violents) en France?

 

Reconnaître la pensée antisociale (AbeFrench)  31 mai 2017

http://thinkingmatters.us/2017/05/31/recognize-anti-social-thinking/

La pensée antisociale présente certaines caractéristiques qui peuvent être identifiées par l’observation.  On se pose souvent la question suivante :  » Pourquoi certaines personnes font-elles toujours les mêmes erreurs ? « .  Bien que les détails soient assez complexes, la réponse est assez simple.  Réponse : C’est notre façon de penser !  Nos choix sont faits à l’aide d’un réseau de pensées, d’émotions , d’attitudes et de croyances que nous utilisons de façon routinière.  Nous acquérons un ensemble d’habitudes qui nous aident à prendre des décisions en fonction de la façon dont nous voyons le monde.  Ces habitudes deviennent confortables mais conduisent à des résultats qui nous mettent en difficulté.

Des difficultés dans les domaines des :

  • relations
  • de l’Emploi
  • des Drogues/alcool
  • de La loi (systèmes de justice pénale)
  • de l’éducation, la scolarité

Consciemment ou non, nous sommes tous soumis à un certain intérêt personnel.  Nous voulons des « choses ».  Nous voulons que les choses se passent comme nous l’entendons afin d’obtenir quelque chose.  Parfois, ce que nous gagnons est matériel (comme de l’argent ou une maison).  Parfois, ce que nous gagnons est un sentiment que nous aimons (ou que nous n’aimons pas autant qu’un autre sentiment).  Parfois, nous sommes un peu trop intéressés par notre propre intérêt.  C’est ce que nous appelons la pensée antisociale.  La pensée antisociale oriente le plus souvent les décisions vers des intérêts égocentriques.  Elle filtre généralement la pensée « in » qui valide le WIFM (what’s in it for me : « qu’est-ce que cela va m’apporter ? »).  Elle a également tendance à filtrer le WIFO (what’s in it for others : « qu’est-ce cela va apporter aux autres ? » ).  Dans ce cas, la pensée antisociale commence à considérer que toute personne qui n’est pas « avec moi » est « contre moi ».   Par conséquent, un état d’esprit « GAGNER/ PERDRE » leur semble approprié.  Les « autres » les ont traités injustement, ont brisé leurs espoirs, ont interféré avec leur succès (mérité).  Cela entraîne des sentiments indésirables.

Des sentiments comme :

  • se sentir insulté
  • ressentir de l’impuissance
  • ressentir du désespoir
  • se sentir sans défense
  • se sentir embarrassé

Nous voulons tous atténuer ou éviter ce type de sentiments !  Certaines personnes les trouvent même totalement intolérables.  Nous préférons nous sentir confiants, importants, pleins d’espoir, etc.  Par conséquent, il semble « normal » pour les penseurs antisociaux de choisir la « solution » la plus rapide. Malheureusement, cela conduit très souvent à une décision qui entraîne des conséquences supplémentaires indésirables.  L’objectif pour eux était de se sentir mieux sur le moment.  La prison, le divorce, la dépendance ou le licenciement ne faisaient pas partie du « calcul » (bien souvent).

Il existe des indices qui peuvent nous aider à identifier quand la pensée antisociale est active.  Nous pouvons observer les comportements habituels d’une personne et « repérer » ces indices.  Il existe des thèmes dans la pensée qui favorisent la prise de décisions égocentriques.  On les appelle souvent les erreurs de pensée, les distorsions de pensée ou les mauvaises pensées.  Si nous nous écoutons les uns les autres, nous pouvons entendre ces thèmes lorsque les gens parlent.  Si nous réfléchissons à ce qu’une autre personne présente comme son principal centre d’intérêt, cela devient plus clair.

Voici quelques exemples :

Je le mérite.        Lorsqu’une personne est considérablement plus concentrée sur ses propres désirs, elle dira souvent des choses indiquant qu’elle mérite réellement quelque chose.  « Elle/il aurait dû… ».  Cela aide la personne à croire qu’elle a été traitée injustement et renforce le sentiment d’être dans son bon droit.  Le sentiment d’avoir droit à quelque chose et d’être dans son bon droit est un pas en avant pour se sentir mieux qu’elle ne l’est actuellement.

C’est stupide          Lorsqu’une personne parle souvent de quelqu’un d’autre en des termes qui l’élèvent et diminuent les autres, il s’agit généralement d’une tentative d’éviter l’embarras ou l’insulte.  Lorsqu’une personne se sent mal parce que les choses ne vont pas comme elle le souhaite, il semble prudent de trouver quelque chose qui « cloche » chez les autres.   C’est aussi souvent le cas lorsqu’une personne essaie d’impressionner les autres par son importance ou sa supériorité.

Tu as tort                Lorsque quelqu’un dit constamment aux autres qu’ils ont « tort », cela implique qu’il sait quelque chose que les autres ne savent pas.  Cela transmet un sentiment de supériorité et de confiance.  Ces sentiments sont de loin préférables à la gêne ou au manque de respect.  Cela se produit souvent lorsque l’autre personne est absente.  Il arrive aussi qu’elle soit utilisée comme une démonstration d’agressivité en présence d’autres personnes.

Je-moi-mon            Quel que soit le sujet, il semble que le « moi » soit toujours au cœur du sujet.  Toute conversation revient à la façon dont elle se rapporte à eux.  Si quelqu’un parle de vacances, le sujet devient MES vacances (généralement, meilleures, plus spectaculaires, plus chères, plus terribles, etc.). Si le sujet est l’argent, il s’agit de MON argent (généralement, combien j’ai, combien je n’ai pas, combien je dépense, combien j’ai économisé, etc.  Même une démonstration de sympathie peut se transformer en une conversation sur le fait qu’ils sont beaucoup plus sympathiques que quelqu’un d’autre.

La pensée de nature antisociale se distingue par ses thèmes égocentriques.  On sent que la personne antisociale veut être considérée comme impressionnante, unique et importante.  Si nous écoutons et observons, nous pouvons généralement en prendre conscience.  La pensée prosociale est plus inclusive, curieuse des points de vue des autres et transmet un sentiment de « solidarité ».  L’utilisation de ce cadre peut nous aider à observer la pensée antisociale dans nos interactions avec les autres.

 

 

FRANCE CULTURE (30/092019) Emission « la méthode scientifique »; « Biais cognitifs: la fabrique des histoires »

Que sont les biais cognitifs ? Quels sont les différents types connus ? Comment influencent-ils nos prises de décision ? Quels sont les mécanismes cognitifs permettant leur mise en oeuvre et pourquoi ? Quelle est l’influence des émotions sur les biais cognitifs ?

En cette période de « post-vérité », pourquoi est-il si difficile de ré-implémenter de la raison dans notre approche de l’information, démultipliée par les réseaux que nous fréquentons de plus en plus assidûment, peut-être parce que nous sommes, dans ce bombardement informatif, de plus en plus victimes de nous-mêmes, à savoir de nos biais cognitifs et que les pourvoyeurs de fake news jouent, consciemment ou non, sur ces distorsions intérieures qui déforment notre perception du réel. C’est pourquoi nous vous proposons, aujourd’hui, un petit guide pratique pour réapprendre à penser contre soi.

Biais cognitifs : la fabrique des histoires : c’est le programme inhibiteur qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.

Et pour essayer de remettre tout ça d’aplomb et de débiaiser ces petites cellules grises du mieux possible, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Olivier Houdé, professeur de psychologie à l’Université de Paris et directeur honoraire du laboratoire CNRS de Psychologie du Développement et de l’Education de l’Enfant et Stefano Palminteri, chercheur en neurosciences cognitives, chargé de recherche INSERM dans l’équipe « apprentissage du renforcement » du laboratoire Neurosciences cognitives et computationnelles de l’Ecole Normale Supérieure de Paris.

Le reportage du jour

Wim de Neys dirige le projet Diagnor au sein du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’Enfant, rattaché à l’Université Paris-Descartes. Ce projet a pour objectif de diagnostiquer pourquoi un individu X ou Y est biaisé, en croisant l’étude sur le plan comportemental, physiologique et neurologique. Les premiers résultats montrent clairement que nous ne sommes pas tous égaux face aux biais : certaines personnes face à un problème, parviennent à inhiber naturellement leur intuitions erronées pour donner une bonne réponse, alors que d’autres personnes n’en sont pas capables. Etudier les raisons de ces différences est donc un enjeu, pour optimiser la prévention des biais, et par extension, les programmes éducatifs. Par Céline Loozen et Alexandra Delbot :

https://media.radiofrance-podcast.net/2019/8/1/NET_FC_af069544-6eee-438a-84db-7fed8084ab02.mp3

Pour aller plus loin

[Thread] Retrouvez toutes les références de l’émission sur le fil Twitter de La Méthode scientifique.

Raison sous influence (La Recherche, 2019)

Chers leaders politiques, pour une meilleure prise de décision, abandonnez vos biais cognitifs ! (Usbek & Rica, septembre 2019)

[Dossier] 2019 > Les biais cognitifs : entre nécessité et danger (Cairn info)

Les algorithmes sont partout, leurs biais sont trompent (Sciences & Avenir, mars 2019)

“Une multitude de biais cognitifs faussent les décisions d’embauche” (Le Monde, février 2019)

[Vidéo] > Apprendre par ses succès et ses erreurs par Stefano Palminteri (ENS)

Notre cerveau archaïque nous rend vulnérables aux théories du complot (Sciences & Avenir, 2018)

Nos choix sont souvent irrationnels, même financièrement (Inserm, 2018)

Comment les réseaux sociaux accentuent l’enfermement dans ses idées (Le Monde, 2018)

Peut-on s’extraire du biais de confirmation lors de la prise de décision ? (ENS)

Tous racistes ? Les biais implicites par David Louapre (Science Étonnante)

Et si l’optimisme s’apprenait ? (Inserm, 2017)

Un biais de confirmation à l’origine notre entêtement ? (Inserm, 2017)