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En France, la justice est-elle à deux vitesses, favorise-t-elle les puissants ? « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » écrivait La Fontaine dans Les Animaux malades de la peste. Quatre siècles plus tard, la justice reste-t-elle plus clémente avec les puissants qu’avec les plus pauvres ?

https://www.franceculture.fr/droit-justice/la-justice-est-elle-moins-severe-pour-les-puissants

 

Les Idées Claires : y a-t-il une justice à deux vitesses ?

FRANCE INTER (2018) Montluc à Lyon, les mémoires d’une prison

Le bref séjour de Klaus Barbie, en 1983, dans le lieu où il avait enfermé Jean Moulin fut un moment d’exception dans l’ultime période de Montluc. La prison avait fini par acquérir une réputation de calme et elle était promise à une fermeture proche.

La prison de Montluc lors du procès de Klaus Barbie en 1987

La prison de Montluc lors du procès de Klaus Barbie en 1987 © Getty / Raphaël Gaillarde

Le bref séjour de Klaus Barbie, en 1983, dans le lieu où il avait  enfermé Jean Moulin fut un moment d’exception dans l’ultime période de Montluc. La prison avait fini par acquérir une réputation de calme et elle était promise à une fermeture proche. Celle-ci intervint pour l’aile des hommes en 1997 et pour le secteur des femmes en 2009.

S’est posée alors la question du destin du site. France Domaine aurait voulu le valoriser – entendez : le vendre. L’université Lyon III, qui a fini par s’appeler Jean Moulin, l’utiliser pour ses étudiants. Le préfet de l’époque préféra tendre l’oreille à l’association des rescapés qui rappelait ce qui s’était passé ici en 1943-1944. La prison était sous le contrôle des Allemands; plus de 9000 personnes y furent enfermées; deux seulement purent s’en évader- ce sont les personnages  du film de Bresson, « Un condamné à mort »; les autres, à commencer par les juifs, n’avaient pas d’autre perspective que l’exécution ou la déportation.

Intervint finalement le classement de Montluc et, dès 2010,  le début de son ouverture au public. Mais la sédimentation des histoires en cet endroit est telle qu’il est impossible de polariser exclusivement l’attention sur la seule période 43-44. Depuis l’ouverture en 1921, ont séjourné ici, outre les victimes de la Section spéciale de Vichy et des nazis, des collaborateurs entre 1945 et 1954, des détenus de droit commun, hommes et femmes, et aussi des insoumis envoyés par les tribunaux militaires, et enfin 75 condamnés à mort algériens entre 1958  et 1971 dont onze furent exécutés. On a même vu arriver une équipe de télévision chinoise qui venait enquêter sur le passage,  dès 1921 de Zhou en Laï  qui faisait partie des étudiants-ouvriers chinois amenés en France pour les besoins de la Première Guerre et devenus récalcitrants.

Il n’y a guère en France, parmi les lieux pénitentiaires, que l’abbaye-prison de Clairvaux qui nécessite une telle variété de points de vue pour être visitée et un peu comprise.

Dans le film de Bresson, le personnage principal voit surgir dans sa cellule un petit bonhomme informe qui a mené jusque-là une vie aveugle. « Est-ce que je savais ? », lui dit le petit bonhomme. Le personnage principal répond : « Il fallait savoir ». C’est l’intention de l’exposition « Traces » ouverte actuellement au Mémorial Prison de Montluc : « Il faut savoir ».

Mémorial national de la prison de Montluc.

 

Repérage violences conjugales

novembre 21st, 2018 | Publié par EL dans VIOLENCE CONJUGALE - (1 Commentaire)

En 2016, 138 personnes – majoritairement des femmes – sont décédées, victimes de la violence de leurs partenaires ou ex-partenaires. Ces violences conjugales sont difficiles à repérer : elles se produisent dans la sphère privée et s’accompagnent souvent d’un phénomène d’emprise psychologique qui place la victime dans un état de grande vulnérabilité. La HAS publie des recommandations à destination des professionnels exerçant dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) pour les aider à repérer et à accompagner ces victimes.

 

https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2018-09/violences_chrs_recommandations.pdf

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2872955/fr/reperage-et-accompagnement-en-centre-d-hebergement-et-de-reinsertion-sociale-chrs-des-victimes-et-des-auteurs-de-violences-au-sein-du-couple

Le rapport est issu d’un groupe de travail pluri-expert mobilisé par l’Observatoire Régional des Violences faites aux Femmes (ORVF) du Centre Hubertine Auclert. Celui-ci met en lumière les conséquences sociales et psychologiques des violences conjugales sur les enfants, qui doivent être considérés comme co-victimes, et le manque actuel des dispositifs de protection, d’accompagnement et de soins disponibles.

Les objectifs : le rapport propose des préconisations concrètes de réformes juridiques et institutionnelles pour permettre d’améliorer la protection et l’accompagnement de ces enfants et du parent victime.

Ce rapport s’adresse en priorité aux décideur-se-s politiques, ainsi qu’à tous les professionnel-le-s en contact potentiel avec les enfants victimes de violences conjugales (protection de l’enfance, éducation nationale etc.).

https://www.centre-hubertine-auclert.fr/outil/rapport-mieux-proteger-et-accompagner-les-enfants-co-victimes-des-violences-conjugales-2017

Une étude rappelle que les violences conjugales s’accompagnent quasi systématiquement de « cyberviolences »

Recevoir une avalanche de messages menaçants sur WhatsApp. Être pistée par un logiciel espion installé sur son téléphone. Devoir fournir le mot de passe de sa boîte e-mail… Voilà quelques-unes des épreuves que doivent régulièrement traverser les victimes de violences conjugales et qu’a identifiées le Centre Hubertine-Auclert, (centre francilien pour l’égalité femmes-hommes), dans un rapport publié mardi 20 novembre.Le texte se nourrit de deux salves de questionnaires soumis à des femmes victimes de violences. Le premier, adressé à des femmes se rendant pour la première fois dans des associations spécialisées pour chercher de l’aide, a reçu 212 réponses. Le second, plus approfondi, a été soumis à 90 femmes suivies sur le long terme par des associations.S’il ne prétend pas déboucher sur une représentativité statistique, ce rapport n’en est pas moins le premier travail de recherche consacré en France au pendant numérique des violences conjugales, une composante à part entière de ce phénomène longtemps passée sous le radar des chercheurs et des autorités.

Cinq formes de violences conjugales numériques…

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/11/20/comment-les-outils-numeriques-aggravent-les-violences-conjugales_5385826_4408996.html

Jean-Pierre a passé six mois derrière les barreaux, Saïd quatre ans. Le jour de leur sortie de la maison d’arrêt de Fresnes, ils font leurs premiers pas dehors.

La prison de Fresnes

https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-sortie-de-prison

Crée en 2002, Eigen Kracht Centrale est le centre néerlandais pour les pratiques de justice restaurative. Eigen Kracht se traduit comme son « propre pouvoir », sa « propre énergie ».

Avec plus de 10 000 conférences cette organisation a une grande expérience, avec des publics très variés, des jeunes, des familles, des personnes vulnérables, dans différentes institutions, dans les quartiers, les lieux de travail et dans les écoles.

Qu’est-ce que l’ Eigen Kracht Centrale?

L’Eigen Kracht Centrale, dit son site internet  » aspire à une société basée sur la participation et l’autonomie mutuelle des citoyens, où les citoyens restent maîtres de leur propre vie, en particulier lorsqu’ils traitent avec des institutions et des organismes gouvernementaux ».

La  vision de l’Eigen Kracht Centrale est la suivante:

  • Tout le monde fait partie de la société et tout le monde peut participer.
  • Chacun a son mot à dire et reste maître de sa vie.
  • Chacun est soutenu par son propre réseau social : famille, amis, voisins, etc.
  • Personne n’est aligné dans le monde et en cas de difficultés et de problèmes il est important d’élargir le cercle de la personne principale à son propre réseau social : famille, amis, voisins, collègues….

Surtout lorsque des problèmes surgissent qui pourraient conduire à l’implication de diverses institutions (d’aide sociale).

Les conférences restauratives

Pour mettre en œuvre cette vision dans la vie quotidienne, l’Eigen Kracht Centrale a introduit la Family Group Conferencing, développée en Nouvelle-Zélande : un processus de prise de décision pour les citoyens, résultant en un plan élaboré par leur propre peuple.

Plusieurs organisations en Europe sont en train de mettre en place des Conférences des groupes familiaux (Family Group Conferences, FGC) dans leur pays.

Ce réseau européen est réuni au sein du réseau européen FGC Network.

Article de Rob van Pagée sur la transformation des soins : Le nouvel État-providence (2014)

Aux Pays-Bas, une conférence de groupes familiaux est appelée conférence Eigen Kracht. Cette traduction met l’accent sur l’essence de cette méthode de travail : utiliser la force et les ressources des gens pour faire un plan et prendre des décisions pour l’avenir et ainsi garder la direction de leur vie entre leurs propres mains.

L’idée sous-jacente est très simple. Si vous avez des problèmes dans votre vie qui ne peuvent pas être résolus facilement, vous demandez à votre réseau social de réfléchir avec vous. Tout le monde a un réseau social – grand ou petit, proche ou moins proche – peu importe ce qui s’est passé dans le passé. La plupart des gens résolvent ainsi leurs problèmes ou leurs préoccupations. Mais quand les gens sont devenus isolés et pensent que plus personne ne se soucie d’eux, ou quand ils ont trop honte pour se tourner vers leur propre reseau, une conférence Eigen Kracht peut être proposée. Un coordinateur indépendant les aidera à organiser une conférence Eigen Kracht.

Penser différemment les familles

Eigen Kracht-conférence offre une approche très basique de la citoyenneté. En fait, il s’agit d’améliorer la coopération entre les citoyens dans leur vie quotidienne et le système de protection sociale. Cela implique une autre façon de penser : Les familles sont plus grandes que les parents et leurs enfants et ils se connaissent mieux que quiconque. C’est la clé pour que les enfants maintiennent des liens où qu’ils vivent. Pour les agences, il est important de faire preuve de respect pour la famille et la société devrait défendre les groupes de parents contre les intrusions inutiles. Le fait d’être soutenus par leur propre population rend les citoyens plus forts, ce qui se traduit par moins d’exigences à l’égard des dispositions de l’État, leur permet de reprendre leur place dans la société et d’assumer davantage de responsabilités. Les familles ont prouvé dans plus de 10.000 conférences Eigen Kracht qu’elles sont capables de diriger leurs propres affaires. Bref, il s’agit de renforcer la société civile.

Bien que la conférence Eigen Kracht soit quelque chose que la plupart des gens connaissent dans leur propre vie, l’introduire n’est pas facile du tout, car elle est contraire aux intérêts des institutions établies. Eigen Kracht-conferencing n’est pas une nouvelle  » astuce  » qui peut être ajoutée à ce que l’aide sociale a à offrir, c’est un défi, un changement de paradigme :  » Les gens qui, au début, étaient considérés comme le problème, s’avèrent être le début de la solution  » (Slot, 2008). La conférence Eigen Kracht renverse la méthode de travail habituelle et l’équilibre du pouvoir dans l’aide sociale.

Mission
La mission d’Eigen Kracht Centrale est de promouvoir sa vision, de mettre et de maintenir les conférences Eigen Kracht à la disposition de tous les citoyens :

  • Plaider en faveur du droit des citoyens à diriger leur propre vie
  • Recrutement, formation et coaching de coordinateurs communautaires indépendants Eigen Kracht-coordinateurs
  • Promouvoir le déploiement des conférences Eigen Kracht
  • Suivi de la qualité des conférences Eigen Kracht
  • Explorer de nouveaux domaines dans lesquels les citoyens peuvent utiliser leurs propres forces
  • Créer les conditions d’une mise en œuvre régionale, nationale et internationale
  • Lancement de la recherche et de l’acquisition de données pertinentes
  • Développer et innover dans l’orientation des demandes