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Raphael ROWE (2018) Inside the World’s Toughest Prisons: Norvège, la prison parfaite?

En Norvège, dans la prison de haute sécurité de Halden, cet extrait nous permet de découvrir le rôle singulier des surveillants , tourné en grande partie vers la réhabilitation et la resocialisation.

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La vie carcérale autour du monde, vue de l’intérieur.
Cette série documentaire faite par Netflix nous emmène a chaque nouvel épisode dans une prison a mauvaise réputation (ou pas) d’un pays autour du globe, allant du Costa Rica à la Norvège, en passant par la Papouasie-Nouvelle Guinée. Plutôt intéressante dans le fond, apportant une vision de l’intérieur des prisons, leurs mode de fonctionnement autour du monde, et les différences culturelles…

« Il n’y a pas de violence ici, peut-être un ou deux cas par an, affirme Fredriksen. On s’influence les uns les autres. Si tu es une tête brûlée, mais que tu vois que tout le monde se comporte comme il faut, tu as tendance à faire la même chose », note-t-il en s’adressant à nous en anglais, comme tous les prisonniers à qui nous avons parlé.

Chaque prisonnier est jumelé à un agent correctionnel, qui élabore un programme de réadaptation sur mesure, avec la collaboration de psychologues et de travailleurs sociaux. Les relations entre gardiens et prisonniers n’en sont que plus amicales, souligne le gardien Ole Christian, 27 ans, dont le quotidien compte de nombreux moments de détente avec les détenus. Prendre cinq minutes pour discuter autour d’un café, jouer une partie de backgam­mon ou de cartes, voilà l’appro­che norvégienne, selon lui : « Ce n’est pas “nous et eux”, mais “nous”. Ensemble, comment est-ce qu’on peut changer les choses ? »

Lasse Andresen, gardien de prison depuis 38 ans — et dans cet improbable pénitencier depuis l’ouverture —, en a vu d’autres. « Ici, c’est comme si je venais travailler dans une école. »

Il tient cependant à rappeler que Halden reste une prison. Avec des restrictions sembla­bles à celles des établissements à sécurité maximale : utilisation limitée d’Internet, lettres ouvertes avant d’être remises aux destinataires, appels téléphoniques d’au plus 20 minutes par semaine, couvre-feu à 20 h 30, une seule visite hebdomadaire. Et puis il y a les murs de sept mètres, visibles à travers les arbres qui ceinturent le complexe…

Halden essaie de reproduire la vie en société. L’impression de normalité se manifeste jusque dans les sentiers qu’empruntent les prisonniers pour aller à l’école ou chez le médecin.

Selon le psychologue Jan Berglund, cette illusion est réconfortante. À leur arrivée, la plupart des détenus souffrent d’anxiété, laquelle disparaît petit à petit dans cette société en microcosme. « Dans une prison américaine, l’anxiété ne partira jamais. Ici, tu peux avoir l’impression que tout va bien, que tout est normal. »

https://lactualite.com/societe/2016/04/07/la-prison-la-plus-humaine-du-monde/

 

Pour les besoins de son dernier documentaire Where to invade next (en français, « Où envahir maintenant ») le célèbre réalisateur Mickael Moore s’est rendu en Norvège. Son objectif : comparer le système carcéral américain avec celui des Norvégiens.

En cherchant la réhabilitation plutôt que la vengeance, elles offrent à ce pays l’un des taux de récidive les plus bas du monde (20% contre 80% aux USA !).

Regardez cet extrait de Where to invade next (VO) :

 

Principe de normalité dans le Service correctionnel

La peine est la restriction de la liberté ; aucun autre droit n’a été supprimé par le tribunal qui a prononcé la peine. Par conséquent, le condamné a les mêmes droits que tous les autres qui vivent en Norvège.
Nul ne peut purger sa peine dans des circonstances plus strictes que celles qui sont nécessaires à la sécurité de la communauté. Par conséquent, les délinquants doivent être placés dans le régime de sécurité le plus bas possible.
Pendant l’exécution d’une peine, la vie à l’intérieur ressemblera autant que possible à la vie à l’extérieur.

La possibilité d’appliquer le principe de normalité est bien sûr limitée par des raisons de sécurité et le cadre de la gestion correctionnelle, les différences dans les prisons et le personnel, les infrastructures et les ressources financières. Pourtant, le principe de base est là, et il faudra s’en écarter en s’appuyant sur l’argumentation. Il faut une raison pour refuser ses droits à un délinquant condamné, pas pour les lui accorder.
Modèle d’importation

Les services essentiels à la réinsertion sont fournis à la prison par des prestataires de services locaux et municipaux. Les prisons n’ont pas leur propre personnel qui fournit des services médicaux, éducatifs ou de bibliothèque. Ceux-ci sont importés de la communauté. Le modèle d’importation offre également différents services religieux et du clergé Les avantages sont les suivants :

Une meilleure continuité dans la prestation des services – le délinquant aura déjà établi le contact pendant son incarcération ;
Implication de la communauté dans le système pénitentiaire – interconnexions plus nombreuses et meilleures et amélioration de l’image de la prison et des détenus.
Les services en question sont financés par d’autres organismes car ils font partie des droits de tout habitant de Norvège.

Progression vers la réintégration

Conformément au principe de normalité, la progression d’une peine doit viser à réintégrer la communauté. Plus un système est institutionnalisé, plus il sera difficile de revenir à la liberté. Par conséquent, on procédera à la libération graduelle des prisons de haute sécurité vers les prisons de sécurité inférieure, en passant par les maisons de transition et finalement l’exécution de la peine en dehors de la prison à moins que des raisons de sécurité ne l’exigent autrement.

La probation est stimulée et les services correctionnels s’efforceront de mettre en place un processus dans le cadre duquel l’exécution de la peine sera adaptée aux risques, aux besoins et aux ressources de chacun, à moins que des raisons de sécurité ne prédisent le contraire.

Le contenu de la condamnation

Les services correctionnels ont la possibilité d’exécuter une peine par le tribunal de diverses manières et de lui fournir diverses formes de contenu.

Une peine d’emprisonnement inconditionnelle peut être mise en œuvre par le placement dans différents types de niveaux de sécurité. En outre, il est possible de purger tout ou partie de sa peine dans un établissement de traitement ou de soins spéciaux lorsque le système pénitentiaire n’est pas en mesure de traiter le type spécifique de problèmes que présente le délinquant, par exemple une dépendance grave.
Dans certaines conditions, jusqu’à la moitié d’une peine d’emprisonnement sans condition peut être purgée à domicile.
Les services correctionnels peuvent remplacer une peine d’emprisonnement sans condition d’une durée maximale de quatre mois par la détention à domicile avec surveillance électronique au moyen d’un bracelet à la cheville. Le délinquant doit être actif pendant la journée – à l’école, au travail, etc. – et à la maison à des moments donnés. Tout manquement aux conditions peut entraîner l’emprisonnement ou la réclusion. La détention à domicile avec surveillance électronique est également possible comme solution de rechange pour les quatre derniers mois d’une peine plus longue.
Il est possible d’être mis en liberté conditionnelle après avoir purgé les deux tiers de la peine et un minimum de 74 jours. En période de probation, la personne condamnée devra se présenter au bureau de probation à des heures régulières, s’abstenir de consommer de l’alcool et se conformer à toute autre condition particulière qui lui a été imposée.

Organisation

En raison de la configuration géographique particulière du pays et de sa faible densité de population, ainsi que de l’intention de laisser le délinquant purger sa peine aussi près que possible de l’endroit où il vit, un nombre relativement important de prisons est nécessaire. Au total, la Norvège a une capacité d’un peu plus de 3 600 cellules dans 37 unités pénitentiaires et 59 prisons. Près de 70 % d’entre eux sont de haute sécurité.

La plus grande prison d’Ullersmo a une capacité de 400 cellules. La plus petite prison ne compte que 15 détenus et la moyenne est d’environ 70.

La Norvège n’a pas de prisons spéciales pour les personnes en détention provisoire. Les prévenus en détention provisoire peuvent demander à être isolés des condamnés, mais ils peuvent aussi demander à être placés dans des unités réservées aux condamnés.

La peine d’emprisonnement la plus longue en Norvège est de 21 ans, bien que le nouveau Code pénal prévoie une peine maximale de 30 ans pour les crimes liés au génocide, aux crimes contre l’humanité ou à certains autres crimes de guerre. La peine moyenne est d’environ 8 mois. Plus de 60 % des peines d’emprisonnement inconditionnelles peuvent aller jusqu’à trois mois, et près de 90 %, moins d’un an.

Il n’y a pratiquement pas d’évasions de prison en Norvège et plus de 99 % de tous les détenus en congé temporaire reviennent à l’heure.

Quelque 3 600 équivalents temps plein sont employés dans l’administration pénitentiaire et environ 325 sont en probation.

Personnel pénitentiaire

En Norvège, les agents pénitentiaires suivent une formation de deux ans à l’Ecole pénitentiaire, où ils perçoivent leur plein salaire et sont formés dans diverses matières telles que la psychologie, la criminologie, le droit, les droits de l’homme et l’éthique.

La plupart des détenus en Norvège ont un agent de contact qui les aide dans leurs contacts avec des tierces parties comme les fournisseurs de services ou les fonctionnaires du système correctionnel. L’agent de contact peut aider le détenu à trouver la façon la plus appropriée de purger sa peine et de remplir sa demande.

En Norvège, le personnel pénitentiaire n’est pas armé et compte environ 40 % de femmes.

Probation

Il y a 17 bureaux de probation dans 40 localités. Les bureaux de probation sont responsables de l’application des sanctions communautaires, comme la peine communautaire, le programme contre la conduite en état d’ébriété, la libération sur permis, la détention à domicile avec ou sans surveillance électronique, et de la rédaction des rapports prédécisionnels. Une peine communautaire est imposée par le tribunal et peut aller de 30 à 420 heures. Le bureau de probation chargé de l’exécution de la peine procédera ensuite à un entretien préliminaire avec le délinquant et établira le contenu de la peine. Il peut s’agir (en partie) de travail non rémunéré et d’autres activités jugées importantes pour prévenir la récidive chez le délinquant.

Récidive

Une étude indépendante publiée en 2010 a montré que le nombre de personnes libérées de prison ayant récidivées dans un délai de deux ans était de 20 %.

Quelques pas dans un couloir et voici l’accusé, qui se retrouve devant le juge. L’accusé s’appelle Pink, il est le héro principal de l’opus magnum de Pink Floyd, « le Mur ». Le procès de Pink constitue le point d’orgue de cet album conceptuel. Pink est un personnage fou. Mais sa folie trouve ses sources dans son passé : il est aliéné depuis son enfance, enfance étouffée par sa mère, aliéné ensuite par un système scolaire oppressant, aliéné de nouveau par les relations conflictuelles avec sa femme. Oppressé, il devient l’oppresseur. En lisant les conclusions d’une étude étonnante parue cet été dans la célèbre revue scientifique « Science », je me suis dit que les Pink Floyd ont très bien compris le fonctionnement de la justice: après avoir compris les raisons psychologiques de la confusion de Pink, le juge le condamne à une peine symbolique – la destruction du mur qui le sépare du monde. « Science » a étudié l’influence des facteurs psychologiques sur le comportement de 181 juges aux Etats-Unis. Figurez-vous que quand la défense met en avance le fait que l’accusé est un psychopathe, la sentence moyenne est de 14 années de prison. En revanche, si la défense essaye d’expliquer devant le juge la biologie de la psychopathie de l’accusé, eh bien, la sentence moyenne prononcée est d’une année seulement

 

Gilles Bertin, une vie en sursis (1/2)

Les années punk, drogue and Brink’s

Eté 1981, trois jeunes bordelais créent un groupe de musique qui rivalise avec Noir Désir. Gilles Bertin est le chanteur et parolier du groupe, son parcours ne sera pas que musical.

Nantes, Barcelone… Gilles Bertin multiplie les braquages pour fuir la drogue mais garder son adrénaline. Jusqu’au coup ultime : l’attaque du dépôt de la Brink’s de Toulouse le 27 avril 1988.

https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/18722-05.01.2019-ITEMA_21941926-2.mp3

Gilles Bertin, une vie en sursis (2/2)

La cavale de Didier Ballet

L’incroyable cavale du braqueur punk. Une cavale ouverte le 27 avril 1988, où le chanteur emporta une partie du butin estimé à près de deux millions d’euros.

2nd épisode : Brink’s not dead…

Le 16 novembre 2016, Gilles Bertin traverse à pied la frontière franco-espagnole pour se rendre à Toulouse, vingt-huit ans après l’attaque de la Brink’s de Toulouse. Seul son avocat Christian Etelin est au courant de sa reddition. Après avoir monté un magasin de disques au Portugal, tenu un bar à Barcelone et survécu au Sida, l’ex-punk, fatigué de se cacher sous l’identité de Didier Ballet, ne veut plus vivre dans le mensonge et remet son destin, à 57 ans, entre les mains de la justice française…

https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16408-06.01.2019-ITEMA_21942730-0.mp3

« La justice aux mains des machines ? » – Antoine Garapon à la MSH-ULB

Dans le cadre de son cycle « Aux frontières de l’humain », la Maison des Sciences Humaines de l’ULB recevait Antoine Garapon pour une intervention intitulée : « La justice aux mains des machines ? Algorithmes, intelligences artificielles et justice prédictive ».

Antoine Garapon est Secrétaire général de l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice (France) et professeur invité à la Maison des Sciences Humaines de l’ULB. Enregistré le lundi 19 mars 2018.

FRANCE CULTURE (29/11/2018) La grande table:  Comment rendre une justice « humaine » ?

Peut-on défendre tout le monde? Quels représentations derrière le mot « monstre », qui nous sert à qualifier les pires criminels? Et pourquoi ne pas les défendre? Avec Thierry Illouz, avocat, romancier, dramaturge, auteur de « Même les monstres » (Iconoclaste, 2018)

Réflexion sur les figures du bien et du mal, sur les principes de justice, et d’injustice, avec l’avocat pénaliste, Me Thierry Illouz, qui publie Même les Monstres (L’Iconoclaste, 2018).

Quand « défendre, c’est épuiser l’idée du mal », chercher le pourquoi de l’acte, se mettre à hauteur d’homme, faire montre d’empathie. Car l’avocat, et c’est là ce qu’on  lui reproche souvent, prend parti pour celui qu’il défend. Alors, pour qui prend-t-il parti lorsqu’il défend un criminel, un « monstre », déjà étiqueté et condamné par l’opinion avant même de comparaître?

Je pense qu’un acte seul n’existe pas. Il est toujours dans un système de corrélation avec l’histoire des gens. J’essaye d’apporter des visages, de dévoiler, de démasquer.
(Thierry Illouz)

Car, pour Thierry Illouz, l’indulgence n’est pas une faiblesse, et le mot monstre, terme « élastique » dont on ne sait pas où il commence ni où il finit, ne saurait se justifier. Défendre des criminels et non des crimes, ne pas oublier que, parfois, avant d’être bourreau, ils ont pu être victime.

[Le mot « monstre » permet de dire :] « quelle que soit ma vie, je ne suis pas ça ». Nous sommes aussi cela, nous contenons cette possibilité.
(Thierry Illouz)

Thierry Illouz porte une analyse mêlée d’expérience personnelle, entre psychanalyse de la robe et dénonciation, en appelant aux outils du droit et de la littérature. Auteur de romans, dont La nuit commencera (Buchet Chastel, 2014), prix Simenon, en 2015, et de pièces de théâtre, dont A ma troisième robe, joué en 2012 au Théâtre du Rond-Point à Paris avec François Morel, il distingue bien les deux genres, les planches et le prétoire, rejette la justice-spectacle et continue de plaider pour la défense des monstres.

J’ai un parcours, une histoire, comme tout le monde. Elle communique avec mon travail d’avocat.
(Thierry Illouz)

Extraits sonores : 

  • Pascale Robert Diard : « On ne peut plus qualifier quelqu’un de monstrueux » (L’humeur vagabonde, 26/10/2006)
  • Eric Dupond-Moretti à la Matinale de France Inter (03/11/18)
  • Sur la fin du procès de Michel Fourniret (Journal de France Inter, 28/05/2008)

 

Le légalisation du cannabis au Canada

décembre 22nd, 2018 | Publié par EL dans ADDICTIONS | INTERNATIONAL - (0 Commentaire)

Quels sont les enjeux politiques, économiques et sociaux de la légalisation du cannabis au Canada, dans certains états américains et en Europe?

Drapeau canadien orné d'une feuille de marijuana, à la place de l'emblématique feuille d'érable

William Lowenstein, médecin interniste spécialisé en addictologie, fondateur et président de SOS Addictions. Il a publié Ces dépendances qui nous gouvernent(Calmann-Lévy, 2007) et plus récemment avec  Laurent Karila, Tous addicts, et après ? : changer de regard sur les dépendances, chez Flammarion en 2017.

Ivanna Obradovic, Directrice adjointe de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), Chercheure associée au Centre de recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP). Elle a publié «_Vers la fin de la prohibition ? Convergences et disparités des initiatives de régulation du cannabis aux États-Unis », Politique américaine,vol. 30, no. 2, 2017 et elle a co-publié en 2013, avec Jean Costentin, Alain Rigaud et Laurent Appel Faut-il dépénaliser le cannabis ?_aux editions le Muscadier.

Guillermo Aureano, chercheur, il enseigne à l’université de Montréal, Consultant pour l’UNESCO et le ministère des Affaires étrangères, il est membre du Centre d’études sur la paix et la sécurité internationale.

Brendan Hughes, chercheur principal sur la législation sur les drogues à l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction – EMCDDA). L’OEDT fournit à l’UE et à ses États membres des informations factuelles, objectives, fiables et comparables au niveau européen sur les drogues et la toxicomanie et leurs conséquences. Il a pour objectif de fournir des données qui serviront à l’élaboration des politiques et orienteront les initiatives destinées à lutter contre la drogue.

https://www.franceculture.fr/emissions/affaires-etrangeres/la-legalisation-du-cannabis-au-canada

L’expérience Stanford : anatomie d’un mensonge

En 1971 – aux Etats-Unis – un professeur de psychologie réalise une expérience de recherche spectaculaire. Son but : étudier les effets de l’enfermement en milieu carcéral en recréant les conditions d’une véritable prison au sein même de la prestigieuse université Stanford. Invité Thibaut le Texier.

Au terme de 6 jours d’expérimentation, les étudiants gardiens se sont transformés en bourreaux. Et la conclusion qu’en tire le chercheur est terrifiante, je cite : « Un individu ordinaire – placé dans un certain contexte propice aux violences – peut devenir à son tour le pire des tortionnaires ! »

Pourtant entachée de graves problèmes éthiques, l’expérience Stanford – c’est son nom – s’impose vite comme une référence dans le domaine de la psychologie sociale… Avec elle, son expérimentateur le Professeur Philip Zimbardo, devient une figure respectée dans les milieux universitaires. On l’invite sur les plateaux télévisés et on s’arrache ses livres dans le monde entier !

Problème : comme le démontre le chercheur en sciences sociales Thibault le Texier, l’expérience Stanford était en réalité plus proche du cinéma que de la science… En effet : ses conclusions avaient été écrites à l’avance comme l’aurait été le script d’un scénario hollywoodien… Et tout au long de l’étude de graves irrégularités remettent en cause sa rigueur scientifique…

Invité Thibaut le Texier

Au terme de plusieurs années de recherche, Thibaut le Texier est l’auteur d’une enquête de référence sur cette affaire. Intitulé Histoire d’un mensonge : enquête sur l’expérience de Stanford, son livre est paru aux éditions La Découverte en avril dernier. Thibault le Texier est chercheur en sciences sociales, associé au groupe de recherche en économie et gestion à l’université de Nice Sophia Antipolis.

Autre ressource :

voir aussi sur ce sujet l’article paru dans les inrocks : https://www.lesinrocks.com

ou encore l’article de Virginie Althaus : « Thibault Le Texier, Histoire d’un mensonge. Enquête sur l’expérience de Stanford »: https://journals.openedition.org/lectures/25127