Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Cahiers d’études pénitentiaires et criminologiques (2011) La dangerosité en psychiatrie : perspective historique

Le concept de dangerosité est à la fois évident et complexe. Évident parce qu’il existe une littérature contemporaine foisonnante sur le sujet. Complexe, dans son appréhension. Si l’on admet que la psychiatrie contemporaine naît en même temps que la médecine clinique, anatomo-pathologique, au tournant donc des XVIIIe-XIXe siècle, le concept de « dangerosité », lui, ne date que du siècle dernier, et il doit autant à la criminologie qu’à la psychiatrie. Envisager l’histoire de ce rapport dangerosité/psychiatrie devrait donc consister à reprendre la question dans le cadre du rapport de la psychiatrie aux savoirs pénitentiaires et plus particulièrement à la « criminologie ». terme qui n’apparaît qu’en 1885, et qui est alors en concurrence alors avec celui de « criminologie » et, surtout, d’une « anthropologie criminelle », dont l’ambition recouvre celle de la criminologie clinique contemporaine.

http://www.justice.gouv.fr/art_pix/Cahiers_Etudes_37.pdf

RTS, Emission « Temps présents » (04 octobre 2012) Gardien de prison, un métier de forçat

Le drame de Bochuz, et la mort d’un détenu, n’a pas arrangé leur image. La profession de gardien de prison n’a pas bonne presse. Au pénitencier de Bellechasse (FR), Temps Présent est allé à la rencontre de ces hommes qui vivent 24 heures sur 24 avec des assassins, des pédophiles, des trafiquants de drogue. Alors que la prison pour mineurs de Palézieux devrait ouvrir fin 2013, la Suisse a de plus en plus besoin de gardiens de prison, ou plutôt d’ «agents de détention» comme on les appelle maintenant. Une profession qui n’a pas souvent bonne presse. Le drame de Bochuz, qui a vu un détenu agoniser sans que les gardiens ne viennent le secourir à temps, a pointé du doigt la difficulté de cette profession mal aimée. L’image du simple porteur de clé à bien évolué. Aujourd’hui, le gardien de prison est détenteur d’un brevet fédéral, enseigné à Fribourg, une formation obligatoire sur trois ans. Il gagne entre 6 et 8 mille francs par mois, et doit savoir s’adapter à une population carcérale en perpétuelle mutation.

Temps Présent a donné la parole à ces agents de détention afin de mieux comprendre les réalités d’un métier qui ne fait pas vraiment rêver. Emmanuelle Bressan et Xavier Nicol sont allés au pénitencier de Bellechasse, dans le canton de Fribourg, à la rencontre de ces hommes qui souvent vivent en prison bien plus longtemps que les détenus.

Générique: Un reportage de Xavier Nicol et Emanuelle Bressan Image : Jean-Dominique De Weck Son : Mathilda Angullo Montage : Dan Marcoci

 

Les détails de l’émission sur le site rts.ch

Les carnets du monde – 22/09/12

Une heure de plus pour voir, entendre, écouter le monde changer grâce aux nombreux correspondants d’Europe 1 à travers la planète.

La lutte contre la récidive : ce qui marche ou pas à l’étranger

Alors que Christiane Taubira, la Garde des Sceaux défend une nouvelle politique pénale qui s’éloigne du « tout carcéral » qu’en est-il à l’étranger ? Parmi les solutions déjà éprouvées, il y a ce qu’on appelle la « justice restauratrice » en Grande Bretagne. Au Brésil, une mesure « Rémission contre lecture » est en train d’être expérimentée. A l’inverse de l’évolution de la France, l’Espagne s’apprête à durcir son code pénal. Et en Californie, la lutte contre la récidive répond à une logique de « tout répressif » avec notamment la loi des « three strikes. »

– Interview de Denis Lafortune, professeur de l’Ecole de criminologie de l’Université de Montréal et membre de la Conférence de Consensus installée par Mme Taubira.
– Reportage d’Anissa el Jabri à Londres.
– Reportage de Lamia Oualalou, correspondante d’Europe 1 à Rio.
– Reportage de Henry de Laguérie, correspondant d’Europe 1 à Barcelone.
– Le décryptage de notre consultante US Nicole Bacharan au sujet de la loi des « three strikes » en Californie.

http://risk.assessment.free.fr/wp-content/files/Les-carnets-du-monde-22-09-12-recidive.mp3

http://www.europe1.f/MediaCenter/Emissions/Carnets-du-monde/Sons/Les-carnets-du-monde-22-09-12-1248215/

 

Christian Carlier, « Paul Amor et l’affaire de la prison de Laon (8 avril 1944) »,Criminocorpus, revue hypermédia [En ligne], 

Histoire pénitentiaire, mis en ligne le 24 mai 2012,

URL : http://criminocorpus.revues.org/1780 ; DOI : 10.4000/criminocorpus.1780

amorPaul Amor fut nommé à titre provisoire, le 1er septembre 1944, avocat général près la cour d’appel de Paris et directeur de l’administration pénitentiaire et des services de l’éducation surveillée. Les deux nominations devinrent définitives le 30 du même mois. Il anima alors l’équipe de « mousquetaires » (Ancel, Cannat, Gilquin, Pinatel) à qui l’on doit la fameuse réforme qui porte son nom. Honnête, loyal (trop peut-être), intransigeant, mais surtout « humain, trop humain », il fut écarté sans ménagement, dès 1947, de la direction de l’administration pénitentiaire pour avoir traité avec trop de commisération les « collaborateurs » qui s’entassaient dans des prisons surpeuplées. Nommé représentant de la France à la Commission Internationale Pénale et Pénitentiaire à Berne et membre (fort actif) de la Commission de réforme du code d’instruction criminelle, il fut, le 28 février 1949, détaché à l’ONU comme chef de la Section de la Défense sociale, Division des activités sociales de l’Office européen des Nations Unies. Avocat général puis premier avocat général près la Cour de Cassation, il siégea pendant huit ans (19 février 1959-19 février 1967) au Conseil supérieur de la magistrature, avant de prendre sa retraite le 17 octobre 1971. Il est mort à l’hôpital Cochin le dimanche 26 août 1984. Ses obsèques religieuses furent célébrées « dans la stricte intimité familiale » en l’église Saint-Philippe-du-Roule. Il avait avant de s’éteindre exprimé « le désir que soient laissées dans l’ombre tant d’années consacrées à son devoir de magistrat et d’honnête homme ». Ignorant de ce vœu, je l’avais alors transgressé en écrivant sa nécrologie dans le Courrier de la Chancellerie. (Christian Carlier)

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Élise Yvorel (2005) A la marge des prisons pour mineurs : les prisons-écoles, des structures carcérales à vocation éducative et professionnalisante

Revue d’histoire de l’enfance irrégulière. Numéro 7 | 2005 : Enfermements et éducations

rhei07_160x75L’auteur étudie une expérience née de la réforme mise en place par le directeur de l’Administration pénitentiaire, Paul Amor, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Les prisons-écoles, créées pour les jeunes condamnés de 18 à 28 ans, sont des établissements carcéraux où l’apprentissage professionnel et l’instruction scolaire sont le socle du projet. Elise Yvorel montre comment la réalité du quotidien dans ces établissements se heurte à la théorie d’une « peine éducative » impossible à mettre en œuvre. Recevant finalement un certain contingent de mineurs pénaux et incapables d’offrir une formation et une instruction à tous les détenus qu’ils détiennent, ces établissements carcéraux sont un échec supplémentaire d’une utopie, celle de créer pour les plus jeunes des prisons, sans les inconvénients de la prison.

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Il existe un dépeçage pathologique qui chosifie le corps. C’est par exemple le cas d’un schizophrène qui mutile un cadavre parce qu’il est persuadé qu’il recèle le mal. Le criminologue Olivier Chevrier a rencontré un homme qui a tué sa mère pour lui ouvrir le ventre où il était persuadé que le diable se cachait. D’autres mutilations de cadavres sont propres aux tueurs en série, qui ne sont pas malades mais organisés. La mutilation est en quelque sorte leur signature.Joseph Vacher, un des premiers tueurs en série français reconnu, a tué onze adolescents, filles et garçons, dont il coupait les organes génitaux. Le tueur en série organisé peut agir par rapport à un fantasme qui le domine.

Selon les experts du FBI, les auteurs de meurtres en série gardent souvent des objets, et même parfois des membres. Il s’agit la plupart du temps de membres sexuels comme un téton ou un sein, ou encore une oreille ou un doigt. Ces objets sont pris comme souvenirs, et permettent au criminel de revivre les événements dans ses fantasmes. Dans certains cas, le meurtrier peut même consommer certaines parties du corps de sa victime pour se l’approprier totalement.

Des causes extérieures peuvent-elles expliquer cette pratique? C’est ce qu’affirment certains coupables, comme Sylvie Reviriego. Cette femme a tué son amie, lui a coupé la tête avant de la passer au four à micro-ondes puis, pendant une semaine, a dépecé peu à peu son cadavre resté sur le balcon. Sylvie Reviriego était soignée pour des problèmes psychiatriques, et elle aurait commis ce crime sous l’influence d’un cocktail de médicaments.

Remerciement à Olivier Chevrier, titulaire d’un DEA et d’un doctorat en sciences criminelles, intervenant à l’Université de Rennes 2 et à l’École de l’administration pénitentiaire d’Agen. «Crimes ou folie: un cas de tueur en série au XIXe siècle, Joseph Vacher», Olivier Chevrier, ed. L’Harmattan, 2006.

Lire l’article complet sur slate.fr

P.V. TOURNIER (Juillet 2012) Prévention de la récidive des infractions pénales: Connaître pour agir, suite…

CENTRE D’HISTOIRE SOCIALE DU XXe siècle, UMR CNRS 8058 , Axe « politiques pénales et pénitentiaires dans les sociétés contemporaines »

40 ans de travaux sur la récidive en France, Bibliographie / 188 références

Comme je l’ai souvent expliqué, produire, annuellement, des taux de « récidive », par établissement n’a guère d’intérêt – c’est encore plus vrai pour les taux de suicide -. Reste que le rappel des sénateurs de la nécessité de disposer « des données relatives aux infractions, à l’exécution des décisions de justice en matière pénale, à la récidive et à la réitération » est tout à fait pertinent. Qu’ils rappellent que dans l’esprit du législateur ces missions sont à rattacher à l’ONDRP est tout aussi important. Ces questions seront, nous l’espérons, discutées sérieusement, dans le cadre de la conférence de consensus que Mme Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice compte organiser à l’automne prochain. Encore conviendra-t-il de ne pas ignorer les travaux qui ont pu être réalisés par le passé (voir les 188 références en annexe). (Paris, le 31 juillet 2012)

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