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« Ce document a été rédigé entre janvier et mai 2012 par un groupe de travail informel composé de praticiens et de chercheurs spécialisés riches d’expériences professionnelles variées alliant le travail juridictionnel, l’étude et la connaissance universitaire et la réflexion collective sur les politiques publiques, en France et à l’étranger. Les propositions présentées visent à moderniser notre justice pénale dans le sens d’une justice compréhensible pour les citoyens, respectueuses de tous – des droits des victimes comme des droits des personnes condamnées ou prévenues – et se préoccupant des conséquences de ses décisions. Nos travaux ont été animés de la volonté de sortir d’une posture idéologique sécuritaire et de promouvoir une action efficace. Bien que membres de différentes organisations professionnelles ou syndicales, chacun y a participé à titre personnel. Ce texte est une synthèse de nos débats. Nos travaux ont par ailleurs inspiré un Manifeste Pour une peine juste et efficace. »

[Coordonné par Jean-Claude BOUVIER et Valérie SAGANT, Juges de l’application des peines à Créteil et composé de Pascale BRUSTON, magistrate, Charlotte CLOAREC, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, Marie CRETENOT, juriste, Lara DANGUY DES DESERTS, magistrate, Sarah DINDO, responsable de publications, Ludovic FOSSEY, juge de l’application des peines à Créteil, Benoist HUREL, magistrat, Sarah SILVA-DESCAS. En raison de leurs fonctions, plusieurs participants notamment issus de l’administration pénitentiaire n’ont pas souhaité être nommés.]

Sommaire.

  • 1. Un bilan en forme de fuite en avant
    • a. Le choix du tout-carcéral
    • b. La prévention de la récidive laissée en jachère
  • 2. Construire une probation efficace
    • a. Créer les conditions d’une lutte efficace contre la récidive
    • b. Se doter des outils nécessaires pour développer la probation
    • c. Bâtir un service public de la probation cohérent
  • 3. Prévenir la surpopulation carcérale
    • a. Abolir les mesures pourvoyeuses d’incarcération
    • b. interrompre le programme de construction de nouvelles prisons
    • c. Favoriser les aménagements de peine
    • d. Instaurer un mécanisme de prévention durable de la surpopulation carcérale
  • 4. Moderniser notre système pénal
    • a. Définir la sanction la plus utile
    • b. Choisir la peine la plus efficace
    • c. Mieux prendre en compte la situation de la victime
    • d. Restaurer la lisibilité du système pénal
    • e. Prononcer des peines éclairées
  • Conclusion

Prévention de la récidive: sortir de l’impasse

« La violence psychologique, c’est de la violence tout court ». Campagne de sensibilisation à la violence psychologique dans le couple. Une initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Wallonie et de la CoCoF

Le contrôle coercitif est une forme insidieuse et continue de violence, souvent dans un contexte conjugal et principalement constitué de micro-agressions répétées au quotidien. Il peut inclure des incidents de violence et des stratégies de contrôle moins visibles, notamment du gaslighting, des menaces, de l’isolement et des restrictions arbitraires.

Description

Définition

C’est le professeur Evan Stark qui, en 2007, conceptualise le contrôle coercitif dans son ouvrage-phare Coercive Control: How Men Entrap Women in Personal Life. Il y explique que les hommes ont recours au contrôle coercitif comme outil de subordination des femmes. Stark estime que les hommes se sont adaptés à l’avancée des droits des femmes en adoptant des « stratégies de contrôle et de domination moins ouvertement visibles, plus subtiles, mais tout aussi dévastatrices ». Stark rapproche le contrôle coercitif d’une cage dans laquelle la victime se sent prise au piège.

Mécaniques et conséquences

Le contrôle coercitif a une dynamique genrée puisqu’il est surtout infligé à des femmes par des hommes. Les professeurs Isabelle Côté et Simon Lapierre décrivent le contrôle coercitif comme des « micro-régulations du quotidien ». Le contrôle coercitif peut comprendre des incidents de violence précis et des stratégies de contrôle moins visibles, notamment du gaslighting, des menaces voilées, de l’isolement et des restrictions arbitraires imposées par l’agresseur. Cela conduit la victime à vivre de l’isolement, de l’auto-culpabilisation, de l’hypervigilance, et une diminution de l’estime personnelle et de l’autonomie. Certaines victimes ont rapporté des niveaux élevés d’anxiété et des crises de panique.

Le contrôle coercitif peut inclure des actes de violence physique. Si elle survient, la violence physique n’est pas un événement distinct ou exceptionnel de la dynamique relationnelle: elle est plutôt un outil déployé par l’agresseur pour contrôler la victime. Le conjoint violent peut menacer de recourir à la force, et parfois y recourir, comme stratégie pour instaurer un climat de terreur et réaffirmer son contrôle. Un unique épisode de violence physique peut d’ailleurs « suffire à terroriser une victime pendant plusieurs années ». On note aussi que la présence du contrôle coercitif dans une relation est un prédicateur de violences aggravées, y compris de violences sexuelles, de féminicides et de filicides.

Modes opératoires du contrôle coercitif

Selon le modèle de Duluth développé par le DAIP – Domestic Abuse Intervention Program de la ville éponyme, aux Etats-Unis, l’auteur des violences établit son pouvoir et son contrôle de différentes manières (recensées dans le graphique synthétique « La roue du pouvoir et du contrôle »). Le recours à la violence physique et sexuelle, qui est représentée sur le pourtour de la roue, n’en est qu’une, presque marginale. Les autres sont le recours à l’intimidation, le recours à la violence émotionnelle, l’isolement, le fait de nier les violences et d’inverser la culpabilité, le fait de se servir des enfants pour atteindre sa conjointe, le fait de recourir aux menaces, le fait de recourir aux violences économiques et administratives ; et enfin, le fait d’utiliser ses privilèges masculins, ce qui permet de comprendre pourquoi les violences conjugales sont prioritairement le fait d’hommes, engagés dans des relations hétérosexuelles. Ces grandes catégories peuvent se décliner de mille manières telles que : le fait d’imposer des règles de conduite arbitraires (par exemple, l’imposition d’un couvre-feu ou l’obligation de répondre à un texto dans un délai de deux minutes) ; le fait de conduire dangereusement sous l’effet de la colère alors que la victime est passagère ; le fait d’accuser la victime d’infidélité ; le refus de consentir à un traitement médical ou à une thérapie pour un enfant qu’il co-parente avec la victime ; le contrôle de l’habillement de la victime ; le chantage au suicide, par exemple,.

Le contrôle coercitif est un cumul de tactiques abusives qui existent les unes par rapport aux autres. Cela signifie qu’une personne qui accuserait sa partenaire d’infidélité à une reprise, dans une relation autrement saine, ne commet pas nécessairement de contrôle coercitif. Cet événement sera constitutif d’un abus si il fait partie d’un schéma plus large d’humiliation, de micro-gestion et d’isolement.

Impacts négatifs du contrôle coercitif sur les enfants

Dans un contexte familial, le contrôle coercitif est un choix parental qui est préjudiciable aux enfants. Les enfants sont souvent exposés aux abus subis par leur parent, et peuvent être ciblés ou même utilisés par leur père pour contrôler leur mère. Par exemple, une étude qualitative menée au Royaume-Uni a révélé que les pères abusifs empêchent souvent leurs enfants d’interagir avec leurs mère et grands-parents, de rendre visite à leurs ami.e.s et de participer à des activités parascolaires. La chercheuse Emma Katz explique que le contrôle coercitif place les enfants dans un monde « isolé » et « contraint », ce qui peut empêcher leur croissance émotionnelle. Une autre étude a documenté comment le parent abusif parvient parfois à contrôler sa conjointe ou son ex-conjointe en recrutant leurs enfants pour saper leur relation avec leur mère, et l’isoler davantage au sein de l’unité familiale.

L’étude met en évidence la manière dont un auteur de violences peut « plaisanter et jouer, dépense de l’argent pour eux [les enfants] ou les emmener faire des choses » afin de former une alliance, ce qui peut amener les enfants à considérer le parent violent comme « amusant » et à blâmer le parent non-violent pour l’abus. [notre traduction]

Aussi, les enfants sont privés de la disponibilité émotionnelle de leur parent abusé. La thérapeute Danielle McLeod a expliqué comment un père abusif peut « s’attaquer au rôle parental de la victime » et cibler le respect des enfants pour leur mère. Cette tactique laissera souvent les mères « émotionnellement épuisées et distantes » puisque leur conjoint ou ex-conjoint les fait sentir “qu’elles n’ont plus rien à donner en tant que parent”.

 

Facteurs de risque

Ce sont majoritairement des hommes qui font subir le contrôle coercitif à leur conjointe. Ces violences perdurent souvent dans un contexte post-séparation. La rupture est un moment particulièrement dangereux pour les femmes qui subissent un contrôle coercitif, qui deviennent alors à risque de subir des violences graves, notamment le féminicide et le filicide

Source: wikipedia

Voire aussi: https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/jr/peut-can/peut-can.pdf

Terry Robinson et Kent Berridge qui ont publié en 1993 un article de 45 pages sur les fondements neuronaux de la soif de drogue, enrichi d’un panorama des théories de la dépendance .Cet article fut suivi de tentatives répétées pour travailler sur le concept de saillance incitative et son fondement neuronal dans un article de 60 pages publié en 1998, ainsi que dans un article de 27 pages publié en 2000 . L’hypothèse générale de Robinson et Berridge (1993) est que le cerveau sera affecté par la consommation de drogue de telle manière que le système neuronal responsable du désir de drogue pourrait devenir hyper-sensible et produire alors des ‘saillances’ de stimuli liées à la drogue en forte augmentation. La saillance augmente au point où se développe la dépendance, un comportement que même les toxicomanes eux-mêmes ne comprennent pas. Ils travaillent sur une perception de la dépendance qui postule l’existence d’une condition qui annule les ‘désincitations’ normales. En fait, ils tentent de fournir un ensemble d’hypothèses fondées sur la neurologie qui permettent de comprendre pourquoi les personnes dépendantes persistent dans un comportement que la plupart des gens perçoivent comme contreproductif ou destructeur et restent insensibles à ce qui conduirait des personnes (normales) comme nous à arrêter. Un aspect essentiel de leur perception de certaines dépendances est qu’elles sont ‘obsessionnelles’, définies comme un ‘comportement compulsif, stéréotypé et répétitif’ (1993, 276) dénué de motivation rationnelle. « Le ‘désir’ évolue en soif obsessionnelle et il s’agit manifestement sur le plan comportemental de recherche de drogue et de prise de drogue compulsives. Par conséquent, selon cette perspective, le besoin de drogue et un comportement de dépendance sont dus spécifiquement à la sensibilisation de la saillance incitative ». (1993, 249). Tout au long de leur article, ces auteurs reviennent à des perceptions des comportements de dépendance aux drogues dans lesquels la poursuite de l’usage de drogues fondée sur des motivations rationnelles, compréhensibles et constructives est tout simplement absente. Ils proposent un grand nombre de références portant (principalement) sur des expérimentations animales dans lesquelles des zones particulières du cerveau sont étudiées. Etant donné la notion de ‘désir’ qu’ils retiennent (liking), l’expérimentation animale est impossible, de sorte qu’ici également ils postulent l’irrationalité du comportement de dépendance. « Le besoin est un ‘désir’ de drogue obsessionnel, irrationnel et pathologiquement intense qui ne repose sur aucune raison évidente, et qui mène à un comportement compulsif de recherche de drogue et de prise de drogue » (1993, 272). Berridge et Robinson ne parlent pas du fait de désirer désespérément une personne qui vous manque, la liberté ou des vacances, ainsi que des adaptations neurologiques (les sensibilisations) que cela entraîne, et c’est bien dommage. A moins que ces besoins ne soient compris, il n’y a pas de raison de suspecter qu’ils sont différents du besoin de drogue, excepté pour ce qui concerne leurs conséquences légales. «Une perception de la dépendance fondée sur l’incitation-sensibilisation suggère que pour ‘soigner’ véritablement la dépendance, il faut cibler directement et inverser les neuro-adaptations qui sous-tendent la sensibilisation » (1993, 271). Les techniques de TEP ou d’IRM fonctionnelle doivent jouer un rôle croissant dans la recherche de preuves de ces neuro-adaptations.

Pour en savoir plus: http://www.annecoppel.fr/limperatrice-nue-les-neurosciences-modernes-et-le-concept-de-dependance/

Timothy-Leary

L’une des études les plus célèbres en psychiatrie est celle menée sur les détenus de la prison de Concord au début des années 1960. Un groupe de chercheurs de Harvard, dirigé par Timothy Leary, a traité un groupe de détenus avec de la psilocybine, une drogue dérivée de champignons hallucinogènes. Ils voulaient savoir si les drogues hallucinogènes, associées à une thérapie, pouvaient rendre les détenus moins susceptibles de commettre des crimes à l’avenir.

Quelque temps après la libération du groupe de prisonniers, les chercheurs ont annoncé des résultats surprenants. Il était prévu qu’environ 64 % des prisonniers reviendraient au bout de six mois. Or, seuls 25 % d’entre eux sont revenus. Qui plus est, au lieu d’être incarcérés pour de nouveaux délits, la plupart d’entre eux étaient de retour en prison en raison de violations techniques de leur liberté conditionnelle. Lorsque Leary a continué à suivre le groupe de prisonniers, le taux de récidive est resté nettement inférieur au niveau attendu. Il semblait que les drogues psychoactives pouvaient faire une énorme différence dans le taux de récidive, et peut-être créer une société plus pacifique.

Cela n’a pas fait l’affaire des autorités, et il s’est avéré que cela n’aurait pas dû être le cas. Un examen à long terme de l’étude, réalisé dans les années 1990, révèle que certaines libertés ont été prises dans l’analyse des données. Bien qu’une partie seulement des dossiers ait pu être récupérée, ces dossiers constituent un échantillon aléatoire du groupe d’origine et peuvent représenter l’expérience initiale. D’une part, il semble que Leary ait comparé le taux de réincarcération des prisonniers traités 10 mois après leur libération à celui d’autres groupes 30 mois après leur libération. Rien ne prouve non plus que l’équilibre entre les nouveaux délits et les violations techniques de la liberté conditionnelle soit ce que Leary prétendait qu’il était. Il n’a compté que les raisons pour lesquelles les personnes étaient retournées en prison au départ – et si elles étaient en liberté conditionnelle, elles étaient toujours enregistrées comme retournant en prison en raison d’une violation de la liberté conditionnelle, même si cette violation de la liberté conditionnelle constituait un nouveau délit.

Mais une nouvelle recherche menée par Doblin R (1998, U d’Harvard) a relancé les investigations sur la recherche initiale de Timothy Leary (Rick Doblin (1998) Journal of Psychoactive Drugs, Dr. Leary’s Concord Prison Experiment: A 34-Year Follow-up Study, Kennedy School of Government, Harvard University, Published online: 06 Sep 2011.)

Résumé
Cette étude est un suivi à long terme de l’expérience de la prison de Concord, l’une des études les plus connues dans la littérature sur la psychothérapie psychédélique. L’expérience de la prison de Concord a été menée de 1961 à 1963 par une équipe de chercheurs de l’Université Harvard sous la direction de Timothy Leary. L’étude originale consistait à administrer une psychothérapie de groupe assistée par la psilocybine à 32 prisonniers dans le but de réduire les taux de récidive. Cette étude de suivi a consisté en une recherche dans les dossiers du système de justice pénale de l’État et du gouvernement fédéral de 21 des 32 sujets initiaux, ainsi qu’en des entretiens personnels avec deux des sujets et trois des chercheurs : Timothy Leary, Ralph Metzner et Gunther Weil. Les résultats de l’étude de suivi indiquent que les affirmations publiées sur l’effet du traitement étaient erronées. Cette étude de suivi confirme l’accent mis dans les rapports originaux sur la nécessité d’intégrer la psychothérapie assistée par la psilocybine avec les détenus dans un plan de traitement global comprenant des programmes de soutien de groupe non médicamenteux après la libération. Malgré les efforts considérables de l’équipe expérimentale pour fournir un soutien après la libération, ces services n’ont pas été suffisamment disponibles pour les sujets de cette étude. La question de savoir si un nouveau programme de psychothérapie de groupe assistée par la psilocybine et des programmes post-libération permettraient de réduire de manière significative les taux de récidive est une question empirique qui mérite d’être abordée dans le cadre d’une nouvelle expérience.

 

CONCLUSION
L’échec de la Concord Prison Experiment à générer une réduction des taux de récidive ne doit pas être considéré comme une preuve de l’absence de valeur des psychédéliques en tant que compléments à la psychothérapie chez les criminels. Au contraire, l’échec de l’expérience de la prison de Concord devrait mettre fin au mythe des psychédéliques comme des balles magiques, dont l’ingestion conférerait automatiquement une sagesse aux criminelset créerait un changement durable après une seule ou même une seule fois. de la sagesse et créer un changement durable après une seule ou même quelques expériences.
Un changement de personnalité peut être plus probable après une expérience psychédélique cathartique et perspicace, mais seul un travail soutenu après la disparition de la drogue permettra d’ancrer et de consolider tout mouvement vers la guérison et le changement de comportement. Les expériences psychédéliques ne sont pas suffisantes en elles-mêmes pour produire un changement durable. Leary, qui a écrit sur l’importance du cadre, le savait mieux que quiconque : « La principale conclusion de notre étude pilote de deux ans est que les programmes institutionnels, aussi efficaces soient-ils, comptent peu une fois que l’ex-détenu se retrouve dans la rue. Les pressions sociales auxquelles ils sont confrontés sont si écrasantes qu’elles rendent le changement très difficile ». (Leary 1969).

Leary a pris le temps, lors de l’entretien de suivi mené peu avant sa mort, de réitérer ce qu’il avait précédemment affirmé être la principale leçon de l’expérience de la prison de Concord : la clé d’une réduction à long terme des taux de récidive pourrait être la combinaison de l’administration avant la libération d’une psychothérapie de groupe assistée par la psilocybine avec un programme complet de suivi après la libération, sur le modèle des groupes des Alcooliques Anonymes, afin d’offrir un soutien aux prisonniers libérés. Bien entendu, il est probable que les programmes de suivi après la libération soient bénéfiques pour toutes les personnes libérées de prison, qu’elles aient bénéficié d’une psychothérapie de groupe assistée par la psilocybine, d’une aide aux toxicomanes, d’une formation professionnelle, d’un traitement psychologique non médicamenteux, de tout autre programme visant à réduire la récidive, ou même d’aucun traitement du tout. En raison des effets psychologiques profonds de la psilocybine, un programme post-libération pour les sujets ayant reçu de la psilocybine pourrait être différent, tant dans son contenu que dans son importance, des programmes destinés aux sujets ayant reçu d’autres interventions. La question de savoir si un nouveau programme de psychothérapie de groupe assistée par la psilocybine et des programmes postlibération permettraient de réduire de manière significative les taux de récidive est une question empirique qui mérite d’être abordée dans le cadre d’une nouvelle expérience.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9924845/

Les effets de la récompense primaire sur le Q.I.

Edlund, Clingman et Fowler (1976) The effects of primary reward on the I.Q. performance  of grade-school children as a function of initial I.Q. level

L’effet d’une récompense en bonbons sur les scores de Q.I. a été étudié chez 72 enfants de première et deuxième année. Tous les sujets ont reçu la forme A du test de vocabulaire en images de Peabody et, sur la base de ces résultats, ont été divisés en trois groupes : faible, moyen et élevé.

  •  Le groupe à QI élevé avait un score moyen de 119
  •  Le groupe au QI moyen a obtenu un score moyen 101 points
  •  Le groupe à QI faible a obtenu un score moyen de 79

Dans chaque groupes, les sujets ont été assignés au hasard à l’une des trois conditions (récompense contingente, récompense non contingente ou aucune récompense) qui étaient en vigueur pendant l’administration du formulaire B.

Les résultats ont montré que les bonbons donnés en fonction de chaque réponse correcte augmentaient les scores de Q.I. des sujets ayant initialement un score faible, mais n’avaient aucune influence sur les scores des sujets ayant un score moyen et élevé.

Performance lors de l’administration du deuxième test (plusieurs mois après le premier test) :

  •  La moitié des enfants de chaque groupe ont reçu un M&M pour chaque bonne réponse.
  •  Les enfants aux QI moyens et élevés n’ont pas n’ont pas amélioré leurs résultats.
  •  Les enfants à faible QI, qui ont reçu des bonbons, ont augmenté leurs scores de QI à 97 !

L’expérience de Edlund, Clingman et Fowler suggère que c’est le premier score de 79 qui est le plus pertinent pour leurs perspectives d’avenir. Mais les enfants n’étaient peut-être pas faibles en QI, mais ils étaient peu motivés pour bien faire sans aucune incitation évidente.

Source: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1311892/

Geert Jan Stams , Daniel Brugman , Maja Dekovic , Lenny van Rosmalen, Peter van der Laan , John C. Gibbs (2006) The Moral Judgment of Juvenile Delinquents: A Meta-Analysis

Une méta-analyse de 50 études a été réalisée pour savoir si les délinquants juvéniles utilisent des niveaux inférieurs de jugement moral que leurs camarades non délinquants et, si c’est le cas, quels sont les facteurs qui peuvent influencer ou modérer le retard de développement. Les résultats montrent un stade inférieur de jugement moral pour les jeunes délinquants (d = .76). Les tailles d’effet sont importantes pour les comparaisons impliquant des délinquants de sexe masculin, des adolescents tardifs, des délinquants peu intelligents et les délinquants incarcérés. Les tailles d’effet les plus importantes ont été trouvées pour la période d’incarcération et les comparaisons impliquant des délinquants juvéniles atteints de troubles psychopathiques.

« Cette méta-analyse complète révèle un niveau de jugement moral significativement plus bas chez les jeunes délinquants que chez les jeunes non-délinquants. A la fin de l’adolescence, la superficialité et l’égocentrisme d’un jugement moral immature peuvent devenir criminogènes. En outre, la présente étude a montré que l’institutionnalisation et la psychopathie avec les résultats d’études que le jugement moral des jeunes délinquants est retardé par rapport à celui des non-délinquants.
Des recherches sur ces deux modérateurs serait un premier pas nécessaire vers une plus grande investigation des processus criminogènes associés au retard du développement du jugement moral chez les délinquants juvéniles.
La psychopathie du délinquant et les effets de l’institutionnalisation peuvent également modérer l’impact des programmes de remédiation du jugement moral (par ex. Potter, Gibbs, & Goldstein, 2001), et devraient donc être pris en compte dans les analyses des résultats du traitement.

 

https://sci-hub.mksa.top/10.1007/s10802-006-9056-5

France Inter, Radicalisation en prison : les clés de la détection, Vendredi 25 mars 2016

Avec
  • Géraldine Blin Directrice du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), ex-directrice de prison et secrétaire nationale du Syndicat des directeurs pénitentiaires
  • David Vallat Ex-djihadiste

Même si ce n’est pas systématique, nombre de terroristes sont passés par la case prison et ont souvent – dans cet univers clos qui suit des règles bien particulières – basculé dans le djihadisme au contact de leurs camarades de cellule.

Le phénomène n’est pas nouveau. Khaled Kelkal – qui le 25 juillet 1995 posa une bombe dans la station du RER St Michel – en est un bon exemple. C’est en prison qu’il s’est mué de petit caïd en combattant du GIA.

Plus récemment, Amédy Coulibaly, les frères Kouachi, les deux frères El Bakraoui qui viennent d’endeuiller Bruxelles, tous ont été incarcérés avant de commettre leur crimes.

Comment cette radicalisation djihadiste, qui débouche sur des actes d’une violence extrême, est-elle perceptible en prison ?
Peut-on détecter ces comportements et les prévenir ?
Le gouvernement vient de débloquer une enveloppe de 80 millions d’euros pour la pénitentiaire. Plus de surveillants, plus d’agents du renseignement pénitentiaire, plus d’éducateurs et plus d’aumôniers musulmans.

Il y a urgence. La France rémunère 500 aumôniers catholiques, pour les prisons et moins de 200 aumôniers musulmans, alors que l’Islam est de loin la première religion des détenus.

Plusieurs quartiers sont aussi en train d’être créés dans 4 prisons, pour regrouper les plus dangereux prosélytes. L’expérience commence à peine et la France accuse un grand retard dans ce domaine.

« Radicalisation en prison : les clés de la détection », c’est un Magazine de Florence Sturm., qui s’est rendue à l’ENAP

https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10084-25.03.2016-ITEMA_20945120-0.mp3