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FEDERAL PROBATION JOURNAL, TAFRATE, MITCHELL, MACKEY, APPELTON, WALTERS, LEE, FAYE (dec 2021) Surfer sur les trois vagues de la TCC dans le cadre des suivis de probation en milieu ouvert

 

 

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

Extrait:

La THÉRAPIE COGNITIVO-COMPORTEMENTALE et ses techniques (TCC) sont considérées comme fondées sur des preuves dans le domaine de la justice pénale (ainsi qu’en psychologie, en travail social et dans la plupart des professions d’aide). En 1990, Andrews et ses collègues ont constaté que les programmes correctionnels qui utilisaient la TCC réduisaient davantage la récidive que ceux qui utilisaient d’autres approches thérapeutiques. Cette constatation a été reprise dans de nombreuses méta-analyses qui résument la littérature « what works » (voir Cullen & Jonston, 2012 ; Landenberger & Lipsey, 2005 ; Sherman et al., 1997). La reconnaissance de l’efficacité de la TCC en milieu correctionnel a conduit à l’intégration d’approches fondées sur la TCC dans la surveillance communautaire. L’adaptation de la TCC au travail des agents correctionnels communautaires (agents de probation en milieu ouvert) a contribué à un certain nombre d’initiatives spéciales qui soulignent l’importance des pratiques correctionnelles centrales (CCP) (voir EPICS, Smith et al., 2012 ; PCS, Taxman, 2008 ; STARR, Lowenkamp et al., 2014 ; STICS, Bonta et al., 2021 ; SUSTAIN, Toronjo, 2020). Actuellement, la TCC est reconnue par le National Institute of Corrections comme faisant partie de ses huit principes de réduction de la récidive (https://nicic.gov/implementing-evidence-basedpractice-community-corrections-principleseffective-intervention  ).

Malgré son efficacité auprès des populations médico-légales (c’est-à-dire impliquées dans le milieu pénal), la mise en œuvre de la TCC dans les services pénitentiaires en milieu ouvert est complexe. Les agents de probation (CPIP) qui utilisent ces techniques doivent connaître (1) la pensée criminogène et les autres facteurs de criminalité future, (2) les théories comportementales, cognitives et d’apprentissage social, et (3) les techniques de communication efficaces. La mise en œuvre des techniques de TCC exige des CPIP qu’ils assument le rôle de gestionnaire du comportement et/ou d’agent de changement, les entretiens nécessitent des jeux de rôle et la mise en pratique des compétences, et la planification des cas implique une stratégie de réduction de la récidive centrée sur les changements dans la pensée et le comportement du client. Cela peut être très différent des approches traditionnelles qui se concentrent sur le « contrôle » et la surveillance des exigences imposées par le tribunal. Une fois les agents formés, les agences se débattent avec des stratégies pour s’assurer que les compétences nouvellement acquises en matière de TCC sont intégrées dans la pratique de routine et deviennent la nouvelle norme pour la planification des cas et les entretiens réalisés dans le service. Une autre difficulté réside dans le fait qu’il peut être difficile de définir le concept nébuleux de TCC, en particulier en ce qui concerne l’assortiment d’activités que les agents de probation peuvent incorporer dans leurs rendez-vous avec les personnes. Dans cet article, nous passons en revue les trois vagues historiques distinctes de la TCC, nous décrivons les activités de chaque vague que les agents de probation peuvent utiliser pour aider les clients à changer les schémas de pensée et de comportement susceptibles de conduire à la délinquance, et nous donnons quelques conseils pour intégrer les activités de la TCC dans entretiens en milieu ouvert.

(…)

Conclusion

La TCC est un grand parapluie qui contient différentes façons d’envisager le changement. Nous avons passé en revue trois vagues historiques qui clarifient les principes sous-jacents des approches de la TCC et fournissent des exemples de la manière dont elles peuvent se présenter dans un contexte de probation. Chaque vague comprend plusieurs interventions de TCC ; il n’est pas nécessaire de s’en tenir à une seule approche de TCC. Elles peuvent être utilisées en parallèle ou combinées à d’autres approches thérapeutiques (par exemple, l’entretien motivationnel). Une fois que les CPIP se sont familiarisées avec les différentes techniques de TCC, elles peuvent être dispensées de manière flexible; la TCC n’a pas besoin d’être trop manualisée. Les interventions des différentes vagues peuvent être combinées ; cependant, nous recommandons d’introduire progressivement les différentes techniques au cours de plusieurs rendez-vous (en faire trop au cours d’une seule rencontre peut diluer les effets escomptés de n’importe quelle intervention).

La migration des techniques de TCC du domaine de la santé mentale vers les entretiens en probation est un phénomène relativement nouveau. Les adaptations actuelles de la TCC aux services correctionnels en milieu ouvert reposent sur les fondements des trois vagues théoriques discutées dans cet article. Bien que la probation axée sur la TCC en soit encore à ses débuts, les techniques continueront d’être adaptées et affinées pour réduire le comportement délinquant et améliorer les résultats de la probation. Lorsque les agents comprendront les avantages des différentes approches de la TCC, ils seront mieux à même de choisir les techniques spécifiques qui seront les plus bénéfiques pour leurs clients.

Surfer sur les trois vagues de la TCC dans le cadre des suivis de probation en milieu ouvert

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/85_3_3_0.pdf

 

FEDERAL PROBATION JOURNAL, Gary S. Cuddeback (Virginia Commonwealth University), Tonya Van Deinse (University of North Carolina at Chapel Hill), Ashley D. Givens (University of Missouri—Columbia), Andrea Murray Lichtman (University of North Carolina at Chapel Hill), Mariah Cowell (University of Utah); Elena DiRosa (University of North Carolina at Chapel Hill) (2022) Les personnes atteintes de maladies mentales dans le milieu pénal : Problèmes complexes et meilleures pratiques

 

Extrait:

LES PERSONNES EN PROBATION qui souffrent de maladies mentales graves sont confrontées à des défis complexes liés à l’instabilité du logement, les problèmes de consommation, au chômage, aux traumatismes, aux problèmes de santé physique comorbides et aux symptômes de maladies mentales qui rendent leur supervision plus difficile (Garcia & Abukhadra, 2021 ; Givens & Cuddeback, 2021 ; Lurigio et al., 2003). Cela est d’autant plus important que la population sous surveillance communautaire (milieu ouvet) s’élève à près de 4,3 millions de personnes et que des estimations prudentes suggèrent qu’environ 16% des personnes sous surveillance communautaire souffrent d’une maladie mentale (Oudekerk & Kaeble, 2021). Par rapport aux personnes en probation qui ne souffrent pas de maladies mentales, les probationnaires atteints de maladies mentales sollicitent davantage les agents de probation en raison de l’augmentation de leurs besoins criminogènes et non criminogènes, en particulier les limitations fonctionnelles et les problèmes de consommation, qui exigent plus de temps, d’énergie et de ressources de la part des agents de probation (Skeem & Petrila, 2004). Les probationnaires atteints de maladies mentales présentent également de faibles taux d’adhésion aux traitements de santé mentale (Kreyenbuhl et al., 2009 ; MacBeth et al., 2013). En outre, les personnes en probation qui souffrent de maladies mentales ont des taux élevés de violations et de révocations de la probation (Eno Louden & Skeem, 2011) et subissent des conséquences plus importantes que celles qui ne souffrent pas de maladies mentales (Eno Louden & Skeem, 2011 ; Prins & Draper, 2009).

À bien des égards, les stratégies de suivi en probation pour les personnes atteintes de maladies mentales ressemblent à celles appliquées aux probationnaires sans maladie mentale (par exemple, il est essentiel d’aider à obtenir un logement sûr et adéquat, des opportunités d’emploi et des soutiens prosociaux) ; cependant, l’obtention d’un logement, d’un emploi et d’un soutien social est souvent plus difficile pour les personnes atteintes de maladies mentales, en particulier pour celles qui sont sous main de justice. Il est donc primordial d’aborder ces questions dans le cadre d’une orientation de supervision axée sur la résolution des problèmes et en tenant compte des défis particuliers auxquels sont confrontées les personnes atteintes de maladies mentales. Dans cet article, nous nous concentrerons sur les défis de la supervision des personnes atteintes de maladies mentales graves qui sont en probation. Plus précisément, nous allons (a) définir les maladies mentales graves et persistantes ; (b) discuter des besoins complexes des personnes atteintes de maladies mentales dans le système de justice pénale ; et (c) décrire les pratiques fondées sur des preuves et d’autres interventions pour les personnes atteintes de maladies mentales dans le système de justice pénale.

Que doit savoir le personnel de probation sur les maladies mentales graves et persistantes?

La maladie mentale sévère et persistante, ou maladie mentale grave, est généralement définie comme la conjonction d’un diagnostic, d’une incapacité et d’une durée (Goldman et al., 1981). Le diagnostic fait généralement référence aux diagnostics les plus profondément invalidants, tels que la schizophrénie, le trouble bipolaire et/ou la dépression majeure. Ensuite, l’incapacité suggère qu’une personne est si profondément malade qu’elle a du mal à fonctionner dans la communauté sans un traitement et un soutien importants pour les problèmes de santé mentale. Enfin, la durée suggère que le diagnostic invalidant dure depuis plusieurs années ou plus (Goldman et al., 1981). Il est important de noter que Goldman et al. (1981) ont proposé cette définition en réponse à la nécessité, à l’époque, de fournir des lignes directrices pour définir et compter les personnes atteintes de maladies mentales.

Depuis, d’autres groupes ont proposé des méthodes et des définitions similaires (Parabiaghi et al., 2006 ; Ruggeri et al., 2000 ; Schinnar et al., 1990), bien que ces définitions n’aient pas été formellement appliquées aux populations de personnes atteintes de maladies mentales impliquées dans la justice, et que des estimations fiables du nombre de personnes en probation atteintes de maladies mentales sévères et persistantes restent difficiles à obtenir. En outre, bien qu’il existe d’autres diagnostics de santé mentale, tels que la dysthymie, les troubles anxieux ou le stress post-traumatique, la maladie mentale sévère et persistante – souvent abrégée en SPMI (severe and persistent mental illness) ou SMI (severe mental illness) – est utilisée pour décrire les personnes souffrant de maladies mentales invalidantes. Étant donné que les agents de probation rencontrent régulièrement des délinquants souffrant de dépression, de troubles bipolaires et de schizophrénie, nous allons prendre le temps de décrire chacun de ces diagnostics.

Conclusion

Le grand nombre de personnes atteintes de maladies mentales dans le système judiciaire pénal présente des défis complexes et uniques pour le personnel de probation et les autres agents du système judiciaire pénal. Pour superviser cette population, il est important de comprendre la maladie mentale et de reconnaître comment les symptômes de la maladie mentale peuvent rendre difficile le respect des exigences de la probation, ainsi que de mettre ces personnes en contact avec des prises en charges ou programmes fondés sur des preuves et conçus pour traiter l’abus de substances, l’absence de domicile, le chômage et le soutien social.

Les personnes atteintes de maladies mentales dans le milieu pénal _ Problèmes complexes et meilleures pratiques

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/86_1_3_0.pdf

FEDERAL PROBATION JOURNAL (2022) L’usage et l’abus de substances chez les personnes sous main de justice : Directives pour la pratique des agents de probation

Scott T. Walters, PhD en psychologie clinique, est professeur de santé comportementale et communautaire à l’école de santé publique du centre des sciences de la santé de l’université du Texas du Nord. Ses recherches portent sur l’utilisation de l’entretien motivationnel et d’autres interventions brèves pour aider les gens à modifier leur consommation de substances psychoactives et d’autres comportements problématiques.

Le Dr Walters, qui a publié de nombreux ouvrages, a été consultant pour plusieurs agences ; il intervient fréquemment devant des groupes universitaires, communautaires et médicaux ; il a reçu des prix nationaux et internationaux pour son travail d’intégration de la recherche et de la pratique.

 

Extrait:

Que doit savoir le personnel de probation sur l’usage et le mésusage de substances psychoactives?

Un trouble lié à l’usage de substances (TUS) est un mode de consommation d’alcool ou de drogues qui entraîne des déficiences ou des problèmes importants. Bien entendu, toutes les personnes qui consomment des substances ne développent pas forcément un trouble lié à l’usage de substances. Le nombre de personnes qui consomment une substance et qui développent ensuite un TUS est appelé « dépendance conditionnelle ». En moyenne, environ 12 % des personnes qui consomment une substance au moins une fois développeront un TUS, certaines substances (par exemple, l’alcool, la marijuana) ayant des taux de dépendance conditionnelle plus faibles, et d’autres substances (par exemple, la cocaïne, l’héroïne) ayant des taux un peu plus élevés (Lopez-Quintero et al., 2011). L’héroïne et la cocaïne semblent également avoir la progression la plus rapide de la consommation initiale vers un TUS (0-4 mois), tandis que le cannabis et l’alcool prennent souvent plus de temps pour évoluer vers un TUS (1-6 ans et 3-15 ans, respectivement) (Lopez-Quintero et al., 2011). Comme la consommation de substances elle-même, les TUS peuvent aller d’un TUS relativement bénin qui peut être traité par de brefs conseils à un TUS très grave qui peut nécessiter de recourir à des services d’hospitalisation intensifs. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est important d’utiliser un outil de dépistage fondé sur des données probantes qui mesure l’usage récent de substances, plutôt que de se fier à des évaluations du risque/besoin criminogène qui mesurent des comportements plus généraux ou un usage de substances qui s’est produit il y a longtemps.

Les TUS sont plus fréquents chez les hommes, les jeunes, les personnes à faible revenu, les chômeurs, les personnes qui ont commencé à consommer des substances à un âge précoce et qui souffrent de certains troubles mentaux (Chen, O’Brien et Anthony, 2005). Dans une enquête nationale, environ 20% des hommes en probation souffraient de troubles liés à la consommation de drogues, 30 % de troubles liés à la consommation d’alcool et 40 % d’un quelconque TUS (données de  la Substance Abuse and Mental Health Services Administration, 2014). Dans une autre enquête, environ la moitié des hommes en probation avaient besoin d’un traitement l’addiction, mais seulement un quart d’entre eux ont effectivement reçu un traitement au cours d’une année donnée (K. E. Moore et al., 2019 ; Perry et al., 2015).

Que doit savoir le personnel de probation sur la consommation et l’abus de substances dans le système judiciaire pénal?

Les personnes qui consomment des substances sont beaucoup plus susceptibles d’avoir affaire à la justice (Dellazizzo et al., 2020 ; Hayhurst et al., 2017 ; T. M. Moore et al., 2008 ; Yukhnenko, Blackwood, & Fazel, 2020). Par exemple, près de 40 % des détenus fédéraux et d’État ont déclaré avoir consommé des drogues et 30 % avoir bu de l’alcool au moment de leur infraction (Maruschak, Bronson, & Alper, 2021), et près de la moitié d’entre eux avaient un trouble lié à l’utilisation de substances au cours des 12 mois précédant leur incarcération. La consommation de substances psychoactives est également le principal facteur de risque modifiable de récidive, suivi par les pairs antisociaux, les besoins en matière de santé mentale et les problèmes d’emploi (Yukhnenko et al., 2020). Plusieurs raisons expliquent le lien étroit entre la consommation de substances et la criminalité : les personnes sont plus susceptibles de commettre des crimes lorsqu’elles sont sous influence (p. ex. crimes violents, conduite en état d’ébriété) ; les personnes commettent souvent des crimes lorsqu’elles tentent d’obtenir des substances (p. ex. vols, crimes financiers) ; et les personnes peuvent acheter, vendre ou posséder directement des substances illégales (p. ex. possession, distribution). Lorsqu’elles sont sous surveillance, les personnes qui consomment des substances peuvent avoir plus de mal à respecter leurs obligations professionnelles ou familiales, ou à satisfaire à d’autres exigences.

Points clés à retenir

  1. La consommation de substances psychoactives est fréquente dans le système de justice pénale et est étroitement liée à la criminalité et à la récidive.
  2. Votre agence doit dépister correctement l’usage de substances psychoactives et orienter vers un traitement approprié.
  3. Les traitements fondés sur des données probantes comprennent l’entretien motivationnel, le traitement cognitif et comportemental, la gestion des contingences et, le cas échéant, le traitement médicamenteux.
  4. Vous devez vous concentrer sur les raisons internes, orientées vers l’avenir, qui poussent les personnes à terminer leur probation, afin de faciliter un changement à long terme.
  5. Vous devez utiliser des stratégies motivationnelles et cognitivo-comportementales pour soutenir les concepts de traitement fondés sur des preuves.
  6. Vos interactions avec un probationnaire ouvrent la voie à une bonne relation de travail et à un changement positif.

 

L’usage et l’abus de substances chez les personnes sous main de justice_ Directives pour la pratique des agents de probation

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/86_1_2_0.pdf

TAFRATE & MITCHELL (2022) La pensée criminogène chez les personnes sous-main de justice : Guide pratique pour le personnel de probation (FEDERAL PROBATION (juin 2022) Volume 86, N°1)

 

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

Résumé

Face aux défis et aux luttes de la vie chacun peut avoir envie de stimulations, de se trouver des excuses à une mauvaise conduite, ou de ne pas prendre suffisamment en considération l’impact de ses actions sur la souffrance d’autrui. Pour certaines personnes, ces schémas deviennent de plus en plus fréquents et automatiques, préparant le terrain pour les décisions qui sont susceptibles de conduire à un comportement criminel, de causer du tort à soi-même et à autrui, et de créer un cycle d’implication dans la justice. En reconnaissant et en évaluant les schémas de pensée criminogènes lorsqu’ils apparaissent dans le cadre d’un suivi de probation, il y a une possibilité de réduire un facteur de risque important. Il s’agit d’un processus qui implique d’aborder directement (mais sans porter de jugement), en portant à la conscience des clients ces schémas destructeurs et d’utiliser des techniques cognitivo-comportementales pour affaiblir les pensées criminogènes qui précèdent les mauvaises décisions, tout en renforçant la pensées prosociales qui précèdent les meilleures décisions. Comme les schémas de pensée criminogènes sont susceptibles d’exister depuis longtemps et d’avoir une longue histoire de renforcement, les modifier est un processus graduel. De même, le renforcement des schémas de pensée plus sains prendra du temps, car les clients font l’expérience du réinvestissement dans le monde réel de nouvelles façons de penser. Ainsi, intervenir sur la pensée criminogène se fait au cours de de tout le suivi plutôt qu’au cours d’un ou deux rendez-vous.

La pensée criminogène chez les PPSMJ_Guide pratique pour le personnel de probation

Article original (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/86_1_1_0.pdf

Cours en ligne gratuit sur la Gestion des conflits (Centre Suisse de Compétence en matière d’exécution des Sanctions Pénales)

Profitez de ces programmes de cours assistés par ordinateur pour acquérir des connaissances efficacement, à n’importe quelle heure et n’importe quel endroit. Les cours en e-learning sont gratuits ; une fois l’inscription effectuée, ils sont accessibles à tout le monde, y compris à celles et ceux qui ne suivent pas de formation auprès du CSCSP actuellement.

Le cours montre comment il est possible de régler les conflits de manière active et constructive. Les participant·e·s se penchent sur leur propre comportement en cas de conflit et acquièrent des outils permettant de mieux comprendre et résoudre les conflits.

  • Structure : Ce cours en e-learning se compose de six modules d’environ 15 minutes chacun. Combiné à deux séquences en ligne d’une heure et demie chacune et d’une journée d’apprentissage en présentiel, il peut donner lieu à l’obtention d’un certificat pour une formation continue de deux jours sur le thème de la gestion des conflits.
  • Langues disponibles : français, allemand, italien
  • Durée : env. 120 minutes
  • À noter : Les contenus théoriques peuvent être approfondis en association avec deux séquences en ligne et une journée de cours en présentiel. Voir le programme de formation continue du CSCSP.

Vers la plateforme e-learning

Film sur la Formation dans l’exécution des peines: Un film en trois épisodes, prenant le point de vue de trois enseignant·e·s, montre comment des cours sont donnés aux personnes incarcérées dans les établissements de détention. Le projet du film a été mis en œuvre par la Communication. Le tournage s’est déroulé dans la prison de Pfäffikon (Zurich), l’établissement pénitentiaire de Soleure et l’Établissement de détention fribourgeois (site de Bellechasse)

« Le stress est un tueur silencieux qui fait des ravages », a déclaré Sean Murphy, directeur adjoint du Department of Corrections (DOC). « Un agent pénitentiaire sur trois présente des symptômes de stress post-traumatique, un sur dix a envisagé de se suicider. Nous avons des taux élevés de toxicomanie ou de consommation de substances. Nous connaissons la mort environ 15 ans plus tôt que le grand public et ce sont là des statistiques effrayantes.

Prenant ces statistiques à cœur et constatant la nécessité d’un changement positif, en 2020, la département pénitentiaire de l’État de Washington s’est associée à AMEND, de l’Université de Californie à San Francisco, et des programmes pilotes sont actuellement en cours dans plusieurs établissements de l’État de Washington. Le personnel s’est rendu en Norvège et dans d’autres États, tels que l’Oregon et la Californie, qui travaillent également avec AMEND.

AMEND est un programme conçu par le personnel pour répondre aux besoins de chaque établissement. Il permet au personnel de trouver de nouvelles idées et de contribuer à l’amélioration de la vie des personnes dont il a la charge et la garde. Par exemple, un membre du personnel du Washington Corrections Center for Women (WCCW) a récemment soumis une idée pour un événement AMEND qui a rassemblé le personnel pour chanter des chants de Noël pour les personnes incarcérées (https://youtu.be/MOWrYHQ_1xI).

Aider les personnes incarcérées aide le personnel en donnant plus de sens à leur travail et en créant un environnement plus sûr dans les prisons en mettant l’accent sur la communication entre le personnel et les personnes incarcérées.

« Lorsque vous travaillez dans cet environnement, vous vous sentez mieux dans votre peau, vous aidez les autres au lieu d’avoir l’impression de les contrôler et de les punir », a déclaré Todd Dowler, directeur des ressources humaines au département pénitentiaire de Washington.

Mme Garcia n’est qu’une des nombreuses personnes qui se sont rendues en Norvège et qui ont vu leur vision de leur travail et de la manière dont elles pouvaient travailler avec des personnes incarcérées bouleversée. La réinsertion commence dès le premier jour », explique Kabrina Riley, sergent pénitentiaire au WCCW. « Les gens vont au tribunal pour être punis, ils viennent en prison pour devenir de meilleurs voisins. Je pense que c’est très puissant, car cela signifie que notre travail a un but. Nous ne sommes pas là uniquement pour enfermer les gens derrière des portes et leur servir de la nourriture. Nous sommes là pour avoir un effet positif sur la façon dont ils vont revenir dans la communauté ».

AMEND n’en est qu’à ses débuts à Washington et prévoit de s’étendre à l’avenir à d’autres établissements.

Pour en savoir plus: https://www.doc.wa.gov/news/2023/01042023.htm

(Vidéos sous titrées en français: pensez à activer les sous-titres dans le lecteur)