Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
Header

Programme « Catch 22 »  & R.O.A.D (UK)

R.O.A.D (Rehabilitation Offering Another Direction) : Mis en œuvre par Catch22 au Royaume-Uni, ce programme est spécifiquement conçu pour les prisonniers impliqués dans des gangs. Lancé à HMP Thameside en 2013, il s’étend maintenant à quatre autres prisons et inclut un modèle spécifique pour les jeunes à HMYOI Feltham. Il se concentre sur l’évaluation des choix passés, le développement des compétences de communication et de coping, et l’identification d’opportunités éducatives et professionnelles post-libération. En 2022-2023, Catch22 a soutenu 20 156 individus à travers ses services en milieu carcéral, démontrant un impact significatif (Catch22 – Gangs in Prison: Violence Reduction and Rehabilitation).

« Notre approche se concentre sur l’offre d’alternatives à la sécurité et au statut supposés offerts par les gangs.
sécurité et au statut supposés offerts par les gangs. Il s’agit d’une stratégie qui, d’après les recherches, est plus efficace
que l’approche purement répressive utilisée dans de nombreuses prisons.
Nos services sont fournis par des praticiens spécialisés dans les gangs qui ont une expertise et une connaissance des gangs et de leur contexte, tant dans la communauté qu’à l’intérieur de la prison.

Les spécialistes des gangs identifient la nature spécifique et l’impact de l’implication des gangs au sein de l’établissement, et conçoivent des interventions ciblées en s’appuyant sur du contexte local et de l’expérience. Ils travaillent au sein de la prison, en développant des informations avec d’autres équipes pénitentiaires, et soutiennent les accords de réinsertion avec les services de la communauté.
En travaillant au sein du régime pénitentiaire, tout en étant indépendant de celui-ci, Catch22 jouit d’une position unique et avantageuse. Cela signifie que nous sommes en mesure d’établir des liens de confiance avec les prisonniers, sans avoir à renforcer directement les punitions et les mesures de sécurité. »

Nos services se composent de six éléments distincts, chacun étant d’une importance vitale pour le maintien de la sécurité au sein de la prison et pour aider les personnes à modifier leur comportement.

  • 1. IDENTIFICATION PRÉCOCE ET RENSEIGNEMENTS COORDONNÉS
    Les spécialistes des gangs travaillent avec les nouveaux arrivants dans la prison pour identifier les risques et les points de tension potentiels, avant de mettre en place un plan visant à prévenir les incidents liés aux gangs.
  • 2. PROGRAMME R.O.A.D
    Le programme R.O.A.D. (Rehabilitation Offering Another Direction) fait partie intégrante de tous nos services. Nous utilisons une approche réparatrice et respectueuse des traumatismes (trama informed) pour permettre aux individus de réfléchir à leurs expériences et de se fixer des objectifs pro-sociaux pour leur vie.
  • 3. RÉSOLUTION DES CONFLITS ET MÉDIATION
    En cas d’incident violent survenu pendant ou avant la détention, notre service facilite les séances de médiation entre toutes les parties afin de résoudre le problème et de trouver une solution.
  • 4. GESTION DES CAS COMPLEXES
    Des séances individuelles permettent aux praticiens d’offrir un soutien individualisé et holistique aux principaux candidats, tels que ceux qui font l’objet d’un CSIP (actes de violence ou d’auto-isolation) ou d’un ACCT (pensées ou tentatives d’automutilation ou de suicide).
  • 5. RÉINSERTION
    En travaillant en étroite collaboration avec les équipes de réinsertion et de probation, nous pouvons nous assurer que les problèmes liés aux gangs sont pris en compte avant la libération et que les détenus bénéficient du soutien dont ils ont besoin pour maintenir les progrès accomplis.
  •  6. FORMATION
    Nous développons et dispensons des formations adaptées aux besoins de chaque établissement afin d’accroître les connaissances et la confiance du personnel dans le travail avec les personnes impliquées dans des gangs et celles qui risquent d’être exploitées.
    Catch22 peut être chargé de fournir tous les aspects du service, mais nous proposons également des éléments individuels.

1596_GangsInPrisonUpdates_03.pdf

Si le lien est brisé: 1596_GangsInPrisonUpdates_03

Long Term Offender Program: Programme pour délinquants de longue durée

Le programme pour délinquants à long terme (Long Term Offender Program: LTO) est conçu pour les condamnés à perpétuité et les détenus qui purgent des peines dont la date d’expiration minimale est de 10 ans ou plus.

Le groupe cible est constitué des détenus qui en sont aux 2 à 4 premières années de leur peine.

Les principaux objectifs du programme sont d’aborder les questions d’adaptation et les moyens de tirer le meilleur parti de la vie en prison.

Les détenus qui ne sont pas dans ce créneau, mais qui remplissent les conditions minimales d’expiration, peuvent être admis. Toutefois, la priorité est donnée aux détenus qui en sont au début de leur peine de longue durée.

Le programme LTO comprend 34 séances, à raison d’une fois par semaine. Il comprend du matériel provenant de plusieurs programmes de traitement standardisés de l’administration pénitentiaire (Department of Corrections, DOC)  et les mêmes concepts d’intervention cognitivo-comportementale utilisés dans tous les programmes de traitement du Département de la justice. Contrairement à d’autres programmes du DOC, le programme LTO prévoit l’utilisation obligatoire de pairs assistants (détenus facilitateurs). Ces derniers sont des condamnés à perpétuité ou des détenus de longue durée qui ont suivi le programme LTO et/ou qui ont été formés par l’animateur du programme LTO.

Le rôle du pair assistant dans le groupe n’est pas le même que celui d’un pair animateur. Ce dernier dispense en effet le traitement. L’assistant est un soutien pour l’animateur et un modèle pour les détenus participant au programme. Il aide à présenter le contenu du programme, donne son avis pendant les discussions, sert de modèle et joue un rôle avec l’animateur, et aide le groupe à rester concentré sur sa tâche. Tous les groupes doivent avoir au moins un pair-assistant, mais pas plus de deux

Treatment Programs | Department of Corrections | Commonwealth of Pennsylvania

Exemples d’outils de classement de personnes détenues par niveau de sécurité (ECNS)

Les systèmes de classification des prisonnier·e·s sont des méthodes utilisées pour catégoriser les détenu·e·s en fonction de leur niveau de risque, de leurs besoins et d’autres facteurs, afin de déterminer leur placement dans différents niveaux de sécurité ou programmes au sein du système carcéral. Ces systèmes sont essentiels pour assurer la sécurité des détenu·e·s, du personnel et du public, tout en offrant des services de réhabilitation adaptés. La classification vise à équilibrer les intérêts des détenu·e·s, du département correctionnel et de la société, en préparant les détenu·e·s à leur retour dans la communauté.
Importance et Objectifs
La classification est cruciale pour plusieurs raisons :
  • Sécurité : En plaçant les détenu·e·s dans des environnements adaptés à leur niveau de risque, on réduit les risques d’évasion, de violence ou de conflits.
  • Supervision appropriée : Elle ajuste le niveau de surveillance (minimum, moyen, maximum) pour correspondre aux besoins individuels.
  • Programmes de réhabilitation : Elle identifie les besoins spécifiques, comme la santé mentale, la consommation de substances ou l’éducation, pour offrir des interventions ciblées.
  • Gestion des ressources : Elle optimise l’utilisation des infrastructures et du personnel en plaçant les détenu·e·s dans le moins restrictif possible tout en maintenant la sécurité.
Fonctionnement Pratique

Le processus de classification comprend plusieurs étapes :
  1. Évaluation initiale : Réalisée à l’entrée dans le système carcéral, souvent dans les 24 heures, pour évaluer les besoins immédiats comme la sécurité et la santé.
  2. Collecte d’informations : Inclut l’historique criminel, les détails de l’infraction, les interviews et tout besoin spécial, comme la santé mentale ou la consommation de substances.
  3. Utilisation d’outils d’évaluation : Les outils actuariels ou de jugement professionnel structuré sont utilisés pour scorer le détenu·e et déterminer les risques et les besoins.
  4. Assignation : Le détenu·e est assigné à un niveau de sécurité et à des programmes basés sur l’évaluation, suivant des principes SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes, temporels).
  5. Reclassification régulière : Des revues régulières sont effectuées, par exemple tous les 6 mois ou annuellement, pour ajuster le statut basé sur le comportement, les progrès et les changements de risque, visant à réduire les restrictions si possible.
Exemples Notables et Meilleures Pratiques
  • Bureau fédéral des prisons des États-Unis (BOP) : Utilise un système détaillé avec des niveaux de sécurité (minimum, faible, moyen, élevé, administratif) et 11 facteurs de sécurité publique, comme l’appartenance à un groupe perturbateur ou l’historique de violence, pour ajuster le niveau de sécurité (Federal Bureau of Prisons). Une information inattendue est que ces facteurs incluent des éléments comme le statut d’étranger déportable, affectant le placement.
  • Service correctionnel du Canada : Dispose d’un système robuste avec des outils comme l’Échelle de classement par niveau de sécurité
  • Approches sensibles au genre et culturelles : Des pays comme le Canada et les Pays-Bas utilisent des outils spécifiques pour les femmes, tandis que des approches culturellement adaptées sont mises en œuvre pour les populations autochtones ou ethniquement diverses, améliorant les résultats.

pour découvrir les échelles utilisées das 10 états américains:  prison classification systems

Comment (et pourquoi) développer des approches mobilisant la VR en détention ?

Ce manuel (projet VISION), financé par l’Europe, a été conçu pour fournir aux praticiens des connaissances essentielles sur la mise en œuvre du projet VISION, en particulier sur l’application de la réalité virtuelle pour l’éducation, la formation et la réinsertion dans des établissements pénitentiaires.

Support pour l’acquisition de compétences

VISION cherche à améliorer les compétences des personnes détenues par la formation professionnelle avec l’aide de la réalité virtuelle.
Les objectifs principaux du projet sont les suivants :
1️⃣ Augmenter l’adhésion des personnes détenues aux programmes d’enseignement
et de formation professionnels par le développement de scénarios virtuels liés à l’inscription aux cours et à la motivation
2️⃣ Accroître l’engagement des personnes détenues dans l’enseignement et la formation professionnels.
3️⃣ Accroître leur réussite (préparation des personnes détenues à intégrer le marché
du travail après leur libération, à la réinsertion et à la prévention de la récidive).
4️⃣ Améliorer les compétences des formateurs et des éducateurs intervenant auprès des personnes détenues.

Pour travailler des besoins criminogènes

Exemple : Un programme, lancé en 2022 par le Service correctionnel norvégien (Kriminalomsorgen), utilise des casques VR pour aider les détenus à développer de l’empathie, à se préparer à des situations de la vie réelle (comme des entretiens d’embauche) et à comprendre l’impact de leurs crimes sur les victimes.

Fonctionnement :

1️⃣ Les détenus participent à des scénarios virtuels simulés, comme des conflits familiaux ou des interactions sociales complexes.
2️⃣ Un module spécifique les expose à des expériences immersives du point de vue des victimes, afin de favoriser la prise de conscience.

Objectif : Réduire la récidive en travaillant sur les compétences psychosociales et l’intelligence émotionnelle.

 Quels sont les effets de l’incarcération sur les familles?

Les proches de détenus, des « victimes secondaires» de l’incarcération…:

  • Précarisation (coûts des visites, pertes de revenus (enquête du Credoc réalisée en 2000: le taux d’accroissement de la pauvreté des familles de détenus atteignait 20 % en moyenne)
  • Stigmatisation: De nombreux enfants sont en butte à l’ostracisme, à la réprobation et au mépris parce qu’ils ont des liens avec un parent emprisonné… (jugement des proches,  désapprobation  sociale) (LA FAMILLE AU RISQUE DE LA PRISON, Solidarités et coûts sociaux de l’incarcération, Gwénola RICORDEAU); les enfants qui doivent manquer l’école  par  exemple  pour  aller  voir  leur  parent peuvent  se  sentir  mal  à  l’aise  lorsqu’ils  doivent  dire  à  leur  entourage  (camarades d’école,  enseignants)  ce  qu’ils  vont  faire.; On donne à de  nombreux  visiteurs  de  prison  « l’impression  qu’ils  sont  eux-mêmes délinquants par le simple fait qu’ils font une visite à la prison » (Ann Cunningham (2001) “Forgotten Families – the impacts of imprisonment”
  • Les réactions négatives  des  autres  peuvent avoir des effets à long terme sur la confiance en soi et le bien-être de l’enfant (« Il est difficile de se sentir valorisé lorsque tous vous disent que vous ne valez rien »)  San  Francisco  Children  of  Incarcerated  Parents Partnership
  • Les enfants peuvent avoir à assumer des rôles nouveaux afin d’apporter un soutien familial, psychologique ou financier aux autres membres de la  famille (Ex: Le fils qui devient « l’homme de la maison »)
  • Leurs relations avec  le  parent  emprisonné  et  avec  d’autres personnes de leur entourage souffrent fréquemment (Il arrive par ex qu’ils doivent déménager dans un nouveau  quartier,  un  nouveau  logement  ou  aller  dans  une  nouvelle  école  en raison  de  cette  incarcération)
  • Familles qui éclatent: France (source: Relais Enfants Parents): L’incarcération fragilise les liens familiaux : l’absence de conjoint touche 60 % des détenus; Dans la moitié des cas, la séparation a eu lieu dans le mois qui a suivi l’incarcération; 80 % des hommes incarcérés depuis 5 ans n’ont pas de conjointe.

2. Effets de l’incarcération sur les enfants ?

  • Ceux qui, dans leur enfance, ont été touchés par la détention   d’un   parent   ont   plus   de   chances   que   d’autres   d’afficher   des comportements asociaux dans la suite de leur existence. (Joseph Murray and David P. Farrington (2005) “Parental imprisonment: effects on boys’ antisocial behaviour and delinquency through the life-course” dans Journal of Child Psychology and Psychiatry)
  • Les enfants de prisonniers sont de 5 à 6 fois plus susceptibles que leurs pairs d’être incarcérés à leur tour (Barnhill, 1991, cité dans  Adalist-Estrin A. Family Support and Criminal Justice” in Kagan, Weissbourg, Putting Families first : America’s family support movement and the challenge of change, San Fransisco, Jossey-Bass inc, 1994)
  • Certains enfants deviennent  renfermés,  souffrent  « de  problèmes  de santé  accrus  et  affichent  des  comportements  régressifs  tels  que  l’énurésie » (Ann Cunningham (2001) “Forgotten Families – the impacts of imprisonment” dans Family Matters , Winter 2001)
  • Leurs résultats scolaires ainsi  que  leur  assiduité  se  détériorent  fréquemment ou  ils  font  preuve  d’une agressivité accrue et manifestent des tendances asociales ou criminelles (Dervla King (s.d.) Parents, Children & Prison: Effects of Parental Imprisonment on Children (Centre for Social & Educational Research, Dublin Institute of Technology)
  • Les enfants sont touchés de différentes manières: la tendance existe, parmi  eux,  à  présenter  un  taux  plus  élevé  d’échec  scolaire  et  de délinquance que dans l’ensemble de la population. (Charlene Wear Simmons (2000) Children of Incarcerated Parents (California State Library))
  • Il existe une « relation proportionnelle entre le nombre de fois où les parents ont été incarcérés et le nombre de fois où leurs enfants commettent des délits une fois devenus adultes » (Joseph Murray et al. (2007) “Crime in adult offspring of prisoners: A Cross-National Comparison of Two Longitudinal Samples” dans Criminal Justice and Behaviour Vol. 34)
  •  À l’école, ils éprouvent:
    • un niveau de bien-être inférieur,
    • sont plus souvent placés dans des structures éducatives spécialisées que les autres enfants
    • Ils courent un risque plus élevé de ne pas faire d’études supérieures, de planifier ou de tenter de se suicider, et d’être hospitalisés pour des problèmes de santé mentale que le reste des jeunes adultes.
    • Dans leur vie de jeunes adultes, les enfants d’un parent en prison, rapportent des contacts moins fréquents et de moins bonnes relations avec leurs parents que ceux qui n’ont pas que ceux qui n’ont pas eu de parent en prison. (“After a Childhood with a Parent in Prison: Relationships and well-being as a child and young adult.” Per-Åke Nylander, Åsa Källström och Karin Hellfeldt (Örebro universitet 2018).

3. Effets du maintien du Maintien des Liens Familliaux sur les ENFANTS?

  • De nombreuses études donnent à penser que le fait de permettre aux enfants d’aller voir leurs parents emprisonnés peut être positif pour les uns et les autres. (W.H.  Sack  and  J.  Seidler  (1978)  “Should  children  visit  their  parents  in  prison?” dans  Law  and  Human  Behaviour,  Vol.  2; ou  A.  Stanton  (1980)  When  Mothers  go  to  Jail  (Lexington Books).
  • Certains enfants ont été visiblement moins perturbés après avoir vu leur père en prison, et une étude en provenance du Danemark a constaté que de jeunes enfants trouvaient la première visite particulièrement importante parce qu’elle leur permettait de voir que leur parent était vivant. (Ria   Wolleswinkel   (2002)   “Children   of   Imprisoned   Parents” in   Jan   Willems ; Developmental and Autonomy Rights of Children: Empowering Children, Caregivers and Communities)
  • Pourtant, un grand nombre d’enfants ne vont jamais voir leurs parents en prison : selon une étude menée en France « si un délinquant n’a  aucun  contact  avec  un  enfant  durant  les  six  premiers  mois  de  sa détention, souvent aucun contact n’aura lieu avec l’enfant par la suite » (Relais Enfants-Parents (1999) Maintien des liens en détention)

4. EFFETS du maintien du lien SUR LES Pères Incarcérés?

  • Les prisonniers dont les liens familiaux sont solides tendent à présenter un taux moins élevé de récidive (Jackie Crawford (2003) “Alternative Sentencing Necessary for Female Inmates With Children” dans Corrections Today June 2003.
  • « Les familles exercent une influence importante sur de nombreux aspects de la vie des  prisonniers …  Le  contact  avec  la  famille  est  lié  à  des  taux  moins  élevés d’atteinte à soi-même durant le séjour en prison… Les familles sont l’un des facteurs les plus importants pour la réinsertion des prisonniers après leur libération » (Joseph Murray (2005) “The effects of imprisonment on families and children of prisoners” in A. Liebling & S. Maruna The effects of imprisonment)
  • Dans une étude sur des prisonniers libérés, on a constaté que la moitié seulement de ceux qui n’avaient eu aucun contact avec des membres de leur famille avaient passé une année complète de liberté conditionnelle avant d’être arrêtés à nouveau, contrairement à 70% qui avaient eu  au  moins  trois  visites  durant  leur  emprisonnement (Joseph Murray (2005) “The effects of imprisonment on families and children of prisoners” dans A. Liebling & S. Maruna (rédacteurs) The effects of imprisonment, p.442)

Unité de prise en charge des auteurs d’infractions sexuelles à Fresnes (FRANCE CULTURE, Emission SUR LES DOCKS, 9/12/2010)

Fresnes dans un lieu entre hôpital et prison des détenus condamnés pour infractions à caractère sexuel ont la possibilité d’intégrer au sein de l’UPH (unité psychiatrique d’hospitalisation) un programme de soins pour six mois. Ces infracteurs sexuels peuvent avoir été arrêtés pour des actes sur majeurs ou sur mineurs. En ce qui concerne les mineurs il existe en France depuis le 8 juillet 2005 un fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infraction sexuelle ou violente créé par la loi Perben II (article 48) de 2004. Sont qualifiées d’infractions : meurtre ou assassinat d’un mineur avec viol, torture ou actes de barbarie, mais encore viol, agression, atteinte sexuelle, proxénétisme à l’égard d’un mineur, recours à la prostitution d’un mineur, récidive de ces mêmes actions. L’infraction doit faire encourir une peine d’emprisonnement d’au moins 5 ans. Au 30 octobre 2008 ce fichier répertoriait selon la CNIL 43.408 personnes.Fresnes est le seul service de psychiatrie en détention à proposer des soins spécialisés de type hospitalier pour infracteurs sexuels, ce qui est réalisé depuis 1994.La session thérapeutique que Sur les Docks accompagne est la cinquième du genre, inspirée d’un modèle canadien elle a été élaborée dans le service du Docteur Bodon Bruzel. Le premier volet concerne sous le titre « connais toi, toi même » les trois premiers mois de cette session.

Avec : Magali Bodon-Bruzel , psychiatre ;Florent Gatherias , psychologue ;Isabelle , Gwenaëlle , Brigitte , Nadia , infirmières ;Brigitte Guédon , psychiatre, psychanalyste ;Bruno Hauron , Directeur du centre pénitentiaire de Fresnes;Ronan Melcus , surveillant, gradé responsable de l’UPH,et les patients. En lien avec l’administration pénitentiaire et l’hôpital Paul Guiraud

production : Irène Omélianenko réalisation : François Teste

Unité de prise en charge des auteurs d’infractions sexuelles à Fresnes, EPISODE 2 (FRANCE CULTURE, Emission SUR LES DOCKS 12/08/11)

« Je souhaiterais avoir votre accord pour subir une ablation des testicules par chirurgie. Je sais que cela se fait au Canada et c’est sans appel. De toute façon, à mon âge actuel (63 ans) je n’en souffrirai pas et cela empêchera mes tendances envers les enfants ».En 2009 cette lettre à Nicolas Sarkozy était signé Francis Evrard, condamné à 18 ans pour le viol de deux petits garçons puis récidiviste. Au Canada à l’institut Philippe Pinel dans la région de Montréal existe depuis 1979 une autre façon de concevoir la prévention de la récidive et c’est sur ce modèle que travaille depuis trois ans à la maison d’arrêt de Fresnes l’équipe du Docteur Magali Bodon-Bruzel. Durant six mois un soin est proposé à ceux qu’on appelle les infracteurs sexuels qu’ils soient agresseurs d’adultes ou de mineurs. Nous avons suivi cette expérience et après une phase de travail sur soi les détenus s’engagent trois mois plus tard sur la prévention de la récidive proprement dite.

Avec : Magali Bodon-Bruzel , psychiatre ;Florent Gatherias , psychiatre ;Isabelle , Gwenaëlle , Brigitte , infirmières ;Brigitte Guédon , psychiatre, psychanalyste ;Bruno Hauron , directeur du centre pénitentiaire de Fresnes ;Ronan Melcus , surveillant, gradé responsable de l’UPH,et les patients.En lien avec les autorisations de l’administration pénitentiaire et l’hôpital Paul Guiraud

production : Irène Omélianenko réalisation : François Teste

Trés interéssante  Série « LA PRISON » , Emission La FABRIQUE DE L’HISTOIRE, sur FRANCE CULTURE (2012)

LA PRISON 1/4

Avec
Gilbert Azibert Premier Avocat général à la Cour de cassation
Premier temps d’une nouvelle semaine de la Fabrique de l’histoire, au lendemain des Rendez-Vous de l’histoire de Blois où nous avons eu le plaisir de rencontrer de très nombreux auditeurs et de discuter avec eux des formes et thèmes de nos émission. Merci donc à tous .
Demain , le documentaire d’Anaïs Kien et Françoise Camard nous racontera la mémoire des prisons St Paul et St Joseph de Lyon, et les souvenirs d’anciens détenus à l’heure où ces lieux pénitentiaires se transforment en locaux universitaires. Mercredi nous nous demanderons quel rapport il y a entre un camp de prisonniers de guerre et la prison.
Jeudi nous débattrons de l’éternelle question de la réinsertion des anciens détenus.
Nous recevons ce matin Gilbert Azibert. Gilbert Azibert a occupé différents postes de magistrats du siège et du parquet, a été secrétaire général du ministère de la justice avant d’être nommé premier avocat général à la cour de Cassation.
Mais ce n’est pas en raison de ces postes-là de magistrats que nous l’avons convié à nous parler ce matin. Gilbert Azibert a en effet trois ans directeur de l’administration pénitentiare de 1996 à 1999 et a dû, à ce titre, réfléchir à diverses évolutions dans les prisons françaises.
Il nous en parlera et sera rejoint, comme chaque lundi à 9 h 30, par son invité, Emmanuel Rebeillé-Borgela , adjoint au directeur de l’administration pénitentiaire de 1993 à 2000 qui complétera son témoignage et son analyse.
Gilbert Azibert , premier Avocat général à la Cour de cassation. En 2005, il a été procureur général près la cour d’appel de Bordeaux. Il fut Secrétaire général du ministère de la justice et des libertés (2008-2010), directeur de l’administration pénitentiaire de janvier 1996 à janvier 1999, président de la Chambre d’accusation à la cour d’appel de Paris (1999-2002), et directeur de l’École nationale de la magistrature (2002-2005), qui nous présentera, à 9 heures 30, son invité à lui avec lequel nous poursuivrons la discussion sur cette histoire de l’administration pénale.

LA PRISON 2/4

« Au revoir les yoyos »
un documentaire d’Anaïs Kien, réalisé par Françoise Camar
Djamel Touhami et Dédé Boiron s’égarent dans les couloirs de la prison St Paul-St Joseph. Les deux anciens détenus comptant respectivement 35 et 17 ans cumulées de diverses peines d’enfermement visitent une dernière fois les couloirs et les cellules qu’ils ont fréquentées durant toutes ces années. Les cellules sont grandes ouvertes, les murs lépreux, dans les sous-sols on patauge dans les flaques d’eau laissées par le ruissellement pluviale en quête de ce qui a été mais que l’on ne regrette pas. Lors des Journées du Patrimoine 2012 les visiteurs, voisins, curieux, familles d’anciens prisonniers se pressent devant l’enceinte du bâtiment désaffecté où l’on peut enfin l’endroit où vivaient ceux que l’on entendait des quais de la gare de Lyon-Perrache, en passant dans la rue ou de sa fenêtre, se livrer au fameux « parloir sauvage ». L’établissement pénitentiaire fermé depuis trois ans est désormais destiné à devenir le nouveau campus de l’Université catholique et l’on ouvre ses portes une dernière fois, en l’état, avant de transformer ce lieu d’enfermement en un lieu de connaissance et d’émancipation. Visite particulière aux côtés des anciens prisonniers.
Avec Djamel Touhami, André Boiron, Bernard Bolze, Christian Carlier, Eugène Lampion et les visiteurs.

LA PRISON 3/4

les prisonniers de guerre sur le sol Français

LA PRISON 4/4

Histoire de la réinsertion

Jean-Jacques Yvorel , docteur en histoire et enseigne à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), chercheur associé au Centre de recherche en histoire du XIXe siècle (Universités de Paris 1 et Paris 4) et au Centre de recherches sociologiques sur les droits et institutions pénales (CESDIP), spécialiste de l’histoire des déviances juvéniles et de leurs traitements sociaux ou judiciaires.

Jean-Marie Gueullette , directeur du Centre Interdisciplinaire d’Ethique à l’Université catholique de Lyon, docteur en médecine et en théologie.

Denis Salas , magistrat, chargé de formation et de recherche à l’École nationale de la magistrature et secrétaire général de l’Association pour l’histoire de la justice.

Alexis Saurin , président de la Fédération des Associations Réflexion-Action prison Et Justice – FARAPEJ