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L’application du principe de risque dans le monde réel : est-elle possible dans le domaine de la probation ?

BIEN QUE PLUSIEURS théories de la justice pénale existent pour servir de feuille de route à une supervision efficace, le modèle Risque, Besoins et Réactivité (RBR) domine la littérature scientifique. Une recherche rapide dans la base de données Criminal Justice Abstracts D

Un projet de démonstration de ce modèle a été élaboré et réalisé. Les auteurs de l’évaluation ont constaté que le modèle n’avait aucun effet sur les résultats des délinquants ; cependant, le modèle (soit en raison de sa complexité, soit pour une autre raison) n’a pas été entièrement mis en oeuvre (Lowenkamp, Holsinger, & Bechtel, 2016). Bien que cela puisse intuitivement sembler facile, la lutte pour appliquer correctement le principe de risque réside dans les détails de la mise en oeuvre et la disponibilité des ressources. Dans le système fédéral de probation, il y a eu un effort concerté pour aligner les pratiques de supervision avec le modèle RBR depuis 2009. Cet article examine l’efficacité du système dans la mise en oeuvre du principe de risque. En outre, cet article examine l’adoption d’une évaluation de la violence et la manière dont elle peut affiner l’utilisation de ce principe de risque.

Les database révèle 140 publications évaluées par des pairs faisant référence au modèle RBR depuis 2000. Comme le notent Andrews et Bonta (2007), le modèle RBR a été utilisé, avec un succès croissant, en Amérique du Nord et dans le monde entier. Les auteurs commentent également la robustesse du modèle, mais observent (2007:15) que « le plus grand défi est de transférer le modèle RBR dans des contextes « réels » ». La recherche sur les services correctionnels et le principe du risque soutient certainement cette affirmation.
Dans un examen de 38 programmes correctionnels, les chercheurs n’ont trouvé qu’un seul programme qui répondait aux critères de variation de l’intensité et de la durée des programmes en fonction du risque (Lowenkamp, 2004). De même, Lovins (2012) a constaté que 36 des 134 programmes de traitement correctionnel examinés faisaient varier la durée des programmes en fonction du risque.
Enfin, Lowenkamp, Pealer, Smith et Latessa (2004) ont constaté qu’environ 33 % des programmes de surveillance en Ohio ciblaient les délinquants à haut risque ou variaient la durée ou l’intensité des programmes en fonction du risque. En outre, seuls quatre programmes répondaient à ces trois critères. Pour faire écho à Andrews et Bonta (2007), il semble que la transposition du modèle RBR dans des contextes réels soit un défi et qu’elle ait été assez difficile.
Une tentative récente d’appliquer le modèle RBR à la surveillance de la probation a été présentée dans une monographie intitulée Dosage Probation (Center for Effective Public Policy, 2014). Ce modèle s’appuie sur les recherches existantes sur le modèle RBR ainsi que sur les recherches émergentes (mais limitées) sur le dosage. L’un des aspects de ce modèle consiste à fixer des seuils de services correctionnels en fonction du niveau de risque. Ainsi, les délinquants à risque élevé recevraient 300 heures de traitement, ce qui nécessiterait des périodes de surveillance plus longues, alors que les délinquants à risque modéré recevraient 100 heures de traitement, ce qui nécessiterait des périodes de surveillance plus courtes. Cela conduirait en fait à varier la durée et l’intensité des services en fonction du niveau de risque pour les délinquants placés en milieu ouvert.

L’application du principe de risque dans le monde réel _ est-elle possible dans le domaine de la probation_(traduction)

Lien vers l’article original (en anglais): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/usct10024-fedprobation-sept2016_0.pdf 

 

À PROPOS DE CE GUIDE DE PRATIQUE
Ce guide de pratique s’adresse avant tout aux cliniciens à qui il cherche à fournir une information concise, pratique et raisonnablement à jour sur la thérapie cognitivo-
comportementale (TCC) appliquée à la gestion de la colère. Il présente les étapes d’une
thérapie cognitivo-comportementale pour favoriser une meilleure gestion de ce type d’émotions
et des comportements qui en découlent. Il ne vise pas un diagnostic en particulier, mais peut
être utilisé lorsqu’une telle problématique est cliniquement significative.
Les différents groupes de recherche sur ce sujet ont développé des conceptualisations et des approches assez différentes. Ils partagent cependant plusieurs outils thérapeutiques communs. Le présent guide s’inspire des principales approches de gestion de la colère en proposant une conceptualisation et des étapes thérapeutiques qui tentent de les intégrer dans un tout cohérent. La structure générale de ce document respecte la même forme que celle des guides de pratique rédigés par le Dr Louis Chaloult.
Nous référons les lecteurs à l’ouvrage de Chaloult (Chaloult, Ngo, Goulet, & Cousineau, 2008) pour une présentation pratique des principes fondamentaux et techniques de base de TCC.
Plusieurs auteurs ont inspiré ce guide. Notons particulièrement le modèle d’Albert Ellis (Ellis & Tafrate, 1998) qui a particulièrement influencé ce champ de pratique. Ce sont principalement les guides de Kassinove et Tafrate dont s’inspire le présent ouvrage (Kassinove & Tafrate, 2002; Tafrate & Kassinove, 2009). Nous avons aussi intégré des        concepts et approches provenant de plusieurs autres auteurs importants dans ce domaine (Chapman, Gratz, & Linehan, 2015; Davies, 2000; Dryden, 1996; Nay, 2014; R. Potter-Efron, 2012).

 

https://tccmontreal.files.wordpress.com/2018/09/guide-de-pratique-gestion-de-la-colere-isbn-2018.pdf

Si le lien est brisé: guide-de-pratique-gestion-de-la-colere-isbn-2018

L’exécution de sanctions en milieu ouvert implique une présence, un suivi, des conseils et une assistance de la part des agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP). Afin d’être efficaces, les effectifs d’agents doivent être en nombre suffisant, mais on constate que cette recommandation européenne est en décalage avec le système d’affectation français.

Outre-Atlantique, des expérimentations prometteuses indiquent qu’une diminution de la charge de travail par agent du SPIP mènerait à une diminution des risques de récidive.

Cela s’explique par la mise en place d’un accompagnement plus individuel de chaque condamné permettant une diminution de la charge de stress des agents concernés.

Le travail d’Elliot Louan propose une revue de la littérature concernée et des pistes de réflexion s’appuyant sur les données probantes.

LOUAN- 2020- Charges de travail en probation- état des Connaissances réflexions et enjeux- Ajpen11-09-DCPC

L’entretien motivationnel et la justice sociale

William R. Miller, Ph.D. Plénière au Forum MINT, septembre 2012

W-Miller_EM&Justice sociale

Miller&Rollnick

L’une des rares critiques publiées à l’égard de l’entretien motivationnel est qu’il « ignore la réalité de l’impact de l’entourage social  » et qu' » une séance d’EM est une petite partie de la vie du client.  »  En formulant cette critique, Stanton (2010) faisait référence à d’importants déterminants sociaux de la motivation qui se trouvent en dehors de la salle de consultation. C’est juste. Nous nous sommes concentrés sur la dynamique de l’interaction thérapeutique et n’avons jamais essayé de proposer une théorie complète du changement de comportement (Miller & Rose, 2009, 2010).  Il est important de se rappeler que la volition (acte de volonté) n’est qu’un facteur de changement, bien qu’il soit vital (Miller & Atencio, 2008).

Mais je veux aller plus loin que Stanton avec un appel à une conscience de la justice sociale qui est impliquée par et va au-delà de l’esprit de l’EM.   En d’autres termes, je crois que l’EM est une petite partie de quelque chose de beaucoup plus grand, et c’est à cette réalité plus grande que je m’adresse maintenant.  Ce que je vais dire ici n’est basé que sur mes réflexions et sensibilités personnelles après 30 ans de vie avec l’EM.

La diffusion de l’EM : Fascinations

Ce n’est, je crois, pas un hasard si l’entretien motivationnel a généralement trouvé sa place d’abord parmi certains des membres les plus méprisés, rejetés et marginalisés de la société : les personnes souffrant d’alcoolisme, de toxicomanie, de psychoses, du VIH et du SIDA ; les sans-abri, les travailleurs du sexe et les délinquants ou criminels – ceux pour qui un traitement humain est le plus inattendu, le plus apprécié et le plus efficace.    Le traitement compatissant et respectueux de ceux qui sont les plus exclus a été une caractéristique de l’EM depuis ses débuts – encore plus, peut-être, que ce n’était le cas pour le conseil centré sur le client, qui s’est développé dans les mondes plus privilégiés de l’éducation et de la psychothérapie ; bien que, pour être juste, Rogers ait mis sa thérapie à l’épreuve à l’hôpital d’État de Mendota dans un essai contrôlé sur la schizophrénie (Rogers, Gendlin, Kiesler & Truax, 1967).  Je suis fasciné par le fait que l’EM ait été si facilement et si largement utilisée auprès des populations marginalisées de la société. Dans sa méta-analyse, Jenny Hettema a constaté que l’EM avait un effet deux fois plus important lorsqu’elle était dispensée à des populations minoritaires, par rapport aux Américains blancs (Hettema, Steele & Miller, 2005).

Nous nous appuyons, bien sûr, sur une base solide établie par Carl Rogers et ses étudiants.  Plus tard dans sa vie, Rogers (1980) en est venu à comprendre l’approche centrée sur la personne comme une « façon d’être » plus générale avec les gens, et il a exploré ses applications potentielles dans l’éducation, la gestion, les professions, le discours politique et le changement social.   Maintenant, je fais la même chose. Je suis également fasciné par le fait que tant de personnes semblent être attirées par l’EM parce que, d’une certaine manière, elles la reconnaissent lorsqu’elles la rencontrent – non pas comme quelque chose d’étrange qu’elles rencontrent pour la première fois, mais comme si c’était quelque chose qu’elles connaissent profondément et depuis longtemps, comme un vieil ami.   Certes, certains professionnels se tournent aujourd’hui vers l’EM en raison de l’accumulation de données probantes ou parce qu’ils l’ont apprise dès le début de leur formation, mais je sens qu’il y a quelque chose de plus ici.  Comment l’EM s’est-elle diffusée si rapidement et si largement – maintenant dans au moins 48 langues – sans pratiquement aucun marketing, et souvent bien avant l’existence d’une base de données adéquate ?  Qu’est-ce qui a attiré tant d’aidants vers l’EM, de tant de professions, de nations et de contextes différents ?  C’est comme si nous le savions par cœur.

(suite…)

CSJ (2018) RENFORCER LA CULTURE PENITENTIAIRE : HUIT MOYENS PAR LESQUELS LES RESPONSABLES DES SERVICES PENITENTIAIRES PEUVENT SOUTENIR LEUR PERSONNEL POUR RÉDUIRE LA RÉCIDIVE

Toutes les organisations sont confrontées au changement. Il peut être particulièrement difficile de favoriser une culture qui appuie le changement dans un organisme pénitentiaire. Le personnel a besoin d’un leadership fort, d’une structure et de politiques et pratiques claires qui l’aident à réussir dans son travail. Lorsque l’un de ces facteurs change, il n’est pas rare de voir des réactions allant d’une légère anxiété à une résistance rigide.

Historiquement, le personnel pénitentiaire a toujours eu un mandat simple : protéger et assurer la sécurité des personnes incarcérées. Mais aujourd’hui, la réduction de la récidive est au cœur des préoccupations des responsables du système pénitentiaire. Par conséquent, on attend également du personnel pénitentiaire qu’il aide à préparer les personnes à réintégrer leur communauté après leur incarcération. Cet objectif se traduit souvent par une nouvelle façon de faire dans les systèmes pénitentiaires des États, mais il a surtout une incidence sur les directives données aux gestionnaires et au personnel de première ligne, qui sont désormais chargés de mettre en œuvre des approches et des pratiques dont il est prouvé qu’elles réduisent la récidive.

Dans tout le pays, les responsables de l’administration pénitentiaire ont dû relever le défi de faire adhérer le personnel à de nouvelles politiques, pratiques et activités destinées à réduire la récidive. Ils ont constaté que le changement à l’échelle de l’organisation est difficile et savent qu’ils doivent utiliser de nouvelles approches pour aider leur personnel à réussir dans l’effort de réduction de la récidive. Vous trouverez ci-dessous huit façons les responsables pénitentiaires peuvent préparer leur personnel à la réussite, faire participer le personnel à tous les niveaux, et renforcer les initiatives de réduction de la récidive.

  1. Évaluer le climat organisationnel.
  2. Manifester un engagement au sommet.
  3. Fournir au personnel les outils dont il a besoin.
  4. Promouvoir des messages internes et externes clairs, cohérents et réguliers.
  5. Montrez au personnel que l’initiative est là pour durer.
  6. Utiliser le personnel enthousiaste comme ressource pour encourager l’adhésion de ses pairs.
  7. Offrez un renforcement positif précoce et régulier.
  8. Mesurer et rendre compte des résultats.

Retrouvez l’article traduit ici:

8 moyens pour renforcer la culture pénitentiaire de prevention de la récidive

Lien vers l’article original (en anglais): https://csgjusticecenter.org/publications/strengthening-correctional-culture-eight-ways-corrections-leaders-can-support-their-staff-to-reduce-recidivism/

Ce projet a été soutenu par les subventions n° 2012-CZ-BX-K071 et 2016-MU-BX-K011 accordées par le Bureau of Justice Assistance. Le Bureau of Justice Assistance est une composante de l’Office of Justice Programs du ministère de la Justice, qui comprend également le Bureau of Justice Statistics, le National Institute of Justice, l’Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention, l’Office for Victims of Crime et le SMART Office. Les points de vue ou opinions exprimés dans ce document sont ceux de l’auteur et ne représentent pas nécessairement la position officielle ou les politiques du ministère de la Justice des États-Unis.

A propos du NRRC : Le National Reentry Resource Center (NRRC) a été créé en 2008 par le Second Chance Act (Public Law 110-199) et est administré par le Bureau of Justice Assistance du ministère américain de la Justice. Le NRRC fournit des services d’éducation, de formation et d’assistance technique aux gouvernements des États et des collectivités locales, aux organisations tribales, aux territoires, aux prestataires de services communautaires, aux organisations à but non lucratif et aux établissements pénitentiaires qui s’efforcent d’améliorer la réinsertion. Pour en savoir plus sur le NRRC, visitez csgjusticecenter.org/nrrc.

CNV en milieu pénal

avril 11th, 2021 | Publié par crisostome dans CNV | VIOLENCE - (0 Commentaire)

La Communication Non Violente est une approche qui démontre son interêt depuis des années en milieu pénal. 

« Ces mots qui libèrent » nous emmène en prison, à Portland et à Seattle. Des détenus découvrent la Communication Nonviolente. Ils retrouvent leur humanité et se pacifient intérieurement, avec des effets positifs de cette approche sur leur comportement et leur communauté.

Pour soutenir l’association Sweet Dream, qui produit des documentaires sur la CNV, nous vous conseillons de vous abonnez à cette chaine, vous serez informés de nos productions. Si nos films et projets correspondent à vos valeurs, vous pouvez nous aider en faisant un don. merci d’avance pour votre soutien. https://www.helloasso.com/association…

Outil de jugement clinique structuré d’évaluation du risque de récidive de violence conjugale: le Spousal Assault Risk Assessment Guide (SARA)

Généralités
Le Spousal Assault Risk Assessment Guide (SARA) a été créé par Kropp, Hart, Webster et Eaves (1999) au Canada. Bien que conçu avant l’ODARA, le SARA est cependant un outil de jugement clinique structuré. Il est organisé typiquement comme les instruments proposés par cette équipe : il s’agit d’un guide qui présente une série de recommandations pour effectuer l’évaluation de ce type de risque. La partie centrale consiste en une échelle de 20 facteurs de risques 130 sélectionnés sur la base d’une revue de la littérature ainsi que de considérations cliniques et légales. La SARA est habituellement considérée comme outil de jugement clinique structurée. Le résultat brut résultant de la cotation des vingt items peut donc être interprété par l’évaluateur en fonction des particularités du cas qu’il évalue.

Structure et cotation de l’échelle
Les 20 facteurs de la SARA sont répartis en deux parties : la première est constituée de facteurs d’évaluation du risque de récidive violente générale et la deuxième est spécifique du risque de récidive de violences conjugales.

Le codage des items se fait selon une échelle de 0 à 2 :
0 : absence du facteur
1 : présence partielle du facteur.
2 : présence nette du facteur.

Partie 1 : Facteurs de risque généraux de violence.

1. Antécédents de violence à l’égard de membres de la famille.
2. Antécédents de violence à l’égard d’inconnus ou de connaissances.
3. Antécédents de violation des conditions de mise en liberté ou de contrôle social.
4. Problèmes relationnels récents.
5. Problèmes récents d’emploi.
6. Victime et/ou témoin de violence familiale dans l’enfance ou l’adolescence.
7. Dépendance ou abus de substance récente.
8. Récente tentative ou idées suicidaires ou homicidaires.
9. Récents symptômes psychotiques ou maniaques.
10. Trouble de la personnalité, avec colère, impulsivité, ou instabilité comportementale.

Partie 2 : Facteurs de risque de violence conjugale.

11. Antécédents d’agression physique.
12. Antécédents d’agression sexuelle ou de crise de jalousie.
13. Antécédents d’usage d’une arme ou de menace de mort crédible.
14. Récente aggravation dans la fréquence ou la sévérité des agressions.
15. Antécédents de violation d’une interdiction de contact.
16. Minimisation extrême ou déni des antécédents de violence conjugale.
17. Attitude qui soutient ou excuse les violences conjugales.
18. Agression grave ou sexuelle lors de l’agression la plus récente.
19. Usage d’une arme ou de menace de mort crédible lors de l’agression la plus récente.
20. Violation d’une interdiction de contact lors de l’agression la plus récente.

Le guide de la SARA prévoit que l’évaluateur apprécie ces vingt facteurs, puis la présence éventuelle de facteurs supplémentaires spécifiques au cas en question. Finalement le risque de récidive de violences conjugales est estimé selon trois degrés : bas, moyen ou élevé.

Pour en savoir plus: G NIVEAU « Évaluation de la dangerosité et du risque de récidive », L’Harmattan

COTATION SARA

presentation_SARA par un de ses créateurs, Stephen Hart, Université Simon Fraser

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