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L’échelle révisée des tactiques de conflit (CTS2) est une mesure en 39 points de l’engagement individuel ou de l’expérience de la violence physique ou psychologique avec un partenaire intime, basée sur l’échelle des tactiques de conflit (Straus, 1979). Chaque item est posé à la fois au répondant et à son partenaire, pour un total de 78 questions. Les différents aspects pris en compte par l’échelle comprennent la fréquence de la violence physique, de la violence verbale et de la manipulation. Straus & Mickey 2012 fournissent une évaluation de validation supplémentaire pour l’échelle des tactiques de conflit dans leur étude de 32 pays, l’International Dating Violence Study, ainsi qu’un examen psychométrique de 10 autres études qui ont utilisé l’échelle.

Murray Straus

A noter que la méthodologie de la CTS (Conflict Tactics Scales ) de Murray Straus, appelé aussi « questionnaire de Straus », a fait l’objet de multiples critiques dans le monde académique pour plusieurs raisons :

  1. Biais méthodologiques
  • Mesure symétrique des violences sans considérer le contexte de domination
  • Ne différencie pas la légitime défense de l’agression
  • Ne prend pas en compte la gravité différente des actes de violence
  1. Problèmes d’interprétation
  • Tendance à présenter les violences comme également réparties entre hommes et femmes
  • Minimisation des dynamiques de pouvoir et de contrôle dans les relations
  1. Limites du recueil de données
  • Déclarations unilatérales sans vérification
  • Absence de contextualisation des violences
  • Sous-estimation des violences graves
  1. Critiques féministes
  • Approche considérée comme neutralisant les rapports de domination masculine
  • Occultation des conséquences différenciées des violences selon le genre

Ces critiques ont sont venus questionner la validité scientifique des travaux de Murray Straus sur les violences conjugales.

Échelle révisée des tactiques de conflit (CTS2)

Straus, M. A., Hamby, S. L., Boney-McCoy, S. et Sugarman, D. B. (1996)

Répondez pour chaque Item: Combien de fois cela s’est-il produit ?

  • Une fois au cours de l’année écoulée : 1
  • Deux fois au cours de l’année écoulée : 2
  • 3 à 5 fois au cours de l’année écoulée :  3
  • 6 à 10 fois au cours de l’année écoulée : 4
  • 11 à 20 fois au cours de l’année écoulée : 5
  • Plus de 20 fois au cours de l’année écoulée : 6
  • Pas au cours de l’année écoulée, mais cela s’est déjà produit auparavant : 7
  • Cela ne s’est jamais produit : 0

 

0-7

ITEMS
1. J’ai montré à mon partenaire que je me souciais de lui, même si nous n’étions pas d’accord.
2. Mon partenaire m’a montré qu’il se souciait de moi même si nous n’étions pas d’accord.
3. J’ai expliqué ma version d’un désaccord à mon partenaire.
4. Mon partenaire m’a expliqué sa version d’un désaccord.
5. J’ai insulté ou juré mon partenaire.
6. Mon/ma partenaire m’a fait cela.
7. J’ai lancé à mon/ma partenaire quelque chose qui pouvait le/la blesser.
8. Mon partenaire m’a fait ça.
9. J’ai tordu le bras ou les cheveux de mon partenaire.
10. Mon partenaire m’a fait ça.
11. J’ai eu une entorse, un bleu ou une petite coupure à cause d’une bagarre avec mon partenaire.
12. Mon partenaire a eu une entorse, un bleu ou une petite coupure à cause d’une bagarre avec moi.
13. J’ai respecté les sentiments de mon partenaire à propos d’un problème.
14. Mon partenaire a respecté mes sentiments à propos d’un problème.
15. J’ai obligé mon partenaire à avoir des relations sexuelles sans préservatif.
16. Mon partenaire m’a fait cela.
17. J’ai poussé ou bousculé mon partenaire.
18. Mon partenaire m’a fait cela.
19. J’ai utilisé la force (comme frapper, retenir ou utiliser une arme) pour obliger mon/ma partenaire à avoir des relations sexuelles orales ou anales.
20. Mon partenaire m’a fait cela.
21. J’ai utilisé un couteau ou une arme à feu contre mon/ma partenaire.
22. Mon partenaire m’a fait cela.
23. Je me suis évanoui(e) après avoir été frappé(e) à la tête par mon/ma partenaire lors d’une bagarre.
24. Mon partenaire s’est évanoui après avoir été frappé à la tête lors d’une bagarre avec moi.
25. J’ai traité mon partenaire de gros ou de laid.
26. Mon partenaire m’a traité de gros ou de laid.
27. J’ai donné un coup de poing ou frappé mon/ma partenaire avec quelque chose qui peut faire mal.
28. Mon partenaire m’a fait cela.
29. J’ai détruit un objet appartenant à mon/ma partenaire.
30. Mon/ma partenaire m’a fait ça.
31. J’ai consulté un médecin à la suite d’une dispute avec mon/ma partenaire.
32. Mon partenaire a consulté un médecin parce qu’il s’est disputé avec moi.
33. J’ai étranglé mon partenaire.
34. Mon partenaire m’a fait ça.
35. J’ai crié ou hurlé sur mon partenaire.
36. Mon partenaire m’a fait cela.
37. J’ai frappé mon partenaire contre un mur.
38. Mon partenaire m’a fait ça.
39. J’ai dit que j’étais sûr que nous pourrions résoudre le problème.
40. Mon partenaire était sûr que nous pourrions résoudre le problème.
41. J’avais besoin de voir un médecin à cause d’une dispute avec mon partenaire, mais je ne l’ai pas fait.
42. Mon partenaire avait besoin de consulter un médecin à cause d’une dispute avec moi, mais il ne l’a pas fait.
43. J’ai battu mon partenaire.
44. Mon partenaire m’a fait ça
45. J’ai attrapé mon partenaire.
46. Mon partenaire m’a fait ça.
47. J’ai utilisé la force (comme frapper, retenir ou utiliser une arme) pour obliger mon/ma partenaire à avoir des relations sexuelles.
48. Mon partenaire m’a fait cela.
49. J’ai quitté la pièce, la maison ou le jardin à grands pas lors d’un désaccord.
50. Mon partenaire m’a fait ça.
51. J’ai insisté pour avoir des relations sexuelles alors que mon partenaire n’en avait pas envie (sans utiliser la force physique).
52. Mon/ma partenaire m’a fait cela.
53. J’ai giflé mon/ma partenaire.
54. Mon partenaire m’a fait ça.
55. J’ai eu un os cassé à la suite d’une bagarre avec mon partenaire.
56. Mon partenaire s’est cassé un os en se battant avec moi.
57. J’ai menacé mon partenaire pour l’obliger à avoir des relations sexuelles orales ou anales.
58. Mon/ma partenaire m’a fait cela.
59. J’ai proposé un compromis en cas de désaccord.
60. Mon partenaire m’a fait cela.
61. J’ai brûlé ou ébouillanté mon partenaire volontairement.
62. Mon partenaire m’a fait ça.
63. J’ai insisté pour que mon partenaire ait des relations sexuelles orales ou anales (sans utiliser la force physique).
64. Mon partenaire m’a fait cela.
65. J’ai accusé mon/ma partenaire d’être un(e) mauvais(se) amant(e).
66. Mon partenaire m’a accusé de cela.
67. J’ai fait quelque chose pour contrarier mon partenaire.
68. Mon partenaire m’a fait cela.
69. J’ai menacé de frapper ou de jeter quelque chose sur mon/ma partenaire.
70. Mon/ma partenaire m’a fait cela.
71. J’ai ressenti une douleur physique qui me faisait encore mal le lendemain à cause d’une dispute avec mon/ma partenaire.
72. Mon/ma partenaire a ressenti une douleur physique qui persistait le lendemain à cause d’une dispute que nous avons eue.
73. J’ai donné un coup de pied à mon partenaire.
74. Mon partenaire m’a fait ça.
75. J’ai menacé mon/ma partenaire pour qu’il/elle ait des rapports sexuels.
76. Mon/ma partenaire m’a fait cela.
77. J’ai accepté d’essayer une solution à un désaccord suggérée par mon/ma partenaire.
78. Mon partenaire a accepté d’essayer une solution que j’ai suggérée.

 

Cotation

Les options de réponse comprennent 8 choix (catégories 1 à 7 et 0).

Une réponse de catégorie 1 ou 2 est codée comme le nombre correspondant de fois où l’incident spécifié s’est produit (une ou deux fois au cours de l’année écoulée).

Pour les catégories 3 à 5, le point médian de la catégorie est codé. Par exemple : La catégorie 3 (3-5 fois) est codée 4, la catégorie 4 (6-10 fois) est codée 8, et la catégorie 5 (11-20 fois) est codée 15.

La catégorie 6 (plus de 20 fois) doit être codée 25.

La catégorie 7 reçoit un score de 0 si les scores de l’année précédente ne reflètent pas d’abus ou de conflit.

Il est également possible de noter l’ensemble de l’échelle de manière dichotomique. Les catégories 1 à 7 (toute occurrence de maltraitance) indiqueraient la prévalence des agressions psychologiques ou physiques – toutes étant notées 1. La catégorie 0 (cela ne s’est jamais produit) serait alors notée 0.

 

Straus, M. A., Hamby, S. L., Boney-McCoy, S. et Sugarman, D. B. (1996). The revised conflict tactics scales (CTS2) development and preliminary psychometric data. Journal of family issues, 17(3), 283-316. https://doi.org/10.1177/019251396017003001

Échelle révisée des tactiques de conflit

 Evaluation du DANGER (Dépistage): DANGER ASSESSMENT-5 (DA-5)

EVALUATION RAPIDE  DU RISQUE POUR LES CLINICIENS (2009, 2017) – www.dangerassessment.org

Le DA-5 est une brève évaluation du risque qui permet d’identifier les victimes présentant un risque élevé d’homicide ou de blessure grave par un partenaire intime actuel ou ancien[1][2][3]. Il doit être utilisé lorsque la violence d’un partenaire intime a été identifiée dans le service des urgences ou dans d’autres établissements de soins de santé, lors d’une ordonnance de protection ou d’une audience de garde d’enfant, ou dans d’autres établissements de traitement/pratique brève. La présence de ces facteurs de risque peut signifier que la victime est en danger de blessures graves et/ou d’homicide. Les évaluations des risques fondées sur des données probantes doivent être utilisées en combinaison avec l’autodétermination du survivant et l’expertise du praticien pour développer en collaboration la meilleure voie à suivre pour chaque individu.

Indiquez Oui ou Non pour chacune des questions suivantes.

_____ 1. La violence physique a-t-elle augmenté en gravité ou en fréquence au cours de l’année écoulée ?

_____ 2. Votre partenaire (ou ex) a-t-il déjà utilisé une arme contre vous ou vous a-t-il menacé avec une arme ?

_____ 3. Pensez-vous que votre parent (ou ex) est capable de vous tuer ? _____

*4. Votre partenaire (ou ex) a-t-il(elle) déjà essayé de vous étrangler ou de vous couper la respiration?

4a. Si oui, votre partenaire vous a-t-il déjà étouffé/étranglé ou coupé la respiration ? Cochez ici : ____

4b. Depuis combien de temps environ ? ____

4c. Cela s’est-il produit plus d’une fois ? ____

4d. Cela vous a-t-il fait perdre connaissance ou vous a-t-il donné des vertiges ? ____

_____ 5. Votre partenaire (ou ex) est-il (elle) violemment et constamment jaloux(se) de vous ?

_____ Total des réponses « Oui »

*peut être demandé à la place ou en plus de : Avez-vous déjà été battue par votre partenaire (ou ex) pendant que vous étiez enceinte ?

Instructions pour la cotation Bref protocole en cas de strangulation
4 ou 5 réponses « oui » :

·       Dites à la victime qu’elle est en danger. Donnez-lui le choix de porter plainte auprès de la police et/ou d’un service d’assistance téléphonique confidentiel. Passer l’appel avec la victime et/ou effectuer un transfert en personne à un défenseur compétent.

3 réponses « oui » :

·       Si la victime est une femme et que vous êtes formé à l’utilisation du Danger Assessment :

o  Remplissez le DA complet en utilisant le calendrier et la notation pondérée. Informez la victime de son niveau de danger. Établissez un plan de sécurité sur la base des résultats du DA

·       Si la victime est une femme et que vous n’êtes PAS formé à l’utilisation du DA :

o  Orientez et remettez la victime à une personne certifiée pour administrer le DA complet (de préférence en personne).

2 réponses « oui » :

o   – Dites à la victime qu’il existe deux facteurs de risque de blessure grave, d’agression ou d’homicide. Si la victime est d’accord, l’orienter et la remettre à un défenseur compétent (de préférence en personne ou de vive voix).

0-1   réponses « oui » :

Suivre les procédures normales d’orientation et de traitement des cas de violence domestique.

Si la victime a répondu par l’affirmative à la question 4a, suivez le protocole de strangulation pour une évaluation plus approfondie et/ou adressez-la à une personne formée à l’évaluation suivante.

Si la strangulation a eu lieu il y a moins d’une semaine :

·   Examinez l’intérieur de la gorge, le cou, le visage et le cuir chevelu à la recherche de signes physiques de strangulation.  –

·   Reportez-vous aux informations relatives à l’évaluation de la strangulation et à l’évaluation radiographique sur le site www.strangulationtraininginstitute.com

·   Procédez aux soins médicaux d’urgence pour la strangulation, en particulier en cas de perte de conscience ou de perte de conscience possible (les victimes ne sont généralement pas sûres de leur perte de conscience), en particulier en cas d’incontinence – demandez à la victime si elle s’est « mouillée ».

S’il y a eu plusieurs étranglements :

·    Procédez à un examen neurologique pour déceler une lésion cérébrale ou adressez la victime à un médecin pour qu’il l’examine. Informez la victime du risque accru d’homicide.

Si la victime le souhaite, avertir la police et/ou les procureurs

·    Connaître la législation nationale/locale sur la strangulation et la déclaration obligatoire et en informer la victime.   Pour plus d’informations, consultez le site www.dangerassessment.org

 

EVALUATION DU DANGER (DANGER ASSESSMENT)

Jacquelyn C. Campbell, Ph.D., R.N. Copyright, 2003; update 2019; www.dangerassessment.com

Plusieurs facteurs de risque ont été associés à un risque accru d’homicides (meurtres) de femmes et d’hommes dans des relations violentes. Nous ne pouvons pas prédire ce qui se passera dans votre cas, mais nous aimerions que vous soyez conscient(e) du danger d’homicide dans les situations de violence et que vous voyiez combien de facteurs de risque s’appliquent à votre situation.

À l’aide du calendrier, indiquez les dates approximatives de l’année écoulée au cours de laquelle vous avez été victime de violences de la part de votre partenaire ou ex-partenaire. Inscrivez à cette date le degré de gravité de l’incident selon l’échelle suivante :

  1. Gifles, bousculades ; aucune blessure et/ou douleur durable
  2. Coups de poing, coups de pied ; ecchymoses, coupures et/ou douleur continue
  3. « Bastonnade » ; contusions graves, brûlures, os cassés
  4. Menace d’utiliser une arme ; blessure à la tête, blessure interne, blessure permanente, fausse couche ou étouffement* (utiliser un © dans la date pour indiquer l’étouffement/la strangulation/l’arrêt de la respiration – exemple 4©)
  5. Utilisation d’une arme ; blessures causées par une arme (si l’une des descriptions correspondant au numéro le plus élevé s’applique, utilisez le numéro le plus élevé).

Indiquez Oui ou Non pour chacun des points suivants. (« Il » désigne votre mari, votre partenaire, votre ex-mari, votre ex-partenaire ou toute personne qui vous fait actuellement du mal physiquement).

1. La violence physique a-t-elle augmenté en gravité ou en fréquence au cours de l’année écoulée ?
2. Possède-t-il une arme à feu ?
3. L’avez-vous quitté après avoir vécu ensemble au cours de l’année écoulée ?

3a. (Si vous n’avez jamais vécu avec lui, cochez ici : __)

4. Est-il au chômage ?
5. A-t-il déjà utilisé une arme contre vous ou vous a-t-il menacé avec une arme mortelle ? (Si oui, s’agissait-il d’une arme à feu ? cochez ici : _____)
6. Menace-t-il de vous tuer ?
7. A-t-il évité d’être arrêté pour violence domestique ?
8. Avez-vous un enfant qui n’est pas le sien ?
9. Vous a-t-il déjà forcée à avoir des relations sexuelles alors que vous ne le souhaitiez pas ?
10. A-t-il déjà essayé de vous étrangler ou de vous couper la respiration ?

10a. (Si oui, l’a-t-il fait plus d’une fois, ou vous a-t-il fait perdre connaissance ou vous a-t-il donné des vertiges ? cochez ici : ______)

11. Consomme-t-il des drogues illégales ? Par drogues, j’entends les amphétamines, «meth », speed, angel dust, cocaïne, « crack », drogues de rue ou mélanges.
12. Est-il alcoolique ou a-t-il des problèmes de boisson ?
13. Contrôle-t-il la plupart ou la totalité de vos activités quotidiennes ? Par exemple, vous dit-il avec qui vous pouvez être ami, quand vous pouvez voir votre famille, combien d’argent vous pouvez utiliser, ou quand vous pouvez prendre la voiture ? (S’il essaie, mais que vous ne le laissez pas faire, cochez ici : __)
14. Est-il violemment et constamment jaloux de vous ? (Par exemple, dit-il : « Si je ne peux pas t’avoir, personne ne peut t’avoir »)
15. Avez-vous déjà été battue par lui alors que vous étiez enceinte ? (Si vous n’avez jamais été enceinte de lui, cochez ici : _____)
16. A-t-il déjà menacé ou tenté de se suicider ?
17. Menace-t-il de faire du mal à vos enfants ?
18. Pensez-vous qu’il est capable de vous tuer ?
19. Vous suit-il ou vous espionne-t-il, laisse-t-il des notes ou des messages menaçants, détruit-il vos biens ou vous appelle-t-il lorsque vous ne le souhaitez pas ?
20. Avez-vous déjà menacé ou tenté de vous suicider ?
Total des réponses « oui »

 

Merci. Veuillez discuter avec votre infirmière, votre avocat ou votre conseiller de la signification de l’évaluation du danger dans votre situation.

[1] Il s’agit d’une brève adaptation de l’évaluation du danger (2003). L’ED complète avec notation pondérée fournit l’évaluation la plus précise du risque. L’évaluation du danger et ses révisions sont des évaluations du risque fondées sur des données probantes, destinées à être utilisées avec les survivants pour les informer, ainsi que les personnes qui les soutiennent, du risque de létalité ou de récidive qu’ils courent, et pour éclairer leur prise de décision

[2] Snider, C., Webster, D., O’Sullivan, S.C., & Campbell, J. (2009). Intimate partner violence: Development of a brief risk assessment for the emergency department. Society for Academic Emergency Medicine, 16, 1209-1216

[3]  Messing, J.T., Campbell, J.C., & Snider, C. (2017). Validation and adaptation of the Danger Assessment-5 (DA-5): A brief intimate partner violence risk assessment. Journal of Advanced Nursing, 73, 3220-3230.

Soutenu par la subvention n° 2015-SI-AX-K005 accordée par le Bureau de la violence contre les femmes, ministère de la Justice des États-Unis. Les opinions, résultats, conclusions et recommandations exprimés dans cette exposition sont ceux de l’auteur ou des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue du ministère de la Justice, Office on Violence Against Women (Office de lutte contre la violence à l’égard des femmes).

DANGER ASSESSMENT-5 (DA-5)_FR

DV+Danger+Assessments

L’AAS: Abuse Assessment Screen

L’AAS, qui comporte cinq questions, a été créé pour détecter les abus perpétrés à l’encontre des femmes enceintes. Cet outil de dépistage a été testé principalement auprès de jeunes femmes pauvres. Deux des quatre études évaluant l’AAS ont recruté des femmes dans des pays autres que les États-Unis (Brésil et Sri Lanka). Deux études ont calculé la sensibilité et la spécificité du test complet ; une troisième a évalué la sensibilité et la spécificité de la question sur la grossesse seulement. La fiabilité test-retest était acceptable dans une étude.

  • 1. Avez-vous déjà été victime de violence psychologique ou physique de la part de votre partenaire ou d’une personne importante pour vous ?
  • 2. Au cours de l’année écoulée, avez-vous été frappé(e), giflé(e), frappé(e) ou autrement blessé(e) physiquement par quelqu’un ? Si oui, par qui ? Combien de fois ?
  • 3. Depuis que vous êtes enceinte, avez-vous été frappée, giflée, battue ou blessée physiquement par quelqu’un ? Si oui, par qui ? Combien de fois et où ?
  • 4. Au cours de l’année écoulée, quelqu’un vous a-t-il forcée à avoir des activités sexuelles ? Si oui, par qui ? Combien de fois ?
  • 5. Avez-vous peur de votre partenaire ou de toute autre personne citée ci-dessus ?

Une réponse positive à l’une ou l’autre des questions indique un abus

Weiss SJ, Ernst AA, Cham E, Nick TG. Development of a screen for ongoing intimate partner violence. Violence Vict. 2003;18(2):131–41. doi: 10.1891/vivi.2003.18.2.131.

Norton LB, Peipert J, Zierler S, Lima B, Hume L. Battering in pregnancy: an assessment of two screening methods. Obstet Gynecol. 1995;85(3):321–5. doi: 10.1016/0029-7844(94)00429-H.

Moonesinghe LN, Rajapaksa LC, Samarasinghe G. Development of a screening instrument to detect physical abuse and its use in a cohort of pregnant women in Sri Lanka. Asia Pac J Public Health. 2004;16(2):138–44. doi: 10.1177/101053950401600211.

Partner Violence Screen (PVS)

Le PVS en trois points a été conçu comme un instrument bref pour le service des urgences. Les auteurs ont développé et testé l’outil exclusivement auprès de femmes, bien que Mills et al. l’aient ensuite testé auprès d’hommes. Trois études ont évalué la sensibilité et la spécificité du PVS, rapportant un large éventail de sensibilités. Deux autres études ont examiné la sensibilité et la spécificité d’un PVS « augmenté ». Houry et al. ont établi la validité prédictive du PVS et de trois questions supplémentaires. Les auteurs ont constaté que les femmes ayant obtenu un résultat positif à l’enquête PVS initiale étaient 11 fois plus susceptibles de déclarer avoir subi des violences physiques lors d’une évaluation de suivi après 4 mois que les femmes ayant obtenu un résultat négatif à l’enquête initiale.

Le PVS, qui comporte trois questions, est un outil de dépistage de la violence interpersonnelle qui peut être utilisé comme outil de suivi pour dépister une femme enceinte ou un parent bénéficiaire du MIHP (Maternal Infant Health Program).

Il ne peut pas être utilisé à la place du Maternal Risk Identifier (MRI) ou du Infant Risk Identifier (IRI) qui posent des questions supplémentaires.

  • 1. Au cours de l’année écoulée, avez-vous reçu des coups de poing, des coups de pied ou d’autres blessures de la part de quelqu’un ? Si oui, par qui ?
  • 2. Vous sentez-vous en sécurité dans votre relation actuelle ?
  • 3. Y a-t-il un partenaire d’une relation antérieure qui vous fait sentir en danger aujourd’hui ?

Davis JW, Parks SN, Kaups KL, Bennink LD, Bilello JF.(2003). Victims of domestic violence on the trauma service : Unrecognized and underreported. Journal of Trauma, 54, 352-55.

Une réponse positive à l’une ou l’autre des questions indique un abus

Dans cette vidéo, Michael P. Johnson parle de la typologie de la violence entre partenaires intimes qu’il a développée et qui a fait progresser le domaine de la violence familiale.

Michael Paul Johnson (Ph.D., Université du Michigan) est professeur émérite de sociologie, d’études féminines et d’études africaines et afro-américaines à Penn State, où il a enseigné la sociologie et les études féminines pendant plus de trente ans et a été nommé Alumni Teaching Fellow, la plus haute distinction de Penn State en matière d’enseignement. Il est un expert internationalement reconnu en matière de violence domestique, invité à s’exprimer lors de conférences et dans des universités aux États-Unis et dans le monde entier.

Ses recherches portent sur les implications de la différenciation des types de violence dans les relations intimes, et il a régulièrement consulté des organisations communautaires et des agences gouvernementales sur la politique et la pratique en matière de violence domestique. Il a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées et ses principaux travaux sur la violence domestique sont présentés dans A Typology of Domestic Violence : Intimate Terrorism, Violent Resistance, and Situational Couple Violence (Northeastern University Press, 2008). Bien qu’il ait pris sa retraite de Penn State en 2005 et de consultant en 2015, il continue d’écrire occasionnellement lorsque l’occasion se présente.

Michael Johnson a mené des recherches approfondies et a proposé qu’il existe trois grands types de violence entre partenaires intimes qui diffèrent considérablement les unes des autres – dans leur dynamique, leur développement et leurs conséquences.

Il est important de comprendre sa « typologie de la violence domestique » pour un certain nombre de raisons, notamment pour pouvoir mieux répondre aux affirmations selon lesquelles les hommes sont victimes de la violence du partenaire intime dans les mêmes proportions que les femmes.

Si nous savons que la violence sexiste ne connaît pas de frontières et qu’elle peut toucher tout le monde, nous savons aussi que la fréquence, la gravité et la nature de la violence perpétrée par les hommes sur les femmes sont différentes de celles commises par des femmes sur des hommes. 

Il est également essentiel de comprendre les variables impliquées dans la manière dont la violence fondée sur le genre peut se présenter pour déployer des efforts significatifs en vue de la prévenir et de la combattre.

Les trois principaux types de violences entre partenaires intimes selon Johnson :

  • Terrorisme intime – modèles de contrôle coercitif violent, perpétrés principalement par des hommes ;
  • Résistance violente – perpétrée en résistant à la violence, perpétrée davantage par les femmes en état de légitime défense ;
  • Violence situationnelle de Couple – escalade de la dispute à l’agression physique, se produit au sein des couples.

10 faits inconfortables sur les violences conjugales (Tonia Nicholls, 2016)

Veiillez trouver ici une conférence de Tonia Nicholls. Il est important de noter que beaucoup de critiques ont entourées les travaux du Pr Nicholls, qui sont important à accueillir avec mesure :

  1. Sa remise en question du paradigme dominant qui considère la violence conjugale comme étant principalement exercée par les hommes envers les femmes. Ses recherches suggèrent une prévalence plus importante qu’attendue de la violence bidirectionnelle dans les couples.
  2. Sa méthodologie de recherche, en particulier l’utilisation de l’échelle de Strauss, la CTS (Conflict Tactics Scale) pour mesurer la violence conjugale. Certains critiques estiment que cet outil ne prend pas suffisamment en compte le contexte, l’intentionnalité et l’impact différencié des actes violents.
  3. L’interprétation de ses résultats concernant la symétrie de genre dans la violence conjugale. Alors que ses travaux suggèrent une certaine symétrie dans la fréquence des actes violents entre hommes et femmes, ses détracteurs soulignent que cela ne prend pas en compte les différences qualitatives de la violence (gravité des blessures, impact psychologique, contexte de contrôle coercitif).
  4. Les implications politiques de ses travaux, certains craignant qu’ils puissent être utilisés pour minimiser la gravité des violences faites aux femmes ou pour réduire le financement des services d’aide aux victimes.

Ce débat s’inscrit dans une discussion plus large sur la façon dont la recherche sur la violence conjugale devrait être menée et interprétée, ainsi que sur ses implications pour les politiques publiques et les services d’aide aux victimes.

Qui est Tonia Nicholls? Le Dr Nicholls est professeur au département de psychiatrie de l’UBC et scientifique émérite à la Forensic Psychiatric Services Commission, BCMHSUS. Elle a des nominations croisées à l’UBC, y compris au SPPH, et une nomination auxiliaire au département de psychologie de l’Université Simon Fraser.

Ses recherches portent sur les intersections entre le droit et la santé mentale en ce qui concerne la prestation de services aux personnes en conflit avec la loi et à diverses populations marginalisées, en se concentrant sur l’évaluation et le traitement de la violence et de la criminalité, ainsi que sur l’élaboration et la mise en œuvre d’une approche fondée sur les résultats. Elle a publié des manuels pour faciliter la mise en pratique de la recherche et a participé à des mises en œuvre et des évaluations à grande échelle, notamment en ce qui concerne l’évaluation des risques de violence et le dépistage des troubles mentaux dans les établissements pénitentiaires, l’évaluation des troubles mentaux et la planification du traitement .

Ses travaux de recherche lui ont valu, ainsi qu’à ses équipes, de nombreuses subventions et récompenses pour un montant total de plus de 15 millions de dollars. Elle a récemment reçu une bourse de la Fondation des IRSC (+ de 2 millions de dollars ; 2015-2022) pour financer ses recherches.

Dr. Nicholls est une experte reconnue dans le domaine de la santé mentale et de la justice, ayant produit des études sur les dynamiques de genre dans les violences domestiques, notamment en examinant comment les femmes peuvent également être des auteurs de violences dans certains contextes.

Ses recherches ont notamment exploré les facteurs associés aux comportements violents des femmes dans des contextes correctionnels et domestiques. Elle a mis en avant l’importance de considérer les nuances de genre tout en évitant les généralisations sur les victimes et les auteurs de violences. Cependant, comme pour toute recherche dans ce domaine sensible, ses travaux doivent être interprétés dans leur contexte et en complément d’autres études, pour obtenir une vision équilibrée des phénomènes de violence conjugale.
  • Voir notament les travaux de Micheal Johnson qui indique que l’affirmation que les taux de violences domestiques entre les hommes et les femmes sont indentiques vient du fait qu’on ne mesure pas la même chose (violences verbales vs violences physiques graves), et que cette répartition des violences au sein du couple différe selon le type de violences dont on parle (Johnson indique par ex que les violences commisent dans la cadre du « terrorisme conjugale » (contrôle coercitif) sont presque uniquement le fait des hommes envers les femmes.
  • De la même façon, les travaux de Murray Straus évoqués par Tonia Nicholls, qui portent sur  son modèle symétrique de la violence, ont suscité des critiques, notamment en raison de la complexité des dynamiques de pouvoir et des inégalités de genre qui sous-tendent les violences conjugales (de nombreux chercheurs et militants ont souligné que, même si les femmes peuvent être violentes, les violences masculines ont des conséquences sociales et psychologiques plus graves, en raison des déséquilibres de pouvoir entre les sexes.) . De même sa méthodologie a été l’objet de nombreuses critqiues: enquêtes avec violences auto-rapportées, et « mesure » de la violence ne fait pas toujours la distinction entre différents types de violence (par exemple, la violence psychologique, physique, ou sexuelle).

10 faits inconfortables sur les violences conjugales (Tonia Nicholls, 2016)

  • Fait #1: Hommes et femmes sont auteurs et victimes de violences conjugales à des taux similaires
  • Fait #2: les femmes commettent (aussi) des violences graves
  • Fait #3: A la fois hommes et femmes soufrent des consèquences des violences entre partenaires intimes.
  • Fait #4: les causes de la violence entre partenaires intimes sont variées mais similaires selon le genre
  • Fait #5: L’oppression patriarcale est une explication pertinente mis insuffisante pour expliquer les violences entre partenaires intimes
  • Fait #6: Les théories générales sur la violence sont de bonnes explications des violences entre partenaires intimes
  • Fait #7: Les programmes de traitement pour les auteurs de violences conjugales sont innéfficaces
  • Fait #8: La violence conjugale masculine n’escalade pas toujours
  • Fait #9: Il y a trés peu de preuve d’une diffusion de l’approbation (sociale) à battre sa femme
  • Fait #10: Les efforts pour réduiore les violences entre partenaires intimes néglige la moitié des victimes et la moitié des auteur(e)s

 

Le 25 octobre 2016, CAFE Vancouver a organisé un forum à UBC sur les faits concernant la violence entre partenaires intimes, avec les conférenciers Michael Healey et Dr Tonia Nicholls.

Un événement public du Canadian Centre for Men and Families (CCMF) – Vancouver and Area Branch. (Organisé par le groupe de sensibilisation aux questions masculines du campus, Simon Fraser University Advocacy For Men & Boys).

Le Centre canadien pour les hommes et les familles (CCMF) est le premier centre national pour la santé et le bien-être des garçons, des hommes, des pères et des familles. Le Centre est un espace ouvert, inclusif et sécuritaire qui offre des services de thérapie et de counselling, de soutien par les pairs, une clinique juridique, des programmes de paternité, des services de mentorat et de soutien aux hommes victimes de traumatismes et de violence. Nous proposons des services, des recherches, des actions de défense, de sensibilisation et d’éducation du public sur tous les aspects des questions relatives aux hommes.

« Notre vision se concentre sur trois domaines essentiels :
1. Réduire le nombre de suicides chez les hommes à haut risque grâce à des programmes d’intervention qui s’attaquent aux obstacles auxquels les hommes sont confrontés lorsqu’ils cherchent de l’aide.
2. Renforcer l’autonomie des pères en cas de séparation ou de divorce grâce à des conseils juridiques et à des groupes de soutien à la paternité qui renforcent la relation père-enfant, tout en s’efforçant de promouvoir des attitudes sociales positives à l’égard de la paternité.
3. Soutenir les hommes qui subissent des violences domestiques et d’autres formes de traumatismes, tout en collaborant avec d’autres agences pour améliorer les services destinés à cette population. »

FRANCE INTER , émission Zoom Zoom Zen  » Désistance, sortir de la délinquance » , (12 novembre 2024) 

La désistance, ce concept américain, développé par le criminologue John Laub et le sociologue Robert J. Sampson, théorise et analyse la sortie de la délinquance des prisonniers et le taux de récidive de ces derniers.

Avec

  • Marwan Mohammed Sociologue, chargé de recherche au CNRS (Centre Maurice Halbwachs).

En 2014, l’Observatoire de la récidive et de la désistance est fondé, afin de rassembler et d’analyser les données sur ces sujets, dans l’objectif de formuler des recommandations. Ce dernier est supprimé en 2020 par la loi d’accélération et de simplification de l’action publique.

Alors que le système carcéral est de plus en plus remis en question, de nombreuses solutions sont développées partout dans le monde pour réduire le taux de récidive. C’est le cas notamment du Danemark, qui a développé des prisons ouvertes pour les peines de moins de 5 ans. Ces prisons sans véritables gardiens ni miradors font de plus en plus leurs preuves, permettant d’abaisser le taux de récidive des vols à 28 %.

Comment évaluer cette désistance ? Quels en sont les facteurs ? Peut-on réellement réduire le taux de récidives en changeant le système carcéral ? C’est ce que Zoom Zoom Zen va décrypter durant cette heure.

Avec Marwan Mohammed, sociologue, chargé de recherche au CNRS. Vos travaux portent essentiellement sur la jeunesse dans les quartiers populaires et les sorties de délinquance.

Échapper à sa condition

Pour Marwan Mohammed, le type d’engagement dans la délinquance peut conférer à une forme d’aliénation, et même d’addiction : « Une partie de la délinquance tient sur les addictions, il y a des personnes qui sont en situation d’addiction et qui volent pour consommer. Leur délinquance tient donc uniquement sur leur addiction. Mais il y a d’autres personnes pour lesquelles la délinquance peut être passagère. Elle peut être ponctuelle, circonstancielle, liée à un contexte bien particulier. Le problème de sortie de délinquance, c’est qu’on est parfois moins addict à sa propre délinquance que pris dans une situation qui confère à la délinquance. Je pense que ce qui est le plus dur, c’est de sortir d’une condition qui amène à la délinquance. »

Les origines du terme désistance

Le terme désistance vient de deux sociologues, John Laub et Robert Sampson. L’un et l’autre étaient chercheurs à Harvard au début des années 90, ces deux hommes se penchent sur le travail 50 ans plus tôt d’un couple, Eleanor et Sheldon Glueck. Ils ont travaillé sur les facteurs qui peuvent engendrer la délinquance juvénile. Le couple Glueck, tous les deux criminologues, avait mené des études sur le comportement de 1000 jeunes âgés entre 10 et 17 ans. Parmi eux, la moitié était déjà répertoriée comme délinquants. Leur travail va se faire sur plusieurs décennies afin de savoir pourquoi certains entrent dans la délinquance et d’autres en sorte.

Les conclusions de ce travail, ce sont Laube et Sampson qui vont les tirer dans deux livres : Début partagé et Vie divergente – Garçons délinquants jusqu’à l’âge de 70 ans, publié en 1995 et La criminalité en devenir, cheminement et points tournant dans la vie, sorti en 2006. De ces deux ouvrages, un enseignement s’impose : il n’existe pas de déterminisme social qui lierait un individu à la délinquance. Il est possible de ne pas récidiver et donc d’être dans la désistance. Autre enseignement important, la prison n’est pas un facteur garantissant la désistance, même lorsque les conditions d’enfermement ont été particulièrement rudes, au contraire.

Si cette notion vient des États-Unis, en France, un des premiers à l’avoir utilisée est l’invité de cette émission, Marwan Mohammed. En 2012, il publiait un essai Les sorties de la délinquance théorie, méthode, enquête où il souligne deux définitions possibles de la désistance : la sortie de la délinquance et la non-récidive.

Sortie de délinquance et récidivisme

Quand on en parle de récidive, on parle en termes judiciaires comme l’explique Marwan Mohammed, alors que quand on s’intéresse aux sorties de délinquance, on évoque le processus sur le long terme : « Les deux ne se croisent pas forcément parce qu’on peut sortir de la délinquance et être récidiviste, comme la sortie de délinquance est un processus sur le long terme. J’ai déjà observé des cas de jeunes qui étaient tombés pour trafic de stupéfiants et qui finalement passent à autre chose, s’inscrivent dans une formation, commencent à travailler, mais croisent dans leur quartier des policiers avec lesquels ils ont eu affaire à plusieurs reprises, le ton monte, les mots fusent, et il y a outrage, et donc comparution immédiate et incarcération alors que c’était une personne qui était dans un processus de sortie de délinquance. À l’inverse, on a des personnes qui ne récidivent pas, mais qui continuent leur carrière de délinquance sans se faire prendre. »