Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Stratégies de prevention de la rechute: l’outil « Plan de crise conjoint »

Le plan de crise conjoint (PCC) vise à identifier les signes avant‑coureurs et les facteurs déclencheurs d’une crise.

Il indique les stratégies et les ressources à mobiliser rapidement en cas de crise, ainsi que les soins, les traitements, les stratégies comportementales à privilégier ou à éviter, dès les premiers signes avant-coureurs de la crise, soit en amont d’une éventuelle perte de capacité de discernement.

Le PCC est une forme récente de « déclaration anticipée ».

Ce type de déclaration anticipée, venue de la psychiatrie, qui a pour but de préevenir la rechute, peut être utile également en milieu médicolégal et en contexte de probation pour anticiper toute rechute dans divers comportements criminogènes (avec par exemple des signes précuseurs comme la reprise des consommations, l’isolement, l’envahissement de pensées violentes…) , en mobilisant le réseau de soutien autour de la personne, en conscientisant les signaux précurseurs d’une crise, et en établissant à l’avance des scénarios de sortie de crise.

Contrairement aux directives anticipées, le PCC résulte d’un processus de décision partagée entre l’usager et son réseau de soutien, professionnel et/ou personnel, le rôle de chacun ayant été défini en amont de la crise.

Le plan de crise conjoint (PCC) est le fruit d’une démarche commune entre une personne concernée par un trouble psychique et un professionnel, voire les proches.

La rédaction d’un PCC est une démarche volontaire qui  repose sur un processus de décision partagée. Elle fait appel à la capacité d’autodétermination des personnes souffrant de troubles psychiques.

C’est un document négocié, rédigé et validé par les différentes parties concernées.

Il  peut aider à prévenir et mieux prendre en charge une éventuelle crise.

 

Exemples de PCC pouvant être adaptés pour être mobilisés en milieu correctionnel ou en probation:

FRANCE CULTURE (29/11/2018) La grande table:  Comment rendre une justice « humaine » ?

Peut-on défendre tout le monde? Quels représentations derrière le mot « monstre », qui nous sert à qualifier les pires criminels? Et pourquoi ne pas les défendre? Avec Thierry Illouz, avocat, romancier, dramaturge, auteur de « Même les monstres » (Iconoclaste, 2018)

Réflexion sur les figures du bien et du mal, sur les principes de justice, et d’injustice, avec l’avocat pénaliste, Me Thierry Illouz, qui publie Même les Monstres (L’Iconoclaste, 2018).

Quand « défendre, c’est épuiser l’idée du mal », chercher le pourquoi de l’acte, se mettre à hauteur d’homme, faire montre d’empathie. Car l’avocat, et c’est là ce qu’on  lui reproche souvent, prend parti pour celui qu’il défend. Alors, pour qui prend-t-il parti lorsqu’il défend un criminel, un « monstre », déjà étiqueté et condamné par l’opinion avant même de comparaître?

Je pense qu’un acte seul n’existe pas. Il est toujours dans un système de corrélation avec l’histoire des gens. J’essaye d’apporter des visages, de dévoiler, de démasquer.
(Thierry Illouz)

Car, pour Thierry Illouz, l’indulgence n’est pas une faiblesse, et le mot monstre, terme « élastique » dont on ne sait pas où il commence ni où il finit, ne saurait se justifier. Défendre des criminels et non des crimes, ne pas oublier que, parfois, avant d’être bourreau, ils ont pu être victime.

[Le mot « monstre » permet de dire :] « quelle que soit ma vie, je ne suis pas ça ». Nous sommes aussi cela, nous contenons cette possibilité.
(Thierry Illouz)

Thierry Illouz porte une analyse mêlée d’expérience personnelle, entre psychanalyse de la robe et dénonciation, en appelant aux outils du droit et de la littérature. Auteur de romans, dont La nuit commencera (Buchet Chastel, 2014), prix Simenon, en 2015, et de pièces de théâtre, dont A ma troisième robe, joué en 2012 au Théâtre du Rond-Point à Paris avec François Morel, il distingue bien les deux genres, les planches et le prétoire, rejette la justice-spectacle et continue de plaider pour la défense des monstres.

J’ai un parcours, une histoire, comme tout le monde. Elle communique avec mon travail d’avocat.
(Thierry Illouz)

Extraits sonores : 

  • Pascale Robert Diard : « On ne peut plus qualifier quelqu’un de monstrueux » (L’humeur vagabonde, 26/10/2006)
  • Eric Dupond-Moretti à la Matinale de France Inter (03/11/18)
  • Sur la fin du procès de Michel Fourniret (Journal de France Inter, 28/05/2008)

 

Le crime (1/5)

Le crime politique

Sous l’Ancien Régime, tout crime est un outrage au souverain. Après la Révolution apparaît la figure du délinquant faisant alors ressortir les caractères propres du crime politique qui vise le corps du roi puis son corps symbolique jusqu’à prendre la forme d’attentats qui ciblent le corps social.

Qu’est-ce qu’un crime ?

Nous le savons tous sans véritablement le savoir. On se le représente le plus souvent comme un attentat à la vie d’autrui.

Il ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune. Emile Durkheim

Ainsi, supprimer la vie d’autrui peut être légal – sur un champ de bataille ou en pratiquant l’euthanasie. Le crime ne se réduit pas à un acte immoral – donner la mort – parce qu’il est lié à un contexte social et politique qui lui confère sa nature. Il existe une différence centrale entre le crime privé et le « crime légal » (Camus), entre le crime « encadré » et le crime solitaire, entre le crime individuel et égoïste et le crime collectif et altruiste, c’est-à-dire pour une cause. Entre ces catégories se joue un jeu subtil, chacune tentant de se différencier de l’autre, voire d’en dissimuler sa part maudite.

Derrière l’évidence morale de la réprobation unanime d’un acte, ne tarde pas à se profiler l’inquiétante fragilité de la notion de crime.

Extrait musical choisi par l’invité : « attentat verbal » par Grand corps malade.

BIBLIOGRAPHIE

Le crime (2/5)

Le crime contre l’humanité

Le crime de masse résulte d’une inversion monstrueuse de la légalité : la souveraineté non seulement ne protège plus mais devient meurtrière, massacrant une partie de son peuple, le tiers de justice se fait partisan voire bourreau lui-même. Comment s’en relever ?

Evidence-based Practices for Promoting Recovery and Reducing Revidivism (California Mental Health and Substance Use policy Forum, Sacramento March  2014)

California Institute for Behavioral Health Solutions

Orateurs:
Percy Howard, LCSW, Associate Director, CiMH
Karen Kurasaki, PhD, Senior Associate, CiMH
Shoshana Zatz, Associate, CiMH
Kristin Dempsey, MS, MFT, Senior Associate, CiMH

Description:

This workshop will provide an overview of three evidence-based practices for promoting recovery and reducing recidivism among persons who are formerly incarcerated: Moral Reconation Therapy, Seeking Safety, and SOAR (SSI/SSDI Outreach Access and Recovery). The research supporting these models, basic principles, adaptability to different settings, training and implementation issues will be discussed.

1. Describe the basic tenets of and discuss research evidence supporting Moral Reconation Therapy;
2. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting Seeking Safety;
3. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting SOAR.

Link to PowerPoint:
http://www.cimh.org/sites/main/files/…

Resource:

SAMHSA’s SSI/SSDI Outreach, Access, and Recovery Technical Assistance (SOAR TA) Center
http://www.prainc.com/soar/

Seeking Safety
http://www.nrepp.samhsa.gov/ViewInter…

France Inter, Émission interception 22/07/2018, déjà diffusée en 2017: Respecto, la prison clés en main

On devrait construire les villes à la campagne, parce que l’air y est plus pur, disait Alphonse Allais. Pour annoncer ce sujet qui avait été diffusé en avril 2017, on pourrait dire sur le même ton : « Pour éviter les inconvénients de la prison, laissons la clé aux détenus. »

Nous allons à Mont-de-Marsan, dans les Landes, au centre pénitentiaire de Pémégnan.

Depuis 3 ans, 200 pensionnaires y bénéficient d’une formule, venue d’Espagne, le module de respect, ou le Respecto…

 Le principe est simple : les détenus volontaires signent une série d’engagements : engagement au respect des codétenus, des locaux et du matériel, respect aussi du personnel pénitentiaire. Ils s’astreignent également à participer à des activités de formation ou de loisirs tout à fait exceptionnelles dans une prison française.

En échange, ils bénéficient d’une véritable  liberté de mouvement : ils ont leur propre clé de cellule dans la poche.

L’objectif de l’opération est double : il s’agit à la fois de réduire le niveau de violence dans le milieu carcéral, tout en offrant aux détenus de meilleures chances de réinsertion à leur sortie.

A Mont-de-Marsan, une partie de la prison est soumise à ce régime, alors que l’autre conserve un mode de fonctionnement plus traditionnel. Car le Respecto implique l’adhésion des détenus, mais il exige également l’implication des gardiens, et tous ne sont pas volontaires.

Pour ce reportage, Clémence Fulléda et Julien Grenault ont pu être témoins de scènes qu’il est très rare de pouvoir enregistrer. Pour ces raisons vous l’entendrez nous avons dû, à un moment, déformer la voix de certains intervenants.

FRANCE CULTURE (2018) cycle d’émissions « A voix nues », consacrées à l’expert Daniel ZAGURY (Fevrier 2018)

Daniel Zagury (1/5) : Un avenir à Chevilly-Larue

Pour comprendre ce qui pousse certains hommes à commettre des actes monstrueux, la justice fait appel à l’expert psychiatre Daniel Zagury, ainsi amené à écouter et décrypter de nombreux tueurs en série comme Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret, et plus récemment des terroristes.

C’est poussé par son appréhension du corps en souffrance et par la peur de la mort que Daniel Zagury s’intéressera à la psychiatrie pendant ses études de médecine.

En associant très tôt ses impressions littéraires avec cette discipline, il se passionne pour la clinique et rejette l’intellect dépourvu d’affect.

Attentif à ce qu’il va transmettre, il pense qu’il est possible d’apaiser la souffrance de l’autre.

Liens

Publications de Daniel Zagury (cairn.info)

Daniel Zagury, passion psy, article de Flore Thomasset (la-croix.com)

Docteur Daniel Zagury : «Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» – Propos recueillis par Eric Favereau (liberation.fr)

Daniel Zagury (2/5) : La psychiatrie ordinaire

Depuis 1997 Daniel Zagury est chef de service du centre psychiatrique du Bois de Bondy en Seine Saint-Denis. Tout au long de son parcours à l’hôpital ou en prison, il a exploré et analysé les actes médicaux légaux des malades mentaux psychotiques, et ceux présentant des troubles graves de la personnalité.

Daniel Zagury (3/5) : L’expertise de l’horreur

Psychiatre des hôpitaux, spécialiste de psychopathologie et de psychiatrie légale mais aussi expert auprès de la Cour d’appel de Paris, Daniel Zagury cherche à mieux saisir le fonctionnement de certains hommes qui commettent des actes atroces « ce qui l’amène à côtoyer le plus effroyable de l’humanité ». 

Daniel Zagury (4/5) : Le procès pénal

Expert auprès des tribunaux Daniel Zagury a régulièrement témoigné dans d’importantes affaires criminelles mettant en cause des tueurs en série.

Retour sur une expertise qui consiste à mettre en lumière les caractéristiques, les aspects particuliers de la personnalité du tueur, les circonstances et les mobiles affectifs qui déclenchent une telle conduite.

Tout l’enjeu est de regarder le mal en face en entrant en relation avec l’autre sans aucune fascination.

Daniel Zagury (5/5) : La banalité du mal

Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles consacrés au parricide, au crime passionnel et aux tueurs en série, Daniel Zagury oblige la société à admettre que l’horreur absolue n’est pas étrangère à l’homme ordinaire.

En allant au delà des acquis psychiatriques, il tente de comprendre comment sont fabriqués de tels êtres humains.

FRANCE INTER (le téléphone sonne, 16/05/2018) Quel suivi pour les délinquants sexuels ?

Castration chimique, entretien psychologique, thérapie de groupe, prescription de médicaments qui sont des « coupe faim » sexuels, quel suivi médical pour les délinquants sexuels ? Est-il possible d’éviter une récidive ? La question se pose après la mort de la petite Angélique.

Après chaque affaire, reviennent les mêmes questions.

La dernière fois c’était Angélique, une jeune fille violée et tuée par un homme qui avait été condamné pour des faits similaires il y a vingt ans.

A chaque fois on interroge les délinquant sexuels, on interroge nos outils, on interroge les soins, la médecine, on interroge les fichiers.

Et c’est ce sur quoi nous avons eu envie de réfléchir à froid, ce soir. Loin des polémiques et des coups de menton des politiques.

Allons-y, parlons du suivi socio judiciaire. Est-il obligatoire ? Combien de temps dure-t-il ? A quoi ressemble l’obligation de soin ? Combien de temps dure-t-elle ? La castration chimique est-elle le remède médical ? Le fichier national des délinquants sexuels est-il efficace ? Faut-il l’ouvrir aux quatre vents, comme le font les anglo-saxons ? Faudrait-il de nouveaux outils ?

On en parle avec Florence Thibaut,professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’Université Paris-Descartes  et présidente de l’Association internationale pour la santé mentale des femmes ; la présidente de l’Union syndicale des magistrats Virginie Duval et Danielle Messager, spécialiste santé de France Inter.

Les invités