Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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L’exécution de sanctions en milieu ouvert implique une présence, un suivi, des conseils et une assistance de la part des agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP). Afin d’être efficaces, les effectifs d’agents doivent être en nombre suffisant, mais on constate que cette recommandation européenne est en décalage avec le système d’affectation français.

Outre-Atlantique, des expérimentations prometteuses indiquent qu’une diminution de la charge de travail par agent du SPIP mènerait à une diminution des risques de récidive.

Cela s’explique par la mise en place d’un accompagnement plus individuel de chaque condamné permettant une diminution de la charge de stress des agents concernés.

Le travail d’Elliot Louan propose une revue de la littérature concernée et des pistes de réflexion s’appuyant sur les données probantes.

LOUAN- 2020- Charges de travail en probation- état des Connaissances réflexions et enjeux- Ajpen11-09-DCPC

Une approche cognitivo-comportementale éducative de base mobilisable en probation: Le programme « Thinking Matters »

Thinking Matters est conçu comme une approche cognitive et comportementale éducative de base. Cette
approche comblera une lacune qui existe parmi les approches cognitivo-comportementales disponibles.

La plupart des programmes visent à produire un changement de comportement durable chez les
participants. Pour cette raison, ils sont complexes et prennent beaucoup de temps. Ces programmes ont souvent une durée de six mois à deux ans, lorsqu’ils sont dispensés comme prévu. La plupart des programmes tentent d’enseigner plusieurs approches différentes, comme la restructuration cognitive et les habiletés sociales. Ces approches supposent que les participants possèdent une compréhension de base des concepts et des idées sous-jacentes. Ils supposent également que les participants entrent dans le programme avec les compétences nécessaires à la réalisation des activités du programme.

Thinking Matters enseigne ces compétences de façon très élémentaire. Comme il s’agit d’un sous-ensemble des compétences nécessaires pour produire un changement à long terme, elles peuvent être enseignées en peu de temps. La plupart des approches enseignent les rapports de pensée comme un élément singulier – dans un ensemble plus vaste.

Thinking Matters enseigne chaque élément des rapports de pensées individuellement. Avant de demander à un participant de créer un « rapport de pensées », on lui apprend à rédiger une description satisfaisante de la situation. On ne leur demande pas de rédiger des rapports de pensée tant qu’ils n’ont pas démontré qu’ils sont capables de rédiger une description satisfaisante de situation. Ils ne sont pas tenus d’adopter une approche axée sur les pensées à risque tant qu’ils n’ont pas démontré avoir acquis les exigences préalables d’un rapport de pensée. Cela rend l’apprentissage des compétences plus facile et plus facile à gérer pour les participants.Deux avantages fondamentaux de Thinking Matters :

  • Les participants sont mieux préparés à réussir des approches de programme plus intensifs.
  • Les animateurs qui utilisent des approches intensives peuvent s’en tenir aux scripts et aux méthodes du programme avec moins d’écarts et de déviations.

L’enseignement individuel des compétences permet d’acquérir les éléments constitutifs des approches cognitivo-comportementales ultérieures. Thinking Matters enseigne ces compétences en relativement peu de temps. Cela le rend très utile dans les situations où le temps est limité par des facteurs tels que la durée de la peine ou le manque de personnel. Les QSL et les prisons sont des exemples d’endroits où il peut y avoir des limites de temps. Thinking Matters peut être utilisé avec des participants qui n’ont pas les compétences de base requises pour exécuter des programmes plus intensifs.
On peut aussi l’élargir pour l’utiliser comme approche plus intensive en y ajoutant des compétences ou en exigeant des participants qu’ils mettent ces compétences en pratique pendant une période prolongée.

Lien comportements/pensées:

Les gens souhaitent souvent pouvoir changer des comportements improductifs en quelque chose de plus gratifiant et de plus satisfaisant.  Malheureusement, beaucoup d’entre nous pensent qu’il faut une volonté et une détermination sans faille pour y parvenir.  Cela peut être vrai.  Mais ce n’est pas la façon la plus productive de créer un changement durable en nous-mêmes. La volonté peut s’affaiblir avec le temps. Le succès semble lointain lorsque cela se produit.  Lorsque nous nous décourageons, il est facile de retomber dans des pensées improductives et des comportements destructeurs.

C’est pourquoi Thinking Matters aborde le changement de soi avec un ensemble de compétences qui peuvent être apprises et pratiquées relativement facilement.  Il est difficile de maintenir les changements de comportement si l’on ne comprend pas la pensée spécifique qui conduit à un comportement particulier.  Thinking Matters aide les gens à s’entraîner à examiner leur propre façon de penser, à déterminer quelle est la partie qui mène au problème et à choisir d’utiliser une autre façon de penser.  Ces compétences aident à développer une saine curiosité envers soi-même, qui devient de plus en plus confortable au fur et à mesure qu’on les pratique.

Souvent, le « problème » de nos comportements n’est pas évident pour nous.  Il s’agit généralement de la façon dont nos comportements se reflètent sur nous, façonnent le point de vue des autres et/ou sont en conflit avec les règles/lois ou créent des inconvénients/problèmes pour les personnes qui nous entourent.  On a souvent l’impression que les gens doivent modifier leur façon de faire parce qu’ils ne sont pas raisonnables.  Le programme « Thinking Matters » aide les gens à devenir plus conscients des thèmes de notre pensée.  Si une personne prend conscience qu’elle blâme régulièrement les autres et considère ses associés comme « mauvais », elle peut commencer à remettre en question sa propre façon de voir le monde qui l’entoure.  Parfois, les autres ont tort.  Mais, est-ce que presque tout le monde a tort si souvent que cela mérite d’être un thème dans nos habitudes de pensée ?

Lien vers le site du programme Thinking Matters: http://thinkingmatters.us/

Extraits:

Exercices_ThinkingMatters

 

Un mot de l’auteur:

 

Bonjour tout le monde,

Je m’appelle Abe French.  J’ai commencé à créer Thinking Matters il y a environ 14 ans.  A l’époque, je développais et dispensais des programmes cognitivo-comportementaux dans une prison du comté et j’apportais une assistance technique au National Institute of Corrections (NIC).  Mon « travail quotidien » était celui d’un gestionnaire de cas au Michigan Department of Corrections (MDOC).  Jusque-là, j’avais été agent pénitentiaire et travaillais (principalement) avec des délinquants violents (1987-2000).

Une partie de mon travail (1993-2000) consistait à animer des groupes de « Stratégies pour penser de manière productive » (STP : Strategies for Thinking Productively).  Nous utilisions un programme intitulé OPTIONS : A Cognitive Self-Change Program (Dr, John M. (Jack) Bush & Brian Billodeau).  Vers 1997, notre établissement (Michigan Reformatory-MR) a également commencé à utiliser Thinking for a Change (T4C).   Pendant quelques années, j’ai animé des groupes de délinquants en utilisant les deux modèles.  J’ai eu la chance d’avoir été formé par les auteurs Dr. Jack Bush, Dr. Juliana Taymans, Dr. Barry Glick et Steve Swisher.  Une formation supplémentaire en communication cognitive et réflexive, en entretien motivationnel et en jeu de rôle a également été dispensée par le MDOC.  Je dois mentionner que Brian Billodeau, Mark Gornik, Deena Cheney et Michael Clark comptaient parmi mes formateurs.  Ce sont tous des formateurs et des individus de premier ordre. (Merci.)

En 2001, je suis devenu coordinateur des subventions pour l’Office of Community Corrections (OCC).  Mon domaine de spécialisation était la programmation cognitivo-comportementale.  À ce titre, il m’incombait d’inventorier, de contrôler et de faire des recommandations sur les diverses approches utilisées dans l’ensemble de l’État dans le cadre du financement du MDOC. Au fil du temps, j’ai commencé à remarquer que de nombreuses bonnes approches étaient utilisées et que certaines d’entre elles ne l’étaient pas correctement.  C’était généralement dû au fait que les ressources de l’agence et la dynamique logistique ne correspondaient pas bien aux paramètres du programme.

Il en résultait un manque de fidélité entre les directives des auteurs et l’exécution du programme.  En réponse à cette situation, j’ai commencé à passer en revue toutes les approches cognitivo-comportementales que je pouvais accumuler.  Mon objectif était d’aider les organismes et les individus à choisir des programmes d’études qui combineraient au mieux les ressources de l’organisme et les exigences du programme.  Il s’agissait souvent d’expliquer les caractéristiques du programme et de déterminer si l’utilisateur final disposait des ressources nécessaires pour en assurer la fidélité.  Nous avons souvent alerté sur des situations où une durée de séjour de 90 jours en prison ne permettait pas d’utiliser une approche calibrée pour 6 ou 12 mois.  Souvent, les utilisateurs ne comprenaient pas initialement qu’un programme linéaire est difficile (voire impossible) à utiliser dans un groupe communautaire en milieu ouvert où l’inscription ouverte est une nécessité.

J’ai pris ma retraite du MDOC en 2013.  Pendant environ un an, j’ai été le directeur d’un programme résidentiel de toxicomanie.  Malheureusement, l’établissement n’a pas pu maintenir le financement des subventions et a fermé.  Cela m’a donné assez de temps libre pour travailler davantage sur Thinking Matters, LLC.  Depuis lors, je fais plus de formation, d’écriture et de consultation.  J’ai appris à concevoir des sites Web et j’ai créé les sites de Thinking Matters pour soutenir notre travail avec les approches cognitivo-comportementales.

http://thinkingmatters.us/about-abe-french/

Stratégies de prevention de la rechute: l’outil « Plan de crise conjoint »

Le plan de crise conjoint (PCC) vise à identifier les signes avant‑coureurs et les facteurs déclencheurs d’une crise.

Il indique les stratégies et les ressources à mobiliser rapidement en cas de crise, ainsi que les soins, les traitements, les stratégies comportementales à privilégier ou à éviter, dès les premiers signes avant-coureurs de la crise, soit en amont d’une éventuelle perte de capacité de discernement.

Le PCC est une forme récente de « déclaration anticipée ».

Ce type de déclaration anticipée, venue de la psychiatrie, qui a pour but de préevenir la rechute, peut être utile également en milieu médicolégal et en contexte de probation pour anticiper toute rechute dans divers comportements criminogènes (avec par exemple des signes précuseurs comme la reprise des consommations, l’isolement, l’envahissement de pensées violentes…) , en mobilisant le réseau de soutien autour de la personne, en conscientisant les signaux précurseurs d’une crise, et en établissant à l’avance des scénarios de sortie de crise.

Contrairement aux directives anticipées, le PCC résulte d’un processus de décision partagée entre l’usager et son réseau de soutien, professionnel et/ou personnel, le rôle de chacun ayant été défini en amont de la crise.

Le plan de crise conjoint (PCC) est le fruit d’une démarche commune entre une personne concernée par un trouble psychique et un professionnel, voire les proches.

La rédaction d’un PCC est une démarche volontaire qui  repose sur un processus de décision partagée. Elle fait appel à la capacité d’autodétermination des personnes souffrant de troubles psychiques.

C’est un document négocié, rédigé et validé par les différentes parties concernées.

Il  peut aider à prévenir et mieux prendre en charge une éventuelle crise.

 

Exemples de PCC pouvant être adaptés pour être mobilisés en milieu correctionnel ou en probation:

FRANCE CULTURE (29/11/2018) La grande table:  Comment rendre une justice « humaine » ?

Peut-on défendre tout le monde? Quels représentations derrière le mot « monstre », qui nous sert à qualifier les pires criminels? Et pourquoi ne pas les défendre? Avec Thierry Illouz, avocat, romancier, dramaturge, auteur de « Même les monstres » (Iconoclaste, 2018)

Réflexion sur les figures du bien et du mal, sur les principes de justice, et d’injustice, avec l’avocat pénaliste, Me Thierry Illouz, qui publie Même les Monstres (L’Iconoclaste, 2018).

Quand « défendre, c’est épuiser l’idée du mal », chercher le pourquoi de l’acte, se mettre à hauteur d’homme, faire montre d’empathie. Car l’avocat, et c’est là ce qu’on  lui reproche souvent, prend parti pour celui qu’il défend. Alors, pour qui prend-t-il parti lorsqu’il défend un criminel, un « monstre », déjà étiqueté et condamné par l’opinion avant même de comparaître?

Je pense qu’un acte seul n’existe pas. Il est toujours dans un système de corrélation avec l’histoire des gens. J’essaye d’apporter des visages, de dévoiler, de démasquer.
(Thierry Illouz)

Car, pour Thierry Illouz, l’indulgence n’est pas une faiblesse, et le mot monstre, terme « élastique » dont on ne sait pas où il commence ni où il finit, ne saurait se justifier. Défendre des criminels et non des crimes, ne pas oublier que, parfois, avant d’être bourreau, ils ont pu être victime.

[Le mot « monstre » permet de dire :] « quelle que soit ma vie, je ne suis pas ça ». Nous sommes aussi cela, nous contenons cette possibilité.
(Thierry Illouz)

Thierry Illouz porte une analyse mêlée d’expérience personnelle, entre psychanalyse de la robe et dénonciation, en appelant aux outils du droit et de la littérature. Auteur de romans, dont La nuit commencera (Buchet Chastel, 2014), prix Simenon, en 2015, et de pièces de théâtre, dont A ma troisième robe, joué en 2012 au Théâtre du Rond-Point à Paris avec François Morel, il distingue bien les deux genres, les planches et le prétoire, rejette la justice-spectacle et continue de plaider pour la défense des monstres.

J’ai un parcours, une histoire, comme tout le monde. Elle communique avec mon travail d’avocat.
(Thierry Illouz)

Extraits sonores : 

  • Pascale Robert Diard : « On ne peut plus qualifier quelqu’un de monstrueux » (L’humeur vagabonde, 26/10/2006)
  • Eric Dupond-Moretti à la Matinale de France Inter (03/11/18)
  • Sur la fin du procès de Michel Fourniret (Journal de France Inter, 28/05/2008)

 

Le crime (1/5)

Le crime politique

Sous l’Ancien Régime, tout crime est un outrage au souverain. Après la Révolution apparaît la figure du délinquant faisant alors ressortir les caractères propres du crime politique qui vise le corps du roi puis son corps symbolique jusqu’à prendre la forme d’attentats qui ciblent le corps social.

Qu’est-ce qu’un crime ?

Nous le savons tous sans véritablement le savoir. On se le représente le plus souvent comme un attentat à la vie d’autrui.

Il ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune. Emile Durkheim

Ainsi, supprimer la vie d’autrui peut être légal – sur un champ de bataille ou en pratiquant l’euthanasie. Le crime ne se réduit pas à un acte immoral – donner la mort – parce qu’il est lié à un contexte social et politique qui lui confère sa nature. Il existe une différence centrale entre le crime privé et le « crime légal » (Camus), entre le crime « encadré » et le crime solitaire, entre le crime individuel et égoïste et le crime collectif et altruiste, c’est-à-dire pour une cause. Entre ces catégories se joue un jeu subtil, chacune tentant de se différencier de l’autre, voire d’en dissimuler sa part maudite.

Derrière l’évidence morale de la réprobation unanime d’un acte, ne tarde pas à se profiler l’inquiétante fragilité de la notion de crime.

Extrait musical choisi par l’invité : « attentat verbal » par Grand corps malade.

BIBLIOGRAPHIE

Le crime (2/5)

Le crime contre l’humanité

Le crime de masse résulte d’une inversion monstrueuse de la légalité : la souveraineté non seulement ne protège plus mais devient meurtrière, massacrant une partie de son peuple, le tiers de justice se fait partisan voire bourreau lui-même. Comment s’en relever ?

Evidence-based Practices for Promoting Recovery and Reducing Revidivism (California Mental Health and Substance Use policy Forum, Sacramento March  2014)

California Institute for Behavioral Health Solutions

Orateurs:
Percy Howard, LCSW, Associate Director, CiMH
Karen Kurasaki, PhD, Senior Associate, CiMH
Shoshana Zatz, Associate, CiMH
Kristin Dempsey, MS, MFT, Senior Associate, CiMH

Description:

This workshop will provide an overview of three evidence-based practices for promoting recovery and reducing recidivism among persons who are formerly incarcerated: Moral Reconation Therapy, Seeking Safety, and SOAR (SSI/SSDI Outreach Access and Recovery). The research supporting these models, basic principles, adaptability to different settings, training and implementation issues will be discussed.

1. Describe the basic tenets of and discuss research evidence supporting Moral Reconation Therapy;
2. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting Seeking Safety;
3. Describe the basic tenets of and discuss the research evidence supporting SOAR.

Link to PowerPoint:
http://www.cimh.org/sites/main/files/…

Resource:

SAMHSA’s SSI/SSDI Outreach, Access, and Recovery Technical Assistance (SOAR TA) Center
http://www.prainc.com/soar/

Seeking Safety
http://www.nrepp.samhsa.gov/ViewInter…

France Inter, Émission interception 22/07/2018, déjà diffusée en 2017: Respecto, la prison clés en main

On devrait construire les villes à la campagne, parce que l’air y est plus pur, disait Alphonse Allais. Pour annoncer ce sujet qui avait été diffusé en avril 2017, on pourrait dire sur le même ton : « Pour éviter les inconvénients de la prison, laissons la clé aux détenus. »

Nous allons à Mont-de-Marsan, dans les Landes, au centre pénitentiaire de Pémégnan.

Depuis 3 ans, 200 pensionnaires y bénéficient d’une formule, venue d’Espagne, le module de respect, ou le Respecto…

 Le principe est simple : les détenus volontaires signent une série d’engagements : engagement au respect des codétenus, des locaux et du matériel, respect aussi du personnel pénitentiaire. Ils s’astreignent également à participer à des activités de formation ou de loisirs tout à fait exceptionnelles dans une prison française.

En échange, ils bénéficient d’une véritable  liberté de mouvement : ils ont leur propre clé de cellule dans la poche.

L’objectif de l’opération est double : il s’agit à la fois de réduire le niveau de violence dans le milieu carcéral, tout en offrant aux détenus de meilleures chances de réinsertion à leur sortie.

A Mont-de-Marsan, une partie de la prison est soumise à ce régime, alors que l’autre conserve un mode de fonctionnement plus traditionnel. Car le Respecto implique l’adhésion des détenus, mais il exige également l’implication des gardiens, et tous ne sont pas volontaires.

Pour ce reportage, Clémence Fulléda et Julien Grenault ont pu être témoins de scènes qu’il est très rare de pouvoir enregistrer. Pour ces raisons vous l’entendrez nous avons dû, à un moment, déformer la voix de certains intervenants.