Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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Exemples d’outils de classement de personnes détenues par niveau de sécurité (ECNS)

Les systèmes de classification des prisonnier·e·s sont des méthodes utilisées pour catégoriser les détenu·e·s en fonction de leur niveau de risque, de leurs besoins et d’autres facteurs, afin de déterminer leur placement dans différents niveaux de sécurité ou programmes au sein du système carcéral. Ces systèmes sont essentiels pour assurer la sécurité des détenu·e·s, du personnel et du public, tout en offrant des services de réhabilitation adaptés. La classification vise à équilibrer les intérêts des détenu·e·s, du département correctionnel et de la société, en préparant les détenu·e·s à leur retour dans la communauté.
Importance et Objectifs
La classification est cruciale pour plusieurs raisons :
  • Sécurité : En plaçant les détenu·e·s dans des environnements adaptés à leur niveau de risque, on réduit les risques d’évasion, de violence ou de conflits.
  • Supervision appropriée : Elle ajuste le niveau de surveillance (minimum, moyen, maximum) pour correspondre aux besoins individuels.
  • Programmes de réhabilitation : Elle identifie les besoins spécifiques, comme la santé mentale, la consommation de substances ou l’éducation, pour offrir des interventions ciblées.
  • Gestion des ressources : Elle optimise l’utilisation des infrastructures et du personnel en plaçant les détenu·e·s dans le moins restrictif possible tout en maintenant la sécurité.
Fonctionnement Pratique

Le processus de classification comprend plusieurs étapes :
  1. Évaluation initiale : Réalisée à l’entrée dans le système carcéral, souvent dans les 24 heures, pour évaluer les besoins immédiats comme la sécurité et la santé.
  2. Collecte d’informations : Inclut l’historique criminel, les détails de l’infraction, les interviews et tout besoin spécial, comme la santé mentale ou la consommation de substances.
  3. Utilisation d’outils d’évaluation : Les outils actuariels ou de jugement professionnel structuré sont utilisés pour scorer le détenu·e et déterminer les risques et les besoins.
  4. Assignation : Le détenu·e est assigné à un niveau de sécurité et à des programmes basés sur l’évaluation, suivant des principes SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes, temporels).
  5. Reclassification régulière : Des revues régulières sont effectuées, par exemple tous les 6 mois ou annuellement, pour ajuster le statut basé sur le comportement, les progrès et les changements de risque, visant à réduire les restrictions si possible.
Exemples Notables et Meilleures Pratiques
  • Bureau fédéral des prisons des États-Unis (BOP) : Utilise un système détaillé avec des niveaux de sécurité (minimum, faible, moyen, élevé, administratif) et 11 facteurs de sécurité publique, comme l’appartenance à un groupe perturbateur ou l’historique de violence, pour ajuster le niveau de sécurité (Federal Bureau of Prisons). Une information inattendue est que ces facteurs incluent des éléments comme le statut d’étranger déportable, affectant le placement.
  • Service correctionnel du Canada : Dispose d’un système robuste avec des outils comme l’Échelle de classement par niveau de sécurité
  • Approches sensibles au genre et culturelles : Des pays comme le Canada et les Pays-Bas utilisent des outils spécifiques pour les femmes, tandis que des approches culturellement adaptées sont mises en œuvre pour les populations autochtones ou ethniquement diverses, améliorant les résultats.

pour découvrir les échelles utilisées das 10 états américains:  prison classification systems

Kia Marama Sex Offender Treatment Programme (New Zealand)

Lucy Faithfull Foundation 2015, Eradicating Child Sexual Abuse (ECSA)

Population cible

Hommes adultes placés dans une unité de sécurité moyenne et ayant commis des délits sexuels à l’encontre d’enfants.

Kia Marama a été créé en 1989 en tant que premier programme néo-zélandais de traitement pénitentiaire spécialisé pour les délinquants sexuels mineurs. Basé à l’origine sur le Programme de traitement et d’évaluation des délinquants sexuels d’Atascadero en Californie (Marques, 1988), Kia Marama a été créé en tant que communauté thérapeutique de 60 lits offrant des interventions de groupe aux délinquants sexuels mineurs condamnés.

Organisme de mise en œuvre

Department of Corrections (Statutory Body), Nouvelle-Zélande.

Mode et contexte de mise en œuvre

L’unité de sécurité moyenne de 60 lits est dédiée au traitement des délinquants sexuels mineurs et permet une interaction sociale et thérapeutique. Le programme fonctionne avec des groupes de huit hommes.

Niveau/Nature de l’expertise du personnel requise

Le personnel compte cinq thérapeutes (quatre psychologues et un travailleur social/thérapeute) qui sont étroitement supervisés afin de maintenir la qualité du traitement. Les agents pénitentiaires employés dans l’unité sont affectés à chaque groupe de thérapie et sont encouragés à soutenir et à suivre les progrès des détenus. Le programme Kia Marama a accès à un consultant culturel à temps partiel qui a aidé les thérapeutes avec des clients individuels et a développé des cérémonies d’accueil et de départ culturellement appropriées.

Intensité/étendue de l’engagement avec le(s) groupe(s) cible(s)

Le programme s’étend sur 31 semaines, les groupes se réunissant pour des séances de deux heures et demie, trois fois par semaine. Le temps non thérapeutique est consacré aux devoirs, aux activités liées à la thérapie, aux travaux de la prison (par exemple, la cuisine et le jardin) ou aux loisirs.

Description de l’intervention

Le programme très structuré vise à prévenir les rechutes en enseignant aux délinquants que leur délinquance est le résultat d’étapes de pensée et de comportement liées entre elles. Il offre des compétences et des stratégies pour rompre ces liens et des possibilités de changement, depuis l’évaluation initiale jusqu’à l’après-liberté, en passant par le traitement. Le programme envisage la délinquance sexuelle à travers un cadre de prévention des rechutes, basé sur des principes cognitivo-comportementaux. Nous pensons que ce cadre est plus efficace pour le client parce que

  • il l’encourage à considérer sa délinquance comme une série de maillons identifiables dans une chaîne de comportements problématiques, plutôt que comme un événement aléatoire, ce qui est l’opinion courante
  • il lui donne la possibilité de contrôler plusieurs points (c’est-à-dire de fuir ou d’éviter) afin de mettre fin à la chaîne de comportements
  • il n’est pas tenu responsable des facteurs qui le rendent vulnérable à la délinquance, mais il est responsable de leur gestion
  • s’il peut saisir le cadre de la prévention des rechutes, même à un niveau simple, et si son traitement et ce qu’il exige de lui ont un sens, alors il sera plus motivé

Évaluation :

Le programme commence par une évaluation de deux semaines, qui aboutit à une formulation clinique permettant de personnaliser le programme d’un individu dans le cadre de la structure globale. Il comprend une série d’entretiens cliniques, commençant par le point de vue de l’homme sur sa délinquance et ce qui l’a conduit à la commettre, et se poursuivant par l’étude des compétences sociales. Les hommes remplissent également 16 échelles d’auto-évaluation.

Traitement :

  • Établissement de normes – Le premier module vise à établir des règles de conduite essentielles au bon fonctionnement du groupe et à donner aux participants une vue d’ensemble du traitement : « la vue d’ensemble ». Les hommes partagent des détails personnels, tels que la structure familiale et l’histoire sociale et développementale, afin d’établir des interactions appropriées au sein du groupe et de susciter des déclarations auto-motivantes, ainsi que d’initier la divulgation, la prise de risque et l’honnêteté.
  • Comprendre votre délinquance – Ce module vise à permettre au participant de comprendre sa propre chaîne de délinquance. Avec l’aide des autres membres du groupe, il est censé comprendre comment les facteurs de son passé, tels que la mauvaise humeur, les déséquilibres du mode de vie, les difficultés sexuelles et d’intimité (Ward, Hudson & Marshall, 1996) ont préparé le terrain pour la délinquance.

Les deux maillons suivants de la chaîne (planification à long terme et entrée dans une situation à haut risque, qui comprend la planification à court terme et le comportement délictueux) se distinguent par la présence d’une victime potentielle (Hudson & Ward, 1996) ou par le fait d’être dans un lieu où la présence d’une victime potentielle est probable.

Le participant décrit ses réactions à la suite de l’infraction et la manière dont elles ajoutent à ses difficultés et augmentent la probabilité de sa récidive. Il identifie ensuite les éléments essentiels de son processus d’infraction, généralement trois liens dans chacune des phases de planification distale et de risque élevé. Les objectifs du traitement sont spécifiés pour chaque lien.

  • Conditionnement de l’excitation – Nous pensons que tout lien entre les enfants et le plaisir sexuel signifie que dans une situation de risque (par exemple, une humeur négative et la présence d’une victime potentielle), l’homme éprouvera une excitation sexuelle déviante.  Ce point de vue est confirmé par la littérature (par exemple Marshall & Barbaree, 1990b).
  • Impact sur les victimes et empathie – Les hommes sont encouragés à lire à haute voix des récits d’abus sexuels et à visionner des vidéos de victimes décrivant leur expérience. Une survivante d’abus est invitée à prendre la parole et à animer une discussion sur l’impact de l’abus, à la fois en général et pour elle en particulier. Les hommes rédigent ensuite une « autobiographie » de leur propre point de vue de victime, couvrant la détresse qu’ils ont subie et les conséquences actuelles de l’abus. Enfin, chaque membre du groupe joue son propre rôle et celui de sa victime, le groupe l’aidant, le remettant en question, suggérant des éléments supplémentaires et, avec le thérapeute, l’approuvant.
  • Gestion de l’humeur – Les hommes sont initiés à un modèle cognitivo-comportemental basé sur l’humeur. Ils apprennent à faire la distinction entre une série d’émotions, dont la colère, la peur et la tristesse. Les techniques physiologiques comprennent l’entraînement à la relaxation et des informations sur le régime alimentaire et l’exercice physique.
  • Compétences relationnelles – Le programme établit les avantages des relations intimes et discute de la manière dont elles peuvent être améliorées. Il se concentre sur quatre domaines : les conflits et leur résolution, l’utilisation constructive d’activités de loisirs communes, la nécessité de communiquer, de se soutenir et de se récompenser mutuellement, et l’intimité comme clé des trois autres domaines.

Le programme s’intéresse au style de relation que chaque homme manifeste ou décrit, identifie les caractéristiques susceptibles de bloquer le développement de l’intimité et étudie des moyens plus efficaces de développer l’intimité.

Ce module aborde également les questions de sexualité et de dysfonctionnement sexuel, ainsi que la confusion concernant l’orientation sexuelle de l’adulte, dans le cadre de la réduction des risques.

  • Prévention des rechutes – Il s’agit de la pierre angulaire du programme et ses concepts sont introduits dès le début. Il aide en outre le participant à identifier les facteurs internes et externes qui présentent un risque pour lui et à les associer à de bonnes réactions d’adaptation. L’idée maîtresse du programme est qu’il n’existe pas de « remède » à l’attirance sexuelle d’une personne pour les enfants et que l’objectif du traitement est d’améliorer l’autocontrôle et le contrôle du comportement.
  • Planification de la rechute et suivi – Les plans de libération sont discutés et affinés tout au long du programme. Un membre du personnel thérapeutique à plein temps (coordinateur de la réinsertion) assure la liaison entre le délinquant, les organismes communautaires et les proches.

Évaluation

« And there was Light » (Bakker, Hudson, Wales & Riley, 1998) détaille l’efficacité du programme Kia Marama en matière de réduction de la récidive. 238 diplômés de Kia Marama ont été comparés à un groupe de contrôle composé d’enfants délinquants sexuels condamnés entre 1983 et 1987 (N=284), avant le début du programme. Le groupe de contrôle n’était pas un groupe de contrôle pur dans le sens où le personnel du service psychologique aurait déjà vu un grand nombre de ces délinquants pour un traitement individuel.
Après prise en compte de diverses variables démographiques et infractionnelles (par exemple, l’origine ethnique, le nombre de condamnations sexuelles antérieures) et des différentes durées de suivi, l’analyse de survie a révélé une différence significative (statistique de Ward = 5,6221 [df=1], p<0,05) entre le groupe ayant suivi le traitement Kia Marama et le groupe de contrôle n’ayant pas suivi de traitement. Les sujets traités par Kia Marama comptaient moins de la moitié de récidivistes que le groupe de contrôle (10 % contre 23 % de nouvelles condamnations pour un délit sexuel).

 

Voir aussi: Hudson, S. M., Wales, D. S., & Ward, T. (1998). Kia Marama: A treatment program for child molesters in New Zealand. In W. L. Marshall, Y. M. Fernandez, S. M. Hudson, & T. Ward (Eds.), Sourcebook of treatment programs for sexual offenders (pp. 17–28). Plenum Press. https://doi.org/10.1007/978-1-4899-1916-8_2

UNODC (2020) Manuel de programmes en justice restaurative

L’objectif principal de ce manuel est de présenter, de manière claire et concise, les avantages des programmes de justice réparatrice et les bonnes pratiques en matière de conception et d’exécution.

Il couvre un large éventail de questions relatives aux programmes de justice réparatrice : les normes applicables, les différents types de programmes, les questions de conception et de mise en œuvre des programmes, la dynamique des interventions de justice réparatrice, l’élaboration et le fonctionnement des programmes et la mobilisation des ressources de la communauté, ainsi que le suivi et l’évaluation des programmes.

L’accent est mis sur la présentation d’informations et d’exemples qui seront utiles à l’élaboration de nouveaux programmes dans divers contextes sociaux, culturels et juridiques.

Le manuel contient huit chapitres :

  • Le chapitre 1 propose une introduction simple à la justice réparatrice, à ses principes sous-jacents, à ses objectifs et à ses avantages. Reconnaissant qu’il existe de nombreuses définitions différentes de la justice réparatrice, il clarifie la façon dont elle est définie aux fins du présent manuel.
  • Le chapitre 2 présente les Principes fondamentaux des Nations Unies concernant le recours à des programmes de justice réparatrice en matière pénale (ci-après, les Principes fondamentaux) ainsi que d’autres normes internationales pertinentes concernant le recours à la justice réparatrice dans des contextes spécifiques. Il donne également des exemples de lignes directrices établies pour orienter l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de justice réparatrice.
  • Le chapitre 3 présente les types les plus courants de programmes de justice réparatrice, notamment les programmes de médiation victime-délinquant, les conférences de groupe, les cercles et les groupes ou conseils communautaires. Il traite de la relation entre la justice réparatrice et les forums de justice indigène et coutumière et évoque l’application de la justice réparatrice dans le contexte de la justice transitionnelle.
  • Le chapitre 4 explique comment les interventions de la justice réparatrice peuvent être pratiquées non seulement comme une alternative, mais aussi comme un complément au processus de justice pénale à tous les stades de ce processus, y compris : la phase préalable au procès comme moyen d’éviter les poursuites ; le procès et la condamnation ; et la phase postérieure à la condamnation comme alternative à l’emprisonnement, dans le cadre ou en complément d’une peine non privative de liberté, pendant l’emprisonnement, ou à la sortie de prison dans le cadre du processus de réinsertion du délinquant.
  • Le chapitre 5 présente certains des enseignements tirés des principaux facteurs de réussite des programmes de justice réparatrice. Il s’agit notamment de l’engagement sûr et significatif des victimes et des autres participants, de la promotion d’une orientation appropriée vers les programmes et d’une sensibilisation aux options de réparation, d’une préparation adéquate des participants, d’une facilitation compétente du processus, d’un soutien efficace au programme et d’un engagement positif de la part de la communauté.
  • Le chapitre 6 aborde la question de l’application des mesures de justice réparatrice aux infractions graves. Il examine comment répondre aux préoccupations communes concernant l’application de la justice réparatrice dans les cas d’infractions graves, notamment en ce qui concerne la sécurité et le bien-être des victimes. Le chapitre examine également la question de l’application des approches de justice réparatrice à des crimes spécifiques, tels que la violence domestique, la violence entre partenaires intimes, la violence à l’égard des enfants, la violence sexuelle et les crimes de haine.
  • Le chapitre 7 propose une approche stratégique pour la mise en place de programmes de justice réparatrice. Il passe en revue les principaux aspects d’une mise en œuvre efficace de programmes durables de justice réparatrice, notamment la nécessité d’une législation ou d’une réglementation ainsi que d’un leadership, la définition de l’organisation et de la structure du programme, l’obtention du soutien des organisations de justice pénale, l’identification et la mobilisation des atouts de la communauté et l’exploitation des forces existantes de la communauté et du système judiciaire, ainsi qu’une planification et un suivi minutieux du processus de mise en œuvre.
  • Le chapitre 8 souligne la nécessité d’un contrôle, d’un suivi et d’une évaluation du programme et examine l’importance de l’évaluation des programmes de justice réparatrice, de la mesure de leur impact et de la diffusion d’informations sur les bonnes pratiques.

https://www.unodc.org/documents/justice-and-prison-reform/20-01146_Handbook_on_Restorative_Justice_Programmes.pdf

Si le lien est brisé: Handbook_on_Restorative_Justice_Programmes

Les sept normes pour les interventions auprès des auteurs de violences domestiques (violences conjugales et intra familliales)

Voici les 7 normes de prise en charge selon le document du Home Office Standards for Domestic Abuse Perpetrator Interventions (janvier 2023) :


1️⃣ Priorité à la sécurité et à la liberté des victimes

L’objectif principal de toute intervention avec un auteur est d’améliorer la sécurité, l’autonomie et la liberté d’action des victimes, y compris des enfants. Les interventions doivent être coordonnées avec un soutien aux victimes, sans que le même professionnel ne les prenne en charge ensemble .


2️⃣ Intégration dans une réponse communautaire coordonnée

Les interventions doivent s’inscrire dans un réseau multi-acteurs – police, services sociaux, santé, victim-support… – où chacun partage la responsabilité de surveiller le comportement dangereux et de protéger les victimes .


3️⃣ Responsabiliser l’auteur, avec respect et opportunité de changement

Il s’agit de tenir les auteurs responsables de leurs actes tout en les traitant avec respect, en les invitant à reconnaître le tort causé, et en leur offrant des opportunités concrètes de changement comportemental (ex. programmes longs de changement comportemental) .


4️⃣ Offrir la bonne intervention, à la bonne personne, au bon moment

Les interventions doivent être adaptées : format (groupe, individuel, intensif), durée, modalités d’accès, en tenant compte des besoins et du risque individuel (ex. addiction, troubles psychiques…), et éviter les approches inappropriées comme la médiation de couple .


5️⃣ Équité vis‑à‑vis des caractéristiques protégées

Les interventions doivent garantir un accès et une prise en charge équitable, en tenant compte des réalités liées au sexe, à l’origine, à l’orientation, au handicap, etc. Elles doivent éviter les stéréotypes et s’adapter aux barrières spécifiques rencontrées par certains publics .


6️⃣ Compétence et soutien du personnel

Les interventions doivent être conduites par des intervenants formés, compétents, sensibilisés aux dynamiques de violences, et bénéficiant de supervision et de soutien, notamment sur les questions d’inclusion et de diversité .


7️⃣ Surveillance et évaluation continues

Un suivi rigoureux (dossiers, collecte de données sur les bénéficiaires et les non‑bénéficiaires, taux d’engagement, résultats) doit être mis en place pour évaluer l’efficacité et améliorer en continu les pratiques. Cela inclut la prise en compte des retours des victimes et des auteurs, ainsi que des évaluations indépendantes, notamment pour les nouvelles approches .

Ces 7 normes constituent un cadre fondé sur les meilleures pratiques actuelles : centrées sur la protection des victimes, la responsabilisation des auteurs, une approche systémique, inclusive, professionnelle et fondée sur les preuves:

 

1. Le résultat prioritaire de l’intervention de l’auteur des violences doit être l’amélioration de la sécurité et de la liberté (espace d’action) pour toutes les victimes-survivantes, y compris les enfants.

1.1 La sécurité et la liberté de toutes les victimes-survivantes (y compris les enfants) doivent être clairement prioritaires dans la justification, la structure, les procédures et les résultats escomptés de l’intervention. Les victimes-survivantes ont le droit de savoir si leur sécurité (y compris celle de leurs enfants) est menacée.

1.2 Les interventions ne devraient pas avoir lieu sans un soutien intégré aux victimes-survivantes, pour lequel il devrait y avoir une parité de prestations. Ce soutien doit être axé sur la victime-survivante en termes de fréquence et de mode de soutien. Dans la mesure du possible, les partenariats avec des organisations « par et pour » constituent la meilleure pratique. Le même membre du personnel ne doit jamais travailler avec la victime et l’auteur de l’infraction.

1.3 Des informations claires décrivant l’intervention et les résultats escomptés doivent être fournies aux auteurs de violences et aux victimes-survivants sous différentes formes (page web spécifique, fiches imprimées) et dans des langues reflétant les populations qu’ils serviront. Il est impératif de ne pas exagérer les avantages potentiels et de souligner les risques supplémentaires.

1.4 Des lignes de communication claires et régulières doivent être établies entre les équipes d’intervention auprès des auteurs de violences et les équipes d’aide aux victimes et aux survivants afin de partager les informations, de sorte que les changements de risque puissent être rapidement communiqués et que des mesures appropriées soient prises, en veillant à ce que les victimes et les survivants (y compris les partenaires actuels et les ex-partenaires) reçoivent des informations en temps utile.

1.5 Cette norme représente l’objectif global à travers lequel les autres normes doivent être comprises.

 

2. Les interventions doivent s’inscrire dans le cadre d’une réponse communautaire coordonnée plus large, dans laquelle tous les organismes partagent la responsabilité de mettre en lumière les comportements abusifs, de permettre un changement chez les auteurs et d’améliorer la sécurité et la liberté (espace d’action) des victimes-survivantes et des enfants.

2.1 Pour que les interventions soient sûres et efficaces, les organisations spécialisées dans l’intervention auprès des auteurs de violences domestiques doivent avoir une expérience reconnue en matière de lutte contre les violences domestiques.

2.2 Le personnel du service intégré d’aide aux victimes doit partager les informations lorsqu’il existe un problème de protection. Dans le cas contraire, le service intégré d’aide aux victimes est un service confidentiel et les informations ne doivent pas être systématiquement partagées.

2.3 Les interventions doivent être ancrées dans les communautés locales et/ou avoir établi des partenariats locaux solides, y compris avec des services « par et pour », le cas échéant.

2.4 L’orientation vers une intervention auprès de l’auteur de l’infraction ne doit pas servir de prétexte pour clore un dossier, car les organismes statutaires ont des responsabilités spécifiques en matière de détention et de suivi des risques.

2.5 Lorsqu’une intervention est menée par un organisme statutaire ou au nom d’un organisme statutaire, il convient de tenir compte des exigences légales en matière de conformité et des responsabilités et obligations de l’organisme statutaire.

2.6 Les interventions doivent démontrer qu’elles respectent les meilleures pratiques actuelles en cherchant à obtenir une accréditation par le biais d’une voie appropriée telle que le Conseil des services correctionnels et le Panel d’accréditation ou les normes Respect (Home Office, 2022).

 

3. Les interventions doivent amener les auteurs à rendre des comptes, tout en les traitant avec respect et en leur offrant la possibilité de choisir de changer.

3.1 Les interventions doivent traiter les auteurs de violences avec respect en modélisant le contraire de tout ce qui est abusif, tout en les tenant pour responsables du mal qu’ils ont causé à autrui et en leur offrant la possibilité de choisir de ne pas recourir à la violence ou à l’abus.

3.2 Les interventions doivent être fondées sur des données probantes et se concentrer sur les formes de pouvoir, de contrôle et d’exploitation dont la recherche et la pratique ont montré qu’elles font partie de la violence domestique. Les interventions peuvent également inclure des stratégies d’interruption de la violence et des techniques de régulation émotionnelle dans le cadre d’un programme de travail plus large.

3.3 Les interventions visant à modifier le comportement (telles que définies précédemment) doivent tenir compte de la durée nécessaire pour atteindre les objectifs de modification du comportement. 22 séances hebdomadaires pour les programmes de travail en groupe ou 16 séances hebdomadaires pour le travail individuel peuvent être considérées comme le minimum attendu dans le cas de la violence et des abus commis par un partenaire intime [note de bas de page 2], mais certains ont besoin de programmes plus longs.

3.4 Les interventions visant à modifier les comportements devraient, dans la mesure du possible, utiliser un modèle de travail en groupe, parfois en combinaison avec un travail individuel. Cela n’exclut pas le recours au travail individuel lorsqu’il s’agit du modèle d’intervention le plus approprié pour l’auteur de l’infraction.

3.5 Les interventions visant à modifier les comportements face à la violence d’un partenaire intime doivent, dans la mesure du possible, être menées en personne. Le travail à distance facilité (mais pas l’apprentissage numérique/en ligne, à moins qu’il ne soit que complémentaire) peut être utilisé lorsqu’il s’agit du modèle le plus approprié et que les impacts potentiels sur les victimes-survivants ont été pleinement pris en compte.

3.6 Les interventions visant à modifier les comportements, qui se déroulent sous la forme d’un travail de groupe, doivent être animées par deux personnes, et le personnel moins expérimenté doit être associé au personnel plus expérimenté. La meilleure pratique consiste à faire coanimer les groupes par un homme et une femme, à l’exception des groupes consacrés à la violence entre partenaires intimes du même sexe, qui peuvent ne pas nécessiter d’animateur du sexe opposé.

 

4. La bonne intervention doit être proposée aux bonnes personnes au bon moment.

4.1 Les organisations doivent disposer d’un modèle de travail écrit qui définit les objectifs, la nature, le contenu et les résultats escomptés de chaque intervention proposée, ainsi que les groupes d’auteurs de violences domestiques pour lesquels elle est appropriée et la manière dont l’aide aux victimes survivantes sera intégrée.

4.2 Les évaluations doivent être proportionnées à l’intervention proposée et permettre d’identifier les besoins spécifiques liés au risque et/ou à la capacité de l’auteur à participer à une intervention. Lorsque des besoins supplémentaires ou complexes sont identifiés, un plan (et, le cas échéant, une filière d’orientation) doit être défini pour y répondre.

4.3 Les interventions doivent être appropriées à l’évaluation et pouvoir être adaptées si nécessaire. Lorsqu’une adaptation est nécessaire pour une population spécifique d’auteurs de violences (par exemple, lorsque les auteurs ont des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et/ou d’alcoolisme), il convient d’envisager une cofacilitation avec un praticien compétent en la matière.

4.4 Les processus d’évaluation doivent permettre d’identifier l’auteur principal de l’infraction et ne pas proposer d’interventions axées sur l’auteur de l’infraction aux victimes-survivantes qui utilisent la résistance. Lorsqu’un auteur peut être une victime (par exemple, les mères dans les cas de violence et d’abus fondés sur l’honneur, les adolescents qui recourent à la violence et qui ont également été victimes d’abus sexuels), il convient de prévoir une voie d’orientation claire pour les soutenir, pendant qu’ils s’engagent dans une intervention adaptée et appropriée axée sur l’auteur de l’infraction.

4.5 La participation à une intervention ne doit pas être considérée comme un moyen de maintenir ou de réaffirmer le contrôle sur un ex-partenaire par le biais de procédures judiciaires répétées ou prolongées. Les auteurs de violences qui sont actuellement (ou ont été récemment) parties à des procédures de droit privé concernant les enfants doivent être évalués par le personnel du programme, indépendamment de toute évaluation ou recommandation préalable d’une agence de référence ou d’un avocat.

4.6 Le travail conjoint est rarement approprié dans les cas de violence entre partenaires intimes ; il ne doit être entrepris que si la victime-survivante le demande de manière proactive, une fois que le travail de changement de comportement de l’auteur a été entrepris et qu’une nouvelle évaluation de l’aptitude a été menée séparément avec l’auteur et la victime-survivante. Des mises en garde similaires s’appliquent à la médiation informelle ou formelle, à la réconciliation ou à l’arbitrage religieux pour toutes les formes de violence domestique.

 

5. Les interventions doivent être mises en œuvre de manière équitable, en tenant compte des caractéristiques protégées qui se croisent et se chevauchent.

5.1 Les interventions doivent reconnaître que les personnes issues de groupes minorisés peuvent avoir été confrontées à des obstacles et à des désavantages et que le changement est plus probable lorsque ces obstacles et désavantages sont reconnus et pris en compte.

5.2 Le fondement de la recherche du pouvoir et du contrôle s’applique à toutes les communautés, mais la manière dont il est exprimé et justifié est susceptible de varier. Le travail devrait explorer les variations dans les normes de genre et de génération et la manière dont elles affectent les mécanismes de pouvoir et de contrôle.

5.3 Il convient d’étudier les croyances individuelles, familiales et générales qui autorisent, justifient ou minimisent les abus (dans certaines situations, les victimes, les survivants et les auteurs peuvent inscrire ces croyances dans des récits de culture, de foi, de religion et/ou de valeurs communautaires), ainsi que celles qui ne les soutiennent pas. Bien que cela puisse devenir une source d’inspiration dans le travail avec les victimes-survivantes et les auteurs, il est important que les praticiens ne renforcent pas les stéréotypes de communautés entières.

5.4 Il convient d’élaborer des approches différentes pour les femmes hétérosexuelles et/ou les LGB et/ou les T auteurs de violences et d’abus entre enfants et parents. Les approches existantes devront peut-être être adaptées aux personnes issues de groupes minorisés sur la base de l’appartenance ethnique ou raciale et aux auteurs neurodivergents pour lesquels les différences/difficultés d’apprentissage, sociales et de communication doivent être prises en compte.

5.5 Un travail direct spécifique à la langue de la communauté (en tête-à-tête ou en groupe) pourrait être mis à disposition et peut être plus efficace car il permet à la fois un accès rapide et une exploration conjointe de la signification.

 

6. Les interventions doivent être effectuées par du personnel qualifié et soutenu dans la réponse à la maltraitance domestique.

6.1 Le personnel doit recevoir une formation initiale afin d’améliorer ses connaissances sur les violences domestiques, sur la manière dont les caractéristiques protégées peuvent s’entrecroiser, sur les processus locaux de sauvegarde et multi-agences et sur l’intervention dans le cadre de laquelle il travaille. Cela s’applique également aux travailleurs de soutien intégré. Le développement professionnel continu doit mettre à jour les nouvelles connaissances et pratiques, y compris l’impact sur les victimes-survivants, y compris les enfants.

6.2 Les interventions doivent être mises en œuvre et gérées par une équipe qui s’efforce de refléter les communautés qu’elle sert.

6.3 Le personnel chargé des interventions doit avoir accès à une supervision hiérarchique interne régulière et à une supervision clinique externe financée et de qualité. Le personnel qui apporte son soutien mais ne réalise pas d’interventions pourrait se voir offrir le même soutien.

6.4 Les charges de travail ne doivent pas dépasser le nombre d’interventions spécifiques pouvant être réalisées en toute sécurité et de manière équitable. Cela s’applique à la fois à l’aide intégrée aux victimes et à l’intervention auprès des auteurs de violences.

6.5 Les personnes qui commettent des violences domestiques ne doivent pas intervenir en tant qu’auteurs de violences. Tout recours antérieur à la violence domestique doit être révélé. Une vérification approfondie du Service de divulgation et de protection des données (Disclosure and Barring Service – DBS) doit être effectuée (bien que la preuve d’un changement personnel substantiel ne soit pas nécessairement un obstacle à l’intervention des auteurs).

 

7. Les interventions doivent être suivies et évaluées afin d’améliorer les pratiques et d’élargir la base de connaissances.

7.1 Des dossiers clairs et cohérents doivent être mis en place pour permettre une mise en œuvre sûre et efficace de l’intervention, ainsi que l’identification et la réponse rapide à l’augmentation des risques et des préoccupations en matière de protection.

7.2 Des données doivent être collectées sur les interventions, conformément à leur modèle de travail et à leurs exigences en matière d’orientation et de financement, y compris sur les résultats pertinents pour leur intervention et sur les personnes (et, surtout, les personnes qui n’ont pas accès à leur intervention) qui bénéficient actuellement de leur intervention.

7.3 Les expériences a) des victimes-survivantes (y compris les enfants) associées aux utilisateurs des services des auteurs de violences et b) des utilisateurs des services des auteurs de violences doivent être recueillies et utilisées comme source d’apprentissage. Il convient de mettre en place un processus transparent et un calendrier pour la collecte et la réflexion sur ces informations au sein des équipes (proportionnellement à la taille de l’organisation).

7.4 Les interventions existantes pourraient faire l’objet d’une évaluation externe. Les interventions doivent toujours faire l’objet d’une évaluation indépendante lorsque de nouvelles approches sont expérimentées.

 

The Psychopathic Personality Traits Scale (PPTS; Boduszek, Debowska, Dhingra & DeLisi, 2016)

L’échelle des traits de personnalité psychopathiques (PPTS), développée par Boduszek, Debowska, Dhingra et DeLisi en 2016, est un outil d’auto-évaluation conçu pour mesurer les traits de psychopathie dans des populations forensiques et non-forensiques. Composée de 20 items, elle se concentre sur les aspects de personnalité de la psychopathie, excluant les indicateurs comportementaux comme les actes criminels, ce qui la rend adaptée à une large gamme de contextes.
Structure et Sous-Échelles
Le PPTS est structuré autour de quatre sous-échelles, chacune mesurant un aspect spécifique de la psychopathie :
  • Réactivité affective : Mesure la capacité à ressentir et exprimer des émotions, souvent déficiente chez les individus psychopathiques.
  • Réactivité cognitive : Évalue la capacité à comprendre et traiter les informations émotionnelles des autres, reflétant les aspects cognitifs de l’empathie.
  • Manipulation interpersonnelle : Capture la tendance à manipuler les autres pour un gain personnel, un trait clé de la psychopathie.
  • Égocentrisme : Mesure le centrage sur soi et le manque de considération pour les besoins et sentiments des autres.
Chaque item est évalué sur une échelle de Likert, permettant aux répondants de noter leur accord ou désaccord, ce qui facilite une analyse quantitative.
Développement et Validation
Le PPTS a été initialement validé dans un large échantillon de prisonniers en Pologne, avec des études ultérieures confirmant sa structure factorielle et sa validité de construit dans d’autres populations, comme les prisonniers américains. Les recherches montrent une bonne fiabilité composite, indiquant que les items de chaque sous-échelle mesurent de manière cohérente le même construit. De plus, le PPTS présente une validité prédictive différentielle, avec des associations variées entre les sous-échelles et des types d’infractions ou d’autres critères externes.
Utilisation et Limites
L’échelle est principalement utilisée à des fins de recherche, offrant un moyen fiable d’étudier la prévalence et les corrélats des traits psychopathiques. Cependant, elle n’est pas destinée au diagnostic clinique, ce qui est important pour éviter des malentendus sur son application. Une information inattendue est que, en excluant les indicateurs comportementaux, le PPTS peut être utilisé dans des populations non-forensiques, comme les étudiants ou les professionnels, élargissant ainsi son utilité.
Cotation:
Toutes les réponses sont indexées selon le format « d’accord » (1) et « pas d’accord » (0) (c’est-à-dire qu’un trait est soit présent, soit absent).
Les scores vont de 0 à 20, les scores les plus élevés indiquant des niveaux plus élevés de traits psychopathiques.
  • La sous-échelle de réactivité affective évalue le manque d’empathie et la superficialité émotionnelle (des scores élevés indiquent des déficits plus importants en matière de réactivité affective).
  • La sous-échelle de réactivité cognitive fait référence à la capacité de comprendre les états émotionnels des autres, de se représenter mentalement les processus émotionnels d’une autre personne et de s’engager avec les autres sur le plan émotionnel à un niveau cognitif (des scores élevés indiquent des déficits plus importants en matière de réactivité cognitive).
  • La sous-échelle de manipulation interpersonnelle est utilisée pour mesurer des caractéristiques telles que le charme superficiel, la grandiosité et la tromperie (des scores plus élevés indiquent une plus grande capacité à manipuler les autres).
  • La sous-échelle d’égocentrisme mesure la tendance d’un individu à se concentrer sur ses propres intérêts, croyances et attitudes (des scores élevés indiquent un égocentrisme accru).
Tous les items ont été construits pour évaluer les connaissances/compétences ou les attitudes/croyances plutôt que les comportements. Les items 2, 6, 10, 13, 14 et 17 sont inversés (cotation inversée).
Le test SRP (Self Report Psychopathy), développé par Paulhus, Neumann et Hare, est un outil d’auto-évaluation conçu pour mesurer les traits de psychopathie, notamment dans des populations non-forensiques.
La version la plus récente, SRP-4, contient 64 items, avec une forme courte de 29 items pour des administrations plus rapides. Chaque item est évalué sur une échelle de Likert à 5 points, allant de « Pas du tout d’accord » à « Tout à fait d’accord », permettant de calculer des scores totaux et par facteur.

Structure et Facteurs

Le SRP est organisé autour de quatre facteurs principaux, reflétant les dimensions de la psychopathie :
  • Manipulation interpersonnelle : traits comme le charme et la manipulation.
  • Affect callous : manque d’empathie et de remords.
  • Style de vie erratique : impulsivité et irresponsabilité.
  • Comportement antisocial : actes criminels et non-respect des normes sociales.
Ces facteurs sont dérivés de la structure du Hare Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R), utilisé en contextes cliniques et forensiques, mais le SRP est spécifiquement conçu pour des échantillons communautaires.
Utilisation et Validité
La recherche indique que le SRP est particulièrement utile pour étudier la prévalence des traits de psychopathie dans la population générale et pour identifier les individus qui pourraient nécessiter une évaluation supplémentaire. Des études montrent une bonne consistance interne et une validité de construit, le rendant fiable pour la recherche et le dépistage, mais il n’est pas destiné à un diagnostic clinique.
Le SRP est principalement utilisé dans des contextes de recherche pour étudier la prévalence et les corrélats des traits de psychopathie dans des échantillons communautaires. Par exemple, Ray et al. (2012) (Examining the factor structure of the Hare Self-Report Psychopathy Scale) ont examiné sa structure factorielle dans un échantillon d’étudiants, confirmant un modèle à quatre facteurs avec une bonne validité convergente et discriminante. De plus, il peut servir de outil de dépistage pour identifier les individus nécessitant une évaluation supplémentaire, mais il n’est pas destiné à un diagnostic clinique, comme le souligne le manuel SRP-4.

CLÉ de CORRESPONDANCE du SRP-IIIVF
Manipulation Interpersonnelle (MIP)
3, 8, 13, 16R, 20, 24R, 27, 31R, 35, 38R, 41, 45, 50, 54, 58, 61R

Insensibilité Affective (IA)
2, 7, 1 IR, 15, 19R, 23R, 26R, 30, 33, 37, 40, 44R, 48, 53, 56, 60

Style de vie erratique (SVE)
1, 4, 9, 14R, 17, 22R, 25R, 28, 32, 36R, 39, 42, 47R, 51, 55, 59

Tendances criminelles (TC)
5R, 6R, 10, 12, 18R, 21R, 29, 34R, 43, 46R, 49, 52, 57, 62, 63, 64

COTATION

Inversez les scores des items identifiés d’un ‘R’ de telle sorte que :
(1=5)(2=4)(3=3)(4=2)(5=1)
Additionnez les 16 items de chaque sous-échelles afin d’obtenir le indices factoriels.
Le score total du SRP-III VF représente simplement la somme des quatre sous-échelles.

SRP3 (version complète)

Échelle Auto-Reportée de Psychopathie de Levenson 

Levenson Self-Report Psychopathy Scale (LSRP)

Développée en 1995 par Levenson, Kiehl et Fitzpatrick, cette échelle est un outil de mesure auto-évalué conçu pour évaluer les traits psychopathiques chez des populations non cliniques (grand public, étudiants, etc.). Elle s’inspire du modèle de psychopathie de Hare, mais se distingue par son approche adaptée à la recherche en psychologie sociale et de la personnalité.

Structure de l’Échelle

  • 26 items répartis en 2 facteurs principaux :
    1. Psychopathie Primaire (16 items) :
      • Traits interpersonnels/affectifs : manipulation, égoïsme, absence d’empathie, charme superficiel.
      • Exemple d’item : « Je réussis souvent à obtenir ce que je veux en charmant les autres. »
    2. Psychopathie Secondaire (10 items) :
      • Traits comportementaux : impulsivité, recherche de sensations fortes, irresponsabilité, style de vie instable.
      • Exemple d’item : « J’agis souvent sous le coup de l’impulsion sans réfléchir. »
  • Format de réponse : Une échelle de Likert en 4 points :
    1 = « Pas du tout d’accord » à 4 = « Tout à fait d’accord ».

Cotation:

Suivez les étapes ci-dessous pour calculer les scores des facteurs et le score total :

1. Pour les affirmations 1, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 21, 23, écrivez la somme des réponses : _______

2. Pour les affirmations 19, 22, 24, 25, 26, inversez les réponses (1 se transforme en 4, 2 en 3, 3 en 2 et 4 en 1) et écrivez la somme des valeurs obtenues : _______

3. Pour les affirmations 2, 4, 8, 10, 12, 16, 18, 20 écrire la somme des réponses : _______

4. Pour les énoncés 6 et 14, inverser les réponses (1 devient 4, 2 devient 3, 3 devient 2 et 4 devient 1) et écrire la somme des valeurs obtenues : _______

5. Inscrivez la somme des valeurs obtenues aux étapes 1 et 2 (score du facteur primaire) : _______

6. Inscrivez la somme des valeurs obtenues aux étapes 3 et 4 (score du facteur secondaire) : _______

7. Inscrivez la somme des valeurs obtenues aux étapes 5 et 6 (score total du test) :

Informations supplémentaires (par exemple, données sur les personnes qui passent et/ou administrent le test) :

Objectifs et Utilisations

  • Recherche : Étudier les liens entre psychopathie et comportements (agressivité, prise de risque, manipulation en milieu professionnel).
  • Psychologie sociale : Analyser l’influence des traits psychopathiques dans des contextes non criminels (leadership toxique, relations sociales).
  • Limite Non destinée au diagnostic clinique (contrairement à la PCL-R de Hare utilisée en milieu judiciaire ou psychiatrique).

Limites

  • Biais d’auto-évaluation : Les personnalités à expression psychopathiques peuvent minimiser leurs traits ou mentir.
  • Réductionnisme : Mesure des tendances, pas d’un trouble structurel.
  • Culturellement biaisée : Validité principalement établie dans des pays occidentaux.

Voir aussi:

LSRP_Psychopathy_FR-1.pdf

self-report-psychopathy-scale_FR.pdf

lsrp-Levenson-psychopathy.pdf