Ressources en psychocriminologie et criminologie
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Le Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles (PICTS) est un instrument d’auto-évaluation de 80 questions conçu pour évaluer les schémas cognitifs favorisant la délinquance.

Le PICTS vise à identifier et à évaluer les schémas cognitifs spécifiques associés aux comportements délinquants. Il aide les professionnels à comprendre les processus de pensée sous-jacents qui contribuent aux actes délinquants, ce qui permet de concevoir des interventions et des stratégies de traitement efficaces. Le PICTS évalue huit styles distincts de pensée délinquante

Recherche/validation: Les données recueillies auprès d’hommes (N = 450) et de femmes (N = 227) délinquants indiquent que les échelles de pensée, de validité et de contenu du PICTS présentent une cohérence interne et une stabilité test-retest modérées à moyennement élevées. Les méta-analyses des études dans lesquelles le PICTS a été administré révèlent qu’en plus d’être en corrélation avec les mesures de la criminalité passée, plusieurs des échelles de pensée et de contenu du PICTS sont capables de prédire l’adaptation future/le résultat de la libération à un niveau faible mais statistiquement significatif, et deux échelles (En, CUR) sont sensibles au changement assisté par le programme au-delà de ce que les sujets de contrôle atteignent spontanément. La structure factorielle du PICTS est ensuite examinée à l’aide d’une analyse factorielle exploratoire et confirmatoire, dont les résultats indiquent la présence de deux facteurs majeurs et de deux facteurs mineurs. (The Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles (PICTS): a review and meta-analysis – PubMed (nih.gov) )

Découvrez ici la synthèse des 8 styles de pensée du PICTS réalisé par le psychologue forensique Lars Bang Madsen (Lars Madsen est le directeur clinique du Forensic Clinical Psychology Centre. Sa formation et ses compétences lui ont permis de travailler dans des contextes cliniques, communautaires et carcéraux en Australie et au Royaume-Uni en tant que psychologue clinicien et légiste).

PICTS_styles de pensée délinquante_

Qu’est-ce que le métier d’assistant de justice ?

Découvrez dans les vidéos ci-dessous en quoi consiste le métier d’assistant de justice et ses différentes missions :

Les missions pénales et la médiation et mesures :

Les missions civiles et l’accueil des victimes :

Les missions de l’assistant de justice présentent 4 axes principaux : les missions pénales, les missions civiles, l’accueil aux victimes et l’accueil social.

Dans le cadre des missions pénales, l’assistant de justice mène 2 missions : une mission d’enquête et une mission de guidance.

D’une part, l’assistant de justice réalise des enquêtes sociales à la demande d’un juge, d’un directeur de prison ou du procureur du Roi. Ces rapports fournissent des informations sur la situation familiale, sociale et professionnelle du justiciable et aident les autorités judiciaires et administratives à prendre une décision appropriée relative à une peine, une mesure (ex. : probation [1], libération conditionnelle, congé pénitentiaire, surveillance électronique, etc.) ou une modalité d’exécution d’une peine.

D’autre part, l’assistant de justice accompagne l’auteur d’infraction(s) dans l’exécution de la peine ou de la mesure décidée par le juge. Un travail de suivi est réalisé au travers d’entretiens réguliers. L’objectif est d’éviter la récidive et de favoriser la réussite de l’insertion sociale du justiciable.

Quant aux missions civiles, elles consistent principalement en la réalisation d’études sociales civiles. Elles permettent de mettre en relief la situation de vie actuelle des familles et des enfants pour soutenir des décisions du tribunal de la famille liées à l’exercice de l’autorité parentale et à l’hébergement des enfants. Ces missions sont souvent réalisées dans le cadre de divorces ou de séparations.

L’assistant de justice est également chargé de l’accueil des victimes. Avec l’accord du magistrat, il peut leur donner des informations sur les étapes de la procédure et sur les décisions prises dans le cadre de leur dossier. Il peut être présent lors de l’audience ou pendant la restitution des pièces à conviction.

Enfin, lors des missions d’accueil social de première ligne, l’assistant de justice accueille, informe et répond aux questions des citoyens. Il intervient dans les domaines pour lesquels les Maisons de justice sont compétentes. Ce service est gratuit et anonyme. Pour autant, l’assistant de justice ne propose pas de conseils juridiques. Pour cela, il oriente les victimes et les proches vers un service approprié. Il peut également les diriger vers une aide psychologique si ceux-ci en ressentent le besoin.

 [1] Alternative à la peine de prison qui peut être prononcée par le juge comme modalité d’exécution d’une peine principale (généralement l’emprisonnement).

 

Compétences & actions

  • Maîtriser les techniques d’entretien et la méthodologie de rédaction de rapports suivant les principes de déontologie
  • Connaître le domaine juridique et des notions de criminologie, de victimologie, de pénologie, de sociologie, de psychologie et de psychiatrie
  • Analyser une situation familiale, sociale et professionnelle
  • Responsabiliser le justiciable
  • Créer un sentiment de confiance
  • Annoncer des nouvelles difficiles
  • Gérer des situations conflictuelles
  • Conseiller et aider
  • Analyser, évaluer et intégrer de l’information
  • Respecter le cadre professionnel

 

Savoir-être

  • Sens du contact
  • Sens de l’écoute et de la communication
  • Tolérance et ouverture d’esprit
  • Goût pour le travail en équipe
  • Patience et calme
  • Résistance au stress
  • Flexibilité
  • Fermeté
  • Autonomie
  • Esprit d’initiative

 

Cadre professionnel

Les Maisons de justice ont été créées en 1999 pour rendre la Justice plus accessible et efficace. En 2011, lors de la 6ème réforme de l’Etat, leurs compétences ont été transférées aux communautés. En Belgique, il existe 28 Maisons de justice dont 13 réparties sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En 2015, elles prenaient en charge près de 65.000 dossiers par an. L’assistant de justice est engagé en tant que salarié au sein des Maisons de justice. Ses horaires de travail sont réguliers.

L’assistant de justice entretient également de bonnes relations avec un réseau de partenaires constituant des aides à la réinsertion.

Découvrez ici une serie de podcast qui explique les différents roles des psychologues forensiques dans le service des prisons et de probation au Royaume Uni. 

Des missions centrées principalement sur l’évaluation psychocriminologique, mais pas que! Les psychologues forensiques interveinnent aussi dans la prise en charge de spresonnes aynat des troubles menteux sévéres, en complment par exemple des agents de probation.

https://forensicpsychologypodcast.libsyn.com/website

(La spécilaité de psychologue forensique est ouverte, au royaume uni, aux psychologues diplomés dans leurs cursus d’une license en psychologue forensique, délivrée par de nombreuses universités).

Ecoutez par exemple et notament cet indisênsable podcat de Karl Hanson (l’auteur de la statique 99-R):

 

Au royaume uni, certaines unités pénitentiaires sont spécialisées dans le travail avec des personnes plus dangereuses souffrant de troubles graves de la personnalité ; elles utilisent le modèle PIPE (psychologically informed prison environment).  Il existe un programme de groupe intensif basé sur le modèle de la communauté thérapeutique à la prison de Grendon, qui s’occupe de certains des prisonniers les plus problématiques. Toutes ces unités bénéficient d’un niveau élevé de participation de la part des psychologues.

Résumé de la recherche PIPE

Contexte

Les environnements planifiés et informés sur le plan psychologique (PIPE: Psychologically Informed Planned Environments ) constituent un élément clé de la stratégie de lutte contre les troubles de la personnalité (Department of Health (DH) & National Offender Management Service (NOMS) 2011). Au moment de la recherche, NOMS et le NHS soutenaient six sites pilotes PIPE : deux dans des prisons pour hommes, deux dans des prisons pour femmes et deux dans des locaux approuvés pour la probation (AP). Un autre site dans une prison pour hommes a été mis en place au cours du projet.

Les PIPE sont des environnements confinés, spécifiquement conçus, où les membres du personnel reçoivent une formation supplémentaire pour développer une meilleure compréhension psychologique de leur travail. Cette compréhension leur permet de créer un environnement plus sûr et plus favorable, qui peut faciliter le développement des personnes qui y vivent. Les PIPE sont conçus pour mettre l’accent sur l’environnement dans lequel ils opèrent et reconnaissent activement l’importance et la qualité des relations et des interactions. Ils visent à maximiser les situations ordinaires et à les aborder d’une manière psychologiquement informée, en prêtant attention aux difficultés interpersonnelles, y compris aux problèmes qui pourraient être liés aux troubles mentaux (NOMS & DH, 2012).

Les PIPEs ne sont pas une intervention de traitement, ils sont plutôt conçus pour permettre aux délinquants de progresser à travers un parcours d’intervention, en maintenant les développements réalisés précédemment, et en soutenant la transition et le développement personnel à des étapes importantes de leur parcours (NOMS & DH, 2012). En milieu carcéral, l’essai sur le terrain du modèle PIPEs est appliqué à la mise en place d’unités de progression pour les délinquants qui ont récemment achevé des programmes de traitement et de lutte contre la délinquance de haute intensité. Pour l’essai sur le terrain dans la communauté, l’approche PIPE est appliquée aux populations délinquantes existantes dans les centres de détention provisoire.

Conception de la recherche

NatCen Social Research a mené une recherche qualitative pour examiner les principales caractéristiques des PIPE. L’objectif n’était pas d’évaluer les PIPEs pilotes, mais de fournir une articulation objective de l’activité des PIPEs et d’identifier ses ingrédients clés. La recherche a également permis d’identifier les leçons tirées des projets pilotes, qui sont discutées ici pour aider à informer les futurs projets.

Trois sites pilotes ont été sélectionnés à dessein pour faire l’objet d’études de cas : une aile pour délinquants sexuels dans une prison pour hommes, un centre de détention provisoire accueillant des hommes condamnés pour des délits violents (mais pas exclusivement) et une unité dans une prison pour femmes.

Le travail sur le terrain a consisté en des entretiens approfondis et des discussions en petits groupes avec le personnel stratégique et opérationnel, des entretiens approfondis avec les détenus et les résidents de l’AP, et des observations vidéo des principales activités du PIPE. Un atelier a ensuite été organisé, auquel ont participé les parties prenantes du NOMS et du NHS, ainsi que des représentants des sept sites pilotes. Comme il s’agit d’une étude qualitative, il n’est pas possible d’estimer la prévalence de certains points de vue et expériences.

Points clefs

Mise en oeuvre de PIPE

L’approche PIPE s’appuie sur un certain nombre de modèles théoriques, en mettant l’accent sur l’importance et la qualité des relations (NOMS & DH, 2012). Le personnel et les détenus/résidents du PA ont identifié les éléments suivants comme étant des éléments clés du modèle PIPE :

Établir et maintenir des relations et des interactions améliorées :

  • Actions et comportements du personnel : Les exemples incluent : le personnel cherche à comprendre le comportement difficile des délinquants et à aborder les significations et les problèmes sous-jacents ; l’accent est mis sur une communication et une interaction respectueuses ; le personnel passe du temps avec les détenus/résidents du PA de manière informelle et s’implique dans les activités du PIPE ; et tient compte de leurs idées et de leurs suggestions lorsque cela est possible.
  • Le personnel du PIPE doit comprendre et respecter la méthode de travail du PIPE. Cela peut être facilité par une équipe complète, cohérente et clairement définie qui reçoit une formation et une supervision clinique ensemble. L’un des principaux enseignements tirés des sites étudiés est que des approches incohérentes et un engagement variable de la part du personnel peuvent nuire à la qualité de l’interaction avec les détenus/résidents du PA. À cette fin, le responsable clinique joue un rôle clé dans le soutien et le développement du personnel. Le recrutement d’un personnel qualifié pour ces fonctions est également essentiel à l’efficacité du programme PIPE.
  • Interaction entre les détenus et les résidents du PA : L’interaction entre les détenus et les résidents du PPA a été jugée meilleure dans tous les sites étudiés que dans les unités comparables non PIPE, et les détenus ont été jugés plus calmes et moins hiérarchiques. Bien que cela soit également vrai pour le PIPE dans une certaine mesure, il a été estimé que la rotation relativement élevée des résidents, dont beaucoup passaient une grande partie de la journée en dehors du PIPE, posait un problème. Les activités planifiées proposées par le PIPE, telles que les groupes structurés et les sessions créatives, ont été considérées comme facilitant une interaction saine entre les résidents.
  • L’environnement physique a également été un important facteur de facilitation. Le fait que l’unité PIPE soit située dans une zone distincte et autonome a été perçu comme encourageant une communication positive et aidant les détenus à former un groupe plus cohésif. Les lieux informels d’interaction sont considérés comme jouant un rôle clé dans la normalisation de l’interaction et la promotion de comportements responsables et coopératifs.
  • Le personnel était très conscient de l’impact déstabilisant que pouvaient avoir certains détenus/résidents du PA, et certains ont été jugés inadaptés au PIPE en termes de motivation ou d’attitude à l’égard de l’approche PIPE. Les établissements pénitentiaires PIPE ont parfois hébergé des  » pensionnaires  » aux côtés des détenus PIPE, car les problèmes de capacité de l’établissement ne leur permettaient pas d’avoir des cellules vides. A ce stade initial du développement du PIPE, il était inévitable que ce mélange de prisonniers dilue l’expérience du PIPE et ne soit pas conforme aux directives du NOMS et du DH (2012).

Soutien formalisé aux délinquants:

  • Il s’agissait pour un agent personnel/travailleur de clés de rencontrer régulièrement son détenu/résident PA pour discuter de son expérience du PIPE, de ses comportements positifs ou négatifs et des facteurs qui les sous-tendent, de son histoire en termes de vie personnelle, de comportement délinquant et de toute expérience de traitement, ainsi que de ses projets pour l’avenir. Les détenus du PIPE et les résidents de l’AP ont généralement une opinion positive de ces relations, en particulier lorsque le personnel est ouvert, honnête, ne porte pas de jugement et partage ses propres expériences. Parmi les difficultés identifiées, citons : les horaires de travail ou d’autres engagements limitant la disponibilité du personnel ; les approches incohérentes et l’engagement variable des différents membres du personnel ; l’équilibre entre le soutien et le rôle de surveillance – qui doit être géré avec soin avec les détenus/résidents du programme d’assistance pour maintenir la confiance. Dans le centre de détention provisoire, il est également nécessaire de maintenir la cohérence entre l’agent personnel/le travailleur clé et le responsable des délinquants.

Suivi et gestion du comportement

  • On craint que certains délinquants qui suivent des programmes de haute intensité n’aient pas mis en pratique ce qu’ils ont appris. Le PIPE est conçu pour  » tester  » les délinquants en surveillant la manière dont ils fonctionnent dans un environnement favorable, à la fois au quotidien et dans le cadre d’activités planifiées (NOMS & DH, 2012). Le personnel du PIPE joue un rôle clé dans le suivi et la documentation des progrès (ou de l’absence de progrès) des délinquants et dans l’identification des comportements délinquants parallèles. Les détenus du PIPE et les résidents du PA ont été décrits comme étant pleinement conscients de la fonction d’observation et de suivi du PIPE, mais dans certains cas, cela a été ressenti comme ayant eu un impact négatif sur leur confiance dans les agents du PIPE. Comme pour d’autres aspects de la mise en œuvre du PIPE, l’adoption d’une approche cohérente par l’ensemble du personnel a été jugée importante, mais non sans difficultés.

Impacts émergents

Le personnel a estimé que les résultats escomptés des PIPE n’avaient pas été clairement communiqués. Dans les prisons ayant fait l’objet d’une étude de cas, cette situation a pu être exacerbée par le fait que le responsable clinique n’était pas en poste au début de la mise en œuvre pour expliquer les objectifs et les résultats escomptés des PIPE, tels qu’ils sont décrits dans les documents de spécification des services (NOMS, 2010a ; NOMS, 2010b). Cependant, tant le personnel que les détenus/résidents du PA ont suggéré une série d’impacts émergents découlant des PIPE. Il est important de souligner que la recherche a eu lieu peu de temps après la mise en œuvre et alors que les PIPEs étaient encore en cours de développement. Par conséquent, tous les impacts possibles et les résultats spécifiés n’auront pas été pleinement réalisés ou compris à ce stade.

  • La possibilité accrue de communiquer dans des contextes formels et informels a été perçue comme ayant conduit à une amélioration des relations entre les détenus et les résidents du PA. Cela a été démontré par le fait que les délinquants reconnaissaient quand les autres avaient besoin de soutien. Le personnel a également indiqué qu’il y avait moins de brimades dans les unités PIPE que dans les autres quartiers de la prison.
  • L’amélioration des contacts par le biais de sessions avec des agents personnels ou des travailleurs clés, de groupes structurés, de sessions créatives et d’interactions informelles a permis d’améliorer la qualité des relations entre le personnel et les détenus/résidents du PA. Le personnel a indiqué que ces opportunités avaient permis d’établir des relations avec les délinquants, ce qui a permis au personnel d’être plus à même de les interpeller sur leur comportement. Il a également été noté que des relations plus positives avec le personnel du PIPE constituaient un modèle pour les délinquants quant à la manière d’interagir avec le personnel d’autres établissements, ainsi qu’avec les services à la sortie de prison.
  • Les détenus du PIPE et les résidents du PA ont été considérés comme plus responsables de leurs actions et de leurs comportements. Au sein de l’AP, le personnel a estimé que le nombre de rappels avait diminué et que le respect des conditions du permis s’était amélioré. Cependant, certains membres du personnel se sont demandé si ces réductions n’étaient pas plutôt le résultat de changements dans le comportement du personnel, c’est-à-dire que le personnel signale moins d’incidents plutôt qu’il n’y ait moins d’incidents.
  • Les délinquants ont indiqué que le renforcement positif de la part du personnel du PIPE les aidait à maintenir les acquis du traitement. Cependant, le personnel a également reconnu les limites des unités PIPE dans le traitement des comportements complexes et problématiques.

Principales conclusions

Cette étude a été conçue pour explorer les caractéristiques des environnements planifiés et informés sur le plan psychologique (Psychologically Informed Planned Environments (PIPEs) par le biais d’une recherche qualitative dans trois sites pilotes d’études de cas.

  • Les études de cas sur les PIPE ont permis de tirer un certain nombre d’enseignements sur les principales caractéristiques du modèle PIPE.  L’établissement et le maintien de relations sûres entre le personnel et les détenus/résidents des locaux agréés (PA) ont été considérés comme essentiels. Les délinquants ont souligné l’importance de la disponibilité du personnel et d’une interaction respectueuse au quotidien dans la gestion et l’organisation du PIPE, ainsi que la mise en place de mécanismes de soutien formel pour les délinquants par le biais de sessions régulières de l’agent personnel/travailleur clé, de groupes structurés, de sessions créatives et de séances de groupes structurés et des activités informelles.
  • Le personnel du PIPE doit comprendre et respecter la méthode de travail du PIPE. Cela peut être facilité par une équipe clairement définie qui reçoit une formation et une supervision clinique ensemble.  L’un des principaux enseignements tirés des études de cas est que les approches incohérentes et l’engagement variable du personnel peuvent nuire à  l’interaction utile avec les détenus/résidents du PA. À cette fin, le responsable clinique joue un rôle clé dans le soutien et le développement du personnel. Le recrutement d’un personnel qualifié pour ces rôles est également essentiel pour une mise en œuvre efficace du PIPE.
  • La communication sur les PIPEs doit passer par tous les niveaux d’opération afin qu’il y ait un leadership stratégique approprié au sein des établissements  et que le personnel de première ligne en ait une bonne compréhension. Cela permet de s’assurer que le PIPE est soutenu à la fois par les personnes qui y travaillent et par l’ensemble de l’établissement ou de la zone de probation. Ceci est particulièrement important lorsque le personnel ne faisant pas partie du PIPE est susceptible de saper l’éthique du PIPE ou de poursuivre des objectifs contraires à ceux du PIPE.La communication doit également s’étendre aux résidents potentiels afin qu’ils comprennent bien l’objectif et les paramètres du PIPE.
  • Une autre leçon tirée des études de cas est que le fait d’avoir des détenus non PIPE (ou « logeurs ») dans l’unité peut compromettre l’impact potentiel du PIPE dans les prisons. Il peut être de créer des unités exclusivement occupées par des détenus du PIPE dans la phase initiale de développement du PIPE, mais il convient de prêter attention à l’impact de la mixité des détenus sur l’éthique et la culture de l’établissement. Il faut cependant prêter attention à l’impact de la mixité des détenus sur l’éthique et la mise en œuvre de PIP. L’objectif à long terme est de fournir une population de détenus répondant aux critères du cahier des charges des PIPEs.

enabling-pipe-research-report.pdf (publishing.service.gov.uk)

Si le lien est brisé enabling-pipe-research-report

Pour en savoir plus:

Un lien vers le site du ministère de la justice du Royaume-Uni, qui donne plus d’informations. sur le rôle des psychologues pénitentiaires UK: https://prisonandprobationjobs.gov.uk/roles-at-hmpps/psychologist/life-as-a-forensic-psychologist/

un lien pour accéder a une serie de podcast qui explique les différents roles des psychologues dans le service pénitentiaire: https://forensicpsychologypodcast.libsyn.com/website

La recherche sur l’importance psychologique de la proximité avec les autres a été entravée par l’absence d’une mesure fiable et valide de cette variable. Ce qui aentrainé le développement de l’échelle d’intimité sociale de Miller (MSIS), une mesure en 17 points du niveau maximum d’intimité actuellement ressenti. Les preuves de la cohérence interne et de la fiabilité test-retest, ainsi que de la validité convergente, discriminante et conceptuelle sont discutées dans le contexte de la nécessité d’une exploration scientifique plus poussée de ce phénomène important.

Le MSIS est censé mesurer la fréquence de certains comportements dans les relations ainsi que l’affect dans les relations étroites (Miller & Lefcourt, 1982).

Miller, R. S., & Lefcourt, H. M. (1982). The assessment of intimacy. Journal of Personality Assessment, 46,514-518.

Echelle d’intimité sociale-miller_

Pour en savoir plus:

the-assessment-of-social-intimacy_compress

 

Connaissez vous le Gap-mending?

« En Suède , dans l’école de travail social de l’Université de Lund, est pratiquée une démarche pédagogique nommée Gap Mending (réduction de la distance) initiée en 2005 en collaboration avec l’entreprise Basta, une entreprise d’économie sociale dans le secteur de l’insertion au travail des personnes toxicomanes. Pour Kristiansen et Heule, les idéateurs de cette approche « La réduction de la distance est un concept que l’on utilise afin d’engendrer une réflexion et une analyse des écarts existant entre les acteurs du travail social. Les écarts ciblés sont des distinctions explicites ou implicites entre des individus, des groupes ou des organisations qui sont reliés au travail social […].Une convergence entre ces écarts est leur contribution aux injustices, aux dépendances et aux exclusions en travail social et dans la société. Les écarts empêchent, et même parfois stoppent, les activités en travail social dans leur contribution
au développement positif des groupes ciblés. Les structures de pouvoir sont des milieux clés quant à l’émergence de ces écarts qui prévalent en société. Les relations de pouvoir entre les travailleurs sociaux et les usagers, ou entre les organisations de services et les associations
d’usagers, maintiennent ces écarts. » (Kristiansen et Heule, 2016)

Concrètement, au sein du réseau PowerUs, des pratiques de comblement des lacunes ont été développées, visant à établir des relations plus réciproques entre les étudiants en travail social, les enseignants et les utilisateurs de services dans le cadre de projets de développement conjoints.1 Les principes de ces pratiques sont similaires à ceux que l’on retrouve dans la recherche sur le travail social basé sur les forces, qui souligne l’importance de créer des niches plutôt que de mettre l’accent sur la catégorisation et le diagnostic des problèmes personnels (Healy, 2014).

ASSOCIER USAGERS ET FUTURS PROFESSIONNELS DÈS LA FORMATION!

Dans l’exemple suédois, des groupes marginalisés et discriminés ont été invités à suivre un cours de 7,5 crédits avec des étudiants en travail social. Les étudiants externes ont été recrutés dans différentes organisations d’utilisateurs de services et ont des antécédents de toxicomanie, de problèmes de santé mentale, de sans-abrisme, de handicaps physiques ou d’une combinaison de ces problèmes. La plupart des étudiants externes peuvent être considérés comme éloignés du marché du travail. Le travail avec le cours dit de mobilisation s’est poursuivi, et le cours s’est déroulé pour la 25e fois à l’automne 2019. Au total, plus de 500 étudiants en travail social et 250 étudiants utilisateurs de services ont participé au cours. Les résultats de notre recherche montrent que la participation au cours renforce les étudiants en travail social ainsi que les étudiants utilisateurs de services. De nombreux étudiants utilisateurs de services poursuivent leurs études ou trouvent des opportunités de travail. »

Pour en savoir plus:

L’article complet: « L’apport du savoir expérientiel des personnes usagères au sein de la formation en travail social »
Paul Morin, Ph.D., Professeur, École de travail social, Université de Sherbrooke, CIUSSS de l’Estrie – CHUS
paul.morin@usherbrooke.ca
Annie Lambert, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Sherbrooke
annie.lambert@usherbrooke.ca

RÉSUMÉ :
Ce texte a pour objectif de démontrer la pertinence du savoir expérientiel des usagers dans le cadre de la formation universitaire des futurs travailleurs sociaux en regard de la mise en œuvre de l’alliance avec la personne accompagnée. L’intégration des usagers dans la formation permet de réduire la distance sociale tout en favorisant la réflexion sur les inégalités structurelles. Ce texte s’appuie sur le modèle suédois du Gap Mending de l’école de travail social de l’Université de Lund. Les auteurs présentent plus particulièrement les aspects clés de la dimension relationnelle ciblés par des usagers lors d’une recherche norvégienne inspirée par l’approche anti-oppressive, tout en la reliant à la recension des écrits sur l’apport du savoir expérientiel dans le cadre de travaux menés à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke et visant la participation des usagers dans la formation.
MOTS-CLÉS :
Savoir expérientiel, usagers des services sociaux, formation universitaire, dimension relationnelle, approche
anti-oppressive

ri_145_2017.1_morin_et_lambert1.pdf (powerus.eu)

Si le lien est brisé: ri_145_2017.1_morin_et_lambert1

« Le concept d’alexithymie se rapporte aux différences interindividuelles quant à la capacité à différencier et à communiquer ses états émotionnels. Formulé à partir d’observations cliniques de patients psychosomatiques, ce concept a été proposé pour la première fois en 1972 par Sifneos, et désigne quatre grandes particularités présentes chez ces patients  :

  • une inhabilité à identifier et à exprimer ses émotions ;
  • ne vie fantasmatique pauvre ;
  • une grande difficulté à distinguer les mouvements affectifs des sensations corporelles et ;
  • des pensées essentiellement orientées vers des préoccupations concrètes.

Actuellement, l’alexithymie est fréquemment considérée comme un trait de personnalité « stable » qui indique une défaillance dans le traitement cognitif et la régulation des états émotionnels . L’alexithymie a été largement étudiée dans des populations adultes, dans la mesure où elle est considérée comme un facteur de risque pour une grande variété de troubles physiologiques et psychiques péjorant fréquemment l’adaptation sociale de l’individu . En revanche, chez les adolescents, seules quelques rares études ont examiné les liens entre cette dimension évaluée à l’aide la TAS-20 et la délinquance, l’anorexie ou encore les conduites à risque.

Actuellement, la version à 20 items de la Toronto alexithymia scale (TAS-20) est l’échelle la plus utilisée dans la recherche sur l’alexithymie et elle a fait l’objet de nombreuses traductions et études de validations dans différents contextes culturels . La version française de la TAS-20 présente des qualités métrologiques satisfaisantes dans des échantillons d’adultes tout-venant et issus de différentes populations cliniques « . (Zimmermann, V. Quartier, M. Bernard, V. Salamin, C. Maggiori, Qualités psychométriques de la version française de la TAS-20 et prévalence de l’alexithymie chez 264 adolescents tout-venant, L’Encéphale, Volume 33, Issue 6, 2007)

L’échelle TAS et les instructions de cotation: 

TAS