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L’étude de la prison de la BBC (ou BBC Prison Study), menée en 2001 par les psychologues sociaux Stephen Reicher et Alexander Haslam, est une réponse critique à l’expérience de Zimbardo. Elle revisite la question du pouvoir des rôles sociaux (gardien/prisonnier) en intégrant des méthodologies plus rigoureuses et une perspective théorique différente.


1. Contexte et objectifs

  • Répliquer Zimbardo : Comprendre si les comportements oppressifs ou soumis découlent automatiquement des rôles institutionnels.

  • Critique de la « théorie de la situation » : Haslam et Reicher contestent l’idée que les individus soient passivement contrôlés par leur environnement. Ils privilégient une approche basée sur la théorie de l’identité sociale (l’identité de groupe et l’agence individuelle influencent les comportements).


2. Méthodologie

  • Participants : 15 hommes divisés aléatoirement en « gardes » et « prisonniers ».

  • Durée : 8 jours (contre 6 prévus initialement).

  • Consignes :

    • Les gardes ne reçoivent aucune instruction explicite pour être autoritaires (contrairement à Zimbardo).

    • Les prisonniers sont encouragés à s’organiser collectivement.

  • Éthique : Surveillance renforcée pour éviter les dérives traumatisantes.


3. Résultats clés

a. Les gardes ne deviennent pas naturellement tyranniques

  • Faible cohésion : Les gardes, sans directives claires, ont peiné à imposer leur autorité.

  • Manque de légitimité : Leur pouvoir a été contesté par les prisonniers, qui ont refusé de se soumettre.

b. Résistance des prisonniers

  • Solidarité collective : Les prisonniers ont développé une identité de groupe forte, organisant une rébellion pour renverser le système.

  • Effondrement du système : Face à la résistance, la hiérarchie s’est effondrée, et les participants ont choisi de créer une structure égalitaire.

c. Rebond autoritaire

  • En réaction au chaos, une minorité de participants a tenté d’instaurer un régime autoritaire, mais cela a échoué par manque de soutien collectif.


4. Principales conclusions

  • Le pouvoir des rôles n’est pas automatique : Contrairement à Zimbardo, les comportements ne découlent pas mécaniquement des rôles assignés.

  • L’agence individuelle et la dynamique de groupe :

    • Les individus peuvent résister aux systèmes oppressifs s’ils développent une identité collective solide.

    • La légitimité perçue de l’autorité est cruciale : si elle est contestée, le système s’effondre.

  • La tyrannie émerge de choix actifs : Elle n’est pas une conséquence inévitable de la situation, mais résulte de stratégies pour maintenir le pouvoir (ex : division des groupes).


5. Apports théoriques

  • Théorie de l’identité sociale (Tajfel, Turner) :

    • Les individus agissent en fonction de leur appartenance à un groupe et de leur désir de maintenir une image positive de ce groupe.

    • Les prisonniers ont résisté car ils ont construit une identité collective « anti-système ».

  • Critique du déterminisme situationnel : Haslam et Reicher montrent que les individus ne sont pas des « marionnettes » des rôles sociaux.


6. Implications pratiques

  • Gestion des institutions : Pour éviter les abus, il faut renforcer la légitimité perçue des leaders et permettre la participation collective.

  • Résistance aux systèmes oppressifs : La solidarité et l’action collective peuvent contrer la tyrannie.

  • Psychologie des organisations : Les dynamiques de pouvoir dépendent de la façon dont les groupes négocient leur identité.


7. Critiques et limites

  • Échantillon réduit : 15 participants, ce qui limite la généralisation.

  • Effet de l’observation : Les caméras de la BBC ont pu influencer les comportements (désirabilité sociale).

  • Contexte artificiel : Comme chez Zimbardo, la simulation reste éloignée d’une vraie prison.


8. Comparaison avec Zimbardo

Aspect Zimbardo (1971) Haslam & Reicher (2002)
Résultats Soumission totale des prisonniers Résistance et effondrement du système
Rôle des surveillants Encouragés à être tyranniques Aucune consigne explicite
Théorie dominante Déterminisme situationnel Agence individuelle + identité sociale
Message central « Les situations corrompent » « Les groupes peuvent résister »

Conclusion

L’étude de Haslam et Reicher complexifie l’héritage de Zimbardo en montrant que les systèmes oppressifs ne s’imposent pas sans résistance. Elle met en avant le rôle actif des individus et des dynamiques de groupe, offrant une vision plus nuancée (et moins pessimiste) de la psychologie sociale.

Pour aller plus loin :

Cyber Pornography Use Inventory (CPUI)

Une étude publiée en février 2015 présente une nouvelle version du Cyber Pornography Use Inventory (CPUI), inventaire composé au départ de 32 items. Les chercheurs ont procédé à la validation d’une version de 9 items (CPUI-9) regroupés sous trois facteurs : la perception de la compulsion (items 1 à 3), les efforts reliés à l’accès (items 4 à 6) et la détresse émotionnelle (items 7 à 9).

L’inventaire permet de mesurer rapidement la dépendance à la pornographie en ligne perçue par le consommateur. L’inventaire peut se répondre sur une échelle de 1 à 7 (Pas du tout à Extrêmement) ou par Vrai ou Faux.


Inventaire de l’utilisation de cyberpornographie (Traduction libre)
(The Cyber Pornography Use Inventory-9; Grubbs et al., 2015)

1. Je crois que je suis accro à la pornographie sur Internet.
2. Même si je ne veux pas visionner de la pornographie en ligne, je me sens attiré(e) par elle.
3. Je suis incapable de cesser mon utilisation de pornographie en ligne.
4. Il m’arrive de planifier mon horaire afin d’être en mesure de me retrouver seul pour visionner de la pornographie en ligne.
5. J’ai refusé de sortir avec des amis ou d’assister à des activités sociales pour avoir l’occasion de visionner de la pornographie en ligne.
6. J’ai laissé de côté des priorités pour visionner de la pornographie en ligne.
7. Je me sens honteux(se) après avoir visionné de la pornographie en ligne.
8. Je me sens déprimé(e) après avoir visionné de la pornographie en ligne.
9. Je me sens mal après avoir visionné de la pornographie en ligne.


Sources.

Grubbs, J. B., Sessoms, J., Wheeler, D. M., & Volk, F. (2010). The Cyber-Pornography Use Inventory: The development of a new assessment instrument. Sexual Addiction & Compulsivity, 17, 106-126.

Grubbs, J. B., Volk, F., Exline, J. J., & Pargament, K. I. (2015). Internet Pornography Use: Perceived Addiction, Psychological Distress, and the Validation of a Brief Measure. Journal of Sex & Marital Therapy, 41(1), 83-106.

CPUI_FR

Problematic Cybersexual Behavior Scale (PCBS) de Monica M. Lackups-Fuentes (2017)

  1. Format et type de réponse

    • Le PCBS se compose d’une série d’items (tableau détaillé des items et de leur origine dans la thèse de Lackups‑Fuentes, 2017) DigitalCommons.

    • Chaque item est évalué sur une échelle de type Likert, indiquant la fréquence ou l’intensité de la pensée/comportement (par exemple 1 = « Jamais » à 5 = « Toujours », ou 1 = « Pas du tout vrai » à 7 = « Très vrai », selon la version utilisée).

  2. Structure factorielle et sous‑échelles
    Une analyse factorielle exploratoire conduite par Lackups‑Fuentes a mis en évidence trois dimensions principales du comportement cybersexuel problématique :

    1. Préoccupation (Preoccupation)

    2. Perte de contrôle (Loss of Control)

    3. Conséquences négatives (Negative Consequences) 
      Chaque sous‑échelle regroupe un ensemble d’items clairement identifiés dans le manuel de la mesure DigitalCommons.

  3. Calcul des scores

    • Score de sous‑échelle : pour chacune des trois dimensions, on additionne les notes des items qui lui appartiennent.

    • Score total PCBS : somme des scores de toutes les sous‑échelles (ou équivalente, somme directe de tous les items).

    • Interprétation : plus le score (de sous‑échelle ou total) est élevé, plus le niveau de cybersexualité problématique est important DigitalCommons.

  4. Seuils et repères

    • À ce jour, aucun seuil clinique universel n’a été formellement établi ; Lackups‑Fuentes fournit cependant dans sa thèse des statistiques descriptives (moyennes, écarts‑types) et des percentiles pour l’échantillon de validation, permettant de repérer les scores « élevés » (p. ex. > M + 1 SD).

    • Pour une utilisation clinique ou en recherche, il est recommandé de comparer les scores obtenus aux normes publiées dans la version originale de la thèse ou dans les études subséquentes de validation.


Références
Lackups‑Fuentes, M. M. (2017). Development and validation of a measure of cybersexual addiction (Thèse de doctorat). Eastern Michigan University.

Traduction FR: 

Problematic Cybersexual Behavior Scale_FR

Questionnaire des Croyances Anticipatoires, Soulageantes et Permissives (ASP)

développé par Robin, Hautekeete et Vanderstukken (2008) pour évaluer les distorsions cognitives des auteurs d’agression sexuelle sur mineur.

1. Objectif et contexte

L’ASP a été conçu pour identifier trois types de croyances facilitant le passage à l’acte pédophile et/ou minimisant la responsabilité morale :

  • Croyances anticipatoires : justification a priori (« si je le fais, ça ne posera pas de problème… »)

  • Croyances soulageantes : stratégies cognitives de réduction de la culpabilité (ex. « ça ne compte pas vraiment comme une agression »)

  • Croyances permissives : attitudes tolérantes vis‑à‑vis de l’acte (« c’est acceptable si l’enfant est consentant »)

Ce questionnaire s’inscrit dans une démarche de repérage des distorsions cognitives chez des populations à risque ou en traitement psycho‑judiciaire.

2. Structure et format

  • Nombre d’items : 30 (10 par dimension)

  • Échelle de réponse : Likert 0–4 (0 = « Pas du tout d’accord » à 4 = « Tout à fait d’accord »)

  • Durée : 10–15 minutes

  • Population cible : adultes auteurs d’infractions sexuelles sur mineur, en prison ou en suivi ambulatoire

3. Dimensions et définitions

 

Dimension Définition Exemple d’item
Anticipatoires Croyances justifiant par avance l’acte, en sous‑estimant ses conséquences « Je suis sûr que l’enfant comprendra mieux mes gestes affectueux »
Soulageantes Mécanismes cognitifs visant à réduire la culpabilité après l’acte « Ce qu’on a fait n’est pas vraiment grave »
Permissives Attitudes tolérant ou normalisant l’acte selon certaines conditions « S’il y a consentement, je ne vois pas ce qu’il y a de mal »

4. Modalités de passation et scoring

Nombre d’items : 30, répartis aléatoirement

    • Sous-échelles :

      • A (anticipatoires) : 10 items

      • S (soulageantes) : 10 items

      • P (permissives) : 10 items

    • Validation : Chaque item a été affecté à sa catégorie par des juges experts (pertinence et lisibilité contrôlées) Haute Autorité de Santé.

    • Calcul des scores :

      • Score A, S, P : somme des 10 items de chaque sous-échelle (0–40 points)

      • Score total A.S.P. : somme des 30 items (0–120 points)

    • Interprétation :

      • Scores élevés → forte présence des croyances dysfonctionnelles correspondantes

Item Énoncé Sous‑échelle
1 Le besoin sexuel des hommes est incontrôlable. A
2 Il y a moins de crainte à avoir dans le cadre de relation sexuelle avec un enfant. S
3 Avoir une relation intime avec un enfant soulage de la dureté du monde adulte. S
4 Dans une relation sexuelle avec un enfant, on se sent fort. A
5 Avoir une relation sexuelle avec un enfant, c’est lui montrer qu’on l’aime bien. A
6 Un enfant a besoin qu’un adulte fasse son éducation sexuelle en l’initiant au sexe. P
7 C’est agréable de savoir qu’on peut facilement se faire du bien sexuellement avec un enfant. A
8 Caresser un enfant avec une intention sexuelle permet de se sentir mieux. S
9 Dans le cadre d’une relation sexuelle avec un enfant, on se sent aimé. A
10 Si une personne n’utilise pas la force pour avoir une relation sexuelle avec un enfant, l’enfant aimera cela. P
11 Avoir une relation sexuelle avec un enfant est un moyen d’évasion. S
12 Se rapprocher sexuellement d’un enfant est le seul moyen pour réduire sa souffrance. S
13 Quelqu’un qui montre ce qu’est le sexe à un enfant est quelqu’un de bien. P
14 Avoir une activité sexuelle avec un enfant est une question de culture. P
15 Dans certaines cultures, c’est acceptable. P
16 Les enfants sont bien souvent des séducteurs et acceptent d’avoir une relation sexuelle parce qu’ils le veulent bien. A
17 On se sent moins anxieux dans le cadre d’une relation sexuelle avec un enfant. S
18 L’enfant qui a une relation sexuelle avec un adulte n’en est pas perturbé. P
19 On a davantage confiance en soi dans le cadre d’une relation intime avec un enfant. A
20 Généralement, un enfant nous accepte tel qu’on est. A
21 Les gens qui disent qu’un enfant n’a pas de sexualité se trompent. P
22 Il est agréable de lire dans le regard d’un enfant que l’on est sexuellement attrayant. A
23 Il n’y a pas de mal à se faire du bien avec un enfant. P
24 Il est valorisant d’initier un enfant au sexe. P
25 Avoir une relation sexuelle avec un enfant permet de se sentir mieux. S
26 Cela me tranquillise d’avoir une relation intime avec un enfant, car il est encore pur. S
27 Ça soulage d’être sexuellement proche d’un enfant. S
28 Avoir une relation sexuelle avec un enfant permet de se sentir moins nul. S
29 Le bonheur ne peut se trouver que pendant une relation sexuelle avec un enfant. A
30 Du moment que ça part d’une bonne intention, les gens ne font rien de mal en étant sexuellement proches d’un enfant. P

5. Utilisations cliniques et judiciaires

  • Évaluation initiale : repérer les croyances à travailler en thérapie (TCC, gestion de la récidive).

  • Suivi : mesurer l’évolution des cognitions au fil du programme de traitement.

  • Recherche : comparer profils cognitifs selon les typologies d’infractions sexuelles.

Références

Questionnaire des croyances anticipatoires

Un pédophile abstinent est une personne qui ressent une attirance sexuelle envers les enfants, mais qui choisit de ne pas agir sur cette attirance en s’abstenant de tout comportement sexuel impliquant des mineurs. Cette abstinence peut inclure l’évitement de contacts sexuels avec des enfants ainsi que la non-consommation de pornographie enfantine. Ce terme est souvent évoqué dans des contextes psychologiques ou thérapeutiques, notamment dans le cadre de la prévention des abus sexuels sur les enfants.
  • Définition claire : La pédophilie désigne une attirance sexuelle pour les enfants, généralement avant la puberté. L’abstinence, dans ce cas, signifie que la personne reconnaît ses pulsions mais s’engage activement à ne pas les concrétiser, que ce soit par des actes physiques ou par la consommation de contenus illégaux.
  • Motivations : Ce choix peut être guidé par des raisons personnelles (morale, peur des conséquences), légales (éviter des sanctions) ou par un accompagnement thérapeutique visant à contrôler ces attirances sans nuire à autrui.
  • Exemples de prise en charge : Des initiatives, comme le programme « Dunkelfeld » en Allemagne, offrent un soutien aux individus pédophiles qui souhaitent rester abstinents. Ces programmes proposent des thérapies pour gérer les pulsions et réduire les risques d’actes répréhensibles.
  • Distinction importante : Il est essentiel de différencier les pensées ou attirances (qui ne sont pas punissables par la loi tant qu’elles restent internes) des actions (qui sont illégales et nuisibles). Un pédophile abstinent se situe dans cette zone où les pulsions existent mais ne se traduisent pas en comportements.

GUIDE D’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ pour les rapports présentenciels (Gelsthorpe, Raynor and Tisi, 1992)

In Peter Raynor, David Smith, Maurice Vanstone (1994) – Effective Probation Practice-Macmillan Education UK

« Au cours de l’été 1992, dans les dernières semaines avant la mise en œuvre de la loi sur la justice pénale, le Home Office a commandé une étude sur ces questions dans l’espoir qu’une approche nationale cohérente de l’assurance qualité puisse être développée, et l’un des auteurs y a participé (Gelsthorpe, Raynor et Tisi, 1992).
Cette étude comprenait une vaste enquête sur les systèmes de contrôle et de suivi de la qualité appliqués par les services de probation aux rapports d’enquête sociale, ou développés par eux en vue de l’introduction imminente des rapports pré-sentenciels, et a révélé une grande diversité de systèmes utilisés, allant de très sophistiqués à des systèmes disparates et idiosyncrasiques. Il y avait peu de signes d’une approche commune entre les services de probation, sauf lorsque plusieurs services avaient adopté indépendamment des dispositifs similaires, comme les échelles de ‘risque de détention’, et même celles-ci étaient souvent utilisées de manière variable et étaient en tout cas pour la plupart destinées à être remplacées par des échelles de ‘gravité’. Dans certaines régions, des procédures et des critères très différents étaient utilisés, même dans des équipes voisines, avec parfois très peu de liens ou de cohérence avec les critères ou les processus au niveau du comté. L’équipe de recherche est arrivée à la conclusion qu’un système plus cohérent basé sur une gamme plus complète de critères avec, si possible, une base empirique plus claire serait préférable, et le Guide d’évaluation de la qualité  a été développé et testé en tant qu’approche à cet égard.

Dans l’avenir, il sera peut-être possible de constituer une base de données utile sur le contrôle de la qualité des rapports préalables à l’exécution des peines en utilisant des méthodes et des critères comparables, de manière à pouvoir évaluer, par exemple, l’impact des normes nationales sur la pratique ; toutefois, au moment de la rédaction de ce document, ce type de travail n’en est qu’à ses débuts et il reste encore beaucoup de recherches à effectuer.
Ce qui est clair, cependant, c’est que grâce à une approche empirique de la pratique, la qualité des rapports adressés aux tribunaux peut désormais être, dans une certaine mesure au moins, identifiée et mesurée par des critères cohérents qui trouvent leur origine dans une bonne pratique du travail social et dans une compréhension de la fonction du rapport dans le processus de la justice pénale. Ces méthodes d’évaluation peuvent être utilisées dans le cadre de la formation et du suivi, et certains éléments indiquent qu’elles peuvent désormais être liées aux perceptions des personnes condamnées et à l’efficacité des rapports ».

Evaluation_rapport_presentenciel

Le TYASSK (TEST OF YOUNG ADULT SOCIAL SKILL KNOWLEDGE ) est un outil clé dans le programme PEERS® for Young Adults, développé pour répondre aux besoins des jeunes adultes (généralement âgés de 18 à 25 ans) qui rencontrent des difficultés sociales, souvent liées à des diagnostics comme l’autisme, les retards de développement ou les handicaps intellectuels.
Ce programme, reconnu mondialement, est utilisé dans plus de 150 pays et traduit en plus d’une douzaine de langues, soulignant son importance dans la formation aux compétences sociales. Le TYASSK est utilisé pour évaluer l’efficacité de l’intervention en mesurant les changements dans les connaissances des participants avant et après le programme.
Le test TYASSK a été développé par Elizabeth A. Laugeson, psychologue clinicienne et professeure assistante à l’Institut Semel pour les neurosciences et le comportement humain de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Elle est également la créatrice du programme PEERS® for Young Adults, publié en 2017 par Routledge (PEERS® for Young Adults: Social Skills Training for Adults with Autism Spectrum Disorder and Other Social Challenges). Laugeson dirige également une alliance de recherche sur l’autisme et un programme ambulatoire pour la formation aux compétences sociales, avec des publications de nombreux essais cliniques randomisés sur le programme PEERS®. Sa contribution est essentielle, car elle a systématisé les règles sociales complexes pour les adultes avec TSA, souvent décrites comme manquant de « manuel » dans la littérature.
Description et fonctionnement du TYASSK
Le TYASSK est un test à choix multiples composé de 30 questions, conçu pour évaluer les connaissances en compétences sociales des jeunes adultes. Il est administré au début et à la fin du programme PEERS® for Young Adults pour mesurer les progrès dans les connaissances des participants. Les recherches, comme celles publiées sur PubMed (A Replication and Extension of the PEERS® for Young Adults Social Skills Intervention), indiquent qu’il mesure les améliorations dans les connaissances PEERS® (p = .001), avec une fiabilité interne (α = 0,84) et une fiabilité test-retest (r = 0,82), selon Gantman et al. (2012).
Le programme PEERS® for Young Adults comprend 16 séances de groupe de 90 minutes par semaine, où les jeunes adultes et leurs « coachs sociaux » (parents ou soignants) participent à des leçons didactiques, des démonstrations de rôle et des activités de socialisation de groupe. Les compétences enseignées incluent l’initiation des conversations, l’utilisation de l’humour, la gestion des désaccords, la communication électronique et les relations amicales ou romantiques. Chaque séance est accompagnée d’assignations à la maison et de suggestions de pratique pour renforcer l’apprentissage.
Le TYASSK évalue spécifiquement les connaissances acquises dans ces domaines, avec des questions couvrant des scénarios comme entrer dans une conversation, gérer les conflits ou utiliser les réseaux sociaux de manière appropriée.
Cotation:
Réponses correctes: 1:1; 2:2; 3:1; 4:2; 5:2; 6:1; 7:2; 8:1; 9:2; 10:2; 11:2; 12:1; 13:1; 14:2; 15:2; 16:2; 17:1; 18:2; 19:2; 20:2; 21:1; 22:2; 23:2; 24:2; 25:1; 26:1; 27:2; 28:2; 29:1; 30:2
Compétences visées par items:

Compétences conversationnelles Items 1-4
Sources d’amis Items 5-6
Communication électronique Items 7-8
Humour Items 9-10
Entrée des pairs Items 11-12
Sortie des pairs Items 13-14
Rencontres Items15-16
Étiquette des rencontres Items 17-24
Résolution des conflits Items 25-26
Rejet par les pairs Items 27-30