Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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DISPOSITIF D’ÉVALUATION DE LA FAMILLE (FAMILY ASSESSMENT DEVICE – FAD) (1983)

AUTEURS : Nathan B. Epstein, Lawrence M. Baldwin et Duane S. Bishop

OBJECTIF : Évaluer le fonctionnement de la famille.

DESCRIPTION : Le FAD est un questionnaire de 60 questions conçu pour évaluer le fonctionnement de la famille selon le modèle McMaster. Ce modèle décrit les propriétés structurelles, professionnelles et transactionnelles des familles et identifie six dimensions du fonctionnement familial : la résolution des problèmes, la communication, les rôles, la réactivité affective, l’implication affective et le contrôle du comportement.

En conséquence, la FAD est composée de six sous-échelles mesurant chacune de ces dimensions et d’une septième sous-échelle portant sur le fonctionnement général. Une échelle d’évaluation clinique, utilisée par les cliniciens pour évaluer le fonctionnement de la famille, est également disponible.

NORMES : La FAD a été élaborée sur la base des réponses de 503 personnes, dont 294 provenaient d’un groupe de 112 familles. La plupart (93) de ces familles avaient un membre hospitalisé dans un hôpital psychiatrique pour adultes. Les 209 autres personnes de l’échantillon étaient des étudiants suivant un cours d’introduction à la psychologie. Aucune autre donnée démographique n’a été présentée.

Les moyennes et les écarts-types pour les échantillons cliniques et non cliniques sont les suivants :

Échelle Clinique Non clinique
Résolution de problèmes (PS) (Problem Solving)

Communication (C)

Rôles (R)

Réceptivité Affective (AH) (Affective Responsiveness)

Implication affective (Al) (Affective Involvement )

Contrôle du comportement (BC) (Behavior Control)

Fonctionnement général (GF) (General Functioning)

2,20

2,15

2,22

2,23

2,05

1,90

1,96

2,38

2,37

2,47

2,42

2,23

2,02

2,26

Bien que la version actuelle de l’échelle comporte 60 éléments, les études initiales étaient basées sur une mesure de 53 éléments. Sept éléments ont été ajoutés, ce qui a permis d’accroître la fiabilité des sous-échelles auxquelles ils ont été ajoutés. Les éléments des sous-échelles sont indiqués sur l’instrument.

COTATION : Chaque item est noté sur une base de 1 à 4 en utilisant la clé suivante : Fortement d’accord = 1 ; Accord = 2, Désaccord = 3, Fortement en désaccord = 4.

Les items décrivant un fonctionnement malsain sont notés à l’envers. Les scores les plus bas indiquent un fonctionnement plus sain. La moyenne des réponses aux items est calculée pour obtenir sept scores d’échelle, chacun pouvant aller de 1,0 (sain) à 4,0 (malsain). Des feuilles de notation et des clés sont disponibles pour rendre le processus de notation relativement simple et pour indiquer les éléments de chaque sous-échelle.

FIABILITÉ : le FAD présente une assez bonne cohérence interne, avec des alphas pour les sous-échelles allant de 0,72 à 0,92. Aucune donnée de fiabilité n’est rapportée pour l’ensemble de la mesure ; les données de fiabilité test-retest ne sont pas disponibles.

VALIDITÉ : Lorsque la sous-échelle du fonctionnement général est retirée de l’analyse, les six autres sous-échelles semblent relativement indépendantes. La FAD présente un certain degré de validité concomitante et prédictive. Dans une étude distincte de 178 couples sexagénaires, la FAD était modérément corrélée avec l’échelle de satisfaction conjugale de Locke-Wallace et a montré une certaine capacité à prédire les scores de l’échelle de moral gériatrique de Philadelphie. En outre, la FAD a une bonne validité pour les groupes connus, les sept sous-échelles permettant de distinguer de manière significative les individus issus de familles cliniques de ceux issus de familles non cliniques.

RÉFÉRENCE PRINCIPALE : Epstein, N. B., Baldwin, L. M., et Bishop, D. S. (1983). The McMaster Family Assessment Device, Journal of Marital and Family Therapy, 9, 171-180. Instrument reproduit avec l’autorisation de Nathan Epstein et Duane Bishop.

DISPONIBILITÉ : Family Research Program, Butler Hospital, 345 Blackstone Boulevard, Providence, RI 92906.

FAD Evaluation du Fonctionnement de la famille

 

QUESTIONNAIRE SUR LA CODEPENDANCE (CdQ)

CODEPENDENT QUESTIONNAIRE (Patricia V. Roehling and Eva Gaumond, 1996)

AUTEURS : Patricia V. Roehling et Eva Gaumond

OBJECTIF : mesurer la codépendance

DESCRIPTION : Le CdQ est un instrument de 36 questions conçu pour mesurer la codépendance dans les familles dont au moins un membre souffre d’un trouble psychologique tel que l’abus d’alcool. Le CdQ a été conçu pour mesurer quatre caractéristiques essentielles de la codépendance, à savoir :

  • la responsabilité (assumer la responsabilité de répondre aux besoins des autres à l’exclusion de la reconnaissance de ses propres besoins),
  • le contrôle (investissement continu dans l’estime de soi et la capacité d’influencer et/ou de contrôler les sentiments et les comportements chez soi et chez les autres face à des conséquences négatives évidentes),
  • l’enchevêtrement (« enmeshment » : enchevêtrement dans des relations avec des personnes souffrant de troubles de la personnalité, de toxicomanie ou de troubles des impulsions)
  • et l’intimité (anxiété et distorsions des limites dans des situations d’intimité et de séparation).

Le CdQ permet aux praticiens d’évaluer la codépendance, d’établir un lien entre la codépendance et d’autres troubles éventuels et de suivre les progrès réalisés dans le traitement de la codépendance.

Normes : Le CdQ a été élaboré dans le cadre de deux études. La première étude a été menée auprès de 48 étudiants en psychologie de premier cycle, dont 37 femmes, toutes de race blanche. L’âge moyen de ce groupe était de 21 ans. La seconde étude a été menée auprès de 42 clients recevant une psychothérapie dans une clinique externe privée ; 33 étaient des femmes, 9 des hommes. L’âge moyen des clients était de 38 ans, avec une fourchette de 23 à 63 ans. Les normes réelles n’ont pas été fournies.

Échelle : Le CdQ comporte quatre sous-échelles : intimité (items 1, 10, 12, 17, 21, 22, 24, 30, 32 et 35), contrôle (items 2, 4, 7, 16, 18, 25, 26, 27, 29 et 34), responsabilité (items 3, 5, 6, 8, ll, 14, 15, 19 et 28) et enchevêtrement (items 9, 13, 20, 23, 31, 33 et 36). Les scores du CdQ et des sous-échelles sont obtenus en additionnant simplement les scores individuels de l’échelle totale ou des sous-échelles, après avoir inversé les scores des items 9, 18, 27 et 30.

Les scores totaux vont de 36 à 180, les scores les plus élevés indiquant une plus grande codépendance.

FIABILITÉ : Le CdQ présente une bonne cohérence interne avec un alpha global de 0,85 pour l’échelle totale ; les alphas des sous-échelles sont plus faibles, allant de 0,50 pour l’intimité à 0,77 pour la responsabilité. Le CdQ présente une très bonne fiabilité test-retest, avec une fiabilité test-retest sur trois semaines de 0,80 pour l’échelle totale et une fiabilité test-retest sur trois semaines allant de 0,46 pour le contrôle à 0,85 pour la responsabilité.

VALIDITÉ : Le CdQ a une bonne validité liée au critère, les scores des clients au CdQ étant en corrélation significative avec les évaluations des thérapeutes de la codépendance pour l’échelle totale ainsi que pour toutes les sous-échelles. Le CdQ fait également preuve d’une bonne validité concomitante sur la base d’un certain nombre de corrélations significatives entre le score global du CdQ, les scores des sous-échelles et plusieurs items de l’Inventaire clinique multiaxial de Miloon.

RÉFÉRENCE PRIMAIRE : Roehling, P. V. et Gaumond, E., (1996). Reliability and validity of the codependent questionnaire, Alcoholism Treatment Quarterly, 14, 85-95.

DISPONIBILITÉ : P.V. Roehling, Ph.D., Comell University, Comell Careers Institute, G21, MVR Hall, Ithaca, NY, 14853-4401.

QUESTIONNAIRE SUR LA CODEPENDANCE (CdQ)

INVENTAIRE DE CO-DÉPENDANCE (CODI) (CO—DEPENDENCY INVENTORY),  Sandra Stonebrink (1988)

AUTEUR : Sandra Stonebrink

BUT : Mesurer la codépendance chez les membres de la famille et les amis des personnes ayant des problèmes de consommation.

DESCRIPTION : Le CODI est un instrument de 29 questions conçu pour étudier la codépendance chez les membres de la famille et les amis des personnes ayant des problèmes de consommation. La codépendance a été définie comme le fait de permettre à l’a personne ayant des problèmes de consommation de continuer à utiliser des produits et/ou d’essayer de contrôler la consommation d’alcool et/ou de drogues de la personne ayant des problèmes de consommation. Les items et les sous-échelles ont été élaborés à partir de la littérature qui suggère que la codépendance se caractérise par :

  • le besoin de contrôle (« need to control ») (C ; items 1, 5, 9, 13, 17, 21, 25) ;
  • la dépendance interpersonnelle (« interpersonal dependency ») (ID ; items 2, 6-10, 14, 18, 22, 26, 29) ;
  • l’aliénation de soi (« self-alienation »;  A ; items 3, 7, 11, 15, 19, 23, et 27) ;
  • et l’enchevêtrement (« être phagocyté » par les autres: « enmeshment »; E ; items 4, 8, 12, 16, 20, 24, 28).

Étant donné l’abondance de la littérature sur la codépendance, mais l’absence de mesures adéquates de ce concept, le CODI est un instrument important pour mesurer la codépendance.

NORMES : Le CODI a été étudié auprès de 48 amis ou membres de la famille d’individus recevant un traitement dans le cadre d’un programme de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie d’un centre médical à Kailua, Hawaï ; 69% étaient des femmes et 31% des hommes, et l’âge moyen de l’échantillon était de 43 ans. Soixante pour cent des personnes interrogées étaient mariées et 65 % étaient de race blanche. Les parents représentaient 37,5 % de l’échantillon, les conjoints 35,4 %, les partenaires amoureux 12,5 %, les enfants 6,3 %, les frères et sœurs 4,2 % et les amis 2,1 %. Les normes réelles ne sont pas disponibles.

COTATION: Le CODI est côté en additionnant les scores des items pour les sous-échelles et les scores totaux après avoir noté à l’envers les items 9, 13, 17 et 25.

FIABILITÉ : le CODI a une cohérence interne moyenne, avec un alpha global de 0,79 et des alphas de sous-échelle allant de 0,45 pour le contrôle à 0,75 pour la dépendance interpersonnelle. Les données sur la stabilité n’ont pas été communiquées.

VALIDITÉ : Le CODI a une validité de construction moyenne avec des relations significatives, avec l’identification à des caractéristiques stéréotypées du rôle sexuel féminin et, pour les femmes seulement, avec un environnement familial d’origine dysfonctionnel. Pour les hommes comme pour les femmes, la composante d’auto-aliénation du CODI était liée à l’environnement familial dysfonctionnel.

RÉFÉRENCE PRINCIPALE : Stonebrink, S. (1988). A measure of co-dependency and the impact of socio-cultural characteristics. Thèse de maîtrise non publiée, Université d’Hawaï, École de travail social.

DISPONIBILITÉ : The Free Press.

INVENTAIRE DE CO-DÉPENDANCE (CODI)

« Le stress est un tueur silencieux qui fait des ravages » (Sean Murphy, directeur adjoint du Department of Corrections de Washington).

 « Un agent pénitentiaire sur trois présente des symptômes de stress post-traumatique, un sur dix a envisagé de se suicider. Nous avons des taux élevés d’addictions ou de consommation de substances. Nous connaissons la mort environ 15 ans plus tôt que le grand public et ce sont là des statistiques effrayantes ».

Considérant les effets de la détention sur les personnels, en 2020, la département pénitentiaire de l’État de Washington s’est associée à AMEND, de l’Université de Californie à San Francisco. Le personnel s’est rendu en Norvège et dans d’autres États, tels que l’Oregon et la Californie, qui travaillent également avec AMEND.

William Young, officier correctionnel (surveillant pénitentaiire) anime depuis des années sa trés interessante chaine youtube sur le métier de surveillant, depuis la parution de son livre: « when home become a housing unit », que l’on pourrait traduire par « quand tu raménes la prison chez toi ».

Shikoku Juvenile training school

Comment s’organise la prise en charge des mineurs aux japon?

  • Quels modèle de réhabilitation?
  • Quelle philosophie et méthodologie d’intervention?
  • Quelles fonctions dévolues aux personnels?
  • Quels contrôles institutionnels s’exercent sur cette prise en charge des mineurs?

C’est à ces question que répond dans cet article Miyagawa Tsubura, Instructeur en chef (l’équivalent de nos éducateurs)  d’un Juvenile Training Shool (JTS) japonais (l’équivalent d’une unité fermée en France) , qui explique dans les détails le concret de la prise en charge des mineurs dans son pays (Article paru à l’occasion de la publication des actes du 174e séminaire international de l’UNAFEI (United Nations Asia and Far East Institute for the Prevention of Crime and the Treatment of Offenders) de février 2020: 174th International Senior Seminar “Prevention of Reoffending and Fostering Social Inclusion: From Policy to Good Practice”).

Extrait:

TRAITEMENT EFFICACE ET SOUTIEN A LA REHABILITATION DES MINEURS DÉLINQUANTS AU JAPON, (« EFFECTIVE TREATMENT AND SUPPORT FOR REHABILITATION OF DELINQUENT JUVENILES IN JAPAN »), MIYAGAWA Tsubura (feb 2020)

  1. INTRODUCTION

JTS Lifestyle Guidance (groupwork)

Compte tenu du fait que de nombreux mineurs délinquants sont immatures, qu’ils sont issus de familles défavorisées et ont été abusés ou maltraités à la maison, il est important de s’assurer que chaque mineur et ses besoins bénéficient d’une intervention, d’un traitement et d’un soutien adéquats.

Bien que des mesures non privatives de liberté doivent être choisies pour les mineurs à faible risque, les mesures privatives de liberté sont appropriées pour certains mineurs à risque et délinquants.  Ce document aborde le traitement efficace et le soutien à la réadaptation des mineurs délinquants en détention au Japon, en se concentrant principalement sur les fonctions des institutions où ils résident.

  1. APERÇU DE LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE AU JAPON
  2. Définition des  » mineurs délinquants  »

La loi sur les mineurs[1] classe les mineurs dont l’affaire est entendue par le tribunal de la famille dans les trois types suivants[2] : les mineurs délinquants, les mineurs non délinquants et les mineurs pré-délinquants.

  • Un mineur délinquant (un mineur âgé de 14 à 20 ans qui a commis une infraction au code pénal).
  • Un mineur ayant un « comportement illégal » (un mineur de moins de 14 ans qui a violé les lois et règlements pénaux)
  • Un mineur pré-délinquant (un mineur qui est susceptible de commettre une infraction ou d’enfreindre les lois et règlements pénaux à l’avenir, compte tenu de sa personnalité ou de son environnement de vie et sa tendance à ne pas se soumettre à la surveillance légitime de son tuteur).

Au Japon, la police et les procureurs renvoient tous les cas de mineurs délinquants au tribunal de la famille.  Le gouverneur de la préfecture ou les directeurs des centres d’orientation pour enfants peuvent également saisir le tribunal de la famille pour les mineurs qui ont un comportement illégal et les mineurs pré-délinquants de la famille.

  1. Tendances de la délinquance au Japon

JTS Academic Instruction (classroom)

Le nombre de mineurs délinquants dont l’affaire a été classée sans suite pour des infractions au Code pénal en 2017 était de 35 108, ce qui indique une baisse significative par rapport aux 178 950 en 1997, soit une diminution de près de 80 % en deux décennies.  Parmi ces 35 108 mineurs, les vols représentent le plus grand pourcentage de la délinquance, soit environ 60 % (21 340).  10,7 % (3 810) de ces mineurs ont vu leur affaire classée pour détournement de fonds, 7,2 % (2 553) pour dommages corporels, 4,3 % (1 546) pour agression. Le nombre de mineurs prédélinquants et le nombre de mineurs renvoyés par la police pour être poursuivis pour usage ou possession de drogues ont également diminué[3]. Cette baisse peut s’expliquer en partie par la diminution d’environ 30 % de la population totale des mineurs de 10 à 19 ans au cours des deux dernières décennies[4].  Bien qu’il puisse y avoir d’autres explications liées aux changements

Bien qu’il puisse y avoir d’autres explications liées aux changements expliquant la diminution des mineurs délinquants, telles que le développement de la protection sociale et des médias sociaux, ce document ne les examinera pas davantage.

  1. Évaluation des mesures de protection

Le tribunal de la famille peut ordonner à un agent enquêteur du tribunal de la famille de mener une enquête sur l’environnement social du mineur délinquant.  En plus de l’enquête, lorsqu’il est nécessaire de tenir une audience, le juge aux affaires familiales détermine si une détention préventive est nécessaire. Cette décision permet de placer le mineur délinquant dans un foyer de classification pour mineurs (Juvenile  Classification  Home – JCH), et le tribunal de la famille peut exiger une évaluation complète par des psychologues au JCH. Il existe un outil d’évaluation unifié d’évaluation unifié appelé Ministry of Justice Case Assessment tool (MJCA), développé par le bureau correctionnel du ministère de la justice et mis en œuvre en 2013. Le MJCA est basé sur les principes Risque-Besoins-Receptivité et estime le risque de récidive du mineur. La JCH procède à une classification sur la base des résultats de l’évaluation et soumet un rapport au tribunal de la famille.

  1. Aperçu des mesures de protection

A la lumière des résultats de l’enquête et de la classification, le tribunal de la famille peut placer le mineur sous l’une des trois mesures de protection suivantes :

  • Supervision probatoire ;
  • Placement dans une institution de protection de l’enfance ;
  • Placement dans les écoles de formation pour mineurs (JTS- Juvenile Training School).

En outre, les mineurs qui commettent des crimes particulièrement odieux peuvent être inculpés et poursuivis comme des adultes.

Le JTS est une institution placée sous la juridiction du ministère de la justice dans laquelle les mineurs délinquants sont placés sur décision du tribunal de la famille.  Les JTS présentent les caractéristiques suivantes :

  • Ils accueillent des mineurs délinquants âgés de 12 à 20 ans[5] environ ;
  • Ce sont des établissements non mixtes qui accueillent soit des garçons, soit des filles ;
  • Il y a 51 JTS au Japon et 9 d’entre eux, y compris les antennes, sont destinés aux filles.
  • Ils fonctionnent en vertu de la loi sur les mineurs et de la loi sur les écoles de formation pour mineurs[6]
  • Ils sont dirigés par un gouverneur et divisés principalement en deux sections : la section d’éducation et de soutien (également divisée en Unité d’éducation et Unité de soutien) et la Section des affaires générales.

Les sections suivantes résument le système du JTS et analysent comment le système fonctionne efficacement pour soutenir la réinsertion des mineurs délinquants dans la société.

[1] Act No.168 of 15 July 1948.

[2] Dans le présent document, le terme « mineur délinquant » désigne les trois types de mineurs, sauf indication contraire

[3] Voir le « Livre blanc sur la criminalité 2018 » publié par l’Institut de recherche et de formation du ministère de la Justice pour des chiffres détaillés.

[4] Se référer à l' »Annuaire statistique du Japon 2019″ publié par le Bureau statistique du Japon pour des chiffres détaillés.

[5] Strictement parlant, un jeune adulte âgé de moins de 26 ans peut être hébergé dans un JTS. Pour connaître l’âge limite de résidence, il faut se référer à l’article 4 de la loi sur les écoles de formation pour mineurs.

[6] Act No. 58 of 11 June 2014.

 

Article complet (traduction): TRAITEMENT EFFICACE ET SOUTIEN A LA REHABILITATION DES MINEURS DÉLINQUANTS AU JAPON

Article original (ENG): No111_12_IP_Tsubura.pdf (unafei.or.jp)

En savoir plus: The Ministry of Justice:Juvenile Training Schools (moj.go.jp)

A lire également, à propos de la transposition du modèle RBR au japon, dans un contexte non-occidental: Conditions of effective correctional treatment for reducing recidivism: Focusing on risk principle. Takemi Mori( Konan Women’ s University ); Masaru Takahashi ( Research and Training Institute, Ministry of Justice); Ken-ichi Ohbuchi ( Tohoku University )

« La recherche sur le traitement correctionnel basé sur le principe du risque (Andrews & Bonta, 2010) a montré que l’intensité de l’intervention adaptée au niveau de risque de récidive des délinquants réussit à réduire la récidive. Cependant, il n’existe aucune étude traitant de cette question dans un contexte non occidental. L’objectif de cette étude était d’examiner la validité du principe de risque dans la réadaptation des jeunes délinquants japonais. L’échantillon était composé de 321 détenus japonais de sexe masculin dans des centres de détention et d’évaluation pour mineurs. Ils ont été suivis pendant une moyenne de 573 jours après leur sortie pour évaluer la récidive. Parmi les délinquants juvéniles à haut risque, ceux qui ont été traités dans l’école de formation juvénile (Juvenile Training School) ont montré une baisse  significativement plus faibles que ceux qui ont été placés sous supervision communautaire, tandis que chez les mineurs à faible risque, il n’y avait pas de différence significative de récidive entre les deux conditions de traitement. Les résultats indiquent que le principe de risque est valable pour le traitement correctionnel des jeunes délinquants japonais, ce qui suggère son universalité interculturelle. Les implications pour les politiques de justice juvénile et les orientations de la recherche future sont discutées. The Japanese Journal of Psychology, 2016, Vol.87, No.4, 325-333. doi.org/10.4992/jjpsy.87.15016

Le Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles (PICTS) est un instrument d’auto-évaluation de 80 questions conçu pour évaluer les schémas cognitifs favorisant la délinquance.

Le PICTS vise à identifier et à évaluer les schémas cognitifs spécifiques associés aux comportements délinquants. Il aide les professionnels à comprendre les processus de pensée sous-jacents qui contribuent aux actes délinquants, ce qui permet de concevoir des interventions et des stratégies de traitement efficaces. Le PICTS évalue huit styles distincts de pensée délinquante

Recherche/validation: Les données recueillies auprès d’hommes (N = 450) et de femmes (N = 227) délinquants indiquent que les échelles de pensée, de validité et de contenu du PICTS présentent une cohérence interne et une stabilité test-retest modérées à moyennement élevées. Les méta-analyses des études dans lesquelles le PICTS a été administré révèlent qu’en plus d’être en corrélation avec les mesures de la criminalité passée, plusieurs des échelles de pensée et de contenu du PICTS sont capables de prédire l’adaptation future/le résultat de la libération à un niveau faible mais statistiquement significatif, et deux échelles (En, CUR) sont sensibles au changement assisté par le programme au-delà de ce que les sujets de contrôle atteignent spontanément. La structure factorielle du PICTS est ensuite examinée à l’aide d’une analyse factorielle exploratoire et confirmatoire, dont les résultats indiquent la présence de deux facteurs majeurs et de deux facteurs mineurs. (The Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles (PICTS): a review and meta-analysis – PubMed (nih.gov) )

Découvrez ici la synthèse des 8 styles de pensée du PICTS réalisé par le psychologue forensique Lars Bang Madsen (Lars Madsen est le directeur clinique du Forensic Clinical Psychology Centre. Sa formation et ses compétences lui ont permis de travailler dans des contextes cliniques, communautaires et carcéraux en Australie et au Royaume-Uni en tant que psychologue clinicien et légiste).

PICTS_styles de pensée délinquante_

Qu’est-ce que le métier d’assistant de justice ?

Découvrez dans les vidéos ci-dessous en quoi consiste le métier d’assistant de justice et ses différentes missions :

Les missions pénales et la médiation et mesures :

Les missions civiles et l’accueil des victimes :

Les missions de l’assistant de justice présentent 4 axes principaux : les missions pénales, les missions civiles, l’accueil aux victimes et l’accueil social.

Dans le cadre des missions pénales, l’assistant de justice mène 2 missions : une mission d’enquête et une mission de guidance.

D’une part, l’assistant de justice réalise des enquêtes sociales à la demande d’un juge, d’un directeur de prison ou du procureur du Roi. Ces rapports fournissent des informations sur la situation familiale, sociale et professionnelle du justiciable et aident les autorités judiciaires et administratives à prendre une décision appropriée relative à une peine, une mesure (ex. : probation [1], libération conditionnelle, congé pénitentiaire, surveillance électronique, etc.) ou une modalité d’exécution d’une peine.

D’autre part, l’assistant de justice accompagne l’auteur d’infraction(s) dans l’exécution de la peine ou de la mesure décidée par le juge. Un travail de suivi est réalisé au travers d’entretiens réguliers. L’objectif est d’éviter la récidive et de favoriser la réussite de l’insertion sociale du justiciable.

Quant aux missions civiles, elles consistent principalement en la réalisation d’études sociales civiles. Elles permettent de mettre en relief la situation de vie actuelle des familles et des enfants pour soutenir des décisions du tribunal de la famille liées à l’exercice de l’autorité parentale et à l’hébergement des enfants. Ces missions sont souvent réalisées dans le cadre de divorces ou de séparations.

L’assistant de justice est également chargé de l’accueil des victimes. Avec l’accord du magistrat, il peut leur donner des informations sur les étapes de la procédure et sur les décisions prises dans le cadre de leur dossier. Il peut être présent lors de l’audience ou pendant la restitution des pièces à conviction.

Enfin, lors des missions d’accueil social de première ligne, l’assistant de justice accueille, informe et répond aux questions des citoyens. Il intervient dans les domaines pour lesquels les Maisons de justice sont compétentes. Ce service est gratuit et anonyme. Pour autant, l’assistant de justice ne propose pas de conseils juridiques. Pour cela, il oriente les victimes et les proches vers un service approprié. Il peut également les diriger vers une aide psychologique si ceux-ci en ressentent le besoin.

 [1] Alternative à la peine de prison qui peut être prononcée par le juge comme modalité d’exécution d’une peine principale (généralement l’emprisonnement).

 

Compétences & actions

  • Maîtriser les techniques d’entretien et la méthodologie de rédaction de rapports suivant les principes de déontologie
  • Connaître le domaine juridique et des notions de criminologie, de victimologie, de pénologie, de sociologie, de psychologie et de psychiatrie
  • Analyser une situation familiale, sociale et professionnelle
  • Responsabiliser le justiciable
  • Créer un sentiment de confiance
  • Annoncer des nouvelles difficiles
  • Gérer des situations conflictuelles
  • Conseiller et aider
  • Analyser, évaluer et intégrer de l’information
  • Respecter le cadre professionnel

 

Savoir-être

  • Sens du contact
  • Sens de l’écoute et de la communication
  • Tolérance et ouverture d’esprit
  • Goût pour le travail en équipe
  • Patience et calme
  • Résistance au stress
  • Flexibilité
  • Fermeté
  • Autonomie
  • Esprit d’initiative

 

Cadre professionnel

Les Maisons de justice ont été créées en 1999 pour rendre la Justice plus accessible et efficace. En 2011, lors de la 6ème réforme de l’Etat, leurs compétences ont été transférées aux communautés. En Belgique, il existe 28 Maisons de justice dont 13 réparties sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En 2015, elles prenaient en charge près de 65.000 dossiers par an. L’assistant de justice est engagé en tant que salarié au sein des Maisons de justice. Ses horaires de travail sont réguliers.

L’assistant de justice entretient également de bonnes relations avec un réseau de partenaires constituant des aides à la réinsertion.