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COLLOQUE Psychiatrie en prison Organisé par Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris en partenariat avec l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP) le 25 juin, au Palais du Luxembourg

Première table ronde :

  •   Ouverture du colloque

 Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris et directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne)

  • Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL)

« L’accès aux soins psychiatriques en milieu carcéral »

  • Sébastien Saetta, sociologue, auteur d’une thèse sur les experts psychiatres dans les affaires criminelles et membre du conseil d’administration de l’ « OIP »

« Entre pénalisation et médicalisation »

  • Dr Thomas Bosetti, médecin psychiatre à l’Habitat Alternatif Social de Marseille, coordinateur chez « Médecins du monde »

« Proposition de recherche interventionnelle d’alternative à l’incarcération des personnes vivant avec des troubles psychiatriques, sans domicile et déférées en comparution immédiate »

  • Eric Pechillon, professeur de droit public à l’Université Bretagne-Sud

« Le droit peut-il être un instrument utile pour améliorer la qualité du soin en détention? »

  • Juliane Pinsard, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature

« Coopération interprofessionnelle durant l’incarcération et après la sortie »

Deuxième table ronde :

  • Dr Michel David: président de l’ « Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire (ASPMP) » et psychiatre à la maison d’arrêt de Coutances

« La psychiatrie en milieu pénitentiaire : maintenir le cap sanitaire »

  • Dr Emeline Chaigne, présidente du Syndicat des praticiens exerçant en prison, praticienne hospitalière, responsable de l’unité sanitaire du centre de détention de Bédenac

« La prise en charge sanitaire globale des personnes détenues  et des profils sanitaires spécifiques et particuliers »

  • Dr Fadi Meroueh, praticien hospitalier, chef de service de l’unité sanitaire de la maison d’arrêt de Villeneuve -les- Maguelone

« État des lieux et problématique en évolution au sein des UCSA »

  • Dr David Touitou, psychiatre intervenant au Pôle SMPR-UHSA à la prison de Fresnes

« Soins spécifiques en UHSA »

  • Jean-Marie Delarue, ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL)

« L’effet des soins psychiatriques en détention »

  • Conclusion

 

Toutes les infos sur: https://estherbenbassa.eelv.fr/videos-du-colloque-psychiatrie-en-prison-qui-a-eu-lieu-le-25-juin-au-senat/

MARTINE HERZOG-EVANS (mai 2018) Probation : ne pas oublier les obligations!

Retrouvez cet excellent et précieux article de MHE, concernant la place des obligations dans un suivi RBR, sur son site: http://herzog-evans.com/probation-ne-pas-oublier-les-obligations/

« Les méthodes de traitement criminologique efficaces (evidence-based practices – EBP) ont le vent en poupe dans les SPIP et l’adoption du Référentiel des Pratiques Professionnelles (RPO1) en est l’heureux témoin.

Beaucoup de travail et sans doute beaucoup d’années devront toutefois être consacrés avant que cela se traduise par un changement approfondi des pratiques. Cela est naturel et inévitable. Les recherches portant sur la diffusion de l’innovation, notamment en médecine, montrent qu’il faut une vingtaine d’années avant que l’innovation soit réellement mise en œuvre.

Dans l’attente, bien des confusions et simplifications risquent de prévaloir et il sera essentiel d’y être vigilant.

Une telle confusion-simplification consiste à déduire de la recherche qui montre effectivement qu’axer le suivi uniquement sur le respect formel des obligations ne marche pas, qu’il faudrait laisser tomber le respect des obligations.

Une telle conclusion est inexacte et dangereuse à plusieurs égards.

Elle est inexacte, tout d’abord car bien au contraire, les deux grands modèles de traitement (d’ailleurs liés) qui existent, mettent l’accent sur le respect de la loi et du mandat judiciaire :

1)      Le modèle RBR en ce qu’il est lié à une forme de Core Correctional Practice (CPP) (Andrews & Kiessling, 1980) qui inclut la bonne pose de l’autorité. Celle-ci n’a naturellement aucun sens si l’autorité en question ne puise pas sa légitimité de l’autorité du cadre légal et sa mise en oeuvre

2)      Le modèle CCP de Chris Trotter (soit un mixe de travail social EBP, de CCP-RBR, et de traitement cognitif et comportemental) en ce qu’il vise :

la modélisation pro-sociale laquelle suppose que le praticien opère comme un modèle (modélisation) qu’il ne peut raisonnablement incarner s’il se présente d’emblée comme tirant son autorité de… lui-même et s’il ne donne pas à voir ostensiblement à l’intéressé que lui-même respecte la loi, ses limites (not. le fait que l’on ne peut dans un État démocratique imposer des obligations sans cadre légal ni sans décision de justice) et qu’il n’a pas de choix à cet égard, s’il ne donne pas à voir que lui-même ne peut aller au-delà ou en deçà de ces limites

– la clarification des rôles : dans celle-ci Trotter dit clairement qu’il convient de rendre clair ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. Il dit tout aussi clairement que ce qui ne l’est pas est justement le mandat judiciaire, lequel inclut précisément les obligations.

Elle est donc dangereuse en ce qu’elle ne place pas clairement l’action de la probation dans un cadre légal et juridictionnel ( : la décision et ses obligations), mais semble suggérer que l’agent de probation fait ce qu’il veut ; soit peut se comporter lui aussi de manière antisociale.

Elle est dangereuse en ce qu’elle ne place pas au centre de l’action des agents de probation, le fait qu’ils sont des agents au service de la justice et de la loi (soit des modèles prosociaux).

Donc oui, le rôle des agents de probation est aussi de traiter ; traiter un phénomène délinquant et ses conséquences. Il est donc bien d’aider la personne à devenir prosociale et à s’insérer.

Cette aide n’est toutefois pas offerte dans le cadre volontaire d’une consultation chez le psychologue pour un dépressif ou d’une personne sollicitant de l’aide sociale auprès d’une assistante sociale de secteur ou une association.

Elle est offerte dans le cadre d’un suivi imposé, tel que le prévoit la loi (et notamment au travers des articles 132-44 et 132-45 du code pénal) et mandaté judiciairement.

Les agents de probation doivent donc être clair vis-à-vis d’eux-mêmes et cela doit l’être institutionnellement, sur le fait que, comme le dit bien Trotter, ils ont un rôle double :

–          Aider, accompagner, « suivre » – mais aussi traiter

–          Vérifier, cadrer, contrôler même et parfois déclencher une sanction, en saisissant le JAP.

Cette dualité doit être rendue très claire pour les usagers ; elle ne peut l’être que si elle est intégrée par les CPIP.

Retrouvez l’intégralité de l’article sur http://herzog-evans.com/probation-ne-pas-oublier-les-obligations/

FRANCE CULTURE (2018) cycle d’émissions « A voix nues », consacrées à l’expert Daniel ZAGURY (Fevrier 2018)

Daniel Zagury (1/5) : Un avenir à Chevilly-Larue

Pour comprendre ce qui pousse certains hommes à commettre des actes monstrueux, la justice fait appel à l’expert psychiatre Daniel Zagury, ainsi amené à écouter et décrypter de nombreux tueurs en série comme Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret, et plus récemment des terroristes.

C’est poussé par son appréhension du corps en souffrance et par la peur de la mort que Daniel Zagury s’intéressera à la psychiatrie pendant ses études de médecine.

En associant très tôt ses impressions littéraires avec cette discipline, il se passionne pour la clinique et rejette l’intellect dépourvu d’affect.

Attentif à ce qu’il va transmettre, il pense qu’il est possible d’apaiser la souffrance de l’autre.

Liens

Publications de Daniel Zagury (cairn.info)

Daniel Zagury, passion psy, article de Flore Thomasset (la-croix.com)

Docteur Daniel Zagury : «Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» – Propos recueillis par Eric Favereau (liberation.fr)

Daniel Zagury (2/5) : La psychiatrie ordinaire

Depuis 1997 Daniel Zagury est chef de service du centre psychiatrique du Bois de Bondy en Seine Saint-Denis. Tout au long de son parcours à l’hôpital ou en prison, il a exploré et analysé les actes médicaux légaux des malades mentaux psychotiques, et ceux présentant des troubles graves de la personnalité.

Daniel Zagury (3/5) : L’expertise de l’horreur

Psychiatre des hôpitaux, spécialiste de psychopathologie et de psychiatrie légale mais aussi expert auprès de la Cour d’appel de Paris, Daniel Zagury cherche à mieux saisir le fonctionnement de certains hommes qui commettent des actes atroces « ce qui l’amène à côtoyer le plus effroyable de l’humanité ». 

Daniel Zagury (4/5) : Le procès pénal

Expert auprès des tribunaux Daniel Zagury a régulièrement témoigné dans d’importantes affaires criminelles mettant en cause des tueurs en série.

Retour sur une expertise qui consiste à mettre en lumière les caractéristiques, les aspects particuliers de la personnalité du tueur, les circonstances et les mobiles affectifs qui déclenchent une telle conduite.

Tout l’enjeu est de regarder le mal en face en entrant en relation avec l’autre sans aucune fascination.

Daniel Zagury (5/5) : La banalité du mal

Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles consacrés au parricide, au crime passionnel et aux tueurs en série, Daniel Zagury oblige la société à admettre que l’horreur absolue n’est pas étrangère à l’homme ordinaire.

En allant au delà des acquis psychiatriques, il tente de comprendre comment sont fabriqués de tels êtres humains.

FRANCE CULTURE (juin 2018) Emission Entendez-vous l’éco ? , « Économiser et punir »: Semaine consacrée aux prisons

Prison : économiser et punir (1/4) : Rentabiliser le système carcéral

Sur fond de surpopulation carcérale et restriction budgétaire, le système de gestion se transforme peu à peu. Quel est l’impact de l’externalisation sur la politique carcérale ? Comment le monde pénitentiaire s’adapte et se structure-t-il pour consentir aux contraintes budgétaires ?

« 78 % des gens libérés en 2014 ont passé moins d’un an en prison. D’où la  question posée depuis un moment : est-ce que ça vaut le coup de  construire des nouvelles prisons pour des gens qui y restent si peu de  temps ? » (Christian Mouhanna)

Premier jour de notre série sur les prisons intitulée « économiser et punir ». Des prisons surpeuplées, à la ceinture budgétaire trop serrée, desquelles émane une souffrance générale du personnel et de ses occupants. Si la violence institutionnelle mise en évidence par Michel Foucault est toujours le cœur du débat, on voit pointer, au sein du système pénitentiaire, des formes de « violences économiques ».

Prison : économiser et punir (2/4) : Le travail en prison

La volonté de réformation morale des prisonniers s’accompagne du façonnement d’un sujet économique : l’organisation économique interne des prisons s’inscrit au cœur d’une tension entre rationalité pénitentiaire et rationalité économique, qui fait écho à l’organisation du marché capitaliste national.

Deuxième jour de notre série sur les prisons intitulée « économiser et punir ». Hier, nous avons parlé de la privatisation de certaines missions du secteur pénitentiaire et des conséquences de celle-ci sur les décisions politiques. Aujourd’hui, c’est le marché du travail, celui-ci qui s’infiltre dans la prison et la relie à l’industrie du dehors, que nous examinons à la loupe. Si l’idée d’un travail expiatoire est présente dès les origines de la prison moderne, on constate qu’à cette vertu – soit disant moralisatrice – s’ajoute une dimension productive non négligeable. Ainsi, les prisonniers-travailleurs sont-ils soumis à une sélection, dont les critères semblent aussi flous que le droit qui encadre leur condition. Une situation faisant de cette main d’oeuvre une variable d’ajustement, tant pour l’administration pénitentiaire que pour les entreprises profitant de leurs services. Un régime d’exception interrogeant la suprématie de l’économie sur le droit du travail.

Prison : économiser et punir (3/4) : Fictions carcérales

Du film « Le Trou » de Jacques Becker à « Un prophète » de Jacques Audiard, et, côté séries, d' »Oz » à « Orange Is the New Black », la fiction cinématographie et télévisuelle s’empare très tôt de la prison comme objet de représentation. Mais que disent ces images sur la réalité sociologique des prisons ?

Troisième jour de notre série sur les prisons intitulée « économiser et punir ». Après avoir traité hier de la zone de flou qui entoure le travail en prison, nous prenons, aujourd’hui le biais de la fiction pour évoquer le quotidien en milieu carcéral. On le sait, la prison est, depuis son invention, un motif artistique – littéraire et cinématographique – qui oscille entre témoignage et dénonciation. Si l’enfermement, la promiscuité des corps, la violence incitent aux récits, la recherche esthétique n’en reste pas moins au service d’une réflexion socioéconomique fondamentale. Ainsi, les représentations de l’expérience pénitentiaire que nous livrent le cinéma – mais aussi désormais les séries – sont autant d’occasions de s’interroger sur les capacités de l’institution à remplir à sa mission.

Prison : économiser et punir (4/4) : Les fonctions de l’enfermement

Quelles sont les origines, la fonction et les usages de la prison ? Peut-elle être réformée, alors qu’empirent les causes d’un dispositif qui permet à l’Etat de tourner la tête face à son incapacité d’assumer ses responsabilités économiques et sociales ?

« Économiser et punir » ! Cette semaine, nous avons examiné les rouages économiques propres au monde carcéral : ceux de l’institution et ceux à l’oeuvre dans l’enceinte-même, à l’abri des regards. Un système condamné à une double peine : d’un côté l’augmentation du nombre de détenus et de l’autre des politiques budgétaires particulièrement restrictives. D’où la privatisation progressive de certaines missions. Des privatisations largement critiquées et parfois même condamnées, tout comme les conditions de vie et de détention. Au cœur du débat éthique et économique : l’absence de droit du travail en milieu carcéral et la mise à disposition d’une main d’oeuvre – pour les entreprises – défiant toute concurrence. Ainsi, loin de rester à la porte des prisons, l’économique et le politique – visiteurs privilégiés – éclairent le rapport qu’entretient la société avec ses marges. Si depuis plus de deux siècles, la prison est devenue la forme de punition dominante, tout incite pourtant à réfléchir aux fonctions – avouées ou non – de l’enfermement…

La réforme AMOR

juillet 12th, 2018 | Publié par crisostome dans HISTOIRE - (0 Commentaire)

Mémoire de Louis Perreau (1991) 20e promotion de sous-directeurs pénitentiaire, mémoire dirigé par Christian Carlier, ENAP.

Découvrez le mémoire de Louis PERREAU sur la réforme AMOR

http://data.decalog.net/enap1/Liens/fonds/A1PER.pdf

Informations sur Paul AMOR:

Paul Amor, né le 17 octobre 1901 à Bône (Algérie) et mort le 26 août 1984 à Paris, est un magistrat et résistant français.

Premier directeur de l’Administration pénitentiaire nommé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il mène une importante réforme pénitentiaire visant à placer « l’amendement et le reclassement social du condamné » au cœur de la peine privative de liberté.

Jeunesse et études

Paul René Eliacin Amor naît le 17 octobre 1901 à Bône, aujourd’hui Annaba, en Algérie française. Issu d’une famille aisée, son père médecin et philanthrope lui transmet l’idée que l’environnement social d’un individu peut influer sur son comportement à l’égard des lois1.

Après avoir effectué son service national, il entreprend des études juridiques et obtient une licence de droit en 1925 puis un certificat de législation algérienne, de droit musulman et de coutumes indigènes en 1926. Il poursuit avec un diplôme d’études supérieures d’histoire du droit et de droit romain et un diplôme d’études supérieures de droit privé qui lui permettent de se prévaloir du titre de docteur en droit. Au cours de ses études, il devient avocat puis, le 15 août 1925, attaché au parquet général d’Alger.

En octobre 1926, il sollicite un poste de suppléant rétribué de juge de paix en Algérie. Après un voyage à Paris en septembre 1927, il obtient de la Chancellerie sa nomination à Blida. En septembre 1930, il devient juge de paix à part entière à Mondovi puis il est successivement nommé juge suppléant rétribué dans le ressort d’Alger en 1930, juge à Guelma en 1934 et substitut à Tizi-Ouzou en 1936. À cette époque, il conçoit pour les mineurs un système d’enquête sociale et une fiche de personnalité mis en place dans son arrondissement judiciaire.

Le 23 août 1937, il est nommé procureur de la République à Bayeux où le procureur général de Caen souligne ses qualités. Officier de réserve, il fait la campagne 1939-1940 dans le génie puis, après un bref passage comme délégué procureur à La Châtre en décembre 1940, reprend son poste de Bayeux le 14 novembre 1941.
Résistance, internement et évasion

Le 2 octobre 1943, Paul Amor est installé comme procureur à Laon. Il est mis en cause devant une cour martiale à propos d’une tentative d’évasion à la maison d’arrêt de Laon, survenue le 8 avril 1944, soupçonné d’avoir aidé un réseau de la Résistance2. Dénoncé, il est arrêté le 25 avril 1944 par l’intendant régional de police de Saint-Quentin et incarcéré à la maison d’arrêt de Laon. Il signe le registre d’écrou comme procureur de la République et non procureur de l’État français de Vichy1.

Après trois semaines, il est transféré à Paris et interné à la caserne des Tourelles depuis laquelle il organise des actions de résistance. Il signe de son nom un tract appelant à la révolte et s’évade seul avant de revenir chercher, le 13 août 1944, quinze de ses camarades menacés de déportation2.

Les autres résistants laonnois libérés de la prison de la Santé le 23 août 1944, il participe aux combats pour la Libération de Paris aux côtés des Francs-tireurs et partisans et de l’Organisation civile et militaire2.

Après la Libération
Le 1er septembre 1944, Paul Amor est nommé à titre provisoire avocat général près la cour d’appel de Paris et directeur de l’Administration pénitentiaire et des services de l’Éducation surveillée par François de Menthon, garde des Sceaux dans le premier gouvernement provisoire de la République française dirigé par le général de Gaulle. Sa nomination est confirmée le 30 septembre 19442.

Dès son arrivée à la Chancellerie, il se donne pour mission de réformer l’administration pénitentiaire durement affectée par le régime de Vichy afin d’améliorer le sort réservé aux détenus. Pour ce faire, il monte une commission composée de personnalités scientifiques compétentes présidée par l’avocat Jacques Charpentier, bâtonnier de Paris, et dont le secrétariat général est assuré par son ami Pierre Cannat.

Conscient des lacunes et des besoins de formation des personnels pénitentiaires, il inscrit dans sa réforme la nécessaire création d’une école technique spéciale par laquelle tout agent devra obligatoirement passer pour améliorer ses compétences. Le Centre d’études pénitentiaires et l’École pénitentiaire de Fresnes ouvrent ainsi respectivement en 1945 et 1946 afin de former le personnel des établissements ayant adopté le régime progressif3. Ces écoles sont les précurseurs de l’actuelle École nationale d’administration pénitentiaire située à Agen.

Considérant la lecture comme un outil de sa politique au service du reclassement, il contribue à la réorganisation des bibliothèques de prison.

Il est ensuite nommé représentant de la France à la Commission Internationale Pénale et Pénitentiaire à Berne 1947 et membre de la Commission de réforme du code d’instruction criminelle. En 1949, il est détaché à l’ONU comme chef de la Section de la Défense sociale, Division des activités sociales de l’Office européen des Nations unies. Avocat général puis premier avocat général près la Cour de cassation, il siège pendant huit ans (19 février 1959-19 février 1967) au Conseil supérieur de la magistrature, avant de prendre sa retraite le 17 octobre 1971.

 

FRANCE CULTURE (29/03/2018) Emission « Matières à penser » avec Antoine Garapon: Le basculement dans la barbarie

Comment expliquer que les actes les plus barbares soient souvent commis par des « hommes ordinaires » ?

Daniel Zagury, expert devant les juridictions criminelles, apporte des éléments de réponse à cette question qui a été posée pour la Shoah et qui revient aujourd’hui avec le terrorisme islamiste voire avec les tueries de masse

(La barbarie des hommes ordinaires, L’Observatoire, 2018).

Bibliographie: La barbarie des hommes ordinaires : ces criminels qui pourraient être nousDaniel Zagury Editions de l’Observatoire, 2018

Washington State DOC (Departement of Corrections): Formation des surveillants de prisons US à l’entretien motivationnel et aux CCP (sous titres FR)

Les surveillants jouent un rôle primordial dans et en dehors des salles de classe ou des programmes de réhabilitation dispensés derrière les barreaux.
Dans cette vidéo découvrez comment les surveillants du Centre Airway Heigths Corrections de l’état de Washington ont implanté des programmes basés sur des données probantes dans leur unité de détention, à travers la formation des agents à l’Entretien Motivationnel et aux CCP.

Ces nouvelles approches et postures professionnelles ont modifié en profondeur le travail des personnels et a contribue à reduire les violences .