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LÉchelle d’impulsivité de Barratt, est l’outil le plus couramment utilisé dans la recherche en psychologie pour mesurer la tendance à l’impulsivité.

Il a originalement été publié par le psychologue américain Ernest S. Barratt en 1959. La version présentée ici est la onzième et dernière révision qui a été publiée en 19951.

L’impulsivité est définie comme étant un trait de personnalité caractérisé par une prédisposition vers des actions rapides et non planifiées en réaction à des stimuli internes ou externes sans égard aux conséquences négatives potentielles.

La tendance à l’impulsivité peut avoir des répercutions aux niveaux scolaire et professionnel ainsi que dans les relations interpersonnelles. Elle contribue notamment à la procrastination, à une gestion lacunaire des finances personnelles (endettement et utilisation du crédit inappropriés…) ou encore à des comportements défavorables pour la santé.

Des études ont montré qu’elle constitue une composante de plusieurs troubles tels que les troubles d’abus d’alcool et de drogues, les comportements antisociaux, le trouble de personnalité limite (borderline), le trouble explosif intermittent, le jeu pathologique, le trouble bipolaire, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), le trouble des conduites…

Structure de l’échelle

La version la plus couramment utilisée de l’échelle est la BIS-11, qui comprend 30 items. Ces items sont répartis en trois dimensions principales :

1. **Impulsivité cognitive** : Cela concerne les pensées impulsives et la prise de décisions précipitées. Elle inclut des aspects comme le manque de prévoyance et la tendance à agir sans réfléchir.

2. **Impulsivité motrice** : Cette dimension évalue la tendance à agir sur un coup de tête sans penser aux conséquences. Cela peut inclure des comportements comme parler sans réfléchir ou prendre des risques physiques.

3. **Impulsivité non-planifiée** : Cela se réfère à un manque de planification et d’organisation dans les actions et les activités quotidiennes, ce qui peut mener à des décisions imprudentes ou mal réfléchies.

Utilisation de l’échelle

Chaque item de l’échelle est noté sur une échelle de Likert, généralement de 1 à 4, où 1 signifie « Rarement ou jamais » et 4 signifie « Presque toujours ». Les scores sont ensuite additionnés pour obtenir un score total d’impulsivité.

Applications cliniques et de recherche

L’échelle BIS est utilisée dans diverses études pour explorer le rôle de l’impulsivité dans plusieurs conditions psychopathologiques, y compris :

– Les troubles de la personnalité, notamment le trouble de la personnalité borderline.
– Les troubles de l’humeur, comme la dépression et le trouble bipolaire.
– Les troubles liés à l’usage de substances, où l’impulsivité peut jouer un rôle clé dans la dépendance et la rechute.
– Les troubles de contrôle des impulsions, tels que le jeu pathologique et les troubles alimentaires.

Fiabilité et validité

La BIS-11 a été validée dans plusieurs langues et cultures, et elle montre généralement une bonne fiabilité et validité. Elle est également adaptée pour différentes populations, y compris les adultes, les adolescents, et parfois même les enfants, bien que des versions spécifiques puissent être nécessaires pour les jeunes.

barrat Impulsivness Scale-11

Trois thèmes principaux de la pensée antisociale avec les échelles correspondantes

Contrôle

Immaturité cognitive

Egocentrisme 

  • Intention antisociale ( Antisocial intent : MCAA)
  • Violence (MCAA)
  • Incapacité à faire face (Inability to cope -CTP)
  • Orientation vers le pouvoir (Power orientation -PICTS)
  • Attitudes envers la loi, les tribunaux et la police (CSS-M)
  • Orientation vers le pouvoir  (TCU CTS)
  • Froideur affective (TCU CTS)
  • Demande d’excitation (Demand for excitement : CTP)
  • Faible jugement (CTP)
  • Justifications (CTP)
  • Apaisement (Mollification-PICTS)
  • Coupure (Cut-off : PICTS)
  • Indolence cognitive (PICTS)
  • Tolérance à l’égard des violations de la loi (CSS-M)
  • Justifications (TCU CTS)
  • Rationalisations délinquantes (TCU CTS)
  • S’arroger des Droits (Entitlement -MCAA)
  • Mépris des autres (CTP)
  • Grandiosité (CTP)
  • Parasitisme/exploitation (CTP)
  • S’arroger des Droits (Entitlement PICTS)
  • Sentimentalité (PICTS)
  • S’arroger des Droits (EntitlementTCU CTS)
  • Responsabilité personnelle (TCU CTS)

 

Il a été démontré à maintes reprises que la pensée antisociale a une validité accrue par rapport à l’indice et aux variables démographiques lorsqu’il s’agit de prédire les résultats institutionnels (Walters et Schlauch, 2008) et les évaluations du risque (Simourd, 1997). Par conséquent, un système correctionnel peut vouloir avoir un taux d’inclusion libéral avec l’indice et les variables démographiques, puis affiner la sélection avec des mesures normalisées de la pensée antisociale, dont il existe un certain nombre – parmi les échelles qui n’ont pas encore été mentionnées : Criminogenic Thinking Profile (CTP ; Mitchell & Tafrate, 2011) ; Criminal Tendencies scale of the Self-Appraisal Questionnaire (SAQ ; Loza, Dhaliwal, Kroner, & Loza-Fanous, 2000) ; Pride in Delinquency scale (PID ; Shields & Whitehall, 1994) ; Texas Christian University Criminal Thinking Scales (TCU CTS ; Knight, Garner, Simpson, Morey, & Flynn, 2006).

 

Raymond Chip Tafrate, PhD, est psychologue clinicien et professeur au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University. Il est membre et superviseur de l’Albert Ellis Institute à New York City, NY, et membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (réseau de formateurs à l’entretien motivationnel). Il consulte fréquemment des agences et des programmes de justice pénale sur des problèmes difficiles à changer tels que la dysrégulation de la colère et le comportement délinquant. Il est coauteur de nombreux ouvrages et a présenté ses recherches dans toute l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Australie. Il est coauteur, avec Howard Kassinove, d’un classique de l’auto-assistance, Anger Management for Everyone (La gestion de la colère pour tous).

Damon Mitchell est psychologue agréé et professeur associé au département de criminologie et de justice pénale de la Central Connecticut State University.

Ses recherches ont été publiées dans diverses revues de psychologie et de justice pénale, notamment International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, Journal of Criminal Justice, Federal Probation, Journal of Sex Research et Journal of Interpersonal Violence.

 

Échelle de Sexisme Ambivalent

Dardenne, Delacollette, Grégoire, Lecocq (2006) Université de Liège, Adaptation en langue française du Ambivalent Sexism Inventory de Glick et Fiske (1996)

RÉSUMÉ de l’article:

L’Ambivalent Sexism Inventory de Glick et Fiske (1996) est une mesure du sexisme hostile (antipathie sexiste) et du sexisme bienveillant (attitude subjectivement positive envers les femmes). Cet article propose une version française de cette mesure, l’Échelle de Sexisme Ambivalent (ESA). Trois études sont proposées afin d’établir la validité de cette nouvelle échelle de sexisme. La première étude est une application du modèle étendu de Rasch qui confirme les qualités psychométriques de l’ESA. La seconde étude établit les validités structurale et prédictive de l’échelle, grâce à une analyse de covariance. Enfin, les validités discriminante et convergente de l’ESA sont évaluées dans la troisième étude, par comparaison à l’Échelle de Néosexisme (Tougas, Brown, Beaton et Joly, 1995) et à l’Échelle de Dominance Sociale (Sidanius et Pratto, 1999). Nous discuterons ensuite des implications pratiques et théoriques de cette échelle.

Source : Dardenne, Delacollette, Grégoire, Lecocq (2006) « Structure latente et validation de la version française de l’Ambivalent Sexism Inventory : l’échelle de sexisme ambivalent », in L’année psychologique, 2006, 106, 235-264

Vous trouverez, ci-après, une série d’affirmations concernant les hommes et les femmes et les relations qu’ils/elles peuvent entretenir dans notre société. Indiquez dans quelle mesure vous êtes d’accord ou pas d’accord avec chacun des énoncés en utilisant la notation suivante :

1

2

3

pas du tout d’accord

plutôt pas d’accord

légèrement pas d’accord

3

4

5

légèrement d’accord

plutôt d’accord

tout à fait d’accord

1. Quel que soit son niveau d’accomplissement, un homme n’est pas vraiment « complet » en tant que personne s’il n’est pas aimé d’une femme. 1    2    3    4    5
2. Sous l’apparence d’une politique d’égalité, beaucoup de femmes recherchent en fait des faveurs spéciales, comme un recrutement en entreprise qui les favorise. 1    2    3    4    5
3. Lors d’une catastrophe, les femmes doivent être sauvées avant les hommes. 1    2    3    4    5
4. La plupart des femmes interprètent des remarques ou des actes anodins comme étant sexistes. 1    2    3    4    5
5. Les femmes sont trop rapidement offensées. 1    2    3    4    5
6. Les gens ne sont pas vraiment heureux dans leur vie s’ils ne sont pas engagés dans une relation avec une personne de l’autre sexe. 1    2    3    4    5
7. Les féministes veulent que les femmes aient plus de pouvoir que les hommes. 1    2    3    4    5
8. Beaucoup de femmes ont une espèce de pureté que la plupart des hommes n’ont pas. 1    2    3    4    5
9. Les femmes devraient être protégées et être aimées par les hommes. 1    2    3    4    5
10. En général, une femme n’apprécie pas à sa juste valeur ce qu’un homme fait pour elle. 1    2    3    4    5
11. Les femmes recherchent le pouvoir en ayant le contrôle sur les hommes. 1    2    3    4    5
12. Tout homme devrait avoir une femme qu’il adore. 1    2    3    4    5
13. Les hommes sont « incomplets » sans les femmes. 1    2    3    4    5
14. Les femmes exagèrent les problèmes qu’elles rencontrent au travail. 1    2    3    4    5
15. Quand une femme a réussi à faire en sorte qu’un homme s’engage envers elle, elle essaie souvent de le tenir en laisse. 1    2    3    4    5
16. Quand les femmes perdent une compétition honnête contre un homme, elles se plaignent pourtant d’être l’objet de discrimination. 1    2    3    4    5
17. Une femme parfaite doit être mise sur un piédestal par son compagnon. 1    2    3    4    5
18. Il y a beaucoup de femmes à qui cela plaît d’exciter les hommes en semblant sexuellement intéressées pour ensuite refuser leurs avances. 1    2    3    4    5
19. Les femmes, comparées aux hommes, ont tendance à faire preuve d’un plus grand sens moral. 1    2    3    4    5
20. Les hommes devraient subvenir financièrement aux besoins des femmes, quitte à sacrifier leur propre bien-être. 1    2    3    4    5
21. Les féministes ont des demandes tout à fait exagérées concernant les hommes. 1    2    3    4    5
22. Les femmes, comparées aux hommes, ont tendance à être plus cultivées et à avoir plus de bon-goût. 1    2    3    4    5

Echelle de sexisme ambivalent

Facteurs dynamiques liés au risque en matière d’infraction à caractère sexuel
Hanson & Harris (2001 ; SONAR) Beech (1998) Thornton (2000, 2002) 
Auto-régulation sexuelle

·  Préoccupation sexuelle/ pulsion sexuelle

·  Le sexe comme stratégie d’adaptation

·  Intérêts sexuels déviants

Intérêts sexuels

·   Obsession sexuelle

·   Déviance sexuelle (pédophilie) marquée

Intérêts sexuels

·    Préoccupation sexuelle

·    Préférence sexuelle pour les enfants

·    Violence sexualisée

·    Fétichisme lié à l’infraction

Attitudes favorables à l’agression sexuelle

Droit à la sexualité (Sexual entitlement)

Mode de pensée pro-viol

Mode de pensée pro agression sexuelle d’enfants

 

Mode de pensée antisocial

·   Distorsions cognitives à l’égard des enfants et de la sexualité des enfants

·   Distorsions cognitives à l’égard de leurs propres victimes

·   Justification de la déviance sexuelle

 

 

Distorsions cognitives

·  Attitudes accusatoires

·  Droit à la sexualité (Sexual entitlement)

·  Croyances favorables à l’abus d’enfants

·  Les femmes apprécient le viol, le recherchent ou s’en moquent

·  Les femmes méritent d’être violées

·  Les femmes sont trompeuses

·  Autres justifications des agressions sexuelles contre les femmes

·  Hostilité envers d’autres groupes de victimes

Déficits d’intimité

· Absence d’amant/de partenaire intime

· Suridentification émotionnelle aux enfants

· Attitudes hostiles à l’égard des enfants

· Isolement social général/rejet, solitude

· Manque d’intérêt pour les autres

 

 

 

Problèmes socio-affectifs

·   Suridentification émotionnelle aux enfants

·   Faible estime de soi

·   Solitude émotionnelle

·   Manque d’affirmation de soi

·   Incapacité à gérer les émotions négatives

·   Locus de contrôle externe

 

Fonctionnement socio-affectif

·    Inadéquation (faible estime de soi, locus de contrôle externe, position de victime passive, méfiance)

·    contrôle externe, position de victime passive, méfiance)

·    Équilibre de l’intimité faussé (intimité émotionnelle plus facile avec les enfants qu’avec les adultes)

·    Pensée agressive (paranoïa, griefs, colère, ruminations, méfiance, position de victime active)

·    Traits de caractère insensibles et dépourvus d’émotion

·    Solitude émotionnelle (manque de relations intimes, difficulté ou refus de créer des relations intimes)

Auto-régulation générale

· Actes impulsifs

· Faibles compétences cognitives en matière de résolution de problèmes

· Emotivité négative/hostilité

 

Gestion de soi

·    Impulsivité du mode de vie

·    Mauvaise résolution des problèmes (mauvaise reconnaissance des problèmes, mauvaise réflexion sur les conséquences, rigidité de la pensée)

·    Mauvais contrôle des émotions

·    (tendance aux explosions ou à d’autres formes d’expression comportementale des impulsions émotionnelles)

(Non)coopération avec la supervision

·      Désengagement

·      Manipulation

·      Non-manifestation

·      Autres signes de non-coopération

Influences sociales importantes

·      Fréquentations négatives

·      Pairs soutenant le déni

·      Pairs facilitant l’accès à la victime

·      Pairs ayant une attitude antisociale

 

Note. SONAR = Sex Offender Need Assessment Training.

Source : Beech, Fischer & Thornton (2003) « Risk Assessment of Sex Offenders », in Professional Psychology: Research and Practice 2003, Vol. 34, No. 4, 339 –352

David Thornton: Le Dr Thornton est un psychologue exerçant en cabinet privé dans le Wisconsin. Il est autorisé à exercer en tant que psychologue dans le Wisconsin et le Minnesota aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni. Il a été directeur de recherche pour le programme du Wisconsin destiné aux personnes sexuellement violentes pendant trois ans et, auparavant, directeur de traitement pour ce programme pendant plus d’une décennie. Il a publié des ouvrages sur les normes fondées sur des données probantes pour des programmes correctionnels efficaces et sur l’importance du style du thérapeute dans le cadre d’un traitement visant à réduire le risque de récidive sexuelle, contribuant à l’élaboration d’échelles telles que la Static-99, la Static-2002, la Static-99R, la Static-2002R et la Matrice du risque 2000. Il a participé au développement de l’évaluation psychologique du risque, en créant le cadre de l’évaluation structurée du risque (SRA), et aux moyens de comprendre et de mesurer les facteurs de protection, en participant à la création du SAPROF-SO. David Thornton a publié plus de 90 articles dans des revues à comité de lecture. Expérience : 2016 à ce jour : Cabinet privé; 2013-2016 : Directeur de recherche, Sand Ridge Secure Treatment Center; 2004-présent : Professeur II, Université de Bergen, Norvège; 2001-2013 : Directeur des traitements, Centre de traitement sécurisé Sand Ridge

Anthony BEECH
Le professeur émérite Anthony Beech a dirigé le Centre de psychologie appliquée de l’université de Birmingham, au Royaume-Uni. Il a mis en place les doctorats accrédités par le HCPC et le BPS en psychologie légale et en psychologie légale clinique.
En 2009, la British Psychological Society et l’Association pour le traitement et la prévention des abus sexuels (ATSA) des États-Unis lui ont décerné le prix de l’accomplissement significatif.
Dawn FISCHER : University of Birmingham. Le Dr Dawn Fisher, chercheur principal honoraire du « Centre for Forensic and Criminological Psychology » de l’université de Birmingham , a reçu le Senior Practitioner Award pour son travail dans le domaine de la réinsertion des délinquants, en particulier avec les adultes et les jeunes ayant un comportement sexuellement inapproprié.

Domaine Instruments/outils d’évaluation
Évaluation de l’intérêt sexuel/de l’auto-régulation sexuelle
  • Échelle des obsessions sexuelles de l’inventaire sexuel multiphasique (MSI ; Nichols & Molinder, 1984)
  • Évaluation de l’intérêt sexuel à partir des informations du dossier
  • Pléthysmographie pénienne
  • Polygraphe de régulation
Évaluer les croyances favorables aux agressions sexuelle/distorsions cognitives antisociales
Évaluation de déficits de l’intimité/ problèmes socio-affectifs/ distorsions cognitives
Évaluation des problèmes généraux d’autogestion et d’autorégulation

 

Source : Beech, Fischer & Thornton (2003) « Risk Assessment of Sex Offenders », in Professional Psychology: Research and Practice 2003, Vol. 34, No. 4, 339 –352

 

David Thornton: Le Dr Thornton est un psychologue exerçant en cabinet privé dans le Wisconsin. Il est autorisé à exercer en tant que psychologue dans le Wisconsin et le Minnesota aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni. Il a été directeur de recherche pour le programme du Wisconsin destiné aux personnes sexuellement violentes pendant trois ans et, auparavant, directeur de traitement pour ce programme pendant plus d’une décennie. Il a publié des ouvrages sur les normes fondées sur des données probantes pour des programmes correctionnels efficaces et sur l’importance du style du thérapeute dans le cadre d’un traitement visant à réduire le risque de récidive sexuelle, contribuant à l’élaboration d’échelles telles que la Static-99, la Static-2002, la Static-99R, la Static-2002R et la Matrice du risque 2000. Il a participé au développement de l’évaluation psychologique du risque, en créant le cadre de l’évaluation structurée du risque (SRA), et aux moyens de comprendre et de mesurer les facteurs de protection, en participant à la création du SAPROF-SO. David Thornton a publié plus de 90 articles dans des revues à comité de lecture. Expérience : 2016 à ce jour : Cabinet privé; 2013-2016 : Directeur de recherche, Sand Ridge Secure Treatment Center; 2004-présent : Professeur II, Université de Bergen, Norvège; 2001-2013 : Directeur des traitements, Centre de traitement sécurisé Sand Ridge

Anthony BEECH:
Le professeur émérite Anthony Beech a dirigé le Centre de psychologie appliquée de l’université de Birmingham, au Royaume-Uni. Il a mis en place les doctorats accrédités par le HCPC et le BPS en psychologie légale et en psychologie légale clinique.
En 2009, la British Psychological Society et l’Association pour le traitement et la prévention des abus sexuels (ATSA) des États-Unis lui ont décerné le prix de l’accomplissement significatif.
Dawn FISCHER : University of Birmingham.
Le Dr Dawn Fisher, chercheur principal honoraire du « Centre for Forensic and Criminological Psychology » de l’université de Birmingham , a reçu le Senior Practitioner Award pour son travail dans le domaine de la réinsertion des délinquants, en particulier avec les adultes et les jeunes ayant un comportement sexuellement inapproprié.

Source : Beech, Fischer & Thornton (2003) « Risk Assessment of Sex Offenders », in Professional Psychology: Research and Practice 2003, Vol. 34, No. 4, 339 –352

Analyse fonctionnelle

Toute évaluation d’un délinquant sexuel doit inclure une analyse fonctionnelle détaillée afin de déterminer les motivations sous-jacentes et le comportement du délinquant et les fonctions du comportement délinquant. L’analyse fonctionnelle consiste généralement à l’obtention d’informations détaillées sur les antécédents, les comportements et les conséquences de la délinquance (le modèle ABC).

Ces informations doivent inclure les comportements réels, ainsi que les pensées et les émotions qui les accompagnent. Malheureusement, cette tâche n’est pas toujours d’une tâche facile avec les délinquants sexuels car ils sont souvent dans un certain degré de déni des aspects de l’infraction et ne sont donc pas prêts à dire toute la vérité sur les informations que l’évaluateur doit obtenir.

En effet, même les délinquants qui sont ouverts sur le niveau de leurs comportements délictueux sont souvent réticents à révéler leurs pensées et leurs sentiments concernant leurs infractions. Fournir un cadre pour comprendre le processus de délinquance peut être utile pour obtenir les informations nécessaires à l’analyse fonctionnelle. Actuellement, le cadre le plus utile est probablement ce que l’on appelle une « chaîne de décision (Ward, Louden, Hudson, & Marshall, 1995). Ce modèle a eu tendance à supplanter les cadres antérieurs tels que celui de Finkelhor (1984) ou le cycle de l’infraction de Wolf (1984). Une chaîne de décision est une séquence de choix menant à une infraction. Chaque choix est caractérisé par la situation dans laquelle il s’est produit, les pensées qui ont donné un sens à la situation et y ont répondu, ainsi que des émotions et des actions qui ont découlé de ces pensées.  Ainsi, dans toute analyse des comportements infractionnels, il est important de prendre en compte la diversité des comportements infractionnels et de s’adapter aux individus dont les croyances fermement ancrées quant à la légitimité des contacts sexuels avec des enfants ou des relations sexuelles forcées avec des adultes les amènent à éprouver des émotions positives au cours du processus d’infraction. Les chaînes de décision ont l’avantage de représenter avec la même facilité les infractions qui découlent d’états émotionnels négatifs  et de mauvaises stratégies d’adaptation (comme dans le cycle décrit par Wolf) et les infractions qui n’impliquent pas ces états émotionnels négatifs. (Eldridge, 1998 ; Laws, 1999 ; Ward & Hudson, 1996).

Ward et Hudson (1998) suggèrent qu’il est possible de de classer les délinquants selon l’une des quatre voies différentes qui mènent à la délinquance. Ces groupes sont définis par l’objectif individuel du délinquant à l’égard de la sexualité déviante (c.-à-d. l’évitement ou l’approche) et le choix des stratégies conçues pour atteindre cet objectif (c’est-à-dire actives ou passives).

Le délinquant ayant un objectif d’évitement est décrit comme ayant un engagement à la retenue, puisque l’objectif global est l’évitement. Cependant, les déficiences en matière d’autorégulation (sous-régulation) ou des stratégies inappropriées (mauvaise régulation) – entraînent un échec par rapport à l’objectif. Par conséquent, les états affectifs négatifs et la planification secrète caractérisent la voie de l’évitement. Ce type de cheminement est similaire à la description que Wolf (1984) fait du processus de l’infraction. Pour le délinquant ayant un but d’approche, les états affectifs positifs, la planification explicite et la présence de distorsions cognitives à l’égard des victimes et du comportement délinquant caractérisent le processus menant à l’infraction.

Ward et Hudson (1998) ont ensuite divisé les voies d’approche et d’évitement en deux catégories : active et passive. Le délinquant d’approche qui est actif, cherche des occasions de commettre des délits et met activement en place la situation dans laquelle il va commettre ses délits. Le délinquant d’approche passif, en revanche, bien que motivé pour commettre des délits, ne le fait que lorsque l’occasion se présente.

Le délinquant évitant qui choisit la voie active s’efforce d’éviter de commettre un délit, alors que le délinquant passif préférerait ne pas commettre de délit mais ne fait rien pour s’en empêcher.

L’évaluation des stratégies d’approche/évitement et actives/passives peut s’inspirer en partie de la liste de contrôle élaborée par Bickley et Beech (2002). Pour l’instant, cette liste de contrôle est assez succincte, mais elle peut au moins servir de guide pour l’analyse des délits.

Offence Pathway Checklist_FR

Pyromane ou incendiaire? 

« La pyromanie est un trouble du contrôle des impulsions qui se traduit par un besoin intense d’allumer délibérément des feux. Il peut s’agir d’un plaisir, d’un soulagement de la tension ou d’une satisfaction sexuelle. Les personnes atteintes de ce trouble sont parfois appelées « pyromanes ».

Les gens utilisent parfois le terme « pyromanie » pour désigner toute personne intéressée par le feu, mais il ne s’agit pas d’une véritable pyromanie.

La pyromanie clinique est rare et constitue souvent un symptôme d’un autre trouble mental. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent manifester une fascination intense pour les feux et les objets associés aux feux, tels que les briquets et les allumettes.

Qu’est-ce que la pyromanie ?

La pyromanie se traduit par une forte envie de mettre le feu. Il s’agit d’un des nombreux troubles du contrôle des impulsions qui rendent difficile le contrôle de certains comportements. Un autre exemple de trouble du contrôle des impulsions est la kleptomanie, qui provoque un besoin impérieux de voler.

Comme la kleptomanie, la pyromanie pousse une personne à adopter un comportement nuisible pour elle-même et pour les autres. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent continuer à mettre le feu malgré les conséquences négatives. À cet égard, la pyromanie peut ressembler à une dépendance.

La pyromanie semble être un trouble rare. Toutefois, on ne sait pas exactement combien de personnes en sont atteintes dans la population générale. En effet, la plupart des recherches sur sa prévalence se sont concentrées sur les détenus.

Qui est concerné par la pyromanie ?

Tout le monde peut développer une pyromanie. Cependant, comme de nombreux troubles du contrôle des impulsions, la pyromanie touche davantage les hommes que les femmes. Les raisons de ce phénomène ne sont pas claires.

Les experts savent que la pyromanie s’accompagne souvent d’autres troubles mentaux. Une personne atteinte de pyromanie peut avoir d’autres diagnostics, tels que le trouble explosif intermittent ou le syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

Les enfants peuvent également souffrir de pyromanie. En fait, les symptômes de la pyromanie et d’autres troubles du contrôle des impulsions apparaissent souvent pendant l’enfance ou l’adolescence.

Toutefois, il est important de noter que de nombreux enfants qui mettent le feu ne le font que par curiosité.

Symptômes de la pyromanie

La fascination pour les feux et le fait de mettre le feu sont des caractéristiques de la pyromanie. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition, texte révisé (DSM-5-TR) exige qu’une personne présente les symptômes suivants pour recevoir un diagnostic de pyromanie :

  • mise à feu intentionnelle et délibérée à plusieurs reprises
  • tension ou excitation avant de mettre le feu
  • intérêt pour le feu ou l’attirail de feu
  • plaisir, gratification ou libération de la tension après avoir allumé un feu ou avoir été témoin d’un incendie ou de ses conséquences
  • le fait de mettre le feu pour des raisons psychologiques et non pour protester, pour tenter de dissimuler des preuves, par vengeance, à cause d’une hallucination ou d’un délire, ou pour obtenir un gain financier.

Si l’altération du jugement peut mieux expliquer la mise à feu, la personne n’est pas atteinte de pyromanie. Il s’agit notamment des personnes souffrant de troubles cognitifs qui peuvent rendre difficile la compréhension du risque d’incendie, ainsi que des personnes sous l’influence de l’alcool ou d’autres substances.

Causes de la pyromanie

Les chercheurs ne comprennent pas bien les causes de la pyromanie. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les personnes atteintes de ce trouble mettent le feu, notamment

  • pour soulager l’anxiété ou le stress
  • pour le plaisir
  • pour la satisfaction sexuelle, bien que cela soit rare

Les données suggèrent que plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de la pyromanie et que l’interaction de facteurs environnementaux et biologiques peut jouer un rôle.

Voici quelques explications possibles :

  • Traumatisme : les troubles du contrôle des impulsions sont plus fréquents chez les enfants qui ont vécu des expériences traumatisantes, telles que la maltraitance et la négligence. Certains rapports de cas décrivent également des personnes développant une pyromanie à la suite d’expériences traumatisantes. Par exemple, un rapport datant de 2022 fait état de nouveaux cas de pyromanie chez des vétérans adultes. La raison de ce phénomène n’est pas claire, mais les auteurs suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un moyen de revivre l’événement traumatique.
  • Antécédents familiaux : La pyromanie et d’autres troubles du contrôle des impulsions sont plus fréquents chez les personnes dont les proches souffrent de troubles de l’humeur. Cela pourrait être dû à un lien génétique ou aux effets que la maladie mentale chez les soignants peut avoir sur l’environnement familial.
  • Autres facteurs biologiques : Certaines recherches suggèrent que les personnes souffrant de troubles du contrôle des impulsions pourraient présenter des différences au niveau de la chimie et de la structure du cerveau.
  • Facteurs sociaux et économiques : L’exposition à la violence communautaire, un faible statut socio-économique et d’autres facteurs de stress socio-économiques similaires sont en corrélation avec un risque plus élevé de troubles du contrôle des impulsions.
  • Comorbidités : Les comorbidités sont des affections qui surviennent en même temps. Chez les personnes atteintes de pyromanie, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est une comorbidité courante. Les personnes souffrant de TDAH peuvent avoir plus de mal à contrôler leurs impulsions, ce qui peut les rendre plus vulnérables aux troubles du contrôle des impulsions.

Dans ces cas, les cliniciens doivent évaluer si le trouble des conduites ou un autre diagnostic pourrait être à l’origine du comportement.

Pyromanie vs. incendie volontaire; pyromanes vs incendiaires

l’incendie volontaire est le délit qui consiste à mettre délibérément le feu. Les gens se livrent à l’incendie volontaire pour de nombreuses raisons, notamment:

  • la pression des pairs
  • pour l’argent de l’assurance
  • pour nuire à une personne ou à une institution

En revanche, la pyromanie est une compulsion à mettre le feu pour soulager une tension émotionnelle. Les personnes atteintes de ce trouble ne mettent pas le feu dans l’intention de nuire à autrui ou pour obtenir une récompense extérieure.

La plupart des personnes qui se livrent à des incendies criminels ne souffrent pas de pyromanie. La plupart des études évaluent à moins de 5% la prévalence de la pyromanie chez les personnes qui commettent des incendies criminels.

Dépistage de la pyromanie

outre les critères diagnostiques du DSM-5-TR, il existe différentes échelles pour évaluer les sujets pyromanes, citons:

Traitement de la pyromanie

Le traitement de la pyromanie est axé sur le soutien familial et la psychothérapie. Parmi les options thérapeutiques efficaces, on peut citer

  • la thérapie cognitivo-comportementale, qui aide la personne à identifier les pensées et les sentiments inutiles et la manière dont ils sont liés à son comportement
  • la formation à la gestion parentale, qui aide les soignants à gérer efficacement le comportement de leur enfant
  • la thérapie multisystémique, une thérapie familiale intensive qui aborde tous les aspects de la vie de l’enfant.
  • Il n’existe pas de médicament approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) Trusted Source pour traiter la pyromanie ou d’autres troubles du contrôle des impulsions. Néanmoins, un médecin peut prescrire des médicaments pour gérer les symptômes sous-jacents, tels que l’anxiété ou la dépression. Cela peut réduire l’envie de mettre le feu.

Il convient de noter que les traitements punitifs, tels que les boot camps ,  ou l’incarcération, ne fonctionnent pas. Au contraire, ils peuvent aggraver les symptômes.

Résumé

La pyromanie est un trouble du contrôle des impulsions qui pousse une personne à allumer des feux. Cela peut causer des destructions, mettre en danger des vies humaines et entraîner l’emprisonnement de la personne. Cependant, les personnes atteintes de ce trouble ont du mal à s’arrêter. Il peut s’agir d’un moyen de faire face à une détresse émotionnelle.

La plupart des personnes qui mettent le feu ne souffrent pas de pyromanie. Pour qu’une personne soit atteinte de pyromanie, elle doit être fascinée par le feu et l’attirail du feu et ne pas présenter d’autres conditions ou facteurs qui pourraient mieux expliquer son comportement. Par exemple, une personne qui ne met le feu qu’en état d’ébriété ou sous la pression de ses pairs ne peut pas être diagnostiquée comme pyromane.

La pyromanie répond à la thérapie individuelle et familiale – elle ne répond pas à la punition ou aux interventions extrêmes. Les personnes qui s’inquiètent du comportement d’un individu peuvent en parler à un médecin ou à un spécialiste de la santé mentale.

Pyromaniac: Meaning, symptoms, and treatment (medicalnewstoday.com)

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