Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
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FEDERAL PROBATION JOURNAL,  JoAnn S. Lee et Olivia K. Stuart, Université George Mason (2022) Jeunes adultes impliqués dans la justice : Lignes directrices pour la pratique des personnels de probation

Auteure:

JoAnn Lee est professeur associé au département de travail social. Ses recherches portent sur l’amélioration des systèmes de protection de l’enfance et de justice juvénile, des systèmes publics qui interviennent dans la vie des personnes marginalisées. Ses activités de recherche s’articulent autour des trois aspects suivants : a) améliorer notre compréhension de la transition vers l’âge adulte (18-34 ans) ; b) évaluer l’impact de l’intervention des systèmes de protection de l’enfance et de justice juvénile sur les résultats de la vie des jeunes adultes ; et c) identifier les facteurs contextuels structurels et sociaux qui contribuent à la déviance, à la délinquance ou à l’engagement dans des comportements criminels. Elle inscrit son travail dans la perspective du parcours de vie, reconnaissant l’interaction entre l’action humaine et les contextes sociaux plus larges tout au long de la vie d’un individu.

Avant de rejoindre l’université George Mason, Lee était postdoctorante au Seattle Children’s Research Institute, où elle a étudié les relations entre les contextes sociaux et les comportements déviants des jeunes. Dans sa pratique, elle s’est intéressée aux problèmes de consommation de substances chez les jeunes délinquants et les jeunes Américains d’origine asiatique, ainsi que chez les sans-abri et les jeunes en situation précaire

Extrait:

« Que doit savoir le personnel de probation sur les jeunes adultes dans la justice pénale ?

Les jeunes adultes dans la justice pénale tendent à être un sous-ensemble de jeunes adultes qui manquent de ressources et d’opportunités pour accomplir les tâches de développement de cette période. La vie de jeune adulte peut être une période de transition pleine de possibilités pour ceux qui bénéficient du soutien de leur famille et de leur établissement d’enseignement supérieur (par exemple, vivre de manière semi-indépendante dans un dortoir avec un plan de repas) (Brock, 2010 ; Schoeni & Ross, 2005 ; Waithaka, 2014). Cependant, cette période de transition peut poser des défis aux jeunes adultes qui ne bénéficient pas de ces soutiens, en particulier aux jeunes adultes qui ne peuvent pas retarder la transition vers des rôles d’adultes pendant qu’ils acquièrent le capital humain et identitaire nécessaire pour assumer ces rôles avec succès. Comme l’écrit Comfort (2012), le fait que le jeune « âge adulte soit considéré par les plus aisés comme une période où l’on peut se complaire dans les privilèges et les promesses, alors que l’on attend des jeunes adultes démunis qu’ils apprennent de la souffrance et même qu’ils s’en sortent grâce à elle, peut nous alerter sur d’autres couches d’inégalité et de désavantage qui méritent d’être explorées » (p. 319). De nombreux jeunes adultes dans le système juridique pénal ont des expériences qui témoignent du manque de ressources de leur famille. Par exemple, de nombreux jeunes adultes dans la justice pénale font état d’antécédents familiaux qui incluent le sans-abrisme ou la participation au système de placement en famille d’accueil (Morton et al., 2017). En outre, les jeunes en famille d’accueil qui sortent du système de prise en charge présentent des taux disproportionnés d’implication dans le système judiciaire pénal (Courtney et al., 2010). Par conséquent, le soutien apporté aux jeunes adultes pour les aider à réussir leur transition vers des rôles d’adultes, par exemple en facilitant leur réussite scolaire, peut faire la différence entre le jeune adulte qui deviendra un adulte productif et celui qui retournera de manière répétée vers la justice pénale.

Il faut davantage de services ciblant les jeunes adultes (Fendrich & LeBel, 2022 ; Stanley, 2016). En général, les jeunes adultes ont des besoins élevés en matière de prise en charge, notamment parce qu’ils présentent les taux les plus élevés d’abus de substances (Davis et al., 2017 ; Stanley, 2016). Plus précisément, les jeunes adultes dans le système judiciaire pénal peuvent ne pas avoir reçu les prises en charge nécessaires, tels que les services de traitement des abus de substances ou les services de santé mentale : par rapport à leurs pairs dans la population générale, ces jeunes adultes signalent des taux plus élevés d’abus d’alcool et de substances illégales (Pirius, 2019) et une prévalence plus élevée d’expériences défavorables dans l’enfance (ACE, telles que les abus ou la négligence dans l’enfance, la séparation des parents), de traumatismes et de problèmes de santé mentale (Pirius, 2019 ; Van Duin et al., 2020). Ces besoins de services non satisfaits peuvent contribuer directement à l’implication du jeune adulte dans le système juridique pénal, par exemple en raison d’une consommation abusive de substances. En outre, les besoins de services non satisfaits peuvent contribuer indirectement à l’implication du jeune adulte dans le système juridique pénal. Par exemple, la présence de traumatismes liés à l’âge dans les antécédents personnels d’une personne diminue la capacité d’autorégulation des émotions et la flexibilité cognitive (Dube et al., 2009 ; Kalia & Knauft, 2020). Déjà confrontés au manque de maturité qui caractérise cette période de développement, ces jeunes adultes peuvent avoir une multitude de besoins uniques en matière de services, qu’il s’agisse de soutien éducatif et professionnel, de développement des aptitudes à la vie quotidienne ou de soins de santé mentale tenant compte des traumatismes. Les agents de probation doivent mettre les jeunes adultes en contact avec des ressources dans le cadre de leur plan de surveillance individualisé.

Résultats de la surveillance en milieu ouvert

Certaines recherches ont montré que les jeunes adultes ont tendance à avoir de moins bons résultats en probation que leurs pairs adultes. Une étude menée au Texas a révélé que seuls 18 % des jeunes adultes avaient terminé leur période de probation de deux ans, contre 41 % des adultes âgés d’une vingtaine d’années, la plupart des cas ayant pris fin en raison d’une révocation (Cuddy et al., 2018). La violation des conditions de leur probation est la raison la plus fréquente pour laquelle les jeunes adultes sont placés en détention résidentielle (Sickmund et al., 2021). Le fait de manquer des rendez-vous ou de ne pas suivre les programmes obligatoires peut être une cause de violation de la probation d’un individu, mais il ne s’agit pas de comportements intrinsèquement délinquants. Ce sont des comportements normatifs pour de jeunes adultes en pleine maturation psychosociale et, s’ils sont traités correctement, ils peuvent aider le jeune adulte à apprendre à prendre des décisions judicieuses. Par exemple, l’obligation de participer à un programme en 12 étapes peut être une stratégie de réadaptation efficace. Cependant, il est important de savoir que les jeunes adultes peuvent avoir du mal à respecter de telles obligations – ils peuvent avoir du mal à trouver un moyen de transport ou à gérer leur emploi du temps, et peuvent donc avoir besoin d’un accompagnement supplémentaire pour les aider à gérer leurs obligations. Il est réaliste de s’attendre à ce qu’ils aient du mal à respecter leurs rendez-vous et il faut donc leur laisser une certaine marge de manœuvre pour qu’ils puissent commettre des erreurs adaptées à leur âge.

Amendes et frais judiciaires

Les programmes de probation de 48 États exigent le paiement de frais substantiels par le client, qui doit en moyenne entre 10 et 150 dollars de frais de surveillance par mois et d’autres frais fixes allant de 30 à 600 dollars tout au long de sa peine (Brett et al., 2020). De nombreux programmes prévoient également le paiement de tests réguliers de dépistage de drogues, de systèmes de surveillance électronique, de programmes spécialisés (comme la gestion de la colère ou le traitement de la toxicomanie), etc. (Brett et al., 2020). Le non-paiement peut entraîner la prolongation de la peine, voire la révocation et l’incarcération (Cuddy et al., 2018). De plus, bien que des dispenses de frais pour cause de faibles revenus soient disponibles dans la plupart des États, elles sont extrêmement difficiles à obtenir et peuvent représenter un énorme fardeau pour les individus qui doivent les prouver (Brett et al., 2020). Ainsi, les amendes et les frais sont souvent extrêmement lourds pour les jeunes adultes et peuvent avoir un impact négatif sur leur capacité à atteindre les objectifs de la vie de jeune adulte.

Beaucoup de jeunes adultes impliqués dans le système judiciaire pénal ont un niveau d’éducation plus faible et ont donc du mal à trouver des emplois réguliers et bien rémunérés (The Council of State Government Justice Center, 2015). Si un jeune a du mal à trouver et à conserver un emploi, il lui est déjà difficile de payer son logement et ses autres factures. L’ajout de ces frais de probation prohibitifs peut enfermer les jeunes dans un cycle sans fin de dettes envers les tribunaux avec la menace d’une incarcération (Albin-Lackey, 2014), tout en les empêchant de développer le capital humain que leurs pairs développent par le biais de l’université, d’études supérieures ou de stages. En outre, ces sanctions financières transforment effectivement les agents de probation en collecteurs de factures, ce qui peut aller à l’encontre de leur rôle d’agent de changement en introduisant un conflit dans la relation agent-client. Il est donc important d’attirer l’attention sur l’importance de réduire cette charge financière pour toutes les personnes en probation, en particulier pour les jeunes adultes qui peuvent manquer de soutien social, éducatif et professionnel pour payer ces frais en raison de leur stade de développement.

Quels sont les traitements fondés sur des données probantes qui ont été identifiés pour les jeunes adultes dans le système de justice pénale ?

Il existe quelques études qui examinent les pratiques de supervision communautaire. Une étude a piloté des pratiques de supervision avec de jeunes adultes et a comparé les résultats à ceux d’un groupe comparable de leurs pairs. Le projet pilote a formé une unité spécialisée pour les jeunes adultes (définis comme âgés de 15 à 25 ans) et a utilisé une combinaison de quatre pratiques prometteuses : Pratiques efficaces de supervision communautaire (EPICS), gestion des cas, connaissance de la science du développement du cerveau, soins fondés sur les traumatismes (Trauma-Informed Care – TIC) et optique d’équité et d’autonomisation (Equity and Empowerment Lens- E & E Lens) (Bernard et al., 2020). Les agents de supervision communautaire ont été formés à l’utilisation de pratiques conformes aux quatre pratiques prometteuses pour superviser les jeunes adultes, et l’étude a montré des tendances vers un impact positif sur la récidive, bien qu’une période de suivi plus longue puisse être nécessaire pour montrer des résultats plus clairs (Bernard et al., 2020). Dans une autre étude, l’accent a été mis sur l’utilisation d’incitations pour aider les jeunes adultes à s’engager à atteindre des objectifs liés à l’emploi et à l’éducation ; les incitations ont contribué à réduire la récidive et les violations techniques (Clark et al., 2022). Deux autres études ont trouvé des preuves préliminaires de l’efficacité des programmes communautaires. Youth Advocates Programs (n.d.) est l’un de ces programmes qui promeut un modèle qui identifie les besoins individuels d’une personne afin de développer un soutien communautaire et familial global. Roca (n.d.), un autre programme communautaire, s’efforce également d’identifier les besoins spécifiques des jeunes hommes adultes et de les mettre en relation avec des services éducatifs, professionnels et thérapeutiques essentiels au sein de leur communauté. Roca associe l’individu à un éducateur qui établit une relation avec l’individu et crée un espace sûr pour lui permettre d’entamer des programmes de renforcement des compétences. Les deux programmes ont enregistré une baisse substantielle des taux de récidive et une augmentation des taux d’emploi et de réussite professionnelle parmi leurs participants (Roca, n.d. ; Youth Advocates Programs, n.d.).

(…)

Exemple d’interaction

Voici un exemple d’interaction entre un agent de probation et un jeune adulte pris en charge par l’agent. Le jeune adulte a manqué un rendez-vous. L’agent de probation applique ses connaissances sur cette période de développement et utilise des interventions de psychologie positive (PPI) pour amener le jeune adulte à changer son récit et à développer un « script de rédemption ».

  • Agent de probation (AP) : Bonjour, je suis content de vous revoir. Je n’ai pas eu de nouvelles de vous depuis une semaine. Je commençais à m’inquiéter pour vous. Que se passe-t-il ?
  • Jeune adulte (JA) : Eh bien, j’ai dû m’occuper de certaines choses.
  • AP : De quel genre de choses deviez-vous vous occuper ?
  • JA : C’est mon affaire.
  • AP : C’est vrai, c’est votre affaire. Mais je veux que nous parlions de la façon dont nous pouvons mieux communiquer l’un avec l’autre pour que, si vous deviez manquer un rendez-vous, je puisse réajuster mon emploi du temps en conséquence. Vous voyez ce que je veux dire ?
  • JA : Je suppose.
  • AP : Je veux que nous travaillions ensemble pour trouver ce qui est le mieux pour vous. Parce que je sais qu’il est parfois difficile de respecter ces règles, n’est-ce pas ?
  • JA : *rires* Vous n’avez pas idée.
  • AP : Oui. Savez-vous que de nombreuses recherches montrent que, comme vous n’avez pas encore vingt ans, votre cerveau est encore en train de se développer ?
  • JA : Je ne le savais pas.
  • AP : C’est vrai. Il est donc tout à fait normal que les gens de votre âge fassent des bêtises et aient du mal à comprendre comment réagir dans des situations stressantes, ce qui peut parfois vous faire commettre des erreurs. Mais voilà : les erreurs peuvent être plus graves que pour d’autres personnes de votre âge. Je sais que vous voulez réussir. Je sais que vous voulez rester dans votre communauté avec votre famille et vos amis. Et vous méritez. Je sais que vous êtes capable de réussir parce que vous avez beaucoup d’atouts en main.
  • JA : C’est ce que vous pensez ?
  • AP : Absolument. Vous travaillez dur, vous êtes un bon parent pour vos enfants, vous vous souciez de votre famille – et vous restez solide malgré les nombreux revers que vous avez subis. Ce n’est qu’un autre de ces revers.
  • JA : Parfois, j’ai l’impression de ne pas avoir de soutien et que le poids du monde repose sur mes épaules. J’ai l’impression que je serai toujours étiquetée comme un délinquant. Je veux faire quelque chose de ma vie. Je veux aider d’autres gamins pour qu’ils ne se retrouvent pas dans la même situation que moi.
  • AP : C’est tout à fait possible. Vous n’êtes pas un « délinquant ». Je suis là pour vous aider à réussir. Je pense que d’autres enfants bénéficieraient vraiment de l’histoire de votre vie. Je veux que vous essayiez  de vous concentrer sur la façon dont vous pouvez être un mentor pour les autres parce que je pense que cela vous aidera dans votre programme.
  • JA : Cela me touche beaucoup. Je pense que cela me donnera la motivation dont j’ai besoin. Et je suis désolée d’avoir manqué le rendez-vous. Je n’ai pu trouver personne pour me remplacer, et je dois travailler pour pouvoir payer ce programme. C’est un cercle vicieux.
  • AP : Je comprends. Et si nous mettions au point un plan pour assurer une communication plus efficace à l’avenir, qui vous convienne, afin que cela ne se reproduise plus ?
  • JA : Ce serait formidable, merci.

 

Points clés à retenir

  1. Le cerveau continue de se développer jusqu’à l’âge adulte, ce qui offre au personnel de probation l’opportunité d’être un agent de changement efficace.
  2. Le passage à l’âge adulte est une période de transition où les jeunes sont très susceptibles d’adopter des comportements à risque.
  3. Les jeunes adultes poursuivent leur développement biologique (cerveau), psychologique et social, de sorte qu’ils peuvent avoir besoin d’un accompagnement pour être en mesure de respecter les rendez-vous et les engagements et d’assumer la responsabilité globale de leur propre personne.
  4. Le cerveau des jeunes adultes ressent plus fortement les récompenses que celui des adultes plus mûrs, de sorte que l’utilisation d’incitations peut être particulièrement efficace pour encourager les changements positifs.
  5. Il y a un manque de recherche et de connaissances sur les services et les interventions pour les jeunes adultes impliqués dans le système juridique pénal.

Jeunes adultes impliqués dans la justice _ Lignes directrices pour la pratique des personnels de probation

Articl source (ENG): https://www.uscourts.gov/sites/default/files/86_1_6_0.pdf

Au lieu d’une approche simpliste, Arnold Goldstein a formulé une approche multimodale en trois parties pour traiter les problèmes de comportement, de gestion des émotions et de la pensée :

  • L’intégration des compétences (skillstreaming) cible le comportement.
  • L’entrainement au contrôle de la colère (Anger Control Training) – se concentre sur les émotions.
  • Le raisonnement moral (Moral Reasoning) est une intervention cognitive.

ART enseigne explicitement un ensemble de compétences psychologiques prosociales aux jeunes qui ont des besoins spécifiques. La formation est dispensée dans le cadre d’une série de groupes d’apprentissage structurés où les jeunes sont :

  1. exposés à des exemples d’utilisation experte des comportements qui constituent les compétences dans lesquelles ils sont déficients (c’est le modelage) ;
  2. ont des occasions guidées de pratiquer et de répéter ces comportements compétents (c.-à-d. le jeu de rôle) ;
  3. ont un renforcement, une réinstruction, et des commentaires (feedbacks) sur la façon dont ils jouent leur rôle ;
  4. Encouragés à s’engager dans une série d’activités conçues pour augmenter les chances que les compétences acquises dans le cadre de la formation perdurent et soient être transférées à la maison, à l’école, au foyer, à la communauté et dans d’autres contextes du monde réel.

La question ultime pour toute intervention efficace est de savoir si elle peut résister à l’épreuve du temps. Depuis plus de 20 ans, ART a démontré, par une variété d’études rigoureuses, son efficacité à produire un comportement positif et à réduire les comportements agressifs et délinquants.

En 2001, bien que luttant contre le cancer, Arnold Goldstein s’est adressé aux praticiens de l’ART du monde entier lors d’une conférence à Malmö, en Suède. Il a été clair dans son message final à ses disciples : les stratégies et les techniques qui ont été développées par l’entraînement au remplacement de l’agressivité (ART) n’étaient que le début de ce qui pourrait être efficace pour les divers problèmes rencontrés par les jeunes d’aujourd’hui.

Bien que les modèles d’intervention soient conçus avec les meilleures intentions, ils ont souvent du mal à maintenir leur fidélité et leur efficacité. Ainsi, ART fournit aux praticiens des méthodes très spécifiques et un programme de modules comportementaux fondés sur une théorie et des recherches solides.

Voir l’intégralité de l’article (FR) : Amendola_and_Oliver_2010

version originale non traduite (ENG) : https://prepsecnorge.no/images/pdf/Amendola_and_Oliver_2010_ART_artikler.pdf

PPt de formation:  Anger-Control_slides-1-43_FR.pptx

En savoir plus sur le très prometteur programme ART: http://psychocriminologie.free.fr/?p=5592

Voir aussi sur le sujet:

Resiliency and Aggression Replacement Training with Families, Robert Caíame, Kimberlee Parker, Mark Amendola, & Robert Oliver (2011)

Family-ART

Aggression Replacement Training and Childhood Trauma, A. Mark Amendola and Robert W. Oliver (2013)

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SPARCS (Structured Psychotherapy for Adolescents Responding to Chronic Stress, Rosa & Pelcovitz, 2008) est un programme qui a été utilisé avec les populations de la justice des mineurs. Mise en œuvre à l’origine dans des contextes ambulatoires, résidentiels et scolaires, cette intervention a été de plus en plus appliquée dans une variété de contextes, y compris les jeunes en famille d’accueil, les fugueurs et les refuges pour sans-abri, ainsi que les adolescents impliqués dans le système pénitentiaire (y compris les jeunes impliqués dans des gangs).
Le programme SPARCS convient aux adolescents traumatisés, qu’ils soient ou non atteints de PTSD. Dispensée en 16 sessions, SPARCS est une intervention de groupe spécialement conçue pour répondre aux besoins des adolescents traumatisés chroniques qui peuvent encore vivre dans des environnements instables et qui présentent de multiples déficiences fonctionnelles- voir le site web de SPARCS (https://www.ncchildtreatmentprogram.org/programs/sparcs/) pour de plus amples informations.

Le programme SPARCS  comprend un inventaire qui peut être utilisé pour évaluer l’exposition des adolescents au stress chronique et aux traumatismes.

Liste de vérification des antécédents traumatiques et entretien

(Source: Tafratte & Mitchell, Forensic CBT, a handbook for clinical pratice, ed Wiley Blackwell)

Taylor-Myles, Jacqueline (1998) The development and implementation of a victim empathy program for use with young offenders and at-risk youth. Masters thesis, Memorial University of Newfoundland.

Ce projet représente un programme de réadaptation qui pourrait être utilisé avec des délinquants juvéniles ou des jeunes à risque. L’un des objectifs des personnes travaillant avec des jeunes délinquants est de les voir se réhabiliter et mener une vie productive. Il existe un certain nombre de programmes de réadaptation des délinquants, mais peu d’entre eux tentent de développer un sentiment d’empathie chez le jeune délinquant. Ce programme de 16 séances a été élaboré et révisé après qu’un projet pilote ait été mené avec un groupe de délinquants au Newfoundland and Labrador Youth Center. Les résidents et un co-facilitateur ont apporté des commentaires critiques qui ont été incorporés dans ce programme. Le programme reflète la conviction que si les jeunes délinquants reconnaissent la douleur et la souffrance qu’ils ont causées aux autres, ils sont moins susceptibles de récidiver. Le projet tente d’enseigner la signification des termes « victime », « empathie envers la victime » et « victimisation », et demande aux participants d’appliquer ces connaissances à des situations courantes de victimisation.

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Violence conjugale: Programme de traitement intensif de la violence familiale (Lynn Stewart, Jim Hill, Tom Gorman, Ida Jane Graham, Déc 1999)

LE SERVICE CORRECTIONNEL DU CANADA ET L’INITIATIVE DE LUTTE CONTRE LA VIOLENCE FAMILIALE
En 1988, dans le cadre de l’Initiative de lutte contre la violence familiale, le Service correctionnel du Canada (SCC) a commencé à s’attaquer au problème de la violence familiale chez les délinquants sous responsabilité fédérale. Le but de l’initiative, qui est de réduire l’incidence de la violence familiale chez les délinquants, devait être réalisé par les moyens suivants :
1. la mise en oeuvre de programmes éducatifs et la création de documents d’information destinés à contester et à réfuter les croyances et les attitudes sexistes et favorables à la violence familiale;
2. la mise en oeuvre de programmes de traitement en établissement et dans la communauté, et la mise sur pied de groupes d’entraide pour les partenaires et les enfants des délinquants;
3. l’adoption et la mise en application d’une norme nationale régissant la formation des intervenants correctionnels en violence familiale; et
4. l’exécution de travaux de recherche sur l’efficacité des programmes.

RAISON D’ÊTRE DU PROGRAMME DE TRAITEMENT INTENSIF EN VIOLENCE FAMILIALE
En 1998, un examen des programmes de prévention de la violence familiale offerts aux délinquants au sein du SCC a permis de constater que tous ces programmes étaient de faible ou moyenne intensité. La norme d’accréditation des programmes correctionnels du SCC régissant le dosage de l’intervention prévoit la participation des délinquants à des programmes assez intensifs pour répondre à leurs besoins. D’après la littérature actuelle sur le sujet, une intervention d’au moins 100 heures convient pour les délinquants à risque élevé. La recension de tous les programmes connus de traitement en violence familiale n’a pas permis de dégager un seul programme de cette intensité. La Division des programmes de réinsertion sociale du SCC a donc entrepris d’élaborer l’actuel Programme de traitement intensif en violence familiale, qui a été mis à l’essai à l’établissement de Springhill en 1998-1999. En septembre 1999, la version provisoire du manuel et le cadre d’évaluation du programme ont été soumis à un groupe consultatif composé d’experts en la matière d’Angleterre, du Canada et des États-Unis. La manuel a été révisé à partir des résultats du projet pilote et des commentaires du groupe consultatif. Le programme sera lancé à l’échelle nationale en novembre 1999. Il sera offert à un établissement dans chacune des régions. Dans la région des Prairies, un Programme de traitement intensif en violence familiale pour délinquants autochtones sera offert dans un deuxième établissement.

Le Programme de traitement intensif en violence familiale est un programme de traitement cognitivo-comportemental. Contrairement aux programmes axés exclusivement sur l’apprentissage d’habiletés, il oblige les participants à révéler des renseignements personnels et leur fait comprendre comment leurs antécédents ont contribué à leur attitude et à leur comportement de violence. Le programme est animé par deux facilitateurs (un homme et une femme) : un psychologue et un agent de prestation de programme. Lors de son évaluation initiale, chaque délinquant admis au programme devrait être confié à un conseiller principal. Ce conseiller est la personne qui accueillera le participant en séances individuelles et qui l’aidera à rédiger son autobiographie et son plan de prévention des rechutes. La première phase du programme se compose d’environ 75 séances de groupe de 2,5 heures chacune (le nombre effectif de séances variera selon la taille du groupe, mais ne dépassera jamais 78) et de 8 à 10 séances individuelles. Cinq séances de groupe devraient être dispensées par semaine, et ce, pendant environ 13 semaines. L’horaire des séances devrait être adapté au régime interne de l’établissement, mais il est recommandé de tenir une séance en matinée et une autre en après-midi un jour par semaine, puis une en matinée seulement trois jours par semaine. Ainsi, les délinquants seront libres un jour par semaine pour d’autres rendez-vous. La séance de groupe du matin est consacrée principalement à l’étude de nouveaux éléments de la matière et à la révision des devoirs de la séance précédente. Les après-midi sont réservés aux séances individuelles et aux devoirs. Les délinquants qui terminent le programme devraient participer tous les quinze jours aux séances de suivi qui en constituent la deuxième phase, jusqu’à ce qu’ils soient mis en liberté ou transférés à un autre établissement. Dans la communauté, ils devraient être orientés vers des formes de traitement qui les aideront à conserver leurs acquis. Beaucoup de bureaux de libération conditionnelle ont négocié des marchés de services avec des organismes qui offrent de tels programmes. De plus, les délinquants qui ont conservé le contact avec leurs propres enfants ou avec les enfants de leur conjointe devraient être incités à participer au Programme d’acquisition des compétences familiales et parentales, qui est animé par des facilitateurs du Programme d’acquisition de compétences psychosociales.

Module 1: Renforcement de la motivation

Séance 1: Orientation
Séance 2 : Comment bâtir de saines relations interpersonnelles
Séance 3 : Introduction à l’analyse coûts-avantages
Séance 4 : Application concrète de l’analyse coûts-avantages et définition des buts personnels
Séance 5 : Assumer la responsabilité de son comportement

Module 2 : Sensibilisation et éducation 

Séance 1: Types de comportements violents et ampleur du problème de la violence familiale
Séance 2 : Abus sexuel, respect sexuel et la Roue de l’égalité
Séance 3 : Les attitudes et les croyances qui sous-tendent la violence familiale
Séance 4 : Deux modèles pour comprendre la voilence familiale: le, Modèle ABC et la prévention des rechutes

Module 3 : Autobiographie

Séance 1: La violence  dans la famille
Séanee 2 : Présentatation des autobiographies

Module 4 : Dimension culturelle (généralités)

Séânce 1 : Messages culturels 1
Séance 2 : Messages culturels 2
Séance 3 : Changement
Séance 4: Culture et relations
Séance 5 : Les rôles de l’homme et de la femme dans une relation : Les effets d’un changement sur la communauté
Séance 6 : Valeurs exemplaires et préservation de la culture

Module 5 : Habiletés cognitives

Séance 1: a) Le modèle de traitement en violence dans les relations de couple ; b) Comment déceler ses pensées nuisibles
Séance 2 : Mettre en question ses pensées nuisibles
Séance 3 : Mettre en question ses pensées nuisibles – Séance pratique
Séance 4 : La résolution de problèmes I
Séance 5 : La résolution de problèmes II 3
Séance 6 : La résolution de problèmes III
Séance 7 : La résolution de problèmes IV – Mise en pratique
Séance 8 : La résolution de problèmes – Mise en pratique
Séance 9 : Se blanchir – Techniques de neutralisation 1
Séance 10 : Techniques de neutralisation

Module 6 : Maîtrise des émotions

Séance 1: Apprendre à reconnaître les émotions clés associées à la violence
Séance 2 : Émotions associées à la violence – suite
Séance 3 : États affectifs qui rendent la maîtrise des émotions plus difficile
Séance 4 : Apprendre à maîtriser ses émotions – Compétences qui aident à combattre le stress
Séance 5 : Autres techniques pour maîtriser ses émotions : Le temps d’arrêt et l’arrêt des pensées
Séance 6 : Comment maîtriser sa jalousie
Séance 7 : Comment maîtriser sa peur et sa dépendance

Module 7: Compétences sociales

Séance 1: Habiletés d’écoute
Séance 2 : Comment réagir aux critiques
Séance 3 : Styles de communication
Séance 4 : Mise en perspective aux fins de communication
Séance 5 : Résolution de conflits : négociation
Séance 6 : Comment réagir à un comportement difficile?
Séance 7 : Comment réagir dans une situation provocante?

Module 8 : Rôle parental

Séance 1: Comprendre les effets de la violence familiale sur les autres
Séance 2 : Remplir son rôle de parent sans violence
Séance 3 : Le partage des responsabilités parentales

Module 9 : Prévention des rechutes – Gestion des risques – Rester sur le droit chemin « à l’extérieur»

Séance 1: Comment modifier les schèmes de comportement violent
Séance 2 : Prévention des rechutes : De quoi s’agit-il?
Séance 3 : Prévention des rechutes : Chaînes comportementales
Séance 4 : Planification de la prévention des rechutes
Séance 5 : Comment faire face aux situations à risque élevé : changement dans les relations
Séance 6: Comment faire face aux situations à risque élevé • 2
Séance 7: Attitudes et émotions dangereuses
Séance 8 : Conséquences d’un mode de vie violent
Séances 9-15 : Présentation des plans de prévention des rechutes

Module 10 : Les relations saines

Séance 1 : Qu’est-ce qu’une relation saine?
Séance 2 : Qu’est-ce qui a changé?
Séance 3 : Révision du programme et tests
Séance 4: Cérémonie de fin de cours et célébration

https://www.securitepublique.gc.ca/lbrr/archives/rc%20569.5.f3%20s74%201999%20f-fra.pdf

si le lien est brisé: programme de traitement intensif de la violence famillial stewart hill 1999.pdf

CICC (Dec 2021) Le désistement assisté en établissement carcéral : une réalité ou une fiction?

Le désistement assisté en établissement carcéral : une réalité ou une fiction? Point de vue des jeunes ayant fait l’objet d’une incarcération sur les interventions qu’ils ont reçues

Conférence co-organisée par le CICC et le (RÉ)SO 16-35 présentée le 1er décembre 2021 par Isabelle F.-Dufour, professeure titulaire au programme de psychoéducation de l’Université Laval.

Résumé

Dans le cadre du programme de recherche partenarial RÉ(SO) 16-35, nous avons interviewé 146 jeunes judiciarisés de 16 à 35 ans afin de comprendre quelles sont les interventions qui sont favorables (ou défavorables) à leurs processus de désistement du crime. Connu désormais sous les termes de désistement assisté (F-Dufour et Villeneuve, 2020) ces interventions doivent, entre autres, viser le développement d’une trame narrative qui soit conciliable avec le processus de désistement. Or, si l’on a quelques études qui portent sur le rôle des agents de probation dans ces processus (Farrall, 2002 ; Rex, 1999 ; F.-Dufour, 2016 ; Villeneuve, F.-Dufour et Farrall, 2020), on a très peu de littérature sur le rôle des intervenants carcéraux. Le but de cette présentation est donc d’illustrer le point de vue des 64 répondant.es de cet échantillon qui ont fait l’expérience de l’emprisonnement. On y verra :  1) comment les personnes qui ont été détenues ont perçu les services offerts ; 2) le rôle qu’ont joué ces interventions dans le développement d’une nouvelle trame narrative (le cas échéant) et 3) les impacts de ces interventions qu’ils perçoivent (ou pas) dans leurs processus de désistement du crime. Ces résultats, qui seront mis en parallèle avec les rares données disponibles ailleurs dans le monde sur les interventions de désistement assisté en milieu carcéral, pourront apporter des pistes d’interventions qui sont facilement conciliables avec celles déjà offertes en vue de faciliter la (ré)intégration sociocommunautaire des personnes qui ont été incarcérées, mais, surtout, de permettre l’amorce de leurs processus d’abandon de la criminalité.

 

Protégé : MOC and Prepared adult curriculum

novembre 4th, 2021 | Publié par crisostome dans INTERNATIONAL | PROGRAMMES | VIOLENCE - (Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.)

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