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FRANCE CULTURE, Emission « La conversation scientifique » (28/09/19) Qu’est-ce que l’esprit critique ?

Le « fou de livres » (Bëchernarr) dans une édition strasbourgeoise de 1510

Penser, n’est-ce pas être capable de dire à sa propre pensée, dans une sorte d’étonnement, sinon qu’elle se trompe, du moins qu’elle mérite d’être reprise, modifiée, réadaptée en certains points trop bien fixés ?

Penser, n’est-ce pas être capable de dire à sa propre pensée, dans une sorte d’étonnement, sinon qu’elle se trompe, du moins qu’elle mérite d’être reprise, modifiée, réadaptée en certains points trop bien fixés ? C’est en tout cas ce qu’expliquait le philosophe Alain : 

Penser, c’est dire non. Le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire, le réveil secoue la tête et dit « non ». Non à quoi ? Au monde, au tyran, au prêcheur ? Ce n’est que l’apparence. En tous ces cas-là, c’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n’y a pas au monde d’autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c’est que je consens, c’est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c’est que je respecte au lieu d’examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux par cette somnolence. C’est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit. Qui croit ne sait même plus ce qu’il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien[1].

L’esprit critique serait donc le moteur de la pensée même. Mais comment le définir ? Par quoi le caractériser ? Et surtout, comment l’enseigner, le faire vivre, voire le critiquer en vertu de lui-même ?

Invité : Gérald Bronner, professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot, auteur de « Déchéance de rationalité ».

[1]Alain, Propos sur les pouvoirs, « L’homme devant l’apparence », 19 janvier 1924, n° 139 ou Propos sur la religion, LXI.  

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http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/Qu%E2%80%99est-ce%20que%20l%E2%80%99esprit%20critique%20.mp3

Thomas Legrand profite de cette semaine de Grenelle contre les violences faites aux femmes pour faire entendre un son provenant des archives de l’INA. Cela vient d’un reportage télévisé par France 3 Nancy, réalisé en 1975. On y voit des hommes évoquer la question des viols.

Journaliste : Est-ce que vous avez déjà eu envie de violer une femme ?
– Oui, d’une certaine façon

Journaliste : Vous avez déjà violé une femme ?
– Non, je serais incapable de le faire
– Parce que cela ne m’est pas venu à l’idée
– Sa femme, c’est marrant…
– La violer, non pas la violer, avoir des pensées, de faire des choses

Journaliste : Qui sont les violeurs d’après vous ?
– Je ne pense pas que quelqu’un d’équilibré pense à violer une femme
– Des types en manque

Journaliste : Vous avez déjà violé des femmes ?
– Oui

Oui, dit-il à la caméra. On entend beaucoup aujourd’hui les jérémiades des déclinistes et des tenants du « c’était mieux avant » ou du « on ne peut plus rien dire ». Mais écoutons ce que l’on pouvait dire au temps béni des années 1970 :

Journaliste : Qui sont les femmes qui se font violer ?
– Celles qui sont imprudentes, les aguicheuses…
– Ça dépend de leurs tenues je crois, vestimentaires
– Les pauvres filles qui se sont laissées avoir
– Une femme majeure, elle ne peut pas être violée vu qu’elle a été mariée ou elle est avec un homme déjà

Journaliste : Est-ce que les femmes qui sont violées l’ont provoqué d’après vous ?
– Je ne pense pas
Journaliste : Mais vous disiez qu’elles sont consentantes ?
– Mais à un moment donné, elles sont consentantes
– Il faut qu’une femme soit consentante pour être violée
– On ne doit pas pouvoir les violer
Journaliste : On ne doit pas pouvoir les violer ?
– Je pourrais vous dire la technique pour les violer, on n’a qu’à les renverser
– C’est difficile de violer une femme quand elle veut pas
– Ce sont des femmes qui en ont envie de toute façon

Journaliste : Quand une femme dit qu’elle s’est fait violer, est-ce que vous la croyez ?
– Pas toujours, il y a toujours quelqu’un qui est consentant
– Pas vraiment toujours mais la réaction qui consiste à douter systématiquement n’est pas fondée non plus car le vrai viol existe
– Le viol à proprement parler, ça n’existe pas
– On dit qu’une femme s’est trouvée seule et par conséquent elle l’a cherché, comme s’il n’était pas naturel qu’une femme puisse se retrouver seule quelque part et qu’automatiquement comme ça, elle soit obligée de risquer un viol, non ?

Journaliste : Est-ce que toutes les femmes ont envie de se faire violer ?
– Je pense oui, sincèrement oui.

si le lien est brisé:

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/FI2019-cultureduviol.mp3

Voir aussi: culture_du_viol

Psychiatrie et psychologie fondées sur les preuves

Conférence extraite du colloque « La psychiatrie et la psychologie fondées sur des preuves ». Organisé par Franck Ramus et Tiziana Zalla de l’Institut d’Etude de la Cognition de l’Ecole normale supérieure.

Voir l’intervention de Franck Ramus :

18’50 » : « Ces critères méthodologiques [mesures objectives, analyse de groupes (n>>1) plutôt qu’étude de cas, groupe contrôle, etc.] n’ont rien d’arbitraires, ce n’est pas une espèce de dogme qu’on impose à chaque chercheur clinicien.
35’32 » :Chaque critère méthodologique est motivé par l’absolue nécessité de contrôler des hypothèses alternatives. »

https://savoirs.ens.fr/uploads/videos//diffusion/2013_04_06_ramus.mp4

 

Intervention de Simon Lambrey et Jérôme Sackur :

Jean Cottraux :
Bernadette Rogé :
Jacques Van Rillaer :

FRANCE CULTURE, Emission le bien commun d’Antoine Garapon (25/02/2009) La souffrance en détention

Aujourd’hui Le Bien Commun aborde la question de la souffrance en prison. Question qui peut paraître paradoxale de prime abord, puisque dans la notion de peine de prison est induite celle de privation de liberté pouvant entraîner une certaine souffrance, mais la question est particulièrement problématique lorsqu’il s’agit de personnes détenues préventivement, et qui bénéficient donc de la présomption d’innocence.

INTERVENANTS

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/audio/la%20souffrance_en_prison_LE%20BIEN%20COMMUN%2025.02.2009%201.mp3

Extrait du colloque organisé par l’institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) sur « l’équilibre des peines : de la prison à la probation ».

Ce colloque a interrogé l’efficacité et l’efficience des leviers proposés par la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice ainsi que les évolutions des pratiques de l’administration pénitentiaire. Quels nouveaux outils offre cette loi pour que l’exécution de la peine gagne en efficacité ?

Dans cet extrait, Yann MAURIN, formateur et associé de recherche à l’école nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP), illustre dans son intervention « mise en pratique: méthodes de l’adminitration pénitentiaire en matière de prévention de la récidive »,  les méthodes évaluées comme efficaces pour soutenir la sortie de la délinquance à partir de situations réelles (vignettes cliniques).

yann-maurin-desistance-et-methodes-dintervention-en-probation.mp3

https://www.youtube.com/watch?v=a2GVlvhsHNs&feature=youtu.be

Au moyen d’un sondage électronique, l’équipe du NCSC (national center for State Courts) a tenté en 2012 de recueillir des données de base sur chaque programme qui répond aux besoins criminogènes des délinquants. Le sondage a permis de recueillir de l’information sur les pratiques fondées sur des données probantes, comme le moment où ils ont accepté leur premier client, la capacité de leur programme, le nombre de personnes ayant achevé le programme avec succés, le nombre de décrochages, et si l’inscription au programme était avant ou après le plaider coupable.

Les questions du sondage ont été conçues spécifiquement pour aborder les bonnes pratiques pratiques et les huit principes fondés sur des données probantes . Les données ont été présentées sous forme graphique et les questions de l’enquête ont été adaptées au principe fondé sur des données probantes auquel elles sont destinées.

En ce qui concerne les pratiques fondées sur des données probantes, l’enquête indique que bon nombre des tribunaux de traitement de la toxicomanie ont appliqué dans une certaine mesure la plupart des huit principes fondamentaux des pratiques fondées sur des données probantes.

Huit principes fondés sur des données probantes relatifs à la supervision des contrevenants

  1. Évaluer de façon structurée les risques et les besoins
  2. Améliorer la motivation intrinsèque
  3. Interventions ciblées (en utilisant les principes risque/besoins/réceptivité )
  4. Prioriser les méthodes et interventions cognitivo-comportementales
  5. Augmenter l’utilisation du renforcement positif
  6. Mobiliser un soutien continu dans l’entourage naturel de la personne
  7. Évaluer les procédures/pratiques pertinentes
  8. Fournir de la rétroaction sur l’évaluation des programmes et des animateurs

 

Principe un : Évaluer de façon structurée les risques et les besoins

Tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie évaluent le risque et les besoins criminogènes des délinquants à la le moment de l’admission au programme à l’aide d’outils d’évaluation normalisés comme le LSI-R, le GAIN ou le COMPAS. L’évaluation initiale rapide (« screening ») du délinquant sert de « triage  » pour déterminer quels programmes sont appropriés, compte tenu des risques et des besoins particuliers de ce délinquant. L’évaluation ne devrait pas se limiter à un événement ponctuel, mais devrait être un processus continu comportant de multiples évaluations tout au long du programme. L’interaction d’un participant avec le personnel et les autres participants doit être notée au fur et à mesure que le participant progresse dans le programme. De même, le personnel devrait évaluer les participants à l’aide de l’outil d’évaluation normalisé au fur et à mesure que les élements clefs du programme sont atteints afin de déterminer si ce dernier a effectivement atteint les objectifs visés.

L’objectif principal de l’évaluation des risques et des besoins criminogènes est de déterminer quels sont les personnes sous main de justice qui qui pourraient tirer le plus partie du programme. En ce qui concerne les programmes répondant aux besoins criminogènes, les participants les plus susceptibles de réussir sont ceux qui sont à risques élevés/besoins élevés ou à risques moyens-elevés /besoins moyens-élevés.

L’enquête indique que même si presque tous les tribunaux et programmes de traitement de la toxicomanie (« drug courts ») utilisent un outil d’évaluation normalisé, ce ne sont pas tous les tribunaux et programmes de traitement de la toxicomanie qui choisissent des délinquants à risque/besoins élevés. Pour autant, les tribunaux de traitement de la toxicomanie sont plus susceptibles de sélectionner les délinquants à risque élevé/besoins élevés que les autres programmes.

La question de savoir si un tribunal de traitement de la toxicomanie ou un autre programme est approprié est également déterminée. par la capacité du programme d’offrir un traitement d’une manière adéquate au style d’apprentissage de la personne, à ses traditions culturelles, son tempérament, sa motivation ou son genre. La réceptivité est mesurée par un outil d’évaluation standard, tel que SOCRATES ou URICA. Tous les tribunaux et programmes de traitement de la toxicomanie, à l’exception d’un petit nombre d’entre eux, ont déclaré ne pas utiliser d’outil d’évaluation pour mesurer la receptivité au moment de l’admission au programme.

Principe deux : Renforcer la motivation intrinsèque

A travers la motivation intrinsèque, l’agent de probation et de libération conditionnelle ou une autre personne d’autorité aide les participants à voir la nécessité de changer leur comportement en leur faisant découvrir pourquoi changer leur comportement aurait un impact positif sur leur vie. La motivation intrinsèque utilise une série de questions et de discussions pour aider les participants à résoudre leur ambivalence envers le changement par un désir de changement.

Grâce à divers styles d’entretiens, comme l’entretien motivationnelle, les participants prennent conscience de la nécessité de changer leur comportement, réduisant ainsi les besoins criminogènes qui mènent à la récidive. Dans l’enquête, à de très rares exceptions près, tous les tribunaux et programmes de résolution de problèmes utilisent des techniques motivationnelles pour accompagner les participants à modifier leur comportement.

Principe trois : Interventions ciblées

Étant donné que les tribunaux de traitement de la toxicomanie et les autres programmes devraient cibler les personnes à risque élevé ou ayant des besoins élevés, ils doivent fournir des temps structurés pour chaque personne. En règle générale, les délinquants à risque élevé ou ayant des besoins élevés ont besoin de plus d’activités structurées dans leur vie que les délinquants à faible risque. Les données probantes montrent que les participants qui ont entre 40 et 70 % de leur temps structuré sont plus susceptibles d’acquérir des compétences de base en matière de vie, de prise de décisions et de gestion du temps et de réussir dans les programmes et dans la vie. Par conséquent, les participants devraient assister à des séances de counseling (en groupe ou en tête-à-tête), travailler pour atteindre des objectifs éducatifs ou professionnels (chercher un emploi ou travailler), assister à des séances devant les tribunaux, rencontrer leur agent de probation et de libération conditionnelle ou prendre part à d’autres activités quotidiennes structurées. Selon le sondage, la moitié des programmes offrent du temps structuré aux participants pendant au moins 40 % de leur journée. Vingt-trois pour cent des programmes offrent moins de 40 % du temps structuré aux participants.

Principe quatre : Entraînement aux habiletés  avec pratique dirigée

En plus de fournir une motivation intrinsèque et de structurer le temps d’un délinquant, il est également important d’offrir des programmes cognitivo-comportementaux qui aident les participants à remplacer leurs pensées et comportements antisociaux par des pensée et des comportements prosociaux.

Il faut un personnel bien formé pour diriger des programmes de visant à remplacer des pensées, apprentissages et comportements antisociaux avec des attitudes et des pensées plus prosociales.

Les programmes de développement des compétences cognitives reposent en grande partie sur les jeux de rôle, où les participants peuvent voir des comportements alternatifs et l’impact que leur comportement a sur les autres. Trois des aspects importants de cet entraienement aux ahabletés cognitives avec une pratique dirigée ont été étudiés : a) l’emploi d’interventions cognitivo-comportementales b) le fait que les distortions cognitives propices au délit ont été abordées c) les comportements positifs pour surmonter les erreurs de pensées conduisant au délit ont-ils été renforcés ?

À une ou deux exceptions près, tous les programmes qui ont répondu au sondage ont indiqué que les trois aspects de ces entraienements aux compétences cognitives avaient été mis en œuvre. Le soutien de la famille et de la communauté est également utile pour aider les participants à changer les comportements et les attitudes. A cet égard, tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie sauf deux ont indiqué qu’un certain niveau de participation de la famille est utilisé pour renforcer les changements positifs dans les comportements et les attitudes à mesure que le participant progresse dans le programme. Six des programmes répondants ont indiqué que la participation de la famille était utilisée comme un renforcement positif des progrès des participants au programme.

 

Principe cinq : Augmenter le renforcement positif

L’essence même des tribunaux de traitement de la toxicomanie et d’autres programmes est le recours à des sanctions et à des mesures incitatives pour motiver le changement de comportement.

Tous les programmes sondés, qu’il s’agisse de programmes judiciaires ou extrajudiciaires, imposaient des sanctions aux participants qui s’écartaient des modalités du programme. Tous les programmes ont utilisé le même ensemble de sanctions fondées sur des données probantes : l’emprisonnement, l’augmentation du traitement, la réprimande verbale, la rédaction de dissertations, l’augmentation du dépistage des drogues et, dans une moindre mesure, les services communautaires. Bien que les programmes autres que ceux des tribunaux pour toxicomanes aient rarement utilisé les services communautaires comme sanction, presque tous les programmes ont indiqué qu’ils utilisaient d’autres sanctions non précisées. Les tribunaux de traitement de la toxicomanie, pour la plupart, n’ont eu recours qu’aux sanctions énumérées ci-dessus. La pratique fondée sur des données probantes encourage fortement le rapport entre les incitations et les sanctions, qui devrait être de 4 pour 1.

Environ la moitié des tribunaux de traitement de la toxicomanie qui ont répondu ont au moins ce ratio ; certains ont un ratio encore plus élevé. Un seul des programmes comportait plus de sanctions que d’incitations. Autrement, la plupart des tribunaux de traitement de la toxicomanie avaient un ratio de 3:2. Encore une fois, tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie ont eu recours à des mesures incitatives fondées sur des données probantes, comme des éloges verbaux, une diminution du traitement, une diminution du nombre de comparutions devant les tribunaux, une diminution des tests de dépistage et des mesures incitatives concrètes. Peu de tribunaux de traitement de la toxicomanie ont déclaré avoir eu recours à d’autres mesures incitatives que celles énumérées. Ce n’était toutefois pas le cas des programmes non judiciaires de traitement de la toxicomanie. Presque tous les programmes hors tribunaux qui ont répondu à l’enquête ont déclaré avoir eu recours à d’autres mesures incitatives non précisées en plus des mesures incitatives fondées sur des données probantes énumérées ci-dessus. Bon nombre des programmes non judiciaires ne connaissaient pas (ou ne suivaient pas) leur rapport entre les incitations et les sanctions.

Principe Six : Mobiliser l’appui de la collectivité

Pour ce principe, une seule question a été posée : le programme utilise-t-il les membres de la famille comme un renforcement positif ? Presque tous les tribunaux de traitement de la toxicomanie ont répondu qu’ils avaient eu recours au soutien de la famille dans certains, dans tous ou dans la plupart des cas. Un seul tribunal de traitement de la toxicomanie a déclaré ne pas avoir eu recours au soutien familial. Le même résultat s’applique aux programmes non judiciaires de traitement de la toxicomanie, deux programmes seulement ayant déclaré ne pas avoir eu recours au soutien familial. Les deux programmes qui n’ont pas eu recours au soutien familial – un programme d’alphabétisation professionnelle et un programme stop and think – sont tous deux des programmes à très court terme.

Principe 7 : Mesurer les processus/pratiques pertinents

Pour une amélioration constante, chaque programme doit faire le suivi de ses resultats. En tant que pratique fondée sur des données probantes, les programmes devraient faire le suivi des résultats obtenus par les délinquants et apporter des ajustements et des améliorations au programme en fonction de ces résultats. Cela signifie qu’il faut mesurer les pratiques pertinentes et tenir des dossiers précis pour déterminer si le programme est aussi efficace qu’il pourrait l’être. Presque tous les programmes judiciaires et non judiciaires en matière de drogue ont indiqué qu’ils tenaient des dossiers sur les mesures de résultats suivantes : récidive, pourcentage de participants ayant réussi ou non, toxicomanie, éducation et réussite professionnelle. Cela est de bon augure pour toute tentative d’évaluation future des programmes.

Principe huit : Rétroaction sur les mesures

Bien que la grande majorité des répondants au programme aient déclaré avoir recueilli des données sur les résultats, seuls quelques programmes ont reconnu avoir effectué une évaluation des résultats. Cela signifie que même si les programmes recueillent les données, ils ne les utilisent pas pour déterminer l’efficacité des programmes.

Source:    ejsreport

 

« J’étais un grand timide et je me suis transformé » : aux Baumettes à Marseille, des cours de prise de parole en public pour favoriser la réinsertion des détenus

FRANCE INFO: Une structure d’accompagnement vers la sortie est testée à la prison de Marseille, avec l’objectif d’éviter la récidive.

https://www.francetvinfo.fr/societe/prisons/jetais-un-grand-timide-et-je-me-suis-transforme-aux-baumettes-a-marseille-des-cours-pour-favoriser-la-reinsertion-des-detenus_3196139.html

« Ils m’ont fait sortir plus tôt. J’avais pris un an ferme, j’ai purgé quatre mois et demi », explique un ancien détenu qui a purgé sa peine de prison aux Baumettes à Marseille. Il a bénéficié, pendant sa détention, d’une structure d’accompagnement vers la sortie (SAS). « J’étais un grand timide », confie l’ex-détenu qui a éprouvé le programme testé depuis octobre 2018 auprès de personnes condamnées à une peine, ou un reliquat de peine, de moins de deux ans.

Infirmier de profession, il explique qu’il n’avait pas réussi à s’exprimer lors de son procès pour trois récidives de défaut de permis de conduire. L’une des formations intitulée « maîtriser sa parole pour préparer sa sortie » a été bénéfique. « En faisant ces cours, je me suis transformé le jour où je suis repassé devant le juge et la procureure, dit-il. Je me suis exprimé naturellement, poliment. Ils nous ont appris des façons de faire avec les mains, les gestes pour se présenter, dire bonjour. »

J’ai répondu aux bonnes questions, au bon moment et sans stress.Un ancien détenu des Baumettesà franceinfo

Au total, 101 détenus des Baumettes peuvent bénéficier de la structure d’accompagnement vers la sortie, prévue dans le plan prison. Un premier bilan sera établi d’ici l’été. Parmi eux, Bruno Palazzolo, fondateur et dirigeant du club Toastmasters Marseille, du nom du réseau international auquel il a adhéré et qui travaille sur la prise de parole en public depuis 90 ans. Pour les détenus, « c’est apprendre à parler en prison, ne serait-ce que sur eux-mêmes, dire ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, explique Bruno Palazzolo. Et on sait très bien qu’en prison, les émotions prennent parfois le pas sur la communication. La violence peut remplacer les mots. »

C’est une communication entre eux. Ensuite, c’est comment trouver un logement, un travail, se réinsérer socialement.Bruno Palazzolo, club Toastmasters Marseille à franceinfo

Le détenu est placé dans l’expérience de la prise de parole. On lui apprend « à improviser », poursuit le formateur, c’est-à-dire « être agile » quand on vous interroge. « C’est aussi apprendre à faire un discours de présentation de soi, qui va être utile après pour se présenter à un employeur, et apprendre à écouter un retour pour s’améliorer », conclut Bruno Palazzolo.

 

https://media.radiofrance-podcast.net/rf_sons/20190218-NET_FO_03e427f9-7ba9-4948-b475-21d4692797fc.mp3